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26 août 2025
AUCHAN ENVOIE AU CHOMAGE
La filiale sénégalaise d’Auchan a commencé à mettre une partie de son personnel au chômage technique sans salaire après la fermeture de plusieurs magasins, attaqués lors des troubles qui ont secoué le pays début juin, a-t-on appris mercredi
La filiale sénégalaise d’Auchan a commencé à mettre une partie de son personnel au chômage technique sans salaire après la fermeture de plusieurs magasins, attaqués lors des troubles qui ont secoué le pays début juin, a-t-on appris mercredi auprès du groupe de distribution français. Auchan Sénégal a indiqué dans un communiqué daté de mardi que 300 de ses 2300 collaborateurs risquaient d’être mis au chômage technique en raison des dégâts subis par certains de ses magasins et d’une «situation d’arrêt collectif et momentané de travail». Un porte-parole du groupe joint par téléphone mercredi a confirmé à l’AFP que la mesure avait commencé à s’appliquer. «Dans la mesure où on empêche les collaborateurs sénégalais de travailler en les privant de leur outil de travail, on n’a pas d’autre choix que de les mettre au chômage technique», a-t-il déclaré.
Le Sénégal a connu entre le 1er et le 3 juin ses pires troubles depuis des années à la suite de la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko, à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs. Cette condamnation le rend en l’état actuel inéligible pour la présidentielle de 2024. «Sept magasins ont été attaqués et pillés, laissant les équipes desdits magasins sans lieu ni outil de travail», rapporte Auchan Sénégal dans son communiqué. Il y rappelle que 19 magasins avaient été saccagés et pillés en mars 2021, lors d’un précédent épisode de troubles déjà déclenchés par la situation d’Ousmane Sonko.
La mesure reste en vigueur «jusqu’à nouvel ordre»
Contrairement à 2021, le groupe ne sera pas en mesure de continuer à verser leur salaire aux employés mis au chômage technique, a dit le porte-parole. La mesure reste en vigueur «jusqu’à nouvel ordre», dit Auchan Sénégal. La filiale souligne son rôle économique local, revendiquant d’employer 2300 collaborateurs sénégalais, de faire travailler 600 fournisseurs et plus d’un millier de prestataires sénégalais, et d’avoir versé 23 milliards de francs CFA (35 millions d’euros) d’impôts, droits et taxes à l’Etat sénégalais en 2022. Les heurts de début juin ont causé au moins 16 morts selon les autorités sénégalaises, 23 selon l’ONG Amnesty International et 26 selon l’opposition. Auchan Sénégal présente «ses vives et sincères condoléances» et dit espérer que les évènements «trouveront au plus vite une résolution définitive». De nombreux locaux sous enseigne française (Auchan, Total, Eiffage…) ont servi d’exutoires à la colère exprimée en 2021 et 2023.
MACKY ANNONCE A KIEV ETEN RUSSIE
Le président de la République, Macky Sall est attendu à Kiev (Ukraine) et à Saint-Pétersbourg (Russie) avec cinq autres de ses homologues africains. Le Président Sall a quitté Dakar ce jeudi et va faire une escale en Pologne.
Le président de la République, Macky Sall est attendu à Kiev (Ukraine) et à Saint-Pétersbourg (Russie) avec cinq autres de ses homologues africains. Le Président Sall a quitté Dakar ce jeudi et va faire une escale en Pologne.
Ce déplacement s’inscrit dans le cadre d’une mission de médiation visant à mettre fin au conflit entre la Russie et l’Ukraine, renseigne la Présidence sénégalaise. Les chefs d’Etat de l’Ouganda, de l’Égypte, de l’Afrique du Sud, du Congo-Brazzaville et de la Zambie sont également attendus.
PAR Chérif Diop
ET SI ON LEVAIT LE POUCE ?
Nous croyons manipuler nos téléphones alors que c’est eux qui nous manipulent. Cet envahissement numérique détricote les fondements des sociétés et des traditions
Disons-le d’emblée, vouloir réguler ou contrôler la résonance des réseaux sociaux, c’est vouloir arrêter la mer avec ses bras ou vider l’océan avec une petite cuillère. C’est un projet aussi saugrenu que ridicule. Toutefois, l’inaction face à ce tsunami digital, cette déferlante de haine et d’Infox, c’est manquer à un devoir régalien. Durant l’acmé des récentes manifestations radicales, l'État du Sénégal a pris la décision lapidaire de couper l’accès aux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Whatsapp, Tik Tok, Youtube, etc). Une mesure inédite prise pour des raisons de sécurité, selon les autorités sénégalaises.
Cinq jours durant, la majeure partie des sénégalais n’ont pas eu accès à ces réseaux même si certains ont contourné la restriction avec les VPN. A travers cette mesure, le gouvernement sénégalais a voulu tuer dans l’œuf la capacité de nuisance incommensurable des réseaux en de pareilles circonstances. L’état du Sénégal est allé plus loin en coupant la connexion 4G avant de la rétablir. Les cris d’orfraies sous le prisme économique n’ont pas manqué. Ces décisions ont semble-t-il permis d’apaiser la situation. Cependant, elles ont sidéré une partie de l’opinion. Certains y ont vu un énième acte contre la liberté d’expression au Sénégal voire un geste antidémocratique.
La décision était-elle opportune ? Tout porte à le croire. Est-ce qu’elle était nécessaire ? Tout porte à le croire également devant l’enjeu de la préservation de la stabilité de notre pays. Cette stabilité que toute l’Afrique nous envie, chaque sénégalais a le devoir et l’obligation de participer à sa consolidation car elle vaut tous les sacrifices. Je dis bien tous les sacrifices. Aujourd’hui, les plus grands oracles de l’innovation le confessent. Internet est l’une des rares créations de l’homme qu’il ne comprend pas tout à fait. C’est la plus grande expérience d’anarchie de l’histoire. A la fois source de bienfaits considérables et de maux potentiellement terrifiants, dont nous commençons à peine à mesurer les effets.
Dans ce charivari digital que nous vivons, l'État ne peut pas mettre un gendarme derrière chaque Sénégalais, mais il est du devoir des gouvernants de protéger les citoyens du danger d’où qu’il vienne : terre, air, mer, sous mer et aujourd’hui numérique. Cependant, force est de reconnaître que ces décisions ne peuvent pas être répétées à chaque début de manifestation. C’est la raison pour laquelle, nous devons poser le débat, engager la réflexion sur l’usage de l’internet, des réseaux sociaux en particulier. Se faisant, l’objectif est de susciter le débat public sur l’intoxication numérique sans jugement moral ni parti pris politique, mais en se posant modestement des questions qui s’imposent à mon humble avis : Comment cette frénésie digitale a-t-elle révolutionné nos existences ? Sommes-nous vraiment accros au numérique ? Quels sont les dangers de l’addiction digitale ? Quelles angoisses enfouies en nous viennent révéler l’hyper connexion ? Comment ne pas devenir esclave de ces pratiques plus ou moins addictives ? Quel est l’impact réel des réseaux sociaux sur la société ? C’est toutes ces problématiques qui nous intéressent ici.
Détricotage du tissu social, menace sur le vivre-ensemble
Le génie de ces sociétés réside dans l’art de nous accoutumer voire de rendre indispensable ce dont nous n’avons pas besoin. De mon point de vue, les réseaux sociaux incitent fortement au fast-thinking, le prêt à penser et à publier tout aussi néfaste à la prise de décision que le fast-food l’est pour la santé. À n’en point douter, Facebook, Twitter, Tik Tok et tutti quanti sont des canaux de relais révolutionnaires.
