SONKO séquestré 55 JOURS durant ou quand remonte à la surface le souvenir impérissable du film «Les 55 jours de Pékin»
Cette œuvre inoubliable des années 1960 a été parmi les toutes premières fresques historiques ayant marqué nos jeunes vies de cinéphiles avec Le Cid et La chute de l’Empire romain. La seule évocation de ce film me remplit de tristesse et de colère quand je pense au sort du Président Ousmane Sonko. Séquestré dans sa propre résidence en violation de toutes les règles et au mépris souverain de nos valeurs de civilisation, cet espoir de l’immense majorité des Sénégalaises et des Sénégalais a vécu assurément une aventure trèsrare. « LES 55 JOURS DE PÉKIN « relate la tentative du pouvoir impérial chinois de reconquérir sa souveraineté perdue devant les puissances occidentales. Pour ce faire, le 10 Juin 1900 l’impératrice CIXI demande à la secte des Boxeurs(boxers, en anglais), les nationalistes chinois vexés par l’omniprésence sur le sol ancestral d’impérialistes arrogants, de chasser les étrangers. Excités par un prince de la CITÉ INTERDITE, nommé TOUAN, les Boxeurs se lancent dans une chasse sanglante aux occidentaux, aux chrétiens chinois et aux prêtres européens. Le 20 Juin les forces impériales soutenues par les révolutionnaires prennent le quartier des ambassades.
Ce siège durera 55 jours. Le siège des Légations, c’est-à-dire des blocs d’immeubles réservés au logement des étrangers est décrété par ailleurs. S’attendant à un siège de longue durée et pour une fois unis grâce aux barricades érigées tout autour d’eux, Allemands, Français, Italiens, Anglais, Américains, Russes, Japonais, Autrichiens, etc décident de mettre en place un corps expéditionnaire sous commandement allemand. Le processus de libération de cette séquestration commence dans la nuit du 14 au 15 ... Juillet avec la prise de possession du port de Tientsin et l’entrée triomphale des Alliés à Pékin un mois plus tard. La vieille impératrice CIXI se déguise en paysanne et prend la fuite avec sa Cour. Ses représentants signent un traité par lequel ils s’engagent à verser sur une période de 40 ans 1600millions de francs-or aux Japonais et aux Occidentaux en guise de réparations. La plupart des princes de sa dynastie qui avaient trempé dans l’organisation des tueries sont invités par l’impératrice à demander la permission de se suicider, les Boxeurs captifs étant décapités en masse. La République naîtra de ces cendres avec l’irruption des réformateurs issus de la bourgeoisie occidentalisée.
Le blocus de la CITÉ KËR GORGUI levé ce matin du 55ème jour de la même manière cavalière qu’il avait été décrété, sans autre formalisme, recèle des leçons que notre histoire se doit de retenir. Retranché dans son domicile, dans une douloureuse mais féconde solitude, Sonko a résisté. Il a vécu cette réclusion avec un mental d’acier et une zénitude qui ont eu pour effet tangible cette sorte d’indifférence affichée par le peuple sénégalais dont on ne connaît que trop bien, pourtant, le dégoût pour l’injustice. Mais ceux qui n’arrivaient toujours pas à saisir les ressorts de ce qu’ils apparentaient à une sorte de couardise ou d’indifférence teintée de pusillanimité doivent ignorer superbement la nature de ce peuple..
Dakar n’est pas …Pékin
Tant que Sonko a vécu avec philosophie cette situation au demeurant révoltante parce que tout de même d’une monstrueuse illégalité, rien ne s’est passé.
Le cap des 55 jours de Pékin a été atteint ce matin à 08 heures. Le record de l’an 1900 de la Cité Interdite amis 123 ans pour être effacé des tablettes, en 2023, par celui de la Cité Kër Gorgi. La pluie a été au rendez-vous pour «arroser» l’évènement et du même coup la honte des envahisseurs repartis tête basse, queue basse, échine basse.
Sans tambour ni ²trompette, mais toutefois avec des casseroles, des ustensiles de cuisine, des couverts et des coups de klaxons la galaxie patriotique et le bon petit peuple des chaumières ont démontré leur force de frappe. Le gouverneur et le préfet en savent quelque chose pour avoir interdit la semaine dernière l’investiture au stade. Eh bien, c’est la rue qui a été investie finalement et c’est la rue qui a investi !
Tout cela pour dire que Dakar n’est pas Pékin, d’abord, que les régimes et moeurs politiques doivent partout être en parfaite adéquation avec les valeurs de civilisation ensuite, et, enfin, qu’il existe du fait de cette dynamique culturelle des solutions typiquement sénégalaises aux problèmes spécifiquement sénégalais.
LES 55 JOURS DE PÉKIN... Cette tranche de vie de la belle histoire de la Chine impériale immortalisée par les Charlton Eston, David Niven et Ava Gardner (pour mémoire le film est sorti le... 29 Mai 1963 aux Etats-Unis, 60 ans jour pour jour après le début du siège de la Cité Keur Gorgui !) a inspiré une «confidence» de l’historien Jean Tulard selon lequel la citation prêtée à Napoléon 1er: « Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera « serait une invention américaine, cette expression ayant été formulée dans le film par l’acteur David Niven campant le rôle de l’ambassadeur britannique Sir Arthur Robertson. Alain Peyrefitte l’a reprise en 1973, dix ans plus tard, pour le titre de son livre à succès Quand la Chine s’éveillera ... (Fayard).
Que dire de plus? Bunkérisée, transformée en zone de non-droit et en désert des libertés, la CITÉ KËR GORGUI émerge d’un coma juridique de 55 jours. Avec son long cortège de souffrances de tous ordres... Le «record» de Pékin a été égalé avec brio mais sans honneur. Dans la paix, le calme et la sérénité de l’ombre du baobab millénaire, la douleur est passée. Un pays béni de Dieu émerge de son apnée. Le lion rouge rugira à coup sûr. Je ne sais si le monde tremblera ou pas. Mais je suis certain d’une chose : le rugissement du lion se fera entendre de partout. Nous sommes le Sénégal
Macky Sall attristé par le chavirement d’une pirogue
Dès l’annonce du chavirement d’une pirogue vers la mosquée de la Divinité, le chef de l’Etat a réagi sur son compte twitter. Le Président Macky Sall a exprimé sa profonde douleur suite au décès d’une quinzaine de Sénégalais dans le naufrage d’une pirogue au large de Dakar. Il présente ses condoléances attristées aux familles et proches des victimes.
