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25 juin 2025
«BIEN QUE RELEVE, L’EX-RECEVEUR DAOUDA DIALLO SERA POURCHASSE JUDICIAIREMENT …»
Très engagé dans la défense des droits environnementaux et fonciers, Babacar Mbaye Ngaraf est le coordinateur des victimes du receveur Daouda Diallo, l’ex-chef du bureau des Domaines de Guédiawaye
Propos recueillis par : Pape Ndiaye |
Publication 21/03/2023
Très engagé dans la défense des droits environnementaux et fonciers, Babacar Mbaye Ngaraf est le coordinateur des victimes du receveur Daouda Diallo, l’ex-chef du bureau des Domaines de Guédiawaye récemment relevé de ses fonctions par le président de la République Macky Sall. A travers cette interview accordée au quotidien « Le Témoin », Babacar Mbaye Ngaraf remercie d’abord le chef de l’Etat d’avoir satisfait une vieille et douloureuse doléance c’est-à-dire le limogeage du receveur Daouda Diallo accusé de spoliation de terres, de corruption, de faux et usage de faux et d’abus de pouvoir. Non satisfait du départ du receveur des domaines Daouda Diallo, le coordinateur du Collectif des victimes compte le poursuivre voire le pourchasser davantage devant l’Ofnac et la Justice pour la restitution des terres aux légitimes propriétaires spoliés et l’annulation des nouvelles attributions de complaisance. Entretien avec un défenseur des droits qui n’a pas froid aux yeux…
Le Témoin : Quel commentaire faites-vous du départ tant réclamé du receveur des domaines de Guédiawaye Daouda Diallo ? Un départ que vous ne cessiez de demander…
Babacar Mbaye Ngaraf : D’abord, permettez moi de remercier très chaleureusement le président de la République Macky Sall d’avoir donné une suite tardivement favorable à notre vieille et douloureuse doléance voire revendication à savoir le départ du receveur Daouda Diallo, chef du bureau des domaines de Guédiawaye. Ce limogeage du tristement célèbre receveur Daouda Diallo ne doit pas être un ouf de soulagement. Car, des années durant, ce chef de bureau des domaines a fait beaucoup de victimes au sein de la population de Guédiawaye dont des pères et mères de famille qui étaient persécutés, menacés, expulsés et dépossédés de leurs biens fonciers. Si, en politique, on connaissait jusque là le « Machiavélisme » c’est-à-dire la doctrine de la ruse, l’absence de scrupules moraux, la mauvaise foi, on connait désormais le « Daoudisme » qui est la doctrine du braquage foncier audacieux. Et le receveur Daouda Diallo, qui s’identifie à sa propre doctrine, est un individu qui n’a foi en rien et ne respecte aucune loi ; et qui a contrario suit ses propres règles et ses intérêts personnels. Il est vrai que les membres du Collectif des victimes dont je suis le coordinateur se félicitent du départ de Daouda Diallo, mais ne sont pas encore soulagés !
Pourquoi ne l’êtes-vous pas alors que de départ de Daouda Diallo devait vous faire pousser un ouf de soulagement ?
Jamais ! Daouda Diallo a commis beaucoup de dégâts fonciers à Guédiawaye car il a attribué des terrains d’autrui à ses amis, ses parents et ses clients. Même des activistes et leaders politiques de l’opposition ont bénéficié illégalement des largesses foncières du receveur Daouda Diallo. Une manière pour lui de protéger demain ses arrières en cas de changement de régime. Suivez mon regard…Et si le président Macky Sall veut suivre mon regard, je suis prêt à l’orienter vers toutes les personnes à qui le désormais chef du bureau des domaines de Guédiawaye a illégalement attribué des terrains. Je sollicite une audience au président de la République non seulement pour lui remettre cette liste des attributaires mais aussi pour qu’il m’assiste au niveau de la Justice afin que toutes les victimes soient rétablies dans leurs droits. Et surtout pour l’annulation des attributions actuelles de manière illégale, l’audit sans délai du Plan d’urbanisme de Détail (Pud), l’aboutissement de la plainte déposée devant l’Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption (Ofnac) et l’annulation également des attributions de complaisance du lotissement Beydi Sèye. Au nom de tous mes compagnons victimes de Daouda Diallo, je suis plus que jamais engagé pour la satisfaction de toutes ces revendications. En collaboration avec le collectif, toutes les populations vont se mobiliser à travers des manifestations et sit-in pour la tenue d’un procès du foncier à Guédiawaye. Vous savez, le Sénégal a sa Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), ses chambres criminelles, son Tribunal du commerce, ses tribunaux militaires etc… Avec l’affaire Daouda Diallo, je vais me battre pour la création d’un Tribunal foncier au grand bonheur de tous les citoyens spoliés de leurs terres. Dans l’histoire administrative de notre pays, un collectif de victimes n’a jamais porté le nom d’un fonctionnaire. Donc, le cas du désormais ex-chef du bureau des domaines de Guédiawaye est une triste grande première ! Pour en revenir à votre question, notre soulagement n’interviendra qu’après la satisfaction totale de ces revendications dont je viens de faire état.
Avez-vous réellement porté plainte contre Daouda Diallo pour que justice soit faite ?
Evidemment ! Vous savez, le Sénégal a la chance d’avoir une administration centrale très bien organisée, très hiérarchisée, mais malheureusement cette chaine connait des dysfonctionnements à cause des maillons faibles de la corruption. Car, ces maillons faibles ne remontent jamais les informations à la hiérarchie. Or, dès le début des agissements de Daouda Diallo, j’ai saisi tour à tour, par ordre hiérarchique, le préfet de Guédiawaye, le gouverneur de Dakar, le chef du Centre des services fiscaux de Guédiawaye, le directeur général des Impôts et Domaines, le ministre des Finances et du Budget et le président de la République. Depuis des années, aucune de mes plaintes et lettres de dénonciation n’a connu une suite favorable, même pas un accusé de réception ! D’ailleurs, c’est une occasion de remercier encore le président de la République Macky Sall et son tout nouveau ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, d’avoir relevé de ses fonctions le receveur Daouda Diallo. En prenant cette mesure conservatoire salutaire, le président de la République montre sans doute qu’il n’a jamais été au courant de la criminalité foncière qui sévit à Guédiawaye. Un état de fait déplorable qui peut être dû au fait que Daouda Diallo bénéficiait d’une solidarité de corps. Mais moi, je préfère parler plutôt de complicité de corps dans toutes les structures de l’Etat. Comme ce fut le cas du projet de la Cité Ndiobène de Guédiawaye dont la régularisation par voie de bail est une œuvre de Son Excellence Monsieur le président de la République Macky Sall. Une initiative ô combien noble et humanitaire que les populations avaient appréciée à sa juste valeur. Malheureusement, tout a été remis en question par les pratiques nébuleuses et agissements frauduleux du receveur Daouda Diallo. Ce alors que depuis 2015, d’honnêtes chefs de famille, dignitaires religieux, fonctionnaires à la retraite, immigrés et autres gorgorlous ont emprunté la procédure normale de régularisation de leurs parcelles de terrain sises Cité Ndiobène. Au bout de ce long processus, certains ont pu obtenir des baux approuvés tandis que d’autres sont toujours dans l’attente de l’avis de la Commission de contrôle des opérations domaniales(Ccod). Daouda Diallo avait profité de cette situation pour déposséder les propriétaires et ayants-droit leurs parcelles en avançant des arguments puérils avant de finir par leur réclamer six (6) des seize (16) lots appartenant à des individus différents. Conscient de notre incapacité à le confondre pour cette forfaiture gravissime, faute de témoins ou de preuves (si ce n’est Dieu l’Omniprésent, le Meilleur des témoins), Daouda Diallo nous avait fait payer notre résistance à son chantage en nous excluant de ces mesures de régularisation ordonnées par le président de la République très attaché à sa politique sociale. Parce qu’à chaque fois qu’on interpellait l’ancien receveur Daouda Diallo, il versait dans la manipulation et les atermoiements en brandissant comme arguments tantôt « je régularise des occupations et non des terrains nus » ou alors que « ces terrains se trouvent dans l’école » avec toujours comme arguments supplémentaires « Mbaye Ngaraf a des centaines de terrains par chantage. Heureusement, il n’a jamais publié la liste de parcelles m’appartenant à moi, Babacar Mbaye Ngaraf. Pourtant, il était mieux placé pour le faire en sa qualité de receveur et tout puissant chef du bureau des Domaines de Guediawaye.
