Le mouvement Y en a marre est sous le choc. Le procureur de la République a saisi la Chambre d'accusation du TGI de Dakar pour annuler la décision de mise en liberté provisoire d'Aliou Sané, coordinateur du mouvement et vice-coordinateur du F24. Si la chambre d'accusation suit la requête du parquet lors de l'audience prévue ce mardi 11 juillet 2023 à 11h, un mandat de dépôt sera décerné pour Aliou Sané, pour l'envoyer en prison.
Le mouvement Y en a marre dénonce cette persécution contre son coordonnateur et promet de se battre énergiquement contre cet acharnement judiciaire dont l’objectif est d'étouffer toutes les voix dissidentes qui se lèvent pour la préservation de la démocratie et de l'Etat de droit au Sénégal.
Pour rappel, M. Sané a été remis en liberté provisoire le 2 juin par le juge d'instruction du 2ème cabinet, après 5 jours de détention arbitraire, ponctuée de valses entre commissariats, brigades de gendarmerie et la cave du TGI de Dakar. La décision du juge était basée sur la vidéo de l’arrestation d’Aliou Sané qui lui a été présentée, montrant en toute évidence la fausseté des charges qui étaient retenues contre lui.
Cette nouvelle décision du procureur de la République est un coup dur pour le mouvement Y en a marre, qui voit en cette action une volonté de museler les voix critiques et de réprimer toute forme de dissidence. Le mouvement appelle à la mobilisation de tous les citoyens et des organisations de la société civile pour faire face à cette situation.
Y en a marre est connu pour son engagement en faveur de la démocratie et de la transparence au Sénégal. Depuis sa création en 2011, le mouvement a multiplié les initiatives pour dénoncer les dérives du régime en place et pour promouvoir une gouvernance plus juste et plus transparente. Cette nouvelle tentative de répression ne fera que renforcer la détermination des membres du mouvement à poursuivre leur combat pour un Sénégal plus démocratique et plus juste.
Fait à Dakar, le dimanche 9 juillet 2023.
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OBJECTION AVEC SORY KABA
L'ambassadeur et ancien directeur des Sénégalais de l'extérieur, évoque l'actualité socoipolitique nationale au micro de l'émission dominicale de Sud Fm
L'ambassadeur et ancien directeur des Sénégalais de l'extérieur, évoque l'actualité socoipolitique nationale au micro de l'émission dominicale de Sud Fm.
L'UN DES PROJETS DE PASTEF EST LA CONTINUATION DE LA GUERRE PERDUE PAR LE MFDC
Lors de l’émission Jury du Dimanche de ce 9 juillet sur les ondes de la 90.3 Iradio, Yoro Dia, ministre porte-parole et coordonnateur de la communication de la présidence de la République n’a pas été tendre avec les membres du parti de Sonko
Lors de l’émission Jury du Dimanche de ce 9 juillet sur les ondes de la 90.3 Iradio, Yoro Dia, ministre porte-parole et coordonnateur de la communication de la présidence de la République n’a pas été tendre avec les membres du parti de l’opposition, Pastef. Selon lui, Ousmane Sonko et Cie ont un projet dont l’objectif est de ternir l’image du Sénégal.
« Quand on lit la réponse du Pastef sur le livre blanc du gouvernement, ce livre est un condensé de la négation que j’appelle la négation du Sénégal. Le livre dit que le Sénégal est le premier pays qui a abrité un coup d’État. En le disant, l’objectif est que quand nous disons que le Sénégal est l’exception démocratique, c’est de la littérature, ce n’est pas vrai. Ils ont dit qu’il y’a eu un coup d’État en 1962 et leur source c’est Wikipédia. Ils montrent également que le Sénégal est une démocratie consubstantiellement violente. Évidemment, il y’a eu des incidences dans notre histoire, mais ils oublient de rappeler que dans notre système démocratique l’alternance est devenue la respiration démocratique contrairement à beaucoup de pays africains », a dit Yoro Dia.
