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9 juin 2025
UNE CHAPE DE PLOMB SUR LES SELECTIONS AFRICAINES
Le sélectionneur Moustapha Gaye n'aura d'autre choix que de se conformer à la restriction de la FIBA et d'intégrer seulement une joueuse binationale dans son équipe
Entre la joueuse Américaine Ciera Dillard en voie de naturalisation et la «binationale» Lena Timéra, l’équipe nationale du Sénégal devra faire le choix en sélectionnant une des deux joueuses en direction de l’Afrobasket qui se jouera du 29 juillet au 6 août prochain à Kigali. Le sélectionneur Moustapha Gaye n’aura aucun alternative que de se plier à la restriction de la Fiba et intégrer qu’ une seule joueuse binationale dans son équipe selon les restrictions que lui impose la FIBA. Ce point de règlement de la FIBA longtemps décriée par nombre d’acteurs du basketball, continue d’entraver les sélections africaines. Auteur de travaux sur la question des joueurs binationaux, l’expert en management du Sport Thierno Mandiaye Ndiaye, épingle cette partie du règlement et estime qu’il est à l’origine de cette injustice qui brise le rêve, de tous ces joueurs, de jouer et valoriser leur équipe nationale d’origine.
Si les disciplines comme le football, le rugby donnent l'opportunité aux joueurs de choisir le maillot national et de jouer dans la sélection de son pays d'origine sans certaines restrictions, le basketball reste encore à la traine. Le monde du ballon orange n’ a pas encore levé cette chape de plomb qui plane encore sur les sélections nationales. La question constitue une véritable entrave pour les équipes africaines qui ne peuvent utiliser qu’un joueur naturalisé.
Comme par le passé, la sélection du Sénégal sera confrontée à un problème de choix. La sélectionneur national Moustapha ne pourra pas compter que sur le renfort d’une seule joueuse binationale à l’Afrobasket. Cela veut dire qu’aujourd’hui entre l’Américaine Ciera Dillard et la Senegalo-française, Léna Timéra, le Sénégal ne pourra en utiliser qu’une seule pour la campagne de Kigali.
Malgré un vivier important de joueurs disséminés dans le monde et de joueurs désireux de joueurs avec leur pays d’origine, la marge de manœuvre des sélectionneurs nationaux est réduit de manière drastique. Ce point de règlement Fiba limite le nombre à un représentant par pays. Un binational qui veut revenir jouer dans son pays d’origine est considéré par comme un naturalisé. Une équipe nationale participant à une Compétition de la FIBA ne peut en effet aligner qu'un (1) seul joueur ayant acquis la nationalité légale de ce pays par naturalisation ou par tout autre moyen, après avoir atteint l’âge de seize (16) ans. Autrement dit, un joueur né de père et de mère sénégalais reste selon le règlement comme un étranger parce que il est né à l’étranger ou qu’il n’a pas eu son passeport sénégalais avant l’âge de 16 ans. Le Sénégal a eu à l’appliquer avec ses dernières sélections.
Le cas typique est celui du meneur Lamine Samba. Joueur né en France de père, mère et grands-parents d’origine sénégalaise. Sénégalais à sa naissance (droit de nationalité, droit de sang, père, mère grandsparents sénégalais) le meneur sénégalais à double nationalité France/Sénégal a disputé des rencontres en compétition officielle FIBA avec l’équipe de France jeune. A cause de la réglementation FIBA, il a intégré l’équipe nationale A du Sénégal comme joueur naturalisé sénégalais il a joué en jeune avec l’équipe de France. Le Sénégal a pu également pu bénéficier d’autres basketteurs comme Clevin Hannah. De nationalité américaine, ce meneur a été naturalisé par décret présidentiel et a pu obtenu la double nationalité. Sa présence chez les Lions s’était, on le rappelle, fait au détriment d’autres joueurs binationaux.
