KEEMTAAN GI - FERMEZLES UNIVERSITES ET OUVREZLES CASERNES !
Vous ne trouverez pas dans ce pays de paradoxes plus grands amuseurs publics que ceux qui nous gouvernent. Voilà plus de 11 ans qu’ils sont au pouvoir, nous vendant du vent avec des chiffres astronomiques qui sortent de leurs chapeaux de prestidigitateurs. A les en croire, en plus de notre statut très envié de pays émergent avec de belles routes, des ponts, un Ter et un Brt, ils ont créé tellement d’emplois au profit de la jeunesse que, pour « s’enjailler » et se trouver d’autres plaisirs, celle-ci décampe pour l’enfer ! Et tout récemment, l’un des plus obtus ministres de la Jeunesse depuis nos très glorieuses indépendances s’est détourné du combat qu’il menait contre Oscar Sierra et qui lui a valu sa présence en Conseil des ministres pour enfin se consacrer à la jeunesse et tenter de stopper l’hémorragie que constitue l’émigration irrégulière. Le bonhomme dit avoir trouvé la potion magique. Une annonce faite dans plusieurs périodiques comme si le mec venait de réussir l’exploit de nous sortir de la misère. En plus de 11 ans, et malgré leurs chiffres exagérés, ils n’ont rien pu faire contre le chômage massif des jeunes. Et eurêka, c’est en fin de mission qu’ils vont s’employer à trouver la recette infaillible pour fixer la jeunesse et lui ôter toute envie de quitter ce doux pays où l’université de la capitale est fermée pendant que l’Arène nationale, point focal du grand banditisme, est ouverte. Mieux, un dispositif de plus de 6000 policiers et gendarmes était déployé pour sécuriser l’événement. Résumons : on ferme les universités et on ouvre grandes les centres de recrutement de policiers et de gendarmes avec un objectif de 35.000 pour ces derniers à l’horizon 2035. Mieux, l’Etat, à travers un de ses canards préférés, montre les muscles avec l’acquisition de chars de combat en Chine, pays connu pour le massacre de centaines d’étudiants à Tien-Am Men. La logique du pouvoir en place est claire comme de l’eau de roche… Aux étudiants qui ne veulent qu’étudier, on leur ferme les portes de la plus grande université de l’Afrique Occidentale. L’appel insistant des enseignants n’a eu aucun effet. Ces messieurs du Conseil académique de l’Ucad, qui sont pour la plupart des politiciens carriéristes, ont imposé leur veto, convoquant l’aspect sécuritaire — tu parles, papa, et les milliers de policiers et gendarmes recrutés, et les chars achetés en Chine mais aussi en Turquie ? — alors que tout le monde sait qu’il s’agit bien d’une décision politique. Eloigner les étudiants du campus, le temps de régler son compte à ce vilain Oscar Sierra. Bien entendu, vous ne trouverez à l’université Cheikh Anta Diop et dans aucune autre université du pays, un seul rejeton de ceux qui refusent son ouverture. Tant pis pour les fils des autres ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
LES AGENTSDE L’ADMINISTRATION ENCOLERE
Constitué de syndicats et d’amicales intervenant dans le fonctionnement de 18 ministères, le collectif interministériel des agents de l’administration sénégalaise (CIASS) défend les intérêts matériels et moraux des travailleurs. A l’entame de ses propos hier lors d’une conférence de presse, le coordonnateur du Collectif Interministériel des Agents de l’Administration Sénégalaise (CIAAS), Oumar Dramé, s’est réjoui de la reconnaissance et du reclassement des diplômes, de la diligence apportée par le ministre de l’Enseignement supérieur qui a signé une vingtaine d’habilitations qui devraient, en principe, résorber la longue liste des agents en attente de reclassement. Cependant, il a souligné que ces habilitations ne prennent effet qu’à partir de 2021 alors que la plupart des diplômes concernés datent de bien avant. Par conséquent, le collectif a demandé la signature de toutes les habilitations en instance ainsi que la rétroactivité à la date de dépôt de la demande.
