MACKY SALL ANNONCE LA CRÉATION DE L'AGENCE SÉNÉGALAISE D'ÉTUDES SPATIALES
Le président de la République a fait part, mardi, de sa décision de créer l'Agence sénégalaise d'études spatiales (ASES), qui sera, selon lui, "un véritable levier pour davantage de découvertes de l'univers"
“J'ai décidé de créer l'Agence sénégalaise d'études spatiales sur laquelle j'ai échangé depuis plus d'un an avec Maram Kaïré au cours de nos rencontres”, a déclaré le chef de l'Etat, à la fin de la projection en avant-première du film documentaire “Star chasers of Sénégal” (Chasseurs d'étoiles au Sénégal) au Grand théâtre national
Ce film, réalisé par Ruth Berry et coproduit par la télévision scientifique américaine “Nova-PBS” et la société “Terra Mater” de Vienne, en Autriche, retrace la contribution du Sénégal dans les missions scientifiques de la NASA, en racontant l'histoire de l'astronomie africaine à travers l'astronome sénégalais Maram Kaïré.
Macky Sall dit avoir nommé Maram Kaïré pour diriger l'Agence sénégalaise d'études spatiales, ajoutant que les textes de cette future structure sont déjà finalisés.
Le chef de l'Etat a promis qu'il mettra ‘’les moyens qu'il faut pour le démarrage de cette agence''. Il dit souhaiter faire de cette agence ‘’un véritable levier pour davantage de découvertes de l'univers'' grâce à la coopération et aux ‘’amis'' français, américains et européens.
Pour le président Sall, l'Afrique doit être ‘’présente dans cette aventure de la compréhension de notre univers et du système solaire''.
‘’Chaque jour, grâce aux études spatiales, nous découvrons de nouvelles réalités et connaissances pour la compréhension de notre place dans cet univers'', a déclaré Macky Sall.
L’astronome Maram Kaïré a exprimé toute sa gratitude au chef de l’Etat pour le choix porté sur lui pour diriger l’ASES, dont la création vient ‘’couronner des années d’efforts'' et concrétiser ‘’un rêve’’.
‘’Nous avons commencé à faire la promotion de l’astronomie et de la science spatiale depuis maintenant dix-sept ans dans l’espoir que demain cela puisse montrer à quel point la science spatiale peut aider au développement du Sénégal et cela passe par un travail de coordination au niveau national et ne peut se faire que grâce à une agence dédiée à cette activité’’, a expliqué le directeur de l’ASES.
Il précise que l’agence aura entre autres missions de coordonner toutes les activités et la stratégie de la politique spatiale du Sénégal.
AUCUNE CONCESSION NE SERA FAITE À OUSMANE SONKO
Les ‘’appels à la violence d’un opposant […] et son refus’’ de comparaître en justice ‘’ne sauraient rester impunis’’, a déclaré, mardi, à Dakar, El Hadj Amadou Sall, porte-parole de Benno Bokk Yaakaar (BBY)
Les ‘’appels à la violence d’un opposant […] et son refus’’ de comparaître en justice ‘’ne sauraient rester impunis’’, a déclaré, mardi, à Dakar, El Hadj Amadou Sall, porte-parole de Benno Bokk Yaakaar (BBY), la coalition de la majorité présidentielle sénégalaise.
‘’La coalition Benno Bokk Yaakaar assumera sa responsabilité politique d’être aux côtés des populations pour faire face à toute tentative d’agression’’, a ajouté M. Sall lors d’une conférence de presse des leaders de BBY.
‘’Aucune concession ne sera faite à M. Sonko et à tous’’ ceux qui tenteraient de compromettre ‘’l’ordre public, la sécurité des personnes et des biens, et l’exercice des droits et libertés des citoyens’’, a soutenu l’ancien ministre de la Justice.
‘’Devant une situation où un homme ne veut pas répondre à la justice et veut créer le désordre, le trouble et l’instabilité, l’Etat fera face’’, a dit Seydou Guèye, l’un des leaders de l’APR, le parti de Macky Sall.
Pour sa part, Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor (sud) et candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024, a dénoncé lundi soir une ‘’brutalité’’ exercée sur lui dans le but de lui ‘’nuire physiquement’’.
‘’Rien ne justifie cette brutalité, si ce n’est la volonté de me nuire physiquement’’, a soutenu M. Sonko dans une déclaration faite sur son lit d’hôpital, quatre jours après les incidents survenus lors d’une audience de son procès contre le ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang.
Il déclare mener ‘’un combat pour l’avenir du pays, la survie de notre pays et la sauvegarde de notre démocratie’’.
Mame Mbaye Niang, un militant de l’APR, a saisi la justice d’une plainte contre l’opposant, l’accusant de l’avoir diffamé. La prochaine audience du procès aura lieu jeudi 30 mars.
Le tribunal a pris cette décision à la demande des avocats de la défense. Ces derniers affirment que Ciré Clédor Ly, un des leurs, et Ousmane Sonko, ont inhalé du gaz lacrymogène et ne pouvaient donc pas prendre part à l’audience.
Les leaders de BBY ont ‘’vivement condamné’’ aussi les propos de deux députés français, qu’ils accusent de ‘’s’immiscer dans les affaires intérieures’’ du Sénégal.
Ils reprochent aux deux parlementaires d’avoir écrit une lettre à la ministre des Affaires étrangères de la France, dans laquelle ils parlent de la ‘’grave crise qui prévaut au Sénégal’’, une allusion aux récents affrontements survenus entre militants de l’opposition et forces de l’ordre, à Dakar et dans d’autres villes sénégalaises.
‘’Nous leur rappelons que le Sénégal est une démocratie authentique’’, a dit Seydou Guèye, ajoutant : ‘’En tant que Sénégalais, nous affirmons notre profonde souveraineté.’’