A côté de ces cas typique du joueur naturalisé, il faut également noter le cas d’autre joueurs comme Moussa Camara et Sangoné Niang nés en France de père, mère et grands-parents d’origine sénégalaise. Ces joueurs sénégalais à leur naissance n’ont ainsi jamais disputé de rencontres en compétition officielle FIBA avec l’équipe France aussi bien en jeune et équipe nationale A. Même avec la double nationalité Franco-sénégalais, ils se retrouvent bloqué du fait qu’ils n’ont pas simplement fait leur passeport avant 16 ans et deviennent, en application des réglementations FIBA, automatiquement des joueurs naturalisés. Cette réglementation de la Fiba constitue donc un véritable vrai casse-tête pour les sélections.
Dans les travaux effectués sur l’éligibilité et le statut national du joueur et le statut national du joueur et des règlements internes de la FIBA, l’ancien basketteur et expert en gestion des organisations sportives, Thierno Mandiaye Ndiaye a attiré l’attention sur ce qu’il qualifie de discrimination subite par les joueurs, de basket-ball ayant une double nationalité à leur naissance et souhaitant choisir une Équipe nationale. Le spécialiste en management du sport, estime que cette disposition du règlement de la FIBA est à l’origine de cette injustice qui brise le rêve, de tous ces joueurs binationaux, de jouer et valoriser leur équipe nationale d’origine et d’un autre point de vue empiète sur le droit de choisir l’équipe nationale de son choix à tout âge.
En effet pour ne pas être sous le coup de la restriction, il faut ne pas avoir jouer en jeune et il faut avoir le passeport du pays choisi avant l’âge de 16 ans. « Dans le principe de protection des fédérations nationales et dans l'objectif de contribuer au développement du basket-ball dans tous les pays. Mon souhait serait que la FIBA fasse évoluer le principe de naturalisation. L'idée sera d'éviter la naturalisation juste pour des objectifs de résultats sportifs pour une compétition. », dénonce-t-il. « Exemple : 11 joueuses naturalisés lors de l'Eurobasket féminin 2015 ou bien l'Espagne qui recrute beaucoup de jeunes talents africains afin de contribuer au développement du basket-ball Espagnol et dénué l'Afrique de ses jeunes joueurs en devenir qui auraient fait les beaux jours de leur sélection nationale », préconise-t-il. Cette volonté de faire changer la réglementation en s’alignant sur le football et les autres sports est partagée par nombre d’acteur du Sports.
Dans une récente sortie dans la presse, Mathieu Faye, alors Membre de Fiba-Afrique, vice-président de la Commission de développement de l’instance continentale et membre de la Commission mondiale des joueurs, avait poser le débat. « Il faudrait effectivement qu’il y ait un débat là-dessus. Il faudrait que les Fédérations africaines s’accaparent de la question. Il ne faudrait pas que certains disent qu’ils ne sont pas concernés. Il faut réfléchir dans la globalité, dans l’intérêt d’ensemble du basket africain, quelles que soient la nationalité et l’origine de ces joueurs. A un moment donné, le problème a été posé au niveau de la Fiba-Afrique et on avait demandé aux présidents de Fédération de poser le problème sur la table.
De fil en aiguille, ils ont essayé de trouver un semblant de solution », soulignait-il. Il rejoint le point de vue de Me Babacar Ndiaye président de la Fédération sénégalaise de basket et Mahama Coulibaly président de la Fédération Ivoirienne de Basketball qui ont tous plaidé auprès de la FIBA pour la levée des restrictions afin de favoriser le changement de nationalité sportive des joueurs africains qui évoluent dans les différents championnats dans le monde et qui désirent défendre les couleurs de nations d’origine.