Khalifa Sall exige l’ouverture d’une enquête
S’appuyant sur le naufrage d’une pirogue au large de Dakar hier matin, qui a occasionné plusieurs morts, Khalifa Ababacar Sall a fait un post sur sa page Facebook pour exiger qu’une enquête sérieuse soit ouverte afin de situer les responsabilités face à la recrudescence des chavirements de pirogue enregistrés depuis un certains temps. L’ancien maire de Dakar demande également que l’État du Sénégal trouve des solutions urgentes et concrètes pour mettre fin à ce drame humain. Khalifa Sall affirme qu’il s’engage à construire avec les Sénégalaises et les Sénégalais un avenir plus juste et plus humain qui garantit des opportunités et un espoir de prospérité au Sénégal.
Construction d’un tribunal des affaires et d’un centre de formation
La construction d’un tribunal des affaires et d’un centre de formation aux métiers de la justice figure parmi les objectifs majeurs du projet d’appui à la justice civile et commerciale (JUCICOM), a affirmé Amadou Tidiane Sy, son coordonnateur. M. Sy, également conseiller technique au ministère de la justice, s’adressait aux journalistes en marge de l’ouverture, ce lundi, d’un atelier de formation de deux jours sur l’évolution du droit commercial et du droit des affaires. Il a signalé que ce projet est financé par l’Agence française de développement (AFD) et prévoit aussi sur quatre ans la tenue d’ateliers de renforcement des acteurs de la justice sur les droits civiques et commerciaux. Cette rencontre, selon lui, regroupe des magistrats, greffiers, notaires, avocats et des membres de chambres de commerce du ressort de la cour d’appel de Saint-Louis qui couvre les régions de Matam, Louga et Saint-Louis. Il a indiqué que le renforcement de capacité des acteurs de la justice vise à faciliter la célérité dans le traitement des dossiers pour encourager les investissements. Le secrétaire général de la Cour d’appel de Saint-Louis Cheikh Niane a salué la tenue de cet atelier et rappelé que sa juridiction fait face à de nombreuses affaires commerciales. Il a relevé que les affaires viennent plus de la région de Saint-Louis que de celles de Matam ou Louga du fait que l’activité économique y est plus dynamique.
La plateforme F24 au secours d’Aliou Sané
C’est aujourd’hui que la chambre d’accusation doit se prononcer sur l’appel du procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar, demandant l’annulation de la liberté provisoire décernée par le juge d’instruction au leader de Y en a marre. C’est pourquoi la plateforme F24 a rendu public un communiqué hier pour inviter la chambre d’accusation à ne pas suivre le procureur dans son réquisitoire liberticide contre Aliou Sané. Elle l’exhorte également à ne pas contribuer à étouffer davantage « les Sénégalais qui, en tout état de cause, ne se laisseront pas intimider par les persécutions, emprisonnements et actes dictatoriaux d’un autre âge ». Selon les membres du F24, Aliou Sané avait fait l’objet de maltraitance lors de son arrestation arbitraire et sa détention pendant cinq jours. Pour eux, le procureur s’acharne toujours sur leur camarade et cherche à l’embastiller pour des mobiles qui restent à élucider. Dans leur communiqué, les membres du F24 rappellent que les prisons sont pleines et « les blessures et décès des manifestations de juin hantent encore le sommeil des Sénégalais ». Pour eux, ces derniers attendent du gouvernement de Macky Sall des mesures allant dans le sens de la désescalade, de l’apaisement et de la fin des restrictions des espaces de liberté.
Demande de liberté provisoire pour Cheikh Bara Ndiaye
Après avoir fait face hier au juge d’instruction du deuxième cabinet, Mamadou Seck, le chroniqueur de Walf TV Cheikh Bara Ndiaye pourrait recouvrer très bientôt la liberté. Et pour cause, suite à son audition par le magistrat instructeur, son pool d’avocats a déposé une demande de mise en liberté provisoire. Poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’État, actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique et actions directes, Cheikh Bara Ndiaye est détenu au pavillon spécial après une crise qu’il avait piquée lors de son défèrement devant le parquet de Dakar. Le chroniqueur souffre d’asthme et de douleurs lombaires. Il faut souligner que Cheikh Bara Ndiaye est très engagé dans le projet de Pastef et constitue un soutien de taille pour le maire de Ziguinchor Ousmane Sonko, qu’il défend bec et ongles sur les plateaux de télévision et à travers les sites internet.
Lancement du Projet de mobilité urbaine
Le programme d’amélioration de la fluidité des accès routiers à Dakar sera lancé aujourd’hui par le Premier ministre Amadou Ba. Articulé autour de six composantes prioritaires, le projet va être exécuté dans un délai de 24 mois et le démarrage effectif des travaux est prévu courant octobre 2023. Autrement dit après l’hivernage. La mise en œuvre du programme permettra l’amélioration de la fluiditédes voies rapides telles que la A1, la N1 et la route de l’aeŕ oport. Il va également assurer la fluidité de l’échangeur de Hann et l’accessibilité des communes de la Patte d’Oie et de Hann-Bel Air. Sa mise en œuvre permettra aussi l’amélioration de la fluidité du trafic dans la ville de Diamniadio en facilitant les échanges des deux côtés du pôle et en anticipant sur l’arrivée de la VDN4 dans le pôle urbain par sa jonction avec la A1. Il est programmé la sécurisation des piétons qui ont tendance à traverser les voies rapides, par la réalisation de 10 passerelles piétonnes. Il aura également des feux de signalisations pour mieux réguler la circulation au niveau de carrefours majeurs non dénivelés.
Elargissement et aménagement de la route des Niayes
La route des Niayes va être élargie et aménagée pour une somme estimée à environ 58,8 milliards FCFA. La réalisation de ce projet entre dans le cadre de la promotion du développement économique et social de cette zone d’habitations denses et à vocation commerciale. Le projet, selon ses responsables, permettra une réduction significative des coûts des transports et une amélioration sensible de la mobilité́. Entièrement financeś par l’Etat du Seń eǵ al, les travaux sont prévus sur un linéaire de 18.3 km de voiries urbaines. Les travaux seront de nature à favoriser la creátion de réseaux structurants pour la mobilité à Grand Médine et dans les Parcelles assainies. Ajouté à cela, le dispositif d’assainissement considérable qui sera également pris en compte.