TEXTE COLLECTIF
MACKY INTERPELLÉ
Violation des droits et instrumentalisation de la Justice – Des intellos montent au créneau, Fatou Sow, Cornel West, Boubacar Barry, Anthony Appiah, Boris Diop, Sophie Bessis, Boukari-Yabara, Abdoulaye Kane, Aminata Traoré, Mamadou Diouf, Lamine Sagna…
Nous assistons au Sénégal à une continuelle escalade répressive qui préfigure de lendemains incertains. Il est de la responsabilité des intellectuels et de tous les citoyennes et citoyens de bonne volonté, vigies naturelles des libertés en péril, de prendre la défense des valeurs fondamentales dans un État de droit que sont : la liberté d'expression et de circulation, la liberté de manifester pacifiquement et de se rassembler, la liberté de proclamer son adhésion ou son opposition à des actes de gouvernance politique et sociale.
Sous ce rapport, nous constatons une violation flagrante, répétée et disproportionnée des droits des citoyens mais aussi la perpétuation d’un effort constant d’instrumentalisation politique du système judiciaire par l’administration du président Macky Sall.
Par-delà nos divergences et nos différences idéologiques, politiques ou culturelles, nous signataires de tous les pays, condamnons, fermement, les restrictions apportées à la liberté de mouvement des citoyens et à la continuelle instrumentalisation de la Justice au Sénégal.
Une menace réelle pèse sur la stabilité et la paix sociale du pays. Il est temps de revenir à la raison.
Il est inacceptable :
- que les droits fondamentaux des citoyens soient bafoués sans suite,
- que la démocratie et l’exercice des libertés d’expression et de circulation soient confisqués,
- que les droits constitutionnels dans l’espace politique ne soient pas respectés
- que la Justice soit instrumentalisée à souhait à des fins politiciennes.
Nous signataires, de cette présente déclaration, appelons le chef de l’État sénégalais à prendre des mesures immédiates pour ramener le calme, assurer la paix sociale et s’éloigner de toutes les remises en cause de l’indépendance du pouvoir judiciaire.
RETURN TO REASON
“We note a flagrant, repeated, and disproportionate violation of the rights of citizens. We also see the perpetuation of a constant effort of political instrumentalization of the Judicial system by the administration of President Macky Sall” – Some intellectuals are stepping up: Fatou Sow, Cornel West, Boubacar Barry, Kwame Anthony Appiah, Boubacar Boris Diop, Sophie Bessis, Amzat Boukari-Yabara, Abdoulaye Élimane Kane, Aminata Dramane Traoré, Mamadou Diouf, Mahamadou Lamine Sagna…
We are witnessing, in Senegal, a continuous repressive escalation that foreshadows an uncertain future. It is the responsibility of intellectuals and of all citizens of good will, who are natural lookouts of endangered freedoms, to take up the defense of the fundamental values in a State governed by the rule of law. These rules are freedom of expression and movement, freedom to demonstrate peacefully and to assemble, the freedom to proclaim one's support for, or opposition to, acts of political and social governance.
In this respect, we note a flagrant, repeated, and disproportionate violation of the rights of citizens. We also see the perpetuation of a constant effort of political instrumentalization of the Judicial system by the administration of President Macky Sall.
Beyond our ideological, political, or cultural differences, we signatories from all countries strongly condemn the restrictions placed on the freedom of movement of citizens and the continuous instrumentalization of Justice in Senegal.
A real threat weighs on the stability and social peace of the country. It's time to return to reason.
It is unacceptable:
- that the fundamental rights of citizens are flouted without recourse,
- that democracy and the exercise of freedom of expression and movement be stripped away,
- that constitutional rights in the political space are not respected
- that the Judiciary be exploited at will for political purposes.
We, the signatories of this declaration, call on the Senegalese Head of State to take immediate measures to restore calm, ensure social peace, and move away from all challenges to the independence of the judiciary.
Below is the list of the first 104 signatories in alphabetical order. You can sign this petition adding your name and affiliation in the comments window.
Ci-dessous, la liste des 104 premiers signataires par ordre alphabétique. Vous pouvez signer cette pétition, en rajoutant votre nom et votre affiliation dans la fenêtre des commentaires.
Kwame Anthony Appiah, philosophe, écrivain professeur à NYU, New York
Félix Atchadé, médecin, Paris
Hawa Ba, sociologue et journaliste, Dakar
Leona Ba, enseignante Dpt des Relations internationales, Georgetown University, Washington
Mamadou Ba, universitaire, professeur de littérature, Dakar
Maty Ndiaye Sy, coach en développement organisationnel, Institut des études avancées, Saint-Louis
Mamadou Ndoye, expert en Éducation, ancien ministre de l’Alphabétisation, Dakar
Moussa Ngom, journaliste, coordonnateur de la Maison des Reporters, Dakar
Walner Osna, sociologue, University of Ottawa
Marie Louise Eteki-Otabela, écrivaine, essayiste et politologue, Cameroun
Bah Ould Saleck, journaliste, éditeur de presse, Mauritanie
Adam Ouologuem, journaliste, directrice Africa Society, Washington
Gwénola Possémé-Rageau, journaliste, experte en développement international, Paris
Ada Pouye, expert en développement international et urgence humanitaire
Arthur Powel, chercheur, professeur Rutgers University, New Jersey
Tabia Pricewill, journaliste, Lagos
Mahamadou Lamine Sagna, sociologue, universitaire, Worcester Polytechnic Institute, Massachusetts
Alain Sain-Victor, historien et enseignant, Montréal
Moussa Samb, professeur agrégé de droit, expert médiateur, Dakar
Paap Seen, journaliste, Dakar
Lamine Sène, linguiste, expert en transport maritime et assurances
Marilyn Sephocle, professeur de langues à Howard University, Washington
Mame Lika Sidibé, archiviste, journaliste, experte paix et sécurité, Dakar
Carolyn Somerville, professeur sciences politiques, Hunter College, New York
Fatou Sow, sociologue, CNRS, Dakar
Pape Touti Sow, consultant en politique et gestion d’entreprises
Tidiane Sow, mathématicien et coach en communication politique
Mamadou Jean-Charles Tall, architecte, Dakar
Pierre Thiam, chef et expert en gastronomie, auteur et chef d'entreprises, New York
Alvin Thompson, styliste, couturier, designer, Washington
Mahamet Timera, sociologue, Paris
Alioune Tine, administrateur d’Africajom, ancien directeur régional Amnesty International
Diala Touré, historienne de l'Art, Baltimore
Aminata DramaneTraoré, écrivaine, ancienne ministre de la Culture du Mali
Patrice Vermeren, philosophe, professeur émérite, Université de Paris 8
Almamy Mamadou Wane, écrivain, essayiste et poète, Paris
Mamadou Mao Wane, sociologue, expert des questions de protection de l’enfant
Cornel West, philosophe, écrivain, professeur d’universités, New York
Amadou Tidiane Wone, écrivain, ancien ministre de la Culture
NDLR :
- Ce jeudi 23 mars 2023, le lauréat du prix Nobel de littérature en 1986, premier auteur noir à en être honoré, le Nigérian Wole Soyinka a confirmé son souhait de signer cette déclaration. Étant en voyage, il n’avait pas reçu la demande de signature à temps et ce n’est qu’aujourd’hui qu’il a pu la lire et a immédiatement demandé à être rajouté parmi les signataires de cette tribune. Lire plus ici.
