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27 août 2025
JE VAIS CONTINUER A TRAVAILLER DUR
C’est un joueur tout heureux qui remercie Dieu pour les privilèges qu’il lui accorde. Mory Diaw, le footballeur sénégalais qui évolue au poste de gardien de but écrit : « Al hamdoulilah un rêve devenu réalite.
C’est un joueur tout heureux qui remercie Dieu pour les privilèges qu’il lui accorde.
Mory Diaw, le footballeur sénégalais qui évolue au poste de gardien de but écrit : « Al hamdoulilah un rêve devenu réalite.
Après toutes les années de galère à aller faire des essais dans les quatre coins du monde, à m’entrainer seul ou encore à aller jouer dans les ligues amateurs pour continuer de faire ce que j’aime le plus tout simplement jouer au football », a-t-il écrit sur sa page Instagram.
Apres la victoire du Sénégal sur le Brésil, le portier assure que c’était un jour spécial pour lui surtout d’avoir le privilège de porter le maillot de l’équipe nationale du Séneégal.
« Ce n’était pas un long fleuve tranquille mais à chaque fois que je suis tomber j’ai su me relever avec l’aide de Dieu. C’est avec beaucoup d’émotions que je souhaite vous remercier pour toute la force que vous m’avait donner durant toutes ces années.
Je vais continuer à travailler dur pour vous rendre tout l’amour que vous me donnez au quotidien. Après une saison très positive en club et cerise sur le gâteau cette victoire face au Brésil hier les vacances vont faire du bien donc je vous dit à bientôt sur les terrains inchAllah », indique-t-il.
LA GUERRE FROIDE ENTRE L’IMAM MAHMOUD DICKO ET LA JUNTE CONTINUE
Le très influent imam Dicko a multiplié, depuis plusieurs semaines, des attaques et saillies contre les soldats de la junte malienne. Le guide religieux, qui était opposé à la tenue du référendum du 18 juin dernier, entend revenir dans le jeu politique
Le très influent imam Dicko a multiplié, depuis plusieurs semaines, des attaques et saillies contre les soldats de la junte malienne. Le guide religieux, qui était opposé à la tenue du référendum du 18 juin dernier, entend revenir dans le jeu politique malien, comme ce fut le cas sous IBK.
Cette fois, la guerre semble être déclarée entre l’imam Mahmoud Dicko et le chef de la junte malienne Assimi Goita. L’imam Dicko, une des personnalités incontournables sur la scène politique malienne depuis la chute du président Ibrahima Boubacar Kéita, depuis plusieurs jours, multiplie les saillies et les attaques contre la junte militaire. L’ancien président Haut conseil islamique malien (HCIM) de 2008 à 2019, n’a pas du tout apprécié le caractère laïc de la nouvelle Constitution qui a été adoptée le 18 juin dernier.
D’après le leader religieux, le caractère laïc de cette Constitution menace l’islam. ‘’C’est au nom de cette laïcité que le Coran est piétiné et que Allah et son prophète sont profanés’’, estime-t-il.
Cette prise de position fait suite à une offensive de ses partisans appelant les Maliens à rejeter cette Constitution. La Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l'imam Mahmoud Dicko (CMAS) a déposé plusieurs requêtes en annulation du scrutin référendaire devant le Conseil constitutionnel pour dénoncer ce vote.
Mais ces requêtes judiciaires ont très peu de chances d’aboutir, en raison du poids de la junte dans l’appareil judiciaire totalement inféodé au pouvoir militaire.
L’Imam Dicko, en franc-tireur, a décidé de tirer à boulets rouges sur le régime d’Assimi Goita accusé d’avoir confisqué la souveraineté populaire. À l’occasion d’un meeting organisé par la Ligue malienne des imams (Limama) vendredi dernier, Mahmoud Dicko a accusé la junte de ‘’bâillonner’’ le peuple.
‘’Je ne collabore jamais avec des gens qui ont confisqué la lutte du peuple et qui sont en train de bâillonner ce même peuple… Dans notre pays aujourd’hui, peut-on parler de justice, de démocratie, de Droits de l’homme ?’’, s’est interrogé l’imam.
Mahmoud Dicko dénonce aussi des pratiques comme le népotisme, le clientélisme et la corruption qui, d’après lui, ont toujours pignon sur rue dans le pays. La justice est utilisée pour réprimer les voix dissidentes, condamne également le religieux qui jouit pourtant de sa liberté, malgré ses critiques à l’égard du régime.
