SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
24 juin 2025
SONKO ACCABLE MACKY
Ousmane Sonko a connu une journée très mouvementée ce jeudi, entre son exfiltration par les éléments de la BIP qui l’ont conduit manu militari au tribunal et le procès à rebondissements qui a fini sur un renvoi au 30 mars pour une audience spéciale.
Ousmane Sonko a connu une journée très mouvementée ce jeudi, entre son exfiltration par les éléments de la BIP qui l’ont conduit manu militari au tribunal et le procès à rebondissements qui a fini sur un renvoi au 30 mars pour une audience spéciale.
Avant son retour à son domicile dans les mêmes conditions qu’il était venu, Sonko, de même que son avocat Me Ciré Cledor Ly, avait été ausculté par une équipe médicale de Suma Assistance dans l’enceinte même du tribunal. Son entourage évoquait une substance inconnue qui lui aurait été jeté par les forces de l’ordre et il était question qu’il se rende dans une clinique de la place pour des soins.
Sauf que, comme c’est le cas depuis deux jours, les forces de l’ordre font le siège de son domicile et refuse toute entrée et sortie à son quartier quadrillé. Et selon Sonko, qui a enfin fait une sortie via Facebook, même l’ambulance de Suma Assitance serait interdite d’accès au moment où l’opposant dit être sujet à de terribles vertiges, souffrir de douleurs et éprouver des difficultés respiratoires.
suffisant pour qu’il pointe un doigt accusateur vers le président de la République, Macky Sall. « Macky Sall se livre ouvertement à une énième tentative d’assassinat sur ma personne », accuse-t-il ainsi le chef de l’Etat via un post sur ses réseaux sociaux.
VIDEO
LE POUVOIR CRÉE DES TROUBLES À L'ORDRE PUBLIC
Ceux qui organisent des manifestations ne seraient pas des fauteurs de troubles. Le trouble à l’ordre public provient de ceux qui déploient une énergie énormissime pour interdire les manifestations parce qu’ils sont probablement insécures
Que ce soit au Sénégal ou ailleurs dans le monde quand les gouvernants veulent interdire des manifestations, le refrain bien connu, qu’ils ressassent, c’est le risque de troubles à l’ordre public. Mais bien trop souvent, ce n’est qu’un prétexte, car la raison profonde n’est pas celle-là. Au Sénégal, les interdictions de manifester sont devenues si banales que ce refrain ne passe plus.
En tout cas, pour les Sénégalais rencontrés ce mercredi dans les rues de la capitale et qui ne sont ni de près ni de loin liés aux manifestations, le vrai trouble à l’ordre public sous le magistère du président Sall, ce sont les interdictions de manifester ou plutôt la répression des manifestations qui les provoquent.
En d’autres termes, s’il y a bien quelqu’un qui trouble l’ordre public, ce sont les forces de l’ordre exécutant bien sûr l’ordre de la hiérarchie de disperser les manifestants.
La preuve selon nos interlocuteurs, c’est que, lors des manifestations autorisées, tout se passe bien ou alors les incidents sont moindres. L’exemple le plus récent demeure celui de ce mercredi 15 mars aux Parcelles assainies où la manifestation s’est déroulée dans l’apaisement.
En revanche, quand les manifestations sont interdites en toute violation de ce droit démocratique, c'est source de débordement. Pour beaucoup de Sénégalais, cette répression de la liberté démocratique est comme une cocotte-minute est en ébullition. Quand la cocotte dépassera la limite du supportable, les conséquences seront incalculables.
Ces interdictions, répétées de manifestations, sont un peu comme des cumulo-nimbus en formation pour utiliser une métaphore météorologique. Quand les nuages seront bien formés, la pluie sera inévitable de l’avis de nos interlocuteurs. Certains citoyens raillent allègrement le pouvoir qu’il qualifie peu ou prou d’archaïsme dans son approche démocratiquement parlant.
En effet, pour eux, la démocratie suppose la modernité dans la conduite des affaires de l’État, mais si de simples manifestations pacifiques ne peuvent pas se dérouler tout naturellement ou est alors cet État démocratique dont on peut se prévaloir ? Où est cet Etat moderne ?