- Ce dimanche 26 mars 2023, l'écrivain kenyan, Ngũgĩ wa Thiong'o, l'un des intellectuels les plus célébrés sur le continent africain et dans le monde a demandé à être rajouté parmi les signataires de cette tribune. Ecrivain de langue kikuyu et anglaise, membre de l'Académie américaine des arts et des sciences aux Etats-Unis, Ngũgĩ wa Thiong'o est actuellement professeur et directeur de l'International Center for Writing et Translation à l'Université de Californie à Irvine. Lire plus ici.
- Ce mercredi 5 avril 2023, le grand penseur Noam Chomsky vient d’exprimer son désir de signer cette tribune. Ce geste met clairement en lumière l’universalité de l’appel à la raison pour le respect des droits et de la dignité humaine, y compris celle de toutes les Sénégalaises et de tous les Sénégalais, au moment où le pays bat des records historiques d’emprisonnement politique. Lire plus ici.
TROP C'EST TROP
Depuis le 16 mars, les gestionnaires de commerce continuent à faire le bilan de leurs pertes après le passage des casseurs et pillards. Aujourd’hui, l’Association des gérants de stations-services Total ne cache pas son exaspération et se dit prête à tout.
Depuis le 16 mars, les gestionnaires de commerce continuent à faire le bilan de leurs pertes après le passage des casseurs et pillards. Aujourd’hui, l’Association des gérants de stations-services Total ne cache pas son exaspération et se dit prête à faire face. Dans le même sillage, la Csa dénonce, mais aussi met en garde contre les menaces qui pèsent sur le climat des investissements.
Il faut savoir que c’est devenu une habitude au Sénégal : à chaque manifestation de l’opposition, des heurts, voire de terribles confrontations. Avec les manifestations, les grands investisseurs et les autres ont la peur au ventre. Lors des derniers évènements, plusieurs magasins ont été saccagés et pillés provoquant une montée de la colère des gestionnaires de certaines structures. Après le saccage de Total de Dior en marge du procès Mame Mbaye Niang et Ousmane Sonko par une horde de jeunes casseurs en furie, l’Association des gérants de stations-services Total a organisé une conférence de presse pour partager son exaspération devant la répétition d’actes de vandalisme sur les investissements. «Nous voulons que ceux qui pillent et saccagent les stations arrêtent pour de bon», tonne Ibrahima Fall, Secrétaire général de l’association. Pour lui, les événements de mars 2021 ne doivent pas se reproduire car il s’agit d’investissements sénégalais. Lors des émeutes de mars 2021, de nombreuses stations ont été mises à sac. L’association évaluait les pertes à l’époque à un milliard F Cfa. «Aucune station ne mérite d’être attaquée, car ce sont des biens publics, parce que les stations d’essence sont des services de proximité, pourvoyeurs d’emplois», insiste Ibrahima Fall. Pour prévenir ces actes, l’Association des gérants de stations-services Total annonce des actions en Justice. «Nous avons les moyens d’identifier les malfaiteurs et allons les poursuivre pour destruction de biens publics et vol aggravé», annonce Ibrahima Fall.
Aujourd’hui, cette situation inquiète les organisations syndicales, qui ont dénoncé le déchaînement d’une violence dévastatrice durant la journée du 16 mars 2023. Pour la Confédération des syndicats autonomes (Csa), «cette violence porte gravement préjudice aux intérêts des travailleurs, en particulier ceux du secteur informel». «En effet, les difficultés de circulation, le ralentissement voire l’arrêt des activités économiques dans divers secteurs, privent de nombreux travailleurs du revenu quotidien dont ils ont besoin pour entretenir leurs familles. Pis, il s’y ajoute qu’un climat de tension permanente, avec parfois une atmosphère insurrectionnelle, détourne du pays tous les porteurs de projets d’investissement. En conséquence, en plus des périls sur la paix civile et la stabilité du pays, cette violence préélectorale dans les discours et dans les actes, fait courir de graves risques économiques pour les populations qui sont ainsi otages des rivalités malsaines entre des camps politiques», poursuit la Csa.
Par Thierno BOCOUM
TROIS REPONSES AU PRESIDENT MACKY SALL SUITE A SON ENTRETIEN EXCLUSIF AVEC L’EXPRESS
Thierno BOCOUM ancien parlementaire Président AGIR, apporte des réponses sur la question du troisième mandat, celle du sommet France-Afrique de Montpellier et enfin celle relative à une éventuelle crainte d’émeutes au Sénégal comme celles de mars 2021
Le président Macky Sall a accordé une interview au journal français l’Express où il aborde plusieurs questions. Nous lui apportons des réponses sur trois d’entre elles : la question du troisième mandat, celle du sommet France-Afrique de Montpellier et enfin celle relative à une éventuelle crainte d’émeutes au Sénégal comme celles de mars 2021.
