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9 août 2025
MIMI TOURE PEINT UN TABLEAU SOMBRE DE BBY DANS LE FOUTA
Scandale du fonds covid, incidents mortels, justice instrumentalisée…La présidente de “Mimi 2024”, Aminata Touré, candidate déclarée à la présidentielle de février prochain, déroule depuis deux jours des visites de proximité dans la région de Matam
La présidente de “Mimi 2024”, Aminata Touré, candidate déclarée à la présidentielle de février prochain, déroule depuis deux jours des visites de proximité dans la région de Matam pour discuter avec les populations de son programme. En plus, le leader politique a interpellé le candidat de BBY, l’actuel Premier ministre Amadou Ba, à se prononcer sur deux questions brûlantes de l’actualité que sont le scandale du fonds “Force Covid,” qui a impliqué plusieurs ministères et les incidents mortels survenus lors des manifestations des deux dernières années. Pour Mimi Touré, élire Amadou Ba c'est tout comme offrir un troisième mandat à Macky Sall.
Après le département de Ranérou, durant l’étape de Matam, la candidate déclarée à la présidentielle de février prochain, a relevé devant ses partisans, la nécessité de s’impliquer dans l’acquisition d’un changement, jugeant qu’il est possible d’y arriver avec son programme. « Il faut un programme pour radicalement changer le Sénégal et cela est possible. Si l’on voit une région comme celle de Matam, qui est une région de grands potentiels, avec des activités qui tournent autour de l'élevage, de l'agriculture, mais également les phosphates dont on ne parle pas. On se rend compte qu’il y’a un manque car cette zone ne devrait pas être une région où règne la pauvreté », de son avis. Mettant en exergue le programme de la coalition “Mimi 2024” qui entend éliminer la pauvreté définitivement au Sénégal, Aminata Touré a indiqué qu’il s’agit d'abord de rendre la nourriture accessible à tout le monde. Ce, explique-t-elle, avec l’instauration d’un système de transfert de subvention du riz, du sucre et du lait, ajoutant à cet égard, que l’on ne peut pas parler de développement si les gens ne mangent pas à leur faim. « Matam peut être un grenier du Sénégal. Nous sommes au bord du Dandé Maayo, les femmes s'activent beaucoup dans les activités de maraichage mais elles ont besoin d'être davantage accompagnées », annonce–t-elle.
Dans ses orientations, la candidate déclarée à la présidentielle émet la nécessité de construire « une banque des femmes du Sénégal pour accompagner toutes les femmes actrices dans le développement, que ce soit la pêche, l'agriculture ou l'élevage ». En plus, selon-t-elle, c’est la modernisation de l'élevage dans la région qui ne dispose pas d'unité de stockage du lait et d'usine de fabrique de l'aliment de bétail qui se positionne comme une urgence de développement apte à lutter contre le sous–emploi et l’émigration clandestine. « Moderniser l'élevage et en faire de l'élevage intensif, en encadrant les jeunes éleveurs annonce une rupture de taille, en ce sens qu’on arrivera à exporter de la viande, à procéder à la transformation des produits laitiers pour circonscrire les 16 milliards d'importation de produits laitiers que nous supportons », ajoute-t-elle.
AUDITER LES PHOSPHATES DE DENDORI
En face de ses partisans et de plusieurs responsables de sa formation politique, Aminata Touré, la présidente de »Mimi 2024 », a relevé l’impérieuse nécessité d’auditer l’exploitation du phosphate dans la région de Matam pour permettre aux populations de bénéficier des retombées de cette ressource minière. Pour l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental, c’est l’obscurantisme total qui entoure l’exploitation de ces phosphates de haute qualité, un problème auquel elle entend remédier une fois au pouvoir, pour que les investissements des sociétés exploitantes prennent en charge le bien-être des populations. « Il y a toujours des conflits entre les populations et les exploitants. C’est à l’Etat d’éclaircir cela pour que les populations bénéficient au moins de la Responsabilité sociétale d’entreprise (RSE), il est plus que nécessaire d’auditer l’exploitation du phosphate dans la région de Matam, car les populations ne voient pas les retombées de cette exploitation», déclare –t-elle.
ELIRE AMADOU BA C'EST TOUT COMME OFFRIR UN TROISIEME MANDAT A MACKY SALL
En verve, le leader du mouvement « Mimi 2024 » a indiqué devant ses militants et responsables que voter Amadou Bâ, candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby), c’est accepter d’emblée un troisième mandat au président sortant Macky Sall. « Matam n'est le titre foncier de personne, celui qui le disait ne se présentera pas à l'élection présidentielle de 2024; Il reste que son candidat n'est pas plus foutankais que moi. Enfin d'ailleurs il y'a un candidat (…). Cà a été un accouchement long et difficile, avec toutes les frustrations qu'on connait. Au reste, élire Amadou Ba c'est tout comme offrir un troisième mandat à Macky Sall », fulmine– t-elle. Avant d’ajouter que les Sénégalais aspirent à un changement. Ce qui veut dire que le système a fait son temps, aussi bien BBY que APR où Macky Sall a été le ‘one man show’, c'est terminé. A l’endroit du Premier ministre Amadou Ba, la candidate du mouvement « Mimi 2024 », dit solliciter un débat public autour de deux questions brûlantes de l’actualité que sont le scandale du fonds “Force Covid,” qui a affecté plusieurs ministères et les incidents mortels survenus lors des manifestations des deux dernières années. Après cela, ironise–t-elle, « le candidat de Benno Bokk Yakaar pourra entretenir les populations de son projet pour le Sénégal ».