Ah archaïsme démocratique quand tu nous tiens.
TENSION POLITIQUE, CE QUE RECOMMANDE ALIOUNE TINE A MACKY
Le militant des droits de l’homme et expert indépendant des Nations unies Alioune Tine appelle le président de la République, Macky Sall, à entretenir le dialogue ‘’avec tout le monde’’, pour mettre fin aux tensions politiques
Dakar, 16 mars (APS) – Le militant des droits de l’homme et expert indépendant des Nations unies Alioune Tine appelle le président de la République, Macky Sall, à entretenir le dialogue ‘’avec tout le monde’’, pour mettre fin aux tensions politiques survenues dans le pays depuis plusieurs semaines.
‘’Notre président a un grand leadership en Afrique. Il faut le reconnaître. Il a un leadership mondial. Il a un bilan élogieux. Il n’a qu’à appeler tout le monde et à discuter avec tout le monde’’, a déclaré M. Tine dans une interview avec l’APS.
‘’Le Sénégal est […] un miroir dans lequel se regarde toute l’Afrique. Il me semble que les aînés nous ont légué ce miroir. Il ne faut pas qu’il se brise entre nos mains. Il faut que les politiciens, toutes tendances confondues, se réunissent’’, a insisté Alioune Tine.
Interrogé sur les tensions politiques survenues au Sénégal depuis plusieurs semaines, M. Tine a estimé que ‘’ce dont nous avons besoin, c’est que les hommes politiques discutent’’.
‘’Il faut que tous les organes de l’Etat, que ce soit les magistrats et les forces de sécurité et de défense, aident les hommes politiques à s’asseoir et à discuter’’, a-t-il ajouté.
‘’Aujourd’hui, nous avons la possibilité de rendre heureux le Sénégalais avec tout ce que nous avons’’, a souligné le militant des droits de l’homme et fondateur d’Afrikajom Center, un centre international de formation et de recherche.
Alioune Tine est d’avis que le pouvoir et l’opposition doivent être prêts à un partage du pouvoir, si cela est nécessaire. ‘’Discuter, partager le pouvoir, s’il le faut. Il y a des moments où il faut partager le pouvoir dans une transition. Que les gens partagent le pouvoir’’, a-t-il dit.
‘’Nous n’avons pas besoin de nous affronter’’
M. Tine estime que ‘’le spectacle des chars de combat’’ vu à Dakar notamment ne reflète pas ‘’l’image’’ exacte du Sénégal en matière de démocratie.
‘’Ce n’est pas l’image que le Sénégal doit donner. L’image que le Sénégal doit donner, c’est celle d’un pays mûr, qui, une fois qu’il est confronté à des difficultés, a la possibilité et la capacité de s’asseoir, de discuter et de régler les crises’’, a-t-il dit.
‘’Les crises, ça peut être une énorme opportunité pour les Etats et les populations. Si vous avez une crise, vous êtes lucides, vous vous asseyez et vous vous regardez. C’est le meilleur moment pour mieux rebondir. C’est ce qu’on appelle une régulation par la paix et le dialogue’’, a expliqué l’expert indépendant des Nations unies.
Autrement, a-t-il prévenu, ‘’il y a la régulation par la violence’’. ‘’Dans ce cas-là, on met un temps long pour régler les problèmes. Nous pouvons effectivement faire […] une régulation par la paix, le dialogue et le consensus’’, a insisté Alioune Tine.
Il fait remarquer que ‘’le fil du dialogue entre l’opposition et le pouvoir a été rompu’’. ‘’Quand vous les écoutez, ils préparent l’affrontement. Tout peut découler de l’affrontement. Nous n’avons pas besoin, à l’heure actuelle […] où nous avons du pétrole, du gaz et assez de biens pour permettre aux Sénégalais d’être heureux, de nous affronter’’, a averti M. Tine.
Son appel au dialogue survient dans un contexte de vive tension entre l’opposition et la majorité présidentielle.
Des militants des deux camps se livrent aux menaces. Le procès pour diffamation intenté par le ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang, à l’opposant et maire de Ziguinchor (sud), Ousmane Sonko, semble raviver la tension.
