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18 août 2025
J’AI PARLE AVEC LE PRESIDENT MACKY SALL, MAIS…
Invité par la rédaction du groupe Emedia Invest, ce vendredi matin, Idrissa Seck a répondu à diverses questions. Parmi celles-ci figurent la candidature ou pas du président Macky Sall, Yankhoba Diatara et le rapport de la Cour des comptes.
Invité par la rédaction du groupe Emedia Invest, ce vendredi matin, Idrissa Seck a répondu à diverses questions. Parmi celles-ci figurent la candidature ou pas du président Macky Sall, Yankhoba Diatara et le rapport de la Cour des comptes, le malaise à Yewwi Askan Wii ou encore Ousmane Sonko et son discours "va-t-en-guerre". Le "chef de l'opposition", comme il s'est autoproclamé, y est allé sans les gants.
L'opposition a occupé l'espace public, en cette fin de semaine. Le rassemblement pacifique des forces vives de la nation a été précédé par la sortie médiatique du président de Rewmi. Lors de ce long interrogatoire, l'ancien maire de Thiès a passé en revue l'actualité.
3e candidature : ‘’S'inspirer du modèle démocratique américain’’
À quelques mois de la Présidentielle, le sujet sur toutes lèvres, à savoir la candidature ou pas de l'actuel président à un troisième mandat, a été évoqué. Sans trop s'aventurer, l'ancien maire de Thiès a soutenu s'être entretenu avec son ancien frère de parti à ce sujet. "Je ne sais pas si le président Macky Sall va faire un 3e mandat ou pas. Je ne peux me prononcer sur un sujet dont je n’ai pas les tenants et les aboutissants. J’ai parlé avec le président Macky Sall, mais je ne peux pas révéler le contenu de notre conversation. Ce n’est pas à moi de dévoiler la teneur de nos échanges. Au moment venu, il se prononcera", révèle l’ancien maire de Thiès.
Pour mieux asseoir sa pensée, il ajoute : "Ce qui est sûr, c’est que je lui ai signifié que s’il y un pays qui respecte le jeu démocratique, notamment les deux mandats, c’est les États-Unis. Ils ont érigé leur Constitution en 1789. Le premier président, George Washington, avait fait deux mandats et on lui avait même demandé de remettre le couvert au vu du travail qu’il avait accompli. Ce qu’il avait catégoriquement refusé au risque, selon lui, de transformer la présidence en une présidence héréditaire."
Sous ce même rapport, le candidat de Rewmi à la prochaine échéance de 2024 poursuit : "Donc, depuis 1789 jusqu’à Joe Biden, aucun président américain n’a eu à faire plus de deux mandats, sauf Roosevelt, en 1940. Et c’était à cause de la crise de 1929 et de la Deuxième Guerre (mondiale). À l’époque, pour des soucis de stabilité, le peuple américain avait opté pour son maintien au pouvoir. D’où ses quatre mandats. Maintenant, il faut que ça soit clair, ce n’est pas parce qu’il y a eu la Covid-19… que le président doit se permettre de rester au pouvoir. Il pourrait s’engouffrer dans la brèche."
"Si je participe à un dialogue, c’est pour l’essentiel"
Le président du parti Rewmi, Idrissa Seck, a aussi informé que son parti politique prendra part au dialogue lancé par le président de la République Macky Sall.
Selon lui, s'asseoir autour d'une table est primordial à l'heure actuelle. "Je ne vais pas au dialogue pour des futilités. Si je participe à un dialogue, c’est pour l’essentiel. Je prendrai part à tous les dialogues dans ce pays", dit-il.
Sur ce même registre, l'ancien boss du Cese invite la classe politique sénégalaise à privilégier un climat apaisé, pour le bien-être des Sénégalais.
Idrissa Seck réaffirme son ambition présidentielle qui demeure intacte et précise ne pas toutefois en faire une obsession. ‘’Je ne sais pas si un jour je serai président ou pas. Franchement, c’est le cadet de mes soucis. Moi, ce qui m’importe, c’est qu’Allah soit satisfait de moi’’, indique-t-il.
‘’Khalifa Sall ne peut pas se ranger derrière Ousmane Sonko’’
Interrogé sur la crise qui prévaut à Yewwi Askan Wii avec les piques par presse interposée entre Ousmane Sonko et Barthélemy Dias, Idrissa n'a pas caché ses inquiétudes sur l'avenir de cette coalition. "Yewwi Askan Wi s’est murée dans une situation complexe. Khalifa Sall, c’est l’héritier de Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Ousmane Tanor Dieng. Il ne peut pas se ranger derrière Ousmane Sonko. C’est mathématiquement impossible’’, déclare le président de Rewmi.
