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26 juin 2025
PRESIDENTIELLE 2024, MAMOUDOU IBRA KANE CARESSE L’IDÉE D’UNE CANDIDATURE
Il ne se lance pas encore dans la course. Mais Mamoudou Ibra Kane y va petit à petit. Le leader du mouvement citoyen « Demain c’est maintenant » dans la peau d’un arroseur arrosé, était l’invité du Grand jury de la Rfm, hier.
Il ne se lance pas encore dans la course à la Présidentielle. Mais Mamoudou Ibra Kane y va petit à petit. Le leader du mouvement citoyen « Demain c’est maintenant » dans la peau d’un arroseur arrosé, était l’invité du Grand jury de la Rfm, hier. Une émission qu’il a animée pendant près de 15 ans.
« Cette élection présidentielle nous interpelle. Nous irons à cette élection avec une offre. Si cela doit se traduire par une candidature, nous ne l’excluons pas », a-t-il dit. Et MIK, pour les familiers, n’exclut pas non plus une alliance, mais précise qu’il ne soutiendra aucun candidat. Pour lui, « le pays gagnerait à avoir aussi des profils nouveaux dans le paysage politique ».
Paladin de la « co-construction », un slogan utilisé d’ailleurs par le Mouvement des forces vives du Sénégal (F24) lancé hier par la société civile et l’opposition pour combattre le 3e mandat, le Directeur général de E-Media Invest dit : « Ma religion est que la parole donnée est extrêmement importante. »
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IDY INDÉSIRABLE AU CESE ET ÉGRATIGNÉ PAR AMADOU BA
Depuis sa sortie publique à Thiès aux airs de grand show politique, Idrissa Seck reçoit une volée de bois verts venant de ses alliés de la mouvance présidentielle
Depuis sa sortie publique à Thiès aux airs de grand show politique, Idrissa Seck reçoit une volée de bois verts venant de ses alliés de la mouvance présidentielle. Dans les dernières salves, on retrouve ses collègues au Conseil économique, social et environnemental qui exigent sa démission tandis que le Premier ministre, Amadou Ba, demande plus de loyauté à travers une allusion à peine voilée.
Idrissa Seck devait sans doute s’attendre à une rafale de tirs de la part du camp présidentiel. C’était déjà le cas depuis sa conférence, vendredi, à Thiès. Pape Mahawa Diouf a dégainé le pre- mier. Puis, le président du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar, Oumar Youm. Tous dénoncent la démarche du leader de Rewmi qui, selon eux, doit, par consé- quent, démissionner de la présidence du Conseil économique, social et environnemental (Cese).
Au Conseil économique, social et environnemental (CESE), le leader de Rewmi est devenu indésirable depuis sa sortie sur le 3e mandat et son intention déclarée de briguer les suffrages à la Présidentielle 2024.
Réunis hier au siège de l’Apr, plusieurs conseillers de Benno exigent sa démission de la présidence de cette institution. Dénonçant des « propos teintés de manipulation de l’opinion et de délation à l’endroit de hautes personnalités de ce pays », ils invitent Idrissa Seck à soumettre aussi la démission des ministres de son parti, que sont Yankhoba Diatara et Aly Saleh Diop.
Mais il n’y a pas que les membres du CESE qui s’en prennent à l’ex maire de Thiès. Si ces derniers l’ont attaqué frontalement, le Premier ministre Amadou Ba lui s’est contenté d’allusions à peine voilées. Profitant de la conférence religieuse annuelle des femmes de la grande mouvance présidentielle des Parcelles assainies, tenue samedi, Amadou Ba a appelé les leaders de Benno à rester « fidèles et loyaux » à Macky Sall.
« Le Sénégal est un État et une démocratie majeure consacrée par toutes les institutions internationales. J’invite les leaders de la grande coalition Benno bokk yaakaar à rester fidèles et loyaux au président de la République pour une victoire sans ambages en février 2024. Rien ne pourra entraver le fonctionnement des institutions de la République. L’État de droit et de démocratie », a-t-il dit. Un message quelque peu codé aussi puisque le chef du gouvernement insinue un « manque de loyauté » dans le camp de la mouvance présidentielle, au moment où seul le leader de Rewmi s’y est manifesté.
PROCÈS EN APPEL : TENSION AMBIANTE
Ce lundi 17 avril, le dossier de diffamation opposant Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko sera appelé devant la barre de la Cour d’appel de Dakar. Sauf report.
Ce lundi 17 avril, le dossier de diffamation opposant Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko sera appelé devant la barre de la Cour d’appel de Dakar. Sauf report. Mais déjà la tension est palpable, après le verdict du 30 mars dernier qui a condamné le leader de Pastef à deux mois avec sursis et à payer 200 millions à la partie civile à titre de dommages et intérêts.
