Je voudrais d’abord vous féliciter pour votre look aminci. Avez-vous perdu du poids ? Je ne saurai le dire.
Les mauvaises langues racontent que, depuis la guerre en Ukraine, vous avez échangé les gâteaux au chocolat à base de blé contre du tiakry bien africain à base de millet. C’est gentil pour les paysans sénégalais.
Permettez moi de prendre un ton léger pour m’adresser à vous, car je suis un adepte de la méthode senghorienne (Léopold Sedar Senghor pour les amnésiques). Vous ne vous rappelez peut-être pas, mais sa méthode consistait à prendre la politique avec un grain de sel. Tenez, il raillait parfois son principal opposant, votre mentor Abdoulaye Wade, en disant à propos de son crâne lisse : “comment un crâne qui ne supporte pas les cheveux peut-il supporter un pays?” Un bout-entrain ce Senghor. D’ailleurs il souriait souvent, mais vous, on ne vous voit jamais sourire en public. Peut-être qu’en privé avec votre bande de coquins-copains, c’est le festival juste pour rire tous les jours.
Car comment expliquer vos déclarations récentes si drôles, alors que vos lèvres n’ont même pas tremblé d’ironie.
Vous êtes vraiment fort.
Vous avez déclaré sans rire à un magazine des blancs teints clairs que vos opinions sont liées à vos convictions du moment et cela peut changer en fonction des circonstances.
Les langues venimeuses ont dit que vous admirez secrètement Donald Trump qui pouvait se permettre d’avoir une conviction par jour et en fonction des gens qu’il rencontrait.
Je leur ai dit que non, l’occupant du bureau avec vue sur Gorée avait forcément conscience de la force de caractère et de la solidité des convictions qu’il fallait pour changer durablement l’Afrique, après les abominations qu’ont été l’esclavage et la colonisation. Je leur ai aussi dit que l’occupant savait que toutes ses déclarations hors campagne électorale étaient celles d’un chef d’état et que ça rentrait dans le cadre du contrat de confiance qu’il avait passé avec ses concitoyens. Est-ce que je me trompe ?
Comme vous n’aviez confiance en aucun magazine entre Dakar et Pretoria pour recueillir vos épanchements, vous avez aussi dit à la toubab européenne qui vous interviewait, que si le Sénégal n’était pas une démocratie authentique, le sort de (Sonko Ousmane) serait définitivement réglé. Aviez-vous dit cela pour calmer le climat social ?
Les langues râpeuses ont affirmé que vous disiez ça parce que vous aviez honte d’avoir déclaré vouloir réduire l’opposition à sa plus simple expression. Elles disent aussi que vous avez terriblement peur de vous mesurer aux opposants les plus valeureux, et que vous vous arrangez toujours pour les mettre hors circuit avant les élections. Je vous dis, ces gens-là… ils disent vraiment n’importe quoi. Comment le dirigeant du pays de Lat Dior et d’Aline Sitoé peut-il avoir peur de ses adversaires, aussi valeureux soient-ils ?
Vous savez ce que je pense ? Je vais le dire quand même, vous êtes un homme très courageux qui malgré la perte des grandes villes du pays aux législatives et la perte de quelques soutiens dans votre coalition, vous allez plonger pour un 3e mandat, et cela même si on vous dit que la population n’en veut pas. Quel grand homme vous êtes. Si votre grandeur le permet, pendant que j’y pense, que vouliez-vous dire par “réduire à simple expression“ ?
J’avoue avoir trouvé plusieurs significations à cette boutade, car ça ne pouvait qu’être une boutade, vous qui avez la responsabilité de sauvegarder et renforcer la démocratie, vous ne pouvez pas dire des choses si anti-démocratiques. Mais comme vous exprimiez vos convictions et qu’on ne sait plus si on peut s’y fier, je préfère m’en remettre à ce que vous voudriez bien nous donner comme justification. Si vous le voulez bien sûr, car personne ne donne des ordres au chef suprême des armées ?
Encore deux petits points avant de vous laisser admirer la vue sur la baie de Gorée.
Un, les langues fourchues racontent que vous avez envoyé tellement de jeunes en prison que c’est devenu le 47e département territorial.