30.000 AGENTS SANS INDEMNITE DE LOGEMENT
Selon les membres du collectif, il est difficile d’accepter que, sur les 170.000 travailleurs de la Fonction publique, 140.000 bénéficient de l’indemnité de logement alors que les 30.000 autres qui réalisent le gros du travail sont laissés en rade. « Cette injustice que nous subissons, au sein d’une même administration, est incompréhensible, inconcevable et inacceptable », a déploré le coordonnateur. Avec les perspectives économiques du Sénégal en 2024, cette indemnité serait possible, avait rassuré le ministre des Finances, M. Moustapha Bâ, au cours de l’audience qu’il avait accordée au collectif en mars 2023, soulignant l’impossibilité de leur octroyer cette indemnité en 2023, car n’étant pas budgétisée. « Le collectif interministériel des agents de l’administration a élaboré un plan d’action pour exiger la généralisation de l’indemnité de logement », a déclaré M. Drame. Les agents interministériels de l’Administration débutent ce vendredi 10 novembre 2023 par une journée d’information et de sensibilisation des travailleurs des 18 ministères qui composent le collectif. A partir de lundi prochain, ils organiseront 96 heures de port de brassards rouges dans toute l’administration sur l’étendue du territoire national. Le coordonnateur du collectif a demandé aux travailleurs de se rassembler devant les ministères et les services pendant 10 à 15 minutes pour faire des déclarations concernant leur lutte. Il sera organisé une marche nationale du collectif, le jeudi 23 novembre 2023. Une grève totale de 48 h sera déclenchée le 30 novembre 2023. « L’objectif est de paralyser toutes les activités dans les 18 ministères concernés » a déclaré M. Dramé. Se disant ouverts au dialogue, les membres du collectif appellent le gouvernement, à travers le Premier ministre M. Amadou Bâ, et le Chef de l’État à résoudre leurs problèmes.
UNIVERSITE DE DAKAR BOUCLE 2022-2023 EN DISTANCIEL
Les étudiants de l’université de Dakar devront encore prendre leur mal en patience pour retrouver les chemins des campus pédagogiques et social pour la nouvelle année scolaire. Ils devront aussi boucler l’année scolaire 2022- 2023 en distanciel. C’est la décision prise ce mercredi 08 novembre par le Conseil académique de l’université Cheikh Anta Diop sous la présidence du Recteur, Professeur Ahmadou Aly Mbaye. En outre, le Conseil a décidé de la poursuite des travaux du comité de sécurité élargi aux fins de propositions d’un rapport sur les scénarii de reprise en présentiel en tenant compte de l’évolution de l’environnement sécuritaire au plus tard le 30 novembre 2023. Cette position du Conseil académique de l’UCAD a été très critiquée par le Pr Serigne Omar Sarr Pr titulaire des Universités, Chimie Analytique Bromatologie. « Quel gâchis! Quand le politique définit les objectifs pédagogiques et le calendrier académique :subterfuges, dilatoire, pantalonnade, etc. pour refuser l’organisation des examens à l’UCAD et sauver correctement l’année 2022-2023 : M. le Recteur, une majorité mécanique au Conseil académique ne suffit pas pour prendre les meilleures décisions(vaincre sans convaincre) ! Très triste pour la 1ère université d’Afrique francophone. Dieu est le meilleur des juges et l’histoire retiendra » a commenté le Pr Sarr sur sa page Facebook.
