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17 juin 2025
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« LES KHALIFES GENERAUX ET LA CONFERENCE DES EVEQUES POURRAIENT JOUER UN ROLE... »
Babacar Diouf, colonel à la retraite des forces armées et consultant sur la résolution de la crise actuelle est d’avis que La résolution de la crise actuelle que traverse le Sénégal passera par un dialogue direct entre les principaux acteurs parties
Selon le Colonel à la retraite des Forces Armées Sénégalaises et consultant, Babacar Diouf, la résolution de la crise actuelle que traverse le Sénégal passera par un dialogue direct entre les principaux acteurs parties prenantes. Invité du jour de l’émission Objection hier, dimanche 18 juin, l’officier supérieur souligne que les Khalifes généraux et la conférence des évêques pourraient jouer un rôle important dans le rapprochement des acteurs politiques que rien de légal n’oppose.
La résolution de la crise actuelle que traverse le Sénégal passera par un dialogue direct entre les principaux acteurs parties prenantes. L’avis est du Colonel à la retraite des Forces Armées Sénégalaises et consultant, Babacar Diouf. Invité du jour de l’émission Objection hier, dimanche 18 juin, l’officier supérieur qui répondait à une interpellation de notre confrère, Baye Oumar Gueye, n’est pas allé par quatre chemins avant de déclarer : « Il faut ramener les gens au dialogue pour arrêter cette crise que traverse le Sénégal ».
Pour y arriver, le Colonel Babacar Diouf par ailleurs consultant, soutient que les Khalifes généraux qui ne sont d’aucune sensibilité politique et la conférence des évêques très dynamique par ailleurs pourraient être d’un grand apport dans le rapprochement des acteurs politiques parce que, dit-il, « il n’y a pas une opposition légale qui oppose les différentes parties à cette crise ». « Il y a de chaque côté, peut-être des gens qui chauffent mais les responsables, je suis presque sûr que quand on parviendra à les mettre ensemble, ils trouveront une solution », insiste encore l’officier des armées sénégalaises à la retraite. Avant de lancer toujours au sujet de l’état d’esprit des principaux acteurs de cette crise : « Dans leur conscience, aucun des acteurs… ne peut vouloir la démolition de notre héritage de 60 ans. Donc cela veut dire qu’il y a des enjeux, certes mais on peut s’asseoir et poser les problèmes, se dire la vérité au besoin, parce que si on se disait la vérité, on s’entendra sur quelque chose. Mais quand vous dites, je vais négocier, il suffit que vous disiez quelque chose à quelqu’un dans votre camp qui pense, non, non, non, vous ne devez pas faire ça. Ces gens-là, je ne pense pas qu’il faut les écouter ».
Poursuivant son analyse, le Colonel Diouf a également tenu à rappeler la position qui doit animer les autorités en place. « Dans un pays, le pouvoir ne peut pas regarder les enjeux autrement que comme un bébé. Si un bébé était posé là, quels que soient nos arguments, c’est moi qui l’amène, c’est vous, est-ce qu’on va se jeter dessus pour tirer chacun de son côté ? Non parce que si on tire, le bébé va mourir ».
Auparavant, revenant sur les raisons de cette crise, le Colonel Babacar Diouf a estimé que cette dernière « découle d’un questionnement de notre modèle de gouvernance démocratique ». Autrement, cette crise selon lui, « nous a ramenés en un certain nombre de questions pour lesquelles nous n’avons pas trouvé les bonnes réponses, parce qu’on les a toujours différées ». « L’actualité vient de nous montrer l’autre facette de notre système qui nous a si bien servi, qu’on a si bien adapté, de sorte que dans les années 90, quand les autres pays parlaient de transition démocratique, le Sénégal n’était pas concerné. Pourquoi ? Parce que le Sénégal, depuis 1974, avait fait une mutation. En début des années 1980, on a eu le multipartisme, donc là où les gens se battaient pour des choses, nous, on était déjà partis. C’est cette histoire-là, qui est politique, institutionnelle, qui est au niveau des Forces de défense et de sécurité, qui est au niveau de nos cadres », a-t-il souligné avant d’ajouter. « Quelqu’un disait qu’il ne faut jamais laisser une crise passer sans en tirer parti. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que les relations entre les 3 institutions (Exécutif, Législatif et Judiciaire) doivent être revues et chacun doit nous proposer quelque chose parmi ceux qui veulent nous diriger demain ».