«LES PREALABLES DE TOUT INVESTISSEMENT DEMEURENT LA PAIX, LA SECURITE, LA STABILITE ET L’ETAT DE DROIT»
Telle est la conviction du Président de la République du Sénégal, Macky Sall, qui l’a soutenue avec assurance hier, jeudi 6 juillet, dans son discours d’ouverture du 1er forum international des investissements du Sénégal qui va durer trois jours
«Le premier investissement sûr et sécurisé, c’est sans doute la paix, la sécurité, la stabilité et l’Etat de droit ». Telle est la conviction du Président de la République du Sénégal, Macky Sall, qui l’a soutenue avec assurance hier, jeudi 6 juillet, dans son discours d’ouverture du 1er forum international des investissements du Sénégal qui va durer trois jours.
L e Chef de l’Etat Macky Sall s’attache aux préalables de tout investissement sûr et sécurisé. En effet, ouvrant hier, jeudi 6 juillet les travaux du 1er forum international des investissements au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) à Diamniadio, le Président de la République Macky Sall a beaucoup insisté sur les préalables de tout investissement sûr et sécurisé, sans lesquels, point de développement socioéconomique. « Le premier investissement sûr et sécurisé, c’est sans doute la paix, la sécurité, la stabilité et l’Etat de droit », a dit le président Sall devant le représentant de l’invité d’honneur et vice-président de la République de Côte d’Ivoire, Tiémoko Meyliet Koné par ailleurs ancien gouverneur de la Banque centrale des Etat de l’Afrique de l’Ouest (Bceao).
Face à des partenaires diplomatiques, des membres du gouvernement, des représentants des partenaires techniques et financiers, des financiers, des hommes d’affaires, des privés, le Président Sall s’est dit convaincu que partout dans le monde, sans ces préalables, « il ne peut y avoir de commerce encore moins d’investissements durables ».
Pour sans convaincre, tout investisseur s’assure de ces préalables dans un pays avant s’y engager ». Donc, il est de la responsabilité de tout pouvoir public d’y veiller. « Et c’est, ce que nous entendons continuer à faire pour notre Sénégal », a rassuré le Président Sall. A ceci, ajoutera-t-il « nous devons mettre en avant nos atouts et en identifiant objectivement nos fragilités pour ainsi les améliorer ». Convaincu que l’environnement des affaires n’est une donnée statique, le Président Sall fait savoir que « l’environnement des affaires exige constamment une veille rapprochée » pour dénouer les goulots d’étranglements afin de « favoriser l’environnement des affaires conviviale » devant rassurer l’investisseur et protéger l’intérêt public.
AMELIORER L’ATTRACTIVITE
Dans un monde de plus en plus ouvert et qui bouge constamment, les africains doivent se mettre à l’esprit que nous sommes dans un « monde de chasseurs », a laissé entendre Macky Sall. Par conséquent dira-t-il : « Nous devons faire l’effort d’être attractif et surtout se préparer à la concurrence qui donne de la qualité », a soutenu le président Sall. A l’administration publique, il lance cet appel : « Aujourd’hui, nous devons interroger nos méthodes et procédures afin qu’elles ne soient pas des obstacles à l’investissement privé ». Car, soutient-t-il : « C’est le privé qui crée de la richesse ». Pour s’en convaincre, il est d’avis qu’un « investisseur n’a pas de temps à perdre dans la bureaucratie. Il n’a de temps que la recherche au profit (gain) ». Donc, « travaillons à l’allégement des procédures administratives pour faciliter davantage les droits des investisseurs et à inciter les facilitations fiscales et douanières », a exhorté le chef de l’Etat.
