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25 juin 2025
LE VOTE ELECTRONIQUE, UN COUP D'ESSAI REUSSI MALGRE QUELQUES GRIEFS
Durant la semaine du 06 au 13mars dernier, les enseignants et leurs inspecteurs et contrôleurs ont pris part à des élections à vote exclusivement électronique pour désigner leurs représentants à la table des négociations avec le gouvernement.
Le vote en ligne a représenté cette année l’innovation majeure pour les élections de représentativité syndicale organisées du 06 au 13 mars dernier dans le secteur de l’Education et de la Formation professionnelle. Une nouveauté qui a pu permettre d’obtenir des gains de temps, d’énergie et même logistiques et financiers dans l’organisation du scrutin, selon les syndicalistes qui signalent juste quelques griefs liés à la connectivité et surtout à l’identification dans les plateformes. D’où ce plaidoyer pour une interconnexion de Esolde, Mirador, Simen, Girafe... dans une seule plateforme-maison.
Durant la semaine du 06 au 13mars dernier, les enseignants et leurs inspecteurs et contrôleurs ont pris part à des élections à vote exclusivement électronique pour désigner leurs représentants à la table des négociations avec le gouvernement. Au cours de ce scrutin, il n’y avait qu’un seul bureau de vote…virtuel. Pour cause, tout était digitalisé ! Un coup d’essai numérique réussi, selon le chargé des élections au Cusemss (Cadre unitaire des syndicats de l’enseignement moyen et secondaire du Sénégal). Dr Modou Ngom estime qu’avec ce type de vote, l’Etat et les enseignants ont gagné en termes de temps, d’énergie et d’argent. «Il y a eu un gain de temps. Nous avons surtout apprécié le fait de ne pas avoir à nous déplacer, de ne pas laisser les cours pour aller voter. On pouvait, à l’aide de son téléphone ou de son ordinateur, mettre tranquillement et rapidement le bulletin de son choix dans l’urne. Le vote électronique nous a permis de voter tranquillement et rapidement. Nous avons aussi salué la sincérité du vote. C’est une nouveauté. Les enseignants sont des ouvreurs de voie. Ce vote a aussi permis de mesurer la capacité de notre Administration et de notre réseau internet. La plateforme Mirador avait travaillé de sorte que 110 000 enseignants pouvaient se connecter au même moment. C’est une satisfaction qui doit être pérennisée», a-t-il dit.
Globalement le vote électronique s’est bien passé
En d’autres termes, avec ce vote électronique, chaque enseignant qui avait un compte Mirador pouvait, où qu’il se trouve, voter pour son syndicat et selon son collège d’appartenance. Qu’il s’agisse de celui de l’élémentaire et du préscolaire, du moyen et secondaire ou encore du corps des inspecteurs et contrôleurs, le votant pouvait remplir son devoir électoral en un... clic.
Globalement, le vote électronique s’est bien déroulé. Il n’y a pas eu de bulletin nul et le nombre de votants équivalait à celui des suffrages valablement exprimés. Sur les 110 178 inscrits, 59 746 enseignants ont voté. Soit un peu plus de la moitié des enseignants figurant sur le fichier électoral si on sait que 50 432 enseignants n’ont pas voté équivalant à 45,78 % de l’électorat.
Dans le corps des inspecteurs et contrôleurs, 629 votants ont été enregistrés sur un nombre de 744 inscrits dont 115 abstentions, -soit 15,46%. Quant à l’élémentaire et le préscolaire, le corps électoral était composé de 68 200inscrits et il y a eu à l’arrivée36729 suffrages valablement exprimés et 31 471 enseignants qui n’ont pas voté. Soit 46,15% d’abstention. Dans le collège du moyen et secondaire où il y avait 41 234 inscrits, 22 388 enseignants ont glissé leurs bulletins dans l’urne virtuelle tandis que 18 846 de leurs collègues s’abstenaient de prendre part au scrutin. Ce qui équivaut à un taux de 45, 71 %.
Dame Mbodj, la révélation du scrutin
A l’issue du scrutin, six syndicats sont sortis vainqueurs de ces élections de représentativité syndicale. Il s’agit du Siens (Syndicat des inspectrices et inspecteurs de l’enseignement au Sénégal) qui a obtenu 92,21% des voix dans son collège, du Sels (Syndicat des enseignants libres du Sénégal) avec 26,30 % des suffrages valablement exprimés dans l’élémentaire et le préscolaire, de l’Uden (Union démocratique des enseignants du Sénégal),du Saemss (Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal) avec 34,58 %, du Cusemss (Cadre unitaire des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal) avec 25,65% des votants dans les lycées et collèges et du Cusems Authentique. Révélation du scrutin de 2023 dans ce secteur de l’Education et de la Formation professionnelle, avec un score «honorable» de 18,51%de l’électorat, le syndicat dirigé par Dame Mbodj a dépassé de loin le taux de 10% exigé pour être considéré comme représentatif. Un taux que n’a pas pu obtenir le Snelas Fc, syndicat des enseignants en langue arabe qui a tout de même été repêché sur dérogation. «Sur l’arrêté fixant les élections, un syndicat est dit représentatif s’il obtient dans son collège 10% des votes. Mais une dérogation avait été faite pour les syndicats de langue arabe. Il avait été dit que le premier de la liste pourrait être repêché afin de pouvoir siéger et porter les revendications de cet ordre d’enseignement. Il s’agit d’encourager l’enseignement de la langue arabe et son intégration dans le système éducatif national», explique Dr Modou Ngom. D’où donc le repêchage du Snelas Fc de Mouhamadou Moustapha Segnane dans le groupe des sept syndicats les plus représentatifs (G7). «Cela dit, pour ces élections, seuls les syndicats qui ont obtenu plus de 10 % ont été reçus et inscrits sur la liste des admis. A la suite de ce repêchage, en plus des six syndicats ayant réussi à obtenir le taux de 10 %, le Snelas a été coopté, ce qui fait sept. En 2017, il y avait eu des syndicats qui avaient plus de 5 % voire 9% comme le Setp et le Sadef mais nous l’avions accepté. C’était l’œuvre d’un consensus syndical. Je pense que ce consensus sera levé lors des prochaines échéances électorales pour que tout syndicat n’ayant pas franchi la barre de 10% ne soit plus accepté à la table des négociations», prévient le syndicaliste.
Un coup d’essai réussi
Selon lui, pour ces élections qui viennent de se dérouler, ils ont mis le gouvernement à l’aise dans la proclamation des résultats. D’après ses dires, «tous les syndicats se sont mis d’accord sur un point, c’est de ne pas s’attarder sur des réclamations après la proclamation des résultats. C’est pourquoi, il n’y a pas eu de contestations de résultats parla partie syndicale encore moins de reproches adressés au gouvernement».
Ce scrutin électronique a donc été un coup d’essai... réussi. Seule ombre au tableau : un taux élevé d’abstentions. La plupart de ceux qui ont refusé de prendre part au vote, ce seraient «les enseignants du niveau central c’est-à-dire les collègues détachés et affectés dans les ministères entre autres», a révélé Dr Ngom.
