Jean-Pierre Corréa est une voix radiophonique unique, mais aussi une plume corrosive. Ses analyses fines sur la vie politique, sociale et culturelle du Sénégal font références. Sa revue de presse était une référence journalistique au début de la RFM. Son credo : le respect de ses lecteurs et auditeurs et ne jamais insulter leurs intelligences. Son choix editorial : toujours préférer être le dernier à dire la vérité...Plutôt que le premier à dire une connerie...et décider lorsque l'on vous montre l'évidence…de regarder ailleurs.
COUPE DE LA CONFEDERATION, LA CAF SUPPRIME LE DEUXIEME TOUR PRELIMINAIRE ADDITIONNEL
Le Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) a approuvé l’annulation du deuxième tour préliminaire additionnel de la Coupe de la Confédération de la CAF.
Dakar, 8 juil (APS) – Le Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) a approuvé l’annulation du deuxième tour préliminaire additionnel de la Coupe de la Confédération de la CAF.
La CAF a annoncé cette décision au terme de la réunion de son comité exécutif tenue dans les locaux du nouveau siège de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), à Rabat, précise un communiqué reçu à l’APS.
Selon la même source, cette suppression « signifie que les seize clubs vainqueurs du deuxième tour préliminaire se qualifieront directement pour la phase de groupe de la Ligue des Champions de la CAF et de la Coupe de la Confédération pour la saison 2023-2024. »
La Coupe de la Confédération de la CAF a débuté en 2004. Elle rassemble les vainqueurs des coupes nationales des associations membres de la CAF.
Elle est née de la fusion entre la Coupe des vainqueurs de coupe d’Afrique, créée en 1975, et la Coupe de la CAF, lancée en 1992.
Dans le processus de qualification, la CAF autorise aux douze associations membres les mieux classées à introduire deux clubs : le vainqueur de la coupe nationale et la troisième équipe au classement final de la ligue.
La phase préliminaire de la compétition comprend un premier et un deuxième tour ainsi qu’un deuxième tour préliminaire additionnel.
Ce dernier tour est organisé en matchs de barrage entre les seize perdants du deuxième tour préliminaire de la Ligue des champions de la CAF et les seize vainqueurs du deuxième tour préliminaire de la Coupe de la Confédération de la CAF pour une place en phase de groupes. La phase de groupes compte seize clubs.
La dernière édition de la Coupe de la Confédération a été remportée par le club algérien de l’Union sportive de la Médina d’Alger.
CAN U23, GRANDE FINALE MAROC-EGYPTE
La finale de la Coupe d’Afrique des nations des moins de 23 ans opposera, samedi, au stade Prince Moulay Abdellah de Rabat, le Maroc et l’Egypte, deux équipes motivées et aux parcours remarquables pour une rencontre considérée comme historique.
Dakar, 7 juil (APS) – La finale de la Coupe d’Afrique des nations des moins de 23 ans opposera, samedi, au stade Prince Moulay Abdellah de Rabat, le Maroc et l’Egypte, deux équipes motivées et aux parcours remarquables pour une rencontre considérée comme historique.
En quête d’un premier sacre continental dans la catégorie, le Maroc est sorti premier de la poule A avec trois victoires (neuf points). Les Lions de l’Atlas ont inscrit 11 buts et en ont encaissé cinq. Ils ont éliminé le Mali en demi-finale aux tirs au but, 4-3, après un match nul, 2-2.
« Ce match contre l’Egypte est l’occasion d’écrire l’histoire. A travers cette finale, nous voulons aussi démontrer que l’avenir du football marocain est prometteur », a déclaré l’entraîneur des Lions de l’Atlas, Issame Charai, lors de la conférence de presse d’avant-match, vendredi.
Il a indiqué que son équipe s’attend à jouer un match difficile contre des Egyptiens qui n’ont pas encore encaissé de but dans ce tournoi. ‘’La victoire ne viendra pas facilement, mais mon équipe est parfaitement préparée pour relever le défi, car rien ne nous sera remis sur un plateau d’argent’’, a-t-il dit.
Il a insisté sur la nécessité pour ses joueurs ‘’de rester calmes et concentrés’’. « Nous ne pouvons nous permettre aucune erreur. Nos joueurs doivent garder leur sang-froid et avoir confiance en leurs capacités », a-t-il souligné.
