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8 juin 2025
PAR Ousmane Abdoulaye Barro
SONKO ET LE CLICHÉ DU POPULSIME
Quand on regarde assez froidement ce que nos dirigeants politiques font du pouvoir que nous leur avons confié, on est peu fier de se réclamer d’eux et de ce qu’ils représentent
Au Sénégal, il ne fait l’ombre d’un doute qu’Ousmane Sonko n’est pas populiste pour deux raisons : son discours a des visées électoralistes (qui ne l’a pas d’ailleurs en ligne de mire ?) mais il propose des chantiers socialement désirables et politiquement réalisables ; Sonko dénonce beaucoup mais sa pensée est féconde et clairement articulée. En témoigne son dernier livre “Solutions“. On peut bien sûr ne pas être d’accord avec ses propositions, mais c’est trop simpliste de se réfugier derrière le concept vague de populisme pour disqualifier son programme d’un coup. De toute façon, l’usage de ce concept dans la vie politique sénégalaise actuelle est peu pertinent. Sa plasticité en fait cependant une arme intellectuelle légère de petit calibre mais de résonance lourde, à la disposition des intellectuels de tous les pays, compte non tenu de la spécificité des contextes nationaux.
C’est d’ailleurs dans notre contexte national que réside la réponse à la question de savoir si Sonko est populiste. Le Sénégal d’aujourd’hui comme celui hérité du colon en 1960 suscitent les mêmes questions : qui peut nier la conception néo-patrimoniale que nous avons de l’Etat et du bien public ? Qui ose dire que le clientélisme politique n’est pas l’un de nos maux les plus profonds ? Qui ne serait pas triste de voir combien la vie est difficile dans nos contrées quand des richesses naturelles extraordinaires et des niches fiscales énormes existent et sont mal utilisées (au sens éthique et pratique du terme) ? Qui ne serait pas enfin prêt à (re)disposer de sa souveraineté économique pour alléger les souffrances sociales peu dignes du Sénégal du 21ème siècle ?
Quand on regarde assez froidement ce que nos dirigeants politiques font du pouvoir que nous leur avons confié, on est peu fier de se réclamer d’eux et de ce qu’ils représentent. Il n’est pas sûr qu’il nous faudra une révolution pour sortir de nos traumatismes sociopolitiques, mais il très certain que seule une réforme radicale corrigera la situation actuelle. Evidemment, le fossé est toujours énorme entre l’establishment et ceux qui portent un projet de réforme radicale, comme le gap est vraiment grand entre les partis traditionnels des démocraties occidentales et les populistes qui apparaissent aujourd’hui sur leurs scènes politiques. Mais retrouver un fossé pareil au Sénégal, aussi profond soit-il, ne fait pas de ceux qui veulent transformer radicalement le pays, comme Ousmane Sonko, des populistes. Le raccourci serait peu rigoureux !
Ousmane Abdoulaye Barro est membre du cabinet de Sonko.
NUL NE PEUT EMPÊCHER L'INVESTITURE DE SONKO
PASTEF-Les Patriotes compte poursuivre avec le candidat et le soutien populaire indéfectible des Sénégalais, sa marche inéluctable vers la victoire -COMMUNIQUÉ DE PRESSE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de Pastef, dénonçant l’interdiction par le gouverneur de Dakar de la cérémonie d’investiture de son candidat Ousmane Sonko à la présidentielle 2024.
« Ce jeudi 13 juillet 2023, à l’issue d’un processus d’investiture transparent et démocratique, Ousmane Sonko, né le 15 juillet 1974, de nationalité exclusivement sénégalaise, jouissant de l’intégralité de ses droits civils et politiques, est désigné à l’unanimité des suffrages exprimés, candidat de PASTEF-Les Patriotes pour l’élection présidentielle du 25 février 2024.
PASTEF-Les Patriotes félicite les membres de la Haute Autorité de Régulation du Parti (HARP) pour leur rigueur dans la supervision du processus, ainsi que les mille six cent six (1606) délégués des quarante-six (46) départements du Sénégal et des huit (08) circonscriptions électorales de la Diaspora qui ont exprimé librement leurs suffrages.
PASTEF-Les Patriotes se félicite également de l’éclatant succès du lancement de l’opération de vente des bracelets de la liberté qui constitue un signe d’adhésion populaire massive des Sénégalais à la candidature du président Ousmane Sonko. Cette opération se poursuit.