En outre, d'après les spécialistes, le torchon brûle entre les deux personnalités, depuis plusieurs années. L’imam Dicko avait dénoncé l’arrogance des militaires au pouvoir. Le 26 mai 2022, lors du 22e Forum de Bamako, Mahmoud Dicko a pris la parole pour déclarer : ‘’Pendant que le peuple malien est pris en otage par des gouvernements arrogants, je dis bien arrogants, on ne cherche pas de solutions [aux problèmes de notre pays]. Nous, nous sommes dans notre arrogance et le peuple est en train de mourir’’, a-t-il déclaré.
Stratégie de conquête de la rue face à la junte nationaliste
Selon plusieurs spécialistes, la junte a décidé d’ignorer le remuant guide religieux, dans le but de s’épargner l’ouverture d’un front de contestation interne, alors que le péril djihadiste semble être aux portes de Bamako. Les colonels au pouvoir préfèrent lui laisser sa liberté de ton, du moment que ses critiques n’ont pas une grande incidence sur leur gouvernance. Le taux de participation du référendum est de 38,8 % et les résultats définitifs sont prévus vendredi prochain.
Si le Oui venait à l’emporter, cela pourrait apparaitre comme un camouflet pour l’imam qui avait milité pour le Non. L’imam Dicko et ses ouailles ont fragilisé le pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keïta, à travers le raz-de-marée humain pendant plusieurs jours, notamment le 5 et le 19 juin 2020, à l’appel de l’imam, ce qui a abouti de façon imparable à la chute de l’ancien président malien. Il a été arrêté le 18 août 2020 et, dès le lendemain, Assimi Goita est devenu président du Comité national pour le salut du peuple.
Toujours selon l’opposition et le CMAS, cette nouvelle Constitution doit abroger la précédente adoptée en 1992 ouvrant la voie à un maintien des militaires au pouvoir au-delà du scrutin présidentiel prévu en février 2024, malgré leur engagement de rendre le pouvoir aux civils après les élections. Elle alimente les spéculations persistantes sur une éventuelle candidature du colonel Goita, chef de la junte malienne à la Présidentielle et prévoit aussi l’amnistie pour les auteurs de coups d’État antérieurs à sa promulgation.
Néanmoins, il lui sera plus difficile de rameuter la rue, comme il l’avait fait du temps du règne d’Ibrahima Boubacar Keita. La junte qui souffle sur la fibre patriotique des Maliens occupe ce terreau du nationalisme et de la lutte impérialiste.
Sur ce, l’expansion des groupes djihadistes avec leur islam rigoriste effraie plus d’un Malien et l’imam est accusé de vouloir installer un régime islamiste au Mali. Une perspective qui est loin de réjouir les capitales occidentales, bien qu’il soit en froid avec le régime malien.
En outre, ce religieux adepte d’un islamiste proche du salafisme effraie aussi les partisans de l’islam soufi très influent au Mali. De ce fait, cette stratégie populiste risque de se heurter à certaines forces traditionnelles et religieuses qui voient dans l’interprétation salafiste de l’islam une violation de son identité culturelle et religieuse marquée par la diversité.
Ainsi, la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l'imam Mahmoud Dicko (CMAS) apparait comme un cadre plus limité incapable d’agréger diverses forces d’opposition à la junte qui a promis de rendre le pouvoir à la suite des élections générales de 2024. Le Mouvement du 5 juin - Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) qui regroupait diverses organisations politiques et sociales apparaissant comme une dynamique plus importante, car regroupant les forces vives de la Nation face au régime d’IBK considéré comme corrompu et incapable de juguler la crise sécuritaire.
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LA DÉMARCHE JUDICIAIRE CONTRE MACKY SALL À LA CPI EST PUÉRILE ET RIDICULE
La ministre des Affaires étrangères, Aïssata Tall Sall, réagit à l’initiative d’un avocat d'Ousmane Sonko, qui veut poursuivre le président sénégalais pour « crimes contre l’humanité » devant la justice française et la Cour pénale internationale
À la suite de l’initiative d’un avocat de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, qui veut poursuivre le président sénégalais Macky Sall pour « crimes contre l’humanité » devant la justice française et la Cour pénale internationale, la ministre sénégalaise des Affaires étrangères, Aïssata Tall Sall, réagit sur RFI et France 24 en qualifiant cette démarche de « puérile et ridicule ».