Cela dit, il y a eu quelques difficultés avec ce nouveau mode de scrutin en ligne. «Nous, enseignants, sommes les cowboys du vote électronique et du vote à bulletin unique. Le vote avec un bulletin unique en 2017 à l’occasion des élections aux commissions paritaires et le vote exclusivement électronique en 2023 pour les élections de représentativité. Le vote de la commission paritaire et électronique était unique mais la procédure différente. D’abord, il y avait un problème de connectivité avec la faiblesse de la bande passante qui n’était pas en mesure d’absorber l’ensemble des électeurs enseignants sollicitant le vote. D’où les bugs informatiques surtout du lundi, premier jour de vote». A côté de ce problème lié à la connectivité, il y avait eu aussi une difficulté d’identification au logiciel Mirador. «Les enseignants avaient des difficultés à s’identifier dans Mirador avec des comptes et des mots de passe envoyés dans leurs boites email. Des assistants techniques -5 au minimum qui ont été enrôlés à cet effet par les ministères du Travail et de l’Education nationale ont pu accompagner les votants avec des réinitialisations. L’autre difficulté dans Mirador, c’est que les messages envoyés ne permettaient pas à l’agent qui a voté de savoir le choix de son syndicat. Il a voté, il sait pour quel syndicat, mais il ne connaissait pas son choix via les messages reçus. On aimerait qu’on le lui signifie pour des questions de sécurité», a-t-il listé comme manquement lié à l’identification. Mais la plus grande préoccupation de Dr Modou Ngom reste la question des données personnelles. «A partir de ce vote, dit-il, beaucoup d’informations ont été ventilées. Il faut que les ministères concernés, à savoir le ministère de l’Education nationale, celui en charge du Travail et celui des Finances, sécurisent les données personnelles des enseignants. Nous insistons sur ça pour qu’il n’y ait pas de manquements». Surtout, estime notre interlocuteur syndicaliste du Cusemss, la question globale reste la multiplicité des plateformes des gestions des agents de l’Etat tels que Simen, Mirador, Girafe etc... «Nous souhaitons qu’il y ait une interconnexion de ces plateformes dans une plateforme-maison. Pour le ministère des Finances, il y a aussi Esolde. Les enseignants sont dans Mirador, dans Girafe, dans Esolde... Chaque ministère a son logiciel à part. Les enseignants sont appelés à s’identifier dans chaque logiciel pour pouvoir se connecter et voter et c’est fastidieux».
Dr Modou Ngom estime que ces manquements sont à corriger pour pouvoir faire de ce vote en ligne un modèle de gain de temps, de gain d’énergie et de gain pour les finances publiques.
BBY TRAITE SONKO DE MALADE IMAGINAIRE ET ANNONCE UNE NOUVELLE PLAINTE CONTRE LUI
Adversité ou animosité ? Cette question est d’autant plus pertinente qu’une véritable guerre oppose Ousmane Sonko et le Pastef au régime du président Macky Sall.
Entre Ousmane Sonko et le pouvoir en place, c’est presque un duel de titans ! Alors que le principal opposant a été récemment admis à l’hôpital à cause de brutalités qu’il aurait subies de la part des forces de l’ordre, Benno Bokk Yaakar a battu en brèche ces arguments ‘’d’un malade imaginaire’’.
Adversité ou animosité ? Cette question est d’autant plus pertinente qu’une véritable guerre oppose Ousmane Sonko et le Pastef au régime du président Macky Sall. Hier, lors d’une conférence de presse tenue au siège du PLD, des responsables du parti au pouvoir ont encore une fois craché du feu sur le président de Pastef. En cause, les violences notées le 16 mars dernier dans lesquelles des pertes en vies humaines ont été enregistrées. Une tragédie dont ‘’M. Sonko est le seul responsable’’, selon les gens du Pouvoir.
A la guerre comme à la guerre, a-t-on l’habitude de dire. Dans les accrochages et tiraillements entre hommes politiques de notre pays, tous les moyens sont bons pour discréditer son vis-à-vis. C’est dans ce cadre que, sans surprise, la majorité présidentielle s’en est prise hier au chef de file des Patriotes en l’accusant d’être sur une logique de défiance. «Les Sénégalais sont tous témoins de ses tentatives de résistance face aux forces de défense et de sécurité qui ont la responsabilité de veiller sur les personnes et les biens ainsi que sur la tranquillité des citoyens en s’assurant que l’ordre public ne soit troublé par quelque comportement que ce soit ‘’ ont ainsi accusé les animateurs de la conférence de presse d’hier.
Maître Amadou Sall et compagnie ne se sont pas limités à de simples dénonciations. Ils comptent traduire en justice Ousmane Sonko. «La coalition a décidé, par ailleurs, de saisir les juridictions nationales et internationales d’une plainte contre le sieur Ousmane Sonko et le parti Pastef pour complot d’assassinat et menées de caractère insurrectionnel et terroriste’’.
Cette nouvelle plainte contre le leader de Pastef serait motivée, selon la majorité présidentielle, par ‘’les appels à la violence lancés sans cesse par ce dernier’’. À cet effet, Benno Bokk Yaakar martèle :» Les grotesques mises en scène, les comédies fantasques et les manipulations qui ont placé notre pays au-devant de la scène internationale du fait des appels à la violence d’un opposant irresponsable et de son refus de faire face à la justice dans le cadre du procès l’opposant à Mame Mbaye Niang ne sauraient rester impunies».
Sonko, ‘’un malade imaginaire’’
Le 16 mars dernier, alors qu’il devait rallier le tribunal pour y comparaître dans le cadre du procès en diffamation l’opposant au ministre Mame Mbaye Niang, le maire de Ziguinchor aurait été brutalisé par les forces de l’ordre au point de tomber malade. Les informations qu’il a données, ainsi que ses collaborateurs ont fait état d’une aspersion de liquide toxique dont il serait victime. Cependant, Me Amadou Sall, membre de l’Alliance Pour la République (APR), a balayé d’un revers de main de telles accusations. ‘’Il dit qu’il a été empoisonné avec un liquide toxique. C’est ridicule. La vérité est que c’est un militant de son parti qui s’est permis de verser du vinaigre sur sa chemise pour, diton, lui permettre de résister aux gaz lacrymogènes. C’est vraiment ridicule !’’
Toujours à propos de ce qu’ils considèrent comme une maladie imaginaire, les partisans du président Macky Sall enfoncent le clou :’’Il s’est ensuite plaint de séquelles liées à la contrainte qu’il a subie après son refus d’obtempérer aux injonctions des forces de l’ordre. Il a exhibé un certificat médical en oubliant de préciser qu’il a été examiné au tribunal même par un médecin qui est membre de la direction de son parti et qui n’était certainement pas au tribunal par hasard.
Pourtant, les séquelles dont il se plaint ne l’ont pas empêché de faire, avec une rare vigueur, une très longue diatribe contre les autorités du pays. Curieusement, c’est juste après avoir fait son réquisitoire politique qu’il s’est plaint de malaises imaginaires et inventé une tentative d’assassinat farfelue. Et pas un mot de compassion sur les morts du fait de ses appels répétés à la violence, ni sur les blessés ni sur les victimes de destructions de biens’’. Me Amadou Sall et compagnie auraient pu, dans la même foulée, faire remarquer que le président de la République, non plus, n’a pas eu un mot de compassion à l’endroit des Sénégalais tombés lors de ces violences…
Loin de lâcher le morceau, les membres de Benno Bokk Yaakar poursuivent avec des révélations : » Il a d’abord tenté de faire croire aux Sénégalais que son procès devait être renvoyé à la suite de la demande de récusation qu’il a faite contre le juge saisi de l’affaire l’opposant à Mame Mbaye Niang, en oubliant d’informer que sa requête en récusation en date du 14 février 2023, adressée au Premier Président de la Cour d’appel de Dakar avait fait l’objet d’une ordonnance de rejet depuis le 27 février 2023. Il a également oublié d’informer les Sénégalais, qu’à la suite du rejet de sa demande de récusation, il a été condamné à une amende de 25.000 francs’’.