Dans le même temps, les réseaux sociaux disloquent les sociétés, déstabilisent les institutions, désacralisent les lieux de cultes, leurrent les jeunes. De surcroît, les réseaux sont également un redoutable tue-l’amour. Les réseaux ont la magie de nous enfermer dans un monde irréel. Le réseau social n'a pas d’émotion, ça n’a que des émoticônes. Par définition, un icône est un signe qui ressemble à ce qu’il définit, un signe qui est dans un rapport de ressemblance avec la réalité. Les émoticônes chercheraient donc à ressembler ou à suppléer les émotions. Sauf qu’un icône n’est pas une personne, un émoticône ne pourra donc jamais remplacer un individu, l’émotion est produite par l’homme et non pas par la machine. Ce qui est de l’humain restera de l’humain, ce qui est de la machine restera de la machine.
La viralité n’est pas la vérité
Au Sénégal, environ 4 millions de personnes sont connectés sur les réseaux sociaux. Un chiffre très important qui fait que la tendance est de croire que les mirages vus sur internet priment sur le réel. Le piège c’est de croire sans sourciller tout ce qui se dit sur les réseaux du fait de l’accessibilité trompeuse. En réalité, la désinformation ne fait qu'exploiter des préjugés.
Facebook et Twitter sont devenus des tours de contrôle de l’information ou tout le monde peut affirmer tout et n’importe quoi sans aucune preuve. Dans le réseau de Mark Zuckerberg les suppositions sont devenues des évidences.
Les réseaux sociaux ne concurrencent plus les médias traditionnels après les avoir décrédibilisés, ils les ringardises. Des informations totalement erronées sont acceptées sans ciller parce qu’elles confirment une opinion qu’on a déjà. En 2017, une équipe de chercheurs affiliée à l’American press institute a découvert dans une étude que sur les réseaux, l’identité de la personne qui partage un contenu et la nature du lien qui nous relie à elle importe plus que la fiabilité de sa source.
A partir de ce moment, chaque publication ou chaque live de n’importe qui peut être défini comme une source d’information. Devons-nous rester inerte devant l’abrutissement général sur Tik Tok ? Comment lutter contre le narcissisme ambiant sur Snapchat et ses filtres déroutants ?
Il est curieux de savoir que certains concepteurs et développeurs de ces réseaux sociaux les ont restreints à leurs propres enfants. En 2017, un ancien cadre de Facebook a tenu cette déclaration déconcertante : « je me sens tellement coupable d’avoir contribué au développement d’un outil qui déchire le tissu social ».
Chamath Palihapitiya n’est personne d’autre que l’ancien vice-président chargé de la croissance des audiences de Facebook devenu Meta. Son job était de faire en sorte qu’il y ait toujours plus d’inscrits sur la plateforme. Dans son mea-culpa, il annoncé avoir interdit à ses enfants de toucher à « cette merde » selon ses mots en nommant Facebook. Les aveux de cet homme que Facebook a rendu riche ont poussé la société de Mark Zuckerberg à se fendre d’un communiqué. L’entreprise américaine explique que « Quand Chamath était chez Facebook, nous avions pour objectif de bâtir de nouvelles expériences social media et de faire grandir Facebook à travers le monde. Facebook était alors une entreprise très différente, et en grandissant, nous avons réalisé à quel point nos responsabilités avaient grandi également. Nous avons beaucoup travaillé et étudié avec des experts et des universitaires pour comprendre les effets de notre service sur le bien-être, et nous nous en servons pour agir sur le développement de notre produit »
Il se trouve que les propos de Mr Palihapitiya font échos à ceux d’un autre cadre et pas des moindres de Facebook, Sean Parker ancien président de l’entreprise.
D’après ce magnat des nouvelles technologies au début des années 2000 que Facebook a rendu riche lui aussi ,« Facebook est créé pour profiter de la vulnérabilité de l’homme ».
Ces références sur Meta sont symptomatiques de la capacité de nuisance des réseaux « sociaux ». Globalement ces sociétés adoptent la même stratégie d’accaparement de l’indépendance intellectuelle pour des raisons mercantiles.
Le groupe Meta est pionnier dans ce domaine, mais la démarche est la même chez les autres. Capter l’attention et vous garder le plus longtemps possible. Tout est fait pour que vous ayez une petite dose de dopamine appelée l’hormone du bonheur. Cette molécule du plaisir qui nous procure un sentiment de satisfaction en récompense à certaines actions. Cette substance qui facilite la prise de décision est à la base des addictions, les plus grands spécialistes l’ont reconnu. Les réseaux sociaux fonctionnent sur la sécrétion de dopamine à chaque like ou commentaire. Un mécanisme qui détruit dans le long terme le fonctionnement de la société.
Aujourd’hui, aller sur un réseau social n’est plus intentionnel mais instinctif. Nous scrollons sans objectif précis, sans savoir ce que nous recherchons. Comme un besoin de satisfaire une curiosité innommable, imaginaire.
Dualité entre l’intention et l’instinctif
Censés nous ouvrir les yeux sur le monde, les réseaux sociaux nous enferment dans une bulle de filtre. Ils nous mettent des œillères, plus rien ne compte à part ce que nous observons constamment. Ne rien faire, c’est accepter de vivre dans un monde ou disparaît tout humanisme. Nos choix ne sont plus guidés par l’esprit mais par les algorithmes. D’acteurs de nos vies, nous devenons spectateurs, d’indépendants, nous devenons des dépendants intellectuels. Jadis libres de nos choix, nous plongeons dans un suivisme digital.
Sans le savoir nous sommes programmés au rythme de nos « j’aime et partage ». À force de visionner, d’aimer et de partager un sujet, l’algorithme nous en propose davantage. Cette dangereuse ritournelle nous enferme dans un univers construit à partir de nos préférences affichées. Une règle dite règle d’inférence se construit à partir de ce qui est observé de nos penchants. Une opération insidieuse de déduction qui ne reflète nullement la réalité sur nos réelles orientations. Car, Liker ou partager ne veut pas dire adhérer, on peut partager par répugnance ou par solidarité comme on peut liker par dégoût. L’objectif de ce processus est de profiler les êtres humains. Malheureusement, tous les géants du net procèdent de la même façon. En fonction de nos choix, ils créent des profils de base de données à la merci du marketing digital.
La question est de savoir, comment faisait-on avant ? Étions nous tous des ignorants avant l’avènement du tout numérique? Étions nous malheureux avant la création de Facebook en 2004 (seulement) ?. Les plus grands érudits de l’humanité ont vécu sans les réseaux sociaux. Idem que les meilleurs innovateurs de notre époque, à l’image du regretté fondateur de la marque Apple. Steve Jobs n’utilisait pas les réseaux sociaux. En plus d’être des freins à la créativité, les médias sociaux sont des usines de fabrication de malheur. Leur coté intrusif détruit l’inviolabilité du privé, le téléphone portable nous accompagne partout au quotidien. Les données renseignent que le taux de pénétration du mobile est estimé à 119,2%. Des chiffres qui ne cessent de croître. Quel que soit le lieu ou le moment, il est de plus en plus difficile de résister au son d'une notification. Et c’est à partir de ce moment, que les réseaux sociaux nous privent de notre indépendance intellectuelle. Nous perdons un temps fou sur nos téléphones sans se rendre compte de la charge mentale que l’on s’inflige.