Le leader de Pastef échappait ainsi à une inéligibilité redoutée. Mais le ministre du Tourisme et le parquet avaient interjeté appel, ce qui pourrait rebattre les cartes. D’ailleurs, les avocats de la défense qui nourrissent des craintes quant à l’éligibilité de Sonko avaient fait une sortie pour fustiger la démarche du procureur de la République. « Nous avons très vite compris que la position de principe du Parquet, qui relève appel d’une décision qui oppose deux privés, était simplement pour essayer d’écarter quelqu’un de la course (à la Présidentielle) parce que l’appel de la partie civile, Mame Mbaye Niang, ne peut porter que sur ses intérêts civils. Seul l’appel du Parquet peut remettre en cause les dispositions pénales du jugement. Cela résulte des dispositions de l’article 503 du Code de procédure pénale », avait déclaré Me Bamba Cissé, lors de la conférence de presse du pool des avocats.
Et pour ne rien arranger, l’audience en appel a été fixée en toute urgence et sauf changement de dernière minute, comme l’avait écrit Bés bi, c’est le président de la Cour d’appel lui-même, Amady Diouf, qui devrait siéger. Problème : ce dernier, en qualité de procureur, avait déjà été concerné par le même dossier et celui opposant Sonko à Adji Sarr.
Quoi qu’il en soit, il faut noter que les tensions sont palpables, puisque tous les procès de Ousmane Sonko qui ont eu lieu jusque-là ont été émaillés de scènes de violences et de pillages. D’ailleurs, pour parer à toute éventualité, les autorités administratives ont publié des arrêtés interdisant la vente de carburant en vrac à partir de ce samedi et jusqu’au mardi, mais aussi la circulation des motos le jour de l’audience. Une habitude pour le gouverneur de Dakar qui prend de telles décisions, à chaque fois que le leader du Pastef est convoqué au tribunal ou qu’une manifestation de Yewwi askanwi est projetée.
« SADIO MANE SERA DANS LE GROUPE CONTRE MANCHESTER CITY »
Écarté par le Bayern Munich pour le match face à Hoffenheim ce samedi, Sadio Mané fera son retour dans le groupe munichois qui affrontera Manchester City en Ligue des Champions mercredi.
Écarté par le Bayern Munich pour le match face à Hoffenheim ce samedi, Sadio Mané fera son retour dans le groupe munichois qui affrontera Manchester City en Ligue des Champions mercredi.
Un retour qui pourrait permettre aux Bavarois de renverser le score. Non retenu pour affronter Hoffenheim ce samedi après-midi lors de la 28e journée de Bundesliga pour son altercation avec son coéquipier Leroy Sané, Sadio Mané sera bel et bien dans le groupe du Bayer Munich pour la réception de Manchester City en quart de finale retour de Ligue des Champions mercredi soir.
Après cette affaire, Thomas Tuchel avait défendu son international sénégalais, se disant être « son premier avocat ». L’ancien joueur de Liverpool a donc dû faire face à un petit match raté dans le cadre de sa sanction. « Sadio a déjà réagi et s’est excusé. Demain (dimanche, il reprendra l’entraînement normalement et sera dans le groupe contre Manchester City », confirme Thomas Tuchel. Si rien ne semble défini concernant une éventuelle titularisation pour cette rencontre, l’attaquant sénégalais, auteur de onze buts et cinq passes décisives en 32 rencontres cette saison, pourrait être très déterminant pour signer la révolte des Bavarois qui ont été lessivés lors du match aller (3-0). D’autant plus qu’il aura à cœur de retrouver le chemin des filets depuis son retour de blessure.
DIAMBARS FC CARACOLE EN TETE, GENERATION FOOT À LA DEUXIÈMEPLACE
Diambars FC s’est encore maintenu sur le fauteuil de leader du championnat de Ligue 1 en remportant ce samedi le duel qui l’a opposé à Teungueth Fc pour le compte de la 18e journée.
Diambars FC a consolidé un peu plus sa place de leader après sa nette victoire dans le match phare qui l’a opposé à Teungueth Fc (2-1) pour le compte de la 18e journée de Ligue 1. Ce résultat a ainsi emporté l’entraineur Mbaye Badji qui a été éjecté du banc et remplacé à main levée par l’ex technicien du Stade de Mbour, Cheikh Guèye. Les Académiciens sont désormais talonnés au classement par Génération Foot qui a réussi à ravir à Guédiawaye la place de dauphin. Ce, en faveur de sa nette victoire obtenue en déplacement sur la pelouse du stade de Mbour. Au bas du tableau, la Linguère ne bouge pas et reste toujours relégable.