Revenant sur le projet du Pastef, il a confié : « moi je l’ai toujours dit et écrit, il y’a des projets dans le projet. Je suis de ceux qui pensent que l’un des projets dans le projet de Pastef est la continuation de la guerre perdue par le MFDC par d’autres moyens notamment la politique. Il faut savoir lire les discours. Après les événements de mars 2021 le premier discours de Sonko a été de dire d’arrêter l’intervention de l’armée en Casamance. Sonko parle de stigmatisation, mais le Sénégal ne va pas tomber dans ce piège ethnique. Malheureusement on a l’impression que les gens du Pastef sortent du néant et pensent que le Sénégal commence avec eux ».
À la question de savoir est-ce que l’État n’est pas en train de s’acharner sur Ousmane Sonko ? Il a répondu : « au moment où nous parlons, il n’y a aucune procédure judiciaire de l’État contre Ousmane Sonko. Toutes les procédures qui concernent Sonko sont des procédures privées. Adji Sarr est une citoyenne elle a porté plainte. Qui-est ce que l’État doit faire ? Dans un État de droit les citoyens sont égaux devant la loi ».
NOUS N'AVONS PAS DE SOUVERAINETÉ EN AFRIQUE
Cheikh Tidiane Gadio revient, à l'occasion des 10 ans du Cheds célébrés jeudi et vendredi, sur les menaces sécuritaires qui pèsent sur l’Afrique de l’Ouest
Comme toujours, Cheikh Tidiane Gadio ne cesse de dénoncer l’émiettement des forces africaines pour faire face aux urgences liées à la prise en charge des questions sécuritaires. Lors des 10 ans du Cheds célébrés jeudi et vendredi, il est revenu sur les menaces sécuritaires qui pèsent sur l’Afrique de l’Ouest.
«Nous n’avons pas de souveraineté en Afrique», assure Cheikh Tidiane Gadio. Pour le directeur de l’Institut panafricain de stratégie, qui faisait hier une communication sur la sécurité collective lors du colloque scientifique célébrant le 10e anniversaire du Centre des hautes études pour la défense et la sécurité (Cheds), «l’Afrique est tombée dans le piège de la souveraineté depuis l’indépendance en 1960». Il s’explique : «Premièrement, elles ont été octroyées avec les indépendances. Deuxièmement, elles ont été encadrées par les grandes puissances coloniales et troisièmement nous avons joué ce jeu pour nous opposer entre Africains et non pour être ensemble entre Africains.» Selon l’ancien ministre des Affaires étrangères, ce qui se passe aujourd’hui au Burkina Faso en est la parfaite illustration. «C’est une catastrophe pour l’Afrique de l’Ouest que chaque jour on massacre 50, 30 Burkinabè, et que cela ne fasse apparemment mal à personne. Tout le monde prend note et la vie continue. Aujourd’hui, on nous dit qu’en 3 ans d’attaques djihadistes, il y a dix mille morts au Burkina Faso. Pourtant, quand il y a 20 morts à Paris, tout le monde s’y rend pour manifester son soutien. Nos chefs d’Etat y vont pour présenter leurs condoléances», dénonce le député. Avant de se demander ce «qu’attendent nos chefs d’Etat pour se rendre au Burkina Faso où il y a 10 000 morts». Et ce «qu’attendent nos Armées nationales pour avoir une approche régionale de la crise et aller apporter leur concours au Burkina Faso».
Toujours dans son interrogation, Cheikh Tidiane Gadio déplore le mutisme des intellectuels par rapport à tout ce qui se passe en Afrique de l’Ouest. «Où sont ces étudiants révolutionnaires panafricanistes ? Où sont ces intellectuels, ces hommes politiques qui nous parlent tout le temps de changement de lutte antiterroriste. Qu’est-ce qu’ils vont faire pour le Burkina ? C’est le silence total», se désole l’ancien journaliste, qui pense qu’il faut entrer dans ce genre de débat pour trouver des solutions aux problèmes de l’Afrique. Et pour ce faire, il faut changer de paradigme.