Les militants des deux hommes politiques – le plaignant est un militant de l’APR, le parti politique de Macky Sall – se livrent à des scènes de violence à chaque audience du procès. La prochaine audience aura lieu le 30 mars.
OUSMANE SONKO NEGOCIE EN DOUCE ET M’INSULTE PUBLIQUEMENT
Pour la troisième fois, Mame Mbaye Niang et Ousmane Sonko avaient rendez-vous au Tribunal, ce jeudi. Une fois de plus, le procès a été renvoyé. À la sortie du Tribunal, le plaignant a déplore le comportement versatile de Sonko.
Pour la troisième fois, Mame Mbaye Niang et Ousmane Sonko avaient rendez-vous au Tribunal, ce jeudi. Une fois de plus, le procès a été renvoyé. À la sortie du Tribunal, le ministre du Tourisme, qui poursuit le maire de Ziguinchor pour diffamation, a déploré ce qu’il considère comme le comportement versatile de Sonko.
“Il veut négocier en me demandant de le pardonner en douce et dans le même temps m’insulter publiquement. Je ne veux pas de ça. Il disait détenir toutes les preuves, il n’a qu’à les apporter”, a-t-il lancé face aux journalistes.
Mame Mbaye Niang a, par ailleurs, déploré le renvoi du procès et pointe la responsabilité de Sonko : « Monsieur Sonko use et abuse. Il évite toujours le combat. Dieu m’est témoin : il n’a pas de preuves, il n’a pas de rapport à présenter. Il a tenu à jouer au cinéma. Je pense qu’un citoyen qui est convoqué par la justice doit se donner les moyens matériels et physiques pour arriver à l’heure . » Poursuivant sa diatribe, l’ancien ministre de la Jeunesse accuse Sonko de semer le chaos : “Il est dans le dilatoire , il est dans le mensonge, il fait du théâtre en manipulant des jeunes.
S’il a de l’honneur, s’il a de la dignité, il n’a qu’à apporter les preuves. Il n’a qu’à arrêter de trouver des excuses à chaque fois. Sonko ne veut pas la paix. Il veut seulement la violence et on ne va pas le suivre dans cette démarche”. Pour rappel, Mame Mbaye Niang reproche à Ousmane Sonko d’avoir déclaré qu’il a été épinglé par un rapport de l’IGE (Inspection générale d’État) pour sa gestion des 29 milliards de francs CFA du Programme des domaines agricoles communautaires (PRODAC). Le procès est renvoyé jusqu’au 30 mars.
JE L’AI MASSÉE AVEC MES POMMADES POUR ARTHROSE…
Poursuivi pour viol, Sitor Ndour s’est présenté à la barre de la chambre criminelle, hier, pour son premier jour d’audience. L’ancien directeur du Coud et son accusatrice ont déroulé le film des faits. Les débats vont reprendre lundi.
Poursuivi pour viol, Sitor Ndour s’est présenté à la barre de la chambre criminelle, hier, pour son premier jour d’audience. L’ancien directeur du Coud et son accusatrice ont déroulé le film des faits. Les débats vont reprendre lundi.
C’est vers les coups de 17 heures 30 minutes que le procès de Sitor Ndour poursuivi pour viol a été appelé par le président de la chambre criminelle. La fille a réitéré ses accusations en soutenant qu’elle a été violée par l’accusé.
Des accusations que Sitor Ndour a balayées d’un revers de main. « Tout ce qu’elle a dit et qui ne concerne pas le viol je suis d’accord. J’avais des problèmes avec ma deuxième femme et la veille de la tabaski la bonne titulaire était partie chez elle. Il me fallait une nounou pour s’occuper de mes filles parce que la plus âgée avait 9 ans. Mes filles ne parlent que français et quand je suis partie à l’agence on m’a choisi cette bonne ici présente. (…) Le jour des faits, j’étais allé à Mbour. A mon retour vers les coups de 14 heures je suis rentré dans ma chambre pour me reposer. Soudain, elle a ouvert ma porte pour me dire qu’elle avait mal au poignet. C’est là que j’ai pris mes pommades que j’utilise pour mon arthrose pour masser sa main », a expliqué Sitor à la chambre criminelle.