Par Abdoulaye Bamba DIALLO
CRIMES SANS CHATIMENT*, UN MAL SENEGALAIS
Il est des heures et des moments où garder le silence où s’emmurer dans l’indifférence n’honore point celui qui l’adopte.
« Le voleur pense que l’honnêteté est une faiblesse. » (John Steinbeck)
Il est des heures et des moments où garder le silence où s’emmurer dans l’indifférence n’honore point celui qui l’adopte. Les péripéties judiciaires nées de la plainte en diffamation du ministre Mame Mbaye Niang à l’encontre du Maire Ousmane Sonko sont une affaire d’une simple banalité.
Les rôles des tribunaux du pays se saisissent régulièrement de pareilles affaires entre justiciables venus demander réparation pour l’affront subi après une offense, une insulte ou une allégation mensongère. Cela fait souvent les gaietés du prétoire avec quelquefois de savoureux duels d’avocats sous l’œil amusé des plaignants, des accusés et du public. Il ne devrait, donc, point y avoir de quoi alarmer tout le pays et le mettre sens dessus-dessous afin de venir à la rescousse de quelqu’un en mauvaise posture à la barre du tribunal.
Ce qui s’est passé le 16 mars dernier et quinze jours auparavant relève de l’agitation politique, de la manipulation et de l’insurrection. L’honneur de chaque individu est équivalent à celui de n’importe quel autre citoyen qui n’a pas subi l’infamie d’une condamnation à la suite d’un comportement délictuel ou d’une infraction.
A ce titre, Mame Mbaye Niang a le droit d’exiger justice afin que son honneur soit rétabli s’il se sent outragé car la pire des accusations a été portée contre lui. Celle d’avoir soustrait frauduleusement l’argent public, le bien commun alors qu’il est investi de l’autorité ministérielle chargée d’en assurer la surveillance et la bonne utilisation.
Il était temps que dans notre pays l’on mette un arrêt ferme à la confusion entretenue entre démocratie et démagogie, liberté et insubordination et refus d’obéir aux lois de la République. Quand l’Etat est fort, il nous écrase et quand il est faible, nous périssons a déjà dit Paul Valéry. Pour la défense du pays, pour la stabilité sociale, l’Etat ne doit jamais être faible. Si force doit rester à la loi, il est heureux que le président de la République ait su faire preuve de discernement en évitant les pièges multiples et sournois que l’on sème sur son chemin depuis sa réélection en 2019.
La précarité sociale accentuée par les crises sanitaire et économique, les reniements politiques, les rancœurs et les frustrations ont pu faire croire à des politiciens écervelés et sans vergogne que le terreau était favorable pour susciter révolte et insurrection. Un calcul puéril calqué sur des réalités fortement différentes de celles du Sénégal a pu faire croire à des « polpotistes », des intolérants que semer le vent de la discorde, porter des coups de canif à la cohésion nationale n’allait faire souffler la tempête que sur leurs adversaires affaiblis parla conjoncture socio-économique et que l’on présente comme étant les ennemis de la Nation et non comme des adversaires politiques que l’on veut remplacer coûte que coûte au point d’aller jusqu’à brûler le pays. Croire que comme au Burkina ou au Mali avec l’aide de nouveaux colonisateurs venus d’Asie et d’Orient, on peut, grâce aux fake news et à l’agit-prop, installer le désordre, peut-être même un début de chaos afin de pousser l’Armée à assurer l’intermède d’une transition avant de retourner aux urnes ne peut être qu’une illusion de révoltés taraudés parles pratiques de l’Extrême droite européenne ou de gauchistes staliniens. Nos Forces de défense et de sécurité ont une haute conception de la Nation, de la République, de l’Etat et de ses Institutions pour céder à des manipulations politiciennes aussi grossières même si le procédé a fait florès dans des pays comme le Mali ou le Burkina. Les officiers supérieurs et les corps intermédiaires de nos forces de défense et de sécurité sont issus des meilleures académies militaires et des meilleures universités de la planète à tel point que l’Onu ou la Cedeao saisissent toutes les opportunités pour les intégrer dans les contingents en charge du maintien de la paix sur les points chauds de la planète.
Si la transhumance et la volteface sur fond de reniement permanent sont devenues les ADN de l’homme politique sénégalais, nos Forces de défense et de sécurité affichent, elles, les gênes de véritables serviteurs de l’Etat et de la nation sachant mettre l’intérêt national et la responsabilité au-dessus des ego fortement égoïstes.
Hormis Macky Sall, Abdoul Mbaye, le leader de l’ACT, Mamadou Lamine Diallo, celui de Tekki, Amadou Doudou Sarr de l’URD/FAL, qui ont des propositions et des projets de développement, c’est le désert des Tartares dans la classe politique où seule la Com’, le buzz et la vitupération servent d’offres programmatiques.
Il faut être sérieux et ne pas croire que notre beau pays, le Sénégal, est un Finistère complètement isolé et coupé du reste de l’Afrique. Le désert avance de quatre kilomètres par an à l’intérieur du pays, le pillage de nos eaux maritimes a atteint son paroxysme avec les Chinois et les Coréens venus s’ajouter aux Européens, la guerre est à nos portes avec quatre ou cinq pays voisins ou proches qui se débattent contre les affres du terrorisme et l’extrémisme religieux. L’espace de stabilité qu’est le pays de Lat Dior et qui accomplit de véritables bonds en avant économiques depuis la première alternance en l’an 2000, ne fait pas que des envieux dans notre sous-région. Certains voudraient voir notre case brûlée comme le feu qui a commencé à ravager leur concession.
Il n’y a qu’une chose à exiger au président Macky Sall. A savoir renouer les ponts et les fils du dialogue entre « Doomi rew-mi » (les enfants du pays) et bâtir un consensus avant la prochaine échéance électorale.
Il ne serait pas raisonnable de reconnaître que jamais l’adversité politique n’a atteint ce niveau de radicalité et de haine entre les enfants d’une même nation. Depuis l’alternance de l’an 2000, les pouvoirs libéraux successifs déploient une rudesse si grande contre leur opposition du moment que cela ressemble quelquefois à la férocité.
Du côté de l’opposition, le manque de fair-play et l’absence de dépassement dus souvent à des ego surdimensionnés les font souvent tomber dans la mauvaise foi en refusant souvent de reconnaître les réussites et les succès du régime en place. Cette tyrannie des ego a conduit à la situation d’autisme et d’enferment ayant abouti au blocage de la scène politique où il n’y a plus ni passerelles, ni go-between, ni médiateurs.
De Senghor à Diouf, les socialistes ont su toujours éviter l’explosion de la marmite en acceptant de dialoguer, de se parler et d’introduire les réformes qui ont élargi les espaces de liberté et consolidé la Démocratie.
Ainsi, est-on passé des quatre courants de pensée de Senghor au multipartisme intégral de Diouf. Du Code de la famille à la Charte culturelle mais aussi du Code électoral consensuel à l’Onel devenu la Cena sous le magistère de Abdoulaye Wade.
En attendant, les deux justiciables que sont Mame Mbaye Niang et Ousmane Sonko assistés de leurs avocats doivent se présenter sans tambour ni trompette à la barre du tribunal le 30 mars prochain. Tout en retenant qu’il ne revient pas à Ousmane Sonko d’asseoir la culpabilité ou non de Mame Mbaye Niang. Cela n’est ni de son ressort, ni de sa compétence. Il y a des structures dédiées à cela comme l’Inspection Générale d’Etat, la Cour des Comptes ou la Chambre financière de la Cour Suprême. Etsi donc, une force doit se manifester c’est celle de la loi et pas celle des gladiateurs ou des manipulateurs. Vive le Sénégal !