Zéro pays émergent en Afrique après 60 ans d’indépendance
«Le paradigme de développement de l’Afrique est un paradigme erroné qui a non seulement montré ses limites, mais aussi ses échecs. C’est un échec total. Car, après 60 ans d’indépendance, il y a zéro pays émergent. Aucun pays en Afrique n’a réglé les fondamentaux du développement. Et nos dirigeants persistent à vouloir utiliser les mêmes paradigmes et pensent qu’à force de répéter une erreur, un jour, elle va devenir la vérité. Ce n’est pas vrai. Il faut dire la vérité, on est dans l’impasse», dit-il en réitérant sa volonté de rompre avec ce paradigme.
«Depuis 10 ans d’attaques terroristes, l’Union africaine n’a pas tenu un sommet sur le terrorisme.» Même s’il reconnaît «qu’il y a eu de petites réunions par-ci par-là, mais pas un sommet de chefs d’Etat pour dire que le terrorisme a quitté le Sud de l’Algérie, le Nord du Mali et qu’aujourd’hui, il est au Mozambique», assure l’ancien chef de la diplomatie sénégalaise. Pour lui, l’Afrique de l’Ouest traverse une crise sécuritaire sans précédent. «Le Nigeria a connu 40 mille victimes du terrorisme», informe-t-il, en se demandant si la vie des Africains intéresse les gens.
Dans son analyse, le député trouve aussi que les moyens humains ne sont pas réunis pour sortir l’Afrique de l’Ouest de cette situation. «Autre chose, il y a 4 millions de jeunes pour défendre l’espace Cedeao. Je donne toujours l’exemple de Cuba : 12 millions d’habitants pour 2 millions de soldats dont un million de réservistes, mais ce sont des soldats formés, prêts à prendre les armes pour défendre Cuba. Nous, en Afrique de l’Ouest, on est 400 millions, on est incapables de régler les problèmes du terrorisme. Les Etats-Unis, première puissance financière du monde, dirigent une coalition de 60 pays pour lutter contre le terrorisme», compare-t-il. Il faut noter que l’Armée africaine en attente est une réalité administrative, mais n’a pas de moyens pour se déployer. Problèmes de logistiques, de financements…
«Il nous faut une Armée africaine»
Que faire ? «Je pense qu’on doit arrêter de bloquer la mutualisation, la volonté de travailler ensemble et d’être solidaires. Mais chacun brandit sa souveraineté nationale. Les djihadistes viennent les attaquer et massacrent les populations, et nous continuons de dire que nous sommes souverains. L’Afrique de l’Ouest ne peut pas contrôler un territoire comme le Mali, avec plus d’1 million de km2, avec une Armée de 40 mille hommes. Il faut qu’on soit ensemble. Une Armée ouest-africaine peut aller au Mali», conseille le directeur de l’Institut panafricain de stratégie.
L'UNIVERS PAS TOUJOURS ROSE DES RÉCUPÉRATRICES
La vie décharge sur ces âmes besogneuses son lot de tracasseries. Mais les récupératrices ne lâchent rien. Dans un milieu réputé masculin, elles se font leur place en dépit des aléas
Les camions poubelles traversent la route menant au dépotoir en file indienne. Les entrées et sorties de la décharge sont filtrées et contrôlées. Après ce passage obligatoire, elles peuvent enfin avoir accès à Mbeubeuss. Cette décharge offre une image bien différente. Le contraste est saisissant. C’est tout un désordre organisé dans cet univers où le visiteur est tout de suite plongé dans un autre monde. Des tas de déchets de différents matériaux sont entassés de chaque côté. La décharge n’a rien à envier à une usine de tri. Les véhicules déchargent les détritus directement au niveau de la plateforme de l’émergence. Un, deux, et c’est la ruée vers l’or dur. Les récupérateurs fouillent et farfouillent pour trouver leur bonheur. Une véritable chasse aux trésors. La poussière ne semble point incommoder ces fouilleurs. Les visages masqués, des « moussors » (mouchoirs de tête) bien ajustés, il faut cligner deux fois des yeux pour reconnaitre les récupératrices. Malgré une forte canicule, elles n’hésitent pas à mettre la main à la pâte pour pouvoir vivre dignement. Ici, elles ramassent, trient et vendent pour quelques sous à la fin du mois. Le style vestimentaire est des plus précaires. Les couleurs sombres sont privilégiées. En jeans, t-shirts, casquettes et baskets, elles se fondent facilement dans la masse. L’apparence et l’esthétique sont reléguées au second plan. C’est le prix de la survie. Munies de petites pioches ou à mains nues, les récupératrices essaient de dénicher l’or dur.
