SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
9 octobre 2025
THIE, L’HOMME DES ORDRES
Le directeur général des élections est depuis quelques jours sous le feu des projecteurs. Commissaire de police détaché, il respecte la hiérarchie et n’obéit qu’au patron. Portrait
Bés Bi le Jour |
Malick SY |
Publication 04/11/2023
Le directeur général des élections est depuis quelques jours sous le feu des projecteurs. Commissaire de police détaché, il respecte la hiérarchie et n’obéit qu’au patron. Qui est Tanor Thiendella Sidy Fall ? Bés Bi dresse le profil de cet homme qui connaît la matière électorale du bout des doigts.
«Je suis organisateur d’élections, ce qui importe pour moi, c’est l’application de la règle de droit, l’application stricte des règles contenues dans le Code électoral. Il n’y a que cela qui m’intéresse». Ainsi s’exprimait Tanor Thiendella Sidy Fall lors de la 10e Assemblée générale du Réseau francophone des compétences électorales (Recef). Il répondait à une partie de l’opposition sénégalaise qui refusait de signer ou non le Bon à tirer (BAT) pour les élections législatives. Il est au garde à vous ! Tout le contraire de ce qu’il est en train de faire d’après l’opposition. Crayonné par ses collègues comme un «homme rigoureux», le commissaire de police détaché à la Dge a multiplié les formations pour devenir un expert respecté sur les questions électorales. D’ailleurs, il a obtenu un diplôme en administration électorale au pays de l’Oncle Sam. Tanor Thiendella Fall a été nommé en 2011 Directeur général des élections en remplacement de Cheikh Guèye, devenu ministre des Elections. Une première avec le Président Abdoulaye Wade qui, sous la pression de l’opinion et d’une opposition unie face à sa 3e candidature, a quand même cédé. Et la 2e alternance se pointa. Depuis, l’opposition réclame un ministre neutre. Mais les prouesses de l’administration électorale sont telles que beaucoup estiment qu’il n’est pas possible de tricher avec le système et ses hommes rôdés. Qui plus est les résultats de l’opposition entre alternances, contrôle des grandes collectivités territoriales, et même le 50/50 aux dernières Législatives, ont mis un bémol à cette exigence-obsession- pour un ministre neutre. Mais voilà que cette affaire Sonko et ses développements jusque dans le retrait des fiches de parrainage vient mettre un coup de frein à la confiance en l’administration électorale. Son chef, particulièrement, qui sortira difficilement crédible et indemne de cet épisode.
3 Présidentielles, 3 Législatives et 1 référendum
Pourtant entre Tanor Thiendella Sidy Fall et la direction générale des élections, c’est une longue histoire d’amour. Seul Sénégalais pour le moment à être nommé sous deux régimes différents à ce poste stratégique, l’homme connaît bien la maison. Et la matière. Pour avoir été tour à tour conseiller de département, chargé des questions électorales auprès du ministre de l’Intérieur. Il a organisé plusieurs élections et référendum au Sénégal comme les élections présidentielles de 2007, 2012 et 2019 ; les élections législatives de 2007, 2012 et 2017 ; des Locales, et le référendum de 2016. S’il a réussi à calmer le jeu électoral malgré les soupçons sur les inscriptions, les retraits, la carte biométrique…, c’est parce que l’expérience a fait de lui un spécialiste des questions électorales. Il a été pendant 8 ans directeur des opérations électorales de 2003 à 2011. C’est le cœur ! L’esprit. L’organisation matérielle. Après les Législatives 2012, il exporte et étoffe en même temps son savoirfaire comme expert à l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif), conseiller technique au Mali. Puis entre 2013 et 2015, il est coopté par la Cedeao, intervient en Guinée-Bissau, au Togo et au Bénin.
