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24 juin 2025
Par Habib Demba FALL
UN MONUMENT DANS LA MEMOIRE COLLECTIVE
Une vie et une œuvre telle une Less Masterclass !Maintenant que le tombeau se referme sur cette terre de Yoff, la vie remporte la seule victoire possible sur la mort : le monument des souvenirs bâti dans la mémoire collective.
Maintenant que le tombeau se referme sur cette terre de Yoff, la vie remporte la seule victoire possible sur la mort : le monument des souvenirs bâti dans la mémoire collective. Et là, d’un samedi de tristesse à un dimanche de recueillement, je vois que Less n’a pas fait son dernier bouclage. Il n’a ni fermé la dernière page du journal de sa vie encore mois l’antenne de sa légendaire et bienveillante rigueur. Intellectuelle. Les témoignages qui défilent depuis l’annonce de sa disparition sont les hommages de la profession et, au-delà, ceux de citoyens unis dans la douleur de la perte de ce Sénégalais fondamental.
Le baobab n’est pas tombé. Le monument ne s’est pas affaissé. L’un et l’autre restent des majestés dans le grand livre de notre compagnonnage avec cet intellectuel à l’aise dans la conceptualisation. Less sait nommer les choses et décrire les situations. Devant une telle œuvre, je m’interdis toujours de conjuguer au passé, m’accrochant toujours à la dialectique entre l’âme et la matière pour vaincre l’oubli. L’empreinte d’une vie reste debout face au défi du temps. C’est l’ultime pacte entre le temps si fugace d’une vie et le temps si élastique de la postérité. C’est enfin l’éloge du Bien.
Le Bien est ce que je retiens de lui. Pour cela, il restera toujours debout dans mon souvenir au-delà de la dernière image d’un géant de la presse couché sur le support en bois pour rejoindre sa dernière demeure à Yoff. Il a su devenir un trésor vivant par-delà les temps et les limites de la corporation.
UN SEIGNEUR EN VRAI, UN SERVITEUR DANS L’ÂME
Less a un parcours de seigneur tout en s’employant à devenir le serviteur de tous, de sa classe des pionniers hier meurtris par sa disparition à la pépinière des continuateurs reconnaissants à cette icône du journalisme. Grâce à cette philosophie de vie, Mame Less Camara a été Abdou Sow, son célèbre pseudonyme à Walf Quotidien, pour rester simplement Grand Less pour son urbanité, son professionnalisme, sa disponibilité, son humilité et sa générosité. Des intellectuels de grande envergure achetaient le journal pour cette chronique très percutante de l’animateur de « Face à face » sur Radio Sénégal. Rien que le nom de cette émission est un appel d’air dans un service public invité à s’adapter au multipartisme intégral et, surtout, aux nouvelles expressions de la participation citoyenne.
Entre nous, il y a au moins une génération de journalistes formés au CESTI. Et ensuite, à son actif, une réputation de probité intellectuelle et morale déjà établie, des faits d’armes de porte-voix des professionnels dans un SYNPICS à l’avant-garde, un militantisme du pluralisme médiatique à l’heure où le pays aborde le virage de la FM « polyphonique », entre autres. Tout, vraiment tout pour faire un modèle que le groupe de stagiaires du CESTI attendait, à l’heure du thé, sur le balcon du siège de Wal Fadjri Quotidien, à Sacré-Cœur. Hier, Seynabou Mbodj en a parlé dans son post. Il était le miroir de ce que nous voulions être plus tard. A l’époque, il écrivait sur du « beefsteak », ce doux papier d’imprimerie. Boubacar Boris Diop, son ami, a été une passerelle entre Less et moi. Voilà qui explique que, sans avoir été son étudiant ou son agent, j’ai pu bénéficier de son expérience.
AU-DELA DU JOURNALISME, UNE FINE CULTURE LITTERAIRE
A la fin de ma formation, je me suis retrouvé à Walf Quotidien et lui, avait rejoint Walf FM comme Directeur. Sans cloisons! Il me prêtait des livres dont nous devions parler dans les quinze jours. Et j’ai compris cela comme une incitation à la lecture. Au fil du temps, j’ai découvert la fine culture littéraire de l’homme qu’a confirmé le poète Amadou Lamine Sall dans son hommage. En 2011, nous nous sommes retrouvés dans l’émission « Impressions » de Sada Kane sur la 2S TV. Moi pour présenter mon recueil « Le Chapelet de rêves » et lui pour intervenir sur une autre œuvre. Face à deux lecteurs pour le moins critiques, le débat s’est animé sur l’univers jugé « glauque » de ce texte par endroits. Less s’est emparé du micro pour plaider l’authenticité en écriture, loin des clichés d’un certain romantisme tournant à vide. Il faut dire qu’il m’a bien tiré d’affaire et j’ai pu recentrer le débat sur le procédé de création. En privé, et gentiment, il m’a reproché de ne l’avoir pas informé de ma participation à cette émission afin qu’il se préparât mieux.
Auparavant, Directeur des Rédactions du Soleil, j’ai eu le bonheur de l’accueillir dans les colonnes de « Zénith Hebdo » pour sa chronique « Choses vues », grâce à la volonté du Directeur général, Mamadou Sèye et l’entregent du Rédacteur en chef de ce magazine du groupe, Sidy Diop. «Choses vues », le nom de cette chronique, a été un fort moment d’analyses. Assurément, la vie de ce formateur dans l’âme est une Masterclass sans fin. Que le Paradis soit sa demeure éternelle !