Nous croyons manipuler nos téléphones alors que c’est eux qui nous manipulent.
Cet envahissement numérique détricote les fondements des sociétés et des traditions. Il n’y a plus de frontière entre la vie publique et la vie privée. Les chroniques de l’indécence sont légion sur la toile. La vulgarité, le « matuvisme » , le mensonge et la délation sont érigés en mode. Cette supercherie généralisée envoie de mauvais signaux à la jeune génération. À ce propos, il est intéressant d’observer que beaucoup d'individus célèbres via le canal des réseaux sociaux se sont vite retrouvés dans les abîmes du néant. Les exemples sont légions mais le cas Samba Ka mérite que l’on s’y attarde. Ce jeune berger issu du nord-ouest est le parfait exemple. Surnommé le Tik Tokeur aux 20 vidéos par jour, Samba Ka a attiré l’attention des internautes avec ses vidéos « hilarantes » au point d’être invité à Dakar. Il fut l’attraction une semaine durant, tristement exposé partout, d’une façon indécente, en public comme en privé. Tout le Sénégal ou presque s’est fendu la poire avec ses vidéos jusqu’à la lassitude. Et puis, plus rien. Malheureusement, sa dernière apparition dans le débat public était moins drôle hélas car n’ayant pas bien vécu ce retour à l’anonymat. Était-il préparé à cette subite exposition?
Tout le monde n’est pas à l’aise avec la célébrité et tout le monde n’est pas destiné à être sous le feu des projecteurs. Le regretté Thione Seck a chanté « Siw Dou Diami Borom ».
Si la télé rend fou, les réseaux sociaux écervèlent. La recherche du buzz permanent pousse le bouchon jusqu’à la désacralisation des lieux de cultes. Comble de l’absurdité, souvenez-vous de cette scène surréaliste à la capitale du mouridisme. Une comédienne a improvisé un snap sur le toit de la mosquée. Une vidéo enregistrée du haut du minaret de la mosquée de Touba. Elle se confond en excuse devant le tollé général, mais le mal est fait. Cette désacralisation du culte parasite les cérémonies religieuses du fait de l’empressement qu’ont les pèlerins à s’afficher sur les réseaux sociaux.
Honnêtement, il est difficile aujourd’hui au Sénégal de différencier cérémonie cultuelle et cérémonie culturelle.
À l’heure ou le succès se mesure à ce qui se cumule en ligne, lever le pouce c’est ralentir le rythme effréné de connexion à internet et sur les réseaux sociaux en particulier pour se reconnecter sur soi-même et sur ses proches.
par Djibril Sambou
LETTRE OUVERTE À L’INTERNATIONALE LIBÉRALE
Quel intérêt avez-vous à esquiver la dictature sanguinaire du régime? Ce n’est parce que M. Ousmane Sonko ne se réclame pas du libéralisme que les libéraux ne doivent pas le défendre
Vous avez publié le 4 juin 2023, une déclaration sur les troubles politiques au Sénégal. Dans celle-ci, vous avez, notamment, regretté la violence et les pillages. Vous avez aussi présenté vos condoléances aux familles et aux proches des personnes décédées, souhaité un rétablissement pour les blessés, avant d’implorer toutes les parties concernées d'exprimer leurs opinions de manière pacifique et non violente. Même si je suis en phase avec ce que vous avez déclaré, il n’en demeure pas moins que votre déclaration est révoltante pour le libéral indépendant que je suis. Elle peut se comprendre venant d’un pays qui gère ses intérêts, mais pas de l’Internationale libérale. Étonnement, vous n’avez pas fermement condamné les violations répétées des principes qui régissent l’État de droit ainsi que les tueries, par armes à feu, perpétrées par la police, la gendarmerie et la milice armée du président du Sénégal. Quel intérêt avez-vous à esquiver la dictature sanguinaire du régime?
Chers membres du bureau, vous n’êtes pas sans savoir que depuis son accession au pouvoir, le président Sall, un des patrons de l’Internationale libérale, n’a cessé de violer, impunément, les fondamentaux même du libéralisme, en bafouant l’État de droit. En effet, aussi surprenant que cela puisse être, dès 2012, il avait publiquement déclaré sa volonté de « réduire l’opposition à sa plus simple expression ». Dès ce moment, l’Internationale libérale se devait de le recadrer, mais elle a laissé faire sans réagir. Cette complicité tacite a encouragé le président Sall dans la voie effrénée de la dictature.
Les prémices de son autoritarisme ont débuté, d’abord, par la modification du Code électoral de son pays pour permettre l’exclusion des opposants condamnés par la justice, même pour une peine en cas de diffamation, avec sursis, d’une durée supérieure à 3 mois. En effet, les articles 29 et 30 dudit Code sont devenus le socle sur lequel le président Sall s’est appuyé pour intenter des procès aux opposants les mieux placés pour le battre. À l’aide d’une justice à lui soumise, il les fait condamner à une peine d’inéligibilité qui les exclue de facto du jeu électoral. C’est le cas de Karim Wade, fils de l’ancien président libéral Abdoulaye Wade et de Khalifa Sall, ancien maire de Dakar. Fait inédit, au Sénégal, un opposant peut perdre ses droits civiques, sans une décision express d’un juge. Depuis mars 2021, le président Sall a dans sa ligne de mire, M. Ousmane Sonko, son principal opposant. Mais la tentative d’exclusion de ce dernier du jeu électoral s’est révélée une tâche ardue, avec une vaillante résistance de la jeunesse sénégalaise, plus que jamais décidé à protéger l’homme politique le plus populaire de l’histoire politique du Sénégal. C’est cette tentative de liquidation qui continue d’occasionner des morts, des blessés, des emprisonnements ciblés et le déni de justice dont le président Sall est le principal responsable.
Ensuite, il a instauré un système de parrainage de candidats aux élections qui lui permet de sélectionner ceux qui doivent compétir aux élections. Du fait de cette sélection absurde, le Sénégal est, à ce jour, le seul pays au monde ou aucun candidat de l’opposition n’est sûr de participer à l’élection présidentielle. Il a enfin instauré une impunité totale pour les membres de sa famille, ses partisans et ses courtisans. Ceux-ci peuvent violer la loi à leur guise, sans être inquiétés par la justice. Dès lors, la justice sénégalaise ne s’intéresse qu’aux opposants, aux journalistes sérieux et aux médias indépendants. Il n’est pas donc étonnant que le népotisme, la corruption et le détournement des deniers publics aient atteint des niveaux jamais égalés au Sénégal.
