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27 août 2025
FERMETURE DU CENTRE DES OPERATIONS D'URGENCE SANITAIRE AU SENEGAL
L’Etat du Sénégal a décidé de procéder à la désactivation du Centre des opérations d’urgence sanitaire mise en place depuis trois ans environ pour la riposte à la Covid-19,
Dakar, 23 juin (APS) – L’Etat du Sénégal a décidé de procéder à la désactivation du Centre des opérations d’urgence sanitaire mise en place depuis trois ans environ pour la riposte à la Covid-19, a appris l’APS des autorités sanitaires.
« Au regard de la situation actuelle au Sénégal, le Centre des opérations d’urgence sanitaire pour la réponse à la Covid-19 est désactivé », lit-on dans un communiqué signé par la ministre de la Santé et de l’Action sociale Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye.
Selon le document, les autorités sanitaires ont pris cette décision à la suite des « nouvelles recommandations de la quinzième réunion du comité d’urgence du Règlement sanitaire international (RSI) (…) sur la pandémie de la Covid-19 ».
Malgré cette désactivation du Centre des opérations d’urgence, l’autorité sanitaire demande de « veiller au renforcement de la surveillance épidémiologique à tous les niveaux ».
« La prise en charge d’éventuels cas de Covid-19 se fera selon les procédures en vigueur », a déclaré la ministre de la Santé et de l’Action sociale citée dans le texte.
LE PRÉSIDENT SUD-AFRICAIN POINTE LE RESSENTIMENT PERSISTANT DES PAYS AFRICAINS ENVERS L'OCCIDENT
Les nations africaines "ont eu l'impression d'être des mendiantes quand elles ont eu besoin d'avoir accès aux vaccins", a déclaré Cyril Ramaphosa lors du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial à Paris ce vendredi
Le ressentiment envers l'Occident sur la manière dont les pays africains ont été traités pendant la pandémie de Covid-19 persiste, a estimé vendredi le président sud-africain Cyril Ramaphosa, lors du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial à Paris.
Les nations africaines "ont eu l'impression d'être des mendiantes quand elles ont eu besoin d'avoir accès aux vaccins", a-t-il déclaré, rappelant que les nations occidentales avaient "monopolisé" les vaccins en faisant des achats massifs. "Cela a créé du ressentiment et ça a empiré" lorsque les pays d'Afrique ont voulu fabriquer leurs propres vaccins. "Quand on est allé à l'OMC (Organisation mondiale du commerce), il y a eu beaucoup de résistance, une résistance énorme", a-t-il noté. "Nous n'arrêtions pas de dire: qu'est-ce qui est le plus important ? La vie ou les profits de vos grandes sociétés pharmaceutiques ?", a-t-il dit, ajoutant que le sentiment partagé est que "la vie dans l'hémisphère nord est beaucoup plus importante que la vie dans le sud".
Le président sud-africain a également pointé du doigt les promesses des pays riches envers les pays en développement pour les aider à s'adapter au changement climatique. Une promesse de fournir 100 milliards de dollars par an faite lors d'un sommet de la COP sur le climat en 2009 n'a pas encore été tenue, a-t-il déclaré.
La politique étrangère de l'Afrique du Sud sous Cyril Ramaphosa est particulièrement scrutée en Occident après sa récente visite à Moscou pour rencontrer le président Vladimir Poutine et à la suite d'allégations - démenties par Pretoria - selon lesquelles le pays aurait fourni secrètement des armes au Kremlin. M. Ramaphosa a dirigé une délégation de paix africaine de sept pays à Moscou et à Kiev ce mois-ci dans un effort pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Ce conflit a conduit à une grave crise alimentaire en Afrique en faisant grimper le prix des importations de denrées alimentaires et d'engrais.
LA FSF DÉMENT TOUT BOYCOTT AU SEIN DE LA SÉLECTION
Au cours d'une émission spécialisée de Radio France Internationale, l'un des intervenants, le journaliste Yoro Mangara, avait déclaré mercredi que les joueurs sénégalais avaient envisagé de ne pas jouer cette rencontre contre le Bénin
La Fédération sénégalaise de football (FSF) a démenti que les joueurs de l'équipe nationale aient songé à boycotter un match de qualification pour la Coupe d'Afrique des nations 2024, contre le Bénin, en raison des récents troubles au Sénégal.
Avant le match samedi, achevé sur un résultat nul (1-1), la sélection "a travaillé dans les conditions habituelles de préparation et de compétition et pas un seul instant, il n'a été question d'autre chose que de football", a écrit la Fédération du Sénégal dans un communiqué diffusé sur son site internet.
La Fédération "s'inscrit en faux" contre des déclarations "dénuées de tout fondement".
Au cours d'une émission spécialisée de Radio France Internationale, l'un des intervenants, le journaliste Yoro Mangara, avait déclaré mercredi que les joueurs sénégalais avaient envisagé de ne pas jouer cette rencontre contre le Bénin.
Le Sénégal a été le théâtre entre le 1er et le 3 juin de troubles à la suite de la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko, candidat à la présidentielle de 2024. Les violences ont fait au moins 16 morts selon les autorités, 30 selon le parti de M. Sonko.
UN JAPONAIS AU SÉNÉGAL PAR PASSION POUR LA LUTTE
Un Japonais amoureux de lutte sénégalaise a décidé d’élire domicile à Thiès, au Sénégal. Après avoir maitrisé les différentes techniques de cette lutte locale, connue sous le nom de làmb, Shogo Uozumi est devenu propriétaire d’une académie
Un Japonais amoureux de lutte sénégalaise a décidé d’élire domicile à Thiès, au Sénégal. Après avoir maitrisé les différentes techniques de cette lutte locale, connue sous le nom de làmb, Shogo Uozumi est devenu propriétaire d’une académie.
À DAKAR, LES ÉMEUTES MEURTRIÈRES BRIDENT L'ARRIVÉE DES MOUTONS DE TABASKI
Malgré l'approche de la fête musulmane de l'Aïd, face aux récents troubles, les vendeurs de moutons hésitent à se rendre dans la capitale sénégalaise, craignant d'y perdre leurs bêtes
Les moutons de Cheikh Bâ circulent dans une vallée au sol sec et nu parcourue de petites dunes de sable blanc, à une centaine de kilomètres à l'est de Dakar. Cette année, l'éleveur n'ira pas jusqu'à la capitale sénégalaise de peur de nouveaux troubles.