LE CINEMA SENEGALAIS PRIME AU CANADA
Le moyen métrage documentaire de la journaliste et réalisatrice Mame Woury Thioubou, « REBEUSS, CHAMBRE 11 » a remporté, dimanche 30 avril 2023, le Prix du court et moyen métrage documentaire Sélection internationale du Festival « Vues d’Afrique »
«REBEUSS, CHAMBRE 11 » de la réalisatrice sénégalaise Mame Woury Thioubou a remporté, ce week-end, à Montréal, le Prix du moyen et court métrage sélection internationale documentaire décerné par le ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec.
Le moyen métrage documentaire de la journaliste et réalisatrice Mame Woury Thioubou, « REBEUSS, CHAMBRE 11 » a remporté, dimanche 30 avril 2023, le Prix du court et moyen métrage documentaire Sélection internationale du Festival « Vues d’Afrique » de Montréal, au Canada. Le film a également obtenu la mention spéciale du Jury du Prix Droit de la Personne. Une distinction qui renforce la notoriété internationale du cinéma sénégalais et africain. « Ces distinctions sont un signe de reconnaissance auquel je suis très sensible », a déclaré la lauréate, journaliste au Quotidien depuis plus de dix ans. « C’est un film qui me tient à cœur et j’espère qu’il permettra d’avoir un débat posé sur les conditions de vie de nos concitoyens qui sont en prison », a ajouté Madame Thioubou qui adresse ses remerciements à Wido qui produit et diffuse le film ainsi qu’à l’ensemble des personnes avec qui elle a travaillé. « Je suis particulièrement reconnaissante à toutes ces personnes qui ont accepté de participer au film », a-t-elle également souligné.
Avant cette distinction, le documentaire de notre consœur a été projeté, le 25 avril, à l’ouverture du Festival Koudougou Doc au Burkina Faso. Ce film, une plongée dans l’univers carcéral, raconte la mort des détenus Cheikh Ndiaye, âgé de 18 ans, et Babacar Mané, âgé de 19 ans dans la nuit du mardi 27 août 2019 dans la prison centrale de Rebeuss à Dakar. « Ce film interroge le système carcéral sénégalais. Cheikh et Babacar sont morts, mais des milliers de leurs concitoyens continuent à purger leur peine dans des conditions indignes. Rebeuss, Chambre 11 mêle documentaire et animation pour poser le débat », renseigne la note.
Notre consœur Mame Woury Thioubou est diplômée du Master II de réalisation de documentaire de création de l’Université Gaston Berger de Saint Louis. Elle est riche de plusieurs productions dont «Face à face», Ebène du meilleur film au Festival du film de quartier 2009 (FIFQ, Dakar.) Le Témoin adresse ses félicitations à notre consœur et lui souhaite d’autres belles et prestigieuses distinctions.
LES HOMMAGES RENDUS A MAME LESS CAMARA, ET LES REVENDICATIONS DES TRAVAILLEURS A LA UNE DU RESUME DE L’ACTUALITE DE L’APS CE MARDI
Les parution de ce 2 mai rendent hommage au journaliste Mame Less Camara, en même temps qu’ils évoquent les préoccupations des travailleurs à l’occasion de la Journée internationale du travail
Dakar, 2 mai (APS) – Les quotidiens rendent hommage au journaliste Mame Less Camara, en même temps qu’ils évoquent les préoccupations des travailleurs à l’occasion de la Journée internationale du travail et les réactions des leaders politiques à l’appel au dialogue lancé par Macky Sall.
Mame Less Camara ‘’était multidimensionnel et son savoir sans limites. L’homme qu’on aimerait avoir comme compagnon d’infortune en plein désert ou sur une île déserte’’, écrit dans Le Soleil l’un de ses camarades de promotion du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti), l’école de journalisme et de communication de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar.
‘’Figure majeure du paysage médiatique sénégalais, il repose désormais au cimetière de Yoff […] Le Cesti porte désormais son nom par décret présidentiel’’, note EnQuête en relayant une annonce faite par le président de la République, Macky Sall.
‘’L’on ne peut raconter Less. Et il est encore difficile de le résumer’’, commente Bés Bi Le Jour.
Tribune est d’avis qu’‘’avec la disparition de Mame Less Camara, c’est toute la presse qui perd sa référence’’.
Le Témoin Quotidien publie la tribune d’un confrère et ami du défunt journaliste, selon lequel ‘’Less a un parcours de seigneur tout en s’employant à devenir le serviteur de tous, de sa classe des pionniers hier meurtris par sa disparition à la pépinière des continuateurs reconnaissants à cette icône du journalisme’’.
‘’Il était heureux. Il était généreux. Il était merveilleux. C’était un maître et il était sage’’, témoigne Le Quotidien.
L’Observateur, pour sa part, estime que ‘’la presse sénégalaise et africaine a perdu une icône et une figure emblématique du journalisme, avec le décès de Mame Less Camara’’, qui ‘’a mené une vie chevillée à l’éthique et à la déontologie’’.
‘’Sa pertinence était toujours d’une dimension telle qu’elle donnait une lecture plus profonde d’une actualité sur laquelle il plongeait son projecteur. Acide ou bien disant, mais toujours pertinent’’, écrit dans WalfQuotidien un condisciple et ancien collègue du défunt.
