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8 octobre 2025
LE COLLECTIF DES CONTRACTUELS DES EPS DIT «NON A L’INJUSTICE ET A LA DISCRIMINATION»
Les différentes augmentations auxquelles l’Etat du Sénégal a procédées dans le cadre de la révision système de rémunération n’ont finalement réussi qu’à creuser davantage les inégalités dans le traitement salarial au détriment des contractuels de santé
Les contractuels des établissements publics de santé du Sénégal (EPS) vent debout contre ce qu’ils considèrent comme une discrimination flagrante sur la question du traitement salarial des agents de la santé. Lors de son assemblée générale tenue avant-hier, samedi 4 novembre, le collectif des EPS considérant cette rallonge budgétaire actée par le ministre des finances comme étant un acquis, demande un rappel de ces indemnités de mai 2022 à nos jours. Par ailleurs, Abou Ba et cie, interpellent le ministre de la santé, le président de la République et de son premier ministre pour que soit harmonisée l’indemnité de logement, celle dite spéciale, complémentaire à tous les agents de santé.
Les différentes augmentations auxquelles l’Etat du Sénégal a procédées dans le cadre de la révision système de rémunération n’ont finalement réussi qu’à creuser davantage les inégalités dans le traitement salarial au détriment des contractuels des établissements publics de santé. Des dysfonctionnements décriés les contractuels des établissements de santé du Sénégal (EPS).
Alors que le collectif espérait qu’avec le protocole d’accord signé le 10 mai 2022 entre le gouvernement du Sénégal et les syndicats du cadre de la santé devait marqué le point de rupture de toutes les injustices constatées. Que nenni ! «Il a été le point de départ d’une nouvelle forme d’exclusion de la majeure partie des travailleurs du cadre de la santé que sont les contractuels des EPS», regrette Abou Ba, coordonnateur du collectif des contractuels des EPS. Et de rappeler qu’au mois de juin 2022, à la suite du recensement des effectifs des contractuels au mois de juin 2022, «le ministre des finances et du budget Abdoulaye Daouda Diallo, à l’époque, avait octroyé une rallonge budgétaire de 8.148.320.000 F CFA selon nos leaders syndicaux nécessaire à la prise en charge des contractuels des EPS.»
Toutefois, un mail de précision venant des services du ministère de la santé au mois de septembre est venu anéantir tout un espoir auprès de la majorité des agents contractuels. Dans ce mail explique le coordonnateur du collectif, «il a été mentionné les types d’agents concernés par les indemnités de logement visés par le décret n°2018-1430. Il s’agit entre autres: Médecin, Sage-femme d’Etat, IDE, assistant infirmier d’Etat, technicien supérieur de santé et les autres agents…», énumère-t-il.
Une décision perçue comme étant une injustice par le collectif des EPS. Et M. Ba de soutenir «Nous, personnel contractuel des EPS, considérons que cette rallonge octroyée par le ministère du budget et des finances est un acquis et demandons un rappel de ces indemnités de mai 2022 à nos jours.»
Pour finir, les agents lancent un appel à l’endroit des autorités afin leurs indemnités soient harmonisées. «Le collectif des contractuels des EPS au nombre de 6 859 agents interpelle le Ministre de la Santé, le Premier Ministre voire le Président de la République pour l’harmonisation de l’indemnité de logement et l’indemnité spéciale complémentaire aux agents contractuels des EPS», a conclu Abou Ba, coordonnateur du collectif.
LE PROCESSUS ÉLECTORAL S’ENLISE DANS LA POLÉMIQUE
Alors que la crise autour de la réinscription d'Ousmane Sonko n'est pas réglée, un nouveau bras de fer opposant Etat et experts électoraux éclate sur la nomination des membres de la Cena
Le processus électoral pour la présidentielle 2024 s’enlise de plus en plus dans des incertitudes à moins de quatre mois du scrutin prévu le 25 février 2024. Alors qu’on n’a pas encore résolu l’équation de l’exécution de la décision du président du tribunal d’instance de Ziguinchor concernant la réinscription de Ousmane Sonko dans le fichier électoral et la mise à disposition de son mandataire des fiches de collecte du parrainage, voilà qu’une autre controverse secoue le processus électoral. Il s’agit du recours annoncé contre le décret de nomination des nouveaux de la Cena.