Diambars FC s’est encore maintenu sur le fauteuil de leader du championnat de Ligue 1 en remportant ce samedi le duel qui l’a opposé à Teungueth Fc pour le compte de la 18e journée. Cueillis à froid par le but rufisquois inscrit dès la 7e minute, les poulains de l’entraîneur Bruno Rohart ont su hisser le jeu pour renverser leurs adversaires grâce à un doublé d’Elimane Oumar Cissé (2-1). Ce résultat a toutefois laissé de traces dans le club fanion de Teungueth (5e place avec 25 points). La direction du club rufisquois n’a pas tardé à réagir, à travers un communiqué, pour se séparer de son entraineur Mbaye Badji ainsi que de l’ensemble de son staff technique. Moins de 24 heures après, Teungueth FC a aussitôt annoncé, par le biais d’un autre communiqué, avoir trouvé pour le poste un accord avec Cheikh Guèye, coach démissionnaire du Stade Mbour.
Avec ce probant succès, les académiciens de Saly, quant à eux, s’éloignent et confortent un peu plus leur avance portée à 34 points). Ils ne détiennent toutefois qu’une marge de deux petits points sur le nouveau dauphin. Il s’agit de Génération Foot qui a réussi une bonne opération en dictant sa loi ( 3-1) au Stade de Mbour ( 11e ; 20 points). Ce précieux succès permet aux Grenats de passer à la 2e place au classe ment et de déloger Guédiawaye Fc. Tenus en échec par l’AS Douanes (0-0), les Crabes de la banlieue se voient relégués à la 3e place. L’As Douanes qui a inauguré sa nouvelle pelouse du stade municipal des Parcelles assainies ne crache pas sur ce petit point puisqu’il lui permet de s’accrocher à sa place de première équipe non relégable (12e ; 19 points).
MBAYE BADJI SAUTE, CHEIKH GUEYE SUR LE BANC DU TFC
Derrière le trio de tête, le Casa Sport (4e ; 26 points) devrait conserver sa 4e place après le dernier match de cette 18e journée qu’il va livrer ce lundi en déplacement chez l’équipe de Dakar Sacré cœur (9e, 22 points).Pour le derby dakarois ayant opposé samedi au stade Iba Mar Diop, le Jaraaf et l’Us Gorée, il s’est soldé sur un score nul (0-0). Après le départ de leur entraîneur Youssouph Dabo, les « Vert Blanc » ont évolué sur la direction d’un ancien du club Ciré Dia. Après trois défaites consécutives, le Jaraaf poste à la 9e place (22 points) tandis que les Insulaires pointent toujours à la 6e place (25 pts). Au stade Mawade Wade, la Linguère (13e, 14 pts) n’a pas réussi à dissiper les fortes inquiétudes que nourrissent encore leurs supporters. Les Saint-Louisiens ont concédé dimanche une défaite (0-1) face à l’AS Pikine (7e ; 25 points). Ce qui leur permet de rester sur la menace de la relégation ( 13e, 14 points). Surclassés sur leur propre pelouse de Maniang Soumaré (1-3), les Thiessois du CNEPS Excellence (14e ; 9 points) ferme la marche de Ligue 1.
Par Félix NZALE
IDRISSA SECK LE MALIN
Nous avions, le vendredi dernier, un histrion face à la presse. La conférence d’Idrissa Seck qui a duré plus de deux tours d’horloge, a été un flop retentissant. Que de la daube !
Nous avions, le vendredi dernier, un histrion face à la presse. La conférence d’Idrissa Seck qui a duré plus de deux tours d’horloge, a été un flop retentissant. Que de la daube !
On dit de souvent du patron du parti « Rewmi » que c’est un homme intelligent. Je suis de ceux qui pensent qu’il est plutôt retors et malin, pour ne pas dire un aigrefin politique. C’est-à-dire un politicien à l’esprit tordu qui a tendance à confondre les reflets et les choses.
Un homme en perte de vitesse comme le soulignait « Sud Quotidien » dans sa livraison du vendredi 14 Avril, qui ne connait que le spectacle illusoire dont il est lui-même le metteur en scène et le comédien.
Le « rewmiste » en chef est assurément un adepte de la littérature de fiction. Un jactancieux qui aime explorer ses propres univers imaginaires et ses paracosmes.
Idrissa Seck qui prend toujours du plaisir à traiter ses adversaires politiques par-dessus la jambe, nous était encore apparu sans vraie relation, bien qu’il soit, pour l’instant, le complice du Président Macky Sall.
