Je suis de nouveau écœuré et littéralement écorché vif face à la répétition de tant de drames absurdes !
Des jeunes à la fleur de l’âge,rêvant d’un avenir radieux,repoussés par le quotidien mesquin d’ici ou aveuglés par les mirages d’un ailleurs meilleur au point de perdre la notion de l’importance de leurs précieuses vies qu’ils jettent comme ça-aussi facilement et aussi massivement-à la loterie des vagues dévoreuses de l’Atlantique et de la Méditerranée !
Notre société est à coup sûr malade,atteinte d’une pathologie plus dramatique que celle du Coronavirus qui elle au moins a été vigoureusement prise en charge par aussi bien les décideurs que les spécialistes,avec des populations qui ont plus ou moins respecté les recommandations !
Qu’avons-nous réellement fait d’efficace depuis plus de quinze longues années que cela dure pour stopper ces suicides collectifs répétitifs ?
Ne devrions-nous pas tous ressentir la honte de voir les jeunes générations avoir en si grand nombre une seule envie: quitter ce pays au risque de braver les énormes vagues de l’immense océan ?
Que restera-t-il à terme de notre dignité et de ce pays multiséculaire ?
De grâce, ressaisissons nous tous pendant qu’il est encore temps !
La responsabilité des autorités est plus qu’engagée-aussi bien en amont qu’en aval-dans cet effroyable fléau des temps modernes.Nous devons cependant accepter que les responsabilités ne se situent pas exclusivement au niveau étatique.Toute notre société y a sa part.
Cette aventure est périlleuse parce qu’un nombre de plus en plus réduit de ceux qui la tentent arrive à bon port.Elle est devenue complètement insensée au regard du décompte des morts !
Méditons encore ces propos du Pape François soulignant que la mer Méditerranée était devenue le « plus grand cimetière d’Europe »,et demandons-nous combien de milliers de jeunes corps en provenance d’Afrique au sud du Sahara y ont été engloutis !
EL MALICK NDIAYE DÉFÉRÉ AU PARQUET
Arrêté par les éléments de la section de recherches de Colobane, hier dimanche, El Malick Ndiaye vient d’être déféré au Parquet du palais de justice de Dakar.
Arrêté par les éléments de la section de recherches de Colobane, hier dimanche, El Malick Ndiaye vient d’être déféré au Parquet du palais de justice de Dakar. Le responsable de communication de PASTEF sous bracelet électronique, a été entendu et placé en garde à vue pour nécessités d’enquête. Il aurait été arrêté suite à un enregistrement audio dans lequel il évoque les projets de loi qui seront votés en procédure d’urgence à l’Assemblée nationale. La voix entendue par les enquêteurs appelle à un grand rassemblement. Cependant, le mis en cause a rejeté cette voix qui lui aurait été attribuée. A suivre…
LA DER DES DERS D'IDY ?
A 64 ans, le patron de Rewmi, Idrissa Seck, joue assurément sa dernière carte pour accéder à la magistrature suprême du pays.
A 64 ans, le patron de Rewmi, Idrissa Seck, joue assurément sa dernière carte pour accéder à la magistrature suprême du pays. Un rêve qu’il a toujours voulu concrétiser en devenant le quatrième président de la République du Sénégal (IDY4PRESIDENT) après Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. Après avoir été à deux reprises directeur de campagne du candidat Abdoulaye Wade aux élections présidentielles de 1988 et 2000 avec des fortunes diverses, l’ancien pensionnaire de la prestigieuse université américaine de Princeton s’est essayé à l’épreuve par trois fois sans jamais avoir la faveur des Sénégalais. D’abord en 2007 — aprèsson épisode douloureux des chantiers dits de Thiès — où il termine deuxième avec 14,86 % des voix derrière son ex-mentor Abdoulaye Wade réélu au premier tour avec 55,90 % des suffrages. Ensuite en 2012, après son exclusion du Parti démocratique sénégalais (PDS) dans un contexte tendu de troisième candidature anticonstitutionnelle du président Abdoulaye Wade où il sera coiffé au poteau, cette foisci, par Macky Sall de l’Alliance pour la République (APR), lui aussi banni des rangs du PDS. Cette année-là, Idrissa Seck n’avait pu engranger que... 7% des suffrages au premier tour. Et enfin en 2019 où il a encore obtenu la deuxième place, toujours derrière le même Macky Sall avec 899 556 voix, soit 20,51% dessuffrages. A la tête d’une très forte coalition Idy2019 regroupant notamment deux anciens Premiers ministres (Cheikh Hadjibou Soumaré et Abdoul Mbaye), un ancien président de l’Assemblée nationale (Pape Diop), un ancien maire de Dakar (Khalifa Sall qui était il est vrai en prison) et quatre anciens ministres (Cheikh Bamba Dièye, Mamadou Diop Decroix, Malick Gackou et Moustapha Mamba Guirassy), le président de Rewmi, qui croyaitson heure venue avait juré, la main sur le cœur, de mettre un terme à sa carrière politique à l'âge de 63 ans. Le 25 février 2024, pour la quatrième fois dans l’histoire politique du Sénégal et certainement pour la dernière fois, la Der des Ders, l’ancien maire de Thiès va briguer la magistrature suprême du pays. Son rêve deviendra-t-il enfin réalité ? Nous revenons ici sur les chances et faiblesses de Idrissa Seck dans cette course effrénée pour laquelle il ne s’est jamais lassé.
Handicaps et faiblesses du candidat
Ses erreurs commises avec son ancien mentor, Abdoulaye Wade, sa tortuosité et sa suffisance restent ses principaux handicaps. Après avoir traité de “futur cadavre et ancien spermatozoïde” le Président Abdoulaye Wade qui l’avait, lui-même, assimilé à un “serpent venimeux”, livré les films du deal les liant tous les deux dans des épisodes viraux (Lui et Moi) et séjourné pour une seconde fois(première courte incarcération après l’élection présidentielle de 1988) à l’hôtel zéro étoile de Rebeuss, Idrissa Seck opère un virage à 90°, le 22 janvier 2007 en rencontrant, sur initiative de Serigne Abdoul Aziz Sy Junior, alors porte-parole du khalife général des Tidjanes, le président Abdoulaye Wade qui annonce, dans la foulée, son retour au PDS. Idrissa Seck drible Wade, maintient sa candidature et parvient à arracher la deuxième place devant des dinosaures tels que Moustapha Niass et Ousmane Tanor Dieng. Les Sénégalais, sensibles à la persécution dont il a fait l’objet les trois dernières années qui ont précédé les élections et hostiles à toutes formes d’injustice, lui témoignent ainsi leur soutien tout en lui reprochant sa tortuosité. Idrissa Seck, qui excelle dans l’art de dénicher de redoutables jeunes lieutenants, est hélas incapables de les garder à ses côtés. Il les perd quasiment les uns après les autres. De Thierno Bocoum à Dr Abdourahmane Diouf en passant par Déthié Fall, les rangs de Rewmi se dégarnissent de ses jeunes talents. En 2019, contre toute attente, Idrissa Seck, arrivé deuxième à la présidentielle, se démarque encore de Ousmane Sonko pour s’emmurer dans un silence pour le moins alourdissant alors qu’une coalition des deux hommes aurait compromis la victoire hypothétique de Macky Sall. Une tendance confortée par son retournement de veste en 2020 en rejoignant la mouvance présidentielle. La cité du rail, sa base affective de Thiès et non moins bastion dont d’aucuns disaient imprenable, lui échappe aux élections locales du 23 janvier 2022 et le département de Mbacké, qu’il avait gagné haut la main lors de la présidentielle, tombe aussi dans l’escarcelle de la coalition Yewwi Askan Wi et Wallu. Les élections législatives du 31 juillet 2022 conforteront cette tendance baissière dans ces principales villes où Idrissa Seck avait naguère la main. Vraisemblablement, son compagnonnage avec Macky Sall ne lui a pas réussi. Last not but least, Idrissa Seck est réputé arrogant et suffisant mais aussi de toujours mettre en exergue ses passages dans de grandes universités pour justifier ses connaissances. Or, les meilleures études, c’est un secret de polichinelle, ne garantissent guère de meilleures réussites et ne forgent pas un trait de caractère intrinsèque chez l’individu. Surtout au Sénégal où les cas de réussites cités en référence sont issus du secteur informel.