Habitué des radiations
Tanor Thiendella Fall a coordonné la mise à jour et la consolidation de fichiers électoraux utilisés lors d’élections dans plusieurs pays. Par ailleurs, il est spécialiste de la gestion des crises majeures à la suite d’une formation effectuée aux États-Unis. Il a aussi mené plusieurs opérations de mise en place de nouveaux fichiers électoraux dans son pays à titre de responsable de premier ordre. Fin 2015, il revient à la Direction générale des élections qu’il avait quittée en février 2013 après avoir été recruté pendant quelques mois par l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) comme médiateur dans la crise politique guinéenne. Négociateur chevronné, il avait réussi à convaincre l’opposition et le pouvoir guinéens à surmonter leurs désaccords politiques et à aller aux élections législatives. Ce qu’il ne peut faire au Sénégal puisque dépendant du ministère de l’Intérieur, organisateur des élections. L’opposition ayant toujours réclamé des personnalités neutres. Mais il le sera, en tant que président de la Commission politique du dialogue politique choisi par le Président Macky Sall. Il a désormais le crédit d’un Général Mamadou Niang, de Mazide Ndiaye, de Pr Babacar Kanté… qui ont piloté les concertations politiques qui ont abouti à des consensus historiques. A des codes historiques, nés du plus célèbre : «Kéba Mbaye». C’est ce dernier dialogue politique sous Macky Sall qui a approuvé la réintégration de Khalifa Sall et de Karim Wade sur les listes électorales. Qui mieux que lui d’ailleurs pour le faire, lui qui en était le témoin, un acteur clé. L’histoire se répète. Avec un autre opposant, Ousmane Sonko, qui est radié des listes. Mais qui, en dépit de l’ordonnance du président du Tribunal d’instance de Ziguinchor qui le réintègre, se heurte à une Dge jusqu’au-boutiste. Qui estime que seule la Cour suprême a le dernier mot. Même pas la Cena qui contrôle et supervise le processus électoral. Doudou Ndir lui rappellera les lois qui doivent justifier la remise de fiches de parrainage à Sonko. Mais ce n’est pas à ce juriste doublé d’expert électoral qu’on apprend les textes.
Le commissaire qui veut faire la police
Thiendella Fall, qui a fait un passage à la Dic en 2000, est titulaire d’une maîtrise et d’un Diplôme d’études approfondies (Dea) en Droit à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), d’un Diplôme d’études supérieures spécialisées (Dess) sur les Droits fondamentaux à Paris 10, ainsi que d’un diplôme de troisième cycle en relations internationales à l’Institut des hautes études internationales de Paris et d’un diplôme d’études approfondies en Sciences politiques… Ouf ! Il reste peutêtre que cet homme de la promotion 1998 de l’Ecole nationale de police au physique de boxeur oublie qu’il n’est pas dans un commissariat de police. Pour faire la police à la place des juges électoraux !
«Il est humain, pragmatique, compétent, mais…»
On se tromperait de description si l’on suit Ndiaga Sylla. «Il est très humain et pragmatique. J’ai toujours salué sa compétence et sa loyauté. Après avoir passé près de 20 ans dans l’administration électorale comme Doe (Directeur des opérations électorales), puis Dge (Directeur général des élections)». Mais même l’expert électoral n’en revient pas en voyant le Dge refuser de se conformer à la décision du juge Sabassy Faye et l’injonction de la Cena. «(Thiendalla Fall) qui a eu à organiser, entre autres, l’élection présidentielle en 2012 et 2019 et a récemment présidé la dernière commission du dialogue politique, il devrait veiller à avoir une sortie honorable. Par delà sa carrière au Sénégal, il a un rôle à jouer au plan international. Pour cela, il doit éviter le discrédit sur l’administration électorale qui a déjà joué sous sa direction un rôle majeur pour assurer l’intégrité du processus électoral grâce à laquelle notre pays a connu jusque-là des alternances démocratiques et pacifiques», a-t-il dit. Une sorte d’appel à un «devoir d’ingratitude» face à son nouveau ministre de l’Intérieur, Sidiki Kaba, qui avait présenté l’auteur de cette formule célèbre, Robert Badinter, récipiendaire du Prix Kéba Mbaye pour l’éthique 2012. Que Tanor soit le «Thié», comme l’appelle les intimes, qui va révolutionner l’administration !