Par ailleurs, Aïssata Tall Sall s’exprime sur l’éventuelle candidature du chef de l’État sénégalais à un troisième mandat, en février 2024. Enfin, au moment où s’achève le Dialogue national à Dakar, elle se dit favorable au fait que les opposants Khalifa Sall et Karim Wade, bien que condamnés dans le passé, puissent se présenter à cette élection présidentielle.
RÉUNION AU SOMMET, GUTERRES-MACKY SALL
En marge du sommet de Paris, le Secrétaire général des Nations unies a eu un certain nombre de réunions bilatérales, notamment avec les présidents Ranil Wickremesinghe du Sri Lanka, Mahamat Idriss Deby Itno du Tchad, mais aussi et surtout avec Macky Sall
En marge du sommet de Paris, le Secrétaire général des Nations unies a eu un certain nombre de réunions bilatérales, notamment avec les présidents Ranil Wickremesinghe du Sri Lanka, Mahamat Idriss Deby Itno du Tchad, mais aussi et surtout avec Macky Sall du Sénégal. Selon nos sources, la situation faite de tensions politiques avec son lot de violences et de morts qui règne actuellement au Sénégal ne pouvait pas échapper à ce tête-à-tête entre le patron de l’Onu et le chef de l’État sénégalais.
Antonio Guterres a ensuite été invité à un déjeuner de travail par la ministre française des affaires étrangères, Catherine Colonna, avant de s’exprimer cet après-midi à l’Institut des sciences politiques, ou Sciences Po.
par Aminata TOURÉ
HARO SUR LE DIALOGUE DE L’INJUSTICE !
Nous apprenons que la réouverture du procès de Karim Wade est actée par le pseudo-dialogue de Macky Sall. Les sénégalais qui ont cru aux promesses de bonne gouvernance de Macky Sall feront ainsi le deuil des 138 milliards que Karim Wade doit au Trésor .
Nous apprenons que la réouverture du procès de Karim Wade est actée par le pseudo-dialogue du Président Macky Sall. Les sénégalais qui ont cru aux promesses de bonne gouvernance du Président Macky Sall feront ainsi le deuil des 138 milliards que Karim Wade doit au Trésor public. Les sénégalais sauront tirer toutes les conséquences d’un tel reniement qui aura coûté beaucoup d’efforts à des magistrats sénégalais parmi lesquels l’actuel ministre de l’Intérieur Antoine Diome et des ressources publiques conséquentes ont été donc gaspillées. Il aurait été également convenu de modifier l’article L28 et L29 du code électoral pour permettre aux candidats auparavant inéligibles de pouvoir se présenter à l’élection présidentielle de 2024.
Cependant, ces modifications introduiraient une précision de taille : les candidats concernés devront avoir purgé leur peine au préalable. Autrement dit, Karim Wade qui reste devoir 138 milliards aux contribuables sénégalais pourrait participer à la prochaine élection présidentielle mais le leader de PASTEF Ousmane Sonko condamné suite à des poursuites à motivation purement politique lui ne pourrait pas participer à cette même élection. C’est assurément le dialogue de l’injustice ! Le deal annoncé se révèle ainsi au grand jour pour se confirmer : -Primo, le Président Macky Sall fait légitimer sa candidature juridiquement et moralement inacceptable - Secundo, le Président Macky Sall sélectionne ses adversaires de 2024 à sa seule guise. - Tertio, le Président Macky Sall élimine le candidat Ousmane Sonko, en attendant de voir comment faire avec les autres candidats gênants de l’opposition.
Si l’objectif tant chanté par les participants au pseudo-dialogue du Président Macky Sall est le rétablissement de la paix dans l’arène politique, ces accords concoctés il y’a longtemps s’inscrivent dans la continuité de l’injustice et de la régression démocratique dans lesquelles le Président Macky Sall enfonce le Sénégal. Les démocrates et tous les citoyens épris de justice et de paix devront se mobiliser pour refuser ce recul sans précédent de nos acquis démocratiques.
DIGITALISATION DE LA SANTE, LES PREMIERS OBJECTIFS FIXES
Quelque 1, 5 million de patients disposeront d’un dossier médical électronique entre 2023 et 2027 dans le cadre du Programme de digitalisation du système de santé (PDSS) à travers le système digital intégré de la santé (SDIS)
Dakar, 22 juin (APS)- Quelque 1, 5 million de patients disposeront d’un dossier médical électronique entre 2023 et 2027 dans le cadre du Programme de digitalisation du système de santé (PDSS) à travers le système digital intégré de la santé (SDIS), a indiqué Adama Carvalho, technicienne supérieure de santé à la Cellule de la carte sanitaire et sociale, de la santé digitale et de l’observatoire de santé.