200 MILLIONS FCFA INVESTIS POUR SOUTENIR AMADOU BA L’APR/THIES RAPPELLE MASSALY A L’ORDRE
Les responsables de l’Alliance Pour la République (APR), à Thiès, n’ont pas mis des gants pour recadrer le président de «Union pour la Nouvelle République» (UNR), Mouhamadou Lamine Massaly, président du Conseil d’administration de l’Office national de la formation professionnelle (ONFP). A la faveur d’un point de presse tenu ce jeudi 9 novembre 2023, le responsable APR Lamine Ngom, conseiller spécial du président de la République, et ses « frères » et « sœurs » de parti, se sont offusqués du fait qu’« un mutant, Mouhamadou L. Massaly, s’est signalé récemment dans la presse, comme à son habitude, pour crier sur tous les toits avoir investi plus de deux cents millions FCFA en vue de soutenir la candidature d’Amadou Bâ ». Selon eux, « cette façon de faire doit être révolue ». En effet, disent-ils, « Thiès et sa jeunesse ne méritent pas de telles désinvoltures et de telles déclarations tapageuses et faussement orientées ». Selon Lamine Ngom, « il ne s’agit pas d’occuper la «Une» des journaux avec des titrailles flatteuses ne correspondant à aucun élément factuel mesurable sur le terrain politique local pour se donner une plus-value politique quasiment nulle ». A ses yeux, ce chantage du genre : ‘’voilà mon niveau de cotisation pour une éventuelle victoire du camp présidentiel’’ ne passera pas. C’est de la foutaise. Cette politique au ras des pâquerettes doit être révolue et éradiquée définitivement de l’espace public ». Aussi, les aperistes de Thiès qui comptent « faire face » réclament que « tous ces Maîtres chanteurs soient identifiés et dénoncés ». L’Apr de Thiès demande une « nouvelle donne » et attire l’attention du Premier ministre et candidat de la coalition Benno Bokk Yakar () à la présidentielle du 25 février 2023, Amadou Bâ, sur « ces politiciens d’un autre âge, vivant de roublardise et de subterfuges ».
FORUM SUR LA PAIX MACKY SALL A PARIS
Le 6e Forum de Paris sur la paix se tiendra les 10 et 11 novembre 2023. Le président de la République, Macky Sall, y prendra part. Son épouse et lui ont été accueillis hier après-midi par l’ambassadeur du Sénégal en France El Hadj Maguette Sèye. Cette rencontre, à l’initiative du président français Emmanuel Macron, réunira des chefs d’État, des dirigeants d’organisations internationales, des chefs d’entreprise, des patrons d’institutions bancaires et des décideurs du monde. La rencontre a pour objectif de discuter des enjeux de la paix et de la sécurité dans le monde, mais également d’échanger sur le nouveau Pacte financier mondial initié depuis juin 2023
FERMETURE DE WALF, LA COUR SUPREME ANNULE L’ARRET DU CNRA
L’affaire qui opposait la société Walfadjiri et le conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) au sujet de la décision prise par cette dernière de fermer le groupe de presse a connu son épilogue ce matin lors d’une audience publique
L’affaire qui opposait la société Walfadjiri et le conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) au sujet de la décision prise par cette dernière de fermer le groupe de presse a connu son épilogue ce matin lors d’une audience publique de la première chambre administrative de la cour suprême. Le président de la chambre administrative Abdoulaye Ndiaye a annulé l’arrêt du CNRA portant fermeture.