Khalifa Sall soutient qu’‘’il y aura dialogue par la force’’
‘’L’Etat ne peut plus augmenter les salaires’’, note Sud Quotidien en citant le président de la République.
Macky Sall l’a dit en recevant les doléances des syndicats de travailleurs au palais de la République, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale du travail.
‘’L’essentiel de leurs revendications porte sur le redressement des entreprises en difficulté, dont La Poste et la Sonacos, l’augmentation des salaires et la baisse de la fiscalité sur les salaires’’, résume Sud Quotidien.
‘’Je veux bien payer mais il faut que la production suive, le travail aussi’’, rapporte WalfQuotidien de la cérémonie de remise des doléances des travailleurs au chef de l’Etat.
L’Observateur affirme qu’‘’hier au palais, le président Macky Sall a pris d’énormes engagements en marge de la réception des doléances des centrales syndicales’’. ‘’Il a aussi saisi l’opportunité de dire ses vérités aux syndicalistes’’, ajoute-t-il.
Le président de la République a dénoncé ‘’les grèves sans préavis’’ et ‘’la mauvaise gestion dans les entreprises publiques’’, rapporte Le Quotidien.
‘’Il a salué les accords au sein du secteur privé national et a défini les grandes orientations du partenariat de travail entre l’Etat et le secteur public’’, note Le Témoin Quotidien.
En deux ans, l’Etat a dépensé 1.185 milliards de francs CFA pour ‘’lutter contre la vie chère’’, lit-on sur la une du journal Le Soleil, qui loue les ‘’efforts énormes et historiques’’ fournis par les pouvoirs publics dans ce domaine.
‘’le PDS va accepter la candidature de Macky Sall’’
Les quotidiens se sont intéressés aussi aux réactions des leaders politiques de l’opposition au dialogue souhaité par Macky Sall.
‘’Il y aura dialogue par la force’’, écrit Bés Bi Le Jour, citant Khalifa Sall.
L’opposant et ancien maire de Dakar est intéressé par le dialogue politique dans la mesure où, selon le chef de l’Etat, l’amnistie des faits le concernant fera partie des sujets de discussion.
‘’C’est un dialogue pour valider une troisième candidature anticonstitutionnelle’’ de Macky Sall, lit-on dans EnQuête et d’autres journaux, qui citent Ousmane Sonko.
‘’Un dialogue nécessite à ses yeux la reconnaissance du mal-être et l’évaluation’’ des précédentes concertations, affirme Le Témoin Quotidien en résumant la réaction du leader de l’opposition.
L’ancienne Première ministre Aminata Touré, elle, a rejeté l’appel au dialogue et a soutenu que ‘’le PDS va accepter la candidature de Macky Sall’’. La réaction de l’ancienne cheffe du gouvernement, relayée par Le Quotidien et d’autres journaux, est consécutive à la décision de l’ex-parti au pouvoir d’accepter la main tendue du président de la République.
«L’ETAT NE JOUE PAS SON ROLE DANS L’ALLOCATION DES RESSOURCES AUX COLLECTIVITES LOCALES»
Aujourd’hui, les besoins des populations sont tels qu’aux yeux de Birahim Seck « l’argent qui doit être injecté dans la responsabilité sociétale d’entreprise doit être connu par les maires qui détiennent les prérogatives de définir le priorités
Aujourd’hui, les besoins des populations sont tels qu’aux yeux du coordonnateur national du Forum civil, « l’argent qui doit être injecté dans la responsabilité sociétale d’entreprise doit être connu par les maires qui détiennent les prérogatives de définir le priorités ».
Mais, regrette Birahim Seck, « il n’est pas du tout acceptable qu’une entreprise implantée dans une commune attribue des billets à la Mecque, pour Rome, finance des baptêmes, des mariages ». Ça, ditil, « ce n’est pas de la responsabilité sociétale d’entreprise (RSE). Selon M. Seck, « il appartient aux entreprises de prendre contact avec les maires, s’enquérir de la situation sur le terrain pour connaitre les besoins des populations et les financer sur la base de la responsabilité sociétale d’entreprise. C’est sur quoi on travaille avec les communes de Thiès ».
Au niveau local, le coordonnateur national du Forum civil pense que « la justice fiscale se manifeste par l’engagement du Maire Babacar Diop, à activer et réactiver la commission de fiscalité locale pour permettre à la collectivité territoriale, à la ville de Thiès, de mobiliser des ressources domestiques ».
Au niveau mondial, « la tendance globale tourne autour de stratégies d’organisation de ressources domestiques », selon Birahim Seck, qui toutefois se désole qu’« il soit très difficile maintenant de compter sur la coopération décentralisée, sur la coopération avec les partenaires techniques et financiers ».
A Thiès où il participait à un conclave sur « La justice sociale » en vue d’un renforcement des capacités de la commission de fiscalité locale de la mairie de la ville de Thiès, le coordonnateur national du Forum civil a fermement condamné les « disparités dans la distribution des ressources tirées des industries minières ».