Pour boucler le tout, il a étouffé la liberté d’expression et bafoué l’État de droit, notamment en :
brimant les médias indépendants ou proches de l’opposition politique, particulièrement le groupe Walfadjri dont le signal d’émission a été coupé à plusieurs reprises (ce groupe de presse subit actuellement une répression financière qui menace sa survie);
restreignant la liberté de presse et d’opinions en mettant dans l’insécurité ou en emprisonnant les journalistes et les chroniqueurs indépendants ou proches de l’opposition (c’est le cas de Pape Alé Niang, Pape Ndiaye, Serigne Saliou Gueye, Thioro Mandela, Cheikh Bara Ndiaye et j’en passe);
emprisonnant des membres de la société civile ( l’un d’eux M. Dame Mbodj a échappé à une tentative d’assassinat lorsque 7 coups de feu ont été tirés sur sa voiture alors qu’il venait d’émettre son opinion sur une télévision réputée proche du régime);
interdisant illégalement l’accès de l’opposition politique aux médias d’État;
faisant du droit de manifester une exception, au lieu d’un droit tel qu’inscrit dans la Constitution par l’ancien Président Abdoulaye Wade (Libéral);
utilisant une justice aux ordres pour éliminer la liste des candidats nationaux de l’opposition politique aux dernières élections législatives, empêchant ainsi M. Ousmane Sonko, chef de l’opposition, de se faire élire au Parlement, sans doute pour lui ôter de l’immunité parlementaire et faciliter son arrestation éventuelle;
restreignant les réseaux sociaux et même coupant Internet, comme ce fut le cas lors des récents évènements.
Qui plus est, la police, la gendarmerie et des hommes en civil (milice armée du parti au pouvoir) torturent et tuent des manifestants avec impunité. Les réseaux sociaux regorgent d’images de la milice armée du régime, circulant à bord de véhicules 4X4 sans plaque d’immatriculation ou opérant à côté de la police et de la gendarmerie, tirant à balles réelles sur les manifestants ou les torturant. Plusieurs vidéos montrent la police et la gendarmerie tirant à bout portant sur les manifestants, en violation flagrante des normes sur le maintien de l’ordre public. D’autres vidéos montrent la police, la gendarmerie et la milice armée de l’Alliance pour la République du président Sall pourchassant les manifestants et tirant à balle réelle sur des maisons privées.
À plusieurs reprises au cours des manifestations de mars 2021 et de juin 2023, la milice armée du régime, armés de fusils d’assaut a été filmée pourchassant les manifestants et, dans plusieurs cas, leur tirer dessus. Dans certaines de ces vidéos, des agents de police et/ou de gendarmerie étaient présents à leurs côtés, mais ne sont jamais intervenus pour mettre fin à la violence; la milice du président Sall est venue leur donner un renfort dans le maintien de l’ordre public en violations de tous les principes qui régissent une république. En outre, jamais la justice sénégalaise n’a ouvert une enquête sur le massacre et les tortures de manifestants par la police, la gendarmerie et la milice armée, composée de nervis du pouvoir.
Par ailleurs, la Section Sénégal d’Amnistie Internationale a, à maintes reprises, dénoncé les dérives autoritaires du pouvoir en place à Dakar. Dans le même ordre d’idées, le département d’État des États-Unis dans son rapport 2022, avait fait un diagnostic sans complaisance de la situation des droits humains au Sénégal. Le rapport a noté que : «Parmi les problèmes importants en matière de droits de l’homme, on peut citer des rapports crédibles faisant état d’assassinats illégaux ou arbitraires ; torture ou peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants infligés par le gouvernement ou en son nom ; conditions de détention difficiles et dangereuses pour la vie ; arrestations ou détentions arbitraires ; prisonniers ou détenus politiques ; problèmes graves liés à l’indépendance du pouvoir judiciaire ; corruption grave au sein du gouvernement...». Ces actes inhumaines et dégradantes sont à la fois condamnables, intolérables et inexcusables, surtout dans un pays jadis considéré comme le berceau du libéralisme en Afrique et une vitrine de la démocratie. En outre, la 20e édition du Classement mondial de la liberté de presse établie par Reporters sans frontières classe le Sénégal au73ème rang sur un total de 180 pays, soit un recul de 24 points par rapport à 2021. Dès lors, se pose la question de savoir comment un président se réclamant du libéralisme peut gouverner aux antipodes des valeurs libérales. Il faut savoir que M. Sall est entré en politique comme membre d’un parti communiste avant de rejoindre le Parti Démocratique Sénégalais. C’est donc tout naturellement qu’il est revenu à ses convictions communistes comme en atteste son proche entourage, majoritairement composé de socialistes et de communistes de tous bords. Ce n’est pas donc étonnant qu’il dirige le Sénégal avec des pratiques staliniennes aux antipodes des valeurs libérales dont nous nous réclamons.
Chers membres du bureau, je vous rappelle que la cause de toutes les violences politiques au Sénégal sont dues à deux principales raisons :
La détermination du président Sall, de son gouvernement et de la justice à éliminer M. Sonko de la course aux élections présidentielles du 25 février 2024, et ce en trois étapes : a) le rendre inéligible, b) le mettre en prison pour éviter qu’il ne batte campagne pour un autre candidat, et c) dissoudre son parti, dénommé Pastef.
La volonté affichée, mais non déclarée à ce jour, du président Sall de briguer une troisième candidature, en violation non seulement de la constitution qui stipule en son article 27 que « nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs », mais aussi de ses déclarations publiques.
Pour se défendre sa dictature, le régime a recours à des mensonges d’État enrobés en éléments de langage distillés par des journalistes et chroniqueurs alliés. Mais la presse internationale a commencé à s’en démarquer. En guise d’illustration, la télévision française, France 24, a récemment démenti, démonstration vidéo à l’appui, le ministre de l’Intérieur et la police qui avaient affirmé que les éléments de la milice armée du régime étaient des forces occultes (Enquête sur les « nervis du pouvoir » - Vidéo Dailymotion).
Un autre élément de langage pour justifier la dictature est que le discours politique a changé depuis l’arrivée de Sonko sur la scène politique. C’est ainsi qu’être membre ou proche du chef de l’opposition est devenue un crime de lèse-majesté. Des hommes d’affaires qui lui sont proches sont soit en prison ou ont vu leur business détruit par la police ou gendarmerie, et ce, sans aucune décision de justice. L’appel à la résistance de M. Sonko, un droit reconnu par la Constitution, a été faussement interprété comme un appel à insurrection. Un délit que la justice aux ordres pourrait utiliser pour dissoudre Pastef. Telle la radio Mille Collines du Rwanda, une miséreuse page Facebook dénommée « Anita Diop » viole impunément la vie privée et publie des listes de personnes que la police s’empresse d’arrêter et que les juges placent systématiquement sous mandat de dépôt.
Chers membres du bureau, il est donc étonnant et absurde que l’Internationale libérale ait accepté à son sein des dictateurs sanguinaires, de la trempe du président Sall. Ce dernier est devenu une honte pour le monde libéral. C’est peut-être pour cette raison qu’il n’a pas été invité, comme d’habitude, au récent sommet du G7. Sa présence, aux côtés des membres de ce forum de démocrates et de libéraux, aurait été très gênante.
Même si un calme précaire règne actuellement, des images montrent que les Sénégalais continuent de manifester à l’étranger, notamment aux États-Unis, au Canada, en Suisse, en Italie, en France et en Angleterre pour dire non à l’instrumentalisation de la justice pour éliminer M. Sonko et à la dictature sanguinaire du faux libéral M. Macky Sall. En écrivant cette lettre, je suis conscient que je cours le risque, une fois au Sénégal, d’être arrêté, torturé ou tué pour avoir émis une opinion à lui défavorable au pouvoir. Les prisons du pays sont actuellement remplies de gens dont le seul tort était d’émettre leurs opinions sur les réseaux sociaux ou d’être un partisan du parti Pastef d’Ousmane Sonko. La situation du pays peut se dégrader à tout moment. Il suffit 1) que le pouvoir envoie M. Sonko en prison, 2) que le Conseil Constitutionnel invalide sa candidature ou 3) que le président Sall annonce sa candidature, pour que les manifestations violentes et le massacre reprennent.