Comme nous ne sommes pas ennemis, mais adversaires, je vais vous faire une confidence que vos conseillers en communication ont oublié de faire. La meilleure façon de se faire détester par sa population, c’est de remplir les prisons ou de faire disparaître des gens. Les livres d’histoire en font largement la démonstration, sous d’autres cieux. On gouverne les gens et quand vous aurez enfermé tout le monde, vous allez gouverner qui ?
Alors disons-le tout net, pour chaque jeune arrêté, vous vous mettez à dos sa famille, ses amis, camarades de classe et voisins. En fait tous les gens qui les aiment. Plus vous multipliez les arrestations, moins vous serez populaires, en somme.
Ne me remerciez pas.
Et de deux (pour finir), j’aimerais savoir si vous faisiez de la provocation ou si vous parliez par conviction, lorsqu’en tant qu’opposant à un 3e mandat de Abdoulaye Wade, vous appeliez vos sympathisants à aller le déloger du palais.
Ici c’est ma langue au goût amère du petit-cola qui dit que c’était par conviction. C’est pourquoi vous ne tolérez plus personne qui lancerait le même appel à l’insurrection. On sait maintenant que si les circonstances restaient les mêmes (élections présidentielles), vous garderiez vos convictions. Donc avouez que si Sonko lançait un appel à vous déloger… vous feriez quoi en fait ?
Je vous remercie très sincèrement de votre patience, mais avouez que cela vous a fait du bien de lire tout ce que les langues sulfureuses déversent sur vous, ces temps-ci. Oups j’aurai pas dû révéler les confidences des langues pourries … (au cas où vous chercheriez à les arrêter aussi). Mon copain dit en se tordant de rire : “ku ne pip mu sandi la casso” (qui dit mot est envoyé en prison).
C’était un immense plaisir et soyez assuré que je vous écrirai de temps en temps, d’ici les prochaines élections présidentielles. Que vous y soyez ou pas.
P.S. : quand les forces de sécurité malmènent Sonko et l’embarquent de force dans un véhicule blindé, s’il vous plaît dites au chouchou de votre épouse, qui a demandé à ne pas être escorté, de ne pas faire de déclaration à l’effet que Sonko est un menteur, manipulateur qui cherche des prétextes pour ne pas se présenter en cour. Ça fait mauvais genre et c’est ridicule. Juste une question de cohérence.
Avec toute mon admiration et en vous souhaitant de sourire un peu plus,
L’opinionneux !
REFOULE DU MAROC, L’UNIVERSITAIRE IBRAHIMA THIOUB RACONTE SES »DEBOIRES » AVEC SON PASSEPORT DE SERVICE ANNULE
Devant intervenir, ce dimanche, à un colloque organisé en marge de la 23e édition du Festival international du cinéma africain de Khouribga (6-13 mai) sur »Le cinéma : mémoire et prospective », le professeur Ibrahima Thioub dit avoir été refoulé
De l’envoyée spéciale de l’APS: Fatou Kiné Sène. |
Publication 07/05/2023
Titulaire d’un passeport de service, l’historien Ibrahima Thioub a appris à ses dépens l’annulation de ce document par les autorités diplomatiques du Sénégal suite à la découverte d’un vaste réseau de trafic de ce titre de voyage, se faisant ainsi refouler du territoire marocain où il devait prendre part à une activité scientifique.
Devant intervenir, ce dimanche, à un colloque organisé en marge de la 23e édition du Festival international du cinéma africain de Khouribga (6-13 mai) sur »Le cinéma : mémoire et prospective », le professeur Ibrahima Thioub dit avoir été refoulé »sous une escorte policière » à son arrivée à l’aéroport Mohamed VI de Casablanca (Maroc).
Joint au téléphone depuis Dakar où il se trouve, il est revenu sur »cette expérience aussi drôle que douloureuse ».
« J’ai été invité pour participer au colloque du Festival international du cinéma africain de Khouribga et j’ai été détenu pendant douze heures à l’aéroport de Casablanca dès mon arrivée vendredi matin avec un sandwich incroyable et de la limonade que je ne bois plus. Heureusement que j’avais un livre avec moi. Et vers 21heures 30, j’ai été ensuite escorté par la police et rapatrié sur Dakar où j’ai revu mon passeport. Je suis arrivé chez moi à 3heures du matin samedi », raconte l’universitaire sénégalais.