Le Sénégal a obtenu de la Banque mondiale un financement de « 30 milliards [FCFA] pour la digitalisation de son système de santé pour la période 2023-2027 », a-t-elle souligné, en faisant une présentation du programme de digitalisation du système de santé.
Cette présentation s’inscrit dans le cadre d’un atelier de deux jours organisé à Thiès (ouest) par les autorités sanitaires à l’intention des journalistes spécialisés en santé.
Elle a signalé que l’objectif final du projet est de faire en sorte que « 1, 5 million de patients disposent d’un dossier médical électronique ». Cinquante pour cent d’entre eux devront être des « femmes éligibles » ayant un carnet de la santé mère électronique et vingt-cinq pour cent des « personnes handicapées ayant accès à des cartes électroniques d’égalité des chances », a précisé Adama Carvalho.
Elle a ajouté que « 20 centres de santé vont utiliser les dossiers médicaux électroniques de base » et « 20 structures publiques de santé [seront] connectées à internet entre 2023 et 2027 (…) ».
« Il y a aura dans le système digital intégré de la santé le dossier patient partagé (DPP), qui comporte une identification unique du patient et du professionnel de santé contenant les plateformes numériques pour les consultations, les hospitalisations et les examens ».
Au ministère de la Santé et de l’Action sociale, le Programme de digitalisation du système de santé constitue la troisième grande réforme du secteur après celles relatives à la souveraineté pharmaceutique et à la gouvernance hospitalière.
La digitalisation de la santé figure dans le plan d’actions de la Stratégie Sénégal numérique, dans sa version actualisée.
DIGITALISATION DE LA SANTE, LE GOUVERNEMENT DECAISSE LES FONDS
Le gouvernement sénégalais a affecté 30 milliards de francs CFA au financement de la digitalisation de la santé, a indiqué le coordonnateur de la Cellule de la carte sanitaire et sociale, de la santé digitale et de l’observatoire de santé (CSSDOS)
Dakar, 22 juin (APS) – Le gouvernement sénégalais a affecté 30 milliards de francs CFA au financement de la digitalisation de la santé, a indiqué le coordonnateur de la Cellule de la carte sanitaire et sociale, de la santé digitale et de l’observatoire de santé (CSSDOS), Dr Ibrahima Khaliloulah Dia.
« Le gouvernement du Sénégal a érigé en priorité la santé digitale depuis plusieurs mois. Il a accepté de mettre un financement de 30 milliards sur la question », a-t-il informé.
Il a toutefois déclaré que ce montant « ne sera pas suffisant » pour financer la digitalisation de la santé à travers le pays. « Le Sénégal dispose de 1 500 postes de santé, de 110 centres de santé et de 40 hôpitaux. Vous vous imaginez comment mettre l’internet, des équipements, des tablettes. C’est beaucoup d’argent, c’est pourquoi ce financement n’est qu’un point de départ », a-t-il fait remarquer.
Il a précisé que le but poursuivi par les autorités sanitaires est de parvenir à une digitalisation de tout le système de santé. « Ce que nous recherchons, c’est de digitaliser tout le système de santé, c’est-à-dire qu’un poste de santé soit en mesure de consulter à travers un ordinateur, mettre les informations et que demain si le patient revient, le soignant puisse retrouver le dossier et le mettre à jour », a expliqué le Dr. Dia.
« Un patient peut avoir son dossier médical qui le suit, qui circule d’une manière sécurisée dans une base de données nationale et c’est une grande valeur ajoutée pour le patient, parce qu’il y aura des économies, des radios qu’il ne va pas reprendre », a-t-il fait valoir.
Il estime que beaucoup d’avantages peuvent être tirés de la mise en place de la télémédecine. « (…) Nous avons fait beaucoup d’efforts pour construire des postes de santé et des hôpitaux, mais nous savons que nous pouvons faire des gains si nous arrivons à faire de la télémédecine entre les centres de santé et les hôpitaux », a-t-il souligné.
S’il est mis en œuvre, le projet permettra d’avoir l’avis d’un médecin avant toute évacuation sur Dakar. « Nous voulons démarrer ce projet. Il s’agit d’équiper les centres de santé pour qu’un patient qu’on doit évacuer puisse déjà à distance avoir l’avis d’un médecin qui est à Dakar. On appréciera, par exemple, s’il a besoin d’être déplacé », a indiqué le coordonnateur de la CSSDOS.