L’élection présidentielle du 25 février prochain va-telle se tenir à date échue. Cette interrogation mérite bien d’être posée au regard de l’évolution actuelle du processus électoral sur fond de confusion totale. En effet, à moins de quatre mois de la date de ce scrutin, le processus électoral en perspective de cette présidentielle qui va se tenir pour une première fois sans le président sortant s’enlise de plus en plus dans un cafouillage alimenté par une divergence entre les différentes structures de l’Etat intervenant dans l’organisation. La preuve, alors qu’on n’a pas encore résolu l’équation de l’exécution de la décision de réinscription de Ousmane Sonko dans le fichier électoral et la mise à disposition de son mandataire des fiches de collecte du parrainage ordonnée par le président du tribunal d’instance de Ziguinchor –un différend qui oppose depuis quelques temps la Direction générale des élections à la Cena-, voilà qu’une autre controverse secoue le processus électoral. Cette dernière est alimentée par le décret de nomination des nouveaux membres de la Commission électorale nationale autonome (Cena) signé par le chef de l’Etat et rendu public le vendredi 3 novembre dernier.
Pour beaucoup d’acteurs politiques et d’observateurs de la scène politique, ce document signé par le président de la République et qui met également fin aux fonctions de tous les membres de l’équipe sortante de la Cena n’est pas conforme aux dispositions légales règlementaires en la matière.
Parmi eux, figure l’expert électoral, Ndiaga Sylla. Dans un message partagé sur sa page Facebook, l’expert électoral, il a dénoncé «l’irrégularité» de ce décret de nomination des membres de la Cena tout en précisant qu’il ne va pas rester les bras croisés face à ce qu’il qualifie de «forfaiture». Sous ce rapport, il a ainsi annoncé son intention d’attaquer ce décret n°2023-2152 portant nomination des membres de la Commission électorale nationale autonome en sa qualité d’électeur. «Ce décret viole le principe de la permanence de l’organe de contrôle et de supervision des élections et son colloraire, la clause de la fin et du renouvellement des mandats (art. L.4 et L.7 du code électoral) », a-t-il indiqué avant d’ajouter. «De plus, il y a un membre de la Cena nommé en 2018 et dont le mandat n’a pas expiré. J’invite tous partis politiques légalement constitué, les électeurs ainsi que les membres de la Cena à se joindre à l’initiative pour le respect des principes démocratiques et l’intégralité du processus électoral».
Abondant dans le même sens, son collègue expert électoral aussi, Valdiodio Ndiaye relève un «caractère manifestement illégal du décret de nomination des nouveaux membres de la Cena» en mettant le curseur sur le mandat de l’ancien ambassadeur à la retraite, Seydou Nourou Ba qui fait partie des six membres limogés, dont le premier mandat qui normalement expire en octobre 2024. «Seydou Nourou Ba a été nommé à la Cena par décret présidentiel n°2018-1930 du 9 octobre 2018, en remplacement du défunt coordonnateur du Forum civil, Mouhamadou Mbodj au titre de la société civile. Le Code électoral est clair. Il ne peut être mis fin au mandat d’un membre de la Cena que dans les cas prévus à l’article L9 du code électoral», a-t-il précisé. Avant d’ajouter, «à ce que je sache aucun des cas énumérés par cet article ne concerne l’ambassadeur Ba. Il a été purement et simplement démis de ses fonctions avant l’expiration de son mandat. Ce qui est une violation manifeste de la loi».
Pour sa part, Bougane Guèye, leader du mouvement Gueum Sa Bopp et candidat déclaré à la présidentielle du 25 février prochaine toujours au sujet des «irrégularités dans la nomination des nouveaux membres du Cena», a indiqué dans un communiqué de presse que le nouveau président de la Cena Abdoulaye Sylla est aussi membre du Conseil constitutionnel dont le mandat court jusqu’au 5 décembre 2024. Poursuivant, il a également informé que Cheikh Awa Balla soutenait la candidature du président Macky Sall en 2019 à travers son mouvement dénommé «TGV» à Guédiawaye alors que les membres de la CENA doivent être neutres et équidistant de toute obédience politique.