Pour lui, le leader de Taxawu Sénégal n'a pas les mêmes préoccupations que son compère de l'opposition, même s'il reconnaît qu'ils se rejoignent sur un point, à savoir la question de leur inéligibilité. ‘’Khalifa a un souci qui est différent de celui d'Ousmane Sonko. Mais c’est vrai qu’aujourd’hui, ils ont presque le même problème, à savoir la participation à la Présidentielle. Le dialogue peut produire qu’on réaménage la loi électorale’’.
Sur la question du statut du chef de l’opposition, l’ancien président du Cese persiste et signe : ‘’Ousmane Sonko doit d’abord régler son problème d’éligibilité, mais c’est moi le patron de l’opposition.’’
Le "gatsa-gatsa" pas au goût d'Idy
Dans l’entretien, il a aussi été question d’Ousmane Sonko. En effet, le patron de Rewmi n'apprécie pas le style "va-t-en-guerre" du leader de Pastef. "Tu te dis leader et tu veux diriger les gens, mais tu n’as rien à offrir à la jeunesse que deux mots d’insultes : «Gatsa Gatsa»."
Poursuivant sa diatribe sur les "écarts de langage de Sonko’’, Idrissa Seck s'est aussi attardé sur le meeting de Keur Massar dont il a rappelé certains propos tenus, ce jour-là : "J’ai les moyens de rendre ingouvernable ce pays. Je suis allé au cimetière, j’ai prié pour mon père et je suis allé voir ma mère en Casamance. Maintenant, je suis prêt. Il (Macky Sall) me tue ou je le tue.’’
Yankhoba Diatara, le rapport de la Cour des comptes et Me Abdoulaye Wade
Concernant Yankhoba Diatara et le rapport de la Cour des comptes, Idrissa Seck a affirmé qu’il ne prendrait aucune décision, avant de parcourir le document. Il n'exclut pas de mettre son lieutenant sur la touche, s'il s'avère qu'il est mouillé dans cette affaire.
Toutefois, il a tenu à respecter le principe de la présomption d’innocence et a souligné que c’est à l’intéressé de s’expliquer sur les accusations portées contre lui. "Si Yankhoba Diatara est coupable d’actes délictueux, que la loi s’applique avec toute sa rigueur et même si je suis président de la République et que le rapport se retrouve sur mon bureau, il sera sanctionné".
Le contexte sociopolitique s'y prêtant, l'ancien Premier ministre sous Wade a évoqué la sortie de son ancien mentor dans laquelle il invitait ses militants à utiliser la loi du talion face aux forces de l'ordre. Et Idy soutient avoir recadré l'ex-président, ce jour-là. "A l’époque, je n’avais pas hésité à sermonné le président Abdoulaye Wade, dès que nous sommes remontés dans notre véhicule.
Il avait deux fois mon âge, mais n’empêche, je lui avais clairement signifié que ceci n’était pas le bon exemple. Intimer aux jeunes de répliquer vigoureusement contre des forces de l’ordre qui, demain, s’il est élu seront à ses ordres, ce n’était pas responsable. D’ailleurs, quand il est devenu président de la République, il a tout fait pour ne pas laisser cours à ces manifestations. Si vous vous souvenez bien, à un moment donné, il a même demandé aux manifestants de ne pas casser, ni brûler, mais plutôt de porter des brassards rouges’’, a-t-il rappelé.
DROITS DE L’HOMME, LE SENEGAL SE PRESENTE EN BON ELEVE DEVANT LA COMMISSION AFRICAINE
Le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, a présenté, hier, à Dakar, les rapports du Sénégal à la Commission africaine des Droits de l’Homme et des peuples (Cadhp) sur l’évaluation de la situation au Sénégal.
Le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, a présenté, hier, à Dakar, les rapports du Sénégal à la Commission africaine des Droits de l’Homme et des peuples (Cadhp) sur l’évaluation de la situation au Sénégal. Cette 75e session ordinaire était une occasion pour faire une mise à niveau sur la protection et la promotion des droits de l’Homme.