* Emprunt au titre du célèbre écrivain russe Fiodor Dostoïevski et son célèbre roman « Crimes et Châtiments ».
Démarrage du jeûne jeudi
La coordination des musulmans du Sénégal, à travers sa commission d’observation du croissant lunaire, s’est réunie hier pour scruter la lune. Selon la commission, qui a recueilli des informations de ses représentants sur l’ensemble du territoire et à l’international, le croissant lunaire n’a pas été aperçu. Ainsi, le ramadan va commencer le jeudi correspondant au premier jour dudit mois. A signaler par ailleurs que la commission nationale de concertation sur le croissant lunaire se réunit aujourd’hui à la Rts pour scruter la lune. Le Ramadan commence jeudi à la Mecque et en France. Arrestation d’un nervi impliqué dans la mort de Gora Diop La police a fait tomber un individu décrit comme un nervi et impliqué dans l'affaire GoraDiop du nom de ce jeune livreur qui a été heurté mortellement lors des manifestations du 16 mars dernier par un véhicule pick-up rempli de gros bras. Suite à des investigations et à l'exploitation des images, les éléments du commissariat des Parcelles-Assainies ont mis la main, selon des informations exclusives de Seneweb, sur Cheikh Ibrahima Diaw. Ce dernier a été accablé par les éléments dont disposent les limiers. Ainsi, l'individu susnommé a été placé en garde à vue dans les locaux de la police des Parcelles Assainies pour homicide involontaire, participation à une manifestation non autorisée et mise en danger de la vie d’autrui, d'après des sources de Seneweb proches du parquet. Cheikh Ibrahima Diawa été présenté au procureur de la République depuis lundi 20 mars 2023.
Retour de parquet pour Karim Xrum Xaax et Cheikh O. Diagne
Cheikh Oumar Diagne et Abdou Karim Xrum Xaax attendent toujours d’être édifiés sur leur sort. Interpellés par la Division des investigations criminelles (Dic) depuis vendredi, ils ont été déférés au parquet deux fois. Le duo a encore bénéficié hier d’un retour de parquet en attendant la désignation d'un juge d’instruction. Ils ont passé la nuit au commissariat de Dakar Plateau.
53 manifestants inculpés
Trois cabinets d’instruction ont pris hier le relais du doyen des juges. Il s’agit des 2e, 3e et 7e cabinets qui ont inculpé et placé sous mandat de dépôt 53 manifestants. Le reste du groupe sera présenté aux autres cabinets d’instruction. Selon Me Cheikh Koureyssi Ba, il semble que cette fois-ci, le parquet va saisir tous les juges d'instruction du tribunal de grande instance de Dakar. Parmi ce groupe, il y a 4 mineurs qui seront présentés au 2e cabinet. D’après Me Ba, ces gosses ont la possibilité d'éviter la prison et de bénéficier ainsi d'un contrôle judiciaire. Ce, à la condition, dit-il, qu'un de leurs parents se présente devant le juge Mamadou Seck et se fasse identifier comme un proche afin que le mineur puisse lui être confié. Ces quatre mineurs ont été interpellés par la police des Parcelles Assainies. Il s’agit de O. Diallo âgé de 14 ans, B. Guèye 15 ans, S. Ndiaye 15 ans et Ch. Niang 16 ans. Les manifestants qui n'ont pas encore été interrogés pour être inculpés, seront en retour de parquet.
Le maire de Keur Massar convoqué
Après les arrestations du coordonnateur de la Jeunesse Patriotique (JPS) de Keur Massar Babacar Mbaye et du coordinateur du ''Maggi Pastef '' de cette localité Ousmane Kébé, le maire de Keur Massar Sud Mouhammad Bilal Diatta risque d'avoir maille à partir en Justice dans les jours à venir. En effet, il a reçu une convocation de la gendarmerie hier. Dans une vidéo devenue virale, le maire de Keur Massar Sud a affirmé que le régime veut procéder à son enlèvement. A l’en croire, les forces de sécurité ont assiégé sa maison dans l'optique de l'arrêter avec force. «Mais je ne vais pas accepter d'être terrifié et je vais résister», a lancé Mouhammad Bilal Diatta avant de réitérer son appel à la résistance. Invitant tous ses administrés à venir le soutenir dans son combat, il ajoute : «Je suis maire de Keur Massar et je ne compte aller nulle part, je vais rester dans cette localité et résister. Je suis le descendant de Aline Sitoe Diatta, je ne suis pas un poltron». Très remonté contre le régime de Macky Sall, il estime que Ousmane Sonko est victime d'une injustice. De retour aux Etats Unis, le lieutenant d’Ousmane Sonko a tenu une conférence de presse avant-hier pour fustiger les comportements du régime de Macky Sall et des forces de l'ordre à l'encontre de son leader. Dans la foulée, il a appelé à résister contre cette ''oppression '' .
Amnesty réclame une enquête sur le décès de Mamadou K. Diallo
Amnesty International Sénégal réclame l'ouverture d'une enquête judiciaire indépendante pour faire la lumière sur les circonstances du décès de Mamadou Korka Diallo à Bignona. Seydi Gassama demande l’autopsie pour déterminer la cause du décès. Selon lui, on doit mettre fin à cette impunité. A l’en croire, Amnesty International Sénégal fera le nécessaire pour que tout agent ou supérieur impliqué dans les bavures rende compte.
Ziguinchor : les manifestants relaxés sauf un
Les manifestants arrêtés lors des affrontements de la semaine dernière ont été jugés hier au tribunal de Ziguinchor. Plusieurs dossiers ont été vidés après l'audience qui a duré toute la journée. Parmi les détenus libérés, il y 5 militants de la coordination départementale du Pastef d'Oussouye qui ont bénéficié d'une relaxe. Ainsi que des manifestants interpellés à Ziguinchor, à l'exception d'un jeune qui a été condamné à une peine d'un mois avec sursis, pour outrage à agent. Pour les manifestants du département de Bignona, le délibéré est fixé au 28 mars. Les 8 mineurs arrêtés dans le cadre de ces manifestations seront jugés aujourd'hui (mercredi).
Le coordonnateur de PASTEF Kédougou envoyé en prison
Arrêté lundi matin, le coordonnateur de Pastef de Kédougou, Abdoulaye Sow, a été envoyé en prison hier par le substitut du procureur au terme de son audition. Il est poursuivi pour appel à l'insurrection, actes de nature à troubler l'ordre public et offense au chef de l’État à travers les réseaux sociaux.
L’Union de travailleurs de la Justice en grève
L’Union nationale des travailleurs de la Justice (U.N.T.J) poursuit son mouvement d’humeur. Le syndicat décrète un mot d’ordre de grève de 72h renouvelables le mercredi 22, jeudi 23 et vendredi 24 mars 2023. La délégation de l'Union Nationale des travailleurs de la Justice est restée sur sa faim à l’issue de l’audience du lundi avec le Secrétaire général du ministère de la Justice, le Directeur des Services Judiciaires et le Directeur de cabinet du ministre de la Justice. D’après un communiqué reçu à «L’As, « les mandataires du ministre ont essayé d'apporter des éléments de réponses aux revendications qui ont déjà fait l'objet d'un compte rendu. Seulement, le Secrétariat exécutif national de l’Untj a constaté qu'aucun des 09 points de la plateforme revendicative des travailleurs de la justice n'a été satisfait. Les responsables du syndicat vont s’adresser à la presse demain pour donner les détails de la rencontre.
