SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
27 août 2025
LA BANQUE MONDIALE EVALUE LE TAUX DE VULNERABILITE DES MENAGES SENEGALAIS A 54,2 % EN 2018
Le taux de vulnérabilité des ménages sénégalais est estimé à ‘’54,2 % pour 2018, soit l’équivalent de 1,5 fois l’incidence de la pauvreté qui est de 37,8 %’’ dans le pays, indique un rapport de la Banque mondiale rendu public ce mercredi.
Dakar, 21 juin (APS) – Le taux de vulnérabilité des ménages sénégalais est estimé à ‘’54,2 % pour 2018, soit l’équivalent de 1,5 fois l’incidence de la pauvreté qui est de 37,8 %’’ dans le pays, indique un rapport de la Banque mondiale rendu public ce mercredi.
Une partie de ce rapport consacré au Sénégal porte sur ‘’les ménages vulnérables chroniquement pauvres, les ménages vulnérables non pauvres et les ménages non vulnérables et non pauvres’’, selon Hélène Aminatou Ba, économiste chargée du Sénégal au sein de cette institution financière et coauteure du rapport.
Les deux premières catégories, qui forment ensemble les ménages vulnérables, représentent ‘’55 % de la population, tandis que la dernière catégorie, celle des ménages non vulnérables et non pauvres, représente un peu plus de 45 % de la population’’, a expliqué Mme Ba au cours d’une cérémonie de présentation du document.
‘’Les taux de vulnérabilité et de pauvreté sont plus élevés dans les zones rurales que dans les zones urbaines. Comme la pauvreté, la vulnérabilité au Sénégal est élevée dans toutes les régions, à l’exception de Dakar’’, a précisé Hélène Aminatou Ba.
Elle signaler que les zones rurales contiennent ‘’un peu plus de la moitié de la population (53 %) mais abritent 80 % de la population des ménages vulnérables chroniquement pauvres et deux tiers des ménages vulnérables non pauvres’’.
‘’Au niveau national, les 2/3 de la vulnérabilité résultent d’un niveau élevé de pauvreté et le 1/3 restant du risque de tomber dans la pauvreté en cas de choc négatif’’, a poursuivi l’économiste de la Banque mondiale.
Elle ajoute que ‘’la vulnérabilité induite par la pauvreté est la conséquence d’un faible capital humain et physique ou de la persistance à s’engager dans des activités à faible rendement en raison d’une mauvaise gestion des risques’’.
Selon Hélène Aminatou Ba, la prévalence de la vulnérabilité induite par la pauvreté signifie que les programmes de lutte contre la pauvreté ‘’devraient se concentrer sur les ménages chroniquement pauvres, qui sont pauvres en raison de leur faible dotation en capital humain et physique’’.
Please accept cookies to access this content
Elle estime que les ménages vulnérables et non vulnérables ‘’présentent des caractéristiques sociodémographiques et économiques très différentes, qui doivent être prises en compte dans l’élaboration des politiques publiques’’.
MULTIPLE PHOTOS
L’ENROBAGE DES GRIS-GRIS, UNE TRADITION A LA PEAU DURE A KOLDA
La cordonnerie traditionnelle, spécialisée dans la confection d’amulettes, talismans et autres gris-gris, résiste toujours à la concurrence dans le Fouladou, malgré le modernisme, comme pour accompagner cette survivance de croyances magicoreligieuses.
Kolda, 21 juin (APS) – La cordonnerie traditionnelle, spécialisée dans la confection d’amulettes, talismans et autres gris-gris, résiste toujours à la concurrence dans le Fouladou, malgré le modernisme, comme pour accompagner cette survivance de croyances magicoreligieuses et occultes encore très présente dans la société.
Comme partout en Afrique, le métier de cordonnier remonte aux temps immémoriaux dans cette région Sud du pays, située en Haute-Casamance. Dans la commune de Kolda, les gardiens de cette tradition entourée de savoir ésotérique, sont disséminés dans les quatre coins de la ville.
Du fait des croyances magicoreligieuses toujours prégnantes dans la société sénégalaise, les cordonniers traditionnels, qui ont résisté à travers les âges, continuent aujourd’hui encore de tirer leur épingle du jeu, malgré une concurrence réelle.