Revenus précaires
Fatou Samb est debout un peu plus loin de ces tas de détritus où les récupératrices se ruent sans ménagement. Cette dernière est en retrait. Le masque bien ajusté, les mains tachées par la crasse, elle regarde quelques jeunes faire la besogne. En effet, la récupératrice a des ‘’employés’’ qui se chargent de la collecte à sa place. La peau ridée, le regard hagard, elle suit avec intérêt le travail. Un accident à l’œil gauche a contraint la femme de 63 ans à lever le pied. « Ce sont les risques du métier », dit-elle sans entrer dans les détails. Malgré cet incident, il n’est pas question de laisser tomber Mbeubeuss. Fatou Samb a passé une bonne partie de sa vie dans cette décharge. Mère Samb pour les intimes est devenue la doyenne de ce lieu où ses collègues lui vouent respect et considération. « Je fais partie des premières récupératrices », avoue-t-elle fièrement jetant un œil sur ses protégées.
La récupératrice est dans ce secteur depuis 33 ans. Elle connait la décharge sur le bout des doigts. Chaque jour, la sexagénaire vient récupérer tout ce qui est plastique. Après la pesée, elle revend cela à 15 FCfa le kilogramme « J’en donne une partie à mes garçons », explique-t-elle. Des revenus dérisoires, d’après cette maman de neuf enfants. « C’est difficile d’y trouver son compte. Je peine à subvenir à mes besoins », confie-t-elle.
« J’arrive à peine à subvenir à mes besoins », dit Mariama Gningue d’un ton laconique. La femme de 45 ans est dans la récupération depuis huit ans. Contrairement à Mère Samb, la quadragénaire mise sur les déchets alimentaires. Restes de riz, épluchures de légumes, elle les récupère, puis les met dans des sacs. Après cette étape, Mariama revend le sac à 1250 FCfa aux éleveurs de bœufs, d’ânes, de porcs. « Je peux gagner entre 2.000 FCfa et 4.000 FCfa », révèle cette mère de famille. Cependant cela ne suffit pas pour cette ancienne lingère. « Je suis divorcée et mère de six enfants. Ce n’est pas facile de m’occuper d’eux avec ces revenus », partage-t-elle avec une pointe d’amertume.
Sans gants ni masques
Le « moussor » suffit à peine pour cacher ce visage candide. Et pourtant les yeux ne trompent pas. Ils révèlent une certaine candeur à peine dissimulée. Le corps frêle, les mains poussiéreuses portent les stigmates du temps passé à fouiller et collecter les détritus. Aminata Guèye fait partie des jeunes récupératrices de Mbeubeuss. Agée de 22 ans, elle effectue sa besogne à l’aide de gants usés à côté de ses camarades. La tête basse, rompue à la tâche, la récupératrice ne rechigne pas devant l’effort. Elle finit par nous accorder un peu de temps. Dans le métier depuis 2010, c’est grâce à une amie que la jeune femme se lance dans la récupération de ferrailles. Après quelques réticences, elle accepte de travailler dans cet univers. « J’avais beaucoup d’appréhensions », révèle-t-elle. Mais Aminata Guèye s’adapte à ce travail. Dans la récupération depuis deux ans, elle a percé à coups de pioche. Chaque jour, la récupératrice commence à 9h pour finir à 18h. « Je gagne entre 6.000 FCfa et 10.000 FCfa », avoue-t-elle. La jeune fille révèle y trouver son compte. Cependant elle pointe du doigt des maux liés au manque de matériels et de tenues adaptés ainsi que d’une prise en charge médicale. Elle espère des lendemains roses bien loin de la décharge de Mbeubeuss.