Quels sont les projets où des propriétaires légitimes ont été dépossédés de leurs terres ?
Ils sont nombreux ! Et parmi ces principaux projets où de pauvres ayants-droit ont été spoliés, celui du lotissement « Beydi Sèye » — du nom de l’ancien défunt maire d’une commune de Guédiawaye — qui avait pour but d’attribuer des terrains à des familles démunies sans toit. De même que les projets Brt, Cité de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums), Cité Ndiobène où des attributions faites à des gorgorlous ont été annulées par Daouda Diallo avant d’être réattribués aux membres et recommandés de sa clientèle. Et le plus grand scandaleux foncier sous l’ère Daouda Diallo, c’est le projet du Tribunal de grande instance (Tgi) de Pikine Guediawaye. Une construction initialement et officiellement prévue sur une superficie de 29.000 m2 par décret présidentiel portant affection foncière. Le triste ex-receveur Daouda Dialla a frauduleusement prélevé 9.000m2 sur l’assiette du Tgi pour ensuite les morceler en 36 parcelles attribuées à une tierce personne. Un vrai détournement d’objectif sur fond de micmac foncier qui ne restera pas impuni. D’ailleurs, je profite de l’occasion pour lancer une alerte à toutes les populations de Guédiawaye et aux victimes de Daouda Diallo à être prêtes pour une mobilisation de grande ampleur devant la direction générale des Impôts et domaines à une date qui sera communiquée.
LE G7 BIGNONA EN GREVE
Le groupe des 7 (G7) des syndicats d’enseignants de Bignona a décidé d’entamer une grève de 48 heures pour exiger la libération un des leurs.
Le groupe des 7 (G7) des syndicats d’enseignants de Bignona a décidé d’entamer une grève de 48 heures pour exiger la libération un des leurs. Il s’agit de Fidèle Diedhiou professeur de philosophie de son état qui serait arrêté dans l’exercice d’« un droit constitutionnel » selon le communiqué du G7.
Face à cette arrestation, le Sels, l’Uden, le Snelas Fc, le CUSEMS, le CUSEMS A condamne vigoureusement cette arrestation jugée arbitraire, contraire aux valeurs de la démocratie et des droits humains ».
Et pour exprimer sa solidarité et sa liberté immédiate lance un premier plan d’action avec la grève de 48 heures qui débute demain mardi 21 mars.
Pour la stabilité du climat social et de l’espace scolaire dans le pays et dans le département de Bignona en particulier, le G7 dit espérer obtenir dans l’eau meilleurs délais une réaction rapide des autorités administratives et judiciaires.
«UN MANDAT UNIQUE DE SEPT ANS SUFFIT POUR LE REFORMATEUR QUE JE SUIS»
Pr Mary Teuw Niane a marqué les esprits, hier, avec des engagements dignes de l’intellectuel de haut niveau qu’il est.
Le Pr Mary Teuw Niane a fait, hier, sa déclaration de candidature à l’élection présidentielle de février 2024. L’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et désormais opposant a décliné son programme axé sur plusieurs points dont la réalisation est, selon lui, possible durant un seul mandat. D’ailleurs, il propose aux Sénégalais un mandat unique de sept ans.
En vue de la présidentielle de février 2024, les déclarations de candidature s’enchaînent. Parallèlement, les déclinaisons de programmes se multiplient, les uns plus alléchants que les autres. Pr Mary Teuw Niane, lui, a marqué les esprits, hier, avec des engagements dignes de l’intellectuel de haut niveau qu’il est. L’universitaire a appelé le peuple sénégalais à le soutenir pour la victoire finale au soir du 25 février 2024. ‘’Le moment est venu de changer résolument de cap, de choisir le candidat de la vérité, de la dignité, de la connaissance et de l’honneur que je suis. Je suis le candidat du Sénégal de l’éthique, de la compétence, de l’expérience, de la solidarité entre toutes les couches de la population, de la valorisation de notre identité culturelle, de la confiance en nous-mêmes, du Sénégal qui se construit dansla paix et l’unité. Je suis le candidat du Sénégal libre de toute tutelle, qui fait en toutes circonstances confiance à ses filles et à ses fils, qui est souverain dans ses prises de décisions et profondément panafricaniste’’, a-t-il lancé.
‘’Je suis pour un mandat u nique de sept ans‘’
Se définissant comme un réformateur, le mathématicien a soutenu qu’il n’aura pas besoin de plus d’un mandat pour arriver à ses fins. Pour lui, sept ans suffisent :’’Je suis un réformateur. Par conséquent, je ne regarde pas le renouvellement de mon mandat. Je regarde ce que je peux faire pour transformer le pays, le mettre sur les rails et permettre à ceux qui vont venir après de pouvoir continuer. Partout où je suis passé, j’ai changé les choses. Personnellement, je suis pour un mandat de sept ans unique’’. Pour mieux éclairer la lanterne des concitoyens sur son programme, l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur a expliqué les raisons de son engagement dans un tel combat pour la conquête du pouvoir suprême. ‘’Après ce second et dernier mandat présidentiel qui a fait basculer notre pays dans un état qui nous désespère, une paupérisation qu’on peine à maquiller par des statistiques, un autoritarisme devenu brutal, des scandales qui infléchissent de plus en plus les vertus qui nous sont chères, une violence de moins en moins supportable, il est devenu urgent d’agir’’, a-t-il avancé comme motifs de sa candidature. Et de décliner le programme qu’il réalisera s’il bénéficie des suffrages de ses compatriotes. ‘’Le contrat électoral que je vous propose a pour socle l’éducation, la formation professionnelle, l’enseignement supérieur, la science, la technologie, la recherche, l’innovation, la santé, la culture, le sport, l’économie, la souveraineté agricole, la souveraineté sur nos ressources naturelles et extractives, le renforcement des institutions, une administration moderne, transparente et efficace mise au service de la formation d’une citoyenne et d’un citoyen nouveau, enracinés dans leurs valeurs, patriotes, ouverts aux apports positifs du monde, cultivés, créatifs et innovants’’, a-t-il décliné.
‘’Avant le 2 avril 2029, je ferai…’’
Dans le cadre de son programme, Pour la réalisation de ses objectifs en tant que dirigeant du pays, le Pr Niane s’est fixé un deadline. Je me fixe comme objectifs à réaliser ceci, avant le 2 avril 2029 :la scolarisation universelle de tous les enfants, l’éradication de l’analphabétisme, l’accès aux soins pour tous et l’équité sanitaire, l’eau potable et l’électricité à faible coût pour tous les ménages, l’accès à Internet sur l’ensemble du territoire national, la facilitation du logement pour chaque famille, le reboisement de tout le territoire sénégalais’’. L’ancien recteur de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis prévoit aussi de mettre en place un programme spécial pour l’emploi des jeunes. Il le dénomme ‘’Ñaxx Jëriñu Ngir defar Sunu Ëlëk’’ (trouver un emploi décent pour notre avenir). ‘’Je m’engage à mettre en œuvre le programme phare ‘’Ñaxx Jëriñu Ngir defar Sunu Ëlëk’’, spécialement conçu pour les jeunes. Il aura la particularité de faire des filles et des garçons les bâtisseurs de leur pays, les acteurs clés de leur propre avenir’’, dit-il. Toutefois, ce programme devra être accompagné par une formation pratique ‘’soutenue par une insertion dans la vie active tout en mettant les jeunes au premier rang dans la réalisation des infrastructures de base. Ce qui, non seulement, contribuera à réduire considérablement le chômage des jeunes mais aussi permettra une prise en charge optimale des différents domaines comme l’éducation, la santé, l’agriculture, l’élevage, l’environnement, l’hydraulique, le social, le numérique et la sécurité ».