A l'approche de la fête musulmane de l'Aïd, l'homme de 52 ans qui vient du nord du pays s'est arrêté dans l'immense marché à bétail de Sewekhaye, l'un des plus grands du Sénégal, dans la commune de Ngoundiane. Sous un soleil de plomb, des milliers de moutons y sont rassemblés dans une odeur pestilentielle. "Notre destination était Dakar mais à cause des manifestations, nous craignons d'y perdre nos bêtes", affirme M. Bâ, en turban bleu.
Les heurts les plus meurtriers depuis des années au Sénégal ont éclaté le 1er juin dans plusieurs villes après la condamnation à deux ans de prison de l'opposant Ousmane Sonko, inéligible en l'état à l'élection présidentielle de 2024. Ils ont causé au moins 16 morts selon les autorités, 23 selon l'ONG Amnesty et 30 selon le parti de M. Sonko.
La fête de l'Aïd el-Kebir ou Aïd el-Adha, communément appelée Tabaski en Afrique de l'Ouest, est prévue le 29 juin. Elle est l'une des plus importantes de la religion musulmane. Les Sénégalais sacrifient traditionnellement un mouton pour l'occasion. À Dakar, des points de vente d'ovins ont disparu, remplacés par des espaces verts ou des chantiers d'infrastructures. Dans d'autres lieux habituellement bondés de ruminants pour la fête, ils sont moins nombreux.
"Des éleveurs attaqués"
"Les manifestations ont fait peur" aux vendeurs de moutons, affirme à l'AFP Ismaïla Sow, un responsable national des éleveurs. "Des vendeurs de moutons ont été attaqués à Keur Massar (banlieue de Dakar) par des manifestants. Nous avons dit aux éleveurs de rester dans des zones d'attente en brousse et d'éviter les grandes villes" comme Dakar, ajoute-t-il.
A Sewekhaye, à l'ombre des acacias albida, arbre sahélien procurant du fourrage, ou sous des tentes en paille ou des bâches, les éleveurs surveillent les brebis qui dévorent leur ration dans des mangeoires ou abreuvoirs en plastique. Le Mauritanien Mohamed El Moctar, la cinquantaine, dit avoir quitté le 9 juin la ville de Aïoun, dans le sud-est de la Mauritanie, frontalier du Mali, pays confronté aux attaques jihadistes qu'il a traversé pour entrer au Sénégal où régnait alors un calme précaire.
"A cause de l'insécurité au Mali et des dernières violences au Sénégal, nous avons eu peur de nous arrêter avant Sewekhaye durant le voyage de trois jours. J'ai perdu plus de 100 moutons sur plus de 200 dès l'arrivée", dit-il. Des cadavres de ces moutons en putréfaction sont déposés en différents endroits en brousse. Ils sont morts de déshydratation et de surcharge, selon El Hadji Diallo Diop, un vétérinaire du camp.
Manque d'espace
Le Sénégal importe du Mali et de la Mauritanie pour "moins de 10%" de ses besoins en moutons estimés à 810.000 têtes dont 260.000 pour la région de Dakar, affirme à l'AFP le secrétaire général du ministère de l'Elevage, Ousmane Mbaye. Le "déficit" à Dakar est dû à "l'hésitation" des éleveurs "eu égard au contexte actuel" de troubles et à "la disparition" de points de vente en raison de travaux, a expliqué le gouvernement.
Dans le quartier populaire de Grand-Médine, un camion venu du Mali vide sa cargaison de moutons. L'enseignant à la retraite Malick Coumba Ndiaye, 80 ans, vient d'en payer un à 240.000 Fcfa (370 euros). "Je n'ai pas le choix. Il n'y en a pas assez", dit-il. Le gouvernement a recensé "559.215 moutons" dans le pays, soit "un surplus" de plus de 18.000 par rapport à la même période l'an dernier, dit-il dans un communiqué.
Mais avec plus de 84.000 moutons, Dakar accuse une baisse de près de 40.000 têtes au même moment en 2022. Les prix ont augmenté. Amina Diallo, 62 ans, avait payé 165.000 FCFA (250 euros) en 2022. "Cette année, on me parle de 200.000 (300 euros). J'ai dit à mon fils de renoncer à en acheter s'il le faut", confie-t-elle à l'AFP.
Le gouvernement rassure sur une "diminution progressive du gap", à moins de 10 jours de la Tabaski. Il a en revanche maintenu la suspension du bateau entre Dakar et la Casamance (Sud) et de la ligne de bus publique, pour des raisons de sécurité. Les liaisons sont arrêtées depuis les troubles et de nombreux habitants craignent de ne pouvoir rentrer pour la fête.
Seuls la route nationale, ouverte seulement à certaines heures de la journée, et l'avion, inabordable pour beaucoup, permettent encore de rallier cette région enclavée du sud du pays déjà meurtrie par les événements de début juin.
Le 5e adjoint au maire de Rufisque interpellé
La purge des sympathisants du leader de Pastef continue. Bara Diouf, 5e adjoint au maire de la ville de Rufisque, a été interpellé hier et placé en garde-à6vue dans les locaux du commissariat de Rufisque. Pour le moment, on ignore les raisons de son arrestation. Bara Diouf est également conseiller départemental à Rufisque .
La Cour suprême rejette la requête de Walf Tv
Le verdict de la Cour suprême doit être une déception pour la Coordination des Associations de Presse (Cap) qui espérait le rétablissement du signal de «Walf Tv». En tout cas, la Cour suprême a rejeté la requête déposée par le groupe «Wal Fadjri» demandant la suspension de l’exécution de la décision du ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique. La Cour suprême, qui n’a pas tenu compte du caractère urgent du recours déposé par le Groupe de presse, a estimé notamment que la durée de la sanction était presque arrivée à terme, rapporte «Walfnet». La décision de couper le signal de «Walf Tv» ayant été prise le 1er juin dernier, il ne reste plus que huit jours à tenir. C’est ce que semble dire la haute juridiction qui avait, pourtant, la latitude de fixer l’audience en début de cette semaine comme le suggère une requête aux fins de suspension en référé. Pourtant, les huit jours que la juridiction semble négliger auraient permis au Groupe de presse du Front de Terre de tenir les Sénégalais informés de l’actualité brûlante du pays, en plus de faire des rentrées d’argent. D’autant que cette période coïncide avec les préparatifs de la fête de Tabaski qui incitent les annonceurs à se manifester. Maintenant, le groupe «Walfadjri» reste à l’écoute de la Coordination des Associations de Presse (Cap).