À l’en croire, « il y a deux niveaux dans ce domaine ». Le premier, dit-il, concerne « les fonds qui sont créés par l’État ». Et prenant l’exemple du fonds d’appui et de péréquation destiné aux collectivités territoriales, il renseigne que : « l’État doit de l’argent jusqu’à présent aux collectivités territoriales ». Et de citer un arrêté de 2020, pour souligner : « l’État avait dégagé 5 milliards FCFA et seulement les deux milliards FCFA ont été injectés auprès des collectivités territoriales par le biais du fonds d’équipement et des collectivités territoriales ».
Autrement dit, « sur l’arrêté interministériel de 2020 l’État doit 3 milliards FCFA aux collectivités territoriales », relève Birahim Seck, qui remarque qu’« en 2021, il n’y a pas encore d’arrêté ». Autrement dit, « les entreprises continuent à produire de la richesse, l’État, peut-être, collecte ces ressources-là, mais les collectivités locales ne voient absolument rien », s’offusque le coordonnateur du Forum civil, qui rappelle que « ça, c’est le fonds d’appui et de péréquation ».
Si on prend le fonds d’appui au développement local, qui est un deuxième fonds dans le cadre des sociétés extractives, un fonds qui est même destiné aux femmes en partie, parce qu’on vous dit que les projets d’autonomisation des femmes doivent être pris en compte dans les plans de développement locaux et financés dans le cadre du fonds d’appui et de développement local. Il rappelle que « les entreprises produisent des chiffres d’affaires » et par rapport au « taux auquel on doit indexer également », il estime que « cette assiette-là est fixé à 0,5% », mais, regrette-t-il, « jusqu’à présent il n’y a absolument rien, les collectivités locales ne perçoivent absolument rien ». « L’Etat ne joue pas son rôle dans l’allocation des ressources aux collectivités locales à travers les fonds ».
Aussi de se désoler du fait que « certaines entreprises disent faire de la RSE, mais après avoir visité plusieurs communes de Thiès, le constat reste amer dans la mesure où ces collectivités territoriales ne rencontrent jamais les entreprises, lesquelles, à chaque fois, descendent sur le terrain, y font des réalisations, à l’insu des maires, ce qui n’est pas normal ».
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DES TIRS DE GRENADES LACRYMOGENES, DES BLESSES GRAVES, DES ARRESTATIONS
Le « Nemeeku Tour » de Pastef-Les Patriotes dans le département de Tivaouane n’a pas été de tout repos pour le président de ce parti, Ousmane Sonko, et ses camarades.
Le « Nemeeku Tour » de Pastef-Les Patriotes dans le département de Tivaouane n’a pas été de tout repos pour le président de ce parti, Ousmane Sonko, et ses camarades. « Les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogènes sur le convoi du leader du Pastef et plusieurs militants, occasionnant des blessés dont un des avocats du leader de Pastef-Les Patriotes», selon maître Abdoulaye Tall qui dénonce et parle de persécution contre Ousmane Sonko, lequel, d’ailleurs, appelle ses militants à « se préparer au combat ».
L’urgence et la nécessité d’écourter sa tournée politique nationale intitulée « Nemeeku Tour » dans le département de Tivaouane s’imposaient au leader de Pastef-Les Patriotes Ousmane Sonko qui devait se rendre à Dakar pour les besoins d’un point de presse de clarification sur, entre autres, les affrontements survenus, ce dimanche 30 avril 2023, à Taïba Ndiaye avec comme bilan 8 arrestations et plusieurs blessés graves. Les personnes interpellées sont à présent retenues dans les locaux de la brigade de gendarmerie de Tivaouane ».
Me Ndiaye, l’un des avocats de Sonko, explique : «nous avions invité le leader de Pastef-Les Patriotes à visiter la commune de Taïba Ndiaye, particulièrement le site dénommé «Bërëbou Serigne Touba», aux fins de prières. Malheureusement, nous avons eu la surprise de voir des tirs de grenades lacrymogènes venant de la gendarmerie. Le bilan est qu’il y a eu des blessés et 8 arrestations. Les blessures sont graves ».
L’avocat condamne fermement la réaction des forces de l’ordre. « Quand on interdit à un citoyen de vaquer librement à ses occupations, ça pose problème. Étant entendu d’ailleurs qu’il n’y avait pas de troubles à l’ordre public, encore moins de menaces réelles. Tout le monde peut en attester ». Me Ndiaye dit voir donc mal que la gendarmerie puisse effectuer des tirs de grenades lacrymogènes sur les populations. Il trouve « simplement regrettables » les faits.
Dans son discours le leader de Pastef Les Patriotes s’en est encore pris au président Macky Sall et à son régime, avant d’appeler les jeunes à la « résistance ». A Taïba Ndiaye, il n’a pas pu s’adresser convenablement à ses militants comme il l’avait fait à Pambal et à Mont Rolland où il a demandé à ses militants de le rejoindre à Dakar si toutefois Macky Sall l’écarte de la présidentielle de 2024. « Nous ne laisserons pas Macky Sall et ses magistrats nous empêcher d’être candidat en 2024. Après tout le travail qu’on a fait je vous demande d’être prêts à rallier Dakar si toutefois Macky Sall décide de m’en empêcher ». Sonko a appelé ses jeunes à maintenir le cap afin d’empêcher les forces de défense et de sécurité de l’arrêter. «Je vous demande de vous tenir debout et faire face, les forces de l’ordre ne peuvent rien contre nous si nous sortons dans la rue en masse » a-t-il exhorté. Se disant déjà sûr de sa victoire en 2024, « ce qui d’ailleurs fait peur à Macky Sall et à son régime », Ousmane Sonko a soutenu que « si nous sommes candidat à la présidentielle de 2024, nous les battrons avant même midi». Le leader de Pastef-Les Patriotes dit «avoir bon espoir qu’Allah va exaucer les prières formulées pour nous par les sages». Après Mont Rolland, Pambal et Taïba Ndiaye, Ousmane Sonko a été accueilli dans la commune de Tivaouane.