MACKY SALL SUR LES RESSOURCES PETROLIERES ET GAZIERES : « Le pétrole et le gaz ne doivent pas servir d’économie de rente pour le Sénégal »
Dans son discours d’ouverture au 1er forum international des investissements du Sénégal, de trois jours ouvert hier, jeudi 6 juillet et ce, jusqu’au 8 juillet courant au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad), le Président Macky Sall a insisté sur la nécessité de bien gérer ces ressources pour éviter de la décroissance. Ainsi, pour le Chef de l’Etat, « nos ressources pétrolières et gazières ne doivent pas servir au Sénégal comme une économie de rente ». Mais plutôt « comme un levier de croissance pour tirer vers le haut les autres secteurs de croissance économique », a orienté le Chef de l’Etat. Il souligne que quelle que soit l’importance des revenus tirés de nos ressources pétrolières et gazières, elles restent « non renouvelables, épuisables ». Donc, « une gestion prudente, transparente et responsable pour les générations actuelles et futures s’impose », a-t-il invité. Mieux, dira-t-il : « Nous devons nous préparer à l’ère post pétrole et post gaz ». D’où l’orientation vers les énergies renouvelables pour lesquelles « le Sénégal est à 32% et envisage d’atteindre 40% à l’horizon 2030 pour un coût estimatif de 2,5 milliards de dollars »
LAXISME DANS LA FONCTION PUBLIQUE : Macky veut y mettre un terme
Convaincu que le développement rime avec la rigueur au travail, la ponctualité et l’assiduité, le Chef de l’Etat a clairement pointé du doigt l’administration ou le laxisme semble s’ériger en règle. « Le monde a changé, et sur ce, nos modes de travail d’alors ne peuvent plus prospérer ». Donc, « nous devons réformer le code du travail dans la fonction publique si réellement nous voulons faire des résultats. « Il faut que les gens se mettent en mouvement pour avancer et non avancer parce qu’on est ancien. Et c’est cette fonction publique de carrière qui constitue un frein à notre développement », a décrié Macky Sall. Donc, des réformes vont se poursuivre, mais la « différence se fera avec des hommes et des femmes conscients et convaincus que le développement c’est aussi le comportement et l’engagement de tous pour relever les défis ». En clair, ce qui peut être fait aujourd’hui ne doit pas attendre demain et si chacun s’y met notre « développement sera bientôt une réalité ». Il poursuit : « Il faut que les agents de l’administration comprennent que tout comportement laxiste entrave les affaires. Il faut également que les agents publics ne créent la richesse mais le privé à travers leurs activités, sans lesquelles point de ressources financières pour un Etat débout ».
INVESTISSEMENTS : Macky favorable au consortium du privé national
En réponse à l’ouverture des marchés, caractérisée par une rude concurrence, le Président Sall invite le privé Sénégalais à s’unir pour gagner des parts de marché. « Nos investisseurs cherchent vaille que vaille à être Président directeur général (Pdg), directeur général (Dg) d’une société sans réellement peser grande chose économiquement », a regretté le chef de l’Etat recommandant ainsi aux entrepreneurs à se donner la main pour peser lourd financièrement et faire face à la « concurrence effrénée ». Heureux de voir des sénégalais investir dans des secteurs à lourd investissement notamment le secteur du pétrole et gaz ». Il dit être favorable à cet élan progressiste et ambitieux. Sur ce, il dit : « Je prône le développement de la ‘’co-contractance’’ et non de la soustraitance ». Et c’est pourquoi, dira-t-il : « J’ai toujours appelé notre secteur privé à mettre en place des consortiums en lieu et place de micro-entreprises qui seront vite fagotées par de grandes entreprises».
CHRONIQUE D’UNE TRAVERSEE INFERNALE DE KAOLACK
Les voyageurs qui ont fait le trajet Dakar-Ziguinchor, via la transgambienne, le mardi 27 juin 2023, pour passer la fête de la Tabaski en famille, en Casamance, n’oublieront pas de sitôt leur périple. Notamment, les affres vécues à l’étape de Kaolack.
Les voyageurs qui ont fait le trajet Dakar-Ziguinchor, via la transgambienne, le mardi 27 juin 2023, pour passer la fête de la Tabaski en famille, en Casamance, n’oublieront pas de sitôt leur périple. Notamment, les affres vécues à l’étape de Kaolack. Une situation infernale réveillant les vieux souvenirs de la traversée du bac de Farafenni, en Gambie, en période d’événements. A l’origine de ce calvaire, le blocus de facto dans lequel s’est retrouvée Ziguinchor, à travers la suspension des rotations maritimes du bateau Aline Sitoë Diatta (ASD), de la desserte aérienne et des bus de Sénégal Dem Dikk, pour «problèmes de sécurité», entraînant une forte demande et une pression sur les routes à destination de la région Sud. Ce second jet vient clore le «Carnet de route» retraçant, depuis l’édition de Sud Quotidien d’hier, une odyssée cauchemardesque !