Création de Conseils des cultes musulmans et chrétiens
‘’Notre Sénégal est un pays spirituel’’, a rappelé l’éminent mathématicien. Une manière de justifier la place importante qu’occupe la religion dans son programme. ‘’L’État que je construirai ne sera pas neutre par rapport aux religions musulmane, chrétienne et traditionnelle. Les religions constituent un maillon essentiel dans la mise en œuvre des politiques publiques. Je mettrai en place les Conseils des cultes musulmans et chrétiens. L’éducation religieuse sera prise en charge parles pouvoirs publics sous la supervision des Conseils des Cultes. Par conséquent, la mendicité des talibés sera ainsi éradiquée. Je soutiendrai fortement les communautés religieuses dans l’éducation, la formation, la construction des lieux de culte ainsi que dans les manifestations religieuses » a promis le candidat à la succession du président Macky Sall en février prochain. Le leader du Mouvement pour la Transformation Nationale a aussi assuré que le Sénégal signera des partenariats gagnant-gagnant avec tout pays dont la relation sera bénéfique au Sénégal. ‘’Nous ne mettrons pas d’œillères. L’essentiel c’est que le partenariat soit utile et profite à notre pays’’, a précisé le P¨r Mary Teuw Niane.
‘’Je m’engage…’’
Et le candidat de prendre toute une série d’engagements devant le peuple sénégalais pour le cas oùil serait élu au soir du 25 février 2024. «Je m’engage à assurer à toutes les Sénégalaises et à tous les Sénégalais une alimentation abondante, saine et pas chère grâce à une nouvelle politique agricole, pastorale et aquacole et à la promotion systématique du consommer local, à valoriser, à accroître la qualité et la production artisanale à travers la modernisation des équipements et la facilitation de la transition vers la petite industrie, à faire des ressources extractives, notamment le pétrole et le gaz, un levier du développement du secteur primaire, de l’industrialisation et de la construction de notre souveraineté économique, financière et monétaire. J’œuvrerais aussi pour la construction d’une industrie de transformation agroalimentaire, une industrie de la pétrochimie, une industrie sidérurgique, respectueuses de l’environnement, créatrices d’emplois décents, épanouissants et valorisants’’. En outre, Mary Teuw Niane s’est aussi intéressé aux ressources halieutiques, à l’agriculture, à la pêche, au tourisme .
Les patriotes de Tivaouane échappent à l'instruction
Après un retour de parquet, les responsables du parti Pastef de Tivaouane que sont Bineta Samb, professeur de français au lycée de Pambal et responsable départemental des femmes patriotes, Alioune Badara Mboup coordonnateur communal et vice-coordonnateur départemental, Moustapha Lô chargé de la communication, Habib Sy Ndiaye responsables des jeunes et Idrissa Diédhiou responsable à Mboro ont été finalement placés sous mandat de dépôt hier. Ils ont passé leur première nuit à la maison d'arrêt et de correction (Mac) de Thiès en attendant le procès en flagrant délit prévu ce mercredi. Déférés au parquet hier pour troubles à l'ordre public, appel à la rébellion et incitation à la violence, ils ont finalement échappé à l'instruction. Au total, ce sont 11 patriotes de Tivaouane qui ont été déférés hier dont 3 mineurs qui seront traduits devant la juridiction dédiée. Ils avaient été interpellés suite à une manifestation autorisée du mercredi, qui devait s’achever à 17 heures, mais ils avaient poursuivi sous le prétexte que le domicile de Sonko était assiégé par les forces de l’ordre.
Le doyen des juges a inculpé 21 manifestants
Sale temps pour les interpellés des récents évènements du 16 mars à Dakar. L’information est de Me Cheikh Koureyssi Ba, membre du pool d’avocats des manifestants. A l’en croire, le doyen des juges a procédé à l'inculpation de 21 personnes réparties en deux dossiers. Il s’agit d’Assane Sall, Serigne Moda Dramé, Ousseynou Ndiaye, Yarga Sy, Babacar Baldé, Elimane Mouhamadou Salif Thiélo et 15 autres. Quant au juge Mamadou Seck du 2e cabinet, il hérite de deux dossiers polarisant 40 personnes. Il n’a pas pu entendre les mis en cause faute de greffier. Car l’union nationale des travailleurs de la Justice (Untj) est en grève.
100 manifestants répartis entre les 3e et 7e cabinets d'instruction
Restons avec les manifestants interpellés pour souligner que plus de 100 dossiers seront répartis entre les troisièmes et septièmes cabinets d'instruction. D’après Me Ba, le procureur qui a requis le mandat de dépôt pour l'ensemble des inculpés, vise l'article 80 du code pénal. Ainsi, ces manifestants ont bénéficié d’un retour de parquet de même que Cheikh Oumar Diagne et Karim Xrum Xaax dans l'attente de la désignation d'un cabinet pour instruire leurs dossiers. Quant aux mineurs en provenance du commissariat des Parcelles Assainies, ils vont comparaître devant le tribunal pour enfants, ce vendredi.
Révolte des élèves de Pikine
L’arrestation de l’élève Bass du CEM Tidjani de Bountou Pikine, lors des manifestations du 16 mars, a plongé ses camarades dans une colère noire. En guise de soutien, ces potaches ont tout bonnement observé hier une journée morte avant de déloger leurs camarades des autres écoles. Ils se sont ensuite rendus au tribunal de Pikine-Guédiawaye pour réclamer la libération de leur camarade. Car les manifestants arrêtés dans ces deux départements y sont déférés. Leur exigence a été bien prise en compte par le parquet qui a relaxé l’élève qui est sorti tout souriant, acclamé par ses camarades.
Taxawu Senegaal tacle Macky Sall
La sortie du Président Macky Sall sur le 3e mandat a suscité beaucoup de réactions. Le porte-parole de Taxawu Senegaal demande au président de la Benno Bokk Yaakaar de faire ses valises parce que la Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat. Moussa Taye estime que lorsque la sphère d'un chef de l’Etat est infestée de transhumants et de courtisans, l'arrogance devient le principe de gouvernance. Or, précise-t-il, l'arrogance précède la ruine. Il estime que la vérité juridique est que Macky Sall est bel et bien à son second et dernier mandat. A l’en croire, la sagesse lui recommande de préparer son départ pour préserver l'unité etla cohésion nationales. «Lorsqu'on est entouré d'une ribambelle d'incompétents avec à la tête votre pot de fleur de Premier ministre, j'imagine la difficulté à trouver un héritier qui porte le flambeau. Mais qu'à cela ne tienne, faites vos valises car l'heure du départ approche», a déclaré le porte-parole du mouvement de Khalifa Sall.
Débrayage des enseignants du Cusems/A
Le Cadre Unitaire des Syndicats de l'Enseignement Moyen et Secondaire/Authentique (Cusems/A) a entamé la lutte hier pour exiger la libération des enseignants arrêtés dans le cadre de leurs activités politiques et le respect du protocole d’accord. Les enseignants ont observé hier un débrayage qui a été bien suivi dans le département de Mbour. Dans la quasi-totalité des établissements scolaires, les enseignants affiliés à ce syndicat dirigé par Dame Mbodj ont suivi le mot d'ordre. Ceci a partiellement affecté le secteur éducatif. Les professeurs d'éducation physique sont aussi entrés dans la danse en respectant le mot d'ordre. Toutefois, la journée du mardi risque d'être beaucoup plus mouvementée avec la grève décrétée par le Cusems qui a rejointle combat pour la libération des enseignants et des élèves, en observant un débrayage à partir de 9h alors que le Cusems/Asera en grève totale.