Des travaux d’aménagement de voiries urbaines en connexion
Toujours dans le cadre de la promotion du développement économique et social de cette zone d’habitations denses et à vocation commerciale, des travaux d’aménagement de voiries urbaines en connexion avec la route des Niayes aux Parcelles assainies de Dakar sont programmés. La réhabilitation et l’aménagement de ces rues, qui vont favoriser la création de réseaux structurants pour la mobilité à Grand Médine et dans les Parcelles assainies, sont entièrement financés par l’Etat du Sénégal à hauteur de 15 milliards FCFA. Voilà une bonne nouvelle qui va soulager les Dakarois habitant aux Parcelles Assainies et environs.
Diourbel enregistre 91,91% de réussite à l’examen du CFEE et 86, 63% au BFEM
L’Académie de Diourbel a enregistré d’excellents résultats en ce qui concerne les examens du Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE) et celui du Brevet de fin d’études moyennes (BFEM). Selon l’inspecteur de l’Education et de la formation de Diourbel, Yankhoba Massaly, un taux de réussite de 91,91% a été signalé pour le CFEE et 86,63% pour le BFEM. D’après lui, sur les 5486 élèves qui ont composé pour le CFEE, il y a eu 5042 admis, dont 2989 filles et 2053 garçons. Pour ce qui est du BFEM, sur un total de 3263 candidats, il y a eu 2741 admis au total, dont 1543 filles et 1198 garçons. Analysant les résultats, Yankhoba Massaly estime qu’un progrès important a été noté comparé aux années précédentes. Il a ainsi salué le travail titanesque abattu par le corps enseignant qui, selon lui, a été la base de ces excellents résultats que son académie a enregistrés.
L’ampleur des inondations atténuée à Touba
Grâce aux mesures prises par les autorités étatiques, l’ampleur des inondations a été atténuée à Touba contrairement aux années précédentes. Selon le chef de projet de drainage des eaux pluviales de la cité religieuse, Pape Malick Diagne, l’atténuation des conséquences est la résultante de la mise en œuvre des mesures conservatoires, comme le déploiement des motopompes, l’augmentation de la capacité de pompage de la station de Keur Niang, entre autres. D’après lui, à la station de Keur Niang, la capacité de refoulement est portée à 5.000 m3/heure alors que le deuxième système de pompage Nguélémou Keur-Kabb a une capacité de 1500 m3/heure. Pape Malick Diagne assure que la cité religieuse disposera environ d’une capacité de stockage de 280.000 m3. « Nous aurons environ une capacité de stockage de 280.000 m3. Je ne sais pas comment ce bassin peut se remplir si facilement. Le surplus peut aller au-delà des 8 ha. L’ouvrage symbolise la recherche de solutions viables aux problèmes d’inondations conformément à la vision du président de la République, son Excellence Macky Sall. Dans le passé, il y a eu des débordements aux bassins de Pofdy, de Darou Rahman avec les affaissements des murs. Cet ouvrage soulagera Pofdy et Darou Rahaman », a-t-il assuré. Le chef de projet de drainage des eaux pluviales de Touba précise que la preuve du bon fonctionnement des ouvrages se mesure par la préservation de l’esplanade de la Grande Mosquée des inondations, les deux voies, des pans entiers des quartiers à Darou Khoudoss, l’hôpital de Ndamatou, etc.
LES USAGERS DANS LE DESARROI
Au rond-point Sahm, en face de l’Hôpital Abass Ndao, le décor du jour est différent de celui habituel. Nous sommes le lundi 24 juillet 2023, premier jour des 72 heures de grève décrétées par les travailleurs de l’Aftu.
Le Collectif des travailleurs de l’Aftu (Association de financement des professionnels du transport urbain) a entamé une grève de trois jours depuis hier, lundi. Pour cause, les conducteurs et receveurs dudit réseau exigent de meilleures conditions de travail, avec des contrats en bonne et due forme, une revalorisation salariale et une couverture sociale. Ce mouvement d’humeur de ces travailleurs du transport a fortement perturbé le transport dans la capitale sénégalaise, occasionnant le désarroi des usagers.
Au rond-point Sahm, en face de l’Hôpital Abass Ndao, le décor du jour est différent de celui habituel. Nous sommes le lundi 24 juillet 2023, premier jour des 72 heures de grève décrétées par les travailleurs de l’Aftu. Sous la faible pluie, parapluie à la main, Ngoné qui rentre à Mbed Fass, dans la banlieue, ne prendra pas le bus 58 comme elle en avait l’habitude. La trentenaire sera contrainte de trouver un autre moyen de transport pour rentrer chez elle. « C’est compliqué, mais je suis obligée de rentrer chez moi. Soit je me rends à Colobane pour prendre le Ter (Train express régional), soit je prends un clando », déclare-t-elle.
A l’image de Ngoné, beaucoup de Dakarois qui ont l’habitude de se rendre dans la banlieue par l’entremise des bus Tata sont contraints de se rabattre sur d’autres moyens de transport, tels que les « cars rapides », les « Ndiaga-Ndiaye », les « taxis » ou encore les « Tiaktiak ». Dans plusieurs autres points de stationnement des bus du réseau Aftu, c’est de fait0 0le calvaire chez les usagers. Il est 16 heures, nous sommes au point de stationnement de la ligne 24, communément appelé « Arrêt 24 ». Sac au dos, sachet à la main, Moussa Gaye qui ignore le motif de la grève de son « réseau de transport préféré », cherche désespérément un moyen de rentrer chez lui à Pikine. « Je ne sais pas ce que réclament les transporteurs, mais leurs revendications doivent être satisfaites pour le bien des usagers », lance le Pikinois. Et celui-ci de continuer : « la majorité des personnes qui se déplacent par bus Tata n’ont pas les moyens de prendre les autres types de transport qui sont plus chers. » Si certains Dakarois sont très affectés par la grève du « premier réseau de transport » de la Capitale, d’autres ne le sont pas pour autant. Mohamed Seck est un de ces derniers. Trouvé en face de l’Ecole normale supérieure, le jeune commerçant ne s’inquiète guère du comment rentrer chez lui. Mieux, le Keur-massarois n’est pas fan des bus Tata. « Pour être honnête, la grève ne m’a pas affecté. Il y a plusieurs autres moyens de se déplacer », lance-t-il, le sourire aux lèvres.