Ibrahima Thioub souligne qu’il a été informé par la police marocaine qui détient une note de l’ambassade du Sénégal signifiant que le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur avait annulé tous les passeports de service délivrés entre le 1er janvier 2021 et le 13 décembre 2022 à la suite de la découverte d’un vaste réseau de trafic de passeports de service sur la base de qualités douteuses.
»La police de l’aéroport Blaise Diagne n’a pas été vigilante et il parait que je suis la troisième personne dans cette situation.(…) Mon passeport est annulé et on ne m’a pas informé. Normalement le ministère aurait dû retirer les passeports annulés », estime-t-il, notant que »c’est dommage ! Mais ce sont des choses qui arrivent, pourvu qu’il n’arrive plus à quelqu’un d’autre ».
Le professeur Ibrahima Thioub dit raconter cette histoire pour que »cela ne se répète plus, que le ministère des Affaires Etrangères récupère les passeports et que la police de l’aéroport veille à ce que les gens n’utilisent plus ces documents de voyage ».
»J’ai bien envi que cela n’arrive plus à d’autres, mais je ne sais pas du point de vue du droit, je ne sais pas si cela est faisable ou non. C’est un désagrément causé parce qu’au moment de prendre l’avion, j’ai été escorté par un officier de police et les gens qui m’ont vu passer ont dû se demander dans quel trafic l’ancien recteur de l’UCAD a trempé pour se retrouver entre les mains de la police », a-t-il déploré.
Contactée par l’APS, l’ambassade du Sénégal à Rabat indique toutefois que »la décision d’annulation de ces passeports de services a été diffusée par voie de presse depuis six mois et que les détenteurs étaient invités à changer de documents de voyage ».
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PENDA MBOW SE PRONONCE SUR L'ÉTAT DU PAYS
L'éditorialiste de SenePlus est l’invitée de l’émission «Jury du dimanche»
Pr Penda MBOW est l’invitée de l’émission «Jury du dimanche» du 7 mai 2023
Par Mamadou Diop Decroix
DIALOGUE POLITIQUE: ET POURTANT IL N’Y A PAS D’AUTRE ISSUE
La résilience de notre peuple est forte, très forte. Depuis les indépendances de 1960, seuls huit (8) pays sur les 55 que compte l’Afrique, n’ont pas connu de changements non constitutionnels à leur tête.
La résilience de notre peuple est forte, très forte. Depuis les indépendances de 1960, seuls huit (8) pays sur les 55 que compte l’Afrique, n’ont pas connu de changements non constitutionnels à leur tête. Le Sénégal est du lot et se trouve être le seul pays anciennement colonie française sur la liste. Ceci n’est pas le coup du hasard.
Cette stabilité plonge ses racines dans nos cultures, nos us et coutumes, nos traditions bref la civilisation de notre pays. Les spécialistes pourraient nous en révéler les fondements mais le fait est là et il est établi que les contradictions qui sont gérées ici dans une relative maîtrise sont, pour l’essentiel, celles-là qui ont bouleversé et déstabilisé des pays qui nous entourent. Nous aurions cependant tort de surestimer nos capacités à surfer indéfiniment sur les facteurs et les phénomènes de déstabilisation. La raison en est que les caractéristiques actuelles du pays ont radicalement évolué avec l’avènement du pétrole et du gaz. D’aucuns avaient vite conclu que ces découvertes ne seraient pas de grande importance au motif que les pays dominants avaient déjà décidé de migrer vers les énergies propres qui rendraient les énergies fossiles déclinantes et, à terme inutiles.
La guerre en Ukraine a montré que nous sommes encore loin de ce scénario. Par conséquent le Sénégal, qui était déjà à une position stratégique sur le continent africain, intéressant toutes les grandes puissances militaires de la planète, devient aujourd’hui plus que par le passé, une plaque tournante d’énormes intérêts de dimension mondiale. Ne pas regarder notre contexte sous cet éclairage pour ne voir que l’actualité du champ politique serait gravement préjudiciable à une bonne perception des défis qui nous sont lancés. S’y ajoute la guerre asymétrique presque partout dans la sous-région avec ses milliers de morts, ses centaines de milliers de blessés et de déplacés. Pour tout dire, nous apparaissons comme un îlot relativement paisible au milieu d’une mer déchaînée, charriant des drames innommables sur de vastes étendues de l’Afrique de l’Ouest. Pendant ce temps, chaque jour qui passe nous administre aussi la preuve que nous ne comptons que pour du beurre aux yeux de la fameuse communauté internationale. Combien de milliers de pauvres citoyens burkinabé ont été jusqu’ici trucidés sans qu’il y ait la moindre initiative sérieuse pour ramener la paix et la tranquillité dans ce pays frère ? Même les instances d’intégration africaines sont aux abonnés absents devant tant de souffrance, devant cette descente aux enfers. C’est l’Ukraine qui les préoccupe, la mer de Chine, le proche et le moyen Orient …
Lorsqu’ils s’intéressent à nous c’est tout juste pour les richesses de notre sol et de notre sous-sol. Ce serait une grande naïveté que de croire le contraire. C’est pourquoi l’importance qui est accordée dans nos pays à ce que pensent l’Élysée et les Français de notre politique intérieure m’étonne toujours.