Au cours de son show du vendredi à Thiès, il a disqualifié à demi-mots son allié de circonstance de la course à la présidentielle de 2024. Il a également écarté le leader de « Pastef » de cette même compétition, mais en des termes sournois. «Je souhaite que Ousmane Sonko participe à la présidentielle, quelle que soit la condamnation (…) », a-t-il dit. Problème : si M. Sonko était condamné en appel à trois mois, voire plus, ne serait-il pas définitivement forclos ? Pourtant, Idrissa Seck sait pertinemment que la loi de souffre d’aucune ambiguïté de ce point de vue. Par conséquent, ses propos cachent, à mon avis, le souhait de voir le « pastéfien » exclu. Le cas échéant, c’est le même Idy qui reviendra pour nous dire que son souhait n’a pas été exaucé. Ses arguments, il les tirera encore des Ecritures Saintes.
Macky et Sonko (voire Khalifa Sall et Karim Wade) hors course, lui se positionnera comme le seul candidat d’envergure. Sauf que avoir de l’envergure ne signifie pas être le plus crédible. Idrissa Seck, tout au long de son cheminement politique, a posé des actes répulsifs surlesquels nous ne nous étalerons pas ici. Ce qu’il y a à dire, c’est que notre pays vit des moments de graves dangers qui commandent aux acteurs politiques et à tous ceux qui ont la parole publique d’exclure de leur discours tout cynisme. Les uns comme les autres ont le devoir de cohérence, gage de leur bonne foi. Cohérence stricte entre les paroles et les actes.
Mais à entendre certains s’exprimer, nous avons le sentiment que le juste, l’homme à principes qui agit selon la bonne morale et l’éthique, n’est rien de moins qu’un « looser » et un ringard.
Conférence de presse ? Mais non ! M. Seck a simplement voulu s’accorder un moment de détente auquel il a convié son monde pour faire étalage de ses talents de sophiste et démontrer son pouvoir mystificateur. Là où, précisément, on l’attendait sur des prises de position claires relatives à la crise sociopolitique du moment. Et sur des problématiques aussi fondamentales qu’essentielles qui conditionnent l’avenir du Sénégal. Par exemple les détournements de fonds, les embastillements ciblés et sélectifs, les atteintes répétées aux libertés, la justice…
Mais il est à croire que nos politiciens sont incapables de tenir des discours qui ne soient pas controuvés.
Ajouter à la confusion alors que l’on est censé la dissiper pour un horizon dégagé et pour une perspective prometteuse pour notre pays, relève d’une maladie de l’esprit qui ne dit pas son nom.
DES PELERINS RECLAMENT LA DECENTRALISATION DE LA PROCEDURE
Au hangar des pèlerins, situé à l’ancien aéroport Léopold Sédar Senghor de Yoff, l’affluence est forte. Le site est pris d’assaut par les futurs pèlerins aux lieux saints de l’Islam, venus de différents coins du pays.
Au hangar des pèlerins, situé à l’ancien aéroport Léopold Sédar Senghor de Yoff, l’affluence est forte. Le site est pris d’assaut par les futurs pèlerins aux lieux saints de l’Islam, venus de différents coins du pays. Une situation que certains postulants déplorent. Pour ces derniers, l’Etat du Sénégal doit décentraliser la plateforme d’enrôlement, pour alléger les difficultés des candidats au pèlerinage à La Mecque. Pour cette première édition du «Hajj» post Covid19, le Sénégal est crédité d’un quota de 12.860 pèlerins, soit 7000 pèlerins de plus que lors du dernier pèlerinage. Parmi ces «oujaj», 1860 seront convoyés par la Délégation générale au pèlerinage (DGP) et les 11.000 restants par les voyagistes privés.
C’est parti pour les formalités d’enrôlement des candidats au pèlerinage aux lieux saints de l’Islam, édition 2023 ou 1444 Hégire. Depuis le mardi 11 avril 2023, date de démarrage des activités à la plateforme unique mise en place par le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, via la Délégation général au pèlerinage aux lieux saints de l’Islam (DGP), pour toutes les démarches médicales et administratives des futurs pèlerins, située à l’ancien aéroport Léopold Senghor de Yoff, le hangar des pèlerins de Dakar ne désemplit pas. Les désagréments liés à cette forte affluence sont déplorés par des postulants venus, pour la plupart, des coins les plus reculés du pays.
En cette journée ensoleillée du vendredi 13 mai 2023, le lieu est envahi par des centaines de candidats au «Hajj». «Je suis venue à 10 heures et on m’a dit que la liste d’aujourd’hui est déjà clôturée. Je suis obligée de rentrer pour revenir un autre jour», lance Ndèye Sokhna. Cette dernière, originaire de Louga, va rentrer à Keur Massar, sans faire sa visite médicale ; mais elle ne sera pas la seule.