Ousmane Sonko attendu à Thiès
« La meilleure façon, pour Ousmane Sonko, de répondre au leader de Rewmi qui se réclame ‘’chef de l’opposition sénégalaise’’, c’est de venir le détrôner dans le Cayor où l’ancien président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) peine maintenant à mobiliser, à travers une démonstration de force jamais égalée ». Telle est la position des membres de la famille pastéfienne de la cité du rail qui s’apprêtent à accueillir le leader de Pastef-Les Patriotes.
C’est dans la soirée du lundi 1er mai 2023 que le leader du Pastef, après la Casamance, devait fouler le sol de la ville aux-deux-gares, dans le cadre de l’étape thiessoise de sa tournée Nemmeeku Tour ». Mais des urgences dans la capitale, Dakar, l’ont obligé à écourter sa tournée politique depuis Tivaouane. Selon Maréma Ndiaye de la cellule locale de communication, les visites au niveau du département de Thiès se dérouleront jusqu’au samedi 6 mai et conduiront Ousmane Sonko et sa délégation dans les communes de Keur Mousseu, Cayar, Notto Diobass, Touba Toul, Thiès-Est, Thiès-Nord, Thiès-Ouest.
MBALLO DIA THIAM DEMANDE UNE EVALUATION GLOBALE DES PRECEDENTES DOLEANCES
Cela ressemble aujourd’hui à un éternel recommencement avec des revendications qui ne sont presque jamais satisfaites
Leurs cahiers des doléances connaissant chaque année le même sort, à savoir qu’ils dorment dans les tiroirs des ministères, le secrétaire général adjoint de la nouvelle Fédération générale des Travailleurs du Sénégal (Fgts-B), Mballo Dia Thiam, propose une évaluation globale des précédentes doléances pour une solution définitive à cet éternel recommencement..
Cela ressemble aujourd’hui à un éternel recommencement avec des revendications qui ne sont presque jamais satisfaites. Pourtant les travailleurs sont obligés le 01er mai de chaque année de sacrifier au rituel du dépôt auprès du président de la République de leurs cahiers des doléances. «On a un sentiment d’un éternel recommencement», soupire le secrétaire général adjoint de la Fédération générale des Travailleurs du Sénégal (Fgts-B), une nouvelle centrale syndicale.
En effet, indique-t-il, « chaque 01er mai ou à la veille de chaque fête du Travail, si on faisait une évaluation globale pour voir l’évolution positive de certains points de revendication ou l’application des accords, on n’en serait pas là. Malheureusement, on se rend compte que cet exercice relève presque de la ritournelle», se désole Mballo Dia Thiam.
Pourtant, bien que sachant que cela ne servira à rien, à chaque fois, les leaders syndicaux sont «obligés» chaque d’aller déposer leurs cahiers de doléances au niveau de l’administration. Les centrales sont en effet tenues d’écrire noir sur blanc leurs préoccupations, notamment les difficultés rencontrées au quotidien dans leurs lieux de travail. Des revendications qui font souvent l’objet de grèves ou de mouvements d’humeur. Des sujets qui, pour la plupart, selon M. Thiam, ne font pas l’objet d’accords au niveau sectoriel encore moins au niveau supérieur de l’Etat. «Mais si nous arrivons à grappiller quelques points, c’est parce que nous pensons que l’exercice en vaut la chandelle», dixit le président de l’Alliance «And Guëssëm».
Pour M. Mballo Thiam, «mieux vaut avoir une satisfaction à moitié que de ne pas avoir un seul accord signé et matérialisé». Une conviction qui semble bien justifiée eu égard aux acquis obtenus et concernant surtout le plan de carrière de certains agents de santé dans les accords du 25 avril 2022 portant formation complémentaire des techniciens supérieurs pour régulariser leur situation administrative.
«Cette formation c’était pour combler le gap de connaissances et de compétences pour les hisser à la hiérarchie A2 avec la casquette d’administrateurs de soins ou d’administrateurs des services de santé pour ceux qui sont dans des fonctions administratives de gestion. C’est une excellente chose d’autant que, quand on est dans la hiérarchie A2, on est déjà à la maitrise. Ce qui veut dire que l’infirmier d’Etat ou la sage-femme avec la licence, bac plus 3, peut gravir les échelons jusqu’au doctorat sans aller à la faculté de médecine et de pharmacie. Aujourd’hui, au niveau du Cames, il est possible d’arriver par cette voie jusqu’à l’agrégation. Je pense que, tant que ces agents ne pouvaient pas accéder à la hiérarchie A, ils ne pouvaient pas aspirer à diriger dans ce pays. Parce que quand on n’est pas de la hiérarchie A, on ne peut être ni ministre ni directeur ou autre. Aujourd’hui, on peut prétendre diriger les directions régionales de la santé. Parce qu’il s’agit de gérer la santé des populations. Hormis cela, pour ce qui concerne les autres hiérarchies, le ministre a accepté de combler le gap pour les assistants infirmiers qui constituent une masse très importante, ils pourront rallonger leurs études d’une année pour être classés à la hiérarchie P4. Ils pourront aussi continuer leur plan de carrière. C’est valable aussi pour les aides sociaux qui seront versés dans les corps des assistants infirmiers, tout comme aussi les infirmiers brevetés. Aussi, des écoles de santé, telles que les écoles en maintenance hospitalière seront érigées en écoles d’ingénieurs. Tout comme aussi l’Endss et l’Entss qui vont basculer dans le système LMD. Récemment l’Endss a été mutée, elle est au niveau de l’université de Dakar. Un plus par rapport au plan de carrière de manière globale», se félicite le secrétaire général du Sutsas.