« Nous avons présenté, aujourd’hui, les rapports du Sénégal sur l’état de mise en œuvre de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples », a fait savoir, hier, à Dakar, Ismaïla Madior Fall. Le Garde des Sceaux qui a présenté les rapports du Sénégal à la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (Cadhp) est notamment revenu sur l’essence de la charte fondamentale des droits de l’Homme en Afrique. « Lorsque les États s’engagent ou souscrivent à un instrument régional comme la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, il pèse sur eux l’obligation de produire de façon régulière des rapports », a expliqué M. Fall. Il consiste à faire une mise à jour du Sénégal sur les standards et les exigences prévus par la charte. « Le Sénégal produit régulièrement des rapports et il s’agissait de présenter le 12e, le 13e, le 14e et le 15e », renseigne-t-il.
Les rapports ont notamment porté sur l’état de la démocratie. « Nous avons montré que nous sommes un pays démocratique et qu’il y a un pluralisme politique qui ne souffre d’aucun problème », affirme Ismaïla Madior Fall. Lors de son intervention en visioconférence avec les membres de la Commission, le Ministre de la Justice a relevé l’existence de libertés fondamentales consacrées, de libertés de manifestations, de libertés de réunions. « Nous organisons des élections de façon continue. Nous n’avons jamais connu de rupture ni de coup d’État », a-t-il rappelé. Et de souligner : « Nous sommes un pays qui se caractérise par sa stabilité politique, son respect de la démocratie. L’état de la démocratie au Sénégal ne pose pas de problème ».
L’État de droit a également été abordé avec la question du respect de l’indépendance de la Justice, la séparation des pouvoirs. « Nous avons montré qu’il y a des efforts dans ce sens », informe le Ministre. Il a aussi été question de montrer les efforts consentis pour le respect des droits des handicapés et la suppression de toutes les discriminations à l’endroit des femmes. « Nous avons passé en revue l’ensemble des droits et montré tous les efforts accomplis par notre pays pour protéger et promouvoir les droits fondamentaux », a déclaré le Garde des Sceaux. Il affirme qu’après la présentation, le président de la Commission s’est félicité de la qualité de ce rapport et des efforts du Sénégal pour faire respecter les droits humains.
LE ROLE MOTEUR QUE NOUS ATTENDONS DU SENEGAL…
En marge de sa visite au Sénégal, la Coordonnatrice de l’Initiative pour la coopération de l’Atlantique, l’Ambassadeur Jessica Lapenn, s’est entretenue avec Le Soleil. L’ex-Ambassadeur des États-Unis auprès de l’Union africaine revient, sur l'initiative.
En marge de sa visite au Sénégal, la Coordonnatrice de l’Initiative pour la coopération de l’Atlantique, l’Ambassadeur Jessica Lapenn, s’est entretenue avec « Le Soleil ». L’ex-Ambassadeur des États-Unis auprès de l’Union africaine revient, entre autres, sur les contours de cette nouvelle initiative.
Vous êtes la Coordonnatrice de l’Initiative pour la coopération de l’Atlantique. De quoi s’agit-il exactement ?
Le principe qui sous-tend la coopération Atlantique, c’est que lorsque vous jetez un regard sur la carte, vous voyez, en fait, un endroit unique où vous avez les communautés qui sont en place. Il s’agit des communautés côtières. Le principe est de considérer l’Atlantique comme une région tout comme on considère les continents comme des régions. Cette région-là partage une histoire, une culture et une langue. Il est possible, sur la base de cela, de voir les problèmes communs, c’est-à-dire une histoire commune, des expériences communes, mais également des problèmes communs dans cette région. Ainsi, il est possible de trouver ensemble une solution ou bien, si les solutions n’existent pas, d’en trouver mais également de créer de nouvelles solutions dans ce cadre-là et sur cette base-là.
Quels sont les enjeux d’une telle structure et la place que pourrait y avoir le Sénégal ?
Le Sénégal devrait jouer un rôle moteur dans cette initiative parce qu’il dispose d’une expérience et d’une expertise importantes dans ce domaine. Comme vous le savez, j’ai été Ambassadeur des États-Unis auprès de l’Union africaine (Ua) lorsque le Sénégal dirigeait l’instance continentale. Je connais donc la capacité de ce pays à mobiliser les partenaires, à créer des idées élaborées et à assurer le consensus autour de cette action. Le Sénégal pourrait aussi jouer un rôle important en matière de diplomatie et de cadre institutionnel. Il devrait jouer un rôle très important dans ce domaine.