Adama Faye tacle le Président Macky Sall
Au lendemain de la déclaration de candidature du chef de l’Etat à Paris, son beau-frère Adama Faye est monté au créneau pour lui dire qu’il n’en a pas le droit. Le président du mouvement «Defar Sa Gox» déclare dans une vidéo qu’il fera face au Président Macky Sall s’il décide de briguer un troisième mandat. Selon Adama Faye, le seul dialogue qui vaille est celui qui doit se faire au sein de l’Alliance pour la République (Apr) pour sa succession. A l’en croire, ce qui reste au Président Macky Sall, c’est de désigner son successeur à la tête de la coalition Benno Bokk Yaakaar et d’organiser des élections libres et transparentes. En tout cas, Adama Faye attend, le 25 juin, un discours libérateur des Sénégalais.
La Gendarmerie territoriale a un nouveau chef
Le président de la République a effectué un chamboulement dans les rangs de la gendarmerie nationale. Le colonel Papa Diouf est promu au grade de général de brigade. Précédemment adjoint chargé des opérations, il est désormais le nouveau commandant de la gendarmerie mobile en remplacement du Général Daouda Diop. Ce dernier est nommé commandant de la Gendarmerie Territoriale.
Le fils de Moustapha Cissé Lô est libre
Moustapha Mbacké Lô dit Junior a été libéré hier. Ce fils de Moustapha Cissé Lô a été placé sous mandat de dépôt mercredi dernier et écroué à la maison d'arrêt et de correction de Mbacké. Mais, il a passé une seule nuit en prison. Junior Lô a été extrait de sa cellule de prison hier puis conduit dans le bureau du délégué du procureur. Il a été mis en liberté après son face-à-face avec le chef du parquet, confie-t-on. La libération de Junior Lô serait liée à l'intervention d'une haute autorité religieuse. Contacté par Seneweb, le plaignant Moustapha Messere s'est désisté, dit-il, de cette affaire. Junior Lo doit être reçu prochainement à Touba par un haut chef religieux. Pour rappel, l'arrestation de Junior Lô était liée à une plainte déposée contre lui par l'ancien membre de Rewmi, Moustapha Messere, avec un certificat médical attestant une incapacité temporaire de travail de 2 jours, suite à leur bagarre. Déféré hier au tribunal d'Instance de Mbacké, le fils de Moustapha Cissé Lô a été placé sous mandat de dépôt le même jour. Et son procès était prévu le jeudi 06 juillet prochain.
Plateforme de centralisation des thèses à l’étude
Le ministère de l’Enseignement supérieur, Pr Moussa Baldé, a présidé hier un atelier sur l’évaluation technique d’une plateforme nationale des thèses et mémoires du Sénégal. L’objectif de la plateforme est de centraliser les dépôts de sorte que lorsqu'on se trouve partout dans le monde, on aura une idée des travaux. Selon le Directeur du Centre national de la documentation au ministère de l’Enseignement supérieur, Bernard Ndione, la plateforme va fonctionner avec des administrateurs de bibliothèques universitaires et des écoles doctorales. Lorsque l’étudiant prendra un sujet, indique-t-il, ce dernier sera enregistré et la plateforme va lui attribuer un numéro national de dépôt. Ainsi, on pourrait suivre le taux d’achèvement des thèses. M. Ndione soutient que la plateforme a été testée et sa mise en ligne dépendra du calendrier du ministère de l’Enseignement Supérieur. Pour le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, la plateforme permettra de mutualiser les ressources, rendre la recherche plus visible et les mémoires et thèses du Sénégal plus accessibles. C’est un pas important pour la valorisation de nos écoles doctorales, a dit Pr Moussa Baldé qui rappelle que le chef de l’Etat a donné des instructions pour qu’on numérise les archives. Il souligne que chaque université avait sa plateforme, mais il s’agit maintenant d’avoir une plateforme nationale pour voir tout ce qui se fait au Sénégal en termes de thèses. L’idée, ajoute le ministre, c’est d’avancer pour qu’il y ait une plateforme pour toutes les publications scientifiques au Sénégal.
Les voleurs de cyanure condamnées à six mois de prison ferme
Le Tribunal de grande instance de Kédougou a condamné hier, à six mois de prison ferme, le chef du dépôt magasinier et un chauffeur de Endeavour Mining, poursuivis tous les deux pour association de malfaiteurs, vol en réunion et mise en danger de la vie d’autrui, dans le cadre d’une affaire de vol d’un conteneur de cyanure, rapportent nos confrères de l’«APS». Le tribunal a par contre relaxé quatre autres prévenus. Les six personnes jugées avaient été arrêtées puis inculpées dans le cadre d’un vol de vingt tonnes de cyanure appartenant à la société minière Endeavour Mining basée à Sabodala, dans la région de Kédougou. Les faits pour lesquels elles ont été attraites devant le tribunal ont éclaté le 24 mai dernier, à l’usine de cette société minière. L’enquête et le procès ont permis de mettre en évidence un deal bien organisé entre le superviseur et le chef du dépôt magasinier du département Where House et les agents de sécurité de la société minière Endeavour Mining de Sabodala. Le conteneur de cyanure dont le vol est à l’origine de la condamnation des deux prévenus faisait partie d’un total de huit conteneurs achetés le 14 mai dernier, en Côte d’Ivoire, par la société minière Endeavour Mining de Sabodala, pour les besoins de l’exploitation de l’or. Chaque conteneur contenait vingt tonnes de cyanure. Après leur arrivée au Sénégal, les conteneurs de cyanure avaient été convoyés à la mine de Sabodala. Sept conteneurs sont déchargés au département processing plant de la société. Le huitième, emmené à Kédougou sur la base d’un bon de sortie, est vendu dans la capitale régionale à des détaillants burkinabè. Le superviseur du département where house, les détaillants burkinabè et d’autres suspects ont pris la fuite depuis l’éclatement de l’affaire.