Atouts et chances
L’atout numéro un du président de Rewmi est sans nul doute son expérience des affaires de l’Etat, son endurance et son charisme. Idrissa Seck a, en effet, pratiquement occupé toutes les stations stratégiques que peut conférer un Etat à l’exception notable de la présidence de l’Assemblée nationale et de la magistrature suprême du pays. Nommé au poste stratégique de ministre d'État, directeur de cabinet du président de la République après la première alternance politique du Sénégal en 2000, Idrissa Seck avait auparavant étrenné ses premières fonctions ministérielles en 1995 comme ministre du Commerce, de l’Artisanat et de l’Industrialisation sous le magistère du président socialiste Abdou Diouf à la faveur d’une majorité présidentielle élargie à l’opposition d’alors. Responsable le plus redouté lors des premières années du président Abdoulaye Wade au pouvoir, il a fait et défait des carrières avant de gravir les échelons jusqu’à la station primatoriale, le 03 novembre 2002 en remplacement de Mme Mame Madior Boye, limogée après la catastrophe maritime du Joola. Mais son ascension fulgurante sera freinée en 2004 par son limogeage etsa mise en examen dans l’affaire dite des chantiers de Thiès. Son expérience des pratiques de l’Etat se poursuivra sous la présidence de Macky Sall avec sa nomination en 2020 à la tête du Conseil économique, social et environnemental (CESE) en remplacement de Mme Aminata Touré. Sans avoir la trajectoire exceptionnelle du président Macky Sall, lequel a quasiment occupé toutes les stations stratégiques d’un État jusqu’à la magistrature suprême, Idrissa Seck peut se targuer d’être le candidat en lice le plus expérimenté pour la course à l’élection présidentielle du 25 février 2024. Laquelle devrait être la dernière (Der) des dernières (Ders) présidentielles de Idy…
Outre son expérience, le candidat Idrissa Seck peut également compter sur sa persévérance et son endurance à toute épreuve. En effet, alors qu’il s’était fixé des limites pour conquérir le pouvoir, l’ancien maire de Thiès, malgré ses échecs répétitifs, n'a jamais baissé les bras pour concrétiser son rêve. A défaut d’être le quatrième président de la République du Sénégal, il se donne encore les moyens d’inscrire son nom sur les symboles de la République. Son ambition l’a poussé à démissionner de son moelleux fauteuil de président du CESE et à faire démissionner les responsables de son parti dans le gouvernement du Premier ministre Amadou Ba (Yankhoba Diatara aux Sports et Aly Saleh Diop à l’Elevage). Également, les mêmes ambitions l’ont conduit à rappeler régulièrement à son allié Macky Sall, tenté par une troisième candidature, l’anti-constitutionnalité de celle-ci en plus de sa promesse officieuse faite au lendemain du scrutin présidentiel de 2019 de ne plus briguer un autre mandat et de le soutenir, lui, Idrissa Seck aux joutes électorales de 2024. Un protocole qui lierait les deux hommes et qui aurait été scellé devant un grand dignitaire mouride de Touba. A l’époque, Idrissa Seck, arrivé officiellement deuxième de la présidentielle, s’était démarqué de Ousmane Sonko déclaré troisième et qui entendait contester les résultats électoraux qui avaient plongé le pays dans une situation comateuse tant ils étaient invraisemblables aux yeux de certains observateurs. Aujourd’hui que la parole donnée revêt de nouveau une importance capitale dans ce charmant pays après la renonciation par Macky Sall à une troisième candidature, Idrissa Seck peut aussi espérer un coup de pouce du président sortant qui cherche aussi à protéger ses arrières. Il est aussi établi que l’ancien Premier ministre Idrissa Seck est l’un des leaders les plus charismatiques du landerneau politique. Qu’on l’aime ou pas, Idy sait focaliser l’attention générale sur sa personne et est d’une rare éloquence. Il sait faire valoir son autorité et le récent épisode de ses ministres démissionnaires du gouvernement d’Amadou Ba le prouve à suffisance.
MACKY FACE AUX EQUATIONS DU TIMING ET DU CANDIDAT CONSENSUEL
La mouvance présidentielle et particulièrement le parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr) est dans l’attente de connaitre, cette semaine, le nom du candidat que le président Macky Sall va choisir pour la présidentielle 2024.
La mouvance présidentielle et particulièrement le parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr) est dans l’attente de connaitre, cette semaine, le nom du candidat que le président Macky Sall va choisir pour la présidentielle 2024. Un choix déjà validé en conférence des leaders. Une tâche très compliquée vu le timing très court qui nous sépare de la présidentielle mais surtout les difficultés liées à un choix qui fera l’unanimité au sein de la majorité présidentielle.
Contre toute attente, le président Macky Sall a finalement décidé de ne pas être de la course pour sa propre succession. Cette annonce, qui était la moins attendue des Sénégalais, a paru amère à avaler pour les partisans de la coalition BBY, mais surtout de son propre parti l’APR, qui n’en reviennent toujours pas malgré les discours de félicitations et d’hommages qui lui sont dédiés. La réalité est que leur réaction ne pouvait être autre. Mais dès lors que le vin est tiré, la seule alternative qui s’offre à eux c’est de le boire jusqu’à la lie quel qu’en soit le goût et de se projeter vers le futur en trouvant un candidat pour mener le combat. Ce qui va davantage compliquer les choses puisque, à tous points de vue, la pièce de rechange que le président Macky Sall va lui-même désigner risque d’être confrontée à plusieurs obstacles dont le principal est le peu de temps dont il dispose pour préparer ce candidat. Mais la plus grosse difficulté, c’est bien sûr celle consistant à trouver un candidat consensuel. Un autre paramètre important est lié à l’évolution de la façon de faire de la politique qui a beaucoup changé depuis un certain temps au Sénégal. L’on assiste de plus en plus à l’émergence d’une nouvelle conscience surtout chez les jeunes avec le développement de l’outil informatique mais aussi face à leurs responsabilités dans le choix de leurs gouvernants. C’est dans ce contexte tout nouveau que le président Macky Sall a pris la décision salutaire d’organiser une élection à laquelle il ne va pas participer. Chose inédite au Sénégal et qui va permettre à notre peuple de choisir pour la première fois un président de la République et non pas de sanctionner.
Le timing, premier adversaire de l’APR
En recevant ses troupes au Palais, le président de la République sait que son tout premier adversaire est le temps très court qui nous sépare de la présidentielle. C’est pourquoi, aussitôt sa décision de partir annoncée, il a tenu à leur tenir un discours fédérateur, les invitant à l’unité et à l’écoute de ses instructions pour élargir les bases, seule moyen, d’après lui, de se maintenir au pouvoir. Mais un tel vœu, aussi fort soit-il, risque de se confronter à la réalité politique du terrain. Et à ce niveau, le président Macky Sall aura été le principal responsable de la situation dans laquelle se trouve sa coalition pour n’avoir pas très tôt “imposé “un dauphin en faisant fi de ses appréhensions de voir naître plusieurs ambitions dans le parti. Ce choix effectué à temps aurait permis de travailler avec ceux qui ont décidé de rester fidèles au parti, de procéder à sa réorganisation et au besoin de les mettre à des positions stratégiques de pouvoir afin de leur donner les moyens mener le combat politique à la base. L’autre erreur commise réside dans le fait que le futur “homme fort” du parti ne va pas disposer du temps nécessaire pour aller à la rencontre des militants et sympathisants du Sénégal des profondeurs afin de nouer des contacts directs, de les écouter afin de bien s’approprier de leurs doléances sachant que les populations du monde ruralsont très attachées à ce genre d’exercices. D’ailleurs lui-même, le président Sall, alors directeur de campagne du PDS aux présidentielles de 2007 et législatives, avait réussi à se « vendre », c’est-à-dire à se faire connaître, en faisant le tour du pays. Ceci avait beaucoup contribué à sa victoire à la présidentielle de 2012. En battant campagne pour son propre compte, il était dans un milieu déjà connu et bien maîtrisé. C’est pourquoi le choix de Mme Aminata Touré comme tête de liste de BBY, lors des dernières élections locales, a été une mauvaise option. Car en définitive, il aura plus bénéficié à l’actuel leader de Mimi 2024 qu’à l’APR. Toujours dans le même sillage de la course contre la montre, le candidat du parti au pouvoir devra accorder une part importante de son agenda politique aux tournées dans l’intérieur du pays pour combler le gap qui le sépare des autres concurrents (Pastef et Yaw) qui ont déjà investi le terrain depuis des années et ont réussi à capter des militants déjà acquis à leur cause. Compte tenu de tous ces paramètres, le futur candidat de l’APR est déjà sur un faux départ que seule une présence permanente sur le terrain peut combler.
Un choix unanime, l’autre obstacle difficile à franchir..