‘’Nous sommes des cordonniers et nous avons hérité ce métier de nos parents, qui également l’avaient hérité de leurs parents. Ce savoir se transmet de génération en génération (et) n’est pas cordonnier qui veut’’, avertit Oumar Diallo, ce cordonnier traditionnel, dont le gagne-pain consiste uniquement à coudre, sur commande, des gris-gris pour ses clients et surtout ses clientes.
‘’Nous, on ne touche pas aux chaussures et autres objets comme des ceintures et ou sacs, notre travail se limite exclusivement à coudre des gris-gris, toutes catégories confondues’’, dit ce cordonnier, assis à l’air libre dans un coin de rue faisant office d’atelier.
Selon lui, ses parents ont toujours insisté sur le fait de ne pas mélanger le travail de confection de talismans avec, par exemple, la réparation de chaussures car, disaient-ils, après avoir touché à des chaussures peut-être souillées, on peut être amené à manipuler quelques minutes plus tard, un gris-gris et ou talisman.
Ce qui, ajoute-t-il, peut produire un ‘’effet négatif’’ sur les supposées vertus magiques attachées à l’objet prescrit par un marabout ou guérisseur traditionnel.
Moussa Seydi, la soixantaine, un autre cordonnier interrogé par l’APS, se veut catégorique. Sur un ton menaçant, il martèle : ‘’N’est pas cordonnier et ou forgeron qui veut, le métier de cordonnier comporte des risques et c’est pourquoi avant de le pratiquer il faut être préparé, avoir un savoir ésotérique, car sans cette préparation (mystique), vous pouvez être en face d’un travail qui, par la suite, peut vous détruire’’.
‘’Si vous êtes bien initiés, vous pouvez faire la distinction entre un travail simple et un autre qui nécessite une préparation de votre part, car il y a des gris-gris ou talisman qu’on ne peut pas toucher sans un rituel interne’’, avance-t-il.
La cordonnerie traditionnelle, un métier codifié
Pour le psychosociologue Abdoulaye Coly, tous les métiers qui relèvent des castes ont une dimension magicoreligieuse. La cordonnerie traditionnelle est un métier codifié dont l’exercice nécessite une initiation pour avoir la légitimité.
Le matériel utilisé, les peaux des animaux ne viennent pas de n’importe quel animal et le cordonnier peut faire face à des tâches exigeant de lui des pouvoirs mystiques, explique-t-il. ‘’C’est pourquoi, il est transmis de génération en génération, en y incluant toutes les démarches et préparations des initiés’’.
CAN 2023, 15 PAYS DEJA QUALIFIES
La Guinée, logée dans le groupe D des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2023 a rejoint mardi, les 14 autres pays qualifiés à la prochaine édition de cette compétition africaine prévue du 13 janvier au 11 février 2024, en Côte d’Ivoire.
Dakar, 21 juin (APS) – La Guinée, logée dans le groupe D des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2023, a rejoint, mardi, les 14 autres pays qualifiés à la prochaine édition de cette compétition africaine prévue du 13 janvier au 11 février 2024, en Côte d’Ivoire.
Le Syli national a obtenu le deuxième ticket qualificatif du groupe D après l’Égypte, à la suite du match nul et vierge, mardi, entre l’Éthiopie et le Malawi.
Les Pharaons d’Égypte s’étaient qualifiés mercredi dernier, en battant la Guinée, 2-1. Les Guinéens n’avaient besoin que d’un match nul pour valider leur ticket.
La qualification de la Guinée porte à 15 le nombre de pays ayant validé leur billet pour la CAN 2023 à une journée de la fin des éliminatoires.
Dimanche, le Cap-Vert, l’Égypte, la Guinée Équatoriale, la Guinée-Bissau, le Mali, le Nigeria et la Zambie avaient rejoint l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Maroc, le Sénégal et la Tunisie, qui s’étaient qualifiés avant la cinquième journée.
Vingt-quatre équipes participeront à la CAN en Côte d’Ivoire. Les neuf autres équipes devant compléter la liste seront connues au terme de la sixième et dernière journée des éliminatoires prévue début septembre prochain.