VIDEO
LA POLLUTION PLASTIQUE AU BOUT DE L'OBJECTIF
Georges Yaméogo fait partie des artistes africains qui ont contribué à donner du contenu au concept de "Musée abandonné" de l'artiste argentin Diego Bianchi, à l'occasion de la nouvelle édition de BIENAL SUR
Webmaster de formation et photographe par passion, Georges Yaméogo fait partie des artistes africains qui ont contribué à donner du contenu au concept de "Musée abandonné" de l'artiste argentin Diego Bianchi, à l'occasion de la nouvelle édition de BIENAL SUR, le Festival international d'art contemporain du Sud qui est encore en cours au Sénégal.
L'un des trois projets artistiques de cette BIENAL, "Musée abandonné" est encore en exposition au Centre culturel espagnol, l'Institut Cervantes de Dakar, autour de la pollution marine dû au plastique.
En marge de la cérémonie du vernissage de cette exposition AfricaGlobe Tv a interviewé Georges Yaméogo pour donner ses impressions sur cette expérience, raconter ses débuts dans la photo, etc.
Voir son entretien
KHADIM GUEYE TRAINE AU TRIBUNAL
Le linge sale du conseil départemental de Diourbel se lave au tribunal. L’ex-secrétaire général a trainé le président de cette structure, Khadim Guèye, en justice pour non paiement d’arrièrès de salaires et d’indemnités
Bés Bi le Jour |
Malick SY |
Publication 04/11/2023
Le linge sale du conseil départemental de Diourbel se lave au tribunal. L’ex-secrétaire général a trainé le président de cette structure, Khadim Guèye, en justice pour non paiement d’arrièrès de salaires et d’indemnités. L’audience est prévue le 14 novembre prochain.
L’ancien secrétaire général du Conseil départemental de Diourbel va en découdre avec son employeur. Ce sera lors d’une audience prévue le 14 novembre prochain au tribunal de grande instance. Le secrétaire général d’alors, Allé Gueye, après sept années de service, a été remercié par Khadim Gueye le 24 octobre 2022. Il reproche à son ancien employeur de lui devoir de l’argent équivalent à «1 400 000 F CFA dont 1 000 000 au titre de l’indemnité kilométrique et 400 000 F CFA à titre de salaire du mois d’octobre 2022 impayé».
Pour Allé Gueye, «le non-paiement du reste de ses droits relève d’une mauvaise volonté de la part du requis, ce qui cause un énorme préjudice au requérant dont les droits devaient être liquidés et payés dès l’instant qu’il a été décidé de mettre fin à ses fonctions».
Dans son assignation dont Bés Bi détient copie, Allé Gueye demande au tribunal de condamner le Conseil départemental de Diourbel à payer au requérant la somme de 1 400 000 F CFA représentant le reliquat de ses indemnités kilométriques et de son salaire du mois d’octobre 2022 impayé ainsi que des dommages et intérêts d’un montant de 1 000 000 F CFA à titre de dommages et intérêts en guise de réparation de «l’énorme préjudice moral et financier qui lui a été causé».
Pour rappel, depuis sa nomination aux fonctions de secrétaire général du conseil départemental, «Allé Gueye avait droit à une indemnité forfaitaire globale mensuelle communément appelée indemnité kilométrique de 250 000 F CFA conformément au décret du 6 janvier 2021 relatif aux véhicules administratifs. Il n’a jamais pu bénéficier de ce droit sans aucune raison valable jusqu’à ce qu’il soit mis fin à ses fonctions».