L’élection présidentielle est un rendez-vous entre une personne et son peuple, dit-on. Si cet adage s’applique au parti de BBY, l’image du président Sall, qui va disparaitre de la prochaine campagne, risque de beaucoup porter préjudice aux aperistes. Après avoir constaté avec amertume le retrait de celui sur qui ils fondaient tous leurs espoirs pour se maintenir au pouvoir, ils vont devoir maintenant lui prêter oreille pour savoir sur qui va porter sa préférence pour le remplacer.
Pour la première fois depuis douze ans, ils devront faire sans lui. Même si on ignore de qui il s’agira, nous pouvons toutefois espérer qu’il va remplir certains critères. A savoir : bénéficier d’une expérience dans la gestion de l’État, avoir du charisme, disposer d’une base politique sûre et certainement être un militant de la première heure de l’APR. De ce point de vue, le parti au pouvoir ne manque pas de profils pour prendre le relais du président Sall et préserver le legs. Mais c’est justement à ce niveau aussi que se trouvent les risques d’une implosion dès lors que tout choix pourrait faire l’objet de contestations de la part des non-choisis avec le soutien de leurs propres militants.
En effet, confronté à un problème de structuration, l’on se demande comment ce parti pourrait tenir en l’absence de “la seule constante” depuis sa création. L’autre gros risque que court l’Apr est lié aux départs de hauts cadres qui vont taper aux portes d’autres coalitions ou signer leur retraite politique sachant qu’ils n’accepteront jamais d’être aux ordres d’un leader autre que Macky Sall. Une autre catégorie de personnes peut quitter le navire marron-beige en procédant à des calculs politiciens consistant à aller trouver refuge ailleurs pour éviter de sombrer avec le parti. Et une fois l’alternance réalisée, elles chercheront à rallier la nouvelle mouvance présidentielle au cas où leur candidat ne serait pas élu.
Aussi, l’épineuse équation de la poursuite du compagnonnage avec la coalition BBY, tant souhaitée par le président Sall, est à prendre en compte. Il a fait savoir qu’il tient toujours à cette entité politique bien qu’il n’ait plus les cartes en mains pour s’assurer leur soutien avec la nouvelle donne provoquée par sa non participation qui a tout chamboulé. D’où une forte probabilité d’assister aux départs des formations comme le PS et l’AFP pour tenter leurs chances. Une possibilité qui prend de plus en plus forme depuis les ambitions affichées de l’ancien ministre Alioune Sarr de succéder à Moustapha Niasse et le clin d’œil de Taxawu Sénégal à ses anciens compagnons socialistes dont Jean Baptiste Diouf qui s’est autoproclamé « candidat » des Verts. Pendant ce temps, le « turbulent » Abdoulaye Wilane prêche pour une candidature du Ps à la reconquête du pouvoir. Des départs et autres frondes qui, s’ils se confirment, ne feront que fragiliser le bâtiment jaune marron dont les fissures sont visibles sur ses murs qui n’ont pu résister aux échos de la déclaration de non candidature de son père fondateur. A moins que Macky Sall ne fasse usage d’un tout dernier coup de génie politique pour sauver ce qui peut encore l’être… Vaste programme !
HARO CONTRE UN PERMIS DE DISSOUDRE L’ASSEMBLEE DONNÉ AU PRESIDENT SALL
L’éventualité de la dissolution de l’Assemblée nationale est redoutée depuis que le président de la République a saisi le bureau de l’institution d’un projet de révision de l’article 87 de la Constitution.
L’éventualité de la dissolution de l’Assemblée nationale est redoutée depuis que le président de la République a saisi le bureau de l’institution d’un projet de révision de l’article 87 de la Constitution. Depuis lors, on assiste à une levée de boucliers d’opposants, de membres de la société civile et autres experts qui estiment que le projet de révision contient des dispositions scélérates, dangereuses pour l’Assemblée nationale et la souveraineté du peuple. D’autres estiment que la prérogative du chef de l’État de dissoudre l’Assemblée nationale pourrait avoir un effet contraire à celui recherché par l’initiateur de cette révision de la Constitution.
Les députés sont convoqués, ce lundi 17 juillet, pour statuer sur un nouveau projet de loi. Cependant, l’inquiétude repose sur l’article 87 de ce nouveau projet de loi. Certains pensent que le président de la République peut, après avoir recueilli l’avis du Premier ministre et celui du président de l’Assemblée nationale, prononcer, par décret, la dissolution de l’Assemblée nationale. Puisqu’avec ce projet de loi, il est loisible au président Sall de dissoudre l’Assemblée et d’organiser des élections législatives sans coup férir dans un délai de cent (100) jours
D’autres considèrent que ce projet de loi constitutionnelle contient des dispositions scélérates, dangereuses pour l’Assemblée nationale et la souveraineté du peuple. Ce projet, en son article 87, veut donner la possibilité au président de la République de dissoudre, à tout moment, l’Assemblée nationale. Ils accusent le président Macky Sall de développer par des arguties juridiques des moyens pour dissoudre l’Assemblée nationale et coupler les élections législatives avec l’élection présidentielle. Le président Sall chercherait à travers cette démarche à régler ses problèmes politiciens. Certains parmi les observateurs voient dans ce projet de loi, qui sera soumis à l’Assemblée nationale ce lundi, une volonté de traduire en texte législatif le résultat du dialogue national pour empêcher la candidature d’Ousmane Sonko.
D’autres, au contraire, évoquent un écart de calendrier (3 ans) dans la tenue de la présidentielle et des législatives. Pour eux, il apparaît donc de regrouper ces élections en une année pour éviter de mettre le pays dans une situation de campagne électorale quasi permanente. Cependant, estiment-ils, la prérogative donnée au chef de l’État de dissoudre l’Assemblée nationale pourrait aussi avoir un effet contraire avec des implications en cas d’adoption d’une motion découlant de l’initiative parlementaire. Or ces mécanismes institutionnels, tout comme la configuration politique, déterminent la stabilisation du calendrier électoral.
ASSEMBLÉE NATIONALE : Doudou Wade alerte sur la modification de la constitution en son article 87
Les députés sont convoqués ce lundi à l’Assemblée nationale, en procédure d’urgence pour l’examen d’un projet de loi modifiant la Constitution, le Code électoral et le code de procédure pénale. Mais l’ancien président du groupe parlementaire du Parti démocratique sénégalais, Doudou Wade, alerte les parlementaires sur la modification de la Constitution qui va donner au président de la République la latitude de dissoudre à tout moment l’Assemblée nationale. L’ex-président du groupe parlementaire Libéral et Démocratique, Doudou Wade, dans un message adressé aux députés précise que le projet de révision de la Constitution, en son article 87, mérite un sursaut d’orgueil collectif pour refuser le diktat du président de la République. En effet, argumente-t-il, avec cet article 87, le président de la République peut, après avoir recueilli l’avis du Premier ministre et celui du président de l’Assemblée nationale, prononcer, par décret, la dissolution de l’Assemblée nationale.
Selon lui, le décret de dissolution va fixer la date du scrutin pour l’élection des députés. « Le scrutin a lieu soixante jours au moins et quatre-vingt-dix jours au plus après la date de la publication dudit décret. La modification de l’article 87 comme prévu parle projet de loi est une catastrophe. J’ignore les motivations du président de la République et me demande si le professeur Ismaila Madior est le rédacteur du texte. Avec cette nouvelle rédaction, le président de la République a droit de mort sur l’Assemblée nationale », soutient avec force l’ancien patron des députés libéraux sous le magistère du président Abdoulaye Wade. D’après M. Doudou Wade, avec ce projet de loi, il est loisible au président Sall de dissoudre l’Assemblée et d’organiser des élections législatives sans coup férir tous les cent (100)jours. Et pour éviter un tel cas d’école, tranche-t-il, l’amendement du texte ci-dessous pourrait être adopté pour limiter le pouvoir de dissolution. Il suffit, selon lui, d’y ajouter l’alinéa suivant pour limiter les dégâts: « Il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution que douze mois après ces élections ».