Poursuivant, il a soutenu que tout a commencé par un massage. « C’était un piège. Elle pensait qu’elle pouvait m’atteindre. La fille voulait une proximité, un contact pour voir si j’allais la désirer », a-t-il aussi dit. Sur une question de savoir pourquoi il a voulu négocier ? Il a répondu ceci : « Je n’ai rien fait et si j’ai voulu négocier c’est parce que je suis une autorité dans ce pays. Je ne voulais pas que cette affaire éclate et tombe entre les mains des journalistes ».
SENEGALAIS EN TUNISIE, UN VOL DE RAPATRIEMENT PREVU CE JOUR
Les Sénégalais vivant en Tunisie et souhaitant rentrer au bercail sont attendus ce jeudi à l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass. Le gouvernement sénégalais a affrété un vol pour les besoins de leur rapatriement.
Les Sénégalais vivant en Tunisie et souhaitant rentrer au bercail sont attendus ce jeudi à l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass. Le gouvernement sénégalais a affrété un vol pour les besoins de leur rapatriement.
Le journal L’Observateur repris par Seneweb informe que les candidats au retour sont convoqués ce jeudi à 10 heures à l’ambassade du Sénégal à Tunis.
Depuis le déclenchement des attaques contre les ressortissants subsahariens en Tunisie, pas moins de 170 Sénégalais se sont inscrits sur les listes des candidats au rapatriement.
SITUATION POLITIQUE, LE CORED RAPPELLE A L’ORDRE
Le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED) constate de façon répétée, la publication et la diffusion par des consœurs et confrères, de propos regrettables qui peuvent porter atteinte à la stabilité sociale
Le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED) constate, de façon répétée, la publication et la diffusion, par des consœurs et confrères, de propos regrettables qui peuvent porter atteinte à la stabilité sociale», dénonce-t-il.
Dans un communiqué parvenu à la rédaction, l’entité exhorte les professionnels de l’information à plus de retenue. «En cette période de forte effervescence politique, le CORED recommande aux journalistes et techniciens des médias à faire davantage preuve de responsabilité dans la collecte, le traitement et la diffusion des informations ».
Par ailleurs, le CORED invite les médias à ne pas relayer les appels à la violence, les discours stigmatisants, les propos haineux, les injures et tout ce qui pourrait porter atteinte à la paix sociale et à la dignité humaine. Cela, conformément aux articles 57 du Code de la presse et 10 de la Charte des journalistes du Sénégal.
Néanmoins, il prévoit des sanctions, si toutefois les journalistes et techniciens des médias ne se conforment pas aux règlements.
LE PROCÈS D'OUSMANE SONKO TOURNE AU PUGILAT
La nervosité a tourné à l'agressivité après l'annonce par le tribunal du renvoi de l'affaire au 30 mars. A la sortie de la salle, des membres de l'entourage des deux parties en sont venus aux mains, forçant le service d'ordre à intervenir
Le procès pour diffamation contre l'opposant sénégalais Ousmane Sonko a été renvoyé jeudi au 30 mars avant de dégénérer en pugilat, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le procès intenté à M. Sonko par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, un responsable du parti présidentiel, a été émaillé d'incidents et entouré de heurts entre jeunes et forces de sécurité dans plusieurs quartiers de Dakar. La nervosité a tourné à l'agressivité après l'annonce par le tribunal du renvoi de l'affaire au 30 mars. A la sortie de la salle, des membres de l'entourage des deux parties en sont venus aux mains, forçant le service d'ordre à intervenir et à faire usage de gaz irritant.
Le ministre poursuit M. Sonko pour diffamation, injures et faux. Il lui reproche d'avoir déclaré qu'il avait été épinglé par un rapport de l'Inspection générale d'Etat (IGE) pour sa gestion d'un fonds pour l'emploi des jeunes.
L'enjeu dépasse largement la réputation du ministre. Les textes en vigueur prévoient une radiation des listes électorales, et donc une inéligibilité, dans certains cas de condamnation. M. Sonko risque donc d'être déclaré inéligible pour la présidentielle de 2024. Lui et ses supporteurs dénoncent une instrumentalisation de la justice par le pouvoir pour l'éliminer politiquement. Ses détracteurs l'accusent d'utiliser la rue pour échapper à la justice.