Sur la question du troisième mandat
Le Président Macky Sall entretient l’amalgame en ne faisant pas la différence entre le nombre de mandats et la durée de mandats, et ainsi pouvoir justifier que sa candidature dépendrait de sa simple volonté parce qu’ayant déjà obtenu l’onction du conseil constitutionnel depuis 2016. Dans son entretien avec le journal l’Express, il affirme que : « Sur le plan juridique, le débat est tranché depuis longtemps. J’ai été élu en 2012 pour un mandat de sept ans. En 2016, j’ai proposé le passage au quinquennat et suggéré d’appliquer cette réduction à mon mandat en cours. Avant de soumettre ce choix au référendum, nous avons consulté le Conseil constitutionnel. Ce dernier a estimé que mon premier mandat était intangible et donc qu’il était hors de portée de la réforme. La question juridique est donc réglée. Maintenant, dois-je me porter candidat pour un troisième mandat ou non ? C’est un débat politique, je l’admets. » Le conseil constitutionnel s’est effectivement prononcé sur la réduction de la durée du mandat dans sa décision du 1er avril 2016. Il avait pris deux décisions sur cette durée : il avait avalisé la réduction du mandat présidentiel de sept à cinq ans, prévue par ce projet de révision ; et avait considéré que la disposition prévoyant l’application de cette réduction au mandat en cours devait être supprimée, au motif que « le mandat en cours au moment de l’entrée en vigueur de la loi de révision, par essence intangible, est hors de portée de la loi. »
Donc, le Conseil constitutionnel s’est prononcé sur la durée du mandat qui était l’objet de la réforme constitutionnelle et non sur le nombre de mandats. Concernant le nombre de mandats, un verrou supplémentaire avait été ajouté à l’article 27 lors de la révision constitutionnelle du 20 mars 2016. Cet article avait déjà prévu la limitation des mandats à deux depuis la révision constitutionnelle du 7 janvier 2001. Ce verrou s’est libellé ainsi : « Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ».
Retenons ensemble que la question du nombre de mandats n’a jamais fait l’objet d’une décision chez le juge constitutionnel. Il a été consolidé en 2001 et renforcé en 2016 dans la charte fondamentale de notre pays.
Or, la question de la candidature du Président Macky Sall relève de la problématique du nombre de mandats.
Si le juge constitutionnel devait traiter d’une manière indissociable la durée et le nombre, il faudrait une décision dans ce sens qui n’a jusque-là pas encore été prise.
Donc, contrairement aux affirmations du président de la République, le débat n’est pas encore tranché sur le plan juridique. Il s’y ajoute que le président Macky Sall qui incarne le pouvoir constituant dérivé et qui a donc été à la base de la réforme constitutionnelle a, lui-même, interprété la constitution en affirmant qu’il allait faire son dernier mandat quand il sera réélu en 2019 d’après les dispositions de la réforme de la constitution en date du 20 Mars 2016.
En dehors de l’aspect juridique avec son cortège de polémiques sciemment entretenues pour laisser une décision du juge constitutionnel s’imposer, il y a un aspect moral qui lie le président de la République à son peuple.
A la mythique phrase du président Wade « Ma waxone Waxete », le Président Macky Sall avait opposé le « wax jëf ». Une fois élu, il n’a pas respecté sa promesse de faire 5 ans à la place de 7 ans. Cependant, contrairement à cette promesse qui pouvait être habilement mais injustement accrochée à la décision du Conseil constitutionnel qui n’avait pas autorisé la réduction d’un mandat en cours, pour le cas du troisième mandat, cet exercice visant à prendre comme prétexte une prétendue décision du Conseil constitutionnel ne peut prospérer.
En effet, en l’espèce, le Président de la République ne pourra en aucune manière être contraint à se présenter à une élection sur la base d’une décision quelconque du juge constitutionnel sur le mandat, s’il décide de ne pas se représenter.
Sa décision personnelle sur cette question visant à respecter sa parole ne peut être compromise par une décision quelconque du conseil constitutionnel. Il doit par conséquent respecter sa parole en appliquant le « wax jëf » qu’il avait vendu à ses compatriotes.
Sur le somment de Montpellier
Interrogé sur le somment France-Afrique de Montpellier qui avait regroupé une certaine société civile africaine autour du Président Emmanuel Macron, le président Macky Sall a répondu au journal l’Express ceci : « Soyons clairs : les présidents africains n’ont pas apprécié ce format. Le chef de l’État français peut rencontrer la jeunesse africaine, cela ne pose aucun problème. Mais ce forum ne peut pas remplacer un sommet de chefs d’États élus qui représentent leurs pays. J’ai eu une discussion intéressante à ce sujet avec le président Macron. Tout cela est maintenant derrière nous et nous entretenons d’excellentes relations. » Cette façon de gérer nos relations avec la France est décevante et humiliante. Le Président Macron s’est permis de tordre les principes de souveraineté des États africains et s’en glorifie publiquement en organisant un sommet France-Afrique, snobant les décideurs africains légitimement élus et faisant face à une société civile choisie. À la place d’une réaction publique concertée des chefs d’Etats africains à la hauteur de l’affront, le Président Macky Sall nous annonce une discussion en privé entre lui et le président français sur la question qui aurait abouti à des relations excellentes entre les deux chefs d’États .
Le président Macky Sall doit savoir qu’il n’a pas été élu pour entretenir des relations personnelles qui relèguent les intérêts de l’Afrique et du Sénégal au second plan. Une action publique de dévoiement des principes de souveraineté des États africains entreprise par le président Macron devait être suivie d’une réponse publique de la part des chefs d’Etats africains. Dans une tribune intitulée « Cinq enseignements du sommet Afrique-France de Montpellier » nous avions averti qu’à travers ce sommet de Montpellier, le président Macron avait inauguré « l’ère des représentants africains non désignés par les Africains. Il inaugure l’ère des sommets étatiques impliquant l’Afrique sans représentants des États africains. Il inaugure l’ère du contournement des processus démocratiques internes des pays africains qui aboutissent aux choix de dirigeants élus. Il inaugure l’ère de l’attribution tous azimuts de la médaille de la légitimité française qui fera foi et metson titulaire au rang d’interlocuteur d’un Président français et de représentant du peuple africain. »
Et nous n’avions pas manqué de nous prononcer sur le silence des chefs d’États africains en ces termes : « Le silence de nos chefs d’Etat sur le sommet Afrique-France tenu à Montpellier et engageant nos pays à travers les décisions prises à cet effet sans leur présence et sans leur implication, remet tout en question. Tout le discours du Président Macron sur l’indépendance de l’Afrique s’affaisse comme un château de cartes. Si nos chefs d’Etat africains étaient libres, ils n’allaient jamais laisser passer un tel affront. Aucune jeunesse ou société civile française ne peut représenter la France dans aucun territoire du monde. Aucun chef d’Etat français n’acceptera que des décisions engageant la France soient prises en dehors de la France, sans ses représentants et exécutées en France. En organisant ce sommet de Montpellier, le Président Macron n’a fait que confirmer la main lourde de la France sur les affaires internes des pays africains. »
Les autorités françaises doivent définitivement tourner la page du paternalisme pour laisser place à une collaboration saine. C’est ainsi qu’elles donneront une bonne impression aux jeunes africains.