« ON SOUHAITERAIT QUE LA GREVE PERDURE »
Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit l’adage. La décision des travailleurs de l’Aftu de rester trois jours sans travailler fait l’affaire des conducteurs des cars « Ndiaga-Ndiaye ». Comme la situation le montre ici, au rond-point Sahm, les conducteurs de « Ndiaga-Ndiaye » se frottent les mains. Aujourd’hui, leurs véhicules se remplissent plus vite que d’habitude. « Les usagers se plaignent de la grève de nos collègues, mais ça fait honnêtement notre affaire », souligne Oumar, chauffeur de son état. Ce dernier d’ajouter d’un air taquin : « Quand les bus travaillent, les passagers ne nous regardent même pas. On souhaiterait vraiment que la grève perdure. »
MOUSTAPHA GAYE RAPPELLE MADJIGUENE SENE
L ’équipe nationale féminine du Sénégal a enregistré un forfait de dernière minute pour la 26ème édition de l’Afrobasket féminin qui se joue du 28 juillet au 5 août à Kigali (Rwanda). Blessée, Sokhna Fatou Sylla a déclaré forfait pour la compétition.
A trois jours du coup d'envoi de la 26ème édition de l'Afrobasket féminin «Kigali2023» (28 juillet au 5 août), l’équipe nationale du Sénégal a connu un nouveau changement avec le retour de Madjiguène Sène dans le groupe. La joueuse évoluant dans le secteur intérieur des Lionnes a été rappelée dans les rangs après le forfait de dernière minute de l’ailière Sokhna Fatou Sylla en raison d’une blessure, annoncée hier, lundi 24 juillet. En attendant d’entrer dans la compétition, les Lionnes vont livrer sur le parquet de Kigali un dernier amical contre l’équipe de la RD Congo.
L ’équipe nationale féminine du Sénégal a enregistré un forfait de dernière minute pour la 26ème édition de l’Afrobasket féminin qui se joue du 28 juillet au 5 août à Kigali (Rwanda). Blessée, Sokhna Fatou Sylla a déclaré forfait pour la compétition. La Fédération sénégalaise de basket l’a annoncé hier, lundi 24 juillet, le «coup dur» sans préciser la nature de la blessure. Pour le poste, le sélectionneur Moustapha Gaye a aussitôt fait appel à Madjiguène Sène.
L’intérieur des Lionnes qui évolue à l’ASA Sceaux Basket (France), on le rappelle, avait pris part au dernier Afrobasket au Cameroun en 2021 mais avait été recalée lors du stage de préparation à Dakar. Arrivées depuis ce vendredi dans la capitale rwandaise, les Lionnes ont livré ce dimanche 23 juillet, leur premier match amical contre le Mozambique. Une rencontre qui s’est soldée par une courte défaite sur la marque (69-70). La bande à Aya Traoré effectuera ce mardi son second test contre l’équipe de la République démocratique du Congo (RDC). Pour la compétition, douze équipes réparties en quatre groupes de trois prendront part à la compétition.
Nation la plus titrée de l’Afrobasket avec 11 trophées et classée à la quatrième place lors du dernier Afrobasket organisé en 2021 à Yaoundé (Cameroun), l’équipe du Sénégal est logée dans la poule C de l’Afrobasket et affrontera celle du Mali et ensuite de l’Ouganda. Le Nigeria, tenant du titre, est logé dans le groupe D en compagnie de l’Égypte et de la République démocratique du Congo. Le Cameroun et le Mozambique évolueront dans le groupe B qui sera complété par le pays bénéficiaire d’une Wild Card (invitation). Le Rwanda, pays hôte se trouve dans le groupe A avec l’Angola.
LE GOUVERNEMENT « LIBÈRE » SONKO
L’impressionnant dispositif sécuritaire n’est plus visible autour du domicile du leader du parti Pastef, Ousmane Sonko à la Cité Keur Gorgui à Dakar
Cela faisait plus de cinquante jours que le domicile du leader de Pastef, Ousmane Sonko, avait été barricadé et les va-et-vient à la Cité Keur Gorgui à Dakar contrôlés par les forces de l’ordre. Hier, lundi 24 juillet, il a été constaté une levée des barrières. Ce qui a créé un ouf de soulagement des militants de Pastef.
L’impressionnant dispositif sécuritaire n’est plus visible autour du domicile du leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, à la Cité Keur Gorgui à Dakar. Les barrières qui obstruaient l’accès à sa maison ont été enlevées hier, lundi 24 juillet, même si pour l’heure on ne sait pas encore les raisons. Ce qui n’a pas manqué de faire réagir le leader de Pastef par la voix de son chef de protocole. « On a retiré les barrières mais ce n’est pas un évènement. Le Président (Ousmane Sonkondlr) se porte bien. Quand son moment de communiquer arrivera, il le fera. Il m’a demandé de dire au peuple que ce n’est pas la peine de venir chez lui parce que ceci n’est pas un évènement », a déclaré Djiby Guèye Ndiaye. Interpellé au Sud du pays par les gendarmes et ramené de force à Dakar le 29 mai dernier alors qu’il venait d’entamer la « caravane de la liberté », Ousmane Sonko a été bloqué chez lui jusqu’à sa condamnation le 1er juin dernier, à deux mois de prison ferme pour corruption de la jeunesse et à 600 000 F CFA d’amende par la chambre criminelle du tribunal de Dakar dans l’affaire « Sweet Beauté ». Les militants du parti Pastef se sont réjouis de la levée du blocus mais affirment que la lutte continue.
En effet, le leader de Pastef a toujours dénoncé le blocus autour de sa maison car, selon lui, ne reposant sur « aucune base juridique ». Mieux, de nombreuses voix se sont élevées au Sénégal et dans le monde pour exiger la levée du blocus du domicile du leader du Pastef. On peut citer le Cadre unitaire de l’Islam au Sénégal (CUDIS), des acteurs politiques notamment de l’opposition, des membres de la société civile. L’Ordre des avocats du Sénégal avait, lui-aussi, appelé à la «levée immédiate de tout obstacle de nature à entraver le libre exercice du ministère de l’avocat et/ou le libre accès de tout citoyen, qui en éprouve le besoin, à un avocat ».