L'amicale de la Faculté de Médecine maintient la cadence
L'Amicale des étudiants de la Faculté de Médecine de Pharmacie et d'Odontologie affiche sa détermination à se battre pour que les cours en présentiel reprennent à l’Ucad. Dans un communiqué reçu à «l’As », l'amicale remercie les étudiants de la FMPO qui ont fait preuve de solidarité depuis la fermeture pour «des raisons politiques » de l'Université et la décision unilatérale des autorités de vouloir forcer la poursuite des enseignements en ligne. A ce propos, l'amicale dénonce le communiqué du Doyen de la Faculté renseignant que les stages vont se poursuivre pour les étudiants qui le souhaitent. Le président de l’amicale, Aliou Diallo, précise que les stages constituent une unité d'enseignement obligatoire pour tous les étudiants et donc il est inconcevable qu'une partie des étudiants fasse son stage et que l’autre soit abandonnée à son sort car n'ayant pas où loger à Dakar qui abrite tous les sites de stages. Par ailleurs, l'Amicale fustige avec la plus grande indignation le traitement réservé aux thésards de la FMPO qui ne sont autorisés qu'à soutenir leurs thèses en distanciel ou à huis clos alors qu'aucune restriction légale ne le prévoit et que par la même occasion, dans les autres facultés, les soutenances continuent à se dérouler normalement. En sus de cela, des cérémonies continuent à se tenir dans le campus pédagogique, se désole M. Diallo qui soutient que l’amicale est préoccupée par la situation de ses camarades arbitrairement détenus et s'active toujours pour leur libération. Il appelle les étudiants au maintien du mot d'ordre de boycott des cours en ligne
Plus de la moitié des pays a un taux de dépendance de 90%...
Plus de la moitié des pays d’Afrique de l’Ouest affiche un taux de dépendance de 90% des exportations de produits primaires, produits pétroliers, miniers et agricoles notamment, a déclaré à l’Aps la coordonnatrice des institutions spécialisées des Nations unies au Sénégal, Aminata Maïga. Selon Mme Maïga, la sous-région ouest-africaine est caractérisée par sa forte dépendance de la production et des exportations de produits de base. A l’en croire, plus de la moitié de nos pays affiche des taux de dépendance de plus de 90% envers les exportations de produits primaires, les produits pétroliers, miniers et agricoles notamment. Le thème de cette rencontre régionale des organisations intergouvernementales de l’Afrique de l’Ouest est : promouvoir les chaînes de valeur régionales et la sécurité alimentaire pour renforcer l’intégration régionale et le développement durable en Afrique de l’Ouest. L’Afrique de l’Ouest se prive d’opportunités de création de revenus et d’emplois à cause de sa dépendance de la production et des exportations de produits primaires, selon Mme Maïga. Cette dépendance est associée à la faiblesse de son tissu industriel, qui aurait dû servir […] de base pour la transformation des produits, les produits agricoles et miniers surtout, a-t-elle signalé. La directrice du bureau sous régional pour l’Afrique de l’Ouest de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, Ngoné Diop, estime que l’Afrique regorge d’importantes ressources, dont 60% des terres arables du monde.
LES CONCLUSIONS DU DIALOGUE NATIONAL A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE VENDREDI
Les quotidiens de ce vendredi 23 juin 2023 analysent les conclusions de la commission politique du dialogue national.
Dakar, 23 juin (APS) – Les journaux reçus, vendredi, à l’APS, consacrent leurs manchettes principalement à l’actualité politique, en analysant notamment les conclusions de la commission politique du dialogue national.
Lancés officiellement le 31 mai dernier, les travaux du dialogue national (9 au 21 juin), boycottés par une partie de l’opposition, ont été bouclés jeudi et les rapports des 8 commissions transmis à son coordonnateur Moustapha Niass, ancien président de l’Assemblée nationale.
Parmi les points de discussion de la commission politique du dialogue national figurent l’éventualité d’une révision du procès de Karim Wade condamné en 2015 à 5 ans de prison pour enrichissement illicite, et la modification de la loi pour ouvrir la voie à une candidature de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, à la présidentielle de 2024.
Le leader de Taxawu Sénégal est frappé d’inéligibilité depuis sa condamnation pour ‘’escroquerie sur des deniers publics’’ par les juridictions sénégalaises en 2018.
‘’Les solutions trouvées pour l’éligibilité de Karim Wade et de Khalifa Sall, à l’issue du dialogue national, posent problèmes à certains observateurs. Ils estiment que le président de la République, Macky Sall, a fait de ce dialogue, une monnaie d’échange afin de valider sa 3e candidature à l’élection présidentielle de février 2024’’, commente Le Témoin.
‘’Le dialogue terminé, le Sénégal à l’écoute de Macky sall’’, s’exclame en Une Vox Populi.
‘’Les fausses notes du dialogue’’
Citant la Cellule du dialogue politique, la publication souligne qu’en deux semaines, des consensus forts ont été trouvés, y compris sur les questions politiques qui paraissent les plus complexes.‘’A l’évidence, le défi a été relevé, au pas de course, avec méthode et rigueur par les différentes commissions’’, poursuit le journal.
L’AS Quotidien de son côté liste ‘’les fausses notes du dialogue national’’.
‘’Les acteurs n’ont pas trouvé de consensus sur les points relatifs à l’organe de tutelle en charge des élections, le cumul de fonctions de chef de l’Etat et de chef de parti, l’arrêt des poursuites et la libération des détenus et la déchéance électorale comme peine complémentaire’’, mentionne le journal.
Dans ses colonnes, L’AS fait savoir que les parties prenantes au dialogue n’ont pas, non plus, épuisé les questions relatives au rôle et à la place de la justice dans le processus électoral et la modification de l’article L57 du Code électoral.
Evoquant les conclusions de la commission politique du dialogue, Sud Quotidien, relaie le ‘’Oui..mais’’ d’une partie de la société civile par la voix de Djibril Gningue, partie prenante aux travaux : ‘’Bien que globalement satisfaisants, ces résultats ne sont pas de nature à renforcer notre démocratie et la paix’’.
‘’Source A’’ anticipe pour sa part les difficultés de la mise en œuvre des consensus auxquels les participants au dialogue sont parvenus, en s’intéressant particulièrement à la révision annoncée du procès du fils de l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade.
‘’Le F24 face au bégaiement de l’histoire’’
La commission politique du dialogue national est d’accord pour la révision du procès de Karim, condamné pour enrichissement illicite en 2015. Cependant, l’exécution de cet accord risque de prendre du temps. Car même si le chef de l’Etat décidait de respecter la volonté de la commission, il y aurait toute une procédure à suivre alors que Karim Wade avait épuisé toutes les voies de recours, croit savoir le journal.