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IL NE FAUT PAS LAISSER TROP DE FEU S’ALLUMER
Invitée du jour de l’émission Objection de la radio Sud FM, Amy Sarr Fall, directrice d’Intelligences Magazine, alerte sur la tension politique actuelle
La directrice d’Intelligences Magazine plaide pour la décrispation de la crise politique qui sévit actuellement au Sénégal marquée par l’escalade de la tension. Invitée du jour de l’émission Objection de la radio Sud FM hier, dimanche 5 novembre, Amy Sarr Fall insistant sur «l’urgence d’apaiser la tension actuelle», invite l’Etat du Sénégal «à garantir une certaine sécurité juridique à chaque citoyen» pour «ne pas trop pousser la colère». Par ailleurs, interpellée sur la fermeture des universités au Sénégal notamment l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Amy Sarr Fall souligne qu’il «faut faire attention à ne pas stigmatiser la jeunesse de l’Ucad».
La situation de tension que traverse actuellement le Sénégal du fait des difficultés notées dans la conduite du processus électoral en perspective de l’élection présidentielle du 25 février prochaine ne laisse pas indifférente la directrice d’intelligences Magazine. Invitée du jour de l’émission Objection de la radio Sud FM (privée) hier, dimanche 5 novembre, Amy Sarr Fall est montée au créneau pour souligner «l’urgence d’apaiser la tension actuelle». «Il ne faut pas laisser trop de feu s’allumer. Quand on voit que la situation est tendue, il faut tout faire la détendre. Il ne faut pas également trop pousser la colère parce qu’on ne sait pas jusqu’où cela peut aller», a-t-elle mis en garde.
« Aujourd’hui, il faut être dans une logique de préservation de la paix, de préservation des acquis démocratiques du Sénégal. Si nos jeunes sont très bien traités partout, c’est parce que notre pays incarne une certaine position et c’est ça, qu’il faut préserver », a encore insisté la directrice d’intelligences Magazine. Poursuivant son propos, Amy Sarr Fall a par ailleurs, profiter de ce face à face avec notre confrère Baye Oumar Gueye pour inviter l’Etat du Sénégal «à garantir une certaine sécurité juridique à chaque citoyen». «Je pense qu’il est important de ne pas oublier que si le Sénégal, aujourd’hui est reconnu partout, c’est parce que nous avons toujours, incarné une certain idéal de cette démocratie à laquelle, beaucoup de peuples africains aspirent encore. L’état de droit, c’est vraiment à la fois, la condition et la manifestation de cette démocratie», a-t-elle fait remarquer. Avant d’insister, «l’Etat doit procéder aujourd’hui à une hiérarchisation de certaines normes juridiques pour justement limiter son propre pouvoir. Autrement dit, la toute-puissance de l’Etat doit se soumettre à ce droit parce que c’est ça qui protégerait le Sénégal et les générations à venir pour qu’il n’ait plus cette situation où chacun peut faire du mal à travers la justice».
ATTENTION, A NE PAS STIGMATISER LA JEUNESSE DE L’UCAD !
Interpellé sur la question de la fermeture des universités au Sénégal notamment l’université Cheikh Anta Diop de Dakar depuis bientôt 5 mois à la suite aux manifestations déclenchées par la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko en début juin, Amy Sarr Fall tout en déplorant cette décision a tenu à mettre en garde sur les conséquences dramatiques qu’elle pourraient engendrer. «J’en suis très triste. Je pense qu’il faut faire attention à ne pas stigmatiser la jeunesse de l’Ucad. Parce que beaucoup d’entre ces jeunes de l’Ucad viennent des régions pour réussir à Dakar. La jeunesse, c’est l’âge de la radicalité mais aussi de la fragilité sociale. Je ne sais pas qui a eu à commettre ces violences à l’université parce qu’aucune enquête n’a pour le moment identifié les auteurs. Mais, ce n’est pas une raison pour stigmatiser cette jeunesse. Nous devons être fiers de ces jeunes », a-t-elle martelé.