Même enrobé dans des réformes et formules creuses, ce paternalisme est visible à mille lieues. Il est juste irrespectueux à l’égard des peuples africains et inacceptable pour des États souverains.
Sur d’éventuelles émeutes au Sénégal
Répondant à la question de savoir s’il craignait des émeutes comme celles de mars 2021, qui avaient fait 14 morts, le Président Macky Sall a répondu : « J’ignore ce qui peut se passer. Je ne suis pas devin. Mais une chose est sûre : ceux qui s’imaginent pouvoir intimider le pouvoir et bloquer la justice se bercent d’illusions. Chacun devra assumer ses responsabilités. » Monsieur le Président de la République est donc passé du discours « ce qui s’est passé en mars ne se passera plus dans ce pays » à un discours où il nage dans l’incertitude en déclarant : « J’ignore ce qui peut se passer. Je ne suis pas devin. » En réalité, il sait que tout peut se passer. Le bilan de mars n’a été qu’un massacre contre le peuple sénégalais qui en a beaucoup souffert. Des compatriotes tués, d’autres blessés, des biens d’autrui saccagés, des commerces vandalisés… Le peuple souffre trop des dégâts collatéraux des combats politiques.
L’Etat a le devoir d’assurer totalement et entièrement la sécurité des populations, mais il n’a pas le droit de jeter de l’huile sur le feu.
Les différentes arrestations ces deniers jours doivent nous conduire à nous arrêter sur la question des libertés et sur l’utilisation de la force contraignante de l’État qui tend vers l’abus. Il est vrai que certaines arrestations sont totalement justifiées et doivent continuer. Ceux qui profitent d’une tension politique pour s’en prendre aux biens d’autrui doivent être mis hors d’état de nuire. La plus grosse erreur serait de défendre ces personnes incriminées au détriment de leurs victimes qui n’ont rien demandé et qui ont choisi de vaquer tranquillement à leurs occupations professionnelles ou familiales. En revanche, les arrestations pour des délits d’opinion qui deviennent courantes sont inacceptables. Alors membre de l’opposition, le président Macky Sall était allé jusqu’à promettre de déloger le président légitimement élu à l’époque, à savoir le Président Wade et il n’a jamais été inquiété pour cela. Les arrestations tous azimuts d’adversaires politiques pour des propos qu’ils auraient émis relèvent d’un abus de pouvoir inacceptable. Le président Macky Sall doit veiller au respect des libertés individuelles et collectives. L’Etat ne doit pas être le bras armé d’un Président de la République dans le cadre de ses propres règlements de comptes politiques.
Thierno BOCOUM
ancien parlementaire Président AGIR
Par Abdou FALL
LE SENS D’UNE INITIATIVE
Dans nos années de jeunesse, un ami aimait à dire que « le Sénégal avait la singularité d’un pays où la parole avait le pouvoir d’être un moyen de production aussi important que le travail et le capital
Dans nos années de jeunesse, un ami aimait à dire que « le Sénégal avait la singularité d’un pays où la parole avait le pouvoir d’être un moyen de production aussi important que le travail et le capital «. Cette malicieuse réflexion faisait rire à l’époque mais semble faire sens de nos jours au regard des phénomènes politiques pour le moins curieux qui se déroulent sous nos yeux ....
Par un usage frénétique, inconsidéré et sans scrupule des réseaux sociaux et avec la complicité de certains médias, il se fait le tour du monde que le Sénégal serait en crise et au bord de l’implosion parce qu’un citoyen doit répondre devant la justice d’allégations diffamatoires sur une personnalité politique du pays.
Déclarant à qui veut l’entendre sa défiance à l’égard de toutes les institutions de la République, ce monsieur qui prétend vouloir nous gouverner lance à tous vents des appels à des soulèvements populaires à chacune de ses convocations devant les tribunaux du pays. Pourtant, à l’exception de certains quartiers de la capitale où des bandes de jeunes se sont livrés à des actes de vandalisme, le pays est resté calme dans son ensemble.
Un climat de tension artificiellement entretenu par médias interposés a toutefois occasionné de la gêne pour des parents soucieux de préserver leurs enfants de violences sur la route de l’école et causé de lourds préjudices aux travailleurs du secteur informel dont les activités sont fortement compromises durant les journées d’agitation de rues érigées en mode opératoire de stratégies émeutières et insurrectionnelles.
Sinon aucun des secteurs névralgiques du pays n’est touché.
Le Sénégal serait pourtant en crise et au bord de l’implosion selon nos nouveaux professionnels de « l’agit prop « alors que toutes les institutions fonctionnent normalement, les appareils administratifs et de production tournent en toute tranquillité et en plein régime, toutes les activités sociales se déroulent le plus naturellement du monde, et au moment même où notre jeunesse fête avec fierté et enthousiasme le plus bel exploit qu’aucune nation africaine n’a jamais réalisé dans le passionnant domaine du football.
Toutes ces belles performances de la majorité conduite par le Président Macky Sall dans un contexte politique de libertés absolues, ce qui est une exception dans les pays en développement, devraient être ignorées et enterrées parce qu’un acteur politique est en difficulté sur des sujets d’ordre strictement civil.
Je pense en toute honnêteté que ça ne fait pas sérieux ...