Pendant ce temps, Le Quotidien parle de ‘’vendredi blanc’’ en évoquant la trouvaille de la plateforme F24 pour contourner l’interdiction par le préfet de Dakar de la manifestation qu’elle prévoyait d’organiser.
Le F24, une plateforme regroupant des partis politiques et autres mouvements opposés à une candidature de Macky Sall à la présidentielle de février 2024, veut du blanc partout, souligne la publication.
Elle relaie l’appel lancé par les leaders du F24 aux populations à s’habiller en blanc à l’heure de la prière, en signe de protestation et de refus d’une 3e candidature de Macky Sall.
Selon le journal, la déclaration faite par le président de la République mercredi à Paris et dans laquelle il a parlé d’aller vers la marche du progrès, vers la victoire en 2024, est perçue par le F24 comme une confirmation de sa volonté de briguer un troisième mandat.
Bes Bi replonge dans l’histoire et propose à ses lecteurs une comparaison entre le mouvement M23 opposé à la candidature d’Abdoulaye Wade en 2012, et la plateforme F24 qui se bat 12 ans après contre la candidature de Macky Sall à la présidentielle de 2024.
‘’S’il a réussi à faire reculer Wade dans son projet de loi constitutionnelle en 2011, le M23 avait quand même échoué à l’empêcher de se présenter à la présidentielle. Sur ses pas,12 ans après, le F24, qui fait face à Mack Sall, se heurte au bégaiement de l’histoire’’, écrit le journal.
MATAR NDIAYE DIT GOUYE GUI PARLE DE LA PRISON AUX JEUNES
Regrettant avoir commis des erreurs dans le passé, le nommée Mactar Ndiaye alias Gouye Gui raconte son vécu pour conscientiser la jeunesse. Il avait purgé une peine de 5 ans de prison ferme pour des faits de vol commis la nuit avec effraction. Depuis sa sortie de prison, le récidiviste continue de mener une campagne de sensibilisation pour sortir les jeunes de sa localité du banditisme et de la délinquance qui gangrènent la jeunesse. D’après l’ancien pensionnaire de la Maison d’arrêt et de Correction de Sébikotane, la prison n’est pas un lieu pour une bonne personne puisqu’elle n’a détruit.
« Je suis à l’aise pour développer sur le pourquoi j’ai fait la prison. Lorsque j’ai fini de purger ma peine, j’ai ressenti une énorme satisfaction de retrouver ma famille. Actuellement, j’adopte la posture de sensibiliser mes jeunes frères et sœurs pour ne pas vivre ce que j’ai vécu et qui m’a privé de liberté pendant 5 ans. J’avais commis une énorme faute dans ma folie de jeunesse en soustrayant les biens d’autrui avec des amis. C’est lors d’un vol dans une cité qu’on m’a heurté avec un véhicule qui était à notre poursuite. J’ai été appréhendé, déshabillé, ligoté et filmé avant que la vidéo ne soit partagée sur les réseaux sociaux. J’ai été condamné à 5 ans de prison ferme pour des faits de vol commis la nuit avec effraction», raconte le jeune Mactar Ndiaye, habitant du quartier Arafat de Grand Yoff. Pour l’ancien détenu, la prison n’est pas un lieu pour une bonne personne. C’est un lieu qui broie la vie des détenus. « J’ai vu en prison des vieux dont la famille est divisée. Ils ont été placés sous mandat de dépôt depuis longtemps ou condamnés à de longues peines. Ils n’arrivent plus à avoir des nouvelles de leurs familles. Leurs femmes, qui ne peuvent plus patienter, ont demandé le divorce. Mais aussi on peut faire la prison et apprendre beaucoup de choses qui nous serviront de leçon pour notre avenir comme c’est mon cas », raconte le jeune homme qui dit ressentir un fort regret. « J’étais très têtu et je n’avais peur de rien. Mais quand tu fais des années en prison, tu nourris des regrets », a confessé l’ancien lutteur. « Rien n’est plus merveilleux que d’avoir sa liberté, d’être en bonne santé et de circuler librement. En prison, tu es permanemment surveillé par les gardes pour tes faits et gestes. Depuis que j’ai été libéré, je continue de lancer des messages de sensibilisation à travers les réseaux sociaux et dans les médias à l’endroit de la jeunesse sénégalaise et plus particulièrement de celle de Grand Yoff. Les jeunes doivent arrêter de consommer de la drogue, ce n’est pas bon pour leur santé. La drogue détruit leur avenir et les pousse à faire de mauvaises choses qu’ils ne devraient pas faire. Pour dire vrai, depuis que je suis sorti de prison, ce que j’ai constaté au niveau de ma localité à Grand Yoff me dépasse. Tu vois des gamins qui vivent et se glorifient des actes du banditisme », fait remarquer l’ancien détenu.
La prison détruit la vie d’une personne
« Chaque jour, je fais le tour des quartiers. Je fréquente des groupes de jeunes pour les sensibiliser et leur expliquer mon vécu et ma vie privée. Je ne leur cache rien du tout pour juste les conscientiser en leur prodiguant des conseils qui pourraient les éloigner de la délinquance. « La prison est comme les cimetières et les hôpitaux. Je suis dans une campagne de sensibilisation de mes jeunes frères parce qu’on ne peut habiter dans le banditisme continuellement. Ce que j’ai vécu, c’est le passé mais le reste de mon avenir, je vais le construire pour rendre fiers et dignes mes parents, ma famille, mes amis et mes voisins. Je conseille aux jeunes d’ouvrir les yeux et de ne pas sous-estimer leur emploi parce qu’il n’y a pas de sot métier. Il suffit juste d’être patient et de croire à ce que l’on fait. Depuis que je suis sorti, je n’ai pas eu de difficulté pour ma, reconversion et mon insertion sociale. Je suis dans mon boulot. J’étais plombier avant d’avoir des problèmes avec la justice mais je suis de retour au bercail et j’ai retrouvé des chantiers avec mon grand frère. Même en prison, je travaillais, j’appliquais mes métiers de plombier et de plasticien. Si je vois que le banditisme prend de l’importance dans mon quartier et ma localité, mon devoir est de sensibiliser mes jeunes frères pour ne pas commettre les mêmes erreurs que moi », a témoigné l’ancien détenu devenu un modèle pour la jeunesse de son quartier.
A QUOI ON PEUT S'ATTENDRE...