LD Debout invite Macky à renoncer au 3e mandat…
La LD Debout demande solennellement au Président Macky Sall, pour l’intérêt du pays et le sien propre, de renoncer à ce projet de troisième mandat. Dans le même sillage, ces jallarbistes invitent le leader de Benno Bokk Yakaar (Bby) d’arrêter l’instrumentalisation de la justice et des forces de défense et de sécurité, et de respecter les libertés individuelles et collectives. Le Secrétariat Exécutif National (Sen) condamne, par ailleurs, l’agression dont a été victimes le président du Pastef Ousmane Sonko à qui elle souhaite prompt rétablissement. Il rappelle au Président Macky Sall son cortège et sa foule de militants pour répondre à une convocation en janvier 2009 à la Sûreté urbaine. Et à aucun moment, indiquent les jallarbistes, il n’avait été malmené ou forcé sur un choix d’itinéraire. Le Sen demande à ses militants de participer à la lutte pour la sauvegarde de notre démocratie, de l'Etat de droit et du respect de l'exercice des libertés individuelles et collectives, en ralliant les forces vives partout au Sénégal et dans la diaspora.
Les travailleurs de la Caisse de Sécurité Sociale au front
Les travailleurs de la Caisse de Sécurité Sociale (Css) engagent le combat pour la pérennité de l’institution, la justice sociale, l’égalité des chances et la transparence. Dans un communiqué reçu à «L’As», ils réclament la nomination d’un directeur à la hauteur des exigences d’une bonne gestion de l’institution. Cependant, prévient le secrétaire général du syndicat, les travailleurs n’accepteront aucune nomination politique pour ne pas finir comme certaines structures étatiques à l’exemple de la Poste alors qu’elle ne reçoit aucune subvention de l’Etat. Au regard des compétences existantes au sein de l’institution, ils souhaitent une promotion en interne d’un directeur préoccupé par les intérêts stricts de leur institution pour sa pérennisation et celle de leur emplois. Par ailleurs, les travailleurs de Css exigent le paiement des primes de bilan de 2021 dans les plus brefs délais. Dans le même registre, ils invitent l’Etat à renouveler le Conseil d’Administration dont le mandat a expiré depuis 2016. Le syndicat national des travailleurs de la Caisse de Sécurité Sociale est prêt à la lutte, si les autorités font la sourde oreille.
Projection du film «Chasseurs d’étoile du Sénégal»
Le Président Macky Sall est attendu aujourd’hui au Grand Théâtre à partir de 10h pour assister à la première du film «Chasseurs d'Étoile» de Marame Kaïre qui relate l’odyssée d’un vaisseau spatial de la NASA nommé Lucy qui décolle de Cap Canaveral (Floride, Etats Unis) pour une mission vers un groupe d'astéroïdes situés sur l’orbite de la planète Jupiter, à plus de 400 millions de kilomètres de la Terre et censés détenir des indices importants sur les origines de notre Système Solaire. Ce documentaire inédit de 56 minutes est une coproduction des studios mondialement reconnus de la société TERRA MATER (Vienne, Autriche) et de la plus grande chaîne de télévision scientifique au monde, NOVA-PBS (USA). Quelques heures avant, au Sénégal, d’après un communiqué reçu «L’As», une équipe de scientifiques entreprend de capturer des observations extraordinairement précises, essentielles au succès de la mission Lucy - des données cruciales, nécessaires pour aider la NASA à diriger Lucy vers ses cibles d'astéroïdes à travers des millions de kilomètres dans l’espace.
Renouvellement du parc automobile
Saint-Louis a accueilli hier la caravane du Fonds de Développement des Transports Terrestres (Fdtt) dirigé par Babacar Gaye. L’étape de la capitale du nord a permis à l’administrateur du Fdtt de rencontrer les acteurs afin d'échanger avec eux sur le programme de renouvellement du parc des véhicules de transport public. Présidant la cérémonie, le Gouverneur adjoint chargé du Développement, Modou Mamoune Diop, a salué la pertinence de cette démarche inclusive et les mesures prises pour le renouvellement du parc automobile sénégalais. Quant à Babacar Gaye, administrateur du Fdtt, il a rappelé que l’Etat a fourni d’innombrables efforts, malgré tout le parc automobile est très vétuste. A l’en croire, 60.000 véhicules vont bientôt être enlevés de la circulation. Ils constituent le segment des véhicules qui ont plus de vingt ans pour le transport de personnes et ceux qui ont plus de vingt-cinq ans pour les véhicules de transport de marchandises. Au nom des transporteurs, le syndicaliste Gora Khouma, précise que le Fdtt vise le renouvellement du parc automobile qui est une demande pressante des acteurs routiers.
Ndioum : 7e édition de la Ziarra annuelle
La 7e édition de la Ziarra annuelle de Hadja Khady Elimane Hane, dite Mayo a vécu ce weekend dans la commune de Ndioum. Un séance de récital du Coran et de Zikr s'est tenue toute la journée du samedi à Ndioum Walo dans la demeure de ses ancêtres, en présence des Imams Bocar Diaga de Ndioum, Mamadou Abdoulaye Sy de Guédé chantier, Amath Aw de Guédé village, et de la population. Les religieux ont magnifié la foi de l’initiatrice qui, de tout temps, œuvre dans le social en soutenant les lieux de cultes et les foyers religieux. Ils ont formulé des prières pour le repos des âmes de ses regrettés parents, pour la cohésion de sa famille et la stabilité du Sénégal. Auparavant, il y a eu la veillée religieuse ( Gamou) animée par Abou Samba Taara à Nianga Ndioum et dédiée au Prophète Mohamed (PSL). Au nom de la famille, El Hadji Tidiane Amadou Hane s’est réjoui de la bonne organisation de l'événement religieux. Il a rappelé à la nouvelle génération la place de femme dans le foyer et dans l’islam, à l'image de Sokhna Khadija.
Législatives à Bissau : Braima Camará rencontre ses militants
Tête de liste de la coalition Madem-G15 aux élections législatives du 4 juin prochain, Braima Camará a entamé sa précampagne par le Sénégal. Ce compagnon du Président Umaro Sissoco Embaló a rencontré les militants de Madem-G15 au Grand Théâtre de Dakar. Braima Camará a tenu à remercier le Président Macky Sall et les autorités pour lui avoir facilité l’organisation de cette grande rencontre à ses sympathisants. Devant les nombreux militants, la tête de liste de Madem-G15 a lancé le slogan : «Hora Chiga» qui signifie que l’heure du changement a sonné. A l’en croire, les élections législatives constituent une opportunité pour le militants afin de consolider les acquis et d’opérer le changement de gouvernance dans tous les secteurs, particulièrement l’éducation, agriculture etc.. Braima Camará est confiant que MademG15 va gagner les législatives avec une majorité absolue.
André Chassaigne et Jean-Paul LECOQ
MULTIPLE PHOTOS
DES DÉPUTÉS FRANÇAIS S’INQUIÈTENT D’ACTES POSÉS PAR MACKY SALL
EXCLUSIF SENEPLUS - Le spectre d'un troisième mandat apparait comme une mise à mal de la démocratie sénégalaise avec risques de tensions durables menaçant la stabilité de la région
SenePlus publie ci-dessous, l'intégralité de la lettre datée du 17 mars 2023 de deux députés français adressée à Catherine Colnna, le ministre de l'Europe et des Affaires étrangè!res sur la situation de grave crise qui prévaut au Sénégal.