MOTIVATION
Attendu que les médias ont l’obligation de veiller à sauvegarder la paix et à ne pas diffuser de programmes faisant, notamment, explicitement ou implicitement l’apologie de la violence ;Attendu que Walf TV a versé, ce 10 février 2023, dans une couverture irresponsable des manifestations à Mbacké en diffusant en boucle des images de violences exposant des adolescents, accompagnées de propos dangereux y compris de la part des reporters, en violation totale de la réglementation ;
Attendu qu’aux termes de l’article 19.2 de la Convention de Walf TV : « (…) en cas de violations graves des lois, règlements, Cahiers des charges et Conventions régissant la communication audiovisuelle, constatées lors de la diffusion d’un programme, le Président de l’Organe de régulation peut, sans préjudice des sanctions ci-dessus et sans prononcer une mise en demeure ou un avertissement, prendre l’une des mesures conservatoires suivantes :l’arrêt immédiat de la diffusion de l’émission ;l’interdiction de la rediffusion de l’émission ;la suspension provisoire de l’émission (…) » ;
Attendu qu’aux termes de l’article premier de la loi portant création du Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), le CNRA a pour mission essentielle : d’assurer le contrôle de l’application de la réglementation sur l’audiovisuel et de veiller au respect des dispositions de la présente loi et de celles des cahiers de charges et conventions régissant le secteur ;
Par ces motifs,
Le Conseil national de Régulation, après en avoir délibéré,DECIDE :Article 1 : En application de l’article 26 de la loi n° 2006-04 du 04 janvier 2006 portant création du CNRA et de l’article 210 de la loi n° 2017-27 du 13 juillet 2017 portant Code de la Presse, la diffusion des programmes de WALF TV est suspendue pour sept (07) jours, durant la période allant du vendredi 10 février 2023 à 18h 30mn au vendredi 17 février 2023 à 18h 30mn.Article 2 : WALF TV est tenue de respecter scrupuleusement la présente décision.Article 3 : En cas de récidive, après la reprise de la diffusion des programmes de Walf TV, la chaîne pourrait voir sa Convention résiliée définitivement.Article 4 : La Société de Télédiffusion du Sénégal (TDS SA) et Canal+ Sénégal sont chargés de l’application de la présente décision qui sera notifiée au promoteur de WALF TV et publiée partout où besoin sera.
PAR Abdoul Aziz Diop
À GAZA, 2006 EXPLIQUE 2023
On ne s’y prendrait pas autrement en choisissant Gaza comme le meilleur laboratoire pour montrer que démocratie -victoire par les urnes - et paix - acceptation du verdict - ne font qu’une et même chose
Ariel Sharon présentait Yasser Arafat comme l’obstacle principal à la paix. Depuis la mort d’Arafat, le 11 novembre 2004 à Clamart (France), Israël poursuit la colonisation. De retour d’une visite en Israël et dans les territoires palestiniens occupés par l’Etat hébreux, l’ancien Premier ministre français, le socialiste Laurent Fabius - aujourd’hui président du Conseil constitutionnel français - répond, le dimanche 29 janvier 2006, au cours de l’émission Le grand rendez-vous, aux questions de TV5 Monde. Son commentaire sans détour sur la pauvreté à Gaza et en Cisjordanie et sur l’état désastreux des services publics était on ne peut plus révélateur d’une forte demande palestinienne de mieux-être auquel le mouvement de résistance islamique (Hamas) a su, avec des fortunes diverses, répondre pendant de longues années d’isolement de Yasser Arafat et de son mouvement, le Fatah.
Après de nombreuses victoires sur le terrain du bras caritatif du mouvement de résistance à l’occupation et à l’oppression, le bras politique du Hamas obtint, le 26 janvier 2006, une très large majorité au Conseil législatif palestinien qui lui valut 76 des 132 sièges que compte le Parlement. Preuve de la grande vitalité de la démocratie palestinienne en proie, dès l’annonce des résultats par la commission électorale, aux censeurs occidentaux, principaux obstacles à la paix dans cette partie du monde.