Les places restantes se disputeront entre seize pays. Il s’agit de l’Angola, du Bénin, du Burundi, du Cameroun, de la Centrafrique, du Congo, du Gabon, de la Gambie, du Ghana, de la Mauritanie, du Mozambique, de la Namibie, de l’Ouganda, de la République démocratique du Congo, du Soudan et de la Tanzanie.
Le tirage au sort des phases de poules de la CAN 2023 aura lieu le 12 octobre prochain.
CFEE 2023, DES EXAMENS SANS PERTURBATIONS A THIES
Les épreuves des examens du Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE) se sont déroulées sans perturbations dans la région de Thiès, ont indiqué mercredi les autorités administratives et académiques de ladite circonscription.
Thiès, 21 juin (APS) – Les épreuves des examens du Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE) se sont déroulées sans perturbations dans la région de Thiès, ont indiqué mercredi les autorités administratives et académiques de ladite circonscription.
‘’Nous n’avons pas jusqu’à présent de bruit majeur. Ce qui fait que nous n’avons pas de perturbations pour ces examens-là’’, a dit l’adjoint au préfet Diadji Guèye, au terme d’une visite de quatre centres d’examen, dont deux dans le département et deux autres dans la ville de Thiès.
A la tête d’une délégation comptant des acteurs de l’éducation, dont des représentants de parents d’élèves, l’adjoint au préfet s’est rendu dans les écoles élémentaires de Ndouffouck, de Lamane Ngomack Faye de Silmang, dans le département. En ville, ce sont les écoles Saint Augustin et Idrissa Diop qui ont reçu la visite des autorités.
L’adjoint au préfet a toutefois évoqué huit absents dans les quatre centres d’examens, relevant que tous sont des candidats libres. Toujours est-il qu’il a été demandé aux chefs de centre de se renseigner sur les raisons de ces absences.
L’école Idrissa Diop a la particularité d’abriter les épreuves des candidats malvoyants, qui sont au nombre de 19, dont 16 venus de l’Institut national d’éducation et formation des jeunes aveugles (INEFJA).
‘’L’état que nous avons constaté au niveau de Thiès est le même qu’à Mbour et Tivaouane’’, a relevé l’inspecteur d’Académie, notant être entré en contact avec les responsables de ces circonscriptions. ‘’Globalement, il (…) n’y a pas d’impair, il n’y a pas d’incident majeur, tout se passe comme prévu’’, a-t-il relevé.
Quelque 46.320 candidats sont inscrits pour passer le premier examen scolaire dans toute la région, dont 26.469 filles, soit 57,14%, selon les chiffres les plus récents communiqués à la presse. Cela représente une légère augmentation de 13 candidats, par rapport à 2022, où ils étaient 46.307 à convoiter le CFEE.
Thiès représente le sixième des effectifs nationaux, a relevé l’inspecteur d’académie. Ils sont disséminés dans 276 centres, dont 36 franco-arabes.
Quelque 4.724 enseignants sont mobilisés pour la surveillance et 4.624, pour la correction.
En 2022, la région de Thiès avait enregistré un taux de réussite de 75,45%.
VERS UNE NOUVELLE COMMISSION EN CHARGE DES REFUGIES ET APATRIDES (CNRRPD)
Une nouvelle commission en charge des réfugiés et apatrides verra prochainement le jour, a annoncé mardi le secrétaire permanent du Centre national pour les réfugiés, apatrides et personnes déplacées au Sénégal (CNRRPD), colonel Boubacar Touré.
Dakar, 21 juin (APS) – Une nouvelle commission en charge des réfugiés et apatrides verra prochainement le jour, a annoncé mardi le secrétaire permanent du Centre national pour les réfugiés, apatrides et personnes déplacées au Sénégal (CNRRPD), colonel Boubacar Touré.
‘’Le Sénégal a acté l’année dernière, une réforme institutionnelle visant une meilleure gestion et protection des réfugiés et personnes apatrides. Et dans la foulé, une nouvelle commission en charge de ces derniers verra prochainement le jour’’, a-t-il déclaré lors de la cérémonie de la célébration de la journée mondiale des réfugiés axée sur le thème : de l’espoir loin de chez soi, pour monde où les réfugiés auront toujours leur place.