Face à cette vitalité démocratique et cet élan populaire qui portent la candidature d’Ousmane Sonko, le régime de Macky Sall sombre dans l’arbitraire juridique et la panique institutionnelle. Ainsi, la presse nationale a largement relayé, ces derniers jours, des propos prêtés à Macky Sall qui assimile l’investiture du président Ousmane Sonko à une provocation.
Dans un communiqué publié aujourd’hui, le gouverneur de Dakar, sur la base de procès d’intention, d’arguments fallacieux et d’élucubrations fantaisistes, a décidé illégalement d’une interdiction généralisée et permanente de toute manifestation de PASTEF-Les Patriotes dans la région de Dakar.
Cette sortie grossière et informelle du gouverneur ne visait qu’à empêcher la tenue du giga-meeting d’investiture du candidat Ousmane Sonko prévu le 15 juillet 2023 au stade Amadou Barry de Guédiawaye. Cette interdiction illégale d’une opération d’investiture d’un candidat régulièrement investi par un parti légalement constitué dans un lieu fermé a été ensuite actée par un arrêté du préfet de Guédiawaye ce 13 juillet 2023.
PASTEF-Les Patriotes, compte poursuivre avec le candidat Ousmane Sonko, et le soutien populaire indéfectible des Sénégalais, sa marche inéluctable vers la victoire. Nul ne peut empêcher l’investiture du président Ousmane Sonko ainsi que sa participation à l'élection présidentielle du 25 février 2024.
PASTEF-Les Patriotes donne rendez-vous à l’opinion nationale et internationale ce vendredi 14 juillet pour une importante déclaration du candidat de PASTEF, Ousmane Sonko. »
par Jean Pierre Corréa
ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE OU KHAWARÉ EXISTENTIEL ?
Ces presqu'aujourd'hui 45 candidats se prennent-ils pour des Zorros, des magiciens, qui munis de leurs baguettes magiques, sortiraient de leurs cerveaux hypertrophiés des recettes capables de modifier radicalement le sort lamentable des Sénégalais ?
"Si Voter servait à quelque chose, il y a longtemps que cela aurait été interdit"- Coluche
Le Sénégal est actuellement chahuté entre chaos idéologique et anarchie démocratique. Chaque jour nous apporte son lot de nouveaux candidats à l'élection présidentielle de février 2024 et cette inflation de candidatures, oscillant entre le loufoque et le ridicule, témoigne de la cacophonie politique qui s'est emparée d'un pays où le brouhaha tient lieu d'agora.
Notre Sénégal est-il tombé si bas que n'importe quel hurluberlu, venu d'on ne sait où, sans passé politique, sans visibilité ni réputation aucune, puisse s'imaginer d'abord vouloir et ensuite pouvoir le relever ? Ces presqu'aujourd'hui 45 candidats se prennent-ils pour des Zorros, des magiciens, qui munis de leurs baguettes magiques, sortiraient de leurs cerveaux hypertrophiés des recettes capables de modifier radicalement le sort lamentable des Sénégalais ?
Quand on observe la réalité de la situation de notre pays, l'état de son économie, la détresse qui pousse notre jeunesse à choisir la mort dans les océans, l'état de nos routes, la situation chaotique de notre système foncier, le gouffre qui nous sépare de ce qu'on appelle des villes assainies, la situation des sociétés aptes à offrir du travail aux jeunes, on devrait plutôt s'attendre à ce que peu d'hommes et de femmes s'imaginent aptes à prendre les rênes du Sénégal. S'ils sont tant à y prétendre, c'est bien qu'aucun d'entre eux n'a mesuré les tenants et les aboutissants de la fonction présidentielle et toute la lourdeur de la charge qu’elle implique. En fait ils ne sont conscients que des privilèges que leur confère le pouvoir, et ignorent royalement la finalité pour laquelle le peuple devrait leur accorder sa confiance, à savoir la prise en charge de ses aspirations profondes.
N'importe qui aujourd'hui confond éléction présidentielle et khawaré existentiel, que l'on soit chanteur populaire ou jeune et jolie industrielle capable d'arroser des quotidiens pour "faire programme", ou ancien ministre n'ayant même pas marqué un département de son passage, tous confondent élection présidentielle et concours de beauté, voire une vulgaire tombola. Cela devient insultant pour les Sénégalais que de voir n'importe quel zozo prétendre vouloir, pire, pouvoir le diriger.