Éventuelle dissolution de l’Assemblée nationale : Frapp dénonce des « dispositions scélérates dangereuses »
Le secrétariat exécutif national du Frapp estime que ce projet de loi constitutionnelle contient des dispositions « scélérates et dangereuses pour l’Assemblée nationale et la souveraineté du peuple ». En effet, estiment les camarades du député Guy Marius Sagna, ce projet, en son article 87, « veut donner la possibilité au président de la République de dissoudre, à tout moment, l’Assemblée nationale ». Et d’évoquer la loi constitutionnelle introduite en 2011 pour instaurer un ticket président-vice-président et instaurer le quart bloquant. Selon les camarades de Guy Marius Sagna, le président Macky Sall chercherait, par des arguties juridiques er par tous les moyens, à dissoudre l’Assemblée nationale et à coupler les élections législatives avec l’élection présidentielle. Le bit recherché étant, à travers cette démarche, à régler ses problèmes politiciens. D’après eux, pour éviter ou limiter l’implosion de son parti et de sa coalition, Macky Sall veut disposer de la possibilité de nommer le candidat de son camp à l’élection présidentielle (par exemple Boun Abdallah Dione ou Abdoulaye Daouda Diallo ou un autre) de 2024 et le candidat à la présidence de l’Assemblée nationale (Amadou Ba ou un autre) dans le cadre d’un couplage de ces deux élections. « Comme le peuple sénégalais a fait reculer Macky Sall dans sa volonté illégale et illégitime d’être une 3e fois candidat à l’élection présidentielle, Macky nous prépare à sa candidature en 2024 comme président de l’Assemblée nationale toujours dans l’objectif d’unifier ses troupes en direction des élections qui seront couplées », alerte Frapp.
Tout sauf Sonko !
« Les citoyens que nous sommes devons refuser les tripatouillages constitutionnels et des lois pour des intérêts bassement politiciens. C’est pourquoi, le FRAPP demande à tous les citoyens qui ont pris conscience de cela et au F24, malgré les délais courts, de se mobiliser pour barrer la route au renforcement du présidentialisme néocolonial et que Macky Sall cesse de jouer avec les textes », conclut le secrétariat exécutif national du FRAPP
Réagissant au projet de révision constitutionnel, l’ancien ministre et actuel député Thierno Alassane Sall estime que cette décision livre une Assemblée nationale déjà sans pouvoir réel au bon vouloir d’un président tout-puissant. « Macky Sall a renoncé à un 3e mandat mais pas au pouvoir. Selon toute vraisemblance, il veut nous choisir son successeur et faire cohabiter ce dernier avec un parlement qu’il aura largement contribué à modeler », soupçonne l’ancien ministre et ex membre de la majorité présidentielle qui déclare qu’il ne votera aucune loi qui contribue à fragiliser notre démocratie.
Sur cette même modification de l’article 87, l’ancien député et ex-ministre Cheikh Bamba Dièye estime qu’elle offrirait au président de la République la possibilité de dissoudre à tout moment l’Assemblée nationale. Ce qui constituerait une grave reculade démocratique. Cheikh Bamba Dieye estime également que cette modification n’a jamais fait l’objet d’un consensus au niveau du Dialogue politique national.
Ndiaga Sylla, expert électoral : « La révision de l’article 87 de la Constitution encadre la prérogative de dissolution de l’Assemblée nationale »
Ndiaga Sylla, expert électoral, rappelle que, étant donné que ce point n’avait pas fait l’objet de consensus au cours du dialogue politique, il avait été transféré au comité de suivi. Il semble donc évident qu’en sus de la réforme du système de parrainage, si le projet de loi portant révision constitutionnelle intègre la modification de l’article 87, c’est certainement à la suite d’un consensus des différentes parties prenantes au dialogue politique, représentées au sein du comité de suivi. Selon lui, en s’interrogeant sur les motivations d’une telle réforme, il ressort, tel que proposé initialement par la mouvance présidentielle et repris dans l’exposé des motifs du projet de loi, portant révision de la Constitution, un souci de rationaliser le calendrier électoral.
Ainsi, il précise que malgré le retour du quinquennat présidentiel, acté par le référendum de 2016 et marqué par la dernière élection de 2019, on note encore, un écart de calendrier (3 ans) dans la tenue de la présidentielle et des législatives. Certes, prévient-il, il apparaît judicieux de regrouper ces élections en une année et éviter ainsi de mettre le pays dans une situation de campagne électorale quasi permanente. Mais, la prérogative du chef de l’État de dissoudre l’Assemblée nationale pourrait aussi avoir un effet contraire à celui officiellement recherché. Il s’y ajoute les implications en cas d’adoption d’une motion découlant de l’initiative parlementaire. C’est dire que ces mécanismes institutionnels, tout comme la configuration politique, détermineront la stabilisation du calendrier électoral
L’expert électoral pose une série de questions nécessitant à ses yeux des réponses. « Cette réforme, renferme-t-elle une volonté de mettre la pression sur les députés de la majorité en dépit des assurances données par le Président, lors de leur dernière rencontre ? Pourrait-elle ouvrir la voie du couplage des élections présidentielle et législatives qui favoriserait un ticket de candidature ? Comment faudrait-il stabiliser le calendrier électoral sans en profiter pour donner au chef de l’État le pouvoir de remettre en cause le suffrage universel des citoyens à tout moment ? Ne faudrait-il pas maintenir le statuquo concernant les 2 ans de législature à défaut de retenir 2 ans et demi, à mi-mandat des députés ? Ne serait-il pas envisageable d’aller vers un compromis en jouant le jeu face à la nouvelle configuration au terme de la présidentielle en attendant les prochaines législatives comme ce fut le cas durant l’entre 2000-2001 ? », s’interroge-t-il.
N’empêche, Ndiaga Sylla signale qu’en tout état de cause, le jeu de pouvoir continuera de cacher ses secrets. Toutefois, prévient-il, le nouveau délai prévu pour l’arrêté fixant le nombre de parrains(L.120), qui acte le début de la collecte, lui paraît très proche de la période de dépôt des candidatures.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
ABDOULAYE DAOUDA DIALLO, MEILLEUR CHEVAL DE LA MAJORITE PRESIDENTIELLE
Abdoulaye Daouda Diallo est imbattable. Depuis 2012, à toutes les élections, le département de Podor dont il est le patron politique, a toujours offert les meilleurs scores électoraux au président et a toujours occupé la plus haute marche du podium
Le Sénégal tout entier, et plus particulièrement la majorité présidentielle, attend avec impatience que le président de la République, à l’instar de la Pythie de Delphes, dans la mythologie grecque, rende son oracle. Il s’agit de savoir la décision que rendra non pas une prêtresse qui répéterait ce que lui inspireraient les divinités mais un chef d’Etat en fin de règne relativement au candidat qui défendra les couleurs de son camp. Après avoir fait savoir urbi et orbi qu’il ne sera pas candidat à la présidentielle du 25 février prochain, le président Macky Sall s’est vu décerner carte blanche par ses partisans afin de désigner celui qui aura le redoutable honneur de représenter la coalition Benno Bokk Yaakar (BBY) à cette mère des batailles électorales. C’est donc dire que tout le monde reste suspendu aux lèvres de l’homme qui a présidé aux destinées de notre pays ces 12 dernières années pour connaître le champion qu’il désignera à l’issue de sa très profonde introspection.
Bien évidemment, l’arbitrage ne sera pas facile puisque les candidats, même s’ils ne se déclarent pas ouvertement, n’en sont pas moins nombreux. Le Président n’ayant pas eu la sagesse — ou la générosité, c’est selon — de choisir à temps un dauphin qu’il aurait eu le loisir de faire accepter par ses partisans, sa décision sera donc forcément contestée. Dans ces conditions, le plus souhaitable ce serait qu’il sorte de sa manche ou de son chapeau de prestidigitateur le candidat susceptible de provoquer le moins possible de remous à défaut de pouvoir trouver un homme consensuel derrière lequel les autres candidats accepteraient de se ranger sagement. Pour l’heure, le quarté favori est constitué — dans le désordre ! — du président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Abdoulaye Daouda Diallo, du Premier ministre, Amadou Ba, du ministre de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye, et de l’ancien Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne.
A l’aune de la technicité et de la compétence, tous ces quatre candidats se valent assurément, tous ayant fait leurs preuves à la tête des différents ministères qu’ils ont eu à occuper si ce n’est comme chefs du Gouvernement. Il est évident que, dans ces conditions, il faudra un plus pour les départager et faire pencher la décision du président de la République en faveur de l’un ou l’autre d’entre ces quatre poulains. Et si ce plus devait être constitué par la confiance, la loyauté, la fidélité à toute épreuve mais aussi et surtout, par la réalisation d’excellents résultats électoraux en plus de disposer d’une large base de militants, alors, à cette aune, nul doute que le fléau de la balance présidentielle pencherait incontestablement en faveur de l’actuel président du CESE. Lequel coche avec succès toutes ces cases.
Loyal, fidèle, compétent et… apporteur de voix !