Justement, quelle sera la place de cette structure par rapport à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982 ?
En septembre dernier, il y a eu, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, une rencontre qui a regroupé les États-Unis et d’autres pays dont le Sénégal. C’est de là qu’une déclaration conjointe a été faite et cette dernière prenait en compte l’existence de plusieurs structures qui travaillent dans le domaine de cette coopération Atlantique, c’est-à-dire l’existence de structures, mais également l’existence de documents fondateurs y compris la Convention des Nations unies sur le droit de la mer. J’estime donc qu’il existe une architecture internationale qui pourrait aider à cette action-là. Il s’agit de prendre en compte cette architecture pour pouvoir faire avancer cette initiative.
Vous êtes au Sénégal dans le cadre de cette initiative. Qu’est-ce que vous avez prévu de faire durant votre séjour ?
Je suis arrivé aujourd’hui (Ndlr : mardi) et j’ai pris fonction il y a deux à trois mois. Ce déplacement au Sénégal est l’une des premières étapes dans mes activités. C’est un pays très important. J’accorde de la valeur à la concertation avec le Sénégal. C’est essentiellement le centre d’intérêt de cette visite. Il s’agit de travailler avec le Gouvernement et les pouvoirs publics. Il y aura, bien entendu, plusieurs autres acteurs, notamment dans le domaine de l’économie bleue. Mais, dans un premier temps, il s’agit de rencontrer les autorités sénégalaises, de recueillir les priorités du Sénégal vis-à-vis de cette Initiative de l’Atlantique portant sur la gouvernance maritime, l’économie bleue et le développement.
Est-ce que l’Initiative pour la coopération de l’Atlantique aura des similitudes avec l’Aukus (acronyme des pays membres : Australia, Royaume-Uni, États-Unis), lancé par votre pays en Indopacifique ?
Vous avez posé une question importante. Les États-Unis ont une façade maritime tant sur le Pacifique que sur l’Atlantique. Donc, il y a des parallèles. Toutefois, je ne voudrais pas faire une fixation sur ces parallèles parce que l’Atlantique constitue à lui-même une spécificité et c’est une spécificité importante en matière de priorités. L’Atlantique également est unique parce qu’on parle d’une zone pan-Atlantique, c’est-à-dire l’Atlantique dans son entièreté. Il s’agit de créer cette communauté des pays riverains de l’Atlantique, de devenir cette communauté Atlantique. Et c’est ce qui en fait une zone spécifique. C’est ce qui fait sa spécificité, j’allais dire.
Pour d’aucuns, les routes maritimes internationales constituent une zone de non-droit. Est-ce que l’Initiative pour la coopération de l’Atlantique pourra aider à prendre à bras-le-corps ces questions ?
J’ose croire que oui. Cette structure va aider à résoudre la situation que vous avez évoquée puisque nous avons des partenaires. Nous avons des défis communs et des priorités communes. Il y a le problème de la criminalité via le trafic de stupéfiants, la traite des personnes qui sont considérées comme étant d’importantes priorités. Il s’y ajoute également la question de la piraterie qui semble être un problème non résolu. Il s’agit donc de renforcer la coopération et la collaboration, ainsi que l’échange d’information. Je pense que cette structure va constituer un élément fondamental ou des éléments fondamentaux pour pouvoir combattre ces phénomènes.
Vous avez été Ambassadeur des États-Unis auprès de l’Union africaine. Quelle lecture faîtes-vous des relations entre votre pays et l’Afrique au moment où le continent cristallise l’attention des grandes puissances et des pays émergents ?
C’est une relation très positive et très constructive. Lors du dernier Sommet États-Unis-Afrique, le Sénégal dirigeait l’Union africaine, et il y a eu d’importants résultats en matière d’accords entre Gouvernements ; des accords entre des entreprises africaines et des entreprises américaines. Le Sénégal y a joué un rôle moteur, tout comme dans le cadre de la prévention des conflits et l’intervention en matière de conflits. Donc, cela constitue une perspective unique et importante dans le cadre de la coopération pour venir à bout des défis à travers cette Initiative.
Quel bilan tirez-vous de la présidence de Macky Sall à la tête de l’Ua ?
Ce fut un mandat couronné de succès, je pense, avec des résultats concrets en matière de défis liés à la paix et dans le cadre de l’agenda de développement. Le Président Macky Sall a su porter la voix du continent très haut dans cette architecture internationale.