Les Pharaons déterminés à conserver leur titre
Tenants du titre, les Pharaons d’Egypte ‘’sont motivés à conserver leur titre’’, assure leur entraîneur Mario Rogerio Micale.
Auteure d’un bon parcours, l’Egypte est la seule équipe à n’avoir pas encaissé de but depuis le début du tournoi. Elle a inscrit quatre buts en quatre matchs. L’Egypte est sortie première de la poule B avec sept points.
Selon M. Micale, médaillé d’or olympique avec le Brésil en 2016, ’’ ces types de matchs envoient des frissons dans le dos. L’entraîneur n’a pas besoin de faire de longs discours car notre motivation est déjà au plus haut’’.
‘’Même si le stade sera contre nous, c’est dans ces situations complexes que se forgent les victoires les plus glorieuses. Il est important de gérer les émotions et de rester concentrés face à une atmosphère électrisante’’, a déclaré l’entraîneur de l’Egypte depuis août 2022.
Toutefois, il a reconnu que les Lions de l’Atlas ‘’possèdent des attaquants redoutables qui sont mortels devant le but’’. ‘’Je crois sincèrement que nous serons confrontés à une approche tactique que nous n’avons pas encore rencontrée dans ce tournoi », a-t-il prévenu.
Les deux équipes sont qualifiées pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Elles seront rejointes par le vainqueur du match de la troisième place entre le Mali et la Guinée.
L’ENTRETIEN DU PRESIDENT SALL AU MONDE A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE SAMEDI
Les livraisons de ce samedi 8 juillet 2023 décryptent L’entretien accordé au journal français Le Monde par le président de la République, Macky Sall
Dakar, 8 juil (APS) – L’entretien accordé au journal français Le Monde par le président de la République, Macky Sall, est le sujet le plus en vue dans les quotidiens dakarois de ce samedi, qui continuent également de surfer sur les suites de l’annonce, par ce dernier, de sa décision de ne pas se présenter à la prochaine présidentielle.
‘’Macky sans détour’’, titre en une Enquête qui publie in extenso l’interview du chef de l’Etat. Le journal met en exergue certaines de ses déclarations fortes. ‘’Je ne pouvais pas dire plus tôt que je ne me représenterais pas. Sinon, le pays aurait cessé de travailler’’, affirme-t-il par exemple. Dans un autre passage de l’entretien, il déclare : ‘’Mais même si le Sénégal peut être secoué, comme tous les pays, il résistera pour continuer sa marche.’’
L’Observateur s’est fait également l’écho de cet entretien du chef de l’Etat au Monde. Le quotidien du Groupe Futurs Médias indique que le président Sall a notamment expliqué que ‘’la seule raison pour laquelle’’ il aurait pu se présenter à la prochaine présidentielle, ‘’c’est si le pays avait été confronté à une menace sérieuse pour sa stabilité’’. ‘’Mais cette menace n’est pas arrivée’’, rassure-t-il.
Et selon WalfQuotidien, il a profité de cette tribune offerte par Le Monde pour porter la réplique à Ousmane Sonko, ‘’son farouche opposant qui a déclaré, dans un entretien avec France 24, qu’il n’y aura pas d’élection en février 2024 sans sa participation’’.
‘’En 2019 aussi, on disait que si certains candidats ne participaient pas à l’élection, ce serait le chaos. Pourtant, tout s’est bien passé. L’élection se tiendra et le peuple choisira son président. Rien ni personne ne pourra remettre en cause le processus électoral’’, prévient-il.
Le journal ajoute qu’au sujet de la condamnation à deux ans de prison d’Ousmane Sonko, il a averti que ‘’si quelqu’un doit être arrêté, il doit l’être’’.
De son côté, Le Quotidien relève qu’il ‘’s’est exprimé sur la visite de Marine Le Pen (…)’’ au Sénégal. Selon ce journal, ‘’si le fait d’avoir reçu pour la première fois la patronne de l’Extrême-droite française n’a pas déteint + sur les bonnes relations entre le Sénégal et la France, le Président Macky Sall a pour autant déploré’’ la délégation de l’Elysée en mars (…) à Dakar pour rencontrer son principal opposant, Ousmane Sonko’’.