La démocratie palestinienne
A l’issue des législatives du 26 janvier 2006, la démocratie palestinienne administra à Israël et au reste du monde la preuve de sa vitalité. Il y eut un précédent. Lors des élections municipales partielles qui se sont déroulées le 5 mai 2005 en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, les observateurs firent état de la bonne tenue qui imposa, avec 33 % des suffrages, le Hamas comme un acteur majeur du jeu politique face au Fatah (56 % des voix). « Pour l'équilibre, laissait entendre un électeur du nord de la bande de Gaza, je préfère que deux partis soient aux affaires plutôt qu'un seul. Les gens veulent que la nouvelle mairie mette fin à la corruption et au népotisme (Haaretz, 6 mai 2005). » Entré en fonction quatre mois plus tôt, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, « [promettait] d'entreprendre des réformes, de se débarrasser des fonctionnaires incompétents et irresponsables, et de rétablir la loi et l'ordre ». Dans une démocratie représentative, les promesses, non tenues ou passablement tenues, expliquent les changements de majorité. C’est exactement ce qui s’est passé en Palestine. « Si je vois que le monde extérieur refuse de nous aider, puis qualifie le Hamas de terroristes, alors j'ai le droit de choisir le Hamas, parce qu'ils font tout cela pour moi », commentait, à l’occasion des élections municipales palestiniennes partielles de mai 2005, un électeur de Bethléem, zone à forte population chrétienne. Colporté par le quotidien israélien Haaretz, ce commentaire est particulièrement approprié après la ruée dans les brancards des censeurs occidentaux – Bush en tête- qui dénient aux électeurs palestiniens le droit d’« essayer le Hamas, après ce qu'ils considèrent comme l'échec du Fatah ». Un peu plus de deux mois après les municipales palestiniennes partielles, le président français, Jacques Chirac, interrogé par Haaretz, déclare que « le Hamas est une organisation terroriste qui ne peut être un interlocuteur de la communauté internationale tant qu'il ne renonce pas à la violence et ne reconnaît pas le droit à l'existence d'Israël. C'est la position de l'Union européenne ; elle est sans ambiguïté et ne changera pas ». Une position caduque après la proclamation des résultats des législatives palestiniennes.
La démission, dans la matinée du 26 janvier 2006, du gouvernement palestinien, dirigé jusqu’alors par Ahmad Qoreï, et l’acceptation du verdict des urnes par le président de l’Autorité palestinienne sont deux autres signes forts de vitalité démocratique suffisamment persuasifs pour engager la communauté internationale dans une voie autre que celles des erreurs du passé fatales à la paix dans cette partie trop longtemps éprouvée du monde.
Les erreurs du passé
Lorsque l’ingénieur Yasser Arafat s’installa en 1959 au Koweït, il y créa sa propre société et le Mouvement de libération de la Palestine, qui devint rapidement al Fatah (la victoire). Le but premier de la nouvelle organisation était la destruction de l’Etat d’Israël et l’établissement d’un Etat palestinien de la Méditerranée au Jourdain. Lorsqu’en 1988 éclata l’Intifada, la « révolte des pierres », à Gaza et en Cisjordanie, Yasser Arafat reformula sa pensée à travers la Déclaration d'indépendance de l'État de Palestine. Les Accords d'Oslo ou Accord de Jéricho-Gaza du 13 septembre 1993 prévoient alors un passage entre les deux zones et le transfert aux Palestiniens des secteurs de la santé, de l'éducation, des affaires sociales, de la taxation, du tourisme et de la culture. A la suite de ces accords, la communauté internationale salua le discours de paix de Yasser Arafat lorsqu’on lui décerna en 1994 le prix Nobel de la paix. Il renonça officiellement à la lutte armée contre Israël en même temps qu'il reconnut cet État comme légitime sans pour autant obtenir la paix. Assigné à résidence par le gouvernement israélien, Yasser Arafat vécut dans son QG de Ramallah, séparé de son peuple, les trois dernières années de sa vie. Il décède officiellement à Clamart (France) le 11 novembre 2004 sans avoir vu la création d'un État palestinien. Dans la brèche laissée par le Fatah, sans Arafat, s’engouffre le bras politique du Hamas avec l’assentiment démocratique des Palestiniens contre lequel s’insurgent les nouveaux censeurs, tous héritiers des anciens. Ces derniers choisirent de soutenir Israël au détriment des Palestiniens, rééditant le soutient, en 1920, du « sionisme » plutôt que de l’« arabisme » par la Grande-Bretagne, bien déterminée à imposer son contrôle sur la Palestine.