Madame la Ministre,
Comme vous le savez, la situation politique au Sénégal est de plus en plus dangereuse à mesure que s'approche son élection présidentielle.
Premièrement, la menace d'un troisième mandat du Président Macky Sall apparait selon de nombreux acteurs au Sénégal et ailleurs comme une mise à mal de la démocratie sénégalaise et créerait des tensions durables au sein de la société menaçant la stabilité de la démocratie sénégalaise, et plus largement la stabilité de la région.
Deuxièmement, les tentatives d'intimidation, les menaces et les actions judiciaires contre les opposants politiques du Président Macky Sall, dont Ousmane Sonko qui est issu de la coalition « Yewwi Askan Wi», contribuent à créer des tensions qui pourraient, au moindre accident, dégénérer de manière violente Aujourd'hui, de très nombreux Sénégalais se soulèvent face à ce qu'ils considèrent comme un harcèlement judiciaire visant à faire tomber l'opposant politique le mieux placé pour l'emporter aux prochaines élections présidentielles.
Troisièmement, selon plusieurs médias sénégalais, le Président Macky Sall aurait donné 12 millions d'euros à la députée Marine Le Pen lors de son entrevue privée avec lui le 18 janvier dernier.
Fort de ces trois éléments complémentaires, il nous semble que la France a tout intérêt à s'inquiéter de la présente situation.
Premièrement, Paris doit impérativement vérifier que le Président Macky Sall ne s'ingère pas dans la politique française en finançant un parti politique français.
Deuxièmement, la France doit intégrer dans le dialogue qu'elle a avec le Président sénégalais et les autorités de ce pays, son souhait de voir le Sénégal remplir ses obligations du point de vue du droit international au titre, notamment de son adhésion aux Nations-Unies, mais également du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié par le Sénégal en 1978 et de tous les engagements internationaux et nationaux afférents.
Enfin, dans un contexte où les actions de la France sont scrutées de très près en Afrique francophone, dans ce qui a été autrefois appelé le "pré-carré" français, et qui laisse encore très largement des plaies à vif dans cette sous-région du continent africain, il apparait fondamental que la France soit attentive au respect de l'opposition et œuvre, dans un cadre multilatéral incluant les instances africaines à garantir des élections crédibles, c'est-à-dire sans la présence de l'actuel président Macky Sall.
Que nous le voulions ou non, force est de constater que dans cette zone d'influence, beaucoup voient la main de la France dans le soutien aux dirigeants politiques en place. Pour le dire autrement: la France est souvent vue comme préférant la stabilité politique à l'alternance démocratique, quitte à soutenir des autocrates pendant des décennies, comme c'est le cas par exemple au Cameroun ou à Djibouti.
Pour beaucoup d'opposants sénégalais, si Macky Sall se représente de manière illégale, c'est qu'il aura eu l'accord de Paris. Car selon que le pouvoir en place est proche ou non de Paris, beaucoup d'observateurs attentifs constatent que les règles semblent s'appliquer différemment.
C'est ainsi que le troisième mandat inconstitutionnel du président ivoirien Alassane Ouattara n'a pas été aussi sévèrement critiqué par Paris que le troisième
mandat du président guinéen Alpha Condé, qui a pris fin avec un coup d'État en septembre 2021 organisé par un ancien légionnaire français, ce qui, pour certains, pose question.
L'autre exemple qui trouble nombre d'observateurs du « deux poids deux mesures » de la diplomatie française en Afrique francophone porte sur la présence du chef d'État français à Ndjamena quelques jours après le décès du Président du Tchad Idriss Déby en avril 2021 afin de rencontrer le putschiste Mahamat Idriss Déby et de lui donner une légitimité de chef d'État alors qu'il a occupé la place de son père dans l'illégalité constitutionnelle la plus totale.
Madame la Ministre, les complexes relations qu'entretient la France avec les États francophones d'Afrique doivent évoluer. La France se grandirait donc à venir en soutien à toutes les initiatives utiles au bon déroulement du scrutin présidentiel à venir au Sénégal, démontrant ainsi un tournant dans cette politique trouble de la France en Afrique.
Sachant compter sur votre vision rénovée des relations entre la France et l'Afrique, et sur la capacité de la France à comprendre l'évolution de la dynamique politique africaine francophone, et espérant que la France saura prendre une part légitime et positive dans la résolution actuelle du conflit sénégalais, nous vous prions d'agréer, Madame la Ministre, l'expression de ma haute considération.
André Chassaigne
Député du Puy-de Dôme
Président du groupe de la Gauche Démocrate et républicaine
Jean-Paul LECOQ
Député de Seine-Maritime
Vice-président de la
Commission des Affaires étrangères
IL FAUT L’ÉVACUER !
Premièrement, c’était « ni oui ni non ». Deuxièmement, c’était « ce n’est pas une question juridique ». Troisièmement, « c’était une opinion qui peut évoluer selon les circonstances ».
Premièrement, c’était « ni oui ni non ». Deuxièmement, c’était « ce n’est pas une question juridique ». Troisièmement, « c’était une opinion qui peut évoluer selon les circonstances ».
C’est très… téléphoné comme disent les footballeurs. Pour le moment, pas de wax waxeet, après les wax waxaat. Mais là, ce n’est pas loin d’un wax feegne.
Les anti 3e mandat ne semblent pas prêts à lui faciliter la vie. Mais en attendant, Macky doit d’abord « régler le sort » de Sonko. Pas comme dans d’autres pays. Dos au mur, il fonce droit dans le mur. Il faut évacuer cette question. Qui n’a pas besoin de certificat médical.
SONKO DÉNONCE UNE BRUTALITÉ VISANT À LUI NUIRE PHYSIQUEMENT
‘’Ma voiture a été cassée, j’ai été brutalisé. Le pire, c’est que les agents de la police m’ont aspergé d’un liquide extrêmement toxique, qui produit des effets sur la respiration, les yeux, la peau et l’appareil digestif’’
L’opposant Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor (sud), a dénoncé lundi soir une ‘’brutalité’’ exercée sur lui dans le but de lui ‘’nuire physiquement’’.
‘’Rien ne justifie cette brutalité, si ce n’est la volonté de me nuire physiquement’’, a soutenu M. Sonko dans une déclaration faite sur son lit d’hôpital.
‘’Je vous assure que je vais beaucoup mieux. Je le dois au personnel médical’’, a dit Ousmane Sonko, quatre jours après les incidents survenus lors d’une audience de son procès en diffamation contre le ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang.
‘’On a cassé ma voiture […] pour m’en extirper et m’emmener de force au tribunal, dans une procédure pour laquelle ma présence n’est pas obligatoire’’, a dit le maire de Ziguinchor, dénonçant une ‘’violation fragrante de [ses] droits’’.
‘’Ma voiture a été cassée, j’ai été brutalisé. Le pire, c’est que les agents de la police, ceux de la BIP (brigade d’intervention polyvalente) notamment, m’ont aspergé d’un liquide extrêmement toxique, qui produit des effets sur la respiration, les yeux, la peau et l’appareil digestif’’, a ajouté l’opposant.
Il affirme ne pas connaître ‘’exactement’’ la nature du liquide qu’il accuse la police de l’avoir aspergé. ‘’Mes habits ont été envoyés hors du pays pour les besoins d’une analyse. On nous a malheureusement dit que les analyses ne peuvent pas se faire au Sénégal, par nos laboratoires. Nous attendons […] les résultats.’’
L’APS a vainement tenté de recueillir la version du bureau des relations publiques de la Police nationale, après l’accusation faite par l’opposant sur la brigade d’intervention polyvalente.
‘’On m’a empêché d’accéder à une ambulance qui devait venir me prendre chez moi et me conduire à la clinique, ce qui est extrêmement grave’’, s’est plaint le leader de Pastef-Les Patriotes.