D’ailleurs, lors d’une tentative de levée du blocus, la police avait procédé à des interpellations dont quatre députés de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi. Les parlementaires avaient, par la suite, été libérés. Lors de la conférence de presse du gouvernement le 15 juin dernier, le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, avait donné les raisons du blocus. « Quelqu’un qui se lève pour dire qu’il va faire une caravane, des rassemblements sans déclaration, on constate des décès. Est-ce qu’on va le laisser faire le tour du Sénégal, faire des rassemblements et compter les morts derrière ? On ne peut pas. A partir de ce moment et en vertu des principes sus évoquées, il y a des restrictions qui, dans le cadre du maintien de l’ordre, peuvent lui être appliquées mais j’ai cité le dernier principe qui est celui de la réversibilité. Ce qui veut dire que c’est progressif. Ce n’est pas quelque chose de statique », avait dit le ministre de l’Intérieur. Aujourd’hui que les barrières autour du domicile du leader du Pastef condamné par la justice sont levées, l’on se demande ce qui pourrait être la suite de cet évènement.
LE SENEGAL, EN DEFAUT SUR LE PLEIN EMPLOI
Bien qu’étant immensément riches en ressources naturelles et potentiellement fournis en main d’œuvre (ressources humaines), les pays d’Afrique semblent dépassés par la question de l’emploi.
Dans les années à venir, la croissance économique du Sénégal sera robuste. Pour autant, elle ne résoudra pas le problème de l’emploi tant que l’Etat ne changera pas de paradigme, en adoptant un cadre légal et en étroite collaboration avec ses partenaires au développement. C’est la conviction de l’économiste-chercheur, Ndongo Samba Sylla qui intervenait, à Dakar, dans le cadre des activités mensuelles dénommées « Les samedis de l’économie » sur le thème : La garantie d’emploi.
Bien qu’étant immensément riches en ressources naturelles et potentiellement fournis en main d’œuvre (ressources humaines), les pays d’Afrique semblent dépassés par la question de l’emploi. Un mal vivre certes propre à tous les Etats du monde, mais qui a fini par transformer l’Afrique en un continent encore plus pauvre, selon la Banque mondiale. Pour s’en convaincre, selon la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (Cea), « le continent abrite 54 % des réserves mondiales de platine, 78 % de diamants, 40 % de chrome et 28 % de manganèse ». Mieux, conforte le Programme des Nations-Unies pour le développement (Pnud), « dix-neuf des 46 pays d’Afrique subsaharienne possèdent d’importantes réserves d’hydrocarbures, de pétrole, de gaz, de charbon ou de minéraux et 13 pays explorent actuellement de nouvelles réserves ». Qui plus est, la population africaine s’avère « la plus jeune au monde avec plus de 400 millions de jeunes âgés entre 15 et 35 ans », selon les Nations-Unies. Malgré tout ce potentiel à même de faire de l’Afrique un refuge sûr et tranquille, la pauvreté y domine. Un paradoxe qui interpelle les spécialistes qui tentent de cogiter sur les politiques d’emploi au Sénégal, surtout celui des jeunes. Au vu de ce contraste, l’économiste et chercheur à la fondation Rosa Luxemburg, Ndongo Samba Sylla, débattant samedi dernier, à Dakar, sur la garantie d’emploi dans le cadre des activités mensuelles de l'Africaine de recherche et coopération pour l'appui au développement endogène (Arcade) balaie d’un revers de main l’idée selon laquelle l’Etat n’a pas vocation à créer de l’emploi. « Ceux qui soutiennent que l’Etat n’a pas vocation de créer de l’emploi, que le chômage est une question d’employabilité et que le déficit public doit être limité à 3% comme le préconise la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) relèvent tout simplement de l’aberration».
Revisitant les politiques d’emploi déroulées jusqu’ici, l’économiste pense que ces emplois créés sont non seulement « précaires » mais « peu rémunérés ». Une option qui favorise plus la paupérisation. Parce qu’au même moment, le coût de la vie ne cesse de devenir plus cher. Une situation aggravée par l’ajustement structurel des politiques publiques intervenu en 1984 sur ordre des institutions de Bretton Woods (Banque mondiale, Fonds monétaire international). Lesquels ajustements ont mis à terre les politiques publiques au profit de nouvelles formes de partenariat appauvrissantes.
ECHEC DE LA POLITIQUE DE PLEIN EMPLOI
Aux yeux de l’économiste-chercheur, la garantie d’emploi à laquelle l’Etat est assujettie est une « question macroéconomique ». Donc, « liée à la souveraineté monétaire », dira l’un des jeunes penseurs africains les plus éclairés aujourd’hui. L’économiste sénégalais du développement croit mordicus qu’ « une économie capitaliste tirée par l’investissement privé ne peut garantir le plein emploi ». Ainsi, soutient-il : « Pour garantir le plein emploi, il faut que l’Etat intervienne pour offrir des possibilité d’emploi à ceux qui sont involontairement au chômage ». Etayant son propos, il convoque la perspective de la théorie monétaire moderne selon laquelle « la garantie de l’emploi est liée à la souveraineté monétaire ». Se voulant explicite, il affirme que la monnaie relève du monopole public. Et donc, « seul l’Etat ou le gouvernement a la capacité d’émettre sa monnaie à travers sa banque centrale. Aucun agent économique ne peut se le permettre. Dans son raisonnement, si on conçoit comme un monopole public, on peut comprendre aisément que le prélèvement d’impôts et de taxes crée le chômage. « Ce que malheureusement les gens ne comprennent pas », regrette-t-il. Selon lui : « Le fait d’imposer aux populations de payer les impôts et les taxes crée le chômage. En ce sens que l’Etat cherche à avoir des ressources à partir des activités de sa société. Et donc, quand l’Etat doit prendre des taxes, les populations doivent couper le numéraire pour pouvoir payer les taxes ». Sous cet angle, certaines personnes vont se retrouver sans actions numéraires. Et donc, « en chômage ». Dans la théorie monétaire, le chômage est interprété comme une situation de demande non satisfaite d’emploi rémunéré dans l’unité de compte de l’Etat. Autrement dit, un Etat qui tient sa propre monnaie peut toujours acheter à partir de sa propre monnaie, y compris sa main d’œuvre. Et l’économiste d’en déduire que seul l’Etat peut résoudre le chômage « en injectant une quantité de monnaie nécessaire ». Mais, vite il précise que la garantie d’emploi n’est pas un substitut aux politiques sociales (éducation, santé…) encore moins à la politique industrielle.