VIDEO
DANS LE CREUX DE LA VAGUE PLASTIQUE
D'origine malienne et de culture dogon, Gadiaba Kodio est un artiste multi tâcheS qui trace sa voie. Il compte parmi les jeunes créateurs qui ont participé au projet « Musée abandonné » de l'artiste argentin Diego Bianchi autour de la pollution marine.
D'origine malienne et de culture dogon, Gadiaba Kodio est un artiste multi tâcheS qui trace sa voie.
Il compte parmi les jeunes créateurs qui ont participé au projet « Musée abandonné » de l'artiste argentin Diego Bianchi autour de la pollution marine, dans la cadre de la Bienal international de l'art contemporain du Sud (Bienal Sur).
Le vernissage de cette exposition a eu lieu le 30 septembre au Centre culturel espagnol de Dakar en présence des plusieurs ambassadrices et de responsables culturels.
Gadiaba explique ses débuts dans l'art, son travail de sensibilisation sur la pollution marine et donne quelques informations sur sa culture dogon.
Voir l'entretien.
LE PROVISEUR CEDE A LA PRESSION DES PARENTS D’ELEVES
Le proviseur, qui avait fixé les inscriptions académiques à 10 000 FCFA s’est conformé à l’arrêté qui a revu le montant à 5000 FCFA.
Bés Bi le Jour |
Oulimata FALL |
Publication 04/11/2023
C’est un long bras de fer entre les populations de Tivaouane et l’administration du lycée depuis la rentrée scolaire de l’année qui vient de connaître un dénouement heureux. Le proviseur, qui avait fixé les inscriptions académiques à 10 000 FCFA s’est conformé à l’arrêté qui a revu le montant à 5000 FCFA.
Par un arrêté interministériel, les frais d’inscription sont gratuits dans tous les établissements publics préscolaires et élémentaires et fixés à 3000 FCFA dans les établissements publics moyens et secondaires. Pour les écoles, ils peuvent être portés à 5000 FCFA au maximum sur décision du Conseil de gestion de l’établissement. À Tivaouane, précisément au lycée Ababacar Sy, cet arrêté interministériel n’a pas du tout été respecté lors du démarrage des inscriptions de l’année 2023 2024. Quelques jours après les parents d’élèves se sont réunis pour exiger le proviseur dudit établissement d’appliquer la règle. Ils sont venus différents quartiers de la cité religieuse pour exiger l’arrêt des inscriptions à 10 000 FCFA. Pour El Hadj Mansour Mané, parent d’élève, ceci n’est pas une affaire à prendre à la légère. Le jeune père de famille souligne que tous les établissements scolaires de Tivaouane ont respecté cette décision sauf lui. «Le proviseur du lycée s’est toujours mal comporté avec les populations. Il avait fait pareil l’année dernière concernant les blouses scolaires. L’argent est encaissé sans suite. Il dit même que c’est lui qui a amené les tables-bancs au lycée. C’est archi-faux ! C’est l’œuvre d’une association de la ville», a-t-il dit. M. Mané a informé avoir saisi le préfet par une correspondance, même s’il est pessimiste par rapport à sa requête. Mais aussi une autre lettre adressée à l’inspection d’académie et une plainte annoncée contre le proviseur pour «escroquerie».
«Une incompréhension qui pouvait être évitée»
Le proviseur du lycée Ababacar Sy de Tivaouane s’est défendu lors d’une assemblée générale organisée par les parents d’élèves le mercredi 1er novembre dernier. «C’est une situation déplorable qu’on aurait pu éviter», a-t-il déclaré au sortir de cette rencontre. En effet, l’accusé Mame Makhett Gueye souligne que c’est une «incompréhension» entre l’administration scolaire et les parents d’élèves et que l’État n’a pas assez communiqué sur cet arrêté. Il reconnaît effectivement que le gouvernement a la responsabilité régalienne de l’éducation et de la formation des populations et il lui revient de prendre des décisions allant dans ce sens. «L’Etat a le droit de prononcer la gratuité de l’enseignement à tous les niveaux, mais il fallait s’assumer et dire à tout le monde qu’il est prêt à supporter l’incidence financière», a-t-il dit. Le proviseur a, par conséquent, décidé de surseoir à sa décision et dit partager les préoccupations des populations en se conformant à l’arrêté interministériel ramenant à 5000 francs les frais d’inscription. Cependant, M. Gueye ne donne aucune garantie quant à la bonne gestion de l’établissement. Il appelle les parents à plus de cohésion avec l’administration scolaire pour la bonne réussite des élèves.