Ali Diallo, venu de Ourossogui, lui aussi va devoir rentrer à Yeumbeul, sans entamer les démarches de son voyage à La Mecque. Pour cause, il est arrivé en retard et la liste de 300 personnes prévues, chaque jour ouvrable, est déjà close. «Je risque de passer plus de temps à Dakar que ce que j’avais prévu. Les autorités doivent faire en sorte que chaque région dispose au moins d’un site pour les démarches, afin de nous éviter ce parcours du combattant», déclare l’homme, âgé d’une cinquantaine d’années, qui dit prendre ces «souffrances» avec beaucoup de philosophie. Car, considère-t-il, faire le «Hajj», un des cinq piliers de l’Islam, vaut la peine.
A la différence des «retardataires» qui se lamentent de leur situation, Abdoulaye Ndiaye, lui, a déjà fait sa vite médicale. Le résident de Yoff est satisfait de l’organisation. «J’apprécie la bonne organisation que j’ai trouvée ici. Il y a certes des personnes qui rencontreront plus de difficultés que d’autres, mais c’est normal avec le nombre», souligne-t-il.
POURQUOI LE GRAND RUSH A DAKAR
En effet, il est possible pour les candidats d’effectuer certaines formalités, notamment la visite médicale pour l’aptitude, à l’intérieur du pays mais uniquement au niveau des hôpitaux régionaux où se trouvent des médecins dédiés. Toutefois, pour d’autres formalités du processus d’enrôlement, il faut impérativement faire le déplacement vers Dakar. C’est le cas pour certains vaccins «obligatoires» pour tout pèlerin désireux de fouler le sol de l’Arabie Saoudite.
Aussi il y a le fait que l’Etat s’est inscrit dans une logique de «privatisation» du «Hajj», avec la DGP dont le rôle se résumera à l’organisation, l’encadrement et l’accompagnent de tout le processus, entre autres. Ainsi, le quota de la DGP étant très réduit (1860 pèlerins), il faut être parmi les premiers inscrits pour espérer en faire partie et voyager avec la délégation officielle. Ce qui explique, en partie, la grande affluence au hangar des pèlerins de Dakar.
AU MOINS 3 MILLIONS 950 MILLE FCFA POUR EFFECTUER LE PELERINAGE, EN 2023
Les candidats au pèlerinage auront jusqu’au 17 mai 2023, pour faire toutes leurs démarches au niveau du guichet unique situé au hangar des pèlerins, à l’aéroport militaire de Yoff. Et, si certains se plaignent des difficultés liées au nombre pléthorique au niveau de la plateforme, d’autres sont prêts à surmonter tous les obstacles de la procédure pour faire partie des 12.860 Sénégalais qui effectueront le «Hajj» cette année.
Après trois années de restrictions liées à la pandémie mondiale, pour ce premier pèlerinage à La Mecque post Covid-19, le Sénégal retrouve son quota habituel mais amélioré. La restriction concernant l’âge maximum de 65 ans ayant été supprimée, au total ils seront 12.860 pèlerins à effectuer le voyage aux lieux saints de l’Islam au Royaume d’Arabie Saoudite, dont les 11.000 seront convoyés par les voyagistes privés et 1860 par la Délégation générale au pèlerinage. Soit 7000 pèlerins de plus que lors du dernier pèlerinage, en 2022. Pour prétendre convoyer des pèlerins et devenir voyagiste, il faut remplir les conditions du cahier de charges de la Délégation générale au pèlerinage aux lieux saint de l’Islam. Un nombre précis de pèlerins est attribué à chaque voyagiste, parmi la vingtaine agréée, après étude de leurs dossiers, par la DGP. Ce sont ces derniers qui se chargeront, selon le package vendu, de convoyer, loger et prendre en charge les 11.000 autres pèlerins du quota du Sénégal durant tour leur séjour en terre saoudienne. Et cette année, au sein de la DGP, l’Etat a fixé le prix du «Hajj» à 3 millions 950 mille FCFA, pour chaque pèlerin ; ce package peut être revu à la hausse et dépasser les 4 millions chez les voyagistes privés.
ABDOU AZIZ MBAYE, CHARGE DE COMMUNICATION DE LA DGP : «Nous sommes dans une situation maitrisée et acceptable»
Pour le chargé de la Communication de la Direction générale au pèlerinage aux lieux saints de l’Islam (DGP), Abdou Aziz Mbaye, les formalités pour l’enrôlement se déroulent bien. Pour lui, c’est aux pèlerins de s’adapter à l’organisation mise en place. «Le problème, c’est le manque de discipline de certains. Quand on leur dit, par exemple, qu’on doit prendre 200 personnes (par jour, ndlr), c’est 400 qui arrivent. Et quand on prend les 200, par ordre d’arrivée, avec une présence physique, ils trouvent toujours à redire sur le procédé», déclare Abdoul Aziz Mbaye. Avant de continuer : «Nous avons une organisation huilée, à laquelle doivent s’adapter les futurs pèlerins. Mais, souvent, c’est le beau vouloir qui les guide. Et, à chaque fois, c’est des récriminations. Ce que je peux vous dire, c’est que la situation est maitrisée et acceptable». Pour le porte-parole de la DPG, ce qui est important, c’est de respecter strictement les instructions de la Délégation générale et ne pas aller au-delà du quota du Sénégal qui est de 12.860 pèlerins cette année, dont 11.000 seront transportés par les voyagistes privés et 1860 par la délégation.