UN ETAT SOLVABLE FAVORISE LE CHOMAGE
L’économiste en développement non moins membre du cercle de réflexion et de Think tanks travaillant sur les défis de développement de l’Afrique est d’avis que l’Etat n’a pas besoin d’épargner. Parce qu’il n’est pas comme un « ménage qui a besoin de l’épargne », mais tout le contraire. Ainsi selon lui : « Si un Etat épargne, il crée du chômage ». Autrement dit quand un Etat épargne 5 francs CFA, cela signifie que l’Etat a prélevé au secteur non étatique 5 francs CFA. Mais tout au plus, « l’Etat doit dépenser pour son secteur privé, permettre à celui-ci d’avoir accès au marché intérieur tout comme le marché de l’extérieur », conseille-t-il. Parce que, croit-il savoir, « le déficit de l’Etat, c’est l’accroissement net de la richesse financière du secteur non gouvernemental ». Toujours selon lui, un Etat qui décide de limiter son déficit à « 3%, c’est un Etat qui décrète n’avoir aucun moyen de créer des emplois ». Poursuivant son raisonnement déductif, il indique que si l’Etat veut avoir une politique de plein emploi, il faut se donner les coudées franches. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut faire même n’importe quoi. En d’autres termes les dépenses de l’Etat doivent être ciblées.
8000 JEUNES DIPLOMES A LA QUETE DU PREMIER EMPLOI
Trouver de l’emploi au Sénégal relève d’un véritable parcours de combattant. A ce jour, on dénombre « 8000 jeunes diplômés cherchant désespérément leur premier emploi », a dit Yancouba Sagna, représentant des diplômés sans emploi du Sénégal. Il co-débattait à Dakar sur le thème : « La garantie d’emploi ». Ce, dans le cadre des activités mensuelles de l'Africaine de recherche et coopération pour l'appui au développement endogène (Arcade) en collaboration avec la Fondation Rosa Luxembourg. Ces 8000 jeunes sont diplômés des universités publiques du Sénégal, des écoles et instituts de formation professionnelle. « Nous avons tout tenté, mais les autorités n’en ont cure », a-t-il lâché avec un pincement de cœur. Refoulant le faux fuyant des pouvoirs publics qui soutiennent que les jeunes doivent se jeter à l’auto-emploi et refuser d’attendre tout de l’Etat, Yancouba Sagna n’en décolère pas. « Moi, personnellement, j’ai frappé à plusieurs portes depuis plusieurs années sans voir une lueur d’espoir ». Pour s’en convaincre, « depuis l’avènement de la Délégation à l’entreprenariat rapide des jeunes et des femmes en 2019, nous avons déposé des dossiers pour obtenir un financement mais depuis lors, rien du tout ». Dans ce pays, « il faut faire la politique ou être de la localité du ministre en charge des jeunes ou encore être recommandé pour trouver de l’emploi. Faute de quoi, c’est la galère », constate le diplômé sans emploi pour s’en désoler
BOUBACAR SEYE DEMANDE L’OUVERTURE D’UNE INFORMATION JUDICIAIRE
Une pirogue transportant des migrants a échoué au large de Ouakam, sur la plage de la Mosquée de la Divinité faisant dix-sept victimes dont quinze morts, le président d’Horizon sans frontière assimile ce drame à une situation de guerre
C’est un nouveau drame qui s’est produit dans la nuit du dimanche 23 au 24 juillet 2023. En effet, une pirogue transportant des migrants a échoué au large de Ouakam (Dakar), sur la plage de la Mosquée de la Divinité faisant dix-sept victimes dont quinze morts. Ainsi, réagissant à cette situation, le président d’Horizon sans frontière qui assimile ce drame à une situation de guerre demande l’ouverture d’une information judiciaire pour déterminer les circonstances de ce drame.
«Nous avions eu à mettre tout le monde à l’aise dans cette histoire-là. En disant que les responsabilités sont partagées, les responsabilités sont collectives, parce que nous sommes dans un pays à tradition migratoire ancienne. La migration est une pathologie au Sénégal. Quand vous faites un survol des théories migratoires, toutes les théories se retrouvent au Sénégal », a réagi le président de Horizon sans frontière.
DILIGENTER UNE INFORMATION JUDICIAIRE
C’est à ce titre donc, dira Boubacar Seye, « dans un tel pays quand même, on aurait pu le plus rapidement possible diligenter une information judiciaire pour déterminer les circonstances de ce drame. Et tout d’un coup convoqué les états généraux. Aujourd’hui, le gouvernement devrait suspendre toutes ses activités pour une réunion de crise. Il faudrait aujourd’hui, autour d’une table, que nous nous asseyons pour dégager des pistes de solution. » « Et malheureusement ça, nous le regrettons, parce que l’Etat a banalisé ces morts en niant le fait que la jeunesse sénégalaise se tue en méditerranée, se tue dans le désert, parce qu’il n’y a plus d’espoir dans ce pays-là », at-il indiqué, fustigeant la posture de l’Etat. Et de déclarer « Maintenant quand une telle posture est prise par un Etat, vous conviendrez avec moi que nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge. Parce qu’en termes de perspectives, nous n’avançons pas. »
QUAND L’ETAT NIE LA RÉALITÉ DES FAITS
« Mais ceci ne nous surprend guère parce que cette sortie de l’Etat n’a fait qu’envenimer les choses. Parce que quand dans une situation pareille un Etat se met dans une posture d’autodéfense et d’autosatisfaction permanente, quand l’Etat nie la réalité des faits, ça peut encourager d’autres à tenter ce voyage », at-il poursuivi. Avant de dire « Avec ce nouveau drame aujourd’hui, je crois que c’est tout le Sénégal qui est endeuillé. Moi je dirai même que nous sommes en guerre. Parce que même en guerre, les gens ne meurent pas comme ça. » « Aujourd’hui, malheureusement la migration continue de dévoiler des aspects aux conséquences incalculables dans nos sociétés en situation de vulnérabilité chronique », a-t-il conclu.