Fadilou Keita met fin à sa grève de la faim
Le coordonnateur national de Nemmeku Tour a mis fin à sa diète. Fadilou Keita en prison pour diffusion de fausses nouvelles dans l’affaire de la disparition du gendarme Didier Badji, annonce qu'à la suite de multiples interventions de frères et sœurs patriotes, de Sénégalais d'ici et d'ailleurs, d’autorités religieuses et par égard pour la sacralité du mois de Ramadan, il a décidé de mettre un terme à la grève de la faim qu’il a entamée depuis le jeudi 16 mars 2023.
Thierno Alassane Sall et le 3ème mandat
Le leader de la République des Valeurs tire sur son ancien patron Macky Sall. En déclarant sa possibilité de se présenter à la Présidentielle de 2024, Thierno Alassane Sall estime que le chef de l’Etat poursuit la désacralisation des institutions. Au summum des tensions politiques au Sénégal, ajoute Thierno Alassane Sall, il jette de l'huile sur le feu, en exhibant un soi-disant quitus du Conseil constitutionnel. Ne pas respecter la volonté populaire, c'est mener le pays vers les enfers, prévient le leader de la République des Valeurs.
Un nouveau bureau municipal de Nabadji Civol
Le Conseil municipal de la commune de Nabadji Civol, dans le département de Matam, a procédé, mardi, à l'élection d'un bureau communal paritaire, a appris l'APS du conseiller Adama Bousso. Cette commune est dirigée par Abdoulaye Sally Sall membre de la mouvance présidentielle. Maty Dieng a été élue première adjointe tandis que Malal Dème et Rouguiyatou Deh sont respectivement deuxième et troisième adjoints. Aliou Badiane, Dieynaba Diawara et Barou Ndaw sont quatrième, cinquième et sixième adjoints au maire de cette commune. L'élection s'est tenue en présence du sous-préfet de l'arrondissement de Ogo, Badara Diaw et en l’absence du maire Sall. Les conseillers ont procédé à la mise en place des 21 commissions. Le conseiller municipal Adama Bousso a rappelé qu'un réseau d'élus locaux de la commune avait déposé un recours suite à la première élection du bureau municipal qui n’avait pas respecté la parité.
La leçon d’Ousseynou Diouf
Responsable de l’Alliance pour la République (APR) dans la commune de Thiès-Ouest, Ousseynou Diouf a donné une bonne leçon à « tous les jeunes qui ont choisi d’être aveuglément à la barque d’hommes mus par leurs propres intérêts, pour se livrer à la destruction de biens publics ou appartenant à de paisibles citoyens ». C’était lors d’une journée don de sang qu’il a organisée à sa permanence. Selon lui, c’est lors d’un tour au centre hospitalier régional ElHadji Amadou Sakhir Ndiéguène pour la remise de plaques d’affiche destinées aux différents bureaux, qu’il s’est rendu compte qu’il y avait un manque de sang. C’est ainsi qu’il a sonné l’alerte à travers une stratégie de sensibilisation qui a donné ses fruits. Et les populations, notamment les jeunes, les femmes de développement, ont convergé pour donner de leur sang et poser en même temps un acte hautement citoyen. Il s'agit également, à ses yeux, de montrer par l’exemple aux jeunes qui se livrent à la violence que la posture citoyenne, les actes de civisme, sont totalement productifs et sont de nature à contribuer à la construction nationale. Selon lui, d’autres initiatives de ce genre sont prévues dans de brefs délais, pour poursuivre la promotion de la citoyenneté à travers des actes sociaux de grande importance.
Deux députés français interpellent leur gouvernement…
Vu de l’extérieur, la situation politique Sénégal préoccupe les partenaires et la communauté internationale à moins de 12 mois de la présidentielle. En France, deux députés ont écrit au ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, pour l’alerter sur ce qui se passe et lui demander d’agir avant qu’il ne soit trop tard. André Chassaigne et Jean-Paul Lecoq, respectivement Président du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine (GDR) et Vice-président de la Commission des Affaires étrangères, ont bien motivé la note adressée au gouvernement français en soutenant de prime abord que la menace d'un troisième mandat du Président Macky Sall apparaît, selon de nombreux acteurs au Sénégal et ailleurs, comme une mise à mal de la démocratie sénégalaise et qu’elle créerait des tensions durables au sein de la société, menaçant la stabilité de la démocratie sénégalaise, et plus largement la stabilité de la région. Les deux élus ont fait savoir que les tentatives d’intimidation, les menaces et les actions judiciaires contre les opposants politiques du Président Macky Sall, dont Ousmane Sonko qui est issu de la coalition «Yewwi Askan Wi», contribuent à créer des tensions qui pourraient, au moindre accident, dégénérer de manière violente. A les en croire, de très nombreux Sénégalais se soulèvent aujourd’hui face à ce qu’ils considèrent comme un harcèlement judiciaire visant à faire tomber l’opposant politique le mieux placé pour l’emporter à la prochaine élection présidentielle. Ils sont convaincus que la France a tout intérêt à s'inquiéter de la présente situation. Parce que, disent-ils, Paris doit impérativement vérifier que le Président Macky Sall ne s’ingère pas dans la politique française en finançant un parti politique français.
LES SUJETS POLITIQUES A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE MERCREDI
Les quotidiens de ce mercredi 22 mars 2023 mettent en exergue plusieurs sujets relatifs à l'actualité politiques
Dakar, 22 mars (APS) - Les quotidiens se sont beaucoup intéressés aux sujets politiques pour leur livraison de ce mercredi.
"Voir des responsables politiques qui arment des nervis ou financent l'agitation […] pose problème. Il y a l'urgence de dialoguer", note Vox Populi en citant l'avocat et militant des droits de l'homme Amadou Aly Kane.
M. Kane parle des affrontements entre militants de l'opposition et forces de l'ordre, à cause desquels "des députés français s'inquiètent de l'attitude de Macky Sall", écrit WalfQuotidien, ajoutant que "la troisième candidature ne passe pas à l'étranger".
"Après le département d'Etat, deux députés français affirment que la France doit œuvrer, dans un cadre multilatéral incluant les instances africaines, à garantir des élections crédibles, c'est-à-dire sans la présence de Macky Sall", affirme le même journal.
Dans une interview accordée à l'hebdomadaire français L'Express, le président sénégalais a donné une interprétation de la Constitution favorable à sa candidature à l'élection présidentielle du 25 février 2024.
"L'incertitude d'un troisième mandat du président de la République, les nombreuses morts des manifestations de l'opposition, les arrestations massives, la corruption, l'instrumentalisation de la justice… Autant de plaies qui gangrènent notre démocratie et inquiètent les amis du Sénégal", observe Le Témoin Quotidien.
Sud Quotidien rapporte que "dans son rapport 2022 sur les droits humains rendu public lundi 20 mars, le département d'Etat américain peint un tableau sombre du respect des droits [de l'homme] au Sénégal".
Kritik' signale que "les enjeux sont énormes autour du mandat polémique", celui que Macky Sall pourrait être emmené à briguer en 2024.
"Exit les retombées économiques et financières [convoitées] par le pouvoir en place, l'enjeu dépasse la personne du chef de l'Etat", poursuit-il.
Le même journal estime que c'est la raison pour laquelle "tout un [groupe] au sommet du pouvoir valide cette option […] de briguer un mandat supplémentaire pour le chef de l'Etat sortant".
"Maintenant qu'il est clairement établi […] que Macky Sall est candidat à sa succession, l'opposition va-t-elle s'unir contre lui ?" se demande Tribune.