Nous aurions toutefois manqué de rigueur si on ne prenait pas en compte le malaise et le mal-vivre d’un monde soumis à une gouvernance ultra libérale de l’économie et d’un modèle de démocratie représentative â bout de souffle avec un cortège d’inégalités inacceptables de nature à provoquer des discriminations, des frustrations et des colères de plus en plus vives dans presque tous les pays.
Au plan politique, toutes les démocraties dignes de ce nom, dont notre pays, traversent leurs moments anarcho-populistes. Ce qui se passe actuellement en France en est une parfaite illustration.
Au Sénégal aucun observateur de bonne foi n’ose nier les efforts colossaux entrepris de façon volontariste par le Président Macky Sall et ses gouvernements successifs dans la construction des bases infrastructurelles de notre développement, et pour la promotion de politiques justes de démocratie sociale avec la conscience aiguë du chemin qui reste à faire.
Toutefois, ailleurs comme chez nous, des groupes d’agitateurs fédèrent des radicalités d’obédiences les plus nébuleuses dans des logiques anti système qui ne peuvent être porteuses que de violence, de désordre et de chaos.
Pendant que les forces démocratiques et de progrès de notre pays, sous la direction de Bennoo s’attachent à consolider et à approfondir nos politiques hardies de construction démocratique d’une nation unie, solidaire et en développement, toutes choses reconnues à l’intérieur et l’extérieur du pays, on veut nous faire croire que le Sénégal est â la veille d’une «révolution « parce que le pays vient de donner naissance à un messie «sauveur» et « libérateur « qui offrirait sa vie pour cette « noble mission «.
De qui se moque t’on ?
Je suis de ceux qui pensent que le Sénégal, avec la trajectoire politique exceptionnelle qu’il a connue mérite bien mieux que ça. Quelle que soit par ailleurs la part d’autocritique que notre majorité ne peut manquer d’assumer en toute humilité à travers une démarche d’évaluation sans complaisance de ses points de forces et de faiblesses.
Ce à quoi la coalition Benno Bok Yakaar s’attelle avec rigueur et ne manquera pas dans les semaines qui viennent de traduire en programme et plan d’action à travers le territoire national et dans la diaspora.
En tout état de cause, maintenant que le décret fixant la date de la prochaine Présidentielle est publié, aucune confusion ne peut être entretenue sur le cours du calendrier électoral qui est le référentiel exclusif en démocratie et dans un état de droit qui se respecte.
Le Sénégal ne manquera jamais à ses obligations dans ce domaine car on serait dans une démarche de naufrage collectif. Ce que rien ne peut justifier dans les circonstances actuelles du pays.
Le Président de la République et son gouvernement sont dans leurs missions régaliennes de défense des droits et libertés publiques et privés, de préservation en toutes circonstances de la paix civile, de protection des personnes et des biens et de sauvegarde intransigeante de l’autorité de l’état dont la faiblesse nous mettrait tous en péril. C’est la conscience partagée de nos responsabilités individuelles et collectives dans la défense de la démocratie et de la République qui donne sens à l’appel qu’au-delà des clivages partisans des hommes et femmes de bonne volonté et de toutes obédiences viennent de lancer pour la défense intransigeante de nos institutions dont la robustesse conditionne la paix et la stabilité sans lesquelles aucune nation ne peut prospérer.
Abdou FALL
Ancien ministre d’état
Bennoo Bokk Yaakar
LA FIFA VEUT S'IMPLIQUER DANS LE FOOT FEMININ AFRICAIN
La FIFA compte apporter son soutien technique et financier à tous les pays africains dont le Sénégal qui ont le potentiel d'amener le football féminin à un niveau international, a annoncé, mardi, à Dakar, sa secrétaire générale, Fatma Samoura.
Dakar, 21 mars (APS) - La FIFA compte apporter son soutien technique et financier à tous les pays africains dont le Sénégal qui ont le potentiel d'amener le football féminin à un niveau international, a annoncé, mardi, à Dakar, sa secrétaire générale, Fatma Samoura.
‘’C'est une visite de travail à nos associations africaines membres pour apporter notre soutien technique et financier à tous les pays qui ont le potentiel d'amener le football féminin à un niveau international. Le Sénégal a le potentiel et il fallait venir rencontrer les responsables du football féminin et la Fédération’’, a-t-elle dit lors d’une visite au siège de la Fédération sénégalaise de football (FSF).
Selon Mme Samoura, ‘’le Sénégal a récemment performé lors de la Coupe d’Afrique des nations féminine et lors des matchs de barrages pour la Coupe du monde 2023’’.
Le Sénégal s’est arrêté en quarts de finale de la CAN 2022 au Maroc. Les Lionnes, pour la première fois, ont participé, en février aux matchs de Barrage de la Coupe du monde féminine de la FIFA 2023 qui aura lieu en Nouvelle Zélande et en Australie du 20 juillet au 20 août 2023. Elles ont été éliminées par les Haïtiennes.
"Nous aurions pu nous qualifier en finale contre la Zambie à la CAN. Mais je n'ai aucun doute qu'en 2027 (prochaine édition de la Coupe du monde), le Sénégal et l'Afrique seront bien représentés’’, a-t-elle dit.
Fatma Samoura a rappelé que l’Afrique occupe une ‘’très grande place’’ dans la stratégie de relance du football mondial mise en place par la FIFA.
‘’L’Afrique de l’Ouest et le Sénégal ont la potentialité. Il nous reste juste à comprendre ce qu'il faudrait en plus pour pouvoir arriver au même niveau", a-t-elle dit, félicitant la fédération et les autorités sénégalaises pour leur soutien au développement du football des jeunes.
Elle a par ailleurs plaidé pour un Comité exécutif de la FSF “plus diversifié avec un nombre plus représentatif des femmes, d’ici 2026”.
“Les femmes doivent être dans un environnement saint afin de leur permettre de s’épanouir”, a soutenu de son côté, la Cheffe de la Division du football féminin, Sarai Bareman.
Elle a suggéré au ministre des Sports de mettre à la disposition du football féminin, un des stades qui seront rénovés. “Nous sommes là pour vous soutenir. Nous avons l’expertise, mais en retour, nous avons besoin de votre aide pour y arriver”, a-t-elle indiqué.