Il déclare mener ‘’un combat pour l’avenir du pays, la survie de notre pays et la sauvegarde de notre démocratie’’.
‘’Entraver la marche normale de la justice’’
Ousmane Sonko, candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024, a également déploré la mort d’un jeune homme dans des affrontements entre ses militants et les forces de l’ordre, lundi, à Bignona (sud).
Après plusieurs incidents d’audience et des scènes de violence dans plusieurs quartiers de Dakar, le procès en diffamation entre Ousmane Sonko et le ministre du Tourisme et des Loisirs a été renvoyé au jeudi 30 mars.
Le tribunal a pris cette décision à la demande des avocats de la défense. Ces derniers affirment que Ciré Clédor Ly, un des leurs, et Ousmane Sonko, ont inhalé du gaz lacrymogène et ne pouvaient donc pas prendre part à l’audience.
Me Ly est allé se faire soigner en France à la suite des incidents, selon plusieurs médias.
Mame Mbaye Niang, un militant de l’APR, le parti politique de Macky Sall, accuse le maire de Ziguinchor d’avoir dit qu’il a été épinglé par un rapport de l’Inspection générale d’Etat pour sa gestion d'un fonds de 29 milliards de francs CFA du Programme des domaines agricoles communautaires.
Benno Bokk Yaakaar (BBY), la coalition de la majorité présidentielle, a dénoncé la ‘’tentative’’ menée par Ousmane Sonko pour ‘’entraver la marche normale de la justice’’, dans le cadre de son procès contre M. Niang.
‘’Une chose est sûre : ceux qui s’imaginent pouvoir intimider le pouvoir et bloquer la justice se bercent d’illusions. Chacun devra assumer ses responsabilités’’, a soutenu Macky Sall en parlant des incidents d'audience et des affrontements entre les forces de l'ordre et des partisans de M. Sonko.
‘’Dans un Etat de droit, un leader politique ne peut pas chercher à se soustraire à la loi en instrumentalisant la rue. Ce qui se passe n’est acceptable dans aucune démocratie’’, a dit le président de la République dans une interview donnée à l'hebdomadaire français L'Express.
Par Mamadou Ndiaye
GEL DE LA CROISSANCE
Le froid s’éloigne. La chaleur s’installe. Au-delà des facéties du climat, le changement de saison déroute les Sénégalais. Ils ont certes l’œil rivé sur l’échéance fatidique de février 2024 mais le quotidien les tenaille.
Le froid s’éloigne. La chaleur s’installe. Au-delà des facéties du climat, le changement de saison déroute les Sénégalais. Ils ont certes l’œil rivé sur l’échéance fatidique de février 2024 mais le quotidien les tenaille. Comment tenir dès lors face aux enjeux et aux impératifs ?
Par la passion et par l’indifférence, ils se la jouent débonnaires. Pépères presque. Que cacherait alors cette tranquillité apparente ? Sans se prétendre autres, ils donnent d’eux-mêmes une image peu naturelle, feinte, navigant entre honte, peur et anxiété voire entre dangers occasionnels et soucis permanents.
Devant ce cumul de difficultés, nos compatriotes apparaissent ainsi nonchalants, dépourvus d’emprise nette sur un destin dont ils se croient dépossédés. S’ils refusent d’être en première ligne, la réalité, aussi dure soit-elle, s’imposera à eux contre leur propre gré.
Une introversion inhabituelle gagne de larges secteurs autrefois très actifs mais qui peinent aujourd’hui à se mouvoir et à se relancer. Or la menace guette. Pire, elle se précise.
Dans ce moche environnement, la voix de MBagnick Diop déchire un silence entretenu. L’habile président du Mouvement des Entreprises du Sénégal (MEDS) soulève le lièvre en clamant avec ostentation que « l’économie doit reprendre sa prééminence sur la politique » devant un parterre de chefs d’entreprises, de banquiers et d’assureurs, de dirigeants politiques et de leaders conviés à l’Assemblée générale de l’organisme patronal.
Une seule voix suffit-elle pour secouer le cocotier ? Pas si sûr. En revanche, elle peut être audible puisque par sa farouche apparence et son impressionnant carnet d’adresses, MBagnick Diop peut accéder aux hautes sphères de décision et infléchir des positions. Nul doute que nous nous acheminons vers une échéance importante.
Mais pour cruciale qu’elle soit, cette circonstance ne doit en aucune façon occulter la réalité économique de notre pays, soubassement de sa prospérité intrinsèque. Les indicateurs sont, à cet égard, très explicites. Selon de récentes prévisions, les investissements directs étrangers (IDE) ont augmenté de 22 % pour atteint de 2,5 milliards de dollars.
Dans le même temps, le Sénégal enregistre 27 % de hausse des projets d’investissements nouveaux. Seulement voilà : près de 60 % de ces IDE s’orientent vers les mines et les hydrocarbures. Cette tendance s’observe d’ailleurs à l’échelle de l’Afrique, toujours cantonnée au rôle (peu enviable) de pourvoyeur de matières premières et de produits de base.
Le même réflexe prévaut : prendre le produit brut, le transporter sous d’autres cieux pour le transformer et ramener une infime partie comme produit fini vendu si cher que peu y ont accès faute de pouvoir d’achat conséquent. Ces investissements ciblés contrastent avec le marasme qui sévit dans les entreprises productrices de biens de consommations. Les investissements se contractent.
Certains n’hésitent pas à parler de gel en raison des incertitudes liées au climat politique. Or tout gel ou contraction de financement entraînent un rétrécissement de portefeuille d’activités et de diminution drastique de productivité. Conséquence immédiate : une réduction proportionnée des effectifs, un lancinant chômage en vue avec des pertes de revenus et un accroissement des tensions.
La Banque centrale ne cesse d’inciter les banques primaires à la prudence. Le maître-mot : report des crédits à « meilleure opportunité ». En clair, les banques ne prêtent plus. Non plus elles ne financent à moyen terme. Comprenez : sur un an, délai qui coïncide étrangement avec la tenue de l’élection présidentielle de février 2024.
Pour autant, le continent représente une force, tant par sa centralité géostratégique que par la vitalité de sa démographie quand partout ailleurs, le vieillissement sonne comme un obstacle avec comme effet inhibiteur, une perte de position, la hantise du recul et de la dépendance dans un futur circonscrit.
Le personnel dirigeant du continent comprend-il mieux les enjeux (de maintenant et de demain) pour mener les batailles qui vaillent ? Bientôt le dividende démographique sera une réelle force motrice, un vecteur de progrès tangible pour soutenir la croissance et obtenir de substantiels gains de productivité pour les pays adeptes de la gestion d’anticipation. L’issue n’est pas encore certaine.
En revanche, pris isolément, les pays africains ne représentent pas une force face aux mastodontes américains, chinois, européens et même indiens. Ces puissances voient le continent africain comme une proie. Elles affinent leur stratégie de conquête et, tirant les leçons du passé colonial, s’arrangent pour séduire les jeunes « prêts à sauter le pas » pour échapper à un présent accablant. Ils constituent une chance et une force inouies.
Toutefois l’absence d’horizon dégagé pousse nombre d’entre eux à entreprendre des initiatives désespérées : aller à l’aventure, prendre les armes et s’incorporer dans les milices qui opèrent en bandes rivales dans des portions de territoires transformées en « no man’s land ». Pour peu, l’on croirait que violence et combats de rue riment avec jeunesse. Loin de là.
Cependant, il est notoirement connu que ces embrigadements traduisent un désenchantement de la jeunesse et surtout une inquiétante absence de perspectives claires alors que des pouvoirs s’organisent en clans pour un accaparement exclusif des ressources du pays.