La résilience de notre peuple est forte, très forte. Depuis les indépendances de 1960, seuls huit (8) pays sur les 55 que compte l’Afrique, n’ont pas connu de changements non constitutionnels à leur tête. Le Sénégal est du lot et se trouve être le seul pays anciennement colonie française sur la liste. Ceci n’est pas le coup du hasard.
Cette stabilité plonge ses racines dans nos cultures, nos us et coutumes, nos traditions bref la civilisation de notre pays. Les spécialistes pourraient nous en révéler les fondements mais le fait est là et il est établi que les contradictions qui sont gérées ici dans une relative maîtrise sont, pour l’essentiel, celles-là qui ont bouleversé et déstabilisé des pays qui nous entourent. Nous aurions cependant tort de surestimer nos capacités à surfer indéfiniment sur les facteurs et les phénomènes de déstabilisation. La raison en est que les caractéristiques actuelles du pays ont radicalement évolué avec l’avènement du pétrole et du gaz. D’aucuns avaient vite conclu que ces découvertes ne seraient pas de grande importance au motif que les pays dominants avaient déjà décidé de migrer vers les énergies propres qui rendraient les énergies fossiles déclinantes et, à terme inutiles.
La guerre en Ukraine a montré que nous sommes encore loin de ce scénario. Par conséquent le Sénégal, qui était déjà à une position stratégique sur le continent africain, intéressant toutes les grandes puissances militaires de la planète, devient aujourd’hui plus que par le passé, une plaque tournante d’énormes intérêts de dimension mondiale. Ne pas regarder notre contexte sous cet éclairage pour ne voir que l’actualité du champ politique serait gravement préjudiciable à une bonne perception des défis qui nous sont lancés. S’y ajoute la guerre asymétrique presque partout dans la sous-région avec ses milliers de morts, ses centaines de milliers de blessés et de déplacés. Pour tout dire, nous apparaissons comme un îlot relativement paisible au milieu d’une mer déchaînée, charriant des drames innommables sur de vastes étendues de l’Afrique de l’Ouest. Pendant ce temps, chaque jour qui passe nous administre aussi la preuve que nous ne comptons que pour du beurre aux yeux de la fameuse communauté internationale. Combien de milliers de pauvres citoyens burkinabé ont été jusqu’ici trucidés sans qu’il y ait la moindre initiative sérieuse pour ramener la paix et la tranquillité dans ce pays frère ? Même les instances d’intégration africaines sont aux abonnés absents devant tant de souffrance, devant cette descente aux enfers. C’est l’Ukraine qui les préoccupe, la mer de Chine, le proche et le moyen Orient …
Lorsqu’ils s’intéressent à nous c’est tout juste pour les richesses de notre sol et de notre sous-sol. Ce serait une grande naïveté que de croire le contraire. C’est pourquoi l’importance qui est accordée dans nos pays à ce que pensent l’Élysée et les Français de notre politique intérieure m’étonne toujours.
J’ai évoqué la guerre en Ukraine qui est en train d’accélérer les changements de paradigmes dans le monde.
Le Professeur Samir Amin montre que « le monde d’aujourd’hui est caractérisé par l’implosion du capitalisme contemporain sans qu’il y ait coïncidence, jusqu’à présent, entre cet automne, cette implosion, et l’amorce d’un véritable et authentique printemps des peuples ». Selon lui, « l’écart dans le temps entre la mort douce mais violente du système capitaliste contemporain et la naissance retardée d’une alternative cohérente, positive, donne tout son caractère tragique à notre époque ». Et de rappeler la fameuse et saisissante formule de Gramsci : « Lorsqu’un système a épuisé son potentiel historique, et que la vague qu’il a représentée dans l’histoire s’éteint, mais que la nouvelle vague qui représente l’avenir est à peine en formation, entre la nuit qui n’est pas encore terminée et le jour qui n’est pas encore là, se profilent des fantômes et des monstres ».