L’issue paritaire
A la recherche d’un allié objectif pour provoquer la chute de Yasser Arafat, Israël laissa naître, dans les années 1980, le Hamas et reconnut officiellement le bras politique et caritatif du mouvement. L’interdiction du Hamas par Israël ne survint qu’en 1989 lorsque son chef spirituel, Cheikh Ahmed Yassine, « reconnu coupable d’avoir ordonné l’enlèvement et le meurtre de deux soldats israéliens », est arrêté et condamné à la prison à vie par une cour israélienne. Libéré de la prison israélienne, en 1997, en échange des membres du Mossad emprisonnés en Jordanie par suite de la tentative d’assassinat avortée d’un autre dirigeant du Hamas, Khaled Mashal, le Cheikh Ahmed Yassine multiplie les appels à la résistance à l’occupation israélienne. Il est assassiné le 22 mars 2004, sur ordre d’Ariel Sharon, lors d’une attaque ciblée de l’armée israélienne. Pour bon nombre d’observateurs, le changement de direction à la tête du Hamas explique le changement de stratégie du mouvement et son implication accrue dans la vie politique. Ce changement de cap n’échappe qu’aux censeurs de Washington, Londres, Paris et Berlin. « [Les Israéliens, pour leur part], se bercent d’illusions s’ils croient que leurs visées se réaliseront dans l’après-Arafat », soutenait le chef du gouvernement palestinien démissionnaire, Ahmad Qoreï. « Un jour, ils regretteront Arafat », disait-il. Nous y sommes en 2006 après le succès électoral du Hamas, devenu l’interlocuteur incontournable dans tout processus de paix ultérieur.
Interrogée par la Télévision suisse romande (TSR), l’ancienne déléguée palestinienne auprès de l’Union européenne, Leïla Shahid, reconnut la défaite du Fatah et suggéra, dans le respect du choix démocratique des Palestiniens, une issue paritaire qui passe d’abord par la condamnation des actes de violence quelle que soit leur origine. En dépit du parti pris occidental, la communauté internationale doit donc se montrer tout aussi perspicace. L’avènement définitif d’une société mondiale post-clausewitzienne en dépend plus que jamais.
2023 comme si 2006 n’a jamais existé !
« Depuis 2006, qu’est-ce qu’à fait le Hamas si ce n’est détruire, ruiner consciencieusement Gaza, socialement, économiquement, moralement… La propagande sur les enfants gazaouis, la manière dont ont été éduqués ces enfants par la force… On leur a mis dans la tête que l’ennemi était les juifs… La défaite morale est énorme ; ce pays est un ramassis de propagand[istes], il n’y a plus d’opposants politiques… C’est un totalitarisme qui a pris la main sur 2 300 000 Gazaouis… ».
La journaliste française, d’origine iranienne, Abnousse Shalmani, dit tout cela sur LCI lors de sa participation remarquée à l’émission 24 heures Pujadas du lundi 16 octobre 2023…
De tout ce qui est dit là pour n’exprimer qu’une opinion personnelle, en empruntant la manière à la propagande, une seule chose mérite d’être retenue : 2006 ! Une date… Suffisante pour montrer comment Shalmani, fâchée avec la conscience historique qui lie janvier 2006 à octobre 2023, abuse les téléspectateurs français et ceux du reste du monde sur Gaza et les Gazaouis.
Dans une lettre ouverte à Thomas Friedman, éditorialiste au New-York Times, Nelson Mandela écrivait : « Si vous voulez la paix et la démocratie, je vous soutiendrai. Si vous voulez formaliser l’apartheid nous ne vous soutiendrons pas. Si vous voulez soutenir la discrimination raciale et le nettoyage ethnique nous nous opposerons à vous. Quand vous aurez pris votre décision passez-moi un coup de file. » Mandela s’efforça également de montrer à Friedman, suspecté de réduire le combat des Palestiniens pour la « liberté, la libération et l’égalité » à la seule revendication d’un « Etat » pour la Palestine, que « les réponses de l’Afrique du sud en matière de violation des droits humains provenant des politiques de déportation et des politiques d’apartheid ont mis en lumière ce que la société israélienne doit nécessairement accomplir avant que l’on puisse parler d’une paix juste et durable au Moyen-Orient ».