Le quotidien du Groupe Avenir Communication s’intéresse au choix du candidat de la coalition de la mouvance présidentielle, Benno Bokk Yaakaar (BBy), à la prochaine présidentielle. ‘’Il n’y aura pas de primaires. Le candidat de Benno bokk yakaar (Bby) ne sera pas choisi sous le prisme affectif’’, précise d’emblée le journal en présentant, ‘’de manière laconique, le profil de la personne qui va remplacer Macky Sall au sein de la coalition de la majorité’’.
Le Quotidien note que le président sortant a ‘’ouvert la porte à toute personne désireuse de se présenter comme candidat de Bby’’. ‘’Naturellement, les postulations farfelues vont faire floraison’’, prédit-il.
Dans Bés bi le jour, le président Sall dresse le profil du candidat de Benno. ‘’Il doit être un homme de dialogue’’ et capable de ‘’maintenir la coalition unie’’, précise-t-il lors de son entretien avec le quotidien français.
WalfQuotidien considère que le président Macky Sall est le ‘’seul maître à bord’’ pour cette désignation du candidat de Benno. Relevant qu’il n’y a ‘’aucune voix dissonante’’, le journal relève qu’il a ‘’le feu vert de la coalition Benno Bokk Yakaar pour choisir le futur candidat à la présidentielle de 2024’’.
Dans le Soleil, l’ancien député Aymérou Gninngue s’est voulu rassurant en indiquant que le président Macky Sall va conduire Benno vers ‘’une candidature de consensus’’.
L’As révèle à ce propos que les ingénieurs agronomes Harouna Dia et Aly Ngouille Ndiaye ‘’sont en train de travailler pour former un ticket et porter les couleurs de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) à la prochaine élection présidentielle’’. Il indique sur la base de ses sources, que ‘’les deux hommes ont une convergence de vues réelle’’.
Le quotidien Les Echos informe que les avocats d’Ousmane Sonko ont déposé leur requête auprès de la Cour suprême après la condamnation de ce dernier pour diffamation sur le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang.
En économie, le Soleil dresse les retombées du Forum Invest Sénégal, évoquant notamment un ‘’accord de près de 160 milliards de FCfa pour valoriser 220 hectares dans la zone économique spéciale de Diass’’ et d’autres accords ‘’d’un montant de 890 milliards FCfa avec le Conseil mondial des investissements et des affaires pour l’Afrique (Cmia) au profit des Collectivités territoriales’’.
MACKY NATURALISE CIERRA JANAY DILLARD
Ça y est ! Le président de la République, Macky Sall a exaucé le vœu du sélectionneur national Moustapha Gaye pour la naturalisation de l’Américaine Cierra Janay Dillard, en perspective de l’Afrobasket féminin prévue à Kigali.
Ça y est ! Le président de la République, Macky Sall a exaucé le vœu du sélectionneur national Moustapha Gaye pour la naturalisation de l’Américaine Cierra Janay Dillard, en perspective de l’Afrobasket féminin prévue à Kigali.
La Fédération Sénégalaise de Basket Ball a informé dans un communiqué parvenu à notre Rédaction hier, vendredi 7 juillet que, «par Décret n° 2023-1297 du 7 Juillet 2023, le Président de la République, Son Excellence, Monsieur Macky Sall a accordé la nationalité sénégalaise à Mlle Cierra Janay Dillard». «Cette naturalisation lui permet désormais de jouer pour le compte de l’équipe nationale féminine de basketball», précise l’instance fédérale.
A noter que Cierra Janay Dillard est en concurrence avec la Franco-sénégalaise, Léna Timéra. La réglementation de la Fiba ne considérant pas cette dernière comme une sénégalaise mais plutôt comme un binationale. Or, chaque sélection n’a droit qu’à une seule binationale.
«LE SENEGAL PEUT ETRE SECOUE, MAIS IL RESISTERA»
Après avoir entretenu le suspense pendant des mois, le président sénégalais a annoncé qu’il ne serait pas candidat à l’élection présidentielle de février 2024. Dans un entretien exclusif au « Monde », il s’explique sur son choix. Morceaux choisis.
Après avoir entretenu le suspense pendant des mois, le président sénégalais a annoncé qu’il ne serait pas candidat à l’élection présidentielle de février 2024. Dans un entretien exclusif au « Monde », il s’explique sur son choix. Morceaux choisis.
Qu’est-ce qui vous a décidé à renoncer à un troisième mandat ?