Au niveau du service sanitaire, aucune difficulté majeure n’est notée. «Pour l’instant, on n’a pas de difficultés, tout se passe bien», explique le Major Pape Abdoulaye Ndiaye du Service national de l’Hygiène. Ce dernier de continuer : «Nous prenons au minimum 300 personnes, par jour, qui seront enregistrées par le ministère des Affaires étrangères, pour venir aux Services de l’Hygiène, faire l’enregistrement et obtenir la carte verte qui leur permettra de faire la visite médicale au niveau des médecins. Après cette dernière, elles vont revenir au niveau des services de l’Hygiène, présenter cette carte d’aptitude pour être vaccinées contre la fièvre jaune et la méningite. Après cette étape, il ne restera aux futurs pèlerins que la dernière phase qui consiste à un versement à la banque, pour connaître ensuite leur date de départ.»
LES CLAUSES EXIGIBLES FORTEMENT REAFFIRMEES
La mise en œuvre du compact d’électricité financé à hauteur de 330 milliards de francs CFA devrait impacter 12 700 ménages par l’électrification de 350 villages pour 14 Gwh/an.
L’équipe du Millenium challenge account (Mca) Sénégal II travaille d’arrache-pied pour exécuter dans les délais impartis le programme Compact Energie. La mise en œuvre dudit programme financé à hauteur de 330 milliards de francs CFA devrait impacter 12 700 ménages par l’électrification de 350 villages pour 14 Gwh/an.
Pas un seul centime du don américain dans le cadre du Millenium challenge account (Mca) Sénégal II ne devrait être retourné, encore moins les délais d’exécution dudit programme dépassés, a tenu à rappeler avec insistance le Directeur général du Mca Sénégal, Oumar Diop. En termes simples, ledit programme de 5 ans qui a officiellement démarré le 9 septembre 2021 prend fin le 9 septembre 2026. Et sur ce principe de pragmatisme et d’efficience, les responsables dudit don invitent toutes les parties prenantes à respecter respectivement les engagements pris. Se voulant même rassurant, quant au niveau d’engagement des parties prenantes, le Dg a fait savoir qu’il espère boucler ledit programme avant échéance.
Financé à hauteur de 330 milliards de francs CFA soit 600 millions de dollars, dont 550 millions de dollars par le peuple américain et 50 millions de dollars d’apport symbolique pour le gouvernement du Sénégal, ledit portefeuille (programme) entend réduire sensiblement la pauvreté grandissante en milieu rural. Une zone aux potentiels économiques énormes, mais où faute d’électricité et à bon marché, l’envol économique tarde à s’opérer.
Le programme dénommé Sénégal power compact, est structuré en trois grands projets, à savoir la modernisation et le renforcement du réseau de transport de Senelec (filialisation) ; l’amélioration de l’accès à l’électricité dans les zones péri-urbaines et rurales ; et le renforcement de capacités des acteurs à travers un cadre propice. En clair, pour le volet transport de l’électricité à Dakar Thiès et Diourbel, il engloutira 220 milliards de francs CFA, celui de l’accès à l’électricité 35 milliards de francs CFA et celui des réformes pour 47 milliards de francs CFA. La mise en œuvre dudit programme devrait impacter 12 700 ménages par l’électrification de 350 villages pour 14 Gwh/an. Ce compact Energie du Sénégal signé par les gouvernements des Etats-Unis d’Amérique et du Sénégal vise à renforcer les efforts de Senelec, afin de réduire le coût élevé de production et ainsi faciliter les investissements du secteur privé dans la production d’électricité. Et ce, à travers la construction d’un réseau fiable de transport haute tension à Dakar et ses environs et à moderniser le secteur de l’électricité et par ricochet réduire sensiblement la pauvreté grandissante en milieu rural aux potentiels économiques énormes, mais dénué d’électricité de qualité ou à bon marché pour une transformation structurelle de l’économie nationale.