Loin de prêcher pour un conformisme politique néfaste pour la vitalité démocratique, il convient d’inviter les acteurs politiques à mettre en avant les intérêts du peuple, de releguer leurs esprits partisans au second plan. Il convient donc d’assainir le landerneau politique et de prôner pour une rationalisation du champ politique par la formation de groupes de convergences idéologiques, animés par des leaders en toute collégialité. Pourquoi les candidats se réclamant anti-système dont l’ambition est d’affranchir le Sénégal de la classe politique corrompue, véreuse et antipatriote, ne pourraient-ils pas unir leurs forces autour d’un candidat sérieux pour arriver à leurs fins ? Pourquoi les candidats se réclamant de la même famille politique, des mêmes convictions idéologiques, ne pourraient-ils pas investir l’un des leurs, capable de porter et de réaliser leurs idéaux politiques pour le bien du peuple ?
Le rôle des médias, des intellectuels et de la société civile est déterminant pour démasquer ces imposteurs politiques, pour mettre à nu les intentions perverses de ces arrivistes, pour détruire les éléphants blancs de ces marchands d’illusions, pour déjouer les pièges sophistiques de ces politiciens véreux et cela en révélant au peuple l’impertinence, l’incohérence ou la vacuité de leurs "offres politiques".
Nous sommes tombés si bas que les Sénégalais ont fini par admettre que la seule voie de la réussite financière, celle qui compte sous nos latitudes, est la voie de la carrière politique. Les faits donnent raison à cette idée convenue, parce que nous sommes un des rares pays au monde où les politiciens ont de plus grosses fortunes que les industriels et les entrepreneurs.
Plus la liste des candidats va s'allonger, au vu de ceux qui déjà osent affirmer leurs ahurissantes prétentions, plus d'autres encore vont se dire "et bien après tout pourquoi pas moi ?", plus nous allons nous mettre la tête entre les mains pour cacher notre honte de donner l'image qu'on peut être dirigés par n'importe qui...
Pour l'Histoire de notre pays, en arriver là est pire qu'une tragédie... C'est une farce !
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LA REVUE DE PRESSE ENQUÊTE PLUS DU 14 JUILLET AVEC JEAN-PIERRE CORRÉA
Jean-Pierre Corréa est une voix radiophonique unique, mais aussi une plume corrosive. Ses analyses fines sur la vie politique, sociale et culturelle du Sénégal font références. Sa revue de presse était une référence journalistique au début de la RFM. Son credo : le respect de ses lecteurs et auditeurs et ne jamais insulter leurs intelligences. Son choix editorial : toujours préférer être le dernier à dire la vérité...Plutôt que le premier à dire une connerie...et décider lorsque l'on vous montre l'évidence…de regarder ailleurs.
IMBROGLIO JURIDIQUE
Alors que beaucoup le donnent pour inéligible en raison de sa condamnation par contumace, Ousmane Sonko a encore juridiquement des chances à faire valoir
Un véritable labyrinthe juridique. À sept mois de l’élection présidentielle, il est difficile de dire si juridiquement Ousmane Sonko est exclu ou non de la course à la succession du président Sall.
En effet, même si la plupart des observateurs le donnent pour juridiquement inéligible, plusieurs incertitudes planent encore sur la validité de sa candidature. ‘’EnQuête’’ fait le point des différentes hypothèses possibles.
D’abord, que dit la loi électorale ? Il ressort de l’article 29 du Code électoral que certaines personnes sont frappées d’inéligibilité. Parmi elles, il y a : les individus condamnés pour crime ; ceux condamnés pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à cinq ans d’emprisonnement ; ceux qui sont en état de contumace ; etc. Il résulte du projet de révision de l’article 28-3 que nul ne peut, cependant, refuser l’inscription ‘’aux personnes qui, frappées d’incapacité électorale à la suite d’une condamnation, bénéficient de la réhabilitation ou font l’objet d’une mesure d’amnistie ou de grâce’’.
Le projet apporte la précision suivante : ‘’Pour les personnes bénéficiant d’une mesure de grâce, l’inscription sur les listes électorales ne pourra intervenir qu’après l’expiration du délai correspondant à la durée de la peine prononcée par la juridiction de jugement, s’il s’agit d’une peine d’emprisonnement, ou d’une durée de trois ans à compter de la date de la grâce, s’il s’agit d’une condamnation à une peine d’amende.’’
Appliqué à Ousmane Sonko, on peut dire qu’en l’état actuel des choses, ses chances de participer au scrutin sont juridiquement très minces.
En effet, non seulement il est en état de contumace, donc frappé d’inéligibilité (article 29), mais aussi ayant été condamné pour deux ans de prison ferme, même en cas de grâce, il faudra attendre deux ans pour pouvoir retrouver ses droits civiques et politiques (projet de modification de l’article 28-3). Toutefois, ces mesures d’interdiction ne concernent que ceux et celles dont les jugements sont devenus définitifs, c’est-à-dire non susceptibles de recours. Et c’est justement là où le cas Sonko devient un véritable imbroglio. Avec plusieurs hypothèses envisageables d’ici l’échéance électorale.