Chers membres du bureau, l’Internationale libérale doit sauvegarder sa réputation en continuant de rester le forum avant-gardiste pour le respect scrupuleux de la démocratie et des droits humains. Les dictateurs, fussent-ils des chefs d’États, n’ont pas et ne doivent pas avoir de place dans cet excellent forum. La dictature du président du Sénégal a atteint un point tel que sa mise en accusation devant la Cour pénale international est en cours de constitution par des avocats. Le président Sall risque donc d’être le premier patron de l’International libérale à être accusé de crimes contre l’humanité. Advenant le cas, ce serait une honte pour tous les libéraux du monde et une décrédibilisation certaine de l’International libérale. De même, continuer d’accepter un dictateur sanguinaire comme un patron de l’Internationale libéral est un déshonneur pour notre philosophie politique; c’est même une honte. Les auteurs de la Magna Carta, ceux du Manifeste d’Oxford de 1947 et ses successeurs sont certainement en train de se remuer dans leur tombe. J’ose espérer que l’International libérale sera aux côtés du peuple sénégalais, meurtri et opprimé, pour dénoncer vigoureusement la dictature affichée du président Macky Sall et son régime de terreur. J’attends du Bureau de l’International libérale qu’il envoie une délégation au président Sall pour le ramener à la raison et lui demander, entre autres:
la levée du blocus, sans décision administrative ou de justice, du domicile et du quartier de l’opposant principal Ousmane Sonko;
la fin des arrestations massives à la suite des manifestations et à libérer les membres de la société civile et de l’opposition arbitrairement arrêtés;
la libération des journalistes indépendants et de tous les prisonniers politiques;
le renoncement à sa volonté de déposer une troisième candidature que lui interdit la Constitution;
l’organisation d’élections inclusives, y compris M. Ousmane Sonko;
la cessation de toutes les violations des droits de l’homme au Sénégal;
une enquête rapide, approfondie, impartiale, efficace et transparente sur tous les cas de violations des droits humains commises par les forces de l’ordre et des milices armées, y compris les meurtres et les blessures de manifestants; et
de se conformer au Manifeste de l’internationale libérale.
À défaut, le Bureau pourrait gentiment lui rappeler les fondamentaux du libéralisme et suspendre ou exclure son parti de l’International libérale. Ce n’est parce que M. Ousmane Sonko ne se réclame pas du libéralisme que les libéraux ne doivent pas le défendre. En s’abstenant de le défendre, nous aurions trahi notre philosophie politique. J’ose espérer que ce ne sera pas le cas.
Veuillez agréer, Mesdames, messieurs, l’expression de mes sentiments fraternels et libéraux.
Djibril Sambou est ancien vice-président de la Fédération internationale des jeunesses libérales (IFLRY 1995-1999)
Ces éléments de langage ou leurs fragments constituent des argumentaires thématiques qui permettent de donner une position sur un sujet précis. Pour chaque sujet, je donne la parole au pouvoir, à l’opposition et à une voix que j’estime être vigilante.
1. Violences : ponctuation partisane de séquences
Pouvoir.
Vous êtes violents ; c’est parce que vous avez fait Y que nous avons réagi par Z. Nous n’avons fait que défendre la République.
Opposition.
C’est vous qui êtes violents ; c’est parce que vous avez fait X que nous avons réagi par Y. Nous n’avons fait que défendre le peuple.
Voix vigilante.
On voit bien que chacun ponctue de la manière qui arrange ses arguments. En démocratie, il est important de respecter la loi et la justice. La démocratie nécessite un état d’esprit qui favorise l’élégance dans le débat politique : l’argument de la force (y compris la force verbale) doit être remplacé par la force de l’argument.
2. Liberté, démocratie, État de droit
Opposition.
Le peuple réclame la liberté, la démocratie et l’État de droit.
Pouvoir.
La liberté, la démocratie et l’État de droit n’excluent pas la responsabilité.
Voix vigilante.
Ce qui serait intéressant, c’est d’amener les leaders de l’opposition à déclarer : « Le peuple réclame la liberté, la démocratie et l’État de droit dans un cadre responsable. Et nous souhaiterions bien comprendre en détail comment le pouvoir envisage la responsabilité, en nous fournissant des illustrations concrètes. Nous sommes prêts à les écouter, à y réfléchir sérieusement et à intégrer cette dimension dans nos actions, en vue de contribuer à l’harmonie globale de la société ».
3. Paix, ordre, tranquillité et stabilité
Pouvoir.
Ce pays a besoin de paix, d’ordre, de tranquillité et de stabilité.
Opposition.
La paix, l’ordre, la tranquillité et la stabilité ne peuvent se concevoir qu’à travers la vérité et la justice.
Voix vigilante.
Ce qui serait très intéressant, c’est d’amener les responsables du pouvoir à déclarer : « Ce pays a besoin de paix, d’ordre, de tranquillité et de stabilité dans le respect de la vérité et de la justice. Et nous souhaiterions bien comprendre en détail comment l’opposition envisage la vérité et la justice, en nous fournissant des exemples concrets. Nous sommes prêts à les écouter, à y réfléchir sérieusement et à intégrer ces éléments dans nos actions, en vue de contribuer à l’harmonie globale de la société ».
4. Résistance (mobilisation) vs subversion (insurrection)
Opposition.
Ces actes relèvent de la mobilisation et de la résistance face à l’oppression.
Pouvoir.
Ces actes relèvent de la subversion ; vous faites appel à l’insurrection.
Voix vigilante.
L’opposition a le droit de faire appel à la mobilisation et à la résistance contre l’oppression, comme le garantit la Constitution. Cependant, cela devrait être accompagné de déclaration explicite sur le caractère pacifique de ces manifestations, en rejetant toute forme de violence.
5. Respect des lois
Pouvoir.
Dans un État de droit, les citoyens ont l’obligation de respecter scrupuleusement la loi.
Opposition.
Le respect des lois suppose que celles-ci ne soient pas iniques ou scélérates comme dans les cas où l’injustice est institutionnalisée (à l’image de certaines lois sous l’apartheid) ou lorsque les dirigeants sont les premiers à les violer.
Voix vigilante.
Le pouvoir devrait comprendre que la violence est comme une énergie potentielle qui émerge d’abord sous forme de ressentiments, de rancœur et de colère accumulés. L’idéal est de créer les conditions qui permettent à cette énergie de s’écouler par les voies légales (par le biais de recours juridiques, de manifestations de contestations, de sanction via les urnes, etc.). Cependant, si toutes ces voies légales sont bloquées, le risque de déchaînement de violence augmente.
L’opposition doit apprendre à se projeter dans le futur en se posant régulièrement ces questions : qu’aurions-nous fait si nous étions aux commandes dans ce contexte où des manifestations dégénèrent, entraînant morts et destructions ? Avons-nous épuisé toutes les voies de recours légales face à ce que nous considérons comme illégal ? Sommes-nous sûrs de préserver, aux yeux des différents segments de l’électorat, cette posture républicaine et démocratique ?
6. Responsabilité à propos des morts
Opposition.
Le chef de l’État est le seul responsable des morts.
Pouvoir.
Le Chef de l’opposition est le seul responsable des morts.