La Cellule de la carte sanitaire et sociale, de la santé digitale et de l’observatoire de santé (CSSDOS), qui « existe depuis 2017, dispose « d’un plan stratégique validé par le gouvernement ».
Le Programme de digitalisation du système de santé (PDSS) entre dans le cadre du projet d’accélération de l’économie numérique du Sénégal (PAENS), financé par la Banque mondiale à hauteur de 150 millions de dollars, soit près de 90 milliards de francs CFA.
RÉFLEXIONS SUR LA CRISE DE L'ÉTAT DE DROIT AU SÉNÉGAL
EXCLUSIF SENEPLUS – Selon le juriste Sidy Alpha Ndiaye, le Sénégal n’est pas un État de droit. Il affirme que le Conseil constitutionnel a le devoir de confirmer ce que tous les Sénégalais ont compris : nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs
Récemment, le Professeur Sidy Alpha Ndiaye a été en conversation avec l’universitaire Felwine Sarr. Ensemble, ils ont discuté de la "crise de l’État de droit" au Sénégal. Ils ont également abordé des thèmes complexes tels que la notion d'État-nation, la refondation de la République sénégalaise, le processus de changement nécessaire et le rôle des langues dans ce processus. Voici les points importants de cette discussion tels que retranscrits par SenePlus.
Qu’est-ce qu’un État de Droit ?
Selon le Professeur Ndiaye, un État de droit signifie la soumission de l'État aux règles du jeu acceptées par les populations et le respect par l'État de ses engagements internationaux et communautaires. Ce n'est pas seulement une question d'existence d'institutions et de normes codifiées. L'État de droit implique également un sentiment d'acceptation et d'adhésion du peuple à l'égard des institutions et des normes, que celles-ci soient d'origine interne ou internationale.
Il précise que l'État de droit ne doit pas être simplement déclaratoire ou discursif, mais doit correspondre à la réalité. Il doit y avoir une correspondance sociologique entre les institutions et les populations.
Le Sénégal est-il un État de Droit ?
Selon le professeur Ndiaye, la réponse est non. Bien que le Sénégal possède un État de droit sur le plan technique, formel, normatif et institutionnel, il n'existe pas d'État de droit sur le plan des aspirations des populations. Les citoyens ne se sentent pas reconnus par les institutions, et il n'y a plus de contrat d'adhésion entre le peuple et l'État.
De la troisième candidature
Sur cette question, le professeur Ndiaye rappelle que la Constitution du Sénégal, adoptée en 2001 est très claire sur la limitation du mandat présidentiel à deux termes consécutifs. La question du mandat présidentiel a été tranchée depuis 2001 et ne devrait pas être un sujet de débat.
Il déclare que le débat actuel sur la possibilité pour le président de se présenter une troisième fois est un débat politicien et non juridique. En 2016, il y a eu une modification de la Constitution, mais celle-ci ne portait pas sur le nombre de mandats mais sur leur durée. Aucune solidarité normative n'existe entre la durée du mandat et le nombre de mandats.
Lien entre la durée du mandat et le nombre de mandats
Le professeur Ndiaye confirme qu'il n'y a aucun lien entre la durée du mandat et le nombre de mandats. Ce sont des conjectures à des fins politiciennes qui cherchent à lier ce qui n'est pas lié. Il argumente que si à chaque fois qu'on touche à la durée du mandat, le nombre de mandats change, alors il serait facile pour tout président de rester indéfiniment au pouvoir.
Le simple fait que cette question du troisième mandat soit agitée dans l'espace public, souligne le professeur Ndiaye, montre qu’on n’est définitivement pas dans un État de Droit au Sénégal.
En somme, le Professeur Sidy Alpha Ndiaye souligne les défis auxquels est confronté l'État de droit au Sénégal. Alors que le pays possède les structures institutionnelles et normatives nécessaires, il reste confronté à une crise de confiance entre le peuple et l'État. Un défi qui doit être résolu pour garantir la démocratie et l'État de droit.
Le débat sur la candidature de Macky Sall
Selon le Professeur Ndiaye, la controverse autour de la potentielle troisième candidature du président Macky Sall découle de la façon dont les hommes politiques sénégalais interagissent avec le pouvoir. Il soutient que cette question a déjà été résolue dans d'autres juridictions, soulignant qu'elle ne suscite des débats qu'en Afrique.