Samir Amin poursuit : « Et notre époque est pleine de monstres pas seulement du côté des forces dominantes du système, mais également des fantômes, parfois sympathiques par leur naïveté mais des fantômes et des monstres qui se profilent également dans les réponses que les peuples donnent à ce défi. C’est-à-dire que le meilleur mais également le pire sont possibles, dépendant de la prise de conscience éventuelle des peuples ». Qu’elles doivent être, sur cette base, les réponses de notre peuple à ce défi ? Telle est, à mon sens, la question posée et à résoudre. Les contentieux d’aujourd’hui n’en sont qu’un aspect dans un rapport évidemment dialectique avec les autres.
Dans les concertations (c’est le terme que j’ai toujours préféré à celui de dialogue qui est galvaudé) on identifie généralement quelques points essentiels :
le troisième mandat
le caractère inclusif des candidatures
la transparence et la sincérité du processus électoral
les libertés publiques.
Naturellement, comme de nombreux sénégalais, j’accorde à très juste titre, une grande importance aux conditions de vie de la grande masse. Hélas, dans les concertations politiques cette dimension est très en deçà de sa véritable place. Même dans nos plates-formes et surtout dans leur prise en charge pratique sur le terrain de l’accompagnement des luttes de résistance des travailleurs et des populations en général, l’engagement militant souffre d’un gros déficit.
Passons donc en revue ces questions politiques dont aucune, selon mon hypothèse, ne mérite qu’on se fasse la guerre. Comme indiqué plus haut, les institutions de notre pays, en dépit des critiques justifiées que l’on peut formuler à leur encontre sont plus solides qu’on a pu le penser au regard de ce qu’elles sont dans certains autres pays tout autour. Il en est de même de nos traditions de stabilité. Comprendre cela permet de dépasser les réflexes irrationnels qui nous empêchent parfois d’avoir les bonnes réactions. En effet, on a pu observer dans beaucoup de cas que lorsqu’une des parties souhaite discuter avec l’autre, le réflexe immédiat de la partie sollicitée est un réflexe de rejet au motif que la partie qui demande serait en position de faiblesse et qu’il faut au contraire l’anéantir. Au Sénégal, par le passé, lorsque l’opposition exprimait le souhait de discuter, la réponse du pouvoir a souvent été qu’« en démocratie, le dialogue c’est à l’Assemblée nationale ». Et vogue la galère ! Quand par contre, c’est le pouvoir qui appelait à discuter, le réflexe de l’opposition était de s’imaginer que les carottes étaient cuites du côté du pouvoir et qu’il faut juste se baisser pour ramasser le fruit. Deux attitudes totalement contreproductives. Même entre des nations en conflit, l’Histoire nous apprend que c’est justement lorsqu’on est en position de force qu’on discute. Si l’opposition estime que le rapport de forces lui est favorable, alors elle doit discuter pour la satisfaction de ses revendications.
Sur la question de la 3ème candidature, la question est la suivante : Est-ce qu’une décision possible du Président de la République de se porter candidat en 2024 devrait nous conduire à nous faire la guerre au motif qu’il avait dit le contraire ? Ma position est : NON ! En effet notre peuple a déjà suffisamment administré la preuve de sa lucidité et son esprit de responsabilité pour mériter des acteurs politiques qu’ils lui fassent confiance et le respectent. En 2012, le peuple a écarté le Président Wade après que sa 3ème candidature a été validée par le Conseil constitutionnel. Quand les autres candidats passaient leur temps à protester contre la candidature de Wade, Macky Sall est allé faire campagne et a fini par être élu par le peuple souverain. Cette leçon doit être retenue. Certains disent : « Macky Sall va se porter candidat et truquer les élections. Entendons-nous bien ! Quelqu’un qui est capable de truquer des élections perdrait-il la capitale nationale de son pays et d’autres centres névralgiques du territoire aux élections locales de janvier 2022 ? Quand on est capable de truquer des élections devrait-on perdre presque sa majorité à l’Assemblée nationale ? Bien sûr que non ! nous devrions donc tous nous convaincre que le peuple Sénégalais ne versera pas dans la violence au profit de qui que ce soit mais il prendra ses responsabilités le moment venu. Cela dit, je considère comme démocratiquement justifié que des citoyens s’opposent à la troisième candidature du Président de la République tout comme il est légitime qu’ils le montrent par des manifestations pacifiques.