LUNDI DE VERITÉ
Le leader de Pastef et maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko va se présenter aujourd’hui devant la barre de la Cour d’appel de Dakar de même que les députés du parti Pur, Massata Samb et Mamadou Niang, dans le cadre de leur procès en appel
Le leader de Pastef et maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko va se présenter aujourd’hui devant la barre de la Cour d’appel de Dakar de même que les députés du parti Pur, Massata Samb et Mamadou Niang, dans le cadre de leur procès en appel. Pour parer à toute éventualité, le gouverneur de Dakar a réédité la mesure d’interdiction de vente de carburant en vrac jusqu’à mardi qu’il avait prise lors précédentes audiences dans le cadre cette affaire opposant le ministre Mame Mbaye Niang au maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko.
Principale source de tension politique depuis le 2 février dernier, cette affaire a été vidée le 30 mars après 4 renvois sous fond de confrontation et de manifestations violentes dans plusieurs localités du pays par le tribunal correctionnel qui a reconnu Ousmane Sonko coupable du délit de diffamation et l’a même condamné à 2 mois de prison avec sursis assorti de 200 millions de FCFA de dommages et intérêts à payer à la partie civile. Un verdict salué par certains avocats de la partie civile dont l’ancien bâtonnier du Barreau de Paris Me Pierre-Olivier Sur qui avait même indiqué que cette décision du tribunal a « réparé l’honneur bafoué » de son client mais aussi a « permis d’apaiser la tension dans le pays ».
Seulement, quelques 17 jours après la décision du juge de la première instance, voilà les deux parties de nouveau convoquées devant la barre du juge d’appel de Dakar à la suite d’un appel interjeté par le Parquet sur la durée de la peine et qui a été finalement suivi de la partie civile.
Il faut dire que cette célérité de la justice dans le traitement de cette affaire qui rappelle par ailleurs, les conditions de l’expédition du dossier Khalifa Ababacar Sall vidé à moins d’un an de la première instance à la Cour suprême ne fait que susciter des suspicions sur les soubassements de cette procédure. Mais aussi conforte la thèse selon laquelle le but recherché à travers cette procédure est moins la « réparation de l’honneur bafoué » de Mame Mbaye Niang mais plutôt d’obtenir la déchéance des droits civiques de Sonko en vue de l’écarter de la prochaine présidentielle où il serait donné vainqueur par plusieurs observateurs.
Outre cette affaire concernant le leader de Pastef, cette journée du 17 avril sera marquée également par le procès en appel opposant la députée de la majorité, Amy Ndiaye Gniby, à ses deux collègues du parti Pur, Massata Samb et Mamadou Niang. En première instance, les deux députés membres de l’un des groupes parlementaires de l’opposition, Yewwi askan wi, avaient été reconnus coupables aux termes d’un procès sous haute tension par le tribunal des flagrants délits de coups et blessures volontaires sur leur collègue qui les a condamnés à 6 mois de prison ferme.
Hier, en perspective de ces procès, le Gouverneur de Dakar, Al Hassan Sall, a rendu public un arrêté interdisant « pour des raisons de sécurité, sur toute l’étendue du territoire de la région de Dakar la vente de carburant en vrac du samedi 15 avril 2023 à 12H au mardi 18 avril 2023 à 12H. ». Autrement dit, cette interdiction concerne la vente de carburant dans des récipients autres que les réservoirs des véhicules ou des cyclomoteurs. En revanche, l’article 2 de cet arrêté précise que des dérogations aux dispositions de l’article premier, peuvent être accordées par les Préfets de département aux personnes dont les activités professionnelles le justifient.
Par Fadel DIA
« DE-MUSLIMISATION » : L’INDE SUR LES PAS DE LA BIRMANIE ?
Cette Inde bon enfant n’est plus de mode et à notre grand regret, le pays de Gandhi ne présente plus le visage d’une nation à la pointe du combat pour le respect des plus faibles et des plus démunis
Malgré la relative timidité de sa diplomatie, compte tenu de son poids démographique et économique, l’Inde a toujours bénéficié chez nous d’une grande sympathie. C’est, parmi les nations du monde, la grande sœur sage, un peu mystérieuse mais respectée, qui a la réputation d’être « la plus grande démocratie du monde » et que personne ne peut suspecter d’impérialisme.
Elle est auréolée du prestige de deux grands hommes, Nehru, le héros de son indépendance et la plus flamboyante figure de la Conférence de Bandoeng, et Gandhi, son mythique totem, symbole de la non-violence et de l’ascétisme. Plus prosaïquement, elle est pour les Sénégalais, impénitents indophiles, la terre de labeur qui leur fournit leur riz quotidien, la terre de la beauté et de la joie de vivre popularisée par Bollywood dont le cinéma les enchante au point que certains d’eux ont appris à parler ses langues et ont adopté ses rythmes.