‘’Ainsi, nous serons plus outillés pour répondre au besoin de ces personnes concernées. C’est encore là, un autre besoin manifeste de l’Etat à progresser sur ce chantier ardu de la prise en charge des réfugiés et des apatrides’’, a-t-il notamment dit.
Selon lui, à côté de la fourniture d’une assistance immédiate, pour faire face aux urgences, la gestion des réfugiés doit également viser la non dépendance et ces derniers devraient être aidés à subvenir dignement à leur besoin et à s’épanouir dans leur pays d’accueil.
‘’En réalité, ils disposent des mêmes aptitudes et des mêmes valeurs que les nationaux. Je les invite à garder intact leur foi en leur capacité, leur détermination à contribuer positivement à la société, etc.’’, a-t-il noté.
En tant que démembrement de l’Etat en charge des réfugiés, a poursuivi Colonel Touré, le CNRRPD usera de tous les moyens mis à sa disposition pour promouvoir davantage des solutions durables et favoriser l’inclusion harmonieuse des réfugiés au sein des communautés d’accueil. ‘’C’est dans cet esprit que fut lancé en 2019, la stratégie pluriannuelle multi partenaire protection et solution durable qui a été redynamisée cette année’’, a-t-il rappelé.
Grâce à ce projet conjoint entre le bureau multi pays du HCR et le CNRRPD, plusieurs réfugiés, selon Colonel Touré, ont pu être naturalisés à ces jours et d’autres disposent des documents administratifs qui matérialisent une protection juridique, leur permettant de vivre dans la pleine jouissance de leur droit.
‘’Nous n’allons pas nous contenter de ces acquis, somme toutes appréciables, car nous sommes tous conscients de l’étendu du chantier. L’accès des réfugiés aux programmes économiques et leur autonomisation effective constitue notre principal objectif’’, a-t-il ajouté.
AU SÉNÉGAL, LE JUGE CONSTITUTIONNEL NE SAIT PAS LIRE SA SOCIÉTÉ
Le professeur agrégé en droit public Alpha Sidy Ndiaye estime que le juge constitutionnel au Sénégalais est suranné et dépassé dans sa méthode de travail
Pour les mois à venir, avec la validation des candidatures à la présidentielle de 2024, le Conseil constitutionnel sera certainement au cœur du débat public. Mais pour le professeur agrégé en droit public Alpha Sidy Ndiaye, le juge constitutionnel au Sénégal est suranné, dépassé dans sa méthode de travail et ne sait pas lire sa société.
Quand l'un des plus brillants penseurs du continent, Felwine Sarr, se met dans la peau d'un journaliste pour interroger, dans Chroniques d'un temps politique, une émission qu'il anime, un universitaire professeur de droit, sans langue de bois sur la crise de l'Etat de droit au Sénégal, l'interview est forcément iconoclaste et instructive et d'intérêt public. Surtout si la
problématique porte sur un sujet aussi palpitant que le Conseil constitutionnel.
Face à Felwine Sarr, Pr Sidy Alpha Ndiaye a déploré ainsi le caractère obsolète du juge constitutionnel dans sa méthode de travail. ''Au Sénégal, le juge constitutionnel ne sait
pas lire la société, c'est un juge constitutionnel dépassé, suranné dans sa méthode de travail. Le juge constitutionnel est enfermé dans la dogmatique de la technicité, le droit pur'', soutient Pr Ndiaye non sans indiquer qu'il n'est pas ouvert à d'autres normativités, y compris des normativités sociales. À l'en croire, il faut que le juge constitutionnel au Sénégal soit ouvert à d'autres normativités. ''Il faut qu'il soit ouvert à des sociologues, des anthropologues, à des gestionnaires, aux personnes de la société civile, aux Sénégalais tout simplement'', prône l'enseignant. Dans sa conversation avec l'auteur de Afrotopia, Pr Ndiaye estime qu'il faut se départir de l'idée que le Conseil constitutionnel est un espace dans lequel les décisions rendues sont des décisions qui relèvent d'une technicité. Une décision du Conseil constitutionnel, fait-il savoir, c'est une conversation. ''C'est le peuple qui converse avec les institu-
tions. Et quand ce dialogue n'existe pas, il ne peut y avoir d'état de droit'', indique-t-il. «Il n'y a plus ce sentiment de reconnaissance à l'égard des institutions ».