Une chose est sûre depuis janvier 2006 : on ne s’y prendrait pas autrement en choisissant Gaza comme le meilleur laboratoire pour montrer que démocratie -victoire par les urnes - et paix - acceptation du verdict - ne font qu’une et même chose.
Ancien porte-parole du Mouvement du 23 juin (M23), Abdoul Aziz Diop est candidat déclaré à l’élection présidentielle du 25 février 2024.
CONTENU LOCAL, DES CONTRATS PORTANT SUR PRÈS DE 450 MILLIARDS DE FRANCS CFA SIGNÉS
Les mesures prises dans le cadre du contenu local en attendant le démarrage de la production de gaz et de pétrole au Sénégal ont permis aux entreprises locales de signer des contrats portant sur près de 450 milliards de francs CFA.
Dakar, 9 nov (APS) – Les mesures prises dans le cadre du contenu local en attendant le démarrage de la production de gaz et de pétrole au Sénégal ont permis aux entreprises locales de signer des contrats portant sur près de 450 milliards de francs CFA, a déclaré Mor Ndiaye Mbaye, le secrétaire technique du Comité national de suivi du contenu local.
En 2019, le Sénégal a adopté une loi relative au contenu local, qui définit ‘’les objectifs, les modalités et les mécanismes de la mise en œuvre du contenu local, dans le secteur des hydrocarbures’’.
‘’Les préalables mis en place se sont déjà traduits par plus de 1.000 emplois créés, des heures de formation et de capacitation dispensées par les acteurs à nos ressources humaines et des contrats signés par des entreprises locales en 2022 et 2023, qui portent sur près de 450 milliards de francs CFA’’, a annoncé M. Mbaye.
Il prenait part à l’ouverture de la deuxième édition des Journées du contenu local, sur le thème : ‘’Mise en œuvre de la politique de contenu local dans le secteur des hydrocarbures : bilan, contraintes et perspectives’’.
Le secrétaire technique du Comité national de suivi du contenu local a cité, parmi ces préalables, ‘’la mise en place du secrétariat technique et de ses outils, dont la plateforme électronique d’intermédiation, l’Observatoire du contenu local et le Fonds d’appui pour le développement du contenu local’’.
Les autres préalables sont ‘’le partage et l’appropriation du cadre légal par les principaux acteurs et la mise en place du guichet unique pour l’accompagnement des entreprises, dans un souci de cohérence et d’optimisation des ressources budgétaires, mais aussi d’efficacité’’.
Le parachèvement du cadre légal par l’émission de lignes directrices, qui reprécisent et organisent certaines dispositions réglementaires, font également partie de ces préalables, a expliqué Mor Ndiaye Mbaye.
‘’Les Journées du contenu local […] sont un événement organisé chaque année pour faire le point sur l’avancement de la mise en œuvre de la politique de contenu local, identifier les contraintes et opportunités et recueillir les attentes des acteurs’’, a-t-il rappelé.
M. Mbaye précise qu’‘’elles servent à renforcer le dialogue et la concertation entre les parties prenantes, à partager les bonnes pratiques et les expériences, et à promouvoir le développement durable et inclusif du secteur des hydrocarbures’’.
Malgré les avancées notées, a-t-il signalé, les entreprises locales sont confrontées à des obstacles liés aux compétences, aux financements, à la réglementation ou à d’autres facteurs.
Le ministre du Pétrole et des Énergies, Antoine Diome, présidant la rencontre, a invité les entreprises locales du secteur des hydrocarbures à ‘’travailler ensemble, dans un esprit de partenariat, de confiance et de complémentarité’’.