LA DIVERSITE FLORALE DU SENEGAL, L’ATTRACTION
L'Exposition Internationale sur l'Horticulture de Doha présente des jardins botaniques, des expositions artistiques, des installations paysagères, des ateliers éducatifs et bien plus encore
(Doha) - Le parc Al Bidda de Doha, au Qatar, a ouvert ses portes à l'Exposition Internationale sur l'Horticulture de Doha. Un événement de renommée mondiale réunissant des passionnés de plantes, des jardiniers, des experts en horticulture, des chercheurs et des amateurs d'art floral. Cette exposition met en lumière la richesse de la flore mondiale, la préservation de l'environnement et l'importance de la durabilité. En plus de ses produits horticoles, le Sénégal met en avant son artisanat d'art et établit des partenariats pour ses participants.
L 'exposition de Doha compte la participation de 80 pays venant des quatre coins du monde et se déroule sur le parc Al Bidda, qui s'étend sur une superficie de 1,7 million de mètres carrés. L'Exposition Internationale sur l'Horticulture de Doha présente des jardins botaniques, des expositions artistiques, des installations paysagères, des ateliers éducatifs et bien plus encore. Les visiteurs peuvent explorer des jardins thématiques venant du monde entier, découvrant ainsi une variété spectaculaire de plantes, de fleurs, d'arbres et de créations paysagères. La délégation sénégalaise est conduite par Mme Zahra Iyane Thiam, Directrice générale de l'Agence Sénégalaise pour la Promotion des Exportations (ASEPEX). Elle est accompagnée de nombreux acteurs de l'horticulture et d'artisans visant à diversifier les opportunités pour les participants sénégalais au Qatar.
Selon Mme Zahra Iyane Thiam, cette participation est une opportunité pour le Sénégal de montrer sa diversité florale. «Un jardin, composé de plusieurs espèces, a été aménagé avec l'appui de la Direction des Eaux et Forêts, ainsi que du laboratoire botanique de l'UCAD. Le modèle sénégalais peut également être dupliqué au Qatar, en termes d'aménagement des zones arides et d'agriculture durable. Le Sénégal a réussi à matérialiser la zone des Niayes, une innovation majeure qui nourrit une grande partie de la population sénégalaise. Cette zone est le résultat de la récupération des terres à partir des dunes», a laissé entendre Zahra Iyane Thiam. Mme la Directrice générale souligne que l'exportation de plantes ornementales a toujours été le parent pauvre de l'horticulture au Sénégal, mais que l'ASEPEX travaille pour corriger cette situation afin de rivaliser avec le Kenya, premier exportateur en Afrique. «L'objectif majeur de l'ASEPEX sera désormais de promouvoir l'exportation florale. Dès que nous sommes venues, des pays comme le Japon la Hollande qui jusque-là demeure le seul pays qui est fournisseur de plantes au Qatar, se sont intéressés au paysage du Sénégal ; c’est déjà bien, compte non tenu des autres opportunités qui s’offrent à nous. Le pavillon Sénégalais suscite la curiosité. Il s’agira donc pour nous de percer le marché parce qu’en terme d’exportation, le Kenya est largement en avance sur nous. Il y a une bonne opportunité et nous pensons que le Sénégal fera tache d’huile à cette exposition parce que, hormis le Japon, nous sommes le seul pays qui a réussi à exporter autant d’espèces, sur les 80 pays participants», renseigne cette dernière.