Voix vigilante.
Les meurtriers et leurs commanditaires sont les seuls responsables des morts. Il est possible que la chaîne de responsabilité remonte jusqu’au niveau le plus élevé, mais attendons le retour des enquêtes.
7. Force
Pouvoir.
L’État est plus fort que les individus. Force restera à la loi.
Opposition.
Le peuple est plus fort que l’État. Force restera au peuple.
Voix vigilante.
Toutes ces assertions présentent des limites, car elles peuvent engendrer des illusions et des dénis. Ceux qui les évoquent l’utilisent pour menacer leur vis-à-vis ou se rassurer, mais personne ne peut prédire le cours des événements une fois qu’ils sont déclenchés. Il y a eu des insurrections réprimées dans le sang avec des milliers de morts, sans renversement du pouvoir, tout comme il y a eu dans l’histoire des changements de régime faisant suite à une mobilisation pacifique sans effusion de sang.
8. Autocratie vs populisme
Opposition.
Le pouvoir bascule dans l’autocratie.
Pouvoir.
L’opposition se livre au populisme.
Voix vigilante.
Il arrive souvent que d’anciens populistes deviennent de nouveaux autocrates. Cela ne doit pas juste dépendre des hommes. Il doit y avoir une explication dans la société vue comme un système. N’y a-t-il pas dans ce système une sorte d’attracteur étrange qui transforme les politiciens à leur insu ?
9. Dialogue
Pouvoir.
Nous invitons l’opposition à la table des négociations pour un dialogue.
Opposition.
Nous perdons notre temps en y participant. Ce dialogue n’est pas sincère. C’est simplement une tactique de communication. Les conclusions ne seront pas mises en œuvre. Vous agitez cette question du dialogue lorsque vous êtes en position de faiblesse.
Voix vigilante.
Le dialogue est le fruit de l’interaction. Les pressions menées par l’opposition y contribuent. Le dialogue permet de réduire le climat d’animosité préjudiciable à tous. Avec une bonne lecture des peurs, des appréhensions, des attentes ou souhaits, le dialogue peut détendre la situation.
10. Objectivité, réalité, vérité
Opposition ou Pouvoir.
Parlons objectivement… ; disons la vérité… ; la réalité est… ; etc. (suivi d’un jugement, d’une évaluation ou d’une étiquette).
Voix vigilante.
L’objectivité est toujours teintée de subjectivité. Ne devrait-on pas se limiter à indiquer notre vision des choses et éviter de prétendre élever cette perception ou vision en vérité absolue ? Ma vérité n’est pas LA vérité, y compris tout ce que j’ai dit dans ce texte. Suis-je même aussi vigilante et pertinente que je prétends l’être ?
Cette voix conserve-t-elle sa pertinence dans ce contexte polarisé ? Certains trouveront les propos dérisoires et/ou inopportuns, tandis que d’autres pourraient y percevoir du bon sens et/ou de l’équilibre. Les premiers souhaiteraient que l’on condamne le camp opposé, suivant ainsi ce fameux principe : « Il y a un problème, il faut rechercher la cause et condamner le responsable ». Cela est nécessaire et efficace pour éviter les dérives autocratiques ou populistes. Cependant, dans les contextes relationnels, ce principe peut être complété par une approche plus orientée vers la médiation : « Il y a un problème relationnel, essayons de guider les protagonistes vers des comportements adéquats qui aident à retrouver une bonne interaction ».
LE RECENSEMENT DE LA POPULATION SE POURSUIT
La date de clôture des opérations de dénombrement du 5e Recensement général de la population et de l’habitat a été prolongée. C’est du moins ce qu’a écrit l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) dans un communiqué transmis
La date de clôture des opérations de dénombrement du 5e Recensement général de la population et de l’habitat a été prolongée. C’est du moins ce qu’a écrit l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) dans un communiqué transmis. Ces opérations vont se poursuivre, selon l’ANSD, dans certaines localités des régions de Dakar et de Diourbel. Cela jusqu’au 20 juin 2023.
Selon le document, le taux de progression national de la collecte, à la fin de la journée du 13 juin 2023, est de 95 %. « Les données issues du recensement permettent aux pouvoirs publics, au secteur privé, à la société civile, aux acteurs au développement, au monde universitaire et à tous les utilisateurs de disposer d’informations statistiques exhaustives pour la conception, la mesure et l’analyse des programmes locaux et nationaux de développement », écrit le communiqué.
CERVEAU AFFAMÉ, FUTUR COMPROMIS
Une alimentation insuffisante ou inadaptée n’affecte pas que le corps. En cette journée mondiale contre la faim célébrée ce 15 juin, Emedia s’intéresse à la sous nutrition chez les enfants et à son impact négatif sur le développement du cerveau.
Une alimentation insuffisante ou inadaptée n’affecte pas que le corps. En cette journée mondiale contre la faim célébrée ce 15 juin, Emedia s’intéresse à la sous nutrition chez les enfants et à son impact négatif sur le développement du cerveau. Il sera aussi question du potentiel nutritif de certains aliments locaux qui ne sont pas assez valorisés.
En cette matinée, le Centre de Santé Keur Javouey de Derklé a des allures de jardin d’enfants. Accompagnés de parents ou proches, des enfants jouent dans la cour en attendant leur tour. Un peu à l’écart Binetou semble avoir trouvé dans les bras protecteurs de sa tante, un refuge dont elle ne veut se soustraire.
C’est une fille agréable mais frêle. La séance de pesée a révélé qu’elle pèse à peine 7 kg alors qu’elle a 11 mois. « C’est la fille de ma sœur qui travaille constamment. J’amène ma nièce ici parce que sa fragilité m’inquiète », explique la tante. Quand arrive leur tour après près d’une heure d’attente, l’infirmière fait la même remarque : « Elle est vraiment trop petite. Qu’est-ce qu’elle mange ? ». « De la bouillie, du CERELAC, de la purée, … », énumère la tante avant d’être interrompue par l’infirmière : « Ça, c’est de la nourriture pour des enfants de moins de 6 mois. À son âge, elle peut manger tout ce que les adultes mangent à l’exception des aliments durs et du piment. Je recommande particulièrement les haricots et le poisson. »
Elle prescrit un sirop de vitamines et une farine enrichie. Des produits disponibles au centre, à moindre coût. Elle devra revenir dans deux semaines pour un contrôle. Dans le cas de Binetou, le diagnostic évoque un retard de croissance dû à une alimentation inadaptée et insuffisante. Malheureusement, il existe des cas beaucoup plus graves. D’après l’ONG Action contre la faim, au Sénégal près d’un enfant sur cinq est atteint de malnutrition aigüe. Un rapport de l’OMS renseigne que « seuls 8 % des enfants âgés de 6-23 mois sont nourris de manière optimale, selon les pratiques recommandées en matière d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant. »
Des risques graves pour le développement du cerveau
Au-delà du déficit pondéral, la sous nutrition affecte également le développement du cerveau. La science a permis d’établir que l’être humain nait avec 100 milliards de neurones. Cependant à la naissance, il y a très peu de connexions entre ces neurones. Ce sont les expériences que l’enfant vit et les nutriments qu’il absorbe qui seront à l’origine des connexions neuronales. Et ce sont ces connexions qui vont déterminer son intelligence, sa mémoire, sa sociabilité et sa prédisposition à l’optimisme. Durant les premières années de vie, ces connexions s’établissent vite et avec facilité. Avec l’âge, quelques-unes de ces connexions peuvent continuer à se former mais un temps plus long et des efforts plus âpres seront nécessaires. C’est pourquoi il est plus facile de prendre soin d’un enfant que de réparer un adulte.