Rien n’explique l’instabilité permanente si ce ne sont ces contestables modes de gouvernance sans concertations préalables. L’impunité s’érige-t-elle désormais en règle ? Il faut le craindre. Car partout où l’autorité faiblit, la société se fissure et l’autorité se délite. Qui a intérêt à vivre dans une société déconstruite ? Pas grand monde ne le veut.
En toute circonstance, une autorité doit prévaloir comme point de fixation des légitimes aspirations. Il sera trop tard pour s’en apercevoir quand chaque force lilliputienne ne voit midi qu’à… sa porte ! Cette autorité, fut-elle résiduelle, a aussi pour mission (et fonction) de protéger les personnes et les biens. Que deviennent les victimes des émeutes ? Qui évalue le préjudice ? Qui le répare ? Quel sort pour les émeutiers ?
Le monde est en mouvement perpétuel. Le comprendre et l’admettre, c’est déjà un acquis. Nos économies sont à genoux. Elles ne survivent que par les perfusions distillées par des institutions agissant « aux doigts et à l’œil » de puissances invisibles, mais oh combien visibles !
SOUVERAINETE ALIMENTAIRE, L'ENVELOPPE ATTENDUE DANS LA VALLEE
Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de souveraineté alimentaire, le Directeur général de la Saed a annoncé qu’une enveloppe de plus de 1000 milliards de FCfa est attendue dans la vallée du fleuve Sénégal.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de souveraineté alimentaire, le Directeur général de la Saed a annoncé qu’une enveloppe de plus de 1000 milliards de FCfa est attendue dans la vallée du fleuve Sénégal.
SAINT-LOUIS – Le Directeur général de la Saed, Aboubacry Sow, a indiqué, vendredi dernier, que la souveraineté alimentaire va se fonder sur une stratégie élaborée par le Ministère de l’Agriculture, de l’Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire, en rapport avec les autres secteurs du primaire, notamment la pêche et l’élevage. C’est un programme portant sur 5000 milliards de FCfa, et «dans cette enveloppe, plus de 1000 milliards de FCfa concernent la vallée du fleuve Sénégal», a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse dans la capitale du Nord. Via ce programme, a-t-il poursuivi, c’est l’élargissement de la base productive qui est envisagée, «notamment l’augmentation massive des aménagements hydroagricoles de la vallée, avec un accompagnement en termes de mécanisation agricole, de production de semences de très bonne qualité, de réfection et de réhabilitation de l’existant, pour mieux valoriser les superficies agricoles».
Il a déploré le «faible rythme d’aménagement des terres cultivables au Sénégal et dans la vallée», car elles ne dépassent pas 5000 ha par an. Par conséquent, Aboubacry Sow estime qu’il faut «multiplier la cadence par deux en vue de réaliser entre 10 000 et 15 000 ha d’aménagements hydroagricoles par an, compte tenu de l’engagement à atteindre cette souveraineté alimentaire dans un horizon de 3 à 4 ans».
Parlant de la mise en place de l’engrais dans la vallée, en cette période de campagne agricole, Aboubacry Sow a indiqué que le Dap est disponible dans la vallée, mais que «la mise en place de l’urée est très faible». Il a rappelé que des dispositions sont prises «pour remplacer les fournisseurs défaillants et mettre en place l’urée dans les plus brefs délais». Pour le matériel agricole, le Dg de la Saed a fait savoir que la circulaire du Ministère de l’Agriculture, qui répartit le premier lot de matériels agricoles entre les différentes régions, est disponible au niveau de toutes les gouvernances, et «dans la vallée, les sites qui doivent recevoir ce matériel sont connus».
Interrogé sur la diversification des filières, il a révélé que «sur 100 000 ha emblavés par an, les 90 000 ha concernent le riz, l’oignon vient en deuxième position et la tomate en troisième position». Selon le Dg de la Saed, les autres cultures émergentes telles que la pomme de terre, la patate douce, le manioc… «sont des cultures à très haute valeur ajoutée, qui se portent bien et qui apportent beaucoup plus de revenus aux paysans», sans compter, d’après lui, que «des résultats satisfaisants ont été enregistrés sur les tests de culture du blé dans la vallée».
Selon le Patron de la Saed, cette année, la bactériose qui attaque très souvent les cultures de tomate a fait moins de dégâts par rapport à l’année dernière, au moment où l’oignon est en train d’être récoltée et commercialisée dans de bonnes conditions dans la vallée.
LA REPONSE POUR L’ELIMINATION DU VIH SE FERA AVEC LES FEMMES
En ce mois de mars, nous avons donné la parole à la Secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls), Dr Safiatou Thiam, qui fait le point sur la situation du Vih, chez les femmes. ENTRETIEN
En ce mois de mars, nous avons donné la parole à la Secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls), Dr Safiatou Thiam, qui fait le point sur la situation du Vih, chez les femmes. Dans cet entretien, elle reconnait que les femmes sont plus vulnérables à cette maladie avec un taux de prévalence de 0,4%. Cependant, Mme Thiam est convaincue que l’élimination du Vih au Sénégal et dans le monde passera par les femmes puisqu’étant plus engagées dans la lutte.
Est-ce que vous pouvez nous faire la situation du Vih au Sénégal en particulier chez les femmes ?
De manière générale, le taux de prévalence du Sida est faible au Sénégal. Je peux même dire que le Sida est en déclin dans notre pays. Si nous regardons en termes de prévalence, le taux est faible. Elle est de 0,3 % dans la population générale. Chez les femmes, cette prévalence est de 0,4 %. Ce taux est lié à plusieurs facteurs : les femmes sont naturellement plus vulnérables au Vih. Cette vulnérabilité s’explique par la nature anatomique des femmes mais aussi le Vih, comme les autres infections sexuellement transmissibles (Ist), sont fortement liés aux comportements dus aux problèmes économiques et sociaux. Les femmes ont moins de pouvoir économique. Elles sont aussi moins éduquées. Le manque d’éducation expose à des risques des maladies de manière générale et du Sida et des Ist en particulier. Tous ces facteurs font que les femmes sont plus exposées au Vih/Sida. A cela s’ajoute le manque d’autorité parce qu’une femme va négocier difficilement le préservatif avec son partenaire. Ce sont ces facteurs qui exposent la femme et expliquent en partie que les femmes soient plus vulnérables aux Ist et au Vih.
Des femmes vivant avec le Vih-Sida sont en général sous Arv, mais est-ce qu’elles ont accès à d’autres soins liés à cette maladie ?
Ce qui est positif, chez les femmes, c’est qu’elles utilisent plus les services de santé que les hommes. Cela s’est confirmé dans la prise en charge ou la prévention du Vih parce que nous dépistons plus de femmes. Peut-être, c’est à cause de cela qu’il y a plus de femmes vivant avec le Vih que d’hommes. En plus, nous faisons beaucoup de dépistages à travers les consultations prénatales. Les femmes fréquentent plus des structures de santé que les hommes. Dans nos cohortes de patients, nous avons plus de femmes. Mais aussi bien pour les hommes que les enfants, les médicaments sont gratuits au Sénégal. Toutes les personnes dépistées positives au Vih, au Sénégal, sont mises automatiquement aux Arv. Je veux poser mon doigt sur ce qui est positif chez les femmes. Elles vont plus dans les structures de santé pour se soigner que les hommes.
Après cette description, vous pensez que la réponse à l’élimination du Vih, pourrait venir des femmes ?
Le Vih/Sida s’est féminisé au Sénégal. Cependant, nous avons remarqué que les femmes sont plus engagées dans la lutte contre cette maladie. Elles sont dans la mobilisation communautaire et le leadership. Dans la lutte contre le Sida, les femmes jouent un rôle clé. Je pense que la solution, pour mettre fin à cette pandémie viendra des femmes. D’ailleurs, l’élimination de la transmission de la mère à l’enfant ne peut se faire qu’avec les femmes. Ce sont elles qui viennent en consultation prénatale et qui acceptent de se faire dépister et se soigner pour sauver ou protéger leurs enfants. Les femmes sont au cœur des trois stratégies de lutte contre le Sida. Elles sont facilement mobilisables. Elles sont engagées pour les questions sociales et surtout de santé. Donc, la réponse pour l’élimination du Vih se fera avec les femmes.