Je n’ai subi aucune pression. Dès 2018, j’avais écrit dans un ouvrage, Le Sénégal au cœur (Le Cherche Midi, 2019), que je briguais mon dernier mandat. Mais dès ma victoire, il y a cinq ans, certains se sont empressés de lancer des campagnes mensongères autour d’un prétendu troisième mandat. J’ai par ailleurs reçu de nombreux soutiens d’élus qui m’ont supplié de sauter le pas. Dimanche 2 juillet, 512 élus m’ont remis une pétition allant dans ce sens. Que certains s’agitent sur ce sujet ne m’a pas dérangé, c’est la démocratie. Mais cela a fait courir la rumeur.
Pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant de clarifier votre décision ? Le flou que vous avez entretenu n’a-t-il pas contribué à la crispation politique, ces derniers mois ?
Je ne pouvais pas dire plus tôt que je ne me représenterais pas. Sinon, le pays aurait cessé de travailler. Les tensions politiques de ces derniers temps n’ont rien à voir avec la question du troisième mandat. Le fond du problème, c’est une affaire judiciaire qui a débuté en mars 2021 avec l’arrestation d’un opposant [Ousmane Sonko était poursuivi pour viols contre une employée d’un salon de massage et a été condamné en juin à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse »]. Il a appelé les gens à descendre dans la rue pour protester contre la justice et il y a eu des morts. En juin, lors de son procès, les mêmes appels à l’insurrection ont été lancés avec les mêmes conséquences.
Vous n’avez jamais été tenté par un troisième mandat ?
Non. La seule raison pour laquelle j’aurais pu me représenter, c’est si le pays avait été confronté à une menace sérieuse pour sa stabilité. Mais cette menace n’est pas arrivée.
Après la condamnation d’Ousmane Sonko, les affrontements entre manifestants et forces de défense ont fait au moins 23 morts, selon Amnesty International. Le ministre de l’intérieur a évoqué la présence de « forces occultes » sur le sol sénégalais. Quelles sont-elles ?
Une enquête est en cours, mais nous savons qu’il y a eu des complices qui ont tenté de déstabiliser le Sénégal. Parfois à l’étranger. En France, [le parti] La France insoumise a soutenu ces violences. C’est une ingérence inadmissible.
Amnesty International a dénoncé un « usage disproportionné » de la force lors de la répression des manifestations de juin. N’y a-t-il pas un problème avec le maintien de l’ordre au Sénégal ?
Je ne le pense pas. Quand des personnes attaquent des brigades pour prendre des armes, est-ce une manifestation démocratique ? Pourquoi détruire des mairies, des prisons, des tribunaux ? Quand des manifestants incendient des maisons, Amnesty International condamne-t-elle ces actes ? Quand on appelle la jeunesse à mourir, à se sacrifier, où est cette organisation ?
Les forces de défense seront-elles sanctionnées si ces enquêtes les mettent en cause ?
Attendons que l’enquête établisse les responsabilités. Il y a une telle insistance pour désigner des coupables !
Une demande d’enquête pour « crimes contre l’humanité » a été soumise à la Cour pénale internationale (CPI) contre vous et d’autres responsables sénégalais par Juan Branco, l’avocat français d’Ousmane Sonko. Que répondez-vous à ces accusations?
C’est ridicule. Le Sénégal est le premier Etat au monde à avoir ratifié les statuts de la CPI. Nous n’accepterons pas d’entrer dans ce jeu de diversion.
KHALIFA SALL EN MODE SURVIE
Leader à forte popularité au sein de l’opposition sénégalaise, Khalifa Ababacar Sall, qui cherche une participation à la présidentielle prochaine, est un homme politique chevronné qui a occupé plusieurs postes sous le régime socialiste.
Alors que sa participation à la présidentielle de février 2024 reste suspendue au vote de l’Assemblée Nationale, appelée dans quelques jours à amender les réformes introduites sur le Code électoral, validées par le dialogue politique et par le président de la République Macky Sall, Khalifa Ababacar Sall, ancien responsable socialiste, maire de la capitale pendant plusieurs années, joue sa survie politique. Ecartée du jeu électoral depuis la perte de son éligibilité, suite à l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, l’ancien premier édile de la capitale est parti pour jouer son va-tout dans la quête du strapontin présidentiel, un objectif qui a toujours été au centre de ses préoccupations.