D’après l’Unicef, « les enfants qui souffrent de retard de croissance ne développeront peut-être jamais leur potentiel cognitif, ce qui nuira à leurs capacités d’apprentissage et entravera leurs possibilités d’apporter leur pleine contribution à la société ». Certes, nous n’avons pas connaissance d’études scientifiques ayant été menées au Sénégal pour attester de l’influence négative de la malnutrition sur le développement cérébral de l’enfant. Néanmoins, dans d’autres pays comme les Etats-Unis, des études ont montré que les enfants mal nourris développent plus fréquemment des troubles psychologiques et comportementaux.
Les aliments locaux à la rescousse
À Dakar, le Laboratoire de Nutrition et d’Alimentation Humaine effectue des recherches sur les bonnes pratiques alimentaires. Ces recherches montrent qu’il est possible de se nourrir sans vraiment sustenter le corps et le cerveau, d’où la nécessité de connaitre la valeur nutritive de chaque aliment. Le laboratoire s’intéresse particulièrement aux produits locaux comme le fonio plus riche que le riz, bien que moins consommé.
La Directrice, Dr Nicole Idohou Dossou a aussi indiqué au journal Le Monde qu’elle s’intéresse aux superaliments tels que le Moringa, la spiruline et le pain de singe. Des produits locaux assez accessibles ayant une valeur nutritive exceptionnelle. Le Moringa encore appelé arbre de vie a une composition nutritionnelle miraculeuse. Connue au Sénégal sous le nom de Nebeday, cette plante est riche en protéines, en sels minéraux et en vitamines qui contribuent à la bonne santé du corps et du cerveau.
La nutritionniste Pr Adama Diouf souligne la nécessité de surmonter certaines croyances telle que celle qui laisse croire que manger des œufs va rendre l’enfant muet. Elle appelle aussi à mettre fin à la monotonie alimentaire et à élaborer un guide alimentaire pour aider les populations à prendre de meilleures décisions concernant la nutrition.
LES AGENTS DES COLLECTIVITES TERRITORIALES ORPHELINS DE LEUR... AVOCAT
Décès de Sidya Ndiaye, secrétaire général de La Fgts. Un farouche défenseur des travailleurs a tiré sa révérence hier.
Un farouche défenseur des travailleurs a tiré sa révérence hier. Le secrétaire général de la Fédération générale des Travailleurs du Sénégal (Fgts), Sidya Ndiaye, a été rappelé à Dieu à l’hôpital Principal de Dakar où il était interné depuis quelques jours. Il laisse derrière des camarades orphelins d’un défenseur intraitable des intérêts de la classe ouvrière. Un homme de convictions, de foi et de générosité...
Une nouvelle bien triste ! Le monde syndical vient de perdre un monument. Sidya Ndiaye est parti les armes à la main. Décédé hier dès suite d’une longue maladie, il était jusque-là le secrétaire général de la Fédération générale des Travailleurs du Sénégal (Fgts). Il fut un grand et infatigable défenseur de la classe ouvrière en général et des travailleurs des collectivités territoriales et de la santé en particulier. Difficile de retracer l’engagement syndical de cet homme qui était de toutes les luttes, sur tous les fronts et dans tous les engagements tellement où il était omniprésent partout où les intérêts des travailleurs étaient bafoués. Avec sa disparition, ce sont tous les travailleurs du Sénégal qui sont en deuil mais surtout ceux des collectivités territoriales dont il fut le plus infatigable défenseur. Des travailleurs pour qui il a pu obtenir un bien-être social et de meilleures conditions de travail après d’âpres luttes et combats dont il avait pris la tête. «Il était un défenseur infatigable des droits des travailleurs et un fervent promoteur du dialogue social. Son engagement sans faille et sa passion pour le bien-être des employés des collectivités territoriales ont marqué le paysage syndical et la fonction publique territoriale. Il a consacré sa vie à améliorer les conditions de travail des fonctionnaires locaux. Sa contribution à la défense des travailleurs des collectivités territoriales ne sera jamais oubliée. C’est une grande perte pour nous», a témoigné avec tristesse le directeur général du Conseil supérieur de la Fonction publique locale et membre aussi du Conseil d’administration de la Fonction publique locale et de la Formation (Cnfplf), Abdou Khadre Ndiaye.
Alité depuis quelques jours et interné à l’hôpital Principal de Dakar où il a rendu l’âme, Sidya Ndiaye «trainait sa maladie depuis très longtemps». Il s’était même rendu à l’étranger pour des soins, selon le président de l’Union des routiers du Sénégal (Urs), Gora Khouma, dont le syndicat est affilié à la Confédération nationale des Travailleurs du Sénégal (Cnts). Une santé fragile que, pourtant, le défunt n’a presque jamais affichée devant les travailleurs. «Sidya est parti avec dignité. Il a longtemps lutté avec la maladie qui l’a finalement emporté. On s’en remet à la volonté divine», a dit le vice-président de la FgtsB, Mballo Dia Thiam, qui fut l’un de ses plus proches compagnons de lutte au sein de l’alliance « And Gueusseum » qui fit trembler et rompre à plusieurs reprises le pouvoir en place.
Toujours sur le terrain de la lutte syndicale, Sidya Ndiaye a mené de longs et parfois très durs combats avec toujours l’assurance de les «gagner». Les grèves qu’il déclenchait en guise d’arme ultime ont parfois conduit à la paralysie générale du secteur des collectivités territoriales, obligeant le Gouvernement à ouvrir des négociations avec lui Homme au caractère bien trempé et d’une grande humanité, Sidya Ndiaye a toujours combattu l’injustice, et s’est toujours battu pour une correction du régime indemnitaire des travailleurs. Il a marqué plusieurs générations de militantes et militants syndicaux. Mballo Dia Thiam, secrétaire général du Sutsas (Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action syndicale) et président de l’Alliance «And Guëssëm» a parcouru un long chemin syndical avec le défunt. Depuis Genève où il se trouve en ce moment, M. Thiam dit avoir perdu «le» camarade Sidya», «un combattant infatigable et indomptable qui s’est battu toute sa vie pour la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs au sein des collectivités territoriales où il n’a raté aucun combat». Des combats, dit-il, «qui nous ont valu beaucoup de succès dans le cadre de And Guëssëm et de l’intersyndicale des collectivités territoriales dont il était le président».
Pour parvenir à l’amélioration des conditions de travail des travailleurs des collectivités territoriales, il refusait de manquer les grands rendez-vous des syndicats malgré son état de santé. Surtout quand il fallait monter au créneau pour réclamer des droits notamment l’application de protocoles d’accords signés avec l’Etat. S’il était quelque fois méprisé par certains leaders syndicaux ou des autorités étatiques estimant qu’il y avait trop de grèves, Sidya n’en avait cure. En bon et même très bon homme de terrain, il a su défier et gagner.
Connu pour son franc-parler, son courage et son abnégation, il dirigeait le puissant syndicat des travailleurs des collectivités territoriales. Mais le défunt patron de la Fgts s’est surtout battu sans relâche pour la création de la fonction publique locale qui fut le combat de sa vie.