L’Initiative pour la coopération de l’Atlantique est à l’état de projet. Est-ce qu’on peut avoir plus de données quant à sa réalisation ?
C’est une question tout à fait légitime parce que nous sommes en concertation avec plusieurs pays. Il est prévu, d’ici fin mai, une rencontre, la première du genre. C’est sur la base de cette rencontre que nous allons prendre des décisions. Je ne veux pas devancer un peu les leaders, me substituer à eux pour avancer des dates, car ils jouent un rôle très important dans cette Initiative.
CE QU'IL FAUT SAVOIR DU BRACELET ELECTRONIQUE
Le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice a présidé hier, un atelier de partage et de sensibilisation sur le bracelet électronique avec des journalistes. Une occasion pour aider les hommes de médias à mieux comprendre cette alternative à l’incarcération
Le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, a présidé, hier, un atelier de partage et de sensibilisation sur le bracelet électronique avec des journalistes. Une occasion pour aider les hommes de médias à mieux comprendre cette alternative à l’incarcération.
Le Sénégal s’est engagé dans une dynamique de lutte contre la surpopulation carcérale et d’améliorer la réinsertion sociale des personnes condamnées. C’est dans ce sens que s’inscrit le recours au bracelet électronique. Afin d’aider à mieux comprendre le recours à cet instrument, un atelier a été organisé pour outiller des journalistes. La rencontre, qui s’est tenue, hier, a été présidée par le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall. La surveillance électronique est le fait pour l’inculpé ou le condamné de porter un bracelet électronique et, en dehors des périodes autorisées, de ne s’absenter de son domicile ou du lieu fixé par la décision judiciaire que dans les conditions et motifs déterminés. Les bénéficiaires de cette surveillance peuvent être des personnes poursuivies ou encore des personnes condamnées. M. Fall a assuré que les professionnels des médias constituent des « vecteurs incontournables » pour aider à la vulgarisation du bracelet électronique. Il ne peut être envisagé que lorsqu’il est sollicité ou accepté par l’inculpé ou le condamné, a précisé le Ministre. Il constitue « un outil moderne et efficace pour garantir la représentation en justice du premier, et assurer le suivi post-sentenciel du second, sans porter préjudice au maintien des liens familiaux, ni compromettre leur situation professionnelle ».
Toutefois, Ismaïla Madior Fall a souligné que la décision du port du bracelet électronique ne saurait être considérée ni comme un acte de rabaissement ou d’humiliation pour les condamnés ou présumés auteurs d’infractions, ni comme une mesure de mitigation ou d’encouragement de la criminalité. « Il est un instrument de lutte contre la délinquance et la récidive, mais également un gage de sécurité pour la population », a-t-il rappelé.
Des obligations pour le porteur
L’atelier a été un moment de partage sur le cadre juridique lié à la surveillance électronique. Les porteurs de bracelet électronique doivent remplir certaines conditions selon les explications de Alassane Ndiaye, directeur adjoint des affaires criminelles et des grâces et coordonnateur du Centre de surveillance électronique. Il a énuméré, entre autres, la nécessité d’obtenir l’accord de la personne concernée, d’avoir une situation familiale justifiant la mesure, d’avoir l’accord du père, de la mère ou de la personne qui a la garde s’il s’agit de mineurs, ou encore la compatibilité du matériel avec la santé de l’intéressé. Cependant, les personnes poursuivies ou condamnées pour détournement de deniers publics ou délits douaniers sont tenues à un cautionnement ou un remboursement préalable.
« Le bénéficiaire a certaines obligations telles qu’assurer la remise en charge régulière de la batterie, répondre aux convocations du juge d’instruction, du juge de l’application des peines ou de toute autre autorité désignée et de respecter la zone délimitée », a fait savoir le directeur adjoint des affaires criminelles et des grâces. Il va plus loin en expliquant que l’inobservation par le concerné de ces obligations entraîne une nouvelle condamnation. « L’enlèvement ou la détérioration du bracelet est également considéré comme un délit d’évasion et la personne risque six mois d’emprisonnement au moins », a précisé M. Ndiaye.