Le journal fait remarquer que "si tout le monde est d'accord que l'entente est le meilleur moyen pour l'opposition de faire face au camp du pouvoir, des obstacles [à l'unité de ses leaders] ne manquent pas".
Plusieurs journaux annoncent l'arrestation du médecin Babacar Niang, présenté comme le propriétaire de la clinique où est interné l'opposant Ousmane Sonko, à la suite des incidents survenus à la dernière audience du procès en diffamation que lui a intenté le ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang.
"Le PSE est une réussite"
"Le docteur Ousmane Cissé, qui se dit médecin d'Ousmane Sonko, a été convoqué et auditionné par les policiers de la sûreté urbaine de Dakar", lit-on dans L'Observateur, selon lequel Babacar Niang est accusé de "négligence" après la mort d'un patient proche du maire de La Médina, Bamba Fall.
Le Quotidien affirme qu'"aucun des membres du personnel traitant de Suma Assistance n'a pu attester l'état de santé d'Ousmane Sonko durant toute la durée de son séjour" en clinique.
Après les affrontements entre militants de l'opposition et forces de l'ordre, le 16 mars dernier, "les arrestations et les informations judiciaires s'enchaînent", note Libération.
"Un ordre d'arrestation visant le maire de Keur Massar Sud [a été] transmis aux gendarmes", annonce-t-il, ajoutant que "le doyen des juges du tribunal de Pikine-Guédiawaye a délivré 12 mandats de dépôt et neuf contrôles judiciaires".
"A Dakar, poursuit Libération, 247 personnes interpellées en marge des manifestations [sont] visées par des informations judiciaires."
Bés Bi Le Jour annonce la libération de "la plupart" des militants d'Ousmane Sonko arrêtés dans le sud du pays. "A Oussouye et Ziguinchor, tous les prévenus ont été relaxés", annonce-t-il.
"Benno Bokk Yaakaar veut traîner Ousmane Sonko en justice. Les partisans du président Macky Sall accusent le leader de Pastef et de l'opposition d'avoir […] mené des activités à caractère insurrectionnel", rapporte L'info.
EnQuête note que "la coalition au pouvoir veut intenter une action judiciaire contre Sonko et compagnie pour les deux morts enregistrés lors des manifestations".
Le Soleil s'est intéressé aux résultats du Plan Sénégal émergent (PSE) en 2022. "Le PSE est une réussite", écrit-il en citant le directeur du Bureau opérationnel de suivi du PSE, El Ousseyni Kane.
L'As évoque le parcours de l'astronaute sénégalais Maram Kaïré, à l'occasion de la présentation d'un film consacré au scientifique de renom. "Maram Kaïré est convaincu que la révolution spatiale est une énorme chance de développement du Sénégal", écrit-il.
LA COMPAGNIE AIR SENEGAL AU DEFI DU HUB
En 2016, deux ans après la faillite de Sénégal Airlines, une nouvelle compagnie aérienne, Air Sénégal.SA, avait pris son envol.
En 2016, deux ans après la faillite de Sénégal Airlines, une nouvelle compagnie aérienne, Air Sénégal.SA, avait pris son envol. Cette nouvelle compagnie a “pour ambition d’être le leader du transport aérien ouest-africain, en s’appuyant surle HUB régional AIBD (Aéroport International Blaise Diagne)” et se fixe pour mission de desservir aussi bien des lignes intérieures que des lignes internationales. Dans un secteur très concurrentiel, le nouvel aéroport et la nouvelle compagnie s’inscrivent dans le plan de développement “Sénégal Emergent” et visent à doter le pays d’une “plaque tournante et d’un point préférentiel d’escale technique en Afrique pour les trafics aériens d’Afrique, d’Europe et des Amériques”.
Seulement, depuis sa création, en 2016, la compagnie traverse des difficultés. Notamment des problèmes de trésorerie qui proviennent essentiellement du financement des quatre (04) avions achetés, à savoir deux (2) ATR 72 et deux (2) ATRA330-900. Du coup, des retards et le non-respect des programmations ont été notés. A cela s’ajoutent des problèmes commerciaux et opérationnels dus à un réseau trop large, des problèmes d’entretien et de maintenance, notamment la mauvaise planification de l’entretien des avions, le manque de pièces de rechange d’avion, l’absence de stratégie globale.
La clientèle n’est pas logée à meilleure enseigne. En témoigne le couac lié au transport de supporters pour la finale de la Coupe d’Afrique des Nations Cameroun 2022. Des artistes Sénégalais ont été également bloqués à Abidjan, pendant plusieurs jours, avant d’être finalement rapatriés par de bonnes volontés. Avec tous ces désagréments, Air Sénégal peine à accompagner de manière dynamique la stratégie étatique de faire du Sénégal un hub aérien sous régional ?
En attendant, il faut rappeler que le ministre des Transports aériens et du Développement des infrastructures aéroportuaires, Doudou Kâ, avait annoncé la mise place d’un plan visant à redresser la compagnie aérienne Air Sénégal.SA. Ce plan de redressement va avoir trois aspects. D’abord, améliorer la performance opérationnelle ; ensuite, améliorer la performance commerciale et en fin, améliorer également la performance financière pour que la compagnie nationale devienne rentable, en fin 2023. Donc, il est plus que jamais nécessaire de restaurer l’image de cette compagnie aérienne et d’atteindre l’objectif de faire d’elle une référence en Afrique, pour que le Sénégal puisse véritablement réaliser son ambition de devenir un hub aérien pour la sous-région.
LES «LIONS» A L’EPREUVE DES «AIGLES» DU MALI
L’équipe du Sénégal U23 affronte ce mercredi 22 mars, au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio, celle du Mali dans le cadre du dernier tour des éliminatoires de la CAN U23.
L’équipe du Sénégal U23 affronte ce mercredi 22 mars, au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio, celle du Mali dans le cadre du dernier tour des éliminatoires de la CAN U23. Sur la lancée de cette bonne dynamique enclenchée par les différentes sélections nationales, les olympiques sénégalais sont attendus. Ils auront la lourde touche de remporter la manche aller en attendant le rude duel qui s’annonce contre le voisin malien lors de la manche retour à Bamako.
Dans la dynamique enclenchée depuis l’année passée par la sélection A et poursuivie par celle des locaux et des U20, toutes sacrées avec une premier trophée africain, l’équipe nationale olympique se lance sur la scène continentale avec la double confrontation qui l’oppose au Mali dans le cadre du dernier tour des éliminatoires de la CAN U23 qui débouche sur une qualification aux prochains Jeux olympiques de 2024. Pour le match aller, les Lions accueillent ce mercredi 22 mars (19h) sur la pelouse du stade Abdoulaye Wade de Diamniadio, les Aigles. Un premier acte capital pour l’équipe sénégalaise qui ambitionne une deuxième qualification aux J O, douze ans après leur première participation de 2012 à Londres. Cet objectif s’adossera sur une équipe complètement reconstituée par rapport à celle qui a éliminé il y a quelques moins le Burkina Faso. Pour cet ultime tour contre le voisin malien, le sélectionneur Demba Mbaye a ratissé large pour mettre en place une équipe plus compétitive.