Sans compter d’autres, sans doute. Car hélas, et pour ce qui est des exigences de confiance et de loyauté, on n’a que trop souvent vu dans le continent des dauphins qui ont trahi leur mentor avant de leur faire subir les foudres de la loi qu’ils incarnaient désormais. Juste à notre frontière Nord, on a vu comment le président Ould Ghazouani, après avoir été choisi par le président Mohamed Ould Abdel Aziz qui l’a imposé à son parti et a battu campagne pour lui, s’est retourné contre son mentor qu’il tente par tousles moyens d’emprisonner en l’accusant de tous les péchés de la terre. On a assisté au même scénario en Angola où le président Joao Lourenço, choisi par son prédécesseur Joao Dos Santos, afin qu’il lui succède à la tête du parti et du pays, s’est empressé de traquer les enfants de l’homme qui a fait de lui ce qu’il est. Des enfants qui, il est vrai, occupaient des positions clefs dansl’activité économique du pays. Les exemples de ce genre foisonnent. Tout le monde n’est pas l’actuel président nigérien Mohamed Bazoum qui couvre d’honneurs son mentor et prédécesseur Mahammadou Issoufou et Abdoulaye Daouda Diallo serait sans doute le seul de qui le président Macky Sall pourrait ne pas s’attendre à une mauvaise surprise. De ce quatuor de prétendants, il est celui qui a le pluslong compagnonnage avec le président de la République sortant aux côtés duquel il évolue depuis 2008. Ce sans discontinuer. Lorsque Macky Sall, pestiféré et débarqué de la présidence de l’Assemblée nationale, a entamé sa traversée du désert, il a démissionné de toutes ses fonctions politiques au Parti démocratique sénégalais (Pds) et l’a suivi dans ce qui apparaissait aux yeux de beaucoup comme une aventure sans lendemain. En compagnie d’une poignée d’autres apôtres, il a mangé le pain noir avec celui qui devait succéder plus tard au président Abdoulaye Wade et devenir le quatrième chef de l’Etat du Sénégal. Fidèle parmi les fidèles, Abdoulaye Daouda Diallo n’a jamais été pris en défaut de loyauté à l’endroit du président Macky Sall qu’il a toujours servi avec un dévouement sans faille. Et pour lequel il est prêt à mourir. Incontestablement, la meilleure assurance que pourrait prendre l’actuel président de la République pour couvrir ses arrières et protégersa famille pour ne pas dire la meilleure garantie, c’est auprès d’Abdoulaye Daouda Diallo qu’il devrait la souscrire. ADD qui est synonyme d’assurance tous risques, ce qui est plus qu’indispensable par ces temps incertains !
L’homme détient aussi un record de longévité gouvernementale sous le régime du président Macky Sall où il a été de toutes les équipes ministérielles sauf de l’actuelle, faisant ses preuves à la tête de ministères aussi éminents et stratégiques — car de souveraineté — que l’Intérieur et les Finances mais aussi le Budget et les Infrastructures, les Transports terrestres et le Désenclavement. Autant de ministères où il a laissé sa marque de grand travailleur, de meneur d’hommes, de fin technicien et de bâtisseur. Des ministères qui lui ont permis d’acquérir une grande connaissance des défis qui se posent à notre pays, de s’imprégner des problèmes auxquelles les populations, surtout celles du Sénégal des profondeurs, sont confrontées. Mais aussi et surtout, en tant que grand argentier de l’Etat, de se familiariser avec les couloirs des institutions de Bretton Woods et d’acquérir l’’expérience des grandes négociations financières internationales. Avant d’entamer cette très riche carrière gouvernementale qu’il n’a quittée que pour occuper le poste ô combien prestigieux de ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République, l’inspecteur des Impôts et Domaines de profession qu’il est, en plus d’avoir fait ses marques dans cette régie financière, a aussi eu l’expérience des sociétés nationales en évoluant aussi bien au sein de la société de transport public Dakar Dem Dikk que de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase) où il a eu à occuper de hautes responsabilités. Son passage au Craes (Conseil de la République pour les Affaires économiques et sociales), en tant que secrétaire général, lui avait déjà permis de connaître de l’intérieur le fonctionnement de nos institutions. Bref, plus grand connaisseur de l’Etat qu’Abdoulaye Daouda Diallo, difficile d’en trouver. Autant dire que l’homme est fin prêt pour assumer les plus hautes fonctions étatiques — et pourquoi pas la magistrature suprême ? — pour autant que l’occasion lui en soit donnée. Son heure aurait-elle sonné ? Tout dépend, encore une fois, de l’oracle que rendra le président Macky Sall…
Le premier de la classe électorale
Mais surtout, s’agissant d’une élection présidentielle, le critère essentiel pour la gagner c’est de disposer d’une base électorale solide. Car on aura beau être le cadre le plus compétent, disposer du meilleur programme, avoir une excellente stratégie marketing et même disposer de moyens financiers conséquents, si on ne sait pas mobiliser les électeurs afin qu’ils votent pour soi, cela ne servira à rien ! Or, du point de vue de l’électorat, justement, Abdoulaye Daouda Diallo est imbattable. Depuis 2012, à toutes les élections, le département de Podor dont il est le patron politique, a toujours offert les meilleurs scores électoraux au président Macky Sall et a toujours occupé la plus haute marche du podium. Pour ne prendre qu’un exemple, le 11 février 2022, dans ces mêmes colonnes, nous rapportions la performance réussie par cette coordination modèle du parti présidentiel en étant le département qui a fourni le plus de voix à la coalition Benno Bokk Yaakar au niveau national lors des élections locales de janvier de la même année. Sous la conduite d’Abdoulaye Daouda Diallo, en effet, la majorité présidentielle avait obtenu 86.003 voix, ce qui la plaçait en haut du podium au niveau national. Le département de Dakar, malgré ses deux millions d’habitants, ne pointait qu’à la deuxième position avec 81.015 suffrages mis dans l’escarcelle de la majorité présidentielle. Le podium de l’excellence était fermé par le département de Mbour avec 77.119 voix
Quelques mois plus tard, lors de la collecte de parrainages pour les élections législatives, Abdoulaye Daouda Diallo et ses partisans pointaient encore en tête en versant plus de 100.000 parrainages dans l’escarcelle de la coalition présidentielle. Ce n’étaient là que les deux derniers exemples en date puisque, encore une fois, depuis 2012, le département de Podor a offert au président Macky Sall ses meilleurs scores électoraux. Vous voulez un cheval qui gagne ? Alors c’est ADD ! Qui donc serait mieux placé que le patron politique de ce département-grenier électoral, c’est-à-dire Abdoulaye Daouda Diallo, pour porter les couleurs de Benno Bokk Yaakar à l’élection présidentielle du 25 février prochain ? La réponse à la question coule de source
Par Yoro Dia
DES MURAILLES DE LA MEFIANCE AUX PONTS DE LA CONFIANCE
Bilan de la politique extérieure du président Macky Sall, Sur la scène internationale, un Etat n’a que deux acteurs : le diplomate et le soldat
Si je devais retenir qu’une seule réussite de la politique extérieure du Président Macky Sall en 12 ans, ce serait incontestablement et sans aucune hésitation : le départ de Yaya Jammeh. Jammeh a été une épine dans le pied du Sénégal pendant 23 ans jouant au pyromane la nuit et au sapeur pommier le jour dans la crise casamançaise qui est notre crise nationale la plus grave.
Sur la scène internationale, un Etat n’a que deux acteurs : le diplomate et le soldat. Et le fait pour le Président Sall de s’appuyer alternativement et harmonieusement sur le diplomate et le soldat pour chasser Jammeh sans un coup de feu est un coup de génie qui mérite d’être étudier dans les écoles de guerre et de diplomatie. Ce Coup de génie a eu un impact décisif sur la crise en Casamance en privant au MFDC de zone de repli mais aussi et surtout en rapprochant géographiquement la Casamance avec le pont de Farafégny. Le MFDC avait apporté une mauvaise réponse à une vraie question (l’enclavement), avec le Pont, de Farafegny entre autres (bateaux et les avions), le Président a apporté la bonne réponse à la vraie question rendant ainsi anachronique le MFDC. C’est pourquoi à mon avis, le départ de Jammeh et le pont de Farafegny sont plus importants que toutes les autres réussites car on dit « un pays fait son histoire mais subit sa géographie ».Notre géographie c’est ce que Senghor a appelé les cercles concentriques pour marcher vers l’unité africaine.