Dans le même ordre d'idées, Professeur Sidy Alpha Ndiaye signale que le Sénégal n'est pas un État de droit. ''De manière empirique, l'on se rend compte que le pacte républicain entre
le peuple et l'Etat est en train de s'effilocher. Il n'y pas plus ce contrat d'adhésion, il n'y a plus ce sentiment de reconnaissance à l'égard des institutions'', constate le chercheur. Il y a, d'après lui, un État de droit au sens technique, au sens formel, sur le plan de la normativité. ''Mais il n'y a plus un Etat de droit sur le plan de l'aspiration des populations qui peinent à être entendues'', renseigne Professeur Ndiaye.
SIX QUESTIONS ÉCRITES DE GUY MARIUS SAGNA AUX MEMBRES DU GOUVERNEMENT
Le député estime que les étudiants de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar n’ont pas tous les outils nécessaires pour suivre des enseignements à distance
Le député Guy Marius Sagna, du groupe Yewwi Askan Wi (opposition), déclare, dans un courrier transmis à l’APS, avoir adressé au gouvernement six questions écrites relatives, entre autres sujets, au ‘’blocus […] imposé à Ziguinchor’’, aux cours en ligne à dispenser par l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar et au sort de trois étudiants placés en détention.
‘’J’ai interpellé le gouvernement […] à travers six questions écrites’’, affirme M. Sagna, énumérant, parmi ses interrogations destinées aux ministres, celles relatives aux ‘’arriérés de salaires dus par l’Etat aux jeunes du programme Xëyu ndaw ñi’’, aux travailleurs de la SN HLM à qui ‘’l’Etat doit des parcelles et de l’argent’’, et à la loi d’orientation sociale.
Les transports s’effectuant par voie maritime et au moyen des bus de la société nationale Dakar Dem Dikk entre Ziguinchor (sud) et Dakar sont ‘’suspendus’’ depuis ‘’plusieurs jours’’, a écrit l’opposant, demandant aux ministres concernés les raisons de ces ‘’mesures’’. ‘’A quand le retour à la normale ?’’ interroge-t-il.
Le député estime que les étudiants de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar n’ont pas tous les outils nécessaires pour suivre des enseignements à distance.
Guy Marius Sagna pose plusieurs interrogations sur ce sujet, après que les autorités de ladite université ont décidé de recourir à l’enseignement à distance, des saccages commis récemment dans plusieurs facultés empêchant le déroulement des cours en présentiel.
De même demande-t-il au gouvernement quelles mesures ont été prises pour ‘’une solution définitive’’ aux ‘’problèmes’’ concernant des ‘’dizaines’’ de personnes auxquelles l’Etat doit, selon lui, des parcelles et/ou de l’argent, à Thiès (ouest).
M. Sagna interroge aussi le gouvernement sur le sort des étudiants Yaya Bodian, Lamine Dabo et Daniel Tapha Diatta, ‘’accusés d’avoir participé aux saccages d’infrastructures’’ de l’université Cheikh-Anta-Diop.
Il demande aux ministres concernés s’il est ‘’vrai que l’Etat reste devoir deux mois d’arriérés de salaires à 3.000 jeunes du programme Xëyu ndaw ñi affectés au ministère de l’Environnement’’.
Le parlementaire cherche ‘’la cause de ces arriérés’’ et veut savoir quelles mesures ont été prises pour ‘’des solutions définitives à ce problème’’.
Il pose aussi au gouvernement la question de savoir quand sera publié le décret d’application de l’article 29 de la loi d’orientation sociale, qui fixe un pourcentage d’emplois destinés aux personnes vivant avec un handicap et titulaires de diplômes autorisant leur accès à la fonction publique.
PAR Fodé Sylla
LES SÉNÉGALAIS SONT DES ÉLECTEURS, PAS DES ÉMEUTIERS
Le monde parle du Sénégal, certains pays veulent avoir plus que leur mot à dire, ils veulent s’ingérer. Le sort de la jeunesse sénégalaise ne les intéresse pas. Les réserves de gaz et de pétrole sont le motif de leur convoitise
Jeune démocratie qui vient de célébrer ses 63 ans, le Sénégal connaît aujourd’hui l’une de ses plus fortes crises politiques et sociales. Si chaque pays se considère à part, le Sénégal est peut-être un peu plus, il est une exception. L’exception d’un pays qui a eu un premier président chrétien à la tête d’un Etat composé à 90 % de musulmans. L’exception d’un pays rassemblé dans une République laïque. L’exception d’un pays qui parle au monde entier et à qui le monde entier parle.