Leader à forte popularité au sein de l’opposition sénégalaise, Khalifa Ababacar Sall, qui cherche une participation à la présidentielle prochaine, est un homme politique chevronné qui a occupé plusieurs postes sous le régime socialiste. Plusieurs fois ministre et député à l’Assemblée Nationale, l’ancien maire socialiste de Dakar a toujours joué les premiers rôles au sien de sa formation politique, le Parti socialiste (Ps), avant sa rupture avec les siens.
A cause de problèmes internes, il se démarque des « Verts de Colobane » et crée le mouvement « Taxawu Dakar». Khalifa Sall participe aux élections locales de 2014 avec ce mouvement et acte sa réélection à la mairie de Dakar après un premier magistère (2009-2014). La liste de Khalifa Sall remportera à ces joutes 15 des 19 communes de la capitale. Khalifa Ababacar Sall avait pourtant en face de lui de grosses pointures de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby), la majorité présidentielle, dont Aminata Touré à l’époque Premier ministre du Sénégal. Il faut dire déjà qu’en 2009, il avait remporté la bataille face à la liste du Parti démocratique sénégalais (Pds) dirigée à ce temps-là par Pape Diop, maire sortant de Dakar.
Avec Taxawu Dakar qui deviendra par la suite Taxawu Sénégal, Khalifa Ababacar Sall poursuit son ascension politique et est élu député aux élections législatives de 2017. En même temps ses projets pour la ville de Dakar se multiplient. La rénovation du marché Sandaga et l’aménagement de la place de l’indépendance créent une discorde entre la ville de Dakar et les autorités étatiques. Peu de temps après, il fait face à l’affaire dite de la caisse d’avance. La machine judiciaire s’emballe. Dans la nuit du 7 au 8 mars 2017, Khalifa Sall est placé en détention avec cinq de ses collaborateurs pour détournement de fonds publics. Auparavant, le 3 mars 2017, Serigne Bassirou Gueye alors Procureur de la République annonçait qu’une information judiciaire allait être ouverte contre Khalifa Sall. La cause est un rapport de l'Inspection générale d’État (IGE) qui fait état d'un détournement d'un montant d'1,83 milliard de francs CFA qui auraient été « pris des caisses » de la ville de Dakar « sans justification ». La descente aux enfers s’emballe alors pour le maire de Dakar. Son immunité parlementaire levée en octobre 2017, il est jugé et condamné à cinq ans de prison ferme, ce qui lui prive de ses droits civiques. Le 29 septembre 2019, Khalifa Sall sort de prison après une grâce présidentielle. Après cette épreuve, Khalifa Sall qui a été destitué à la mairie de Dakar, tente tant bien que mal de se maintenir dans la sphère politique.
Silencieux au début, après son élargissement de prison, il s’est timidement remis de son hibernation peu de temps avant d’intégrer la coalition de l’opposition Yewwi Askan wi. Une coalition dans laquelle il redore son blason aux côtés de Pastef d’Ousmane Sonko et le Pur sous label Serigne Moustapha Sy, en gagnant avec ses alliés les principales villes du Sénégal lors des dernières élections locales et en échouant de justesse à imposer la cohabitation à l’Assemblée nationale. La décision de Khalifa Sall de participer au dialogue national lancé par le président de la République, contrairement aux autres leaders de l’opposition réunie au sein de Yewwi Askan wi, semble l’écarter de ses pairs. Toutefois, l’ancien maire de la capitale, à l’ouverture de ce dialogue, a dit assumer son choix. Question de réalisme politique face à l’épée de Damoclès suspendue au-dessus don éligibilité et de sa participation au scrutin présidentiel de février. Les conclusions du Dialogue national et l’engagement du chef de l’Etat à concrétiser ces dernières au niveau de l’hémicycle semblent aujourd’hui conforter l’ancien maire de Dakar.
Conséquence : à quelques mois de la présidentielle, Khalifa Sall, si sa candidature est reçue, est assuré de pouvoir aller à la conquête du suffrage des Sénégalais. Question à mille balles : le leader de Taxawu Sénégal garde-t-il toujours sa popularité d’antan ? Cette présidentielle en sera une grande mesure s’il participe aux joutes. Il faut cependant dire que la tâche ne sera pas aisée si l’on considère la popularité grandissante de Pastef(Les Patriotes et le souhait de l’Alliance pour la République (Apr) et ses alliés à se maintenir au pouvoir malgré le départ annoncé de son chef, le président de la République, Macky Sall.