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RETOUR SUR L'ÉDITION 2023 DE CINEFEMFEST
EXCLUSIF SENEPLUS - Le festival célébrant la portée féministe des films africains, a rendu hommage aux cinéastes Safi Faye et Khady Sylla sous le thème "Héritages", du 16 au 18 juin 2023 à Gorée
Le festival célébrant la portée féministe des films africains, a rendu hommage aux cinéastes Safi Faye et Khady Sylla sous le thème "Héritages", du 16 au 18 juin 2023 à Gorée.
LE SÉNÉGAL DE MACKY SALL EST ENDETTÉ JUSQU'AU COU
La décision de la République de ne pas se représenter à la présidentielle est largement commentée, y compris dans les milieux économiques. Quel bilan tirer de l’action de celui qui dirige le pays depuis 2012 ?
La décision de Macky Sall de ne pas se représenter à la présidentielle au Sénégal est largement commentée, y compris dans les milieux économiques. Quel bilan tirer de l’action de celui qui dirige le pays depuis 2012 ? Et quelles perspectives pour l’avenir dans le contexte international ? À l'issue du Forum « Invest in Sénégal », avis tranché et critique de Meissa Babou, professeur d’économie à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
RFI :Avec l’annonce du retrait de Macky Sall, est-ce qu’une nouvelle période s'ouvre pour l'économie sénégalaise?
Meissa Babou : Apparemment oui, parce qu’un régime politique, c'est forcément un programme. Entre la SCA (stratégie de croissance accélérée) du président Wade et le PSE (plan Sénégal émergent) du président Macky Sall, on comprend que les options ne sont pas les mêmes. Par conséquent, si demain on a une autre alternance, il faudra s'attendre à un changement de paradigme. De mon point de vue d’économiste, je pense qu’il faut changer beaucoup de choses. Quand on vit dans ce pays, on ne comprend pas comment on peut arriver à des difficultés et une pauvreté absolue, tellement il y a de l’argent, tellement on s'est endetté. Les orientations politiques sont l'apanage de chaque régime, je crois qu’il y aura forcément un changement de cap.
Pour le moment, Macky Sall prône plutôt la stabilité, en tout cas jusqu'à la fin de mon mandat.
Je crois que dans les mois qui nous séparent des élections, il n'a plus le temps de faire autre chose. Il a poursuivi les efforts sur le plan des infrastructures que le président Wade avait débutés. Bravo, mais quelque part, le Sénégalais lambda se demande si ça sert réellement l'économie parce qu'il souffre stoïquement. Il y a un chômage massif, des problèmes de survie, même chez nous. Macky Sall a déjà fait ce qu'il pouvait faire. Il y a des bons points, il y a des mauvais points.
Parmi les bons points à mettre à l'actif de Macky Sall et de ses gouvernements, il y a le développement d'infrastructures : un aéroport, des chemins de fer, des autoroutes, des ports, l'amélioration de la couverture en électricité. Ce sont quand même des progrès ?
Sur le plan des infrastructures, il y a des stades dernière génération, un train rapide, des bus rapides, le développement fulgurant de routes et de ponts. Je dis même souvent qu'il y a des autoroutes à péage à l'infini. Il a eu le courage de terminer l’aéroport qu’Abdoulaye Wade avait démarré. Sur ce plan-là, il y a de très bonnes choses. Mais on manque d’infrastructures dans l’éducation ! Dix années pour sortir une seule université de terre et avec des problèmes. En termes d’infrastructures dans le secteur de la santé, ça a été aussi extrêmement maigre. On pouvait réorienter certains investissements. Et il se pose un problème d'opportunité parce que des autoroutes à péage qui ne peuvent pas avoir plus de 1.000 voitures par jour, c’est un problème. Il y a ceux qui croient que c'est ce Sénégal-là qui est émergent, mais je crois que c'est très loin du vécu quotidien extrêmement difficile des Sénégalais.