Il conteste également l'idée selon laquelle toutes les dispositions constitutionnelles devraient être interprétables. Selon lui, certains énoncés normatifs contiennent leur propre signification. Dans ce contexte, il met en avant l'article 27 de la Constitution sénégalaise qui stipule que personne ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs.
Absence d'une véritable délibération populaire
Le Professeur Ndiaye souligne également que la Constitution sénégalaise, comme beaucoup d'autres en Afrique, n'a pas été le résultat d'une véritable délibération populaire. Il croit que cela a conduit à un décalage entre les dispositions constitutionnelles et la réalité sociologique du pays. Il soutient qu'il est nécessaire de tirer l'inspiration, le socle idéologique et le fondement conceptuel des textes constitutionnels à partir des réalités africaines plutôt que de simplement copier les textes étrangers.
Le rôle du Conseil constitutionnel
Malgré les problèmes inhérents à la Constitution, le Professeur Ndiaye affirme que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour la respecter et la faire respecter. Il souligne le rôle crucial du Conseil constitutionnel à cet égard.
Cependant, il critique le Conseil constitutionnel sénégalais, affirmant qu'il est dépassé et enfermé dans une technicité juridique excessive. Il soutient qu'il faut ouvrir le Conseil à une diversité de perspective, en y incluant des sociologues, des philosophes, des anthropologues, des économistes et des membres de la société civile.
Il estime également que le Conseil constitutionnel doit être ouvert à différentes formes de normativité, y compris la normativité sociale. Il cite l'exemple du Conseil constitutionnel béninois qui a saisi lui-même une question concernant une déclaration orale du président, la jugeant contraire à la Constitution.
Le Professeur Ndiaye soutient que pour résoudre la crise de l'État de droit au Sénégal, il est essentiel de reconstruire la confiance entre le peuple et l'État. Cela implique un respect rigoureux de la Constitution, une délibération populaire plus significative dans l'élaboration des textes constitutionnels et une plus grande ouverture et diversité au sein du Conseil constitutionnel.
La crise de l’État de Droit ou une crise de l’État Nation ?
La première question soulevée concernait le lien entre la crise de l'État de droit et celle de l'État-nation. Selon le professeur Ndiaye, le terme « État-nation » est une exportation occidentale qui ne tient pas compte de la réalité complexe des États africains en construction. En Afrique, il n'existe pas de peuple monolithique mais plutôt une mosaïque de peuples qui reconnaissent différentes formes d'allégeance. Cette multiplicité menace la notion d'État-nation et suggère l'existence d'États multinationaux.
La refondation de la République Sénégalaise
Interrogé sur la refondation de la République sénégalaise, le professeur Ndiaye a soutenu qu'un changement radical de paradigme est nécessaire. Selon lui, il faut abandonner le modèle occidental et chercher à créer des structures étatiques qui correspondent à la réalité sociologique de l'Afrique. Cela signifie repenser les institutions et les normes pour qu'elles reflètent la réalité de la vie sur le continent. Cette refondation nécessite un changement systémique, une rupture radicale avec certaines traditions et approches.
Le processus de changement
Quand on lui a demandé comment procéder à ces changements, le professeur Ndiaye a répondu qu'il n'y a pas de solution universelle. Il a toutefois souligné l'importance d'accepter certaines « ressources dogmatiques communes », comme les droits civils et politiques, qui sont respectés par toutes les nations « civilisées ». Selon lui, les États africains devraient faire de ces valeurs un élément fondamental du renouvellement du contrat social.
Le Consensus pour un Nouveau Contrat Social
Sur la question du consensus nécessaire pour refondre le contrat social sénégalais, le professeur Ndiaye a évoqué l'idée de « sacraliser la parole ». En d'autres termes, donner une importance primordiale à la parole dans le processus normatif et institutionnel. Il a également insisté sur le fait que l'État de droit devrait être plus qu'une simple proclamation ou affichage, mais qu'il devrait correspondre à la réalité.