Si, en tant que condamné par contumace, le leader de Pastef/Les patriotes ne peut plus interjeter appel, sa mise en prison, soit par arrestation soit par constitution, pourrait anéantir toute la décision. C’est ce que prévoit l’article 307 al 2 du Code de procédure pénale. Il dispose : ‘’… S’ils (les contumax) se constituent ou s’ils viennent à être arrêtés avant les délais de prescription, l’arrêt de condamnation est anéanti de plein droit et il est procédé à nouveau dans les formes ordinaires, à moins que le contumax déclare expressément, dans un délai de dix jours, acquiescer à la condamnation.’’
Pour synthétiser, voici les hypothèses envisageables. D’abord, c’est le statu quo, les choses restent en l’état, c’est-à-dire Sonko est condamné pour deux ans, mais reste reclus chez lui. Dans ce cas, il est exclu de la Présidentielle. Si, en revanche, il est arrêté ou se constitue, alors il pourrait difficilement être écarté de la Présidentielle sur la base de sa condamnation dans l’affaire Adji Sarr.
À noter que, dans le cas où il n’est pas arrêté, le patron de Pastef peut décider de se constituer jusqu’à la veille du dépôt des candidatures pour prendre au dépourvu le régime et lui ôter toute possibilité de rendre le jugement définitif. Chez les différents protagonistes, l’on ne manque certainement pas de se pencher sur les meilleures stratégies, pour pousser l’adversaire à l’erreur.
Par ailleurs, si dans le cas de l’affaire Adji Sarr, les jeux sont loin d’être faits, l’opposant célèbre risque d’être confronté à un obstacle sur le chemin qui mène à la Présidentielle.
En effet, en sus de la condamnation dans l’affaire Adji Sarr, il y a également sa condamnation dans l’affaire de diffamation contre le ministre Mame Mbaye Niang. Dans cette dernière affaire, le flou ne s’est toujours pas dissipé. Alors que certains juristes sont convaincus que Sonko est frappé d’inéligibilité avec sa condamnation de six mois assortis du sursis, d’autres ont estimé que le leader politique n’est pas visé par la loi.
Selon la lecture jusque-là la mieux répandue et qui a été même vulgarisée par les avocats de l’opposant, Ousmane Sonko ne serait pas éligible s’il est condamné (dans l’affaire Mame Mbaye Niang) à trois mois assortis du sursis, comme ça a été le cas lors de son jugement en appel. Cette lecture s’appuie essentiellement sur l’article L30. Il résulte de cet article quatre cas de figure principalement, expliquait ‘’EnQuête’’ dans ses éditions.
D’abord, il y a les condamnés pour un délit visé à l’article L29 troisième tiret ; ensuite ceux condamnés sans sursis à une peine comprise entre un et trois mois ; en troisième lieu ceux condamnés avec sursis à une peine comprise entre trois mois et six mois (cas d’Ousmane Sonko) ; enfin les personnes condamnées pour un délit quelconque à une amende sans sursis supérieure à 200 000 F CFA, sous réserve des dispositions de l’article L28. Tout ce beau monde ne peut être ni électeur ni éligible, selon les tenants de cette thèse.
Une telle compréhension pourrait être lourde de conséquences. Si tel est le cas, tous les citoyens sénégalais que le tribunal condamne à de telles peines, peu importe l’infraction commise, perdraient leurs droits civiques et politiques.
Heureusement, le texte, tel qu’il est libellé, permet également d’autres lectures bien plus soutenables d’un point de vue juridique. En effet, tel qu’écrit, on peut considérer qu’en réalité, l’article L30 n’est venu que pour encadrer la privation de liberté pour certaines catégories de citoyens ayant maille à partir avec la loi. Et que pour voir les personnes privées de droit, c’est plutôt l’article L29 qui est applicable. Celui-ci prévoit sept catégories de personne.
D’abord, pour les crimes, la peine importe peu. Pour ceux qui sont condamnés pour l’un des délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance, trafic de stupéfiants, détournement et soustraction commis par les agents publics, corruption et trafic d’influence, contrefaçon et en général pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à cinq ans d’emprisonnement, il faut une peine d’emprisonnement sans sursis ou une peine d’emprisonnement avec sursis d’une durée supérieure à un mois assortie ou non d’une amende.