Sur la politique sociale, vous ne reconnaissez pas des efforts, pour permettre par exemple davantage d'égalité entre les villes et les campagnes ?
Non, l'équité territoriale n'a pas été respectée. Je crois que l’on s'est beaucoup trop concentré sur Dakar. Sur le plan social, il faut saluer la CMU, la couverture maladie universelle, qui soigne les enfants de 0 à 5 ans. Ça, c'est très bien. Il y a une couverture aussi pour les handicapés. Mais si pour 1 million de handicapés, vous ne délivrez que 70.000 carnets, c'est trop peu. Ce que j'ai toujours combattu, c'est la bourse familiale. Parce que si vous donnez 25.000 francs CFA pour un trimestre, c’est très maigre. C'est du gaspillage parce que cette masse d'argent de 40 milliards que l’on distribue en miettes, ce n'est pas du social, c'est de la politique. Il y a souvent un manque de rationalité, un manque même de sérieux. Il y a quelques actions sociales à saluer, mais il y a des actions budgétivores, trop politiques.
OUSMANE MBAYE, DIRECTEUR GENERAL DE DANGOTE CEMENT SENEGAL
La « sénégalisation » du personnel de la cimenterie Dangote prend définitivement forme. Directeur général par intérim depuis avril 2022, Ousmane Mbaye a été confirmé à son poste par le Président-directeur général du conglomérat africain lui-même.
La « sénégalisation » du personnel de la cimenterie Dangote prend définitivement forme. Directeur général par intérim depuis avril 2022, Ousmane Mbaye a été confirmé à son poste par le Président-directeur général du conglomérat africain lui-même. Aliko Dangote a profité de sa visite à Dakar, mercredi 5 juillet, pour présenter son Directeur général au Président Macky Sall, informe un communiqué.
« Le Président Macky Sall a ainsi salué à sa juste valeur la promotion d’un jeune sénégalais à la tête de la filiale sénégalaise du groupe cimentier nigérian présent dans une dizaine de pays du continent. De même, il a vivement félicité Aliko Dangote pour la construction, en terre africaine, de l’une des plus grandes raffineries au monde et pour ses efforts considérables de création d’emplois sur le continent, en l’occurrence au Sénégal », lit-on dans le document.
Selon toujours la même source, le patron du Groupe Dangote a, de son côté, mis à profit son tête-à-tête avec le Chef de l’État pour explorer de nouvelles opportunités d’investissements au Sénégal.
La confirmation d’Ousmane Mbaye à la tête de Dangote Cement Sénégal est emblématique à plus d’un titre. Elle traduit d’abord le pari du Groupe sur la jeunesse puisque M. Mbaye, quadragénaire, sera épaulé par une équipe managériale dont la moyenne d’âge tourne autour de la quarantaine. Ensuite, elle vient parachever la politique de « sénégalisation » du personnel de l’entreprise constitué, aujourd’hui, de plus de 99 % de nationaux. Enfin, cette décision est un sacre de la compétence locale, car Ousmane Mbaye, un pur produit de l’école sénégalaise, y a fait toutes ses armes.
INTERCONNEXION DU RESEAU ELECTRIQUE DE LA CEDEAO, 12 PAYS DONT LE SENEGAL CONCERNES
Dans le cadre du Programme d’interconnexion des réseaux de l’EEEOA (Système d’Echanges d’Energie Electrique Ouest Africain), des essais de synchronisation permanente des zones 2 et 3 seront effectués ce samedi 8 juillet 2023, informe la Sénélec
Dans le cadre du Programme d’interconnexion des réseaux de l’EEEOA (Système d’Echanges d’Energie Electrique Ouest Africain), des essais de synchronisation permanente des zones 2 et 3 seront effectués ce samedi 8 juillet 2023, informe la Cellule Communication de la Senelec.
« Les pays concernés par ces essais sont le Togo, le Bénin, le Ghana, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Libéria, la Sierra Léone, la Guinée, le Mali, le Sénégal, la Gambie et la Mauritanie. L’objectif de ce projet est d’assurer un approvisionnement en énergie électrique régulier, fiable et à un coût compétitif au bénéfice des populations des États membres », lit-on dans un communiqué.