Ça y est. C’en est fini pour le dialogue initié par le chef de l’État pour disait-il discuter avec les forces vives de la nation sur les questions de l’heure.
Ça y est. C’en est fini pour le dialogue initié par le chef de l’État pour disait-il discuter avec les forces vives de la nation sur les questions de l’heure. C’est donc ce samedi que les conclusions seront déposées sur sa table et comme prévu il s’adressera au peuple à travers un discours....
Sans entrer dans les détails le moins que l’on puisse dire est que ce dialogue peut être résumé en ces trois décisions politiques majeures: Macky Sall sera candidat en 2024, Karim Wade et Khalifa Sall deviennent éligibles, Ousmane Sonko lui est disqualifié. Si on s’en tient à ces trois points, le constat qui se dégage c’est que l’opposition radicale qui avait pris l’option de boycotter ce dialogue peut se déclarer avoir raison car elle avait soutenu que le seul objectif recherché c’était d’écarter certains candidats et de faire valider d’autres. C’est pourquoi elle avait posé comme préalable la libération des détenus politiques, l’organisation d’élections inclusives et la non participation du président Macky Sall en 2024. Au finish aucune de ses doléances n’a été satisfaite. Face à cette situation, c’est l’opposition dite radicale qui se trouve être la grande perdante de ce dialogue pour deux raisons. D’abord parce qu’elle risque de de se confronter à la décision du président de la République de briguer un troisième mandat ensuite avec le maintien du parrainage même à un taux revu à la baisse, les risques de passer cet obstacle demeurent dès lors qu’il n’existe aucune garantie de franchir ce qu’elle considère comme un moyen de filtrage.
L’avenir de Khalifa dans Yewwi...
Dès l’annonce officielle de sa participation au dialogue, le leader de Taxawu Sénégal a fait l’objet de plusieurs attaques des militants de la coalition Yewwi Askan Wi. Il avait été accusé de concocter un «deal» avec le pouvoir afin de pouvoir participer aux joutes électorales de 2024. Depuis, un climat très tendu s’est installé au sein de cette entité politique où Khalifa avait été critiqué car sa démarche ne cadrait plus avec celle tracée par Yewwi par rapport à une participation au dialogue. Un sentiment de suspicion aggravé par sa déclaration dans une émission où il fait savoir que l’essentiel pour lui c’est d’être candidat. Et malgré tout, l’ancien maire de la capitale s’est toujours réclamé comme un opposant farouche au régime et déterminé à poursuivre le combat pour des élections inclusives et son soutien indéfectible à Ousmane Sonko.
D’ailleurs prenant la parole lors de la cérémonie de lancement de ce dialogue, il a eu avec beaucoup de courage adressé ses vérités au chef de l’État en remettant sur la table la question de sa candidature illégale, le renforcement de la démocratie, les raisons «légitimes» qui ont motivé le boycott de la majorité de l’opposition à la table de négociation. Cette déclaration n’a pas permis pour autant d’apaiser les relations. Les signes d’une rupture se profilent lorsque les leaders de Yewwi ont signé un communiqué pour mettre en garde Khalifa Sall sur sa possible expulsion de la coalition. D’ailleurs son absence lors de la dernière conférence de presse de Yewwi n’a pas manqué de susciter beaucoup de commentaires. C’est donc dans ce contexte de «ni guerre ni paix» que l’ex membre du parti socialiste a pris part aux concertations lancées par le chef de l’État. Mais les conclusions issues de ce dialogue ne semblent guère aller dans le sens souhaité par cette opposition dite radicale puisque parmi les principaux points de leurs exigences aucun n’a été retenu. C’est au contraire Khalifa Sall et Karim Wade qui en sont sortis victorieux grâce à la modification des articles L28, L29, L30 et L50 avec l’introduction de la grâce présidentielle aux candidats qui ont déjà purgé leur peine qui les rendent éligibles. Et pourtant au cours des discussions la Société civile a plaidé pour la prise en compte du cas Ousmane Sonko afin de le remettre dans la course au même titre que les autres. Donc pourquoi le cas du maire de Ziguinchor n’a pas bénéficié d’un soutien de grande envergure pour bénéficier du même sort?
Dans tous cas il était attendu de Taxawu Sénégal par respect à sa posture d’opposant de plaider pour l’application des questions sur lesquelles il avait interpellé le chef de l’État dont l’organisation d’élections inclusives. Mais au bout du compte c’est comme si Khalifa Sall n’était intéressé que par ses propres intérêts à savoir son éligibilité.
Aussi, il lui est reproché d’accepter que la candidature de Macky Sall soit laissée à l’appréciation du Conseil Constitutionnel en échange à son éligibilité tout comme le PDS.
En définitive, Taxawu Sénégal sort du dialogue avec le sésame qui lui donne le droit de poser sa candidature mais le risque de s’éloigner de plus en plus de la coalition de Yewwi sauf retournement de dernière minute. Qui disait qu’en politique chacun gère ses propres intérêts ?
Bataille autour de la troisième candidature et l’avenir de Sonko...
Si une telle hypothèse se confirme Ousmane Sonko et ses partisans de Yewwi devront faire sans un élément essentiel compte tenu de son vécu politique, son expérience aussi bien dans l’État que dans l’opposition, son leadership avéré qui risquent d’affaiblir leurs forces. Ce, parce que Khalifa Sall a été dans tous les combats politiques et qui ont eu à porter ses fruits. Il va falloir donc que les membres de Yewwi affûtent leurs armes de guerre et soient plus déterminés à faire face au régime s’ils veulent sortir victorieux de la bataille politique. D’autant qu’ils ont à faire à un adversaire coriace et difficile à manœuvrer qu’est Macky Sall. Un sacré client loin d’abdiquer malgré la situation vécue ces derniers jours.
D’ailleurs dans sa quête d’une troisième candidature à polémique, il ne semble pas fléchir en dépit des menaces, même venant de l’étranger. A preuve, alors que la tension reste encore vive, il poursuit son agenda en perspective de 2024. En effet, après avoir réussi au dialogue que sa candidature soit laissée à l’appréciation du Conseil Constitutionnel, il a fait une annonce qui en dit sur ses futures ambitions présidentielles avant hier à Paris devant ses militants. Cette déclaration qui intervient à quelques jours de son adresse à la nation peut être perçue comme un signe avant -coureur de ses intentions un peu plus claires. Mais en face, le président Macky Sall et ses souteneurs toujours déterminés à le réélire, vont devoir en découdre avec les forces hostiles à toute tentative d’une troisième candidature.