HEURTS À DAKAR PENDANT LE PROCÈS D'OUSMANE SONKO
Plusieurs quartiers de la capitale ont été jeudi le théâtre de scènes de guérilla entre jeunes et forces de l'ordre au moment où le leader de Pastef comparaissait lors d'un procès dont pourrait dépendre sa candidature à la présidentielle de 2024
Des groupes mobiles de jeunes ont lancé des pierres sur les gendarmes et les policiers dans les rues adjacentes au tribunal où M. Sonko était convoqué pour répondre de diffamation contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang.Un impressionnant dispositif de sécurité avait transformé le complexe en camp retranché.
Les forces de sécurité ont repoussé à plusieurs reprises les assaillants à coups de lacrymogènes dans des détonations assourdissantes, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Au milieu de ce grabuge intermittent, une pharmacie est restée ouverte auprès du tribunal contrairement à nombre de commerces alentour.
"Nous, on n'est ni pour ni contre ce qui se passe", dit Mamy Diouf, la gestionnaire d'une vingtaine d'années."Ce qui nous intéresse, c'est la paix.Chacun fait ce qu'il veut mais devrait attendre les élections et se prononcer à ce moment-là.Les violences, ça ne mène à rien et ce n'est pas bon pour les affaires".
Des accrochages ont été rapportés dans d'autres quartiers.Un photographe de l'AFP a vu des dizaines de jeunes caillasser un véhicule isolé des forces de sécurité contraint de s'extraire dans la précipitation et les panaches de lacrymogènes sur l'un des principaux axes de la capitale.
Le trajet de M. Sonko jusqu'au tribunal sous forte escorte policière à travers une ville en état d'alerte a lui-même été émaillé de troubles.Les forces de sécurité ont fini par extraire M. Sonko de force de son véhicule pour le conduire au palais de justice.
Ceux qui l'accompagnaient disent que lui et d'autres ont été malmenés lors de ce transfert et aspergés de gaz lacrymogènes.
M. Sonko a expliqué une fois à la barre qu'il voulait choisir son itinéraire."La police et la gendarmerie m'imposent un itinéraire.J'ai été brutalisé.Le régime ne compte que sur les forces de sécurité", a-t-il dit.
M. Sonko s'est fait ausculter par un médecin au tribunal, l'une des interruptions et multiples incidents qui ont émaillé une audience sous haute tension qui, après plusieurs heures, n'avait toujours pas abordé le fond du dossier.
Le procès a finalement été renvoyé au 30 mars.
Ce nouvel accès de fièvre est le dernier épisode d'un psychodrame qui tient le monde politique en haleine depuis deux ans et qui a déjà, par le passé, causé un trouble considérable.
En mars 2021, la mise en cause de M. Sonko dans une affaire de viols présumés et son arrestation sur le chemin du tribunal avaient contribué à déclencher les plus graves émeutes depuis des années dans ce pays réputé comme un rare îlot de stabilité dans une région troublée.
- "Pour la jeunesse" -
Il y avait eu au moins une douzaine de morts.
Les tensions vont à nouveau grandissant à l'approche de la présidentielle de 2024.
Le dossier de viols présumés, non jugé pour le moment, et celui pour diffamation font peser la menace d'une éventuelle inéligibilité sur la candidature de M. Sonko.
Lui et ses supporteurs crient au complot ourdi par le pouvoir pour l'éliminer politiquement.
M. Sonko avait appelé ses partisans à venir massivement le soutenir au procès.
La personnalité de M. Sonko, 48 ans, divise les Sénégalais.Il tient un discours souverainiste, panafricaniste et social, pourfendant les élites et la corruption.
Il pilonne l'emprise économique et politique exercée selon lui par l'ancienne puissance coloniale française et les multinationales.Il jouit d'une grande popularité parmi les jeunes dans une population dont plus de la moitié a moins de 20 ans.
Ses détracteurs dénoncent en lui un populiste n'hésitant pas à souffler sur les braises sociales et à instrumentaliser la rue pour échapper à la justice.
Le doute que le président Macky Sall entretient sur son intention de briguer ou non un troisième mandat contribue aussi à dresser les camps adverses les uns contre les autres.