En troisième lieu, viennent ceux condamnés à plus de trois mois d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à six mois avec sursis, pour un délit autre que ceux énumérés au deuxièmement ci-dessus, sous réserve des dispositions de l’article L28. Entre autres.
Contrairement à Karim et à Khalifa qui ont été condamnés pour des délits supérieurs à cinq ans, Ousmane Sonko a été condamné sur la base d’un délit qui ne figure sur aucune des catégories prévues. L’article 30 ne fixant qu’une condition complémentaire à celles prévues par l’article 29 pour bénéficier de la limitation de la privation à cinq ans, il serait inopérant en l’espèce, selon les tenants de cette interprétation.
LA TASK FORCE RÉPUBLICAINE PRÉVIENT…
Après avoir renoncé à briguer un nouveau mandat, le président Macky Sall doit choisir le candidat de la mouvance présidentielle.
près avoir renoncé à briguer un nouveau mandat, le Président Macky Sall doit choisir le candidat de la mouvance présidentielle.
« L’heure n’est pas aux échappées solitaires utopiques, mais à l’Alliance de toutes les sensibilités pour l’intérêt supérieur de la République ». C’est le mot d’ordre donné par la Task force républicaine (Tfr) de l’Alliance pour la République (Apr, parti présidentiel), dans une déclaration faite face à la presse jeudi 13 juillet 2023.
Lue par le Directeur général de la Sicap, et responsable apériste à Tambacounda, Mamadou Kassé, le texte précise que « dans un contexte sous-régional d’instabilité exacerbée par les enjeux géopolitiques liés aux ressources pétrolières et gazières de notre pays, mettre en avant des intérêts crypto-personnels ne relèverait pas d’une posture républicaine. »
C’est ainsi que Birame Faye, coordonnateur de la Tfr et ses camarades se réjouissent que « le Sen de l’Apr et la conférence des leaders de Bby (Benno bokk yakaar), conscients des enjeux, se soient inscrits dans une dynamique élégante d’unité et d’écoute du Président Macky Sall. »
Ils préconisent : « Cette posture de dignité et de patriotisme doit pousser chacun d’entre nous à taire ses ambitions égoïstes pour faire prévaloir, quel que soit le choix, la conduite de la trajectoire actuelle de développement de notre pays dans la paix, la stabilité, l’équité, l’intégrité territoriale et l’inclusion.. »
Ainsi, les aperistes s’inscrivent « dans cette même posture de dignité » et restent « à l’écoute du président de la République pour œuvrer exclusivement dans le sens de la victoire du candidat de la Coalition. »
Dans ce sillage, la TFR exhorte les camarades du parti, de BBY et de l’ensemble de la majorité présidentielle « à oeuvrer dans cette direction pour ensemble, autour du candidat choisi, garantir par la voie des urnes, au soir du 25 février 2024, la continuité du Plan Sénégal émergent (Pse) ».
par Assane gueye
TOUT LE MONDE VEUT ÊTRE PRÉSIDENT
Le Président a choisi le repli de sagesse. Un nouveau locataire du palais va s’installer. Il va être confronté à des défis vertigineux. Ce n’est pas de tout repos que d’être au service des Sénégalais. C’est une servitude.
Le Président a choisi le repli de sagesse. Un nouveau locataire du palais va s’installer. Il va être confronté à des défis vertigineux. Ce n’est pas de tout repos que d’être au service des Sénégalais. C’est une servitude. Dans ces temps de totale confusion, il y a dans la fonction suprême des relents de cadeau empoisonné. Le chef manœuvre la plupart du temps dans la tempête. Il consacre une énergie énorme à la gestion de crises.
Le temps de travail et de concentration est grignoté au détriment des grandes idées et solutions aux grands et petits problèmes des concitoyens. Le promontoire de l’ex-avenue Roume est certes magique. Il ne transforme pas pour autant son occupant en homme providentiel. La vie de château côtoie le château de cartes. Les cartes ont été redistribuées avec le poste éminent qui se libère. Tout le monde veut être président sans même être présidentiable. Au sein de la majorité, dans les oppositions et chez les indépendants, l’attroupement de candidats autoproclamés n’est sûrement pas une richesse mais un vrai appauvrissement. Le bruit, la fureur et la quantité sont synonymes de désordre et de cacophonie.