DIX-HUIT VIES BRISÉES SUR LES ROCHERS DE OUAKAM
Les drames de l’émigration font partie du quotidien des Sénégalais. Nous sommes bien loin de 2005 quand le pays pensait vivre le pire, mais la réalité est là, têtue. Au point de remettre en cause le déni gouvernemental à propos du retour du phénomène
Une pirogue a échoué hier, lundi 24 juillet, au quai de pêche de Ouakam avec à son bord un nombre pour le moment indéterminé de candidats à l’immigration. Dix-huit membres de l’embarcation sont morts. Leurs corps ont été repêchés par les équipes de la brigade des sapeurs-pompiers déployés sur place.
Alors que Dakar était plongé dans son sommeil, des jeunes dont le nombre est pour le moment inconnu, entamaient le voyage risqué vers les côtes européennes bravant l’océan et oubliant aussi les récits des nombreuses morts recensées ces derniers jours. Une course poursuite avec la marine nationale, les vagues déferlantes et la pénombre de la nuit auraient eu raison de leurs rêves, dix-huit candidats sont morts. La pirogue aurait heurté les roches avant de se renverser selon des affirmations. Leurs corps ramenés sur la berge sont recueillis par les sauveteurs. Les vidéos des opérations sont devenues virales sur les réseaux sociaux partagées sans aucun respect de la dignité humaine.
Le quai de Pêche de Ouakam, arrosé par la première pluie hivernale qui se déversait tranquillement dans la capitale, est plus secoué par les incessants va-et-vient des gendarmes, des secouristes et des journalistes que de la fange formée un peu partout. Depuis l’annonce de la mauvaise nouvelle, il ne désemplit pas. Le drame a eu lieu en pleine nuit. « Ce matin, aux environs de 3heures30 min, on nous a alertés pour un chavirement de pirogue aux larges de Ouakam à hauteur de la Mosquée de la divinité. Immédiatement, on a dépêché sur les lieux 2 équipes de plongeurs et quatre (4) ambulances. Les opérations ont aussitôt démarré. Sur les lieux, on a trouvé trois (3 corps) sans vie et deux rescapés avaient été évacués par les gendarmes », informe le commandant Martial Dione, du groupement secours et incendie n°1 de la région de Dakar. Alors que les victimes se comptaient, l’activité continuait aux alentours.
Les commerçants établis sur les lieux veillent sur leurs produits, d’autres constatent impuissamment le changement inattendu sur leur quotidien. Les vagues déferlantes viennent mourir sur une plage prise d’assaut par de nombreux curieux. Les Sapeurspompiers aidés par des personnes dévouées à la tâche continuaient eux le décompte macabre. « De 7 heures à 10 heures, on a poursuivi les opérations de recherches. On a dénombré encore 12 autres corps sans vie, ce qui fait un total de 17 victimes dont 15 corps sans vie et deux rescapés. Tous les décès ont été évacués vers les structures sanitaires notamment l’hôpital militaire de Ouakam, Fann, Dalal Diam et le centre de santé de Yeumbeul », informe-t-il. Mandoye Ciss, ancien maitre-nageur garde ses vieilles habitudes. Chaque matin, nous raconte-t-il, il prend du plaisir à se jeter en mer, humer la brise marine qui accompagne l’arrivée du jour, avant de retrouver la plage. Ce lundi, sa balade matinale a été perturbée par l’image d’une pirogue inconnue des Ouakamois, accostée malgré elle sur la berge.
L’embarcation qui transportait les candidats malheureux a connu bien de traversées. Son état renseigne sur sa vétusté. « Tôt ce matin, en partant en mer, j’ai trouvé une pirogue qui a échoué à plage. Les jeunes qui se trouvaient sur surplace m’ont dit que c’est une embarcation qui voulait rejoindre l’Espagne », raconte-til. Rien à ses yeux ne laissait imaginer un tel drame. Pourtant, le signal, il l’avait. Peut-être, il n’était pas trop imaginatif au point de penser à des candidats malheureux à l’immigration clandestine en voyant une cohue quittant la plage. « Entre 6 heures 30 min et 7 heures, en venant à la mer, j’ai croisé un groupe de jeunes, certains en pleurs, d’autres marchaient sans faire apparaitre le moindre signe de détresse. Je pensais à une opération de sécurisation des gendarmes», raconte-il.
Mamadou Seck, cinquantenaire, ancien pêcheur, n’a pas abandonné les filets même si sa relève est déjà assurée par une progéniture initiée au métier qu’il a exercé depuis toujours. Il est sorti de ses draps par un appel l’informant qu’un de ses fils est entre les mains des gendarmes car tentant l’aventure espagnole. Un coup de fil incompréhensible d’autant plus qu’il avait fait le nécessaire pour accompagner ses enfants en partance pour une campagne de pêche. « Quelques minutes après avoir réveillé mes enfants pour qu’ils aillent en mer, j’ai reçu un coup de fil m’informant qu’un d’eux a été arrêté. Par la suite, on m’a dit qu’on l’a confondu avec une des personnes qui étaient à bord d’une embarcation en partance pour l’Espagne », dit-il. Le décompte macabre de ce lundi, il s’en souviendra toujours. Mamadou Seck est scotché à l’image d’un adolescent mort noyé dont le corps ramené par les vagues assombrit ses pensées. « De nombreux corps ont été repêchés sous mes yeux. Ce qui m’a le plus marqué, c’est un garçon de 17 ans mort noyé. Il portait un sac à dos. Il a échoué là où se trouve ce chien », explique-t-il en pointant du doigt l’animal couché avec un regard figé à l’est, la tête tournée vers le sommet des minarets de la Mosquée de la divinité.
Les drames de l’émigration ne sont pas que des histoires sorties de l’imaginaire. Ils font partie du quotidien des Sénégalais. Nous sommes bien loin de 2005 ou le Sénégal pensait vivre ses pires années, mais la réalité est là, têtue, très têtue au point de remettre en question la position gouvernementale tendant à minimiser le retour du phénomène après que la presse espagnole a fait état de l’arrivée de 300 Sénégalais. Les jeunes meurent dans l’Atlantique, emportés par les vagues. Comme pris par une force suprême, ils n’ont peur, de rien, l’Europe à tout prix ! Les larmes de familles éplorées sont minimes et peu décourageantes par rapport à l’espoir nourri par ces candidats au voyage périlleux. Voyager pour sortir sa famille de la misère, être le héros qui a épongé les larmes d’une mère fortement dévouée à son ménage, sont autant de raisons qui sont brandies pour expliquer ce risque. Ce qu’ils n’envisagent pas ou n’ont pas tout simplement pas cure, ce sont les rêves enterrés à jamais au fond de l’océan.