Près du tribunal, Abdou Anne, un enseignant de 53 ans, verse des seaux d'eau sur un feu de pneus qui dégage une grosse fumée noire à un rond-point après des heurts.Il dit être avec les manifestants, mais intervient parce qu'il y a un centre de soins pour enfants juste à côté.
"Je ne suis pas pour Ousmane Sonko.Je suis pour la jeunesse.Tout ce qu'ils (les jeunes) veulent, c'est arrêter ce projet", celui d'un troisième mandat de M. Sall."Personne n'est d'accord.On est prêt à laisser notre vie", lâche-t-il posément.
STATUT ET DROITS DES FEMMES
Retour sur les effets du dogme de l’intangibilité de la norme religieuse, de l’instrumentalisation de ce qu’il est convenu d’appeler « sharîa » de même que toutes les confusions autour de ce concept brandi pour entraver l’émancipation des femme
A la suite de l’article sur « Femmes, voile, polygamie et égalité » , dans la série de Publications du 8 au 16 mars 2023 et intitulée « Résistances féminines musulmanes et réponses doctrinales face aux extrémismes », lce dernier texte du Pr. Mohamed-Chérif Ferjani , Président du Haut-Conseil du Timbuktu Institute revient sur les effets du dogme de l’intangibilité de la norme religieuse, de l’instrumentalisation de ce qu’il est convenu d’appeler « sharîa » de même que toutes les confusions autour de ce concept brandi pour entraver le progrès social par l’émancipation des femmes dans le monde musulman. Il évoque aussi les différentes réformes entamées dans les pays du Maghreb, peu connues en Afrique subsaharienne où les pouvoirs politiques continuent de ménager les religieux. Ces derniers, qui ont du mal à s’inscrire dans la marche des idées et des réformes en cours dans le reste du monde musulmans ; enfermés dans une sacralisation des textes et des ouvrages classiques du Fiqh aujourd’hui caduques même dans les pays et contextes socioculturels qui les avaient générés.
Le débat qui précéda la récente réforme du code de la famille au Maroc a montré les limites et les possibilités qu’offrent les acquis de la démarche réformiste. Pour ce qui est des possibilités qu’offre au féminisme la prise en compte de l’identité culturelle, y compris dans sa dimension religieuse, de la société qu’on veut changer, il est important de rappeler le rôle joué par des théologiens mobilisés par les associations féministes et par les partisans de la réforme. Les apports du directeur de Dâr Al‑Hadîth Al‑Hasaniyya, Ahmed Khamlichi, l’actuel Ministre des affaires islamiques, Ahmed Taoufik, Abdou Filali‑Ansary, ou des penseurs invités d’autres pays musulmans, montrent le souci de rassurer la société en lui proposant des modalités de conciliation entre les croyances qu’elle pense – à tort ou à raison, là n’est pas le problème – constitutives de son identité et l’évolution souhaitée. Le rôle joué par des théologien(ne)s reconnu(e)s dans cette démarche était loin d’être négligeable. On peut mentionner, à ce propos, l’attitude du regretté Mohamed Elhabti, membre de la Ligue des ‘Ulamâ’ du Maroc, qui s’est désolidarisé de ses collègues pour soutenir le plan de réforme de la Mudawwana au nom de l’islam et de l’héritage juridique réinterprété du Maroc.