L'EXPOSITION DES ARTISANS ET LA FORTE AFFLUENCE VERS LE PAVILLON SENEGALAIS
Elle a également annoncé que plus de 120 espèces ciblées, en collaboration avec le Laboratoire Botanique et la Direction des Eaux et Forêts, sont acheminées depuis à Doha ; mais une petite partie est retenue en Turquie, en cours d’acheminement. N’empêche, le pavillon sénégalais suscite l'intérêt des visiteurs, et des rencontres "Be To Be" sont prévues entre les professionnels de l'horticulture et la Société Nationale de l'Horticulture du Qatar, ainsi que la Chambre de Commerce, d'Industrie et d'Agriculture de Dakar (CCIAD) et celle du Qatar, pour diversifier les opportunités pour les participants sénégalais. Dans une optique de promotion du savoir-faire sénégalais et de l'aspect économique de l'exposition, des artisans exposent à Doha, «compte non tenu du savoir-faire du made in sénégalais qu’on a voulu exporter ici, à Doha. Et je puis vous dire que dès que les artisans ont commencé à déballer leurs produits, il y a une forte affluence vers le pavillon sénégalais. On a une installation timide, certes, mais nous espérons, d’ici quelques temps, une forte affluence», a conclut la Commissaire de l’exposition du pavillon Sénégal. L'attrait pour les produits sénégalais est palpable, et le lancement officiel du pavillon est prévu le 6 novembre, avec la venue de Abdou Karim Fofana, ministre du Commerce. L'Exposition Internationale sur l'Horticulture de Doha s'annonce comme une opportunité majeure pour le Sénégal de faire rayonner sa diversité florale et son expertise, tout en établissant des partenariats économiques et culturels avec d'autres pays participants.
LE SAEMSS ET LE CUSEMS DECRETENT CE 7 NOVEMBRE «ECOLE MORTE»
Les syndicats d’enseignants déterrent la hache de guerre.
Près d’un mois après la rentrée scolaire, l’école renoue avec les perturbations. Le Saemss et le Cusems ont annoncé un plan d’actions pour exiger du gouvernement le respect de ses engagements mais aussi la libération des enseignants «arbitrairement» détenus dans les prisons. Face à la presse hier, vendredi 3 novembre, les deux syndicats d’enseignants ont fait savoir qu’ils vont décréter le 7 novembre 2023 «journée école morte» sur l’étendue du territoire national.
Les syndicats d’enseignants déterrent la hache de guerre. En conférence de presse hier, vendredi 3 novembre, le Syndicat autonome des enseignants du moyen-secondaire (Saemss) et le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen et secondaire (Cusems), réunis autour d’une alliance, ont annoncé une «journée école morte» le 7 novembre prochain sur l’étendue du territoire national. A ce plan d’actions, s’ajoutent une lettre d’informations qu’ils vont adresser au Premier ministre mais aussi le dépôt d’un préavis conjoint de grève entre les deux structures syndicales. Elles exigent du gouvernement le respect des accords signés.
«L’alliance du moyen-secondaire entre le Saemss et le Cusems exige du gouvernement du Sénégal l’apurement du passif des protocoles signés à travers le parachèvement de la dématérialisation des actes et des procédures, la révision du statut des décisionnaires, le démarrage de toutes les formations à la Fastef, le relèvement des quotas pour le paiement des rappels dus aux enseignants, le doublement du budget des établissements solaires, le paiement sans délai des indemnités de suggestion aux chefs d’établissements», a fait savoir le secrétaire général national du Saemss, El Hadj Malick Youm. Parmi les revendications des deux syndicats d’enseignants, il y a encore «le strict respect du principe de la gestion démocratique surtout pour ce qui concerne le cas des enseignants qui ont bénéficié d’un retour de stage qui ont été ventilés en violation flagrante des dispositions du principe de la gestion démocratique».