Le bracelet est un dispositif électronique fait avec un cadre en titane à l’intérieur et pèse 180 g. Il est livré avec un chargeur mobile et un élément de confort. Imperméable, résistant, il comporte toutes les tailles. Cet outil ne possède pas de micro et permet uniquement de suivre les mouvements de la personne grâce à des satellites de géolocalisation et à travers le réseau mobile. Le bracelet est en constante communication avec le centre de surveillance. Lorsque la personne essaie de l’enlever, le centre reçoit des alertes. « Nous informons la police, la gendarmerie en cas d’évasion, d’altération ou de tentative d’enlèvement du bracelet », a expliqué le lieutenant Moussa Dièye, chef d’unité du centre de surveillance électronique.
50 unités déjà posées
Le centre de surveillance électronique a été inauguré le 15 novembre 2022. « Nous avons, depuis lors, posé 50 bracelets dont 10 déposés », a informé le lieutenant Moussa Dièye, chef d’unité de surveillance dudit centre. Il est composé de 16 agents organisés en équipes et compte une unité de surveillance électronique avec un service qui fonctionne 24h/24 et 7j/7. « L’unité est en contact permanent avec les personnes placées sous surveillance électronique et avec les autorités judiciaires, les services de police », a-t-il fait savoir.
LA MISSION SECRETE DE BARACK OBAMA AUPRES DE MACKY SALL
Selon les informations d'Africa Intelligence, l'ex-président des Etats-Unis Barack Obama s'est entretenu dans la plus grande confidentialité par téléphone avec le chef de l'Etat sénégalais pour évoquer l'élection présidentielle de février 2024.
A moins d’un an d’une élection présidentielle cruciale pour le Sénégal, les choses se compliquent pour Macky Sall, président de ce pays. Si sur le plan juridique, ce dernier peut se réjouir du récent verdict sanctionnant Ousmane Sonko, son principal opposant, à une peine qui pourrait invalider sa candidature, sur le plan diplomatique, rien n’est encore moins sûr. Et en Occident, la décision de Macky de briguer un 3ème mandat n’est pas vu d’un bon oeil.
C’est du moins ce qu’a révélé, ce 11 mai, le média d’investigation Africa Intelligence qui nous apprend que l’ex président des Etats-Unis, Barack Obama, s’est entretenu secrètement (par téléphone) avec Macky Sall sur ce sujet extrêmement scabreux. Et le premier président noir des USA a transmis à son ex homologue les doutes concernant sa décision de se maintenir au pouvoir une troisième fois. D’après la même source, l’appel téléphonique entre Macky et Obama a été coordonné par l’entremise de Joe Biden, actuel président des Etats-Unis.
« Selon les informations d’Africa Intelligence, l’ex-président des Etats-Unis Barack Obama s’est entretenu dans la plus grande confidentialité par téléphone avec le chef de l’Etat sénégalais pour évoquer l’élection présidentielle de février 2024. L’échange s’est tenu en étroite coordination avec l’administration Biden, au moment où le scénario d’un troisième mandat de Macky Sall se dessine chaque jour un peu plus », renseigne Africa Intelligence.
Il faut préciser que l’appel de Barack Obama intervient dans un contexte politique très tendu au Sénégal marqué par la récente condamnation du principal opposant du pays à une amende de 200 millions et à 6 mois de prison avec sursis. Une telle condamnation pourrait éventuellement disqualifier sa candidature pour 2024, ce qui risque de déclencher de vives tensions dans le pays.
Il faut aussi rappeler que Barack Obama n’est pas la seule personnalité politique occidentale à s’inquiéter du troisième mandat de Macky Sall. En effet, le 02 mars dernier, la même source (Africa Intelligence) nous informait qu’à Elysée, l’idée semble ne pas trop plaire à Emmanuel Macron.
« A moins d’un an de l’élection présidentielle, la perspective d’une candidature de Macky Sall pour un troisième mandat inquiète de plus en plus la France et les Etats-Unis. Le sujet a été abordé directement par Emmanuel Macron avec son homologue sénégalais. Dans le même temps, la question embarrasse dans les capitales des Etats membres de la Cedeao », révèle la source.
Par Abdourahmane Sarr
ARBITRER DEUX FORCES PARTISANES: APR ET PASTEF
En politique ou dans les organisations, ceux qui ne sont pas d'accord et ont où aller sortent du groupe s'ils ne peuvent pas exprimer leur désaccord en interne et ne peuvent être loyaux à un certain consensus
A la veille des législatives de 2022 nous disions que le champ politique sénégalais partisan bipolarisé Yewwi-Benno était une bonne chose pour notre démocratie à la croisée des chemins en 2024. Une bonne chose