I l est 11 heures et demie déjà, Kaolack se dévoile. C’est l’étape la plus difficile, le cauchemar du voyage, après l’obstacle (dépassé) de Keur Balla, la sortie de l’autoroute à péage Dakar-Mbour, où un embouteillage monstre (sur environ 2 km) nous a fait perdre près d’une heure, depuis notre départ à Poste-Thiaroye (Dakar, vers 7 heures). Après paiement de la taxe municipale dite «juuti», à l’entrée de la ville, le véhicule s’arrête face un bouchon encore plus énorme, juste après la gare routière «Dakar» (de Kaolack). C’est le début du plus grand cauchemar du voyage. Des minutes passent, aucune voiture ne bouge ou presque.
Puis des heures. 12h, 13h, 14h…, l’on a à peine dépassé la Chambre de commerce. Ayant opté pour le voyage par étapes, nombre de passagers descendent des taxis-brousses, cars et autres bus, pour faire le reste du chemin qui les sépare de la gare routière Nioro (de Kaolack) à pieds ou à motos-taxis qui aussi avaient du mal à se frayer des passages. Des véhicules se vident alors progressivement de leurs clients qui n’en peuvent plus. Nous voici à la gare routière Nioro. Mais encore loin d’être au bout de nos peines, puisque la nationale bloquée jusqu’au poste de contrôle (Douane et Police) du pont Noirot, des dizaines voire une centaine de véhicules déjà chargés s’y retrouvent coincés, sans issue, pour convoyer les passagers qui étouffent déjà à bord, à cause de la forte canicule qui sévit ce jour-là. Faisant l’affaire des vendeurs, d’éventails, de mouchoirs à jeter, de sachets d’eau fraîche et autres jus et crèmes glacées. Et comme si cela ne suffisait pas, les grondements de moteurs mêlés aux bêlements de moutons exposés à la canicule sur les porte-bagages des voitures, aux fumées dégagées par certains pots d’échappement, polluent l’atmosphère déjà chargé. Quid des sollicitations et pleurs d’enfants voyageant avec leurs parents et qui n’ont pas les mêmes préoccupations que leurs ascendants ? Parmi ces derniers, certains n’hésitent pas à rabrouer leurs progénitures, sous le regard désapprobateur d’inconnus avec qui ils ne partagent que le chemin ou le car. «Un enfant, il faut lui accorder une oreille attentive, le comprendre, et parfois lui expliquer avec méthode et pédagogie.
C’est mieux que de lui crier dessus en public, face à des inconnus, c’est frustrant»,réagissent des compagnons de voyage. Pendant ce temps, ce haut lieu de transport continue à recevoir du monde, avec parfois des amis, parents et même de veilles connaissances, qui se sont perdus de vue depuis fort longtemps, qui se rencontrent sur place, comme s’ils s’y sont donnés rendez-vous. Le temps de trouver un moyen de transport pour continuer leurs routes. Et, le malheur des uns faisant le bonheur des autres, ici aussi, les chauffeurs de «7 places» (très sollicités), ont été «contaminés» par le «virus» de la hausse des prix. Prétextant du désordre né des embouteillages, ils inventent un système de «location», pour augmenter à leur tour les prix du transport entre Kaolack et Keur Ayip, localité frontalière avec la Gambie.