Cette exception mérite que l’on parle avec justesse de ce qui se passe au Sénégal. La mort de seize personnes [vingt-trois, selon Amnesty International] au cours des violences qui ont déchiré le pays début juin redouble ce devoir de justesse et de justice.
Des opinions s’affrontent pour parler de la situation. C’est normal et c’est même nécessaire. Le Sénégal est un pays qui aime et qui sait débattre de politique, de football, de religion. Des personnalités telles que Boubacar Boris Diop, Felwine Sarr et Mohamed Mbougar Sarr ont durement critiqué la présidence de Macky Sall dans une tribune publiée le 5 juin (NDLR : en exclusivité sur SenePlus). Ils ont le droit d’enflammer la discorde. Nous avons le droit de rechercher la concorde dans notre pays, d’abord en les écoutant, ensuite en les convainquant que l’arrêt des violences était le préalable à atteindre au plus vite.
D’autres personnalités comme l’historienne Penda Mbow ont fait valoir que le véritable enjeu était d’abord la question sociale et alerté sur les risques de fracture du pays. 70 % des Sénégalais ont moins de 30 ans, leur destin n’est pas de se retrouver dans la rue pour détruire mais dans les lieux de formation pour bâtir.
Faire preuve de retenue
Le monde parle du Sénégal, certains pays veulent avoir plus que leur mot à dire, ils veulent s’ingérer. Le sort de la jeunesse sénégalaise ne les intéresse pas. Les réserves de gaz et de pétrole sont le motif de leur convoitise. Quand la géopolitique déborde dans la rue, c’est toujours le peuple qui y perd. A une autre échelle, des députés français adoptent des postures de défenseurs d’une jeunesse qu’ils ne connaissent pas et d’un pays qu’ils connaissent mal.
Leurs appels à l’insurrection sur les réseaux sociaux sont irresponsables et témoignent d’un néocolonialisme qu’il serait grand temps de déconstruire. Ils réduisent les Sénégalais à des émeutiers, sans considération pour les Sénégalais comme électeurs. Dans leur aveuglement, ils ne voient pas qu’ils prennent aussi le parti d’une xénophobie antifrançaise qui excite les émeutiers.
Nous attendons de celles et ceux qui respectent le Sénégal de se comporter comme des amis du Sénégal. Face à des familles en deuil, dans un pays blessé et fracturé, des véritables amis appellent au dialogue et à la paix, pas à la discorde, ni à l’émeute, ni à l’insurrection. Celles et ceux qui aiment le Sénégal ne sont pas du côté de l’émeute, ils sont du côté du peuple et respecteront le choix du peuple qui vote. Ils nous souhaitent la paix.
Nous sommes profondément attachés à la longue tradition de démocratie, de paix et de stabilité de ce pays. Nous appelons une nouvelle fois tous les Sénégalais à faire preuve de retenue, à s’abstenir de toute violence et à finir cette crise par le dialogue. Personnellement, j’ai confiance dans la capacité du peuple sénégalais à résoudre cette crise, à sortir de ce moment difficile, par le dialogue afin que les élections de 2024 puissent se dérouler dans le respect des règles de la démocratie, du droit et de la tradition de ce pays.
Proposer des solutions ambitieuses
Macky Sall n’a pas dit qu’il briguerait un second quinquennat qui viendrait se rajouter au premier septennat. S’il avait cette ambition, la Constitution la lui permettrait. Cette opportunité politique est une question que seul lui doit trancher et en mesurer tous les aspects. Laissons donc le dêmos, le peuple sénégalais, en décider. Il lui revient, en votant, de dire s’il approuve une nouvelle élection de Macky Sall à partir de son bilan et de son programme ou s’il préfère un autre candidat.