Mballo Dia Thiam s’est aussi réjoui du système de rémunération avec les «augmentations substantielles et inédites» obtenues par les travailleurs de la Santé. «Maintenant, le seul problème, c’est qu’il y a des catégories qui n’ont pas perçu cette augmentation. Depuis le 31 mai 2022, nous sommes en train de pousser le bouchon. D’où nos 11 plans d’action, et récemment une grève.
A l’appel du Premier ministre et des ministres sectoriels de la Santé et des Collectivités territoriales, nous avons levé le pied parce que les autorités travaillent là-dessus pour une mise à niveau. Pour nous, il ne s’agit pas de réparer une injustice pour en créer une autre. Tant qu’il y aura un agent ou des groupes qui doivent percevoir ces augmentations et qui ne les perçoivent pas, nous avons un devoir de lutter pour la justice et pour l’équité dans nos rangs. On est en train de mener le combat, et nous pensons que ce 1er mai est une belle occasion pour le chef de l’Etat de pouvoir régler définitivement ce problème», déclare le secrétaire général du Syndicat unique des Travailleurs de la Santé et de l’Action sociale. Qui demande plus d’efforts de la part des syndicats pour une meilleure prise en charge des préoccupations des travailleurs. Des travailleurs qui, face au renchérissement du coût de la vie, demandent surtout une revalorisation salariale et de meilleures conditions de travail.
LE SENEGAL CONFIRME SON PREMIER CAS
Le Sénégal a officiellement enregistré son premier cas de la fièvre hémorragique dénommée Crimée-Congo.
Le Sénégal a officiellement enregistré son premier cas de la fièvre hémorragique dénommée Crimée-Congo. L’information a été confirmée, dimanche, sur la Rfm (radio) par Dr Boly Diop, responsable de la surveillance épidémiologique et riposte vaccinale au ministère de la Santé et de l’action sociale. Un cas d’ailleurs qui est malheureusement décédé le 22 avril 2023, informe Dr Diop.
«Actuellement le Sénégal, comme on l’a dit, a confirmé un cas. Et vous savez quand il y a la confirmation d’un cas, on doit faire le tour au niveau de ce cas pour voir, est-ce qu’il y a d’autres cas au niveau de son entourage », a déclaré le responsable de la surveillance épidémiologique et riposte vaccinale au ministère de la Santé et de l’action sociale, qui précise toutefois que c’est le seul cas enregistré pour le moment. « Présentement, il n’y a pas d’autres cas au niveau de son entourage. »
Le Dr Boly Diop de préciser par suite : « Le système de santé est à ce qu’on appelle la recherche de contacts. Donc actuellement, on a reçu des sujets-contact qui ne sont pas des malades, mais ce sont des personnes qui étaient en contact avec le malade. Et principalement, ces sujets-contact sont au niveau de l’hôpital où il a été pris en charge et le plus souvent, c’est le personnel soignant. Et actuellement, il y a 84 sujets-contact qui sont suivis. A l’heure où nous vous parlons, il n’y a pas un autre cas confirmé. Et le traitement est essentiellement symptomatique, c’est-à-dire tu traites les signes, mais malheureusement, le cas qui a été signalé au Sénégal est décédé le 22 avril 2023. » « Maintenant, ce cas a mis le pays à ce qu’on appelle situation épidémique. Et actuellement, le système de gestion de l’incident est activé au niveau du centre des opérations d’urgence et tous les plis ont été mis en place. Il y a le plan d’action incident qui est en train d’être développé », souligne-t-il, avant de rappeler : « La maladie a été déclarée officiellement au niveau de l’OMS et qu’actuellement tous les prestataires par l’intermédiaire du système de surveillance sont informés, avisés pour redoubler de vigilance pour surveiller cette maladie. »
LES CENTRALES SYNDICALES INTERPELLENT MACKY SALL
Augmentation des salaires, baisse de la fiscalité sur les salaires, difficultés dans certaines entreprises…les centrales syndicales ont remis leurs cahiers de doléances au Président de la République Macky Sall
Dans le cadre de la célébration de la Fête du travail hier, lundi 1er mai, les centrales syndicales ont remis leurs cahiers de doléances au Président de la République Macky Sall. L’essentiel de leurs revendications porte sur le redressement des entreprises en difficultés comme la Poste et la Sonacos, l’augmentation des salaires des travailleurs et la baisse de la fiscalité sur les salaires.