LA PIROGUE SERAIT PARTIE DE THIAROYE, SELON ANTOINE DIOME
Le ministre de l’Intérieur et la sécurité publique, Antoine Felix Diome, s’est rendu sur les lieux du drame à Ouakam. Il était accompagné du ministre du Commerce, de la consommation et des petites et moyennes entreprises et porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana et d’autres responsables de son ministère. Les précisions qu’il a apportées, avec moult précautions cependant, renseignent que la pirogue a pris départ à Thiaroye et a effectué un passage à Yarakh. Ses occupants viennent de Yeumbeul, Touba et Mboro. Face aux journalistes après cette visite qui l’a aussi conduit à l’hôpital militaire de Ouakam, il a récusé toute sortie malencontreuse du gouvernement sur le retour du phénomène en soutenant qu’il n’y a jamais eu de contradiction dans la démarche. Il a annoncé par la même occasion, l’opérationnalisation de la stratégie nationale de lutte contre l’immigration irrégulière à partir du 27 juillet prochain. Auparavant, à travers un tweet, le président de la République, Macky Sall, présenté ses condoléances aux familles éplorées
L’ACCIDENT MARITIME AU LARGE DE DAKAR A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MARDI
Les parutions de ce mardi 25 juillet evoquent avec consternation l’accident maritime à l’origine de la mort de 18 personnes au large de Dakar.
Dakar, 25 juil (APS) – Les quotidiens s’émeuvent, dans leur livraison de mardi, de l’accident maritime à l’origine de la mort de 18 personnes au large de Dakar.
Les victimes présentées comme étant des migrants ont trouvé la mort dans le chavirement d’une pirogue, dans la nuit de dimanche à lundi, à hauteur de Ouakam, sur la façade atlantique de Dakar.
Les passagers, dont le nombre reste une énigme, étaient des ‘’candidats à la migration’’, selon les mêmes sources.
‘’L’émigration irrégulière continue de faire des victimes’’, note Le Soleil, qui écrit : ‘’Vraisemblablement, l’embarcation de fortune et ses passagers voulaient rallier l’Europe.’’
‘’La pirogue serait partie de Thiaroye’’, dans la région de Dakar, rapporte Sud Quotidien en citant le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome.
Le même journal relaye les réactions de plusieurs leaders politiques, dont le député et ancien ministre Thierno Alassane Sall. ‘’Il y a une cause politique et économique indéniable dans la volonté de beaucoup de jeunes d’aller émigrer en Occident. Sur le plan politique, l’industrialisation de notre pays est plombée par la mauvaise gouvernance’’, analyse M. Sall en tentant d’expliquer les meurtrières tentatives des migrants d’entrer en Europe à bord de pirogues.
‘’Pour sa part, le chef de l’Etat, Macky Sall, après avoir présenté ses condoléances aux familles et proches des victimes, a exprimé sa profonde douleur’’, lit-on dans WalfQuotidien.
‘’Le nombre de candidats à l’émigration clandestine ne cesse de se multiplier au Sénégal. Au moment où la Marine nationale repêchait des corps sans vie à la plage de Ouakam, des dizaines de jeunes tentaient d’embarquer dans une pirogue, lundi, à Diogo (région de Thiès), pour rejoindre l’Europe’’, note L’Observateur.
Le Quotidien relaye la promesse faite par le ministre de l’Intérieur de ‘’traquer les passeurs et [de] les attraire en justice’’.
‘’Est-ce une coïncidence ? Après les drames de Saint-Louis et de Ouakam, qui ont fait presque une trentaine de morts, le Premier ministre va procéder, ce jeudi, à la validation politique de la Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière’’, signale Le Quotidien.
L’‘’offre démentielle’’ d’Al-Nassr à Sadio Mané
Cette initiative du gouvernement sera ‘’un tournant décisif dans la prise en charge de la lancinante problématique de la migration irrégulière’’.
‘’Pourquoi, malgré les nombreuses mises en garde et les drames récurrents de la migration, les jeunes continuent-ils de braver la mer pour fuguer vers un ailleurs qu’ils croient meilleur’’ que leur pays ? se demande Tribune.
‘’Qui ou quoi pour mettre fin à cette hécatombe ?’’ s’interroge le même journal.
Bés Bi Le Jour annonce que ‘’150 migrants [ont été] portés disparus’’, après qu’une pirogue est partie de Fass Boye, dans la région de Thiès (ouest), ‘’depuis quinze jours’’.
Concernant les autres sujets, L’As consacre un dossier aux femmes qui ont fait une déclaration de candidature à l’élection présidentielle sénégalaise de 2024.
Il s’agit des anciennes ministres Aminata Assome Diatta et Aïda Mdodj, d’Anta Babacar Ngom et de l’ancienne Première ministre Aminata Touré, ‘’ces amazones [qui] sont sur le pied de guerre pour défier l’histoire politique du pays et donner au Sénégal sa première femme présidente de la République’’.
Le journal Record s’est intéressé à ‘’l’offre démentielle’’ qu’Al-Nassr, un club de football saoudien, a faite à Sadio Mané.
‘’Al-Nassr aurait soumis une offre de 39 millions d’euros (environ 25 milliards de francs CFA) pour convaincre le Bayern de lui céder Sadio Mané […] L’ailier des Lions du Sénégal profiterait aussi de ce transfert, puisque les Saoudiens lui proposeraient pas moins de 650.000 livres (494 millions de francs CFA) par semaine’’, écrit Record.
Stades annonce, en parlant d’Ismaïla Sarr, qu’‘’après avoir passé avec succès sa visite médicale, hier, en Allemagne, l’international sénégalais a signé […] un contrat de cinq ans avec l’Olympique de Marseille’’.
‘’Cela s’est vite fait entre Ismaïla Sarr et l’OM’’, commente Record, estimant que ce transfert survient au moment approprié pour ‘’le virevoltant ailier’’.