Les Sénégalais voteront selon l’offre politique et, de mon point de vue, rien n’est fait, rien n’est acquis. La présence des femmes dans l’espace public, les médias, l’Assemblée, la diplomatie permet aussi de se demander pourquoi le prochain président ne serait pas une présidente. Toutes ces questions politiques se poseront aux Sénégalais au temps de l’élection. En attendant, rappelons-le au monde entier, les Sénégalais sont des électeurs, pas des émeutiers.
Les Sénégalais voteront d’autant plus qu’on leur proposera des solutions ambitieuses. Pour répondre aux demandes urgentes de la jeunesse, je propose un service civique national et le lancement d’un revenu universel de 10 000 euros (6,5 millions de francs CFA), sous forme de donation unique, financés par les revenus tirés de l’exploitation des réserves de pétrole et de gaz.
Pour les 300 000 jeunes qui arrivent chaque année sur le marché de l’emploi, considérons la formation comme un investissement et non comme une dépense, afin de les amener vers les métiers de la technologie, de l’agriculture, de l’environnement et de la culture. Je lance ainsi un appel pour un droit à la mobilité internationale avec la mise en place d’un Erasmus Afrique-Europe-Monde pour des étudiants en apprentissage et en formation professionnelle. C’est de ce genre d’idées et de projets dont ont besoin les Sénégalaises et Sénégalais. Respectons leur choix de voter et respectons le vote de leur choix.
PAR Thierno Alassane Sall
NOUS SOMMES CONFRONTÉS À UN RÉGIME EN FIN DE PARCOURS
Macky Sall a légitimé le sentiment que seule une résistance acharnée permettrait de se soustraire aux procès politiques. Il a offert le prétexte à un opposant d’effacer sa part de responsabilité dans des dossiers le mettant en prise avec des citoyens
Comme des millions de Sénégalaises et de Sénégalais, une profonde tristesse m’a secoué lors des événements de début juin. Une vingtaine de nos compatriotes ont trouvé la mort, une perte inestimable que rien ne peut justifier. Pourquoi le Sénégal s’est-il retrouvé au bord du gouffre alors qu’il était perçu comme un îlot de paix, de démocratie et d’hospitalité dans une Afrique tourmentée ?
L’accession au pouvoir de Macky Sall, en 2012, signifiait pour beaucoup la consécration de la démocratie sénégalaise malgré les coups de boutoir du régime d’Abdoulaye Wade. Toutefois, les espoirs de progrès que suscitait l’avènement de Macky Sall furent vite déçus. Plus d’une décennie plus tard, nous sommes de nouveau confrontés à un régime en fin de parcours qui agite la possibilité d’un troisième mandat. A cela s’ajoute une stratégie de disqualification d’opposants par l’introduction du système opaque des parrainages, mais aussi par l’instrumentalisation de la justice, ce qui anéantit la confiance des citoyens à l’égard des institutions.
C’est parce que j’avais vu de l’intérieur les graves atteintes aux intérêts stratégiques du Sénégal dans le dossier du pétrole, ainsi que la mauvaise pente que prenait fatalement le régime de Macky Sall, que j’avais démissionné de mon poste de ministre en 2017. Aujourd’hui, en tant que député, j’ai pu de nouveau constater le mépris du président de la République envers la démocratie. J’en veux pour preuve la fermeture injustifiée de l’Assemblée nationale, dans laquelle il dispose d’une très courte majorité, pendant plusieurs mois de cette année.
Une minorité de privilégiés
Le démantèlement de l’opposition classique a laissé un vide dans lequel s’est engouffrée une nouvelle opposition radicale se faisant le porte-parole d’une jeunesse exclue des dividendes de la croissance tant vantée par le régime en place. Cette opposition fait de l’excès dans la dénonciation des malversations réelles ou supposées, sa ligne principale. Macky Sall, en ne faisant juger que ses adversaires politiques, a légitimé le sentiment que seule une résistance acharnée permettrait de se soustraire aux procès politiques. Il a offert le prétexte à un opposant d’effacer sa part de responsabilité dans des dossiers le mettant en prise avec des citoyens du fait de ses propres errements.