L’islam n’a rien à craindre du respect des droits des femmes …
Des associations féministes et les défenseurs du plan de réforme ont fait appel à ses contributions pour montrer que rien dans le projet n’était incompatible avec l’islam. Sans se départir des attributs de son statut, il a démontré que rien dans l’islam et dans la tradition normative du Maroc et des sociétés musulmanes n’empêche l’adoption des points sur lesquels portait la réforme (dont les restrictions concernant la polygamie, la suppression du tuteur matrimonial pour le mariage des femmes, le droit de la femme à demander le divorce, l’abolition de la répudiation, la proposition de porter l’âge légal du mariage de la jeune fille de 15 à 18 ans, et de prolonger la garde de l’enfant jusqu’à 15 ans, etc.) Sur tous ces points, il a montré que l’intérêt (maçlaha), de la société et des personnes concernées, exigeait une évolution dans le sens souhaité par la réforme. Il mit en évidence la mauvaise foi de ceux qui se cachaient derrière la religion pour rejeter la réforme tout simplement « parce que ceux qui l’ont proposée sont des laïques qui ne doivent pas être entendus même s’ils ont raison ». [1]
Dans le même sens, Abderrazak Moulay Rachid rassure les Marocains en précisant : « l’islam n’aura pas à souffrir de réformes pouvant établir l’égalité de droit entre hommes et femmes. Cette égalité est non seulement compatible, mais encore elle renoue avec les réformes amorcées au début de l’islam. Il faut continuer cette œuvre contre les esprits rétrogrades et jaloux de leurs privilèges. Ce n’est pas l’islam qui est en cause, mais son appropriation par certains groupes sociaux et politiques. » [2] De même, Aïcha Belarbi, revendiquant le droit pour les femmes d’interpréter les textes religieux au même titre que les théologiens, dit : « L’islam en tant que religion oriente la vie du musulman, organise la communauté sur les bases de l’égalité, de la justice, et de la dignité ». [3] Elle appelle à la « réappropriation de l’espace religieux par les femmes » en vue de remettre « en question des interprétations religieuses traditionalistes sur la femme, très souvent en rupture avec le Texte religieux et les pratiques sociales » et « de faire émerger et diffuser une nouvelle vision de la femme musulmane, par référence aux textes authentiques du Coran et de la Sunna » [4].
Des lectures féminines musulmanes pour rompre d’avec la théologie « masculine » ?
C’est la même « réappropriation de l’espace religieux par les femmes » qui inspira les travaux de Fatima Mernissi [5] qui remonte « très loin dans l’histoire, vers les premières années-sources de l’islam en essayant de comprendre pourquoi les femmes ont débuté dans l’islam politique comme disciples prestigieuses du Prophète (çahabiyyates) pour se retrouver sous les Omeyyades dans la position dégradante de jariya ».[6] Ce retour aux « années-sources » est, à ses yeux, nécessaire « pour évaluer la profondeur de cette amnésie dans la mémoire des musulmans qui vivent l’égalité des sexes comme un phénomène étranger » ; c’est pourquoi, ajoute-t-elle, « il nous faut toujours retourner à Médine, dans ses ruelles, où le débat sur l’égalité des sexes faisait rage, et où les hommes étaient obligés d’en discuter, sinon de l’admettre, puisque Médine et son Prophète l’exigeait ». [7] Héritières des Sultanes oubliées tout autant que de Houda Chaaroui, l’une des premières féministes musulmanes des temps modernes, les musulmanes sont de plus en plus nombreuses à investir le champ religieux pour ne plus laisser le monopole du bricolage du sacré à ses manipulateurs machistes. Leurs apports dans ce domaine seront essentiels. Les penseurs musulmans qui peinent depuis des siècles à faire évoluer les mentalités et les institutions sociopolitiques, trouveront-ils dans ces apports les moyens d’aller plus loin dans la remise en cause des structures patriarcales et autoritaires qui bloquent l’évolution de leurs sociétés ?
CONCLUSION
Si la réinterprétation des textes et de l’héritage religieux et culturel constitue une entrée nécessaire, aux yeux de celles et ceux qui la revendiquent, pour que l’évolution ne soit pas rejetée et vécue comme une entreprise menée contre la société et son identité, il est important d’avoir conscience des limites de la démarche réformiste. Comme nous pouvons le voir à travers toutes les réformes entreprises dans les mondes de l’islam depuis deux siècles, cette démarche ne lève pas complètement l’hypothèque du sacré : l’évolution des idées, des mœurs et des institutions n’est admissible que dans la mesure où elle est compatible avec la norme religieuse telle que la conçoit la lecture hégémonique dans la société. Elle ne permet pas au débat de se déployer librement à l’abri des logiques d’anathème et des persécutions qui peuvent en résulter. En effet, la sacralisation des valeurs et des conceptions qui fondent les systèmes en place, en les présentant comme inhérents à la religion et à la volonté de Dieu, a pour conséquence inévitable l’assimilation de toute nouveauté, dans quelque domaine que ce soit, à une « innovation hérétique » passible des pires châtiments.