Cette Inde bon enfant n’est plus de mode et à notre grand regret, le pays de Gandhi ne présente plus le visage d’une nation à la pointe du combat pour le respect des plus faibles et des plus démunis. Il est certes devenu le pays le plus peuplé du monde, avant la Chine, et la 5e puissance économique mondiale, avant la France, mais s’il occupe le devant de la scène c’est d’abord parce qu’il s’est engagé sur le dangereux chemin de la révision historique. Depuis neuf ans il est gouverné par un parti de droite nationaliste hindou, le BJP, dont le chef, Narendra Modi, l’homme politique le mieux payé du monde, est un vieux monsieur au collier de barbe blanche, devenu icone de la mode, qui s’est donné pour mission de « l’hindouiser » au pas de charge, reniant ainsi le serment solennel de tout Premier Ministre indien de « soutenir l’intégrité » du pays et de « veiller au bien du peuple sans faveur ni affection ».
Dans l’esprit du BJP, « hindouiser » l’Inde c’est la « purifier », réduire la place, ou mieux encore se défaire, des populations non hindouistes, d’abord de l’importante communauté musulmane, mais également des pacifistes et autres militants des droits de l’homme ou de l’environnement. Son chef, Modi, s’était un peu fait la main quelques années auparavant, dans l’état du Gujarat dont il dirigeait le gouvernement, en mettant en place un « laboratoire » chargé d’expérimenter et de mettre en application les préceptes de l’idéologie politique hindouiste. Il s’était aussi fait remarquer en fermant les yeux, pour ne pas dire en laissant faire, un massacre de musulmans commis après l’incendie d’un train et qui, de l’avis des organisations humanitaires, est l’une des violences intercommunautaires les plus meurtrières qu’ait connues l’Inde depuis son indépendance. Son arrivée au poste de Premier Ministre lui fournit donc l’occasion d’appliquer à toute l’Inde la politique expérimentée au Gujarat, en multipliant les tracasseries à l’endroit des minorités ou en s’abstenant de sanctionner les violations du droit par les forces de sécurité. Il a aussi mené ou encouragé des campagnes de calomnies ou de révisionnisme historique à tout va qui consiste à traiter les anciens souverains moghols de « djihadistes » avant la lettre, et tous les Musulmans de terroristes en puissance, à réfuter que Gandhi se soit opposé à une Inde hindouiste ou même qu’il ait été assassiné par un extrémiste hindouiste. Il a encouragé ou procédé aux classiques changements de noms de nombreuses villes et sites historiques. Puis, l’appétit venant en mangeant, il a fini par tomber dans ce qu’on peut considérer comme « une dangereuse dérive politique et idéologique » :la réécriture de l’histoire de l’Inde, en changeant celle qui est véhiculée par les manuels scolaires ou qui est transcrite dans les livres, avec pour seul but de rayer la présence des musulmans dans le passé du pays. Cela consiste notamment à effacer l’essentiel de l’histoire des rois moghols qui l’ont gouverné, ou à la rigueur,à ne rendre compte que de leurs mauvaises actions en omettant de parler de celles qui sont positives. C’est un travail de longue haleine parce que la présence moghole a duré sept siècles et que de l’avis même de nombreux historiens indiens, elle correspond à une période de renaissance culturelle de l’Inde. Parce qu’elle a laissé des témoignages artistiques qui font la fierté du pays, comme le Taj Mahal, considéré comme l’un des plus beaux monuments du monde. Parce qu’en dépit de la partition de l’ancienne perle de l’empire britannique, la communauté musulmane de l’Inde reste la deuxième communauté nationale musulmane du monde et que les musulmans indiens représentent à eux seuls 10% des Musulmans.
Narendra Modi a certes toujours eu la réputation d’avoir une pathologie de la grandeur de l’Inde hindouiste mais son projet de récriture de l’Histoire est d’une telle dangerosité qu’il nous rappelle de tragiques évènements. L’histoire récente nous a en effet appris comment commence ce genre d’entreprise et comment cela finit. Son cheminement est connu, nous rappelle un historien, Aditya Mukherjee, qui a la particularité d’être Indien, d’être professeur à la plus prestigieuse université de sciences sociales de l’Inde, celle de Jawaharlal Nehru à Delhi, et d’être à la tête de la plus grande association d’historiens du Sud- est asiatique. Ce genre de réformes, a-t-il gravement prophétisé, qui commence par le retrait des noms, se poursuit par la ghettoïsation et aboutit à l’effacement de l’histoire, « précède généralement un génocide ». Il ne croit pas si bien dire puisqu’une congrégation hindouiste a déjà appelé les Indiens à s’inspirer de la Birmanie qui a massacré ou expulsé de son territoire des centaines de milliers de musulmans…
Les auteurs de ce qui n’est rien d’autre qu’un appel au génocide n’ont, à ce jour, ni été arrêtés ni été condamnés !