Le rôle des Langues
Enfin, interrogé sur le rôle des langues dans ce processus, le professeur Ndiaye a suggéré que ce n'était pas une question pertinente dans le cas actuel du Sénégal. Il a plutôt soutenu que le problème actuel est une simple question de bonne foi, où la question du mandat présidentiel est bien comprise par le peuple, indépendamment de la langue utilisée
« Le problème aujourd'hui qui agite l'actualité politico-social au Sénégal ce n'est pas une question de langue, c’est juste une simple question de bonne foi. Tout le monde comprend et a compris, et j'espère que le Conseil constitutionnel, si l’on devait en arriver là, comprendra la même chose que ce que le peuple a compris : nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs. Cela veut dire clairement que Macky Sall ne peut pas se représenter en 2024 », a conclu Sidy Alpha Ndiaye.
La plateforme citoyenne appelle les citoyens sénégalais à s'habiller en blanc le 23 juin afin de signifier leur désapprobation aux les "tentatives de coup d'État constitutionnel du pouvoir de Macky Sall"
Le 22 juin 2023, un communiqué a été publié appelant les citoyens sénégalais à s'habiller en blanc le lendemain, le 23 juin, pour réclamer la paix. Cette initiative fait suite à l'annonce du président Macky Sall de faire une déclaration en vue de sa candidature à la prochaine élection présidentielle, considérée comme une tentative de coup d'État constitutionnel.
Le communiqué invite les Sénégalais à manifester leur attachement à la paix, à l'unité nationale, à la cohésion sociale et à l'harmonie ethnico-religieuse. Il dénonce également la violence répressive et les violations de la loi perpétrées par le gouvernement.
Le mouvement des forces vives de la Nation M23 avait déposé une demande de manifestation pour le 23 juin, mais le communiqué précise que l'appel à s'habiller en blanc ne peut être interdit par aucun préfet ou président.
Cette initiative vise à mobiliser les citoyens sénégalais pour faire face à la montée des périls et aux tentatives de coup d'État constitutionnel, et pour exprimer leur désir de vivre dans un pays pacifique et démocratique.
PAR Nioxor Tine
L’HÉRITAGE DU 23 JUIN
Le pouvoir s’est, de fait, placé dans l’illégalité. Le schéma du "faux dialogue national" s’apparente à "une société civile du Prince", sous le regard bienveillant d’une opposition de salon et de prétendus non-alignés
Avec la fin de son pseudo-dialogue-express, Macky Sall se rapproche de plus en plus de l’heure fatidique où il sera bien obligé de répondre à la question fatale, qui dans tous les cas de figure, va signer l’arrêt de mort de Benno Bokk Yakaar.
P’têt ben qu’oui p’têt ben que non : une réponse de normand aux lourdes conséquences !
C’est un secret de polichinelle que plusieurs composantes de la coalition présidentielle, y compris au sein de l’APR, sont plus que réticentes à l’idée de remettre en cause la limitation des mandats et seraient plutôt favorables à une candidature portée par un autre membre de Benno Bokk Yakaar.
Si le président décidait de postuler à une troisième candidature, cela pourrait les pousser vers la sortie, ce qui affaiblirait politiquement une majorité, qui va très probablement être confrontée à l’embrasement du pays.
Il se peut, que contre toute attente, Macky Sall choisisse de décliner la troisième candidature controversée, c’est-à-dire, d’écouter la voix de la raison en décidant de se conformer à la Constitution et de respecter sa parole. Dans ce cas aussi, les risques sont réels d’assister à une implosion de sa coalition devenue acéphale et qui serait plongée dans la tourmente, se traduisant par une multiplicité de candidatures.
Une crise politique sans précédent
L’indécision du président Macky Sall sur la troisième candidature est loin d’être fortuite. En dehors de l’impact délétère que cette question peut avoir sur la majorité présidentielle, il y va surtout de la survie du système de prédation néocolonial.
Un des plus grands mérites de la nouvelle génération d’hommes politiques, particulièrement d’Ousmane Sonko, c’est cette volonté proclamée de rompre avec cette dépendance vis-à-vis des pays impérialistes, la France en premier lieu, qui perdure malgré les deux alternances de 2000 et 2012. Elles ont, en effet, montré leurs limites pour ce qui est de la résolution des enjeux fondamentaux, auxquels notre peuple fait face.
C’est précisément cette volonté de plus en plus affirmée des jeunesses africaines et particulièrement celle sénégalaise, de s’émanciper du carcan néocolonial qui se heurte à une agressivité inédite de la classe politique traditionnelle, qui s’est retrouvée au dialogue officiel, en ordre de bataille contre le spectre du patriotisme, qu’on cherche à éradiquer du champ politique.