Dans son excellent ouvrage, le Sénégal et ses voisins, Momar Coumba Diop montre que le premier cercle autour du Sénégal était un cercle de feu avec une intervention militaire en Gambie ( Fode Kaba 2), une intervention militaire en Guinée Bissau ( Opération Gabou), un long conflit avec la Mauritanie de Ould Taya, sans oublier l’antagonisme entre Senghor et Sekou Toure et l’éphémère fédération du Mali. Entre le Sénégal et ses voisins, les 12 ans de Macky Sall peuvent se résumer de façon simple : abattre les murailles de la méfiance pour les remplacer par les ponts de la confiance. Un pont de la confiance sur le fleuve Gambie et un autre sur le fleuve Sénégal avec le Pont de Rosso. Ces ponts de la confiance désenclavent le Sénégal, la porte de l’Afrique de l’ouest qui était en fait un pays très enclavé car la porte n’était en fait ouverte en permanence que sur l’Atlantique. La politique extérieure du Président Sall a déconstruit cette hégémonie de la logique atlantiste qui remonte à la colonisation pour ouvrir la porte vers le continent.
En douze ans, le premier cercle qui était de feu est devenu un cercle de paix avec la volonté du Président de remplacer la méfiance par la confiance dans nos relations avec la Mauritanie avec le partage richesses énergétiques à la Frontière. C’est un vieux principe de Science politique qui veut que deux pays qui font du business se font rarement la guerre. Donc la Mauritanie par ce principe va devenir un des plus grands pays alliés du Sénégal, ce qui est à la fois une logique géographique et historique car le fleuve n’a jamais été une frontière et le pont de Rosso va le rappeler dans le béton. Un autre principe de la Science Politique enseigne aussi que les démocraties ne se font pas la guerre. Après le départ de Jammeh, la Gambie est redevenue rapidement la democratie qu’elle a toujours été et a donc aujourd’hui les meilleures relations avec le Sénégal. Il en est de même pour la Guinée Bissau depuis que la democratie est revenue dans ce pays avec le soutien du Sénégal. Ces deux principes (les démocraties ne se font pas la guerre, quand on fait du business, on se fait rarement la guerre) sur lesquels le Président Sall s’est appuyé pour transformer le cercle de feu en un cercle de paix et de coprospérité ont déjà montré leur pertinence en Europe car ce qu’on appelle le modèle européen n’est rien d’autre qu’une substitution de l’économie à la guerre comme mode de régulation des relations entre nations européennes les tragédies des deux guerres mondiales.
Le premier cercle concentrique qui est celui de nos voisins est passé du feu à la paix et à la coprospérité. Pour le deuxième cercle qui est celui du continent, le bilan est aussi très élogieux. Le bilan du Président Sall à la tête de l’Union Africaine est très positif. Tellement élogieux qu’il a échappé de peu à un second mandat que voulaient certains de ses pairs. Les milieux diplomatiques disent qu’il est l’un des plus grands Présidents de l’OUA/UA depuis un certain Président Abdou Diouf et sa croisade contre l’Apartheid qui l’avait menée jusqu’aux frontières et dans le ventre du Monstre avec tournée historique dans les pays de la ligne de Front. L’action du Président Sall à la tête de l’UA aura été à la fois politique et économique. Politique pour avoir décidé qu’il ne fallait plus seulement rester devant le mur des lamentations mais qu’il fallait aussi agir. Ce qu’il fit en allant voir le Président Poutine à Sotchi dès le début de la guerre en Ukraine pour faire entendre la voix de l’Afrique mais aussi défendre ses intérêts. C’était l’une des rares fois sinon la seule fois où notre continent était acteur dans un conflit mondial. Cette volonté politique va aussi avoir une déclinaison économique avec son combat pour la présence de l’Afrique au G20. Cette bataille a été une continuation du refus de rester devant le mur des lamentations car en intégrant le G20, l’Afrique sera présente là où se prennent les décisions qui structurent l’économie mondiale.
L’entrée de l’Afrique au G20 est un pont économique entre le continent de l’avenir et le reste du monde mais montre surtout comme dit Shakespeare que « la fortune sourit aux audacieux ». Quand le Président Sall au début de son mandat avait commencé à poser le débat, à défaut de sourire, on riait diplomatiquement sous cape. Aujourd’hui c’est fait et l’Afrique doit s’inspirer de sa stratégie pour la bataille de la réforme du conseil de sécurité de l’ONU qui a besoin d’un véritable aggiornamento. Après la sous-région qui est le premier cercle, le continent qui en est le deuxième, le troisième est celui des questions avec une dimension mondiale comme la guerre en Ukraine. Sur ce plan, c’est le Président Poutine luimême qui fait le bilan en saluant la « démarche équilibrée » de la médiation africaine quand il a reçu les chefs d’Etat africains à Saint Petersburg. En parlant la démarche équilibrée des africains, le Président Poutine salue et confirme la vision et la pertinence du Président qui depuis son déplacement à Sotchi au début de la guerre a toujours insisté sur la nécessité de maintenir ouvert un « couloir de discussions » malgré la guerre. Au début la démarche et la méthode n’avaient pas été comprises mais aujourd’hui toutes les parties sont contentes que le couloir soit resté ouvert. La « politique des petits pas » que le Président propose notamment avec le commencement par les questions humanitaires (libération de prisonniers de guerre par exemple) connaitra la même trajectoire que l’idée de maintenir un « couloir de discussions » c’est-à-dire incomprise au début mais plébiscitée à la fin. Last but not least, toutes ses prouesses ont été possibles grâce à l’armée de l’ombre que sont nos diplomates qui aussi brillants qu’effacés et permettent au Sénégal de tenir son rang et de rayonner dans le monde.
Grace à la vision du Président et au talent de nos diplomates, le Sénégal, ce si petit pays sur une carte est et restera une puissance diplomatique qui rayonne sur le continent et dans le monde.
Dr Yoro Dia, Politologue
PLUS DE 98% DES CANDIDATS DECLARES VEULENT S'ENRICHIR AVEC LE POUVOIR
À quelques mois de l'élection présidentielle de 2024, Mamadou Lamine Diallo, président du mouvement ''Tekki'' veut devenir le cinquième président de la République du Sénégal
Propos recueillis par Mamadou Mbakhé NDIAYE |
Publication 17/07/2023
À quelques mois de l'élection présidentielle de 2024, le président du mouvement ''Tekki'' veut devenir le cinquième président de la République du Sénégal. Formé à l'école des Mines de Paris et docteur en économie, l'ex-Directeur de Cabinet de alpha Oumar Konaré, Président de la Commission de l’Union africaine, pense qu'il a le meilleur profil pour succéder à Macky Sall. Dans cet entretien avec L’As, il vole au secours de Birame Souleye Diop et flétrit Khalifa Sall et Cie qui ont pris part au dialogue national.
Vous avez été candidat en 2007. Aujourd’hui qu'est-ce qui vous donne davantage l'envie de devenir président du Sénégal ?
J'ai l'habitude de dire que la politique, c'est une lourde responsabilité. C'est celle de vouloir peser sur le destin de son peuple, sur la destinée de sa nation. Nous avons pour le Sénégal un projet, un projet de société adossé à une doctrine que l'on appelle le ''Responsablisme''.Une vision très claire et partagée en particulier au sein des Assises nationales. Et nous pensons que le Sénégal a besoin de mettre en application cette vision et les politiques publiques qui en découlent. Nous avons connu des violences inouïes ces dernières années au Sénégal, qui traduisent un malaise profond de notre société, en particulier des jeunes. Le principal problème auquel nous sommes confrontés depuis maintenant 25 ans, c'est la question du chômage massif des jeunes. Selon les chiffres du gouvernement, 200 mille à 300 mille arrivent chaque année sur le marché du travail. Le régime de Macky Sall dans toutes ses composantes ne peut pas donner plus de 20 mille à 30 mille emplois. Le reste des jeunes se bousculent dans le secteur informel ou sont oisifs ou encore prennent les pirogues pour aller rejoindre leurs compatriotes de la diaspora. Ce qui régulièrement nous ramène à des tragédies. Nous vivons encore aujourd'hui ces tragédies. La responsabilité incombe à un système économique aujourd'hui dirigé par le régime du Président Macky Sall. C'est la raison pour laquelle nous estimons que ce régime a échoué et on ne peut plus continuer dans cette direction-là.
Qu'est-ce qui vous distingue des autres candidats ?