Les Sénégalais sont épuisés, tant sur le plan social que politique. Le pays, où plus de 65 % de la population a moins de 30 ans et dans lequel beaucoup se considèrent comme des naufragés de la République, est confronté à un fort potentiel de violence. Une infime minorité de privilégiés bénéficient d’une croissance soutenue par une dette excessive et des investissements dans des infrastructures ayant peu d’impact sur la création de richesse. Les écarts de niveau de vie se creusent entre cette minorité et la majorité, qui supporte le fardeau de la dette à travers l’augmentation des prix des produits de première nécessité.
Il est devenu évident pour tous que la richesse soudaine de certains responsables politiques est alimentée par la misère des Sénégalais. Lorsque la Cour des comptes a mis en cause plusieurs ministres et hauts fonctionnaires dans la gestion des fonds destinés à la lutte contre la Covid-19, peu de Sénégalais ont été surpris. Alors que la justice enquête sur ce dossier à un rythme lent, elle fait en même temps preuve d’une étrange célérité dans le cas de l’opposant Ousmane Sonko. Ce que bon nombre de nos concitoyens voient comme une preuve de liquidation d’un adversaire politique.
Des antagonismes primaires
Les dérives de Macky Sall, aussi intolérables et excessives soient-elles, n’expliquent pas à elles seules la descente aux enfers du Sénégal. Une grande partie de l’intelligentsia a abandonné son rôle d’éclaireur et a laissé place à une multitude de personnes diffusant des idées nauséeuses sur les réseaux sociaux. La banalisation de la violence physique, des discours haineux et l’habitude de voir des manifestants ou des policiers mourir marquent le début d’un cycle potentiellement fatal.
La crise politique actuelle est exacerbée par la bipolarité politique. Une part significative de la société civile, des leaders d’opinion, des intellectuels, des juristes, des journalistes, des professeurs d’université se sont engouffrés dans des antagonismes politiques primaires, plongeant ainsi la nation dans l’obscurité intellectuelle et la radicalité discursive. Les débats sont empreints de haine et de violence. Les tentatives de purges sont monnaie courante et aucune pensée différente n’est plus tolérée. Le débat public est piégé par le sectarisme et une opposition politique qui place la conquête du pouvoir au-dessus de tout.
Il est de notre devoir de faire face à la réalité et d’appeler à la sérénité et au retour des valeurs fondamentales qui constituent notre raison d’être : la tolérance, la « téranga » [« hospitalité », en wolof] et la liberté d’expression. J’adresse un appel solennel à tous les acteurs de notre nation, dont la mission sacrée est de préserver et de renforcer notre jeune démocratie. Je leur dis : ne laissez pas le Sénégal sombrer. Il est impératif de sauver notre République. Notre responsabilité historique est en jeu.
Thierno Alassane Sall est député à l’Assemblée nationale du Sénégal, président du parti La République des valeurs/Réewum Ngor.
LE PRÉFET INTERDIT LES MANIFESTATIONS DE CE WEEK-END
Yewwi Askan Wi projetait d’occuper l’itinéraire allant du cimetière Saint-Lazare à la cité Keur Gorgui. Walfadjri prévoyait d’organiser une marche pour dénoncer la suspension du signal de diffusion de sa chaine de télévision
Le préfet de Dakar invalide les déclarations de manifestations qui devaient avoir lieu entre le 23 et le 25 juin 2023. Mor Talla Tine a interdit les rassemblements de la Coalition Yewwi Askan Wi, du groupe Walfadjri et du mouvement des Forces vives de la nation (F24).
L’autorité préfectorale craint des risques de trouble à l’ordre public, des risques d’infiltration et à une entrave à la libre circulation des personnes et des biens
Les manifestations devaient se dérouler dans différentes artères de la capitale. Yewwi Askan Wi projetait d’occuper l’itinéraire allant du cimetière Saint-Lazare à la cité Keur Gorgui. La coalition s’engageait à lever les barrières et mettre fin au blocus en vigueur chez Ousmane Sonko.
Le groupe de presse Walfadjri prévoyait d’organiser une marche pour dénoncer la suspension du signal de diffusion de sa chaine de télévision. La procession devait débuter à la Place de l’indépendance et prendre fin au palais de la république.
La plateforme du Mouvement des Forces Vives de la Nation (F24) devait tenir une manifestation à la même date que le groupe Walfadjri, le 23 juin 2023. Le F24 voulait commémorait à la place de la Nation le 23 juin 2011.