La coalition Yewwi Askan Wi et la plateforme F24 dont le dénominateur commun est de s’ériger en obstacle pour lui barrer la route n’entendent pas faite marche arrière. De quoi s’attendre à une bataille politique très ardue dont l’issue est loin de livrer ses secrets.
S’agissant de Ousmane Sonko, son choix de ne pas prendre part au dialogue le met hors de la course. Une course qui doit mener au palais présidentiel en attendant la suite judiciaire des deux dossiers qui le condamnent à des peines le rendant inéligible. Actuellement «sous résidence surveillée» qui le prive de toute visite et de possibilités de circuler, il avait annoncé que sa participation aux prochaines élections ne saurait être déterminée par le pouvoir mais plutôt par la détermination de ses militants. Mais avec la configuration politique du moment, il peut aussi s’appuyer sur le soutien d’une opposition qui ne cesse de lui manifester sa solidarité qui s’agite pour dénoncer le traitement anti démocratique qu’il subit. Toutefois, comme le soutiennent certains observateurs de la scène politique, le leader du Pastef, vu sa force populaire qui gêne pourrait être victime d’un isolement orchestré et auquel tous ceux qui ont des ambitions peuvent participer. Même s’ils soutiennent qu’à l’heure actuelle le fait de dénoncer le traitement dont il est victime peut être payant en attendant que le brouillard qui assombrit l’atmosphère politique disparaisse.
LE SÉNÉGAL À L’ÉPREUVE D’UN NOUVEAU SOUFFLE POLITIQUE
Les solutions trouvées pour l’éligibilité de Karim Wade et de Khalifa Sall, à l’issue du dialogue national, posent problèmes à certains observateurs politiques
Les solutions trouvées pour l’éligibilité de Karim Wade et de Khalifa Sall, à l’issue du dialogue national, posent problèmes à certains observateurs politiques. Ils estiment que le président de la République, Macky Sall, a fait de ce dialogue une monnaie d’échange afin de valider sa 3e candidature à l’élection présidentielle de février 2024. Cependant, certains de nos interlocuteurs restent convaincus que le Président Sall est sûr de passer dès le premier tour à l’élection présidentielle avec ces deux candidats.
L’éligibilité de Karim et Khalifa Sall a été l’onde de choc lors de ce dialogue national. Au cours de ces « assises-consensus », certains analystes y voient une sorte de mise en scène politique ou d’un « deal » politique. Beaucoup d’entre eux, ne se disent nullement surpris de l’issue du dialogue. Car ils semblent comprendre que le soubassement de cet appel au dialogue était une occasion pour permettre à Karim Wade et Khalifa Sall de participer à la prochaine élection présidentielle. Mais, en contrepartie, le parti au pouvoir et ses alliées attendaient en retour une validation de la 3e candidature du Président de la République, Macky Sall. Ce pari du pouvoir semble avoir porté ses fruits.
Selon nos interlocuteurs, ce dialogue reste une compromission devant permettre par tous les moyens aux recalés judiciaires de 2019 de participer à la prochaine échéance électorale. Cependant, estiment –ils, la coalition au pouvoir avec ses représentants au dialogue avait un cahier des charges et une mission claire et précise. Mandatés, ces représentants ont, peut-être, réussi à convaincre les autres formations politiques et organisations de la société civile sur le fait que seul le Conseil constitutionnel demeure la seule instance habilitée à dire si le président Macky Sall doit participer ou non à l’élection présidentielle de 2024.
D’autres analystes ont considéré qu’après l’élimination d’Ousmane Sonko, le Président Sall aura besoin d’avoir un autre candidat dont Khalifa Sall et Karim Wade. Mais, ils restent d’avis que pour le cas du fils de l’ex-président Me Abdoulaye Wade, les Sénégalais ont besoin d’explications sur les raisons de son exil et le contenu du protocole de Doha pour lesquels il a été exilé, tout en étant convaincu que le Président Macky Sall estsûr de passer dèsle premier tour à l’élection présidentielle avec ces deux candidats.
ABDOULAYE CISSE, SOCIOLOGUE « Les principales attentes étaient orientées Karim et Khalifa…»
Le sociologue Abdoulaye Cissé ne cesse de dire que le dialogue, convoqué par le Président de la République, Macky Sall, était plus politique que social. C’est vrai, relève-t-il, il y a d’autres entités qui s’occupaient de ces questions. Mais les principales attentes étaient orientées vers la participation de Karim Wade et Khalifa Sall à la prochaine élection présidentielle de 2024. Donc, il n’y a aucune surprise qu’il s’agit d’un raccourci trouvé pour permettre à Khalifa et Karim Wade de revenir au-devant de la scène politique sénégalaise.
D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle, Khalifa et Taxawu ont décidé de participer au dialogue contre l’avis de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw). Alors qu’il devait justement se décider de leur avenir politique. À travers ce dialogue et ce compromis, il y a une compromission. Alors, constate-t-il, ces recalés judiciaires de la présidentielle de 2019 ont réussi leurs paris par tous les moyens pour participer aux prochaines échéances. Notre interlocuteur reconnaît que Karim Wade a réussi à imprimer sa marque dans ce dialogue en réussissant à imposer la révision de son procès. Tout compte fait, prévient-t-il, ce sera à ses risques et périls.
Sur le troisième mandat du Président Macky Sall, M. Cissé est d’avis qu’il n’y a rien d’étonnant qu’il soit confié au Conseil Constitutionnel. Ce dialogue, indique-t-il, c’est un échange entre diverses entités en vue de trouver des consensus pour lesquels chacun doit savoir ou pouvoir lâcher du lest. Comme quoi, les participants ont, peut-être, convoqué la jurisprudence de 2012 en s’appuyant sur des arguments véhiculés en 2016 lors du référendum par certains grands leaders de l’opposition.
D’après Abdoulaye Cissé, il s’agit tout simplement d’un pari réussi pour la majorité au grand dam d’une partie de la population. « Il fallait s’y attendre. C’est la raison pour laquelle l’opposition radicale, réunie autour de la coalition « Yaw » parle de «deal politique» en évoquant le dialogue. Chacun y trouvera son compte en lâchant du lest comme dans toute négociation », déduit-il.