En effet, le Saemss et le Cusems exigent également «l’arrêt systématique des restrictions des libertés et la libération des enseignants arbitrairement détenus». «L’alliance interpelle les autorités sur ces questions et appelle tous les enseignants à la mobilisation pour une école de qualité et pour exiger l’arrêt des politiques d’austérité dans le secteur de l’éducation et de la formation qui demeure le meilleur investissement à faire pour une nation», a déclaré El Hadj Malick Youm. Selon les syndicats d’enseignants, ce plan d’actions est un «avertissement» pour les autorités.
CETTE DECISION PORTE UN COUP DUR A LA CREDIBILITE DU PROCESSUS ELECTORAL
Selon Djibril Gningue, expert électoral, membre du Gradec, le remplacement du président de la Cena risque, si on y prend garde, de remettre cause totalement l’organisation d’une élection apaisée démocratique et inclusive ...
«La décision du président de la République de remplacer messieurs Doudou Ndir et Sambaré Diop respectivement Président et vice- président ainsi que d’autres membres non moins significatifs de la CENA à ce moment précis sous le prétexte qu’ils ont terminé leurs mandats est une décision inopportune tardive et inappropriée à ce stade du processus électoral parce que prise à contrario de la transparence de l’intégrité et de la stabilité du processus électoral des règles de la démocratie et de la bonne gouvernance. Car, cette décision intervient non seulement à quatre mois de la date du scrutin sans consensus de la classe politique sur la question contrevenant ainsi aux dispositions pertinentes de la charte de la CEDEAO sur la démocratie, la bonne gouvernance et la démocratie indiquant clairement ‘’qu’à six mois des élections aucune modification substantielle portant sur le processus électoral ne doit être prise par les autorités gouvernementales sans la réalisation d’un consensus entre les acteurs politiques».
A cela, s’ajoute le fait que cette décision intervient surtout au moment où la CENA sous la direction de Messieurs Doudou Ndir et Me Sambaré Diop venaient de se signaler par la prise d’une décision très courageuse dans le différend opposant le candidat Ousmane Sonko à l’administration électorale en l’occurrence la DGE et la DAF suite à la saisine dont elle avait fait l’objet par les avocats de Monsieur Ousmane Sonko. Elle a enjoint cette dernière «à prendre en relation avec tout service concerné du ministère chargé des élections les mesures nécessaires pour faire tenir à la disposition du mandataire de Monsieur Ousmane Sonko et ce dans les meilleurs délais la fiche de parrainage la clé USB ainsi que tout autre outil de collecte prévu par la loi». Mieux, elle avait également estimé qu’en «l’état actuel de la procédure Monsieur Ousmane Sonko devait jouir de son statut d’électeur inscrit sur les listes électorales avec tous les droits y attachés».
Partant de tout cela, même si l’on sait par ailleurs que la plupart des membres de la CENA avaient terminé depuis longtemps leur mandat, on ne peut s’empêcher de penser que cette décision renvoie à la volonté maintes fois affichée des autorités au niveau le plus élevé de tout faire y compris en activant les institutions pour éliminer certains candidats dont Ousmane Sonko le principal leader de l’opposition de l’élection présidentielle du 25 février 2024. En conséquence, nous estimons que cette décision porte un coup dur à la crédibilité du processus électoral et risque si on y prend garde de remettre cause totalement l’organisation d’une élection apaisée démocratique et inclusive tant souhaitée par les électeurs, la plupart des acteurs politiques ainsi que les Observateurs nationaux et internationaux ».