Le caractère inclusif de la prochaine élection présidentielle
Nous nous sommes toujours battus pour le retour dans le jeu électoral de ceux qui en avaient été exclus. Si cela intervient, on ne saurait l’attribuer à quelque manœuvre que ce soit de la part de Macky Sall mais plutôt y voir le couronnement victorieux d’une longue lutte de l’opposition. Pour dire vrai, nous avons raté le coche en 2019 lorsqu’on a éliminé 20 candidats de l’opposition sur des bases que nous considérions fallacieuses. Si les 4 candidats retenus à l’époque avaient refusé d’aller en compétition contre Macky Sall en l’absence des candidats exclus, cette question aurait été réglée séance tenante et définitivement. Malheureusement il n’en a pas été ainsi. Pour l’heure, aucun autre candidat potentiel n’est exclu de la prochaine compétition mais une opinion largement répandue soutient qu’on va vers l’élimination d’un candidat en passant par des procès. En tout cas les leaders actuellement éliminés l’ont été certes à la suite de décisions de justice, mais le fait est qu’ils ont été attraits devant les juridictions par l’Etat lui-même à travers des procédures bien déterminées qui, pour nous étaient inacceptables. Aujourd’hui, la particularité du contexte est qu’un candidat potentiel est également attrait à la barre par des personnes physiques. On note cependant que malgré tout, les parties concernées s’inscrivent dans une logique de suivre les procédures judiciaires devant les tribunaux ce dont il faut se féliciter tout en exigeant en toutes circonstances que les procès soient justes et équitables et que les jugements qui seront prononcés soient également justes et équitables.
Le processus électoral.
Il est une tradition depuis 30 (trente) ans qu’à l’approche de chaque élection pouvoir et opposition s’asseyent pour chercher à s’accorder sur les règles du jeu. Il faut donc démarrer ces concertations sans tarder.
Les libertés publiques
Il faut les respecter. L’expérience a toujours montré que les manifestations pacifiques restent pacifiques toutes les fois qu’on les encadre et ne débordent que si on les interdit. Il faut par conséquent résoudre structurellement ce dossier.
Les conditions de vie des populations
Les forces démocratiques doivent constamment se tenir aux côtés des couches laborieuses qui subissent de plein fouet les effets de la crise et de l’incurie du gouvernement tout en sachant que seul un pouvoir au service du peuple pourrait venir à bout et de façon définitive des déficits primaires que vivent les populations.
Si les concertations peuvent permettre de ressusciter les discussions de 2020 sur les questions de paix et de sécurité au vu de la grave situation qui prévaut dans la sous-région ce serait également à saluer. Il en est de même de la question soulevée à l’époque au sujet des incohérences territoriales, sources de conflit sociaux sérieux qui avait d’ailleurs connu de bonnes propositions de solutions.
APRES LA POLEMIQUE, BARTHELEMY DIAS REPLIQUE !
«C’est moi, en tant que maire de Dakar qui ai pris sur moi la responsabilité, en ma qualité de député maire de la ville de Dakar, d'inviter solennellement son excellence Monsieur Macky Sall, président de la République du Sénégal,
Jeudi dernier, Macky Sall a présidé l’ouverture du forum sur l’économie sociale et solidaire, aux côtés de Barthélémy Dias. Ses propos «élogieux» à l’endroit du maire de la ville de Dakar et les accolades avec Khalifa Sall avaient suscité la polémique du côté de l’opposition. Barthélémy Dias, qui procédait à la fermeture du forum, assume avoir invité le chef de l’Etat.
«C’est moi, en tant que maire de Dakar qui ai pris sur moi la responsabilité, en ma qualité de député maire de la ville de Dakar, d'inviter solennellement son excellence Monsieur Macky Sall, président de la République du Sénégal, à l’ouverture officielle de la cérémonie de ce sixième forum», a déclaré Barthélémy Dias ce samedi.