Cela entre dans le cadre d’une stratégie longuement mûrie de reconfigurer notre modèle démocratique qui n’arrive plus à contenir les coups de boutoir des forces œuvrant pour une véritable souveraineté nationale et l’approfondissement de la démocratie.
C’est en raison de l’importance de ces enjeux, que notre pays est en train de traverser l’une des crises politiques les plus graves de son histoire. Elle est d’autant plus préoccupante, que le régime apériste semble adopter une attitude extrémiste, qui risque de compromettre une issue heureuse en termes de stabilité et de paix sociale.
Le troisième mandat : un saut dans l’inconnu
Cette crise pourrait également, si elle n’est pas maitrisée, provoquer une ingouvernabilité durable, dont les prémisses sont déjà perceptibles ou déclencher un putsch militaire.
Sans jouer aux oiseaux de mauvais augure, certains observateurs pensent, que même une guerre civile, telle que celle ayant eu lieu au Congo-Brazzaville, entre juin et octobre 1997, n’est plus à écarter. En tout cas, les mêmes ingrédients se retrouvent, comme les préjugés ethniques cultivés et/ou instrumentalisés surtout par certains grands responsables de la Coalition présidentielle ou résultant de la crise économique (hostilité croissante envers les ressortissants de pays frères/frontaliers), mais également l’utilisation de nervis ou de milices privées et les nouvelles ressources pétrolières et gazières…
Il n’est pas trop tard pour arrêter l’engrenage fatal
Il y a douze ans, le 23 juin 2011, un soulèvement populaire, dont Macky Sall faisait partie des sponsors, avait donné un coup d’arrêt à une tentative de tripatouillage constitutionnel et constitué le point de départ du processus ayant mené à la deuxième alternance de 2012. Il n’avait fallu, au président Wade, que quelques heures pour prendre acte de son erreur et la rectifier.
Cela devrait inspirer le pouvoir actuel qui, depuis plusieurs années, fait montre d’un entêtement suicidaire à vouloir, coûte que coûte, se maintenir au pouvoir, en briguant un troisième mandat illégal et illégitime.
Avec le recul, on peut aussi établir une compulsion obsessionnelle du président Sall à vouloir liquider ses concurrents les plus représentatifs, scénario qui a servi aux présidentielles de 2019 et que le régime est en train de vouloir rééditer avec les condamnations arbitraires, dont Ousmane Sonko fait l’objet et qui ont pour finalité de le rendre inéligible.
Au vu de l’effroyable coût humain, qui fait, d’ores et déjà l’objet de procédures judiciaires au niveau des juridictions internationales, le pouvoir actuel s’est, de fait, placé dans l’illégalité. Il serait, dès lors, naïf de douter, un seul instant, qu’il acceptera de perdre des élections organisées par un ministre de l’Intérieur issu de ses rangs. Il ne resterait plus aux hommes du pouvoir que la fuite en avant, dans une spirale répressive, pour échapper aux poursuites judiciaires, qui leur pendent dorénavant au nez.
Comment alors qualifier les délibérations du faux dialogue national, qui auraient entériné le scénario de validation de l’impossible candidature à un troisième mandat de l’actuel président de l’APR, par le Conseil constitutionnel ?
Ce schéma aurait la faveur de ce qui s’apparente, de plus en plus à "une société civile du Prince", sous le regard bienveillant d’une opposition de salon et de prétendus non-alignés. Le hic est que le Conseil constitutionnel est présidé par un magistrat, proche de la mouvance présidentielle, connu pour ses démêlés avec l’OFNAC et le rôle décisif qu’il aurait joué dans l’éviction judiciaire des rivaux du candidat de la coalition présidentielle en 2019.
Le mutisme sur le sort peu enviable fait au président du Pastef, sous prétexte d’un esprit républicain, qui occulte l’instrumentalisation de la Justice, dont les régimes socialiste et libéral s’étaient également rendus coupables, dans le passé, prouve amplement, que le pseudo-dialogue a été le prétexte pour mobiliser le ban et l’arrière-ban des hommes du système pour barrer la route au candidat antisystème.
Il n’est pas trop tard pour exorciser les démons, qui planent au-dessus de notre nation connue pour sa tolérance et son hospitalité, en s’inspirant de l’esprit de dépassement du 23 juin 2011 et de la charte du F24. Il suffit de renoncer à ces projets chimériques de troisième mandat, de libérer tous les détenus politiques, y compris le président du Pastef, et de permettre la participation de tous les citoyens remplissant les conditions à des élections présidentielles transparentes et inclusives.