Texte Collectif
FACE AU MONSTRE, VIVRE OU PÉRIR
L’heure du choix a sonné pour tous les journalistes sénégalais qui tiennent encore à leur dignité et qui pensent, avec raison, que leur indépendance éditoriale est incompatible avec la compromission
Quand les bornes sont dépassées, il n’y a plus de limite qui tienne. L’heure du choix a sonné pour tous les journalistes sénégalais qui tiennent encore à leur dignité et qui pensent, avec raison, que leur indépendance éditoriale est incompatible avec la compromission. Quoi qu’il doive leur en coûter. Ce choix doit être celui de tous ceux qui estiment que la situation actuelle de la presse n’est plus supportable. Ceux qui ont l’intime conviction de vivre dans un environnement anormal.
Ceux qui reconnaissent avec humilité que les sacro-saintes libertés constitutionnelles qui sont la boussole de notre métier sont désormais administrées par le bon vieux Monstre de nos malheurs. Cela est une réalité. La fiction serait de croire au contraire. Le Monstre est un faux-père Noël ! Les dosettes d’humiliation intermittentes qui nous chatouillaient la tête comme des pluies fines, nous les accueillions naïvement comme de simples épiphénomènes promis à disparaître dans les caniveaux d’à côté. Aujourd’hui, elles font notre déshonneur sous forme de pluies diluviennes dont les vagues inondent notre espace professionnel, nous contraignant à patauger dans la gadoue.
Les dernières actualités qui émeuvent certains d’entre nous – oui, seulement certains, c’est ainsi - ont mis en lumière notre totale impuissance à riposter et tenir tête au Monstre de nos malheurs. Les agressions violentes et répétées contre le Groupe Walfadjri depuis plusieurs mois n’auraient jamais été possibles sans les faiblesses quasi rédhibitoires de nos cadres syndicaux. La coupure du signal télé de notre confrère pour une durée de trente jours, endossée par notre ministre de tutelle, a révélé toute notre impuissance à faire face lorsqu’un droit constitutionnel est foulé au pied par ceux qui censés le respecter et le faire respecter.
Les emprisonnements ciblés de journalistes, facilités par notre apathie à consommer l’intolérable, ont créé chez beaucoup d’entre nous un réflexe d’autocensure. Même la fameuse ‘’carte nationale de presse’’, élément matériel distinctif des membres de la corporation, a commencé à devenir une arme au service de nos tortionnaires. Nous ne sommes plus en danger, comme nous aimions à le dire naguère pour alerter sur les risques qui nous guettaient. Nous sommes tous prisonniers du Monstre de nos malheurs et de ses exécutants. L’incompétence et la sournoiserie avec lesquelles le secteur des médias est régenté sont à la hauteur de la réputation des politiciens choisis pour la sale besogne.
Aujourd’hui, sommes-nous en mesure de sonner la révolte qui imposerait au Monstre de nos malheurs l’arrêt de ses agressions contre la liberté de la presse ? Certainement. Cela suppose de reconstituer la force collective et unitaire d’une corporation dont le rayonnement et l’autonomie sont indispensables à la démocratie et à l’Etat de droit. Tous les segments de la presse n’y contribueront pas au vu des positionnements divergents face au pouvoir politique. Mais en parallèle au travail de réunification des rangs de la presse sénégalaise, le temps est venu de densifier la lutte pour le respect de nos droits fondamentaux avec les moyens légaux à notre disposition. Les grandes mobilisations réussies par la Coordination des associations de presse (CAP) il y a quelques mois, sont la preuve vivante que nous avons encore notre destin en main. Engagement, organisation, action. Sans relâche. Tout reste possible pour faire reculer le Monstre de nos malheurs. Faisons face, sinon nous disparaîtrons !