L’édile qui est membre de Yewwi Askan Wi, souligne même, que c’est la première fois «qu’un chef d’Etat accepte de venir ouvrir et présider le forum mondial de l’économie sociale et solidaire». Pour lui, cela a une signification multiple. Il montre surtout qu’«au Sénégal nous croyons fortement à l’économie sociale et solidaire», dit-il. Le maire de la capitale dit avoir invité et interpellé le président de la République, «pour qu’il soit le porte-voix de l’économie sociale et solidaire en Afrique et dans le monde.»
Pour rappel, les propos dithyrambiques de Macky Sall à son endroit, avaient suscité la polémique. Ce qui avait même amené la coalition Yewwi Askan Wi à publier un communiqué de presse pour remettre les choses à l'endroit.
DIAMBARS FC PREND »PROVISOIREMENT » LA TETE DU CHAMPIONNAT
L’équipe du Diambars FC (38 points) occupe »provisoirement » la place de leader de la Ligue 1, après sa victoire contre le Stade de Mbour sur le score d’un but à 0 , en match comptant pour la 20e journée du championnat national de football
L’équipe du Diambars FC (38 points) occupe »provisoirement » la place de leader de la Ligue 1, après sa victoire contre le Stade de Mbour sur le score d’un but à 0 , en match comptant pour la 20e journée du championnat national de football qui se joue samedi et dimanche.
Le Jaraaf de Dakar a également remporté son match à l’extérieur, sur le même score, contre Dakar Sacré-Cœur. Grâce à ce succès, l’équipe de la Médina a quitté la dixième place pour la sixième avec 26 points +1.
La journée se poursuivra dimanche avec un match très attendu opposant l’AS Pikine (8e, 26 points -2) à l’équipe du Casa Sports (4e, 32 points) à 17h.
La lanterne rouge, CNEPS Excellence de Thiès (10 points) reçoit , le troisième Guédiawaye FC ( 32 points).
LE FICAK, UN ESPACE POUR RACONTER LES HISTOIRES AFRICAINES
Le Festival international du cinéma africain de Khouribga (FICAK) qui se tient depuis 1977 dans le sud du Maroc, offre un espace où »les histoires africaines peuvent être racontées, entendues et appréciées »
Le Festival international du cinéma africain de Khouribga (FICAK) qui se tient depuis 1977 dans le sud du Maroc, offre un espace où »les histoires africaines peuvent être racontées, entendues et appréciées », a dit son directeur à l’envoyée spéciale de l’APS.
»Depuis bien des décennies, notre Festival a été un lieu de rencontre des cinéastes africains et des cinéphiles du monde et nous sommes fiers d’avoir créé un espace où les histoires africaines peuvent être racontées, entendues et appréciées par un public international », a relevé son initiateur lz-Eddine Gourirran à quelques heures de son ouverture officielle (6-13 mai).
Il souligne que l’option du FICAK depuis 46 ans se justifie par le souci de donner »une place de choix au 7e art du continent ».
»Je suis le créateur de ce festival en 1977. Notre objectif est de voir des films africains. On voyait des films américains, indiens, soviétiques et français, mais ce n’était pas logique. Il fallait donner une place aux films africains », a-t-il rappelé.
lz-Eddine Gourirran note que le FICAK qui célèbre cette année sa 23ème édition a choisi de se tourner vers l’Afrique pour lui offrir »l’opportunité de faire entendre sa voix et de montrer les potentialités artistiques dont elle dispose sans nul complexe vis-à-vis de l’Occident ».
Cette année encore, annonce son créateur, le Festival mettra en lumière le »talent et la créativité des cinéastes africains » avec 12 films longs métrages venant de dix pays du continent et 15 courts métrages de treize pays d’Afrique pour la compétition officielle.
Le court métrage »Kipou » du réalisateur Abdoulaye Sow est le seul film sénégalais en compétition.
Le FICAK met à l’honneur le cinéma camerounais cette année avec une rétrospective proposée aux cinéphiles de Khouribga, une ville du royaume chérifien réputée pour ses phosphates.
La 23ème édition du Festival international du cinéma africain de Khouribga compte également s’intéresser à la question de »la mémoire et de la préservation du patrimoine cinématographique africain », à travers notamment un colloque dont l’historien et universitaire sénégalais Ibrahima Thioub figure parmi les intervenants.