…6 HEURES DANS DES EMBOUTEILLAGES DANS LA VILLE DU «MBOSSE», DU JAMAIS VECU
«Vous allez à Poste Keur Ayip ? Si vous pouvez payer 30.000 FCFA, je vous trouve un véhicule», nous propose un intermédiaire. «Comment ? Mais le tarif, c’est 2500 FCFA», lui rétorque un jeune. Et l’intermédiaire de préciser : «il s’agit d’une location. C’est le chauffeur qui demande 30.000 FCFA pour se déplacer. A vous de vous débrouiller pour trouver cette somme et il vous y amène». C’est alors que l’on a compris le modus operandi. Car, déjà trois cars positionnés sur la piste sont déclarés pleins, même sans aucun client à bord. En réalité, il faut approcher 7 passagers, se concerter et se partager cette somme. Ce qui revient à environ 4300 FCFA par personne, pour se voir affréter un «7 place». 14 heures 30, le compte est bon. Cap sur Keur Ayip. Cependant, difficile de quitter la gare routière, à cause du bouchon sur la nationale ; il faudra prendre son mal en patience et avancer par mètres. Il aura fallu plus de 2 heures pour parcourir une distance de quelques centaines de mètres qui séparent la gare routière Nioro du pont Noirot, que le véhicule n’a engagé qu’à 17 heures 30. Le temps de dépasser ce pont et l’intersection de la route de Passy-Karang, il était déjà 18 heures. Car, dans le sens opposé aussi, c’est le même calvaire vécu par ceux en provenance de la zone de Nioro, de Gambie et du Sud, avec une colonne de voitures en direction de Kaolack qui s’étend du pont Noirot jusqu’à Koutal, un peu avant l’ENSOA ; soit environ une dizaine de kilomètres. Bref, il aura fallu au moins 6 tours d’horloge pour venir à bout des embouteillages dans Kaolack. Du jamais vu ! Une journée qui a réveillé de vieux souvenirs des souffrances vécues jadis au bac de Farafenni en pareils événements, avant la construction du pont sur le fleuve Gambie, le «Senegambia Bridge», permettant la continuité de la mobilité sur la transgambienne. Une situation qui s’explique, selon nombre de voyageurs, par les restrictions des transports publics terrestres, maritimes et aériens, pour la destination Ziguinchor.
LE BLOCUS DE ZIGUINCHOR, UNE DES RACINES DU MAL VECU
En effet, entre autres conséquences des manifestations violentes du 1er juin dernier, suite à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko pour «corruption de la jeunesse» dans le procès de l’affaire Sweet Beauty, Ziguinchor, la principale ville du Sud, et plusieurs localités qu’elle polarise, vivent une situation de blocus qui a fini d’isoler complètement une bonne partie la région et du département de Goudomp (région de Sédhiou). Au nom de «problèmes de sécurité», les rotations maritimes du navire Aline Sitoé Diatta (ASD) et les vols aériens ont été suspendus, la desserte des bus Sénégal Dem Dikk de la société de transport public Dakar Dem Dikk (DDD) arrêtée, sur la destination Ziguinchor. Ce qui a entrainé une forte pression sur les routes. Et Kaolack, étant une ville carrefour, devait faire face à une affluence jamais connue. Tous les véhicules ou presque en partance ou en provenance de Dakar, de la Casamance, de Kaffrine-Tambacounda-Kédougou et même de Diourbel et Touba s’étant retrouvés massivement aux mêmes intersections et en un temps record. C’était le chaos. Aucune issue encore moins un raccourci ne faisait l’affaire, pour venir à bout de ce «bourbier» de Kaolack. Puisqu’à beau arpenter les ruelles, on finit par revenir sur la nationale, la seule sortie, mais où rien ne bouge.