LE CESE LAVE TOTALEMENT LA CSS ET DESAVOUE L’UNACOIS
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a totalement lavé la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) de toute incapacité à satisfaire la demande intérieure en sucre.
Moustapha BOYE (Envoyé spécial à Richard Toll) |
Publication 21/03/2023
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a totalement lavé la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) de toute incapacité à satisfaire la demande intérieure en sucre. A travers un déplacement ce samedi 18 mars jusqu’à Richard-Toll, près d’une quarantaine de conseillers de l’institution dirigée par M. Idrissa Seck ont constaté de visu les énormes efforts de la CSS pour satisfaire le marché national en sucre. Mieux, ils ont dénoncé le manque de patriotisme et les viles manœuvres de l’Unacois pour créer une pénurie artificielle de cette denrée. Après avoir vu et entendu, les conseillers du CESE vont interpeller le président de la République et le Gouvernement pour dénoncer de tels comportements de l’organisation des commerçants qui menacent un fleuron de l’industrie nationale.
La secrétaire générale du CESE, Dr Anta Sané, a campé le décor de cette visite de terrain qui procédait d’une volonté de l’institution dirigée parle président Idrissa Seck de comprendre véritablement les fondements de la récurrente pénurie de sucre souvent évoquée par l’Unacois. Surtout en des périodes de grande consommation comme ce ramadan qui s’approche. Malgré l’audition la semaine dernière du directeur, conseiller spécial du Groupe Mimran, M. Louis Lamotte, les conseillers du CESE voulaient vérifier sur le terrain la réalité du travail abattu par ce fleuron de l’industrie nationale. C’est ainsi que ce samedi, près d’une quarantaine de conseillers conduits par Dr Anta Sané et le président Woula Ndiaye de l’Inter commission du CESE, ont parcouru les 400 km séparant Dakar de Richard Toll, enduré le soleil et la poussière de la ville sucrière pour visiter cette grande unité industrielle de fond en comble. Un déplacement qui leur a permis de voir à l’oeuvre ambiance des hommes et des femmes à la tâche 24/24 heures sur une chaîne commence par la plantation de la canne et se termine par la fabrication proprement dite du sucre. Un système de production et de distribution huilé. Des machines qui tournent sans arrêt, des camions en chargement continu démontrant une réelle volonté des dirigeants de la CSS, qui ont atteint aujourd’hui une capacité annuelle de plus de 1500.000 tonnes de canne et une production de 140.000 tonnes, à satisfaire dans des délais rapprochés le marché intérieur. L’ambition, c’est d’arriver à 200.000 tonnes pour l’atteinte de l’autosuffisance en sucre du pays, consolidant la position de leader de la Css dans l’industrie sucrière en Afrique de l’Ouest. Cette ambition est possible, selon Dr Mor Talla Sall, directeur des Plantations, si l’Etat accède à leur requête foncière de 3000 hectares supplémentaires qui pourraient être aménagés à hauteur de 15 milliards qui viendront s’ajouter aux 222 milliards de frs déjà investis. « Les images parlent d’elles-mêmes » a déclaré le président de l’Inter- commission, Woula Ndiaye, visiblement impressionné par ce que ses collègues et lui venaient de voir sur le terrain et, surtout, par les réponses du staff de la CSS à leurs questions. Certains des conseillers qui visitaient pour la 1ère fois la CSS n’en revenaient pas sur ce qu’ils ont constaté sur place. «Nous ne pouvons retenir que la satisfaction entière du CESE après cette visite. A présent nous avons compris que le problème, ce n’est pas la disponibilité du sucre mais sa distribution ou une mauvaise posture de certains commerçants. Il y a beaucoup de rumeurs par rapport à la distribution du sucre. Après les explications des commerçants et après avoir auditionné M. Lamotte et aussi suite à la visite de la CSS, nous pensons que M. Lamote n’a dit que la vérité. Il a toujours dit que la CSS n’était pas confrontée à un problème de production. Nous avons constaté que l’usine de la CSS n’est pas en arrêt, elle fait sa production de sucre. Nous avons visité totalement l’usine, de la production au stockage et à la livraison du produit fini, toute la chaîne est en marche. Malgré les livraisons, il y a toujours un stock de sécurité en place. Je dis et je confirme que la CSS est en mesure de satisfaire le marché. Sur un objectif de 100 % de satisfaction du marché, la CSS est à 80%. Sur les 20 % d’importations, la CSS gère 50% et les importateurs le reste » a expliqué Woula Ndiaye. Le président de l’Inter commission s’est dit convaincu que le sucre arrive à destination, mais le problème se situe au niveau de la distribution. « Le ministère du Commerce doit redoubler d’efforts pour contrôler ceux qui ont enlevé le sucre et où ils ont mis le sucre. Soit le sucre est à l’intérieur du Sénégal, soit il est sorti du pays. La CSS est déchargée de ses responsabilités puisqu’elle nous a présenté la liste de tous les grossistes à qui elle a livré du sucre durant ces trois mois (Ndlr, janvier, février, mars). Dans les normes, il ne devrait pas y avoir une rupture de stock. Nous allons faire des recommandations au président de la République pour que de pareilles situations ne se reproduisent plus. Le problème est ailleurs, il faut l’attaquer sans état d’âme pour le régler définitivement parce que le problème se situe au niveau des commerçants de l’Unacois » a assuré le président Woula Ndiaye. Selon lui, il n’est pas normal que les efforts de l’Etat soient sapés par un petit groupe.