Défendre l’inclusion à tout prix est une faute
Dans la perspective de la prochaine élection, le mot « sélectif » doit valoir son pesant d’or. Défendre l’inclusion à tout prix est une faute. S’il ne faut pas avoir l’outrecuidance de juger les rêves, on peut néanmoins observer que le plus gros de la troupe semble avoir les yeux plus gros que le ventre. Les ambitions sont démesurées. Dans le camp au pouvoir, des risques incalculés ont été pris. L’effort de la préparation forcenée d’un successeur naturel n’a pas été fait. L’unité de façade ne garantit ni sérénité ni victoire. Dans les états-majors opposés, qu’on soit cacique ou pas, la faiblesse réside dans le fait d’être resté si longtemps éloigné des dossiers. Enfin, pour les novices, le risque est plus grand de s’enliser dans l’immensité de l’Etat. Quels que soient son univers ou ses convictions, le 5ème président est attendu aussi bien sur le terrain de la dextérité, de la bonhomie que de la fermeté. Le chef, c’est une main de fer dans un gant de velours. En fin de compte, être président est un costume lourd à porter parce que taillé sur du bon tissu. Il faut en avoir aussi bien l’étoffe que les épaules.
Ces jeunes dont le sol national brûle les pieds
Les mêmes scènes d’un même film se jouent à la même période. L’océan atlantique est tapissé de cadavres. Ceux de nos propres enfants gisent dans les fonds marins. L’émigration clandestine est une épine plantée dans tous les cœurs. C’est l’immense ignominie qui déborde les gouvernements de passage. Contre vents et marées, les odyssées périlleuses dans les mers moutonneuses reprennent de plus belle dans l’indifférence générale. De plus en plus inaccessibles, les frontières européennes s’élèvent et ressemblent au chas d’aiguille où un chameau ne passe que miraculeusement. Les damnés de la terre restent et demeurent les damnés de la mer. L’émergence économique est encore un canular resté au stade affligeant de la désespérance. L’espoir ne prend fin qu’en enfer. Soit. Les oreilles des candidats à l’aventure qui ne sont plus que des ornements ne l’entendent pas. Pour eux, l’enfer sur terre, c’est le sol natal qui brûle la plante des pieds. Échec ne peut être plus grand. Devant l’ignominie, on a beau se boucher les oreilles, il restera toujours les yeux pleins d’effroi pour pleurer.
RECOLTE ET HIVERNAGE A PODOR, LES PRODUCTEURS PRIENT LES DIEUX DU CIEL
La récolte du riz dans la vallée du fleuve Sénégal coïncide, cette année, avec le début de l’hivernage dans cette partie du pays. Une situation qui installe l’inquiétude chez les producteurs de Ndioum qui prient le ciel de bloquer ses vannes.
La récolte du riz dans la vallée du fleuve Sénégal coïncide, cette année, avec le début de l’hivernage dans cette partie du pays. Une situation qui installe l’inquiétude chez les producteurs de Ndioum qui prient le ciel de bloquer ses vannes, le temps de mettre leurs graines à l’abri.
« Ndunngu alaa ganio », un proverbe pulaar signifiant littéralement « l’hivernage n’a pas d’ennemis ». Mais, dans le département de Podor, cette expression ne semble plus faire l’unanimité en cette période de récolte. Dans cette partie du pays, où l’agriculture est l’activité la plus pratiquée, l’arrivée de l’hivernage est toujours bien accueillie par les populations, plus particulièrement les cultivateurs, mais cette année, la situation est tout autre. Dans la commune de Ndioum, où la récolte du riz a déjà débuté, l’arrivée des premières gouttes d’eau n’est pas une bonne nouvelle. La parcelle est encore humide, mais pas question de perdre un jour de plus. Après un bref tour de son périmètre, Iba a pris sa décision. La cinquantaine et dans l’agriculture depuis plus de 20 ans, il a capitalisé assez d’expériences pour prendre les bonnes décisions. D’un ton ferme, il ordonne à ses hommes de passer à l’action. « Vous pouvez commencer. Ne perdez pas de temps », a-t-il lancé à l’endroit de l’équipe chargée de la récolte. Nous sommes au niveau de la zone appelée « IAI 27 », un secteur bien connu dans la cuvette de Ndioum. La dernière pluie enregistrée, ces derniers jours, n’a pas fait que des heureux. Alors qu’ils attendaient que les champs se vident de leurs eaux pour entamer la récolte, dame nature a fait ses effets avec une forte pluie. Une nouvelle donne qui chamboule totalement les plans de ces braves paysans.
« Nous sommes dans une situation inédite. Nous voulons tous de l’eau en tant que cultivateur, mais la période n’est pas propice, surtout que nous avons des centaines d’hectares qui sont à terme. Avec la pluie, nous pouvons perdre énormément. C’est pour cela que je suis obligé de commencer la récolte malgré les difficiles conditions. Il y a encore de l’eau dans les parcelles, mais le ciel ne nous laisse pas le choix », avance Iba Diop.