La mémoire d’un homme bon…
«C’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris le décès de Sidya Ndiaye, président de l’intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales, membre du Conseil supérieur de la Fonction publique et membre aussi du Conseil d’administration de la Fonction publique locale et de la Formation (Cnfplf). Il était un grand défenseur des droits des travailleurs des collectivités territoriales», a magnifié Matham Ba, membre du conseil d’administration de la Fonction publique qui dit saluer « la mémoire d’un homme bon, intègre et généreux»
Le secrétaire général de l’Union des Routiers du Sénégal (Urs), affiliée à la confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), Gora Khouma dit être «affecté par cette disparition d’un «camarade de lutte et de combat. Un ami, un camarade et un infatigable syndicaliste avec qui nous avons partagé beaucoup de choses. Même en dehors du syndicalisme», a-t-il témoigné. «C’est de parsa générosité que j’ai eu l’honneur de présenter au président de la République, le 1e mai passé, le cahier de doléances de la FGTS B dont je suis devenu le secrétaire général adjoint dès notre affiliation. C’est aussi lui qui m’a donné l’opportunité d’être ici à Genève pour participer à cette 111e conférence internationale du travail àGenève». Dans ses confidences, M. Thiam «pleure» un ami avec qui il a fondé l’Alliance «And Guëssëm» — une plateforme regroupant la majorité des syndicats de santé au Sénégal.
Il parle d’une grande perte pour le monde syndical et pour tout le Sénégal. «Nous présentons nos condoléances à toute sa famille, à tous les travailleurs mais aussi à M. le président de la République, M. Mahmouth Saleh, au général Dieng et au Pr Bèye qui n’ont ménagé aucun effort pour que Sidya Ndiaye puisse continuer à combattre pour la survie. Et il amené ce combat-là jusqu’à son dernier souffle. Il s’est battu mais, devant la volonté divine, on ne peut que continuer à prier pour lui et à mener le combat pour la défense des intérêts matériels et moraux de tous les travailleurs du Sénégal, en particulier ceux de notre coalition «, confie Mballo Dia Thiam depuis Genève. Il dit partager la peine de la famille biologique et des camarades de cette figure emblématique du syndicalisme au Sénégal. Un homme qui a consacré sa vie, et jusqu’à son dernier souffle, au combat pour la dignité des travailleurs…
LE BARCA VEUT MIKAYIL FAYE
Mikayil Ngor Faye sera d’ici très peu le 5ème Sénégalais à évoluer au Fc Barcelone. L’officialisation ne devrait pas tarder après qu’il a satisfait à la traditionnelle visite médicale d’après le journaliste italien Fabrizio Romano.
Mikayil Ngor Faye sera d’ici très peu le 5ème Sénégalais à évoluer au Fc Barcelone. L’officialisation ne devrait pas tarder après qu’il a satisfait à la traditionnelle visite médicale d’après le journaliste italien Fabrizio Romano. La durée du contrat et le montant de l’indemnité de transfert seront également dévoilés dans les prochaines heures.
Une nouvelle étape dans la carrière de cette pépite sénégalaise qui compte aux yeux du club blaugrana. D’après Romano, le Barça a fixé une clause libératoire de 400 millions d’euros (263 milliards FCFA). Un moyen de ferrer Mikayil mais aussi de confir- mer les bonnes intentions du board catalan qui compte sur lui pour les pro- chaines saisons. Avec le départ de Jordi Alba, le défenseur sénégalais pour- rait être un palliatif à Alejandro Baldé au poste de latéral gauche.
L’ancien pensionnaire de l’Institut Diambars aura l’opportunité de montrer ses preuves puisque Xavi a décidé de l’intégrer dans l’équipe A pour la tournée de pré-saison. Une occasion en or pour Mikayil Ngor Faye de taper dans son œil et réussir là où ses prédécesseurs (Diawandou Diagne, Moussa Wagué, Moussa Ndiaye, Alpha Dionkou) n’ont pas réussi.
JOURNEE DE L'ENFANT AFRICAIN, LE CURSEUR MIS SUR L’ENVIRONNEMENT NUMÉRIQUE
Un symposium national s’est ouvert, à Dakar, pour deux jours, ces 15 et 16 juin, regroupant des experts pour apporter des réponses concrètes à des situations préjudiciables au développement des enfants dans l’environnement du numérique.
Depuis 1991, la journée mondiale de l’enfant africain est célébrée en souvenir du 16 juin 1976 où des milliers d’étudiants sud-africains ont manifesté à Soweto, pour exiger une éducation de qualité. Lors de ces manifestations, des centaines d’enfants ont été tués par le régime de l’apartheid.
C’est dans ce contexte qu’un symposium national s’est ouvert, à Dakar, pour deux jours, ces 15 et 16 juin, regroupant des experts afin d’apporter des réponses concrètes à des situations préjudiciables au développement des enfants dans l’environnement du numérique.
« Une thématique extrêmement pertinente qui met en exergue à la fois les avantages mais également les inconvénients de l’environnement numérique dans la protection de l’enfant », a justifié le Directeur de la protection judiciaire et sociale (Dpjs), le magistrat Amadou Ndiaye, face à la presse, à l’issue de la cérémonie d’ouverture présidée par le ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall.
« Le Sénégal dispose, en interne, d’une stratégie nationale de protection des enfants en ligne. Le Sénégal est également l’un des rares pays africains à avoir mis en place un portail de signalement numérique des abus d’enfants. Le Sénégal dispose également d’institutions de lutte contre la cybercriminalité et la pédopornographie en l’occurrence au niveau de la police et de la gendarmerie », a confié le magistrat.
Avant d’ajouter : « Nous avons également une institution dédiée qui est la commission nationale des données personnelles, qui protège les droits humains en général dans l’environnement numérique. Le Sénégal a assez d’outils pour à la fois encadrer l’usage du numérique dans le bons sens mais également de réprimer tout usage excessif du numérique. »
Faisant de la protection de l’enfant et la promotion de leurs droits « une priorité », le Sénégal a ratifié la quasi-totalité des textes et instruments juridiques établis pour les droits humains et le bien-être des enfants.
Citant « l’avantage social, éducatif et pédagogique, communicationnel », entre autres, qu’on peut tirer de l’environnement numérique, le magistrat a, toutefois, insisté sur les inconvénients dont « la cybercriminalité et la pédopornographie. »
Ainsi, a-t-il préconisé, les défis à relever « sont tout simplement l’éducation des enfants à l’usage du numérique ». Dans la mesure où a-t-il expliqué : « le numérique est un outil qu’il ne faut pas être mettre à la disposition ou à la portée des enfants à n’importe quel âge. »
Aussi, a-t-il souligné : « Lorsqu’un enfant a accès au numérique, il est important que les institutions mais également les parents, les communautés, les encadrent et les éduquent par rapport à cet outil qui peut à la fois être bénéfique et néfaste. C’est un problème à la fois d’éducation, d’encadrement de l’enfant qui utilise un appareil numérique. Il peut en tirer un bon profit en allant dans le bon sens mais il lui est interdit d’aller dans certains sites dans certains domaines qui peuvent lui porter préjudice ».
Pour la 33e édition, des manifestations décentralisées sont prévues dans les six (6) ressorts d’inspection de l’éducation surveillée et de la protection sociale (IESPS) que sont : Thiès, Kaolack, Saint- Louis, Tambacounda, Ziguinchor et Dakar.