L’INDISCIPLINE CARACTERISEE ET NOTOIRE DE CERTAINS CONDUCTEURS
Très, débordés, les policiers déployés au niveau de différentes intersections dont le croisement de la route de Gossas-Diourbel, celui de Nioro, du marché, devant la gare routière Nioro inspirent de la compassion. Surtout face à l’indiscipline caractérisée et notoire de certains conducteurs qui annihilent tous les efforts pour réguler la circulation. Certains automobilistes, ayant eu vent de ce calvaire, procéderont à des détours par Foudiougne, à partir de Fatick, pour contourner Kaolack à travers la transgambienne Karang-Passy-Sokone. En plus de la fatigue, souffrance, dégoût, amertume… déception, sont les sentiments partagés par tous : chauffeurs, apprentis, passagers. Sensations se lisant sur les visages des uns, manifestées par d’autres… Des voyageurs à destination de la Casamance s’en remettent à Dieu et prient pour pouvoir dépasser les deux frontières (Nord et Sud) avec la Gambie, avant minuit, nouvelle heure de leur fermeture, depuis l’ouverture du pont «Senegambia Bridge». Et ce n’est qu’un peu après 19 heures que nous arriverons à la frontière (Keur Ayip) où il faut prendre un taxi ou «7 places» gambien (moyennant 2000 FCFA) pour regagner Sénoba, le premier village de l’autre côté de la frontière après la Gambie. De là, faute de voiture à destination de Ziguinchor, un chauffeur nous conseille : «il est préférable de prendre un véhicule pour le carrefour Madina Wandifa. Là, il y a plus de chances de trouver une voiture à cette heure de la nuit. Car des passagers à destination de Kolda et Sédhiou, qui empruntent des véhicules de Ziguinchor, descendent là-bas. Et les chauffeurs remplacent ces places libérées, s’ils voient des clients», a-t-il expliqué. 23 heures, Madina Wandifa. Pour s’y rendre, les «7 places» qui assurent cette desserte, profitant de la Tabaski, ont également «arrondi», comme ils s’en défendent, le tarif qui passe ainsi de 1300 à 1500 FCFA. Le croisement de la station, séparant la destination Ziguinchor et celle de Kolda et Sédhiou, est très animé. Des minicars sur les pistes, pour ces trois (3) capitales régionales, accueillent des passagers. Des dizaines de minutes plus tard, un «7 places» en partance pour Ziguinchor, qui s’arrête devant nous, libère deux places. Une aubaine pour continuer le chemin (en payant 2500 FCFA) jusqu’à l’ancien chef-lieu de l’exrégion naturelle de Casamance où nous arriverons à 2 heures 30 minutes. La gare routière fermée, il faudra attendre jusqu’au-delà de 5 heures pour prendre le premier car et rejoindre Simbandi Balante, une commune du département de Goudomp, distante de 60 Km, moyennant 1500 FCFA. Ouf de soulagement !
LES PRECISIONS DE LA DIRECTION DE L’INSTITUTION LUCIE LECLERC
Après la sortie des élèves de Terminale les accusant d’arnaque après avoir raté le baccalauréat, la Direction de l’institution Lucie Leclerc a apporté des précisions
Après la sortie des élèves de Terminale les accusant d’arnaque après avoir raté le baccalauréat, la Direction de l’institution Lucie Leclerc a apporté des précisions. Dans un communiqué en date d’hier, jeudi 6 juillet, elle a indiqué que la « non participation des 9 candidats à la session de Juillet 2023 est consécutive à un retard de l’inscription desdits candidats sur la plateforme de l’Office du Bac qui obéit à des délais de forclusion ».
Selon la Direction, « dès leur information, les autorités de l’École se sont rapprochées du Directeur de l’Office du Bac et de la Direction de l’Enseignement Privé». Toutefois, ajoute la source, « aucune solution n’a pu être trouvée par rapport au respect strict des délais de forclusion pour l’inscription obligatoire des candidats via la plateforme».
La Direction de l’institution Lucie Leclerc ajoute dans son communiqué : «Devant cette réalité, une réunion a été organisée en présence des parents d’élèves concernés. L’Ecole a informé des actions en cours pour trouver dans la mesure du possible une issue à cette situation. De commun accord avec les parents d’élèves, une réunion d’évaluation des actions entreprises a été fixée pour le 30 juin 2023. Ladite réunion a été reportée en raison de la période de Tabaski ».