Notre interlocuteur est inquiet, car il sait d’avance que la pluie et les vents ont des conséquences néfastes sur le riz arrivé à terme. Pourtant d’autres, plus optimistes, jouent les prolongations. « Je devais commencer il y a de cela trois jours. Mais, avec cette forte pluie, j’étais dans l’obligation de changer de date. Le riz est arrivé à terme et c’est le moment idéal pour le récolter. Nous ne pouvons rien faire, seulement attendre encore quelques jours. Nous voulons certes entamer, mais Dieu aussi a son agenda que nous ne maîtrisons pas », avance Mamadou Aliou Diallo.
Une course folle contre la montre !
Pour lui, il n’est pas question de récolter dans l’eau. Optimiste, il pense que Dieu va fermer les vannes pour une bonne période, le temps que les producteurs terminent leur travail. « Cela ne me coûte rien de patienter encore quelques jours. Espérons seulement que le ciel soit plus clément avec nous », prie le sieur Diallo.
Iba Diop ne voit pas les choses de la même manière. Avec deux hectares emblavés, dont l’un est à maturation, il est hors de question de perdre du temps. « Je ne pense pas que cela soit pertinent d’attendre. Nous n’avons pas le choix. La pluie est du ressort du Tout-Puissant et nous ne maîtrisons pas son calendrier. Dès l’instant que je peux mettre les pieds dans le champ, je vais démarrer. Je ne sais pas ce que le ciel nous réserve », insiste notre interlocuteur. Joignant l’acte à la parole, il donne le top départ en coupant les premiers épis. Une longue et épuisante journée s’annonce pour lui et ses hommes.
Dans ce même secteur, pratiquement toutes les parcelles sont à terme. Pour cette campagne, les producteurs ont utilisé plusieurs variétés. Au niveau de la zone « IAI 27 », c’est le Sahel 387 qui est exploité. Avec un cycle estimé à 3 mois et 15 jours, cette variété répond aux attentes des exploitants. « C’est un cycle court qui correspond aux aspirations des producteurs. Pour des gens qui dépendent pratiquement de l’agriculture et de la vente du riz, cette variété est la mieux adaptée », affirme Mamadou Bâ.
Le tuyau de drainage tourne en plein régime, mais le niveau de l’eau n’a pratiquement pas bougé. À l’aide d’une pelle, Souleymane Sow s’active sous le chaud soleil. Il tente d’agrandir les conduites pour permettre à l’eau de sortir le plus rapidement possible. « L’eau sort, mais le rythme est trop lent. Pour ne pas rester les bras croisés, nous essayons de dégager les champs en creusant des conduites. S’il y a du vent et que la pluie ne s’invite pas de nouveau, nous pouvons commencer dans cinq à six jours. Nous croisons les doigts », espère-t-il. La récolte en plein hivernage n’est pas une nouveauté dans cette partie du pays. À chaque fois qu’une telle situation se présente, les producteurs essayent de s’adapter tant bien que mal.
Pas question d’attendre les moissonneuses-batteuses !
Il est 12h45 et la température affiche 36 degrés. Casquette bien vissée pour se protéger des rayons du soleil, Jules donne l’impression de parler avec lui-même. Nous sommes à « IAI 21 », une autre partie de la cuvette où le riz attend d’être récolté. « La première pluie a installé la peur. Nous avions l’habitude d’avoir la pluie vers la fin du mois d’août. Mais, cette année, ce n’est pas le cas. Nous ne savons pas par quel moyen, mais nous allons entamer la récolte. Si les pluies s’enchaînent, nous risquons de perdre nos investissements. Il faut déjà s’y mettre et essayer de sauver ce qui peut l’être », conseille-t-il.
De loin, un bruit inhabituel alerte les passants. Pagnes bien noués, un groupe de femmes s’activent de l’autre côté du canal d’irrigation. Devant elles, des fûts vides alignés. Elles se saisissent des tiges de riz posées à leurs côtés pour donner de retentissants coups aux fûts. Une technique utilisée en l’absence des moissonneuses-batteuses et qui permet de séparer les graines de riz de la tige. Dans cette zone de Ndioum, ces femmes portent le sobriquet de « lappa diaaro », en d’autres termes, « moissonneuses-batteuses ».