‘’Je vous invite aussi à faire preuve de créativité, d’ouverture et de dialogue’’, a ajouté M. Diome, estimant que ‘’c’est ensemble que nous réussirons à faire du contenu local une réalité et une fierté pour le Sénégal’’.
‘’Le contenu local est un levier stratégique pour le développement économique et social du Sénégal’’, a-t-il souligné.
Antoine Diome estime qu’‘’Il permet de créer des emplois, de renforcer les capacités des acteurs, de stimuler l’innovation et de diversifier l’économie, de limiter les importations de biens et de services, dans le cadre de l’industrie pétrolière et gazière’’.
Le président du Conseil national du patronat, Baïdy Agne, a invité les pouvoirs publics à renforcer le secrétariat technique du Comité national de suivi du contenu local.
‘’Il est important que le secrétariat technique puisse se délocaliser dans des zones comme Saint-Louis’’, près des zones de production de pétrole et de gaz, a souligné M. Agne.
La Côte d’Ivoire, le Bénin et le Nigeria sont invités à la deuxième édition des Journées du contenu local.
L'ODYSSÉE TRAGIQUE DES CLANDESTINS DE L'ATLANTIQUE
Crise économique, appauvrissement des populations, tension politique... Au Sénégal, les maux s'accumulent et jettent des milliers de personnes à l'exil. Vers les Canaries, ils fuient un pays où démocratie et opportunités reculent
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 09/11/2023
Depuis l'été 2022, le phénomène migratoire entre le Sénégal et l'archipel espagnol des Canaries connaît une recrudescence sans précédent. D'après un reportage du quotidien français La Croix publié le 6 novembre dernier, les départs clandestins en pirogue depuis les côtes sénégalaises vers les îles espagnoles se sont massivement intensifiés ces derniers mois.
Cette nouvelle vague migratoire trouve son origine dans la profonde crise que traverse le secteur de la pêche artisanale au Sénégal, pilier économique employant 15% de la population. "La mauvaise gestion des ressources halieutiques et la surpêche industrielle étrangère ont vidé progressivement les eaux sénégalaises de leurs ressources", explique Aliou Ba de l'ONG Greenpeace.
Conséquence, de nombreux pêcheurs n'ont d'autre choix que de se reconvertir dans l'organisation des traversées migratoires par désespoir. C'est le cas de Lamp, capitaine d'une embarcation de 70 passagers âgé de 40 ans. "Pêcher n'est plus rentable, émigrer est devenu une nécessité pour subvenir à mes besoins et à ceux de mes 4 enfants", témoigne-t-il.
Au-delà de la communauté des pêcheurs sinistrée, c'est tout le pays qui subit de plein fouet une triple crise économique, sociale et politique aggravée par la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine. Le chômage des jeunes diplômés explose tandis que le pouvoir d'achat des ménages s'effondre. Dans ce contexte, de plus en plus de profils divers tentent leur chance sur la route migratoire, dont des femmes, des enfants et même des travailleurs en quête d'opportunités.
Selon les chiffres officiels du gouvernement espagnol, avec 23 537 arrivées recensées entre janvier et octobre 2023, soit 79% de plus qu'en 2022 à la même période, les Canaries traversent la pire crise migratoire de leur histoire récente. Pire encore, des ONG dénoncent régulièrement des naufrages meurtriers dans l'Atlantique dont les bilans humains sont inconnus.
Mais face à l'ampleur du phénomène, les autorités sénégalaises peinent à endiguer les départs, tandis que les passeurs profitent de la détresse sociale pour développer un véritable trafic organisé. Entre corruption, surpêche étrangère et crise multidimensionnelle, la route migratoire des Canaries risque de devenir l'une des plus mortelles au monde si rien n'est fait pour offrir un avenir aux jeunes du Sénégal.