L ors de la remise des cahiers de doléances au Président de la République Macky Sall hier, lundi 1er mai, les secrétaires généraux des syndicats des travailleurs ont attiré l’attention sur les difficultés que connaissent certaines entreprises nationales notamment la Poste et la Sonacos. « Des entreprises comme la Sonacos, la Poste et Patisen sont en difficultés. Si vous ne les aidez pas, les efforts que vous avez faits dans le secteur de l’emploi risquent d’être anéantis. Ces sociétés ont des difficultés de rentabilité. Parce que la matière première de ces entreprises qui est l’arachide pour la Sonacos et le sel pour Patisen est exportée. Toutes les usines de la Sonacos sont fermées, faute de graines. Patisen importe près de 15 à 20 mille tonnes de sel et de sucre. Je pense que vous devrez revoir le décret 2010 portant libéralisation de l’exportation de l’arachide », a fait remarquer le secrétaire général du Cnts-Fc Cheikh Diop.
S’agissant de la poste, le syndicaliste pense qu’il y a lieu de sauver l’entreprise non seulement pour sauvegarder les emplois mais surtout pour sauver le service public qu’elle représente. Concernant l’augmentation des salaires des travailleurs, Cheikh Diop relève que des efforts ont été consentis par l’Etat avant de noter des manquements au niveau de certains secteurs. » « Vous avez augmentez les salaires. Vous avez convoqué des assises pour la baisse des denrées de première nécessité, mais la mise en œuvre pose problème. Dans le secteur de la santé, il y a des catégories de travailleurs qui devraient bénéficier de ces mesures et qui ne l’ont pas été. Dans les universités, il y a également une situation pareille. », soutient-il.
Pour sa part, Elimane Diouf, le secrétaire général de la Csa a plaidé pour une augmentation des salaires et de la prime de transport ainsi qu’une baisse de la fiscalité sur les salaires. « Les conditions existent pour envisager une augmentation des Smig et des salaires des travailleurs au regard du coût élevé de la vie malgré la baisse des prix dont la mise en œuvre tarde à se faire sentir au niveau des ménages », lance-t-il. Allant dans le même sens, Mody Guiro, secrétaire général de la Cnts trouve que la revendication sur l’augmentation généralisée des salaires, du Smig et de la prime de transport dans le secteur privé est légitime vu la cherté de la vie. Selon lui, la fiscalité sur les salaires au Sénégal est trop au-dessus de ce qui se passe dans le monde.
MACKY SALL, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE : «L’Etat ne peut plus augmenter les salaires»
Prenant la parole suite aux doléances des centrales syndicales, le Président de la République a soutenu que l’Etat ne peut plus augmenter les salaires, parce ce n’est plus possible. « Pour atténuer les ardeurs sur les revendications d’ordre salarial, l’Etat ne peut plus augmenter les salaires. On a atteint le maximum qu’on pouvait faire. C’est important que le gouvernement reste clair sur cette question. On ne peut pas. Il faut faire des efforts aussi dans d’autres secteurs et catégories de citoyens puisque nous partageons ce pays et devons partager la croissance de façon équitable », a-t-il fait part.
ENTRE CRAINTES ET INQUIETUDES DES PRODUCTEURS SUR LE NIVEAU BAS DES PRIX AU KILO
Ziguinchor au rythme de la campagne de commercialisation des noix d’anacarde. « L’or noir » imprime une effervescence commerciale dans la ville
Ziguinchor au rythme de la campagne de commercialisation des noix d’anacarde. « L’or noir » imprime une effervescence commerciale dans la ville. Mais cette campagne démarre sur fond de réelles craintes des producteurs qui assistent impuissamment à la chute du prix au kilogramme. Entre 415 et 420 francs prix magasin et 350 francs au champ, les inquiétudes vont crescendo chez les producteurs et opérateurs malgré la forte production cette année.
Le ballet incessant de gros porteurs dans la ville, la ferveur dans les champs attestent bien du démarrage de la campagne des noix de cajou. Elle n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière mais elle se fait bien ressentir dans la région. Cette campagne de commercialisation des noix d’anacarde démarre cependant sur fond d’inquiétude des producteurs et autres opérateurs. Le prix au kilogramme est en nette baisse, comparé aux précédentes campagnes avec le prix au kilo qui pouvait aller au-delà de 600 francs CFA .
Cette année, le prix magasin tourne autour de 420 francs CFA le kilogramme au moment où celui hors champ oscille entre 300 et 350 francs CFA. Cette situation reste compliquée, souligne Boubacar Camara, opérateur économique. « Il y’a des problèmes sur la commercialisation dans les pays comme l’Inde, le Vietnam. C’est ce qui impacte négativement sur les prix cette année car on nous signale que des containers ont connu des difficultés de déchargement dans ces pays. Ajouté à cela les problèmes de transformation dans ces mêmes pays …. Les producteurs vont souffrir cette année parce que les prix sont bas … », déplore M. Camara qui exprime de réelles craintes sur la commercialisation du produit.
La production reste cependant très bonne, nous renseignent les producteurs. Autre difficulté, c’est une partie de la production de l’année dernière qui reste encore en souffrance dans les magasins à Ziguinchor. La filière anacarde occupe une place centrale dans l’économie régionale. Elle se modernise de plus en plus car de 56.000 tonnes en 2017, les exportations sont passées de plus de 90 mille tonnes l’année dernière. La réglementation de l’exportation du produit est passée par là. Les noix qui transitaient vers la Gambie éclipsaient beaucoup la quantité de produit exporté par le Sénégal car n’étant pas comptabilisées en faveur du Sénégal. Et l’interdiction d’acheminer le produit par le transport terrestre a beaucoup contribué à replacer le Sénégal dans le lot des pays exportateurs de noix d’anacarde.