Elles viennent des localités environnantes, à la recherche de travail. « Nous n’avons pas les moyens pour pratiquer l’agriculture, mais nous avons notre énergie et notre volonté. Nous parcourons la cuvette à la recherche de travail. Et c’est avec cela que nous parvenons à entretenir nos familles respectives », témoigne Ndiabel, la trentaine, venue de Ngane, un village situé dans l’île à Morphil.
Comme Ndiabel, elles sont nombreuses à parcourir la cuvette pour offrir leurs services. En l’absence des machines (moissonneuses-batteuses), c’est ces braves dames qui font le nécessaire. Et pour la présente campagne, elles ne devraient pas encore chômer. Les engins tardent encore à se signaler. Et avec l’hivernage qui s’installe petit à petit dans cette partie du nord du pays, la chance pour les producteurs de les voir devient mince. « C’est vrai qu’avec les machines, la récolte est faite en une journée. C’est rapide, mais coûteux. Avec ce ciel menaçant, il est impensable d’attendre. Nous allons commencer jeudi, s’il plaît à Dieu », renseigne Seydou Thiam.
Cet homme âgé de 70 ans n’est pas le seul à penser ainsi. Les premières gouttes enregistrées ont considérablement changé la donne, les obligeant à revoir leurs copies. Il faudra être ingénieux et exploiter la moindre occasion pour prendre les devants. Depuis pratiquement trois jours, le ciel n’a pas ouvert ses vannes. Mais, pour combien de temps encore ?
PRESIDENTIELLE 2024, SOULEMANE NDIAYE INVESTI CANDIDAT A GOUDOMP
Les acteurs politiques qui aspirent à briguer le suffrage des Sénégalais commencent à être connus. Hier, ce sont les militants du Parti Synergie pour un développement durable (S2D) du directeur général de la Sapco, qui ont investi leur leader
Les acteurs politiques qui aspirent à briguer le suffrage des Sénégalais commencent à être connus. Hier, ce sont les militants du Parti Synergie pour un développement durable (S2D) du directeur général de la Sapco, qui ont investi leur leader comme candidat pour la Présidentielle de 2024 pour remplacer Macky Sall. C’est lors d’un rassemblement à leur siège à Goudomp qu’un des responsables politiques, Lamine Touré, a annoncé la candidature de M. Souleymane Ndiaye. M. Touré a d’abord félicité le Président Macky Sall pour les 12 ans passés à la tête du pays en ayant porté le Sénégal vers la voie de l’émergence. M. Touré a indiqué que ce dernier a fait ce qu’aucun président n’a fait. Il a fait du Sénégal l’un des pays le mieux administré et gouverné, a-t-il déclaré. Il a souligné la loyauté de leur secrétaire général envers Macky depuis leur coalition. » Souleymane a été dynamique dans sa relation avec Macky Sall. Il a défendu partout leur projet », a-t-il fait savoir. Notre secrétaire général, depuis qu’il a intégré la coalition, a toujours soutenu les actions du gouvernement par son discours, son abnégation et son courage », a-t-il soutenu. Aujourd’hui, dit-il, puisque le Président Sall a pris la décision de ne plus se représenter, les militants de la S2D ont pris la décision de porter la candidature de leur leader, Souleymane Ndiaye, pour poursuivre le travail entamé par son prédécesseur après 2024. A cet effet, les militants de S2D de Goudomp appellent les Sénégalais à soutenir le directeur général de la Sapco, qui reste, selon eux, la candidature la plus crédible pour un Sénégal émergent.
NOUVEAU DOSSIER D'ADJI SARR
Adji Sarr plainte contre Pierre Goudiaby Atepa. Elle le poursuit pour diffamation. Selon Adji Sarr, l’homme d’affaires a tenu sur un plateau de la 7TV des propos avec une intention de la nuire.
Adji Sarr plainte contre Pierre Goudiaby Atepa. Elle le poursuit pour diffamation.
Selon Adji Sarr, l’homme d’affaires a tenu sur un plateau de la 7TV des propos avec une intention de la nuire.
Dans la citation servie à l’architecte, Adji Sarr indique que Pierre Goudiaby Atepa a affirmé, en parlant d’elle: «j’ai partagé avec une dame qui est dans une Ong qui s’occupe de femmes battues et qui a fait donner beaucoup de crédit aux arguments de la masseuse, de la fameuse masseuse. Vous savez ce qu’elle m’a dit ; que la masseuse l’a manipulée, lui a volé une bague en diamant, a volé son argent». Et ce n’est pas tout, selon toujours la citation, l’architecte a ajouté: dans cette affaire-là, cette dame n’est pas crédible».
La masseuse réclame 50 millions de francs. Le dossier sera évoqué le 10 août prochain.