Comme lors des essais réussis du 22 octobre 2022 et du 11 mars 2023, le plan de défense en vigueur sera mis à contribution pour limiter d’éventuels désagréments.
LE THEATRE UN TRAIT D'UNION
Le théâtre doit être un produit de promotion du ‘’vivre ensemble’’, estime le président de l’Association des artistes comédiens du théâtre sénégalais (ARCOTS), Pape Faye, considérant que sans le ‘’vivre ensemble’’, le théâtre n’existe pas’’,
Kaolack, 8 juil (APS) – Le théâtre doit être un produit de promotion du ‘’vivre ensemble’’, estime le président de l’Association des artistes comédiens du théâtre sénégalais (ARCOTS), Pape Faye, considérant que sans le ‘’vivre ensemble’’, le théâtre n’existe pas’’,
‘’Le théâtre doit être un produit, un moyen de promouvoir le vivre ensemble, le vivre ensemble sans lequel on ne joue pas. Il faut qu’il y ait des partenaires de scène, même si c’est du +One man Show+, parce qu’on communique avec le public, donc dans le sens du vivre ensemble’’, a-t-il théorisé.
Pape Faye s’exprimait samedi lors d’un colloque sur le thème ‘’Eduquer à la paix et à la citoyenneté’’, organisé dans le cadre de la douzième édition du Festival international du théâtre et du rire, qui se tient les 7, 8 et 9 juillet dans la capitale du Saloum, à l’initiative de l’ARCOTS et sous l’égide du ministère de la Culture et du Patrimoine historique.
Le thème a été introduit par l’enseignant-chercheur en sociologie, Professeur Djiby Diakhaté.
Aujourd’hui, avec les troubles, les casses et autres cas de violence qui ont été enregistrés ces derniers temps au Sénégal, le climat socio-politique étant chaud, les artistes-comédiens ont estimé qu’il leur fallait aller vers l’apaisement de la tension sociale.
‘’C’est pourquoi nous avons demandé aux artistes de tenir des ateliers, de se documenter et d’aller auprès des acteurs pour mieux s’imprégner de la situation que nous vivons pour donner une leçon de vie, de démocratie et de vivre ensemble à toutes les populations, notamment les jeunes’’, a-t-il indiqué.
Ce festival, dont le thème générique est ‘’Paix et citoyenneté’’, après avoir connu une pause de cinq ans, a enregistré la participation d’artistes-comédiens membres des différentes structures de l’ARCOTS éparpillées à travers les quatorze régions du Sénégal et celle d’autres artistes-comédiens issus de différentes associations.
‘’A travers ce festival, nous avons voulu rassembler la famille théâtrale comme par le passé, parler le même langage, avoir le même objectif pour mieux développer notre art et pousser le ministère de la Culture et du Patrimoine historique à nous accompagner et accompagner notre plan stratégique de développement du théâtre’’, a expliqué Pape Faye.
Le président de l’ARCOTS relève que les artistes-comédiens constituent une cible ‘’très suivie’’ sur les médias, particulièrement les télévisions.
‘’Il n’y a pas une seule télévision du Sénégal qui ne diffuse pas des séries. Et nous sommes sûrs : le monde audiovisuel, du cinéma et autres, pour ne pas dire simplement du théâtre constitue ce qu’on pourrait appeler l’œil du continent. Le comédien du petit écran est le premier éducateur de la société, faisant violence sur lui-même, sans rien attendre en retour, donne des leçons et trace la voie à suivre. C’est ce que nous voulons faire’’, a fait valoir Faye.
Le colloque s’est tenu en présence de la directrice des arts, Khoudia Diagne, de la directrice du Centre culturel régional de Kaolack, Aby Faye, de l’ancien délégué général adjoint de la Francophonie, Professeur Pape Massène Sène, du directeur général de la Compagnie nationale du théâtre Daniel Sorano, Ousmane Barro Dione.