Pourvoyeur d’emplois, le secteur de l’anacarde booste l’économie régionale. En atteste la ferveur qui entoure depuis ces dernières semaines cette campagne de commercialisation des noix d’anacarde. Des femmes devant les magasins de stockage des noix pour le séchage et le remplissage des sacs à des prix dérisoires (100 francs CFA le sac rempli et cousu) attestent également de la ferveur qui entoure cette campagne. Une campagne de commercialisation des noix d’anacarde qui vient de démarrer va certainement battre les records de l’année dernière dont la production avait dépassé les 80 mille tonnes pour masse financière de plus de 54 milliards de francs CFA. Cette année, on espère une forte production qui pourrait atteindre les 90 mille tonnes. Mais les prix qui chutent plongent déjà les producteurs dans une totale inquiétude dans la région qui vit dans une effervescence de cette campagne de commercialisation des noix d’anacarde.
«IL N’EST PAS POSSIBLE D’ENVISAGER, SOUS LE FORMAT ACTUEL, D’ORIENTER LES INVESTISSEMENTS DES MIGRANTS DANS LA CREATION D’EMPLOIS»
Pour Mamadou Mignane Diouf, coordonnateur du forum social sénégalais, les 1600 milliards de FCFA envoyés par La diaspora sénégalaise en 2021, pour l’essentiel, ne sont pas destinés à des investissements pour la création d’emplois
La diaspora sénégalaise a envoyé 1600 milliards de FCFA au pays, en 2021. Seulement, ces transferts, pour l’essentiel, ne sont pas destinés à des investissements pour la création d’emplois. Très souvent, ce sont des moyens de subsistance pour les familles, analyse le coordonnateur du Forum Social Sénégalais (FSS), Mamadou Mignane Diouf, qui trouve que le profil migratoire devrait changer, si l’on veut inverser la tendance.
1600 milliards de FCFA, c’est le montant estimé des transferts d’argent (dans le circuit formel) de la diaspora sénégalais, vers leur pays d’origine en 2021, compte non tenu des envois via des intermédiaires et autres canaux non traçables. Vu l’importance des flux financiers, au-delà du Sénégal, les diasporas africaines sont considérées comme les premiers bailleurs de fonds de l’Afrique, en termes d’envois et transferts d’argent vers différents pays de leur continent d’origine. De là à susciter des réflexions sur la possibilité de capter ou d’orienter ces fonds vers la création d’emplois, pour plus d’impact.
Seulement, pour le cas spécifique de notre pays notamment, le coordonnateur du Forum Social Sénégalais (FSS), Mamadou Mignane Diouf, trouve que les nombreux milliards transférés par la diaspora sénégalaise ne peuvent pas servir à la création d’emplois, à cause du profil migratoire. «On peut considérer que les migrants sont les principaux bailleurs de fonds, si on tient compte des capacités d’envois qu’ils opèrent au cours de l’année au Sénégal, comme dans d’autres pays. De ma petite expérience sur ces questions migratoires, il n’est pas possible d’envisager, sous le format actuel, d’orienter ces investissements dans la création d’emplois», dit-il.
D’après son analyse, «la plus grande partie de ceux qui immigrent proviennent de familles très vulnérables, pour ne pas dire très pauvres, dans lesquelles on s’organise pour trouver un moyen d’envoyer quelqu’un de la famille à l’émigration, en Afrique ou en dehors ; ça peut être dans des conditions légales avec l’immigration légale par visa ou l’immigration illégale clandestine avec le risque de voyager sur la route, par la mer avec les risques» que cela comporte.
CHANGER DE PROFIL MIGRATOIRE : DE LA MIGRATION DE SECOURS AU MIGRANTS PORTEURS DE PROJETS, CAPABLES DE NEGOCIER AVEC DES PARTENAIRES
Il trouve ainsi que, «le profil migratoire est une migration de secours, quelqu’un qui prend le risque de voyager pour secourir sa famille». Or, dans cet élan d’aider la famille, ce dont il s’agit, relève-t-il, c’«est d’envoyer l’argent pour la dépense quotidienne, transformer la maison qui peut être une baraque ou une case. Il s’agit aussi d’envoyer de l’argent pour l’organisation de cérémonies familiales, les évènements religieux». Selon toujours Mamadou Mignane Diouf, «des enquêtes à Dakar et même dans des régions du pays, confirment qu’il y a des familles qui attendent les transferts et, souvent, elles s’en servent pour aller au marché».
Suffisant pour que M. Diouf souligne que les transferts de la diaspora ne peuvent servir à des investissements créateurs d’emplois qu’avec un changement du profil migratoire. «Le changement du profil migratoire ne s’opérera que quand ceux qui migrent ont un projet important de création d’entreprises ou d’emplois, c’est-à-dire des immigrants qui ne voyagent pas pour secourir leurs familles, mais avec des projets et trouver des partenaires prêts à investir. C’est en ce moment-là que des migrants peuvent négocier avec l’Etat, pour avoir des facilités d’investissements».