BAKARY DOMINGO MANÉ, JOURNALISTE-POLITOLOGUE «Macky Sall a utilisé Khalifa et Karim comme monnaie d’échange pour valider sa 3e candidature »
. Bakary Domingo Mané, journaliste-politique, rappelle que l’idée d’une amnistie pour Karim Wade, qui réclamait toujours une révision de son procès, a été agitée. Et l’un dans l’autre, le Président Macky Sall est en train de créer les conditions pour se présenter à l’élection présidentielle de 2024. Après l’élimination d’Ousmane Sonko, le Président Sall aura besoin d’avoir un autre candidat dont Khalifa Sall. Mais pour Karim, il persiste et signe que si on s’interroge sur un bon nombre de choses, cette affaire de détournement de deniers publics et les raisons de son exil ne sont pas encore entièrement élucidées. Alors que les Sénégalais aimeraient savoir le contenu du protocole de Doha pour lequel Karim Wade a été exilé. Le journaliste-politologue est catégorique sur le fait que depuis son exil, personne n’a jamais entendu Karim se prononcer sur les affaires du Sénégal. Souvent, c’est des « Sms » ou quelques « Tweets ». En dehors de cela, il s’est retiré carrément des affaires publiques. Aujourd’hui, on annonce son retour. Parce qu’il sait lui-même que c’est acté. « Le dialogue n’a fait qu’entériner la chance que le Président souhaite lui donner pour se présenter à l’élection présidentielle de 2024. Après l’élimination de Sonko, le Président est sûr de passer dès le premier tour à l’élection présidentielle avec ces deux candidats. Macky Sall a utilisé Khalifa Sall et Karim Wade comme monnaie d’échange pour valider sa 3e candidature. C’est cela le sens du dialogue », a décrypté le journaliste, Bacary Domingo Mané
Ainsi, il a relevé le manque de respect de la Commission du dialogue national qui a confié la question du 3e mandat au Conseil Constitutionnel. « C’est un manque de respect à l’Etat du Sénégal, notamment en son article 27 qui dit que nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs. Si cette disposition qui ne souffre d’aucune ambiguïté, si certains ont des problèmes d’interprétation, ils n’ont qu’à aller versl’esprit de ce texte. Le Président avait organisé un référendum. Aujourd’hui, si le dialogue national renvoie la balle au Conseil Constitutionnel, c’est un manque de respect envers cette Institution. C’est comme s’il refile la patate chaude », a insisté Bacary Domingo Mané. Si le problème est amené à ce niveau, souligne-t-il, c’est parce qu’il y a de forte chance que la candidature de Macky Sallsoit validée. Dans tous les cas, indique-t-il, la commission ne pouvait pas vider cette question. Mais avec ses différences de points de vue des deux camps, le pouvoir a jugé volontairement nécessaire de refiler cette épineuse question au Conseil Constitutionnel via le dialogue national. En se disant simplement qu’il va valider cette 3e candidature. « Ce dialogue est une sorte de mise en scène pour entériner la candidature du Président Sall. Le dialogue n’a pris aucune position claire et nette. Il n’a non plus fait avancer notre démocratie. Et ce qui fait le socle de notre démocratie a été foulé aux pieds. Puisque cette commission dialogue national n’a pas joué son rôle. Il y a un retour à la case de départ. La commission du dialogue aurait pu jouer pleinement sa partition », se désole-t-il.
IBRAHIMA BAKHOUM, JOURNALISTE FORMATEUR: « Le dialogue a fait bouger des lignes... »
Le Journaliste-formateur, Ibrahima Bakhoum, a fait une mise au point dans cette affaire d’amnistie concernant le leader du Parti démocratique sénégalais, Karim Wade. Il a cité ses avocats qui indiquent que c’est fini et terminé pour Karim qui a fait déjà 5 ans après sa condamnation. Bakhoum déduit que pour eux, le fils d’Abdoulaye Wade n’est pas concerné par une amnistie. Cependant il milite pour une réouverture de son procès. « Karim peut toujours considérer qu’il n’était pas concerné ni par une loi d’amnistie ni par une loi de réhabilitation. Parce que la réhabilitation était automatique. Ça, c’est leur perception. C’est peut-être même ça qui est vrai. Mais ça n’a pas empêché qu’on doute de cette inéligibilité. C’est seulement maintenant que l’on parle comme quelque chose d’effectif », renseigne le journaliste-formateur, Ibrahima Bakhoum. L’analyste politique, loin de savoir ce que le Président va faire ou dire, attend avec impatience ce qui va se passer après. N’empêche, il se pose la question à savoir ce que le retour de Karim Wade peut apporter. « C’est vrai que le Sénégal reste le Sénégal, il est resté longtemps à l’étranger. Et certains trouvent qu’il n’est pas courageux etc. Mais des responsabilités lui avait été confiées », souligne-t-il. Seulement, il pense qu’un énorme et important travail doit se faire pour son retour au pays. Chacun dit ce qu’il veut à chaque fois qu’il a voulu sortir, il a fait ses sorties. Et ceux qui le critiquaient posent la question de son absence. D’autres qui estiment également qu’il est en train de « dealer » avec Macky Sall ont peut-être raison. Ses conseils disent qu’il n’était pas concerné. Mais son illégitimité est revenue depuis 2020 sur la base de l’article L30. « Qu’est-ce que ce dialogue peut apporter comme candidat au PDS. La question du 3ème mandat, confiée au Conseil Constitutionnel. Si les gens ont travaillé sur les bases de consensus, cela veut dire qu’ils déçoivent les Sénégalais. Mais tout le monde ne pense pas de la même façon », constate-t-il.
D’après Ibrahima Bakhoum, beaucoup s’attendaient à ce que Macky Sall dise qu’il ne sera pas candidat. Mais il est en train de dessiner des contours de sa candidature. Et ce qu’il a dit à Paris maintient sa position claire obscure. L’analyste est d’avis que d’autres pensent que c’est juste de la communication pour déplacer la communication jusque -là tournée autour d’Ousmane Sonko etc.
En allant allumer un foyer ailleurs, les gens vont suivre ce feu et oublier la question de la CPI. « Sur le dialogue national, certains vont dire que ce n’est pas un dialogue national. C’est un dialogue simplement entre le pouvoir et une partie de l’opposition. C’est leur perception. Mais dans tous les cas, le dialogue a fait bouger des lignes. Pas seulement sur le dossier Karim et Khalifa, mais sur le parrainage. D’après certains, la question principale, c’est la candidature du président Macky Sall », reconnaît-il.