Est-ce qu’avec cet engagement, il y a encore des femmes vivant avec le Vih/Sida qui se cachent à cause de la stigmatisation ?
En faites les Sénégalais se cachent. Nous n’avons pas 10 Sénégalais aujourd’hui qui osent se mettre devant les caméras d’une télévision pour dire qu’ils ont le Vih sur plus de 30 000 personnes vivant avec cette maladie. Les femmes comme les hommes se cachent. Ils vont continuer à se cacher parce que la prévalence est faible. Au Sénégal, on ne voit pas beaucoup de personnes vivant avec le Vih/Sida. Ce qui fait que certaines personnes ont toujours cette idée de vous dire ‘’montrez-moi quelqu’un qui vit avec le Vih/Sida’’. En plus, les Pvvih vivent une stigmatisation et une discrimination dans les familles qui font qu’ils préfèrent se taire. Malheureusement, cela pose un problème parce que les femmes vivant avec le Vih n’osent pas révéler à leurs partenaires qu’elles vivent avec le Sida car elles ont peur d’être stigmatisée ou rejetées. Une femme nous raconte qu’après avoir a été testée positif au Vih, elle a informé sa mère. Depuis ce jour-là, cette dernière ne lui adresse pas la parole. Elle ne mange plus ensemble autour d’un même bol avec les autres membres de la famille. Elle avait tellement mal qu’elle est allée au niveau de l’association des femmes vivant avec le Vih où elle a exposé son problème. Les femmes ont trouvé une solution en fabriquant un bulletin négatif et en retournant voir la mère pour lui dire que le laboratoire s’était trompé et que sa fille n’a pas le Vih. C’est ainsi qu’elle a pu intégrer de nouveau la famille. Elle se soigne normalement. Avec le traitement, elle l’accepte en pensant qu’elle n’a pas le Sida. Au Sénégal, la stigmatisation est un frein à la lutte contre le Sida. Si nous avons plus de femmes vivant avec le Vih qui osent se montrer à la télévision en faisant savoir à l’opinion qu’elles vivent positivement avec le Sida, cela nous aidera à avancer dans ce noble combat.
Est-ce que le Conseil national de lutte contre le Sida aide les femmes vivant avec le Vih avoir ce courage de dire aux Sénégalais qu’elles ont le Sida ?
Nous encadrons ces femmes en leur expliquant qu’elles peuvent vivre avec le Vih/ pendant de nombreuses années. En plus, quand elles prennent des traitements correctement, elles ne transmettent plus la maladie. Nous avons fait une campagne ‘’U égale U’’ (Ndlr : Indétectable égal intransmissible) dans ce sens. Mais nous ne pouvons pas forcer une personne à aller devant les caméras d’une télévision pour dire qu’elle a le Vih. Par contre, mon plaidoyer est que tant que l’on continue à cacher le Vih, nous n’allons pas éliminer cette maladie. Il faut que les personnes atteintes de Sida osent dire, comme les insuffisants rénaux, les diabétiques, les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires, entre autres, qu’elles vivent avec le Sida. Il faut que nous arrivons à cela. Les personnes vivant avec le Vih le savent mais la stigmatisation fait qu’au Sénégal, les gens sont obligés de se cacher avec la maladie.
Est-ce que les Pvvih ont compris ce message qui qualifie le Sida de maladie chronique et qu’en suivant le traitement, elles peuvent, pendant plus de 20 ans, vivre avec cette maladie ?
Toutes les personnes vivant avec le Vih/Sida qui sont dans nos programmes le savent. Au début, le Sida faisait peur parce qu’il n’y avait pas de traitement. Par conséquent, il y avait eu beaucoup de morts. La communication au début était de dire aux populations faites attention parce que le Sida est une maladie grave. C’était la vérité à l’époque. Mais aujourd’hui, nous avons des traitements. Mieux, cette maladie ne tue plus. Malheureusement, les gens ont toujours peur du Sida. Mais les patients savent qu’ils peuvent longtemps vivre avec cette maladie. Nous avons, aujourd’hui, des personnes âgées qui vivent avec les Vih parce qu’elles ont été contaminées depuis plus de 20 ans. Les premiers traitements au Sénégal ont commencé en 1998. Certains de nos patients sont sous traitement depuis 2000. Mais nous avons perdu des malades qui sont morts d’autre chose. Une Pvvih peut mourir du paludisme, de la tuberculose, de la Covid-19, de l’accident de la circulation entre autres. Mais en prenant le traitement correctement, une Pvvih, peut, comme toute autre personne, avoir des projets de vie puisque n’étant plus condamné à la mort. Toujours est-il que nous devons continuer à travailler pour rendre le Vih/Sida plus visible et lui donner un visage humain.
Qu’est-ce qu’est devenu le préservatif féminin ?
Le préservatif féminin est toujours là. Il a moins de succès que le préservatif masculin. Mais il reste important parce qu’étant un moyen de prévention contre les Infections sexuellement transmissibles (Ist) et le Vih. Les femmes travailleuses de sexes l’utilisent souvent. Dans des contrées où il y a des situations des violences des femmes mettent ces préservatifs. Nous étions au courant qu’il y a des femmes, même pour aller chercher du bois dans brousse et de l’eau, mettent des préservatifs féminins au cas où elles seront abusées. Le préservatif féminin ne peut pas remplacer celui masculin. Il est là seulement pour compléter le dispositif de moyens de prévention et donner aux femmes un moyen de protection.
Vous n’avez pas une histoire de femmes qui ont été divorcées après avoir contractées le Vih ?
Il y a pleines d’histoires. Si vous rencontrez les femmes vivant avec le Vih, elles vous racontent leur vécu. En tant que médecins, nous sommes témoins de quelques histoires. Par exemple, il y avait un homme que nous avons diagnostiqué positif au Vih, non seulement, il n’a pas informé son épouse mais il a continué à épouser d’autres femmes. Il y a aussi des femmes séropositives qui n’ont pas dévoilé leur statut à leurs maris par peur de divorcer. Cependant, nous avons des cas exceptionnels où une femme a informé son mari de son statut. Elle a fait des démarches avec son mari. Ce dernier était venu me rencontrer pour me demander des informations. J’ai répondu à ses questions en lui faisant savoir que sa femme est sous-traitement et ne pourra pas le contaminer. J’ai appris que tous les trois mois, la femme accompagne son mari pour aller faire le dépistage. Le mari est jusque-là négatif et ils vivent heureux.
Qu’est-ce qui explique, aujourd’hui, la présence massive des femmes dans les programmes et institutions de lutte contre le Sida ?
Nous avons effectivement remarqué une forte présence des femmes dans les instances de lutte contre le Sida et des maladies infectieuses de manière générale. Le Sida est une maladie sociale qui touche les couches vulnérables. C’est une maladie difficile à gérer et qui touche toutes les parties de la médecine. Le Sida en plus d’être une maladie difficile à gérer, ne rapporte pas de l’argent par exemple à un médecin privé. Partout dans le monde, nous avons remarqué que les femmes, sur le plan technique, aiment bien s’investir dans la lutte contre le Sida. Au Sénégal, le leadership des femmes dans la lutte contre le Sida n’est plus à démontrer. Il y a de nombreuses institutions comme le Cnls, qui sont dirigées par des femmes. Les femmes sont engagées dans les questions sociales qui touchent les personnes vulnérables. Ce qui me fait dire que la réponse du Vih/Sida passera par l’engagement des femmes. Elles auront un grand rôle à jouer dans l’élimination du Vih.