Recueillis par Nando Cabral GOMIS
«UNE DECISION POLITIQUE DONT LE CONTENU EST CLAIR, SONKO NE PARTICIPERA PAS A LA PRESIDENTIELLE DE 2024»
Alioune Tine, président fondateur Afrikajom center, parle d'ingérence du président de la République dans la régulation de l'élection
«C’est une brutale ingérence du président de la République dans la régulation de l’élection, jouant de façon inattendue la fonction d’hyper- régulateur de la Présidentielle. C’est une confusion des genres peu rassurante. Il est vrai que le Président de la Cena Doudou Ndir a terminé son mandat depuis des années et depuis des années nous demandions son départ sans succès, tant et si bien qu’on a fini de nous faire à cette illégalité et à cette transgression. Quand aujourd’hui, il prend une décision sur la question des fiches de parrainage de Sonko que la plupart des observateurs apprécient comme conforme à la loi et aux pouvoirs qui lui sont dévolus mais qui semblent contrarié à un très haut niveau, il est viré immédiatement. Une décision politique dont le contenu est clair, Sonko ne participera pas à la présidentielle de 2024. Que ceux qui n’ont pas encore compris en prennent de la graine. Le problème c’est la manière et le moment. Et c’est ce qui donne l’impression d’un mélange des genres, de l’existence d’une hyper-régulation assumée par un hyper-président, ça ne rassure pas du tout. Nous réitérons notre appel à une concertation globale de la dernière chance pour un consensus minimal pour une présidentielle transparente et apaisée. C’est dans l’intérêt du président Macky Sall et dans l’intérêt du Sénégal. Ce pays par les temps de tempête a absolument besoin de calme et de stabilité.»
«ON NE PEUT PAS NE PAS FAIRE LE LINK ENTRE CETTE DECISION ET L’INJONCTION FAITE CETTE EQUIPE SORTANTE DE LA CENA A LA DGE CONCERNANT LES FICHES DE PARRAINAGE DE SONKO»
Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’ONG 3d, parle de renouvellement régulier des membres de la Cena comme le prévoit la Loi
«Nous sommes pour le renouvellement régulier des membres de la Cena comme le prévoit la Loi mais je dois préciser que la période de ce renouvellement est très mal choisie. Ce moment choisi par le chef de l’Etat pour opérer ce renouvellement laisse penser à des suspicions légitimes que cette décision est conditionnée par la posture des membres sortants de la Cena par rapport à l’attitude de la Dge. C’est vraiment dommage puisque cela laisse penser que c’est une façon de dire aux nouveaux membres de la Cena : comportez-vous comme je veux sinon, je ferais la même chose. Ensuite, la loi prévoit un renouvellement des membres de la Cena au 2/3. Partant de tout cela, la lecture qu’on pourrait faire de cette décision consistant à renouveler tous les membres de la Cena, c’est comme une expression de sanction à leur endroit».
«Il faut également souligner que cette décision de renouvellement en même temps de tous les membres de la Cena pourrait impacter négativement sur l’organisation de la prochaine élection présidentielle. On est à 3 mois environ de la date de la prochaine élection présidentielle du 25 février et ces nouveaux membres du bureau de la Cena n’auront pas suffisamment de temps pour s’imprégner et prendre leur marque. Cette décision du chef de l’Etat constitue un véritable problème. Pourquoi, il a attendu jusqu’à ce moment précis pour prendre une telle décision alors qu’il pouvait le faire depuis 4 ans. Le fait qu’il ait attendu maintenant pour le faire provoque naturellement des questions légitimes et on ne peut pas ne pas faire le link entre cette décision et l’injonction faite cette équipe sortante de la Cena à la Dge concernant les fiches de parrainage du candidat déclaré Ousmane Sonko».
«Aujourd’hui, cette situation nous conforte dans notre position. Nous avons toujours milité pour une réforme totale de nos organes de gestion des élections. Le premier chantier à mettre en œuvre après cette élection, c’est vraiment d’aller vers des organes de gestion des élections plus autonomes comme c’est le cas dans certains pays de la sous-région notamment le Benin où la Cena est totalement autonome au point que c’est elle qui organise les élections et recrute même les membres de la Direction générale des élections dont le Directeur à partir d’un appel à candidature».