L’institution Lucie Leclerc accuse le député Guy Marius Sagna d’avoir « délibérément choisi de jeter en pâture une entreprise sénégalaise respectée dans son secteur d’activité, qui a su créer depuis 1998 des centaines d’emplois et former des milliers de diplômés qui servent leur pays dans tous les secteurs et sur l’ensemble du territoire national, sans chercher à s’informer de manière contradictoire ». « En ce qui concerne toutes les autres allégations mensongères et diffamatoires, dont le but est clairement identifié, nous nous réservons le droit en concertation », indique la source.
QUAND LES ELEVES PAIENT LES POTS CASSES
Les établissements scolaires privés fleurissent dans le pays. Même s’ils ont permis de libéraliser le système éducatif, il n’en demeure pas moins que des problèmes entourent certaines écoles privées.
Les établissements scolaires privés fleurissent dans le pays. Même s’ils ont permis de libéraliser le système éducatif, il n’en demeure pas moins que des problèmes entourent certaines écoles privées.
» L e baccalauréat général a démarré depuis le 4 juillet dernier mais sans neuf élèves de l’institution Lucie Leclerc des Almadies. Lors d’une conférence de presse avec le député Guy Marius Sagna tenue avant-hier, mercredi 06 juillet, les élèves ont accusé la direction de cet établissement scolaire privé de les avoir arnaqués après avoir payé toutes les mensualités et les frais d’inscription pour pouvoir passer le bac. «On s’est présentés ici pour dénoncer notre école. Ils nous ont arnaqués. Ils ont abusé de notre confiance parce que depuis le début de l’année, on est en règle. On a payé les frais d’inscriptions, les mensualités et tout. Pour les inscriptions, certains paient 100 000 FCFA, d’autres 40 000 FCFA. On est en règle mais au moment de recevoir les numéros, on s’est rendus compte qu’on n’avait pas de numéro, de jury et tout. Déjà, on avait raté les matières facultatives. Du coup, on a interpellé la Direction. Elle nous a menés en bateau du début jusqu’à la fin», fulmine l’une des élèves. En tout, selon les élèves, l’école leur a fait payer 3922500 FCFA pour l’année scolaire.
Après ce désagrément, les élèves déclarent avoir porté plainte contre l’institution Lucie Leclerc depuis le 30 mai dernier mais toujours pas de suite. Dénonçant les agissements de l’école, les élèves ont aussi révélé la «délinquance» et la «présence de la drogue» au sein de cet établissement.
En effet, cette affaire de l’institution Leclerc remet au goût du jour le débat sur les établissements scolaires privés qui gagnent du terrain dans le pays. La libéralisation du secteur de l’éducation a conduit à une ouverture tous azimuts des écoles privées. A cause des grèves à répétition dans le public, des parents envoient leurs enfants dans le privé.
Certes, il existe des écoles privées, réputées pour avoir une formation de valeur et de bons résultats aux examens de fin d’année à travers une certaine rigueur et discipline, mais il n’en demeure pas moins que d’autres sont minées par des problèmes. Beaucoup d’acteurs de l’éducation reconnaissent les difficultés qui entourent certains de ces établissements scolaires privés. La faute d’abord à l’Etat qui ne semble avoir aucun contrôle sur elles mais aussi aux opportunistes qui se sucrent sur le dos des parents. Des parents se plaignent de la cherté des services offerts par les écoles privées : l’écolage, le transport, la restauration, les cours de renforcement. Du coup, les acteurs de l’éducation ont toujours appelé à la régulation du secteur. Ils ne cessent de demander à l’Etat de mettre de l’ordre dans s ces écoles. A cela, il faut ajouter la prolifération aussi des établissements privés d’enseignement supérieur. Si ce n’est le manque de politique pour le suivi et l’encadrement des étudiants après leur formation qui fait défaut, il y a le problème de reconnaissance des diplômes délivrés pour certaines écoles. Ce qui pose parfois un problème d’insertion des jeunes après les études.