Ce qui lui a permis d’avoir un mélange de joueurs dont la plupart ont évolué dans les différentes catégories de jeunes. En plus du portier, Landing Badji, des défenseurs Cheikh Oumar Ndiaye, Mamadou Sané et le milieu de terrain Djibril Diarra, les seuls locaux de la liste, le Sénégal s’appuiera sur le talent de quelques joueurs qui ont porté le Sénégal au titre de champion d’Afrique. S’il ne peut pas compter sur Lamine Camara, champion d’Afrique au CHAN et meilleur joueur de la dernière CAN U20n retenu à son club de Metz pour une raison administrative, le sélectionneur Demba Mbaye compte sur le milieu de terrain Pape Demba Diop, meilleur buteur de cette dernière CAN U20. Le joueur de Zult Waregem ( Belgique) sera associé à d’ autres joueurs plus expérimentés comme l’attaquant Abdallah Sima ( Angers/France), déjà appelé en sélection A, Youssouph Badji ( Charleroi/Belgique) qui a déjà fait ses classes dans les sélections jeunes ou encore Samba Diallo ( Dynamo de Kiev/ Ukraine), capitaine des Lionceaux champions d’Afrique à la dernière CAN U20.
En somme, une équipe qui a fière allure mais qui aura besoin d’asseoir une bonne cohésion lors de ce chaud derby ouest africain. Les Lions ont besoin de s’imposer avec surtout une bonne marge. Ce qui leur permettra de prendre une bonne option et de maximiser leur chance avant le match retour prévu une semaine plus tard à Bamako. À l’issue de ce troisième tour des éliminatoires, le vainqueur retrouvera le Maroc, pays organisateur et six autres équipes qualifiées pour la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations des moins de 23 ans prévue du 2 au 26 novembre prochain. Ce sont les trois premiers de cette compétition qui représenteront l’Afrique aux Jeux olympiques qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août 2024 à Paris.
LA PERFORMANCE POUR FAIRE AUGMENTER LE NOMBRE DE CLUBS AFRICAINS À LA COUPE DU MONDE
Pour Fatma Samoura, il n’y a pas 36 solutions pour faire augmenter le quota. Selon la secrétaire générale de la Fifa en visite à Dakar, «tout dépendra de leur performance».
Recueillis par Abdoulaye THIAM |
Publication 22/03/2023
À partir de 2025, la Coupe du monde des clubs va changer de format et proposer un tournoi à 32 équipes. La décision a été prise le 14 mars dernier par la Fifa, qui a également donné de plus amples détails sur les critères de qualification à cette toute nouvelle compétition. L’Europe se taille la part du lion avec 12 clubs contre 6 équipes pour l'Amérique du Sud, 4 équipes pour la CONCACAF (Amérique du Nord, centrale et Caraïbe), 4 équipes pour l’Asie et 4 seulement pour l’Afrique. L’Océanie se contentera d’une seule équipe, le pays hôte du tournoi aura aussi droit à une 1 équipe. Une répartition dénoncée en Afrique. Mais pour Fatma Samoura, il n’y a pas 36 solutions pour faire augmenter le quota. Selon la secrétaire générale de la Fifa en visite à Dakar, «tout dépendra de leur performance».
RAISON D’UNE VISITE
«L'objectif de cette visite rentre dans le cadre de nos visites de travail aux associations membres en Afrique et à travers le monde depuis deux ans. J'ai entamé une tournée avec la responsable du football féminin de la FIFA pour essayer d'apporter notre soutien en termes techniques, de ressources financières et de conseils à tous les pays qui ont pour objectif de ramener le football féminin à un niveau national. On a vu le Sénégal performer récemment dans le cadre des matchs de barrages de la Coupe du monde et durant la CAN féminine. On s'est dits qu’il fallait venir rencontrer les acteurs du football féminin au Sénégal mais aussi la Fédération pour expliquer ce que la FIFA pouvait apporter comme contribution pour permettre à nos jeunes filles de se préparer dans les meilleures conditions, pour pouvoir remporter plus de trophées et performer au niveau le plus élevé. C'est une visite aussi qui nous permet de renouer avec les acteurs du football sénégalais, nous donnant l'occasion de féliciter de vive voix le président de la Fédération, Me Augustin Senghor, et les autorités sénégalaises pour leur soutien inconditionnel au football et au développement du football de jeunes. Vu que le Sénégal vient de remporter la CAN des moins de 20 ans et on se donne rendez-vous dans quelques mois en Indonésie.
SOUS-REGION ET FOOT FEMININ
Dans le cadre de la stratégie de relance du football mondial, l'Afrique figure en très grande place. Il y a quelques années, le football féminin n'était pas si développé au Maroc. On s'est dits pourquoi pas en Afrique de l'Ouest. Nous avons les mêmes potentialités. On a appris de bonnes leçons de cette CAN féminine. Les «Lionnes» auraient pu se qualifier contre la Zambie, il y a quelques mois. Mais les chances n'étaient pas de leur côté. Je n'ai aucun doute qu'en 2027, le Sénégal et l'Afrique seront bien représentés. Nous aurons la possibilité d'amener six (6) équipes sur les 32. La CONCACAF l'a fait en qualifiant au dernier moment Haïti et Panama.
REPRESENTATIVITE FEMININE
Avant 2026, je pense que le président Gianni Infantino l'a bien compris. Nous sommes dans un monde égalitaire où le sport, le football, représente un moyen de promouvoir la parité entre les hommes et les femmes. Le football féminin est de plus en plus convoité par les instances internationales et les autorités nationales. Avec toutes les potentialités du Sénégal, il n'y a aucune raison que nous puissions pas avoir un Comité exécutif de la Fédération diversifié, avec un nombre beaucoup plus représentatif de femmes. Le président de la République lui-même en a fait la remarque et, comme on dit, ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Nous avons bon espoir, avec l'engagement du Comité exécutif et du président Augustin Senghor que ce manquement sera réglé.
LE QUOTA DE L’AFRIQUE A LA COUPE DU MONDE DES CLUBS
«Tout dépend des performances. Aujourd'hui, nous avons 12 clubs représentés en Europe, le reste est réparti entre les cinq continents. Cela prouve que les compétitions de clubs sont beaucoup plus développées et suivies en Europe. Et qu'il faudrait que l'Afrique prouve qu'elle a les possibilités de qualifier ces clubs et d'augmenter le nombre. Nous commençons avec 4 mais rien ne dit que cette réparation ne va pas changer. À condition que les clubs africains puissent prouver au reste du monde qu'ils méritent leurs places. Au cours du dernier match de la Coupe du monde des clubs à 7 que l'Afrique peine quand même à arriver au niveau de la phase finale. On ne peut donc justifier un nombre représentatif plus élevé. L'équipe saoudienne est arrivée jusqu'en finale contre le Real Madrid. Il y a également la Super Ligue africaine qui va bientôt commencer sa première édition au mois d'octobre. Pour l'instant, on parle de 8 équipes dont 3 pour l'Afrique de l'ouest et 5 pour l'Afrique centrale et subsaharienne. Il faudrait qu'au Sénégal qu'on puisse faire la preuve par 4 que nous avons à figurer sur cette liste de 8 avant d'aller sur la liste de 24 qui va objet de la prochaine édition».
LE FRONT SOCIAL EN SURCHAUFFE
Le front social est en ébullition depuis maintenant plusieurs jours. La santé, tout comme l’éducation, connaissent des tensions avec des grèves annoncées ou en cours des syndicats des différents secteurs.
Le front social est en ébullition depuis maintenant plusieurs jours. La santé, tout comme l’éducation, connaissent des tensions avec des grèves annoncées ou en cours des syndicats des différents secteurs. Cependant, il faut noter que la source des mouvements d’humeur diffère d’un front à un autre. Si les acteurs de la santé manifestent pour de meilleures conditions de travail et de vie, ceux de l’éducation mènent le combat pour la libération des enseignants arrêtés ces derniers jours, lors des manifestations politiques.