Nous n'avons pas le même cursus. Je sors de l'école polytechnique de Paris et de l'école des Mines de Paris. C'est là-bas que l'on apprend les méthodes scientifiques les plus poussées et c'est extrêmement important pour pouvoir participer à ce qui se fait dans le monde parce que le Sénégal est dans le monde. Différence radicale : j'ai une expérience professionnelle à l'international, à la Banque mondiale, à Addis-Abeba où se joue la politique de l'Afrique et du monde. J'ai une expérience de l'administration sénégalaise. J'ai été Conseiller technique à la Primature pendant plusieurs années. J'ai une expérience de la politique monétaire, c'est-à-dire comment on gère l'économie avec la Banque centrale. J'ai une expérience politique sur le terrain, j'ai été plusieurs fois député. Il n'y a aucun candidat, aucun aujourd'hui qui rassemble toutes ces expériences. Il s'ensuit que nous avons une doctrine qui s'appelle le Responsablisme, qui dit que le but de l'homme sur la terre, c'est d'être utile.
Est-ce que ce n'est pas là que le bât blesse ? Certains vous considèrent comme quelqu'un de trop élitiste et que vous n’arrivez pas à avoir une connexion avec la masse.
Beaucoup veulent faire de la politique parce qu'ils veulent aller dans la prédation des ressources financières et foncières. En gros, ils veulent s'enrichir et enrichir leurs familles et c'est 98% de ceux qui veulent être candidats à la Présidentielle. Et c'est presque 95% de ceux qui veulent faire de la politique au Sénégal. Ce qu'ils font, c'est apprendre les techniques américaines de manipulation des masses pour les tromper et se hisser au sommet de l'Etat. La politique, c'est le destin des peuples, c'est une affaire extrêmement sérieuse. Moi je ne fais pas de la politique pour m'amuser. S'il s'agissait d'étudier les techniques de manipulation et de les appliquer, je sais les faire. Je ne le fais pas parce que j'estime que ce n'est pas mon rôle de tromper mon peuple. J'estime que je lui dois beaucoup. Moi je sors de l'école publique, par conséquent j'aime mon pays et je suis un patriote. Faire de la politique, être ministre ou député, veut dire que tu devrais être prêt à mourir pour ton pays. La plupart de ceux qui veulent devenir président de la République ne sont pas prêts à mourir pour le Sénégal.
Mais est-ce que vous arrivez à pénétrer la masse ?
La seule façon de le savoir, c'est d'aller à une élection transparente. Je rappelle que nous avons été à une élection présidentielle tout seul. Nous avons eu un député tout seul quand nous avons commencé en 2007. Cela veut dire que le peuple sénégalais nous écoute. Il y a une fraction du peuple sénégalais qui comprend que nous leur proposons des solutions honnêtes. Et aujourd'hui encore plus que jamais, il est nécessaire que je prenne les destinées de ce pays pour que le système puisse accueillir les centaines de milliers de jeunes qui sont refoulés justement par ce système
Maintenant vous déclarez votre candidature dans un contexte où le président de la République a décidé de ne pas se présenter. Vous applaudissez… ?
C'est une grande victoire pour nous, en particulier le mouvement ''Tekki''. Dans les réformes qu'il faut pour permettre au Sénégal d'être dans la bonne trajectoire, il y a plusieurs niveaux de réformes. Il y a des réformes qui sont institutionnelles et l'institution du président de la République doit être réformée. Nous menons ce combat depuis très longtemps. Je suis le premier qui a soulevé ici que le président Abdoulaye Wade n'avait pas droit à une troisième candidature. À l'époque, j'ai consulté beaucoup de constitutionnalistes qui ont aujourd'hui pignon sur rue, ils n’avaient pas de position fixe. Mais nous avons pris sur nous politiquement de défendre ça ; après, leBenno Siggil Senegaal nous a suivi. Et malgré toute la polémique, l'offensive de tous ceux qui ont changé d'opinion comme les Ismaël Madior Fall et autres, le mouvement ''Tekki'' est resté ferme sur sa position.
Donc vous pensez que le Président Macky Sall ne l'a pas fait de gaîté de cœur ?
C'est évident. Il a renoncé grâce d'abord à la pression populaire parce que les Sénégalais n'en veulent pas. Ensuite il y a eu la pression internationale. Et à la dernière minute, Macky Sall a résisté aux sirènes fascistes de BBY et a dit qu’il va respecter la Constitution.
Pourtant, lui soutient urbi et orbi que sa décision a été prise depuis longtemps.
Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Ce qu'on sait, c'est que toutes les actions qu'il a menées depuis deux ou trois ans dans son camp, toutes ces actions allaient dans le sens d'une troisième candidature. Le dialogue national était un moyen de dire en particulier à Khalifa Sall et Karim Wade : je vous libère pour que vous participiez à l'élection à condition que vous acceptiez ma troisième candidature. C'est ça qui était acté lors du dialogue. Finalement la pression a été plus forte et Macky Sall a reculé.
Ce sont de graves accusations que vous portez sur Khalifa Sall et Karim Wade concernant un deal sur une éventuelle troisième candidature ?
Ce n'est pas une accusation. C'est un fait, c'est acté lors du dialogue. Ils ont dit dans les conclusions que pour la troisième candidature de Macky Sall, ils vont laisser le Conseil constitutionnel trancher. Cela veut dire qu'ils acceptent la troisième candidature de Macky Sall.
Force est de constater aussi que c'est le flou total concernant la participation de certains ''grands'' candidats comme Ousmane Sonko. Ne pensez-vous pas que c'est un terreau fertile pour un scrutin embrouillé ?
Je pense qu'Ousmane Sonko doit participer à l'élection présidentielle. J'estime que ce qu'on lui reproche, qui est politique, c'est l'affaire avec Mame Mbaye Niang. Je pense que la diffamation entre acteurs, ce n'est pas une histoire que l'on va porter en justice. Le terrain de la politique, ce n'est pas d'aller tous les jours en justice. C'est le débat. On attend d'un homme politique qu'il apporte des idées, des solutions aux problèmes de la société.
Le président du groupe parlementaire de Yewwi askan Wi, Birame Soulèye Diop, a écroué pour des propos désobligeants à l'encontre du chef de l'Etat sénégalais et de son homologue de la Côte d’ivoire. En tant que député, quel est votre sentiment par rapport à ces propos proférés par un de vos collègues ?
Le député Birame Soulèye Diop a regretté ses propos. Je le connais et je le crois. C'est un dérapage, ça peut arriver. Il s'est ressaisi. Pour ce qui concerne le Président Alassane Ouattara, je peux lui demander pardon au nom de Birame Soulèye Diop et au nom de tous les députés. J'espère qu'il va m'entendre pour la libération de Birame Soulèye Diop. Sa place n'est pas la prison. J'irai le voir, je crois qu'il acceptera de me recevoir.
il faut dire aussi que c'est une assemblée nationale secouée ces dernières années par des scènes de violence...
Je pense que la responsabilité incombe à Macky Sall qui n’a pas le droit de déclarer la guerre à l'opposition. C'est lui qui avait dit qu'il allait réduire l'opposition à sa plus simple expression. C'est ce qui a engendré tout ça. Il faut qu'il y ait des débats vifs, mais polis et respectueux. C'est possible. En ce moment-là, le peuple va juger. C'est ça qu'il faut rétablir. Députés, conseillers municipaux, conseillers départementaux. Nous devons tous faire cet effort de faire de la politique de manière policée.
Dans un autre registre, les premières productions de pétrole sont attendues vers la fin de l'année. Ne pensez-vous pas que les recettes qui devront provenir de ces ressources soient surestimées ?
Pour les contrats gaziers, on est mal partis avec l'affaire Frank Timis. Ils sont très mal négociés. Les ressources pétrolières et gazières n'appartiennent pas à Macky Sall ni au régime BBY. Tout cela n'est pas sérieux.
Vous pensez que la gestion du pétrole et du gaz n'a pas été inclusive ?
Pas du tout. Les députés que nous sommes, on n’est au courant de rien du tout. On n'est pas au courant des négociations des contrats. On n'a pas vu les contrats signés. Là où le Sénégal gagne X par exemple, on doit savoir combien gagne BP, Cosmos et l'Etat mauritanien. Par ailleurs, nous, nous sommes pour l'industrialisation. Je ne négocie pas ça parce que je sais que c'est la seule voie pour résoudre les problèmes d'emplois de ce pays. Et donc les recettes que nous allons tirer du pétrole et du gaz devront nous aider à aller dans cette direction. Et dans cette direction, le Sénégal ne doit pas avoir une ambition qui est celle du Qatar d'une économie rentière, mais d'une économie industrielle à l'image de la Turquie. C'est ça notre ambition. Je me propose de faire du Sénégal en 2045 un pays industrialisé ou semi-industrialisé dans une Afrique de l'Ouest forte.