Ce qui se passe en ce moment dans les sociétés musulmanes, comme dans toutes les sociétés où le lien social et le droit sont tributaires des normes d’une religion ou des conceptions doctrinaires d’une idéologie, montre les dangers du maintien d’une telle hypothèque pour la liberté de conscience et pour l’égalité des droits. Le problème n’est pas d’interdire aux croyants – musulmans, fidèles d’autres religions ou sans religion – de tenir compte des normes de leur sacré et de rechercher la conciliation de ce qu’ils vivent et font avec ce qu’ils croient : c’est là un droit fondamental, inhérent au principe de liberté de conscience et une société qui ne serait composée que de citoyens sans convictions, acceptant le divorce entre ce qu’ils croient et ce qu’ils vivent ou font, n’est pas plus enviable ou rassurante qu’une société embrigadée par un système doctrinaire de quelque nature qu’il soit.
Réinterroger le statut de la norme religieuse, sortir des essentialismes
Le problème est le statut revendiqué et donné à la norme religieuse : est-elle un principe moral individuel qui ne concerne que notre conscience et par rapport auquel on n’a de compte à rendre, ou à demander, à qui que ce soit ? Ou est-ce une règle juridique intangible, parce que sacrée, qui s’impose à la société, aux conduites individuelles et collectives, et structure tous les secteurs de la vie sociale, économique, politique, culturelle, etc. ? C’est là que se situe l’enjeu essentiel de la laïcité que les adeptes de l’islam politique, les modernistes timorés du monde musulman et les islamophobes, déclarés ou se cachant derrière des conceptions culturalistes essentialistes, disent impossible en islam. Les féministes iraniennes, comme celles de l’ensemble du monde musulman, sont partagées entre deux stratégies : une qui s’inscrit dans le cadre d’une démarche théologique cherchant à faire évoluer l’interprétation de la norme religieuse pour produire une « théologie de la libération des femmes » et une autre qui revendique une démarche laïque universaliste à l’instar de certains mouvements féministes qui, comme l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates et de grandes figures féminines, comme l’égyptienne Nawal Sa‘daoui, les Tunisiennes Sana Ben Achour, Sophie Bessis et bien d’autres intellectuels, femmes et hommes, considérant que les droits humains, dont les droits des femmes, ne peuvent être défendus de façon conséquente que sur la base de conceptions laïques prenant en compte l’universalité de l’humain et de ses droits[8].
[1]. M. Al‑Habtî Al‑Mawâhibî, « Mâjâ’a fî al‑khutta laysa fîh mâ huwa râji‘ li’l‑thawâbit al‑çârifa ‘an al‑nazhar fîh » (Ce qu’il y’a dans le Plan - de réforme de la Mudawwana -, ne comporte rien de ce qui relève des invariables indiscutables) texte reproduit dans le hors-série de Prologues, La mudawwana et sa réforme, quarante années de débats, Casablanca, 2001, p. 295-300.
[2]. A. Moulay Rachid, La femme et la loi au Maroc, Le Fennec, Casablanca, 1991, p. 130.
[3]. Voir sa contribution à Femmes et islam, Le Fennec, Casablanca, 1998, p. 5.
[4]. Ibid., p. 10.
[5]. Notamment dans Le harem politique, Le Prophète et ses femmes, Albin Michel, Paris 1987, et Sultanes oubliées : femmes chefs d’État en islam, Albin Michel, Paris, 1990.
[6]. F. Mernissi, dans la préface de Femmes et pouvoirs, Prologues, Le Fennec, Casablanca, 1990, p. 9, voir aussi sa contribution à cet ouvrage : « La jariya et le khalif », p. 65-80.
[7]. F. Mernissi, Le harem politique, op. cit., p. 163
[8] A propos de ces deux stratégies, voir l’excellente thèse de Hajir Khenfir publiée par Nirvana Edition-(Tunis 2022), Tahaddiyât al-khitâb al-niswîy al-‘arabî fî al-niçf al-thânî mon al-qarn al-‘ichrîn (Les défis du discours féministe arabe dans la deuxième moitié du vingtième siècle).