L a Fédération des syndicats de la santé (F2S) a démarré depuis hier, mardi 21 mars 2023, pour 48h, une grève générale sur toute l’étendue du territoire national. Un nouveau plan d’actions qui fait suite au dépôt de préavis de grève du 17 février 2023. Une situation qui a paralysé le système sanitaire surtout au niveau des sphères secondaires comme les centres de santé, les districts. Le mot d’ordre de grève a eu aussi un impact au sein de l’hôpital Général Idrissa Pouye de Grand Yoff où les dirigeants de cette fédération travaillent, ainsi qu’à l’hôpital de Fann. Les membres appartenant à cette entité ont tout simplement respecté le mot d’ordre dont la finalité est d’obtenir une (meilleure) amélioration de leur condition de travail mais aussi de vie.
Selon leur porte-parole, Cheikh Seck, la F2S avait suspendu toute action de grève depuis le mois de novembre, pour que monsieur le Premier ministre nouvellement installé puisse s’imprégner des dossiers et convoquer les ministères concernés par la plateforme revendicative, comme l’avait fait son prédécesseur, l’ancien Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dione. «Mais, force est de constater que le seul vœu de ce gouvernement, c’est la confrontation et non le dialogue. La F2S n’a donc d’autres choix que de faire face», a-t-il fait savoir. Et de poursuivre : «nous ne comptons pas, cette fois-ci, leur donner de répit, jusqu’à la satisfaction totale de nos revendications».
Avec ce nouveau plan d’actions, les camarades de Cheikh Seck renouent avec la grève, comme l’ont fait ceux de Mballo Dia Thiam de l’alliance And Gueussem dont les préoccupations demeurent les mêmes. Aujourd’hui, seuls l’alignement, la généralisation et l’inscription dans les bulletins de salaire des travailleurs des établissements publics de santé ou hôpitaux et des collectivités territoriales intéressent ces syndicalistes qui ont décidé de passer à la rétention de toutes les informations sanitaires, au boycott de toutes les activités de supervision venant du district ou du niveau central, au boycott de toutes formations ou activités exploitant ou recueillant des données sanitaires.
L’on se rappelle, tout récemment, les camarades de Mballo Dia Thiam, dans leur démarche pour se faire entendre, avaient retourné tout le dispositif de vaccination. Aujourd’hui, cette même situation s’installe, sous le silence du gouvernement et de la tutelle, causée par des promesses non «tenues» lors des dernières négociations entre l’Etat du Sénégal et les syndicats de la santé. Ils sont nombreux ceux et celles qui sont exclus de ces protocoles et qui demandent tout simplement leur intégration, car figurant dans les profils retenus pour les bénéficiaires. Comme dans le secteur de l’éducation, l’Etat doit s’y atteler afin de régler des dysfonctionnements, pour une stabilité du secteur de la santé.
L’ECOLE, LETEMPLE DE LA TERREUR
Justement le secteur de l’éducation n’est pas épargné par cette turbulence dans le front social. Des professeures membres du Cusems/A de Dame Mbodj ont décidé de ne pas donner cours. Après un débraillage, avant-hier lundi, ils ont observé une grève totale hier mardi. Une manière de protester contre les arrestations de leurs camarades et la supposée tentative d’assassinat de leur leader suite à ses positions sur le procès de l’affaire Prodac opposant Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko. Dame Mbodji, connue comme un souteneur du leader du Pastef Sonko, a déclenché le mot d’ordre. Au même moment, leurs collègues du Cusems de Abdoulaye Ndoye, qui ont débraillé hier mardi, sont en grève totale ce mercredi.
Aussi, ce qu’on a constaté sur le terrain, ce sont les apprenants qui ont porté le combat. Des élèves sont en grève, délogeant leurs camarades des collèges privés. Au niveau de Ouagou Niayes, au CEM Samba Guèye, les élèves sont allés jusqu’à demander la «démission du Chef de l’Etat». Un risque de politiser l’école et l’éducation, avec des incitations à la violence. De plus en plus, les grèves dans le secteur de l’éducation ne découlent plus de revendications pour de meilleures conditions de travail, comme la disponibilité de matériels didactiques, l’éradication des abris provisions ou encore les avancements, les problèmes d’ordre pécuniaires, mais plutôt pour des soutiens à des enseignants le plus souvent violentés ou arrêtés, non dans l’exercice de leurs fonctions. Les acteurs de l’éducation doivent faire face à ces situations, faire leur auto-évaluation pour protéger les apprenants qui versent dans le vandalisme.
LE DEPARTEMENT D’ETAT AMERICAIN PEINT UN TABLEAU SOMBRE DES DROITS HUMAINS AU SÉNÉGAL
Il note des entraves aux libertés individuelles, des morts lors des manifestations, des arrestations politiques ou détentions arbitraires, des manquements liés à la justice
Dans son rapport 2022 sur les droits humains rendu public avant-hier, lundi 20 mars, le département d’État américain peint un tableau sombre du respect des droits des personnes au Sénégal. Il note des entraves aux libertés individuelles, des morts lors des manifestations, des arrestations politiques ou détentions arbitraires, des manquements liés à la justice. Selon le document, la corruption continue de prendre par ailleurs de l’ampleur à cause de l’impunité.
Le tableau n’est pas reluisant s’agissant du respect des droits humains au Sénégal. Dans son rapport annuel 2022 sur la question rendu public avant-hier, le département d’Etat américain a listé plusieurs manquements évoquant des « détentions illégales ou arbitraires », des tortures, des traitements ou peines cruels. Il a noté que lors des manifestations du 17 juin 2022 ayant suivi la confirmation du rejet de la liste des candidats nationaux de l’opposition aux élections législatives par la commission électorale, quatre personnes ont perdu la vie. « La police a arrêté 130 manifestants. Parmi les problèmes importants en matière de droits de l’homme, on peut citer des rapports crédibles faisant état d’arrestations illégales ou arbitraires ; torture ou peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants infligés par le gouvernement ou en son nom; conditions de détention difficiles et dangereuses pour la vie ; prisonniers ou détenus politiques ; problèmes graves liés à l’indépendance du pouvoir judiciaire…. », rapporte le document. La même source d’ajouter que de véritables dérives ont été commises par le gouvernement ou ses agents à travers parfois un usage excessif de la force ainsi que des traitements cruels et dégradants dans les prisons et les lieux de détention.
A propos de l’indépendance du pouvoir judiciaire, les services américains soulignent que « des juges ont fait l’objet de pression du gouvernement sur des affaires de corruption et d’autres questions impliquant des fonctionnaires de haut niveau ou des partisans du gouvernement ». Toutefois, le rapport mentionne que le pouvoir judiciaire est apparemment indépendant, mais « le Président de la République contrôle les nominations au Conseil constitutionnel, à la Cour d’appel et au Conseil d’État, et lui et le ministre de la Justice coprésident le Conseil supérieur de la magistrature ». Tout en ajoutant que ce dernier Conseil reste l’organe responsable de la gestion des carrières des magistrats.
Le département américain pointe également du doigt la corruption au Sénégal qui ne cesse de prendre des proportions à cause de la non-application de la législation. «Les fonctionnaires se livrent fréquemment à des pratiques de corruption en toute impunité. De nombreux rapports font état de la corruption du gouvernement», indiquent les services d’Antony Blinken. Et d’ajouter: «Les rapports de corruption allaient de la recherche de rente par les bureaucrates impliqués dans les approbations publiques, en particulier dans les industries extractives, aux marchés publics opaques, en passant parla corruption au sein du système judiciaire et de la police». Le rapport sur les droits humains du département d’Etat américain a également épinglé le Sénégal sur l’absence d’enquêtes et d’obligations de rendre des comptes en ce qui concerne la violation fondée sur le genre.