Quel est votre rapport avec le pouvoir ? Comment l'appréhendez-vous ?
Moi j'ai un rapport dominant vis-à-vis du pouvoir. Je domine le pouvoir. C'est Famara Ibrahima Sagna qui m'a appris ça. Il m'a dit: quand vous rencontrez le pouvoir, le pouvoir vous domine où vous dominez le pouvoir. Si le pouvoir vous domine, vous perdez la tête et vous devenez un petit dictateur. Et ça arrive trop souvent. Et le Président Alpha Omar Konaré me l'a confirmé parce que j'étais à côté de lui pendant plusieurs années. Notre idéologie, c'est que le pouvoir se partage. C'est la base de la doctrine Tekki. Je ne suis pas impressionné par le pouvoir. Après toutes ces années de recherche et de travail intense dans bien des domaines, nous avons une claire conscience de notre responsabilité sur terre. Et c'est ce que nous cherchons à remplir.
LA CANDIDATURE DE MANSOUR FAYE EN GESTATION
La liste des candidats à la candidature de la coalition Benno Bokk Yaakaar, pour l’élection présidentielle de 2024, n’est pas encore close
La liste des candidats à la candidature de la coalition Benno Bokk Yaakaar, pour l’élection présidentielle de 2024, n’est pas encore close. Et pour cause, la candidature du Ministre Mansour Faye est en gestation, portée par des Sénégalais de tous bords, qui se fondent sur son ancrage au sein de BBY, sa légitimité politique, «ses compétences prouvées partout où il est passé»
La liste des candidats à la candidature au sein de la mouvance présidentielle, pour succéder au Président Macky Sall en 2024, continue de s’allonger. En effet, des Sénégalais commencent à agiter la candidature de Mansour Faye, actuel ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement. Parmi tous les potentiels candidats de la coalition Benno Bokk Yaakaar, il est cité comme le mieux placé sur le plan de l’ancrage et de la légitimité historique. C’est en 2004 qu’il a commencé à faire le tour du Sénégal pour installer des cellules de soutien au Président Macky Sall ; et c’est sur ce socle que la base affective de ce dernier a été bâtie. C’est parce que dès le début, il a cru au projet de Macky Sall, avec la ferme conviction qu’il mettrait un jour ce pays sur les rampes de l’émergence.
Des responsables du parti au niveau de Kaolack, Kaffrine, Koungueul, Malème Hodar peuvent bien témoigner que Mansour Faye est l’un des acteurs de l’implantation de l’Alliance Pour la République (APR) dans toute cette zone. Il s’y ajoute Vélingara où il a fait une partie de ses humanités, à Médina Yorofoula, à Diourbel, Bambey où il a mis en rapport le Président Macky Sall avec des responsables devenus de hauts cadres du parti, d’où son ancrage indiscutable au sein du parti. Mansour Faye est aussi crédité d’une légitimité politique indiscutable, parce qu’il est maire d’une capitale régionale, en l’occurrence SaintLouis, une ville inscrite en lettres d’or dans la vitrine de l’histoire politique du Sénégal. Il porte assurément la confiance des Saint-Louisiens qui lui ont confié les destinées de leur cité pendant deux mandats.
Au sommet, les souteneurs de la candidature de Mansour Faye estiment que personne ne doute qu’il bénéficie également de la confiance du président de la République, et il a joué un rôle prépondérant dans la gestion de la délégation générale à la solidarité nationale où il a mis en œuvre de façon cohérente et efficace la politique des bourses familles, qui est aujourd’hui chantée partout. Au ministère de l’Hydraulique, il a posé des actes fondamentaux, dans la cadre de l’approvisionnement en eau potable de la capitale Dakar, avec la mise en route du projet Keur Momar Sarr 3 (KMS3) et l’usine de dessalement de l’eau de mer, le Train Express Régional (TER), le BRT, la relance du chemin de fer. C’est dire qu’il s’agit là d’un homme de défis qui a la confiance du Chef de l’Etat et qui a laissé des empreintes indélébiles partout où il est passé.
Dans les jours à venir, ces Sénégalais épris de paix, de justice et pour qui l’émergence économique et sociale est le seul dénominateur qui vaille, porteront la candidature du Ministre Mansour Faye, en tant que cadre sénégalais, compétent, soucieux de l’intérêt national et qui a fait ses preuves partout. Après que le Président Macky Sall aura achevé ses concertations sur la question, ils prendront leurs dispositions au niveau national et international, pour faire passer cette candidature.
LES RESERVES DE L’EXPERT ELECTORAL NDIAGA SYLLA
Levée du verrou autour de la dissolution de l’assemblée nationale, Les députés vont examiner aujourd’hui le projet de modification de l’article 87 de la Constitution.
Les députés vont examiner aujourd’hui le projet de modification de l’article 87 de la Constitution. Si le texte est adopté, il sera supprimé la période pendant laquelle il ne peut être procédé à la dissolution de l’assemblée nationale. Mais des voix commencent à s’élever pour s’interroger sur les motivations réelles du gouvernement. Parmi celles-ci, l’Expert électoral Ndiaga Sylla qui relèvent les limites d’une telle révision.
«A propos de la révision de l'article 87 de la Constitution». Tel est l’intitulé de la note écrite par l’expert électoral Ndiaga Sylla qui revient de fond en comble sur cette disposition qui encadre la prérogative de dissolution de l'Assemblée nationale (AN) par le président de la République. Selon lui, en vertu de l'article 87 en vigueur, le chef de l’Etat ne peut dissoudre l'Assemblée nationale avant l'expiration d'un délai de deux (2) ans qui suit son installation. En conséquence, dit-il, la présente législature ne sera écourtée qu'après septembre 2024, c'est-à-dire six (6) mois après l'installation du nouveau président de la République. Monsieur Sylla de rappeler dans la foulée que ce point n'ayant pas faitl'objet de consensus au cours du dialogue politique, avait été transféré au comité de suivi. Non sans ajouter qu’il semble donc évident qu'en sus de la réforme du système de parrainage, si le projet de loi portant révision constitutionnelle intègre la modification de l'article 87, c'est certainement à la suite d'un consensus des différentes parties prenantes au dialogue politique représentées au sein du comité de suivi. Tout compte fait, en s'interrogeant sur les motivations d'une telle réforme, l’expert électoral estime qu’il ressort, tel que proposé initialement par la Mouvance présidentielle et repris dans l'exposé des motifs du projet de loi portant révision de la Constitution, un souci de rationaliser le calendrier électoral. «Malgré le retour du quinquennat présidentiel acté par le référendum de 2016 et marqué par la dernière élection de 2019, on note encore un écart de calendrier (3 ans) dans la tenue de la Présidentielle et des Législatives», souligne-t-il
Certes, reconnaît-il, il apparaît judicieux que, regrouper ces élections en une année éviterait de mettre le pays dans une situation de campagne électorale quasi permanente. Mais il relativise dans la foulée en soutenant que la prérogative du Chef de l'État de dissoudre l'Assemblée nationale pourrait aussi avoir l'effet contraire. «Il s’y ajoute les implications en cas d'adoption d'une motion découlant de l'initiative parlementaire. C'est dire que ces mécanismes institutionnels tout comme la configuration politique détermineront la stabilisation du calendrier électoral», a-t-il laissé entendre
Par ailleurs ,Ndiaga Sylla s’est demandé si cette réforme ne renferme pas une volonté de mettre la pression sur les députés de la Majorité en dépit des assurances données par le Président lors de leur dernière rencontre.
«Encore, pourrait-elle ouvrir la voie du couplage des élections présidentielles et législatives qui favoriserait un ticket de candidature ? Comment faudrait-il stabiliser le calendrier électoral sans en profiter pour donner au chef de l'État le pouvoir de remettre en cause le suffrage universel des citoyens à tout moment ?Ne faudrait-il pas maintenir le statu quo concernant les 2 ans de législature à défaut de retenir 2 ans et demi, à mi-mandat des députés ? Ne serait-il pas envisageable d'aller vers un compromis en jouant le jeu face à la nouvelle configuration au terme de la Présidentielle en attendant les prochaines Législatives comme ce fut le cas durant l'entre 2000-2001 ?», s’interroge l’expert électoral. En tout état de cause, souligne-t-il, le jeu de pouvoir continuera de cacher ses secrets. Il note en outre que le nouveau délai prévu pour l'arrêté fixant le nombre de parrains (L.120), qui acte le début de la collecte, lui paraît très proche de la période de dépôt des candidatures.