A 600 francs, le Sénégal a le plus bas prix du Kg de sucre au sein de la Cedeao
Les dirigeants de la CSS ont démonté totalement les affabulations des commerçants de l’Unacois. « Tout ce qui a été relaté par l’Unacois n’est pas conforme à la réalité. Je ne comprends pas ce qui a été dit à propos de cette pénurie. Nous couvrons carrément le marché et nous l’avons démontré. Comparativement à l’année dernière, les livraisons sont supérieures souvent de 50 à 90 % » a indiqué le DG de la CSS Franck Eba. Et le directeur, conseiller spécial du Groupe Mimran, Louis Lamotte, de démontrer qu’entre janvier, février et à la date du 16 mars, les 75% de la production sont allés vers Dakar (31%), Diourbel —Touba — (22%) et Thiès(21%),soit plus de 55% de hausse de vente par rapport à la même période en 2022. Dakar est passé de 9100 tonnes au cours des trois premiers mois de 2022 à 16.400 tonnes en 2023, soit 79% de hausse. Touba et Diourbel de 9162 t en 2022 à 17.020 t en 2023. « Partout, nous avons doublé, voire triplé la livraison. On nous dit qu’il n’y a pas de sucre dans les régions de Dakar, Thiès et Diourbel, c’est inadmissible. Depuis 53 ans, le Sénégal n’a jamais eu de problème de sucre et ce ne sera pas le cas cette année. Nous ne pouvons pas faire la police. Le sucre est destiné aux consommateurs. Au rythme où sort le sucre par jour, je me demande où il va. Il y a 33 camions dans la journée soit 1300 tonnes, le produit est là mais les Sénégalais ne le voient pas. Le bruit sur la pénurie de sucre est entretenu par des saboteurs » indique Louis Lamotte. « Où va le sucre qui est livré » ? s’est demandé Franck Eba. «Nous nous rendons compte que les consommateurs n’ont pas de sucre, c’est bizarre. Nous allons creuser pour comprendre ce qui se passe réellement, mais, à notre niveau, nous faisons notre travail et tout se passe bien. La CSS a envoyé des agents sur le terrain pour voir les problèmes et où va le sucre. Nous détenons quelques informations, mais nous allons encore creuser. Nous allons revoir notre système de distribution et nous assurer que le sucre parvienne dans toutes les régions afin que les consommateurs ne soient pas desservis. Dans sa volonté de faciliter la couverture du territoire, la CSS a même élargi la liste des commerçants partenaires. Nous vendions au départ à un groupe puissant, aujourd’hui nous avons élargi à une vingtaine pour équilibrer la distribution. L’Etat a fait d’énormes efforts dans la subvention du sucre (de 18% à 1% de TVA). Ils ne doivent pas être engloutis par un groupe de personnes » estime le DG de la CSS. Louis Lamotte reconnait que, dans la volonté de l’Etat de réduire les prix des denrées, les marges bénéficiaires sont devenues plus faibles pour les commerçants. « Néanmoins je ne saurais répondre à l’Unacois qui enfourche la même rengaine. L’Unacois n’achète pas un seul Kg de notre sucre car elle boycotte la production nationale. Ils sont 4 à 5 gros importateurs qui veulent saboter le circuit en misant sur les Déclarations d’importations de produits alimentaires (DIPA). Alors pour contourner cette baisse de leurs marges, les commerçants boudent le produit ou ils le détournent vers d’autres cibles notamment les industriels où ils peuvent avoir plus et les « banabanas » des pays limitrophes du fait que ces derniers, à cause des problèmes d’approvisionnement au niveau mondial où les prix sont quasiment incassables, se rabattent sur la production nationale qui est à bon prix. De toute la Cedeao, il n’y a qu’au Sénégal où le prix du sucre est inférieur à 600 Fcfa le Kg. Le produit attire tous les opérateurs et commerçants de la sous-région qui peuvent faire de très bonnes marges » a conclu Louis Lamotte.
PAR Farid Bathily
VICTOR OSIMHEN, LA PROCHAINE ATTRACTION MONDIALE DU FOOTBALL AFRICAIN
International nigérian de Naples, terreur des défenses adverses, Victor Osimhen suscite des convoitises à travers l’Europe. Il pourrait devenir le premier joueur africain de l’histoire à valoir un nombre à neuf chiffres sur le marché des transferts
Qui remportera la course à la signature de Victor Osimhen cet été ? À un peu plus de deux mois du terme des championnats européens de football, traditionnel moment de réflexion autour des cibles au sein des cellules de recrutement des clubs, le cas Osimhen anime déjà les débats.
L’attaquant nigérian sous contrat jusqu’en 2025 avec Naples n’est officiellement pas sur le marché des transferts. Les dirigeants du club souhaitent en fait le prolonger au-delà de cette échéance. Mais ses performances cette saison sont si impressionnantes que les convoitises ne manquent pas.
De prestigieuses écuries européennes telles que Manchester United et Chelsea en Angleterre, ou encore le Paris Saint-Germain en France sont d’ailleurs fréquemment évoquées comme de probables destinations du joueur de 24 ans.
La maturité
Son âge, c’est celui de la maturité pour lui qui, il y a quelques années encore, vendait de l’eau dans les rues de Lagos au Nigeria. Après des passages successifs à Wolfsburg en Allemagne, au RSC Charleroi en Belgique et au Lille Olympique Sporting Club (Losc) en France, Osimhen réalise actuellement une troisième saison tonitruante avec Naples.
Auteur de 21 réalisations en 27 matchs, il figure actuellement en tête du classement des buteurs du championnat. Loin devant l’Argentin de l’Inter Milan, Lautaro Martinez, son poursuivant direct avec 14 buts seulement.
Depuis ce week-end, il est codétenteur, avec un certain Samuel Eto’o, du plus grand nombre de buts inscrits par un Africain en une saison en Italie. Osimhen a de fortes chances de finir soulier d’or du championnat. Ce serait une première pour un joueur originaire du continent en Serie A.
Offre record
Celui qui rêve de marcher sur les traces de son idole Didier Drogba en Angleterre, est un véritable phénomène aujourd’hui à Naples où les supporters comptent sur lui pour remporter cette saison, leur premier scudetto – titre du championnat d’Italie – depuis 1990. Une époque où Diego Maradona faisait alors la fierté du peuple napolitain.
Le club solidement installé en tête de la Serie A avec 21 points d’avance à 11 journées de la fin du championnat peut légitimement nourrir une telle ambition. Y compris celle de garder Victor Osimhen sous ses couleurs au-delà de la saison en cours ?
Il faudrait en tout cas une offre record pour convaincre le fin négociateur Aurelio De Laurentiis, président de Naples, de céder son principal atout offensif cet été. Surtout que c’est lui qui, en 2020, n’avait pas hésité à investir 75 millions d’euros pour faire venir le joueur du Losc.