DEFICIT DE CONFIANCE ENTRE LES POPULATIONS ET LA JUSTICE !
Considérant que la justice a été publiquement instrumentalisée, notamment dans le cas de Ousmane Sonko, Aminata Touré, l’ancienne ministre de la Justice Garde des sceaux, a dit avoir des solutions concrètes sur la question. « Les populations ont le sentiment que la justice a été instrumentalisée, notamment dans le cas de Ousmane Sonko qui était poursuivi pour deux chefs d'accusation qui ont été rejetés par le juge, il aurait dû rentrer chez lui. Aujourd'hui, il est emprisonné pour un autre chef d’accusation. Quand on l'a annoncé, tout le monde est allé voir dans les livres de droit ce que cela veut dire », fait –t-elle savoir. Avant de souligner que le leader de ‘’ l’ex –Pastef’’ doit impérativement participer à l’élection présidentielle d’autant qu’il n’a pas été emprisonné pour les chefs d’inculpation pour lesquels il a été poursuivi. Selon Mimi Touré, Il faut que Ousmane Sonko retrouve sa liberté, car « le président Macky Sall a pardonné à des leaders qui ne devraient être candidats à l'élection, il faut qu'il le fasse pour Ousmane Sonko, pour qu’il revienne à la vie normale, pour que notre démocratie revienne à la situation normale ».
APRES BASSIROU DIOMAYE FAYE, LE PROCUREUR CRIMINALISE LE DOSSIER FADILOU KEÏTA
Opération de durcissement des procédures judiciaires contre les Pro Sonko, Le « rouleau compresseur » de la justice sénégalaise continue de broyer les proches du maire de Ziguinchor.
Le « rouleau compresseur » de la justice sénégalaise continue de broyer les proches du maire de Ziguinchor.
Près de trois jours après la pénalisation de la procédure judiciaire visant Bassirou Diomaye Faye de l’ex parti Pastef avec une nouvelle inculpation dans le dossier ouvert contre Ousmane Sonko par le doyen des Juges Oumar Maham Diallo, c’est au tour du coordonnateur du Nemeeku Tour Fadilou Keïta de faire les frais de l’opération de durcissement des procédures judiciaires initiée depuis quelques jours par le Parquet.
En effet, il a été placé sous mandat de dépôt en début décembre 2022 pour diffusion de fausses nouvelles et incitation à la haine entre autres après un texte publié sur Facebook relatif à la disparition des gendarmes Didier Badji et Fulbert Sambou et intitulé «J’espère juste qu'ils n'ont pas tué mon frère ».
Fadilou Keïta non moins fils de l’ancienne présidente de l’Ofnac, Mme Nafy Ngom Keita, a été extrait de prison hier, vendredi 15 septembre, et présenté au Doyen des juges, suite à un réquisitoire supplétif du parquet en date du 5 juin reçu le 6 septembre, selon son avocat Me Cheikh Koureyssi Ba. Ce dernier renseigne également que ce nouveau face à face entre son client et magistrat instructeur s’est soldé par un nouveau mandat de dépôt dans le cadre d’une nouvelle procédure portant sur de nouveaux faits de nature criminelle. Autrement dit, avec cette nouvelle tournure qu’a prise ces affaires, le parquet a désormais les coudées franches de maintenir en prison aussi longtemps qu’il le souhaite le maire de Ziguinchor et ses camarades.
L’AUTORITE GARDE LE CAP
Bis repetita : le préfet de Dakar a encore interdit une manifestation du F24, celle prévue hier, vendredi 15 septembre, à la Place de la Nation.
Bis repetita : le préfet de Dakar a encore interdit une manifestation du F24, celle prévue hier, vendredi 15 septembre, à la Place de la Nation. Pour la énième fois, Mor Talla Tine oppose son veto aux membres de F24 et de Y’en à marre qui envisageaient un rassemblement pour exiger la libération des « détenus politiques».
Mor Talla Tine n’en démord toujours pas. Au motif de « risques de troubles à l’ordre public et l’entrave à la libre circulation des personnes et des biens », le préfet de Dakar a interdit le rassemblement prévu à la Place de la Nation. Cette manifestation qui devrait commencer à 15 heures pour se terminer à 19 heures, sur sollicitation de la plateforme dite des Forces vives de la nation (F 24), n’a pas reçu l’onction de l’autorité préfectorale qui persiste dans sa dynamique dite de maintien de l’ordre public. C’est la énième demande de manifestation de l’opposition rejetée par l’autorité préfectorale depuis les fameux évènements de début juin, lesquels avaient causé via des émeutes, plus d’une quinzaine de morts (une trentaine selon l’opposition radicale) et moult dégâts matériels.
Dans un communiqué transmis à la presse, la plateforme F24 qui regroupe plus d’une centaine de partis, mouvements citoyens et autres, a vigoureusement dénoncé cette énième interdiction de sa demande de manifestation pacifique. Pour elle, l’administration à travers le préfet continue de bafouer les droits constitutionnels des citoyens en interdisant de manière systématique toute manifestation.
Et d’arguer : « La manière n’y est même plus, si non comment comprendre qu’il n’y ait même pas d’enquête administrative et que la réponse nous soit servie par voie de presse ? ». La plateforme F24 a fini par appeler « les citoyens à se mobiliser davantage pour réclamer la libération de tous les détenus politiques, la tenue d’élections libres, transparentes mais surtout inclusives ». Avant de finir par informer qu’une nouvelle demande de rassemblement sera introduite lundi prochain.
LE COMBAT DES JEUNESSES AFRICAINES POUR L'INDÉPENDANCE
Quels étaient les espoirs jeunesses africainesà la fin de la colonisation ? Comment la critique politique du modèle de société post-colonial s’est-elle structurée et organisée à l’échelle nationale et continentale ? ENTRETIEN AVEC DIALO DIOP
Comment les jeunesses africaines ont-elles vécu l’époque des indépendances, quels étaient leurs espoirs à la fin de la colonisation ?
Et comment la critique politique du modèle de société post-colonial s’est-elle structurée et organisée à l’échelle nationale et continentale ?
Dialo Diop est sénégalais, médecin, il est l’un des protagonistes flamboyant de cette histoire révolutionnaire.
Il a d’abord été un militant marxiste-léniniste à tendance maoïste, avant de devenir militant panafricaniste. Etudiant politisé, il a connu la prison sous Léopold Sédar Senghor pour avoir incendié le Centre Culturel Français. Il est également l’un des frères de Omar Blondin Diop, ce jeune intellectuel assassiné à 26 ans, sous Senghor également, et dont vous avez peut-être déjà entendu parler.
LES LANGUES DU TERROIR POUR TRANSMETTRE LE SAVOIR
L’ancien Recteur de l’Ucad, Abdou Salam Sall, souligne l’importance des langues du terroir dans le développement de l’enseignement scientifique. "Si on veut que nos enfants soient de bons scientifiques, on commence l’éducation par la langue de terroir"
L’ancien Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Pr Abdou Salam Sall a souligné, jeudi à Dakar, l’importance des langues du terroir dans le développement de l’enseignement scientifique.
‘’Si on veut que nos enfants soient de bons scientifiques, on commence l’éducation par la langue de terroir de l’enfant’’, a -t -il dit lors d’un panel à l’initiative de la Coalition des Organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique.
Il a expliqué ce recours aux langues nationales pour deux raisons. D’abord, il y a un capital humain dans la famille qu’on doit transposer à l’école et ensuite l’expérience prouve que les enfants qui ont fait leur éducation à partir de leur langue de terroir »sont meilleurs non seulement en sciences mais également en français », a dit Abdou Salam Sall, chimiste et ancien Doyen de la Faculté des Sciences de l’ucad.
‘’Nos langues utilisent deux systèmes de numération, la base 5 et la base 10 connues des scientifiques alors que le système francophone utilise la base 10. Quand l’enfant est rompu à la complexité, si vous déconstruisez cette aptitude chez lui au lieu de la consolider, il y a problème », a-t-il souligné.
Pr Sall a estimé qu’il faut également qu’on ait suffisamment d’enseignants qualifiés en sciences et technologies. ‘’L’éducation c’est l’affaire d’un peuple. Aujourd’hui on peut créer une base de données pédagogiques où il y a tous les cours faits par les meilleurs professeurs’’, a-t-il relevé.
‘’Dès lors qu’on n’a pas suffisamment d’enseignants qualifiés en sciences dans le système, il faut renforcer les capacités des enseignants en place et rendre disponibles sur le web des enseignements de toutes les sciences notamment des mathématiques’’, a-til suggéré.
Doyen de la Faculté des sciences de 2000 à 2003 avant d’être nommé Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop, il a soutenu que ‘’le problème d’enseignants qualifiés se pose parce que l’enseignement est déserté au profit de filières qui rapportent plus en termes de rémunération’’. Il a cité l’informatique, la cryptographie, les télécommunications, intelligence artificielle et autres métiers émergents des sciences.
»Payons plus les enseignants pour attirer les scientifiques vers l’enseignement tout en favorisant l’approche expérimentale dans les apprentissages », a suggéré Pr Sall, soulignant que »quand on montre les différentes phases de l’eau en la faisant bouillir ou en la congelant on enseigne mieux et plus vite ».
Pour ne pas reproduire le système colonial, il faut »une mutation profonde » de l’école, »un changement fondamental » du système déjà proposé par les Assises de l’éducation de 2014, selon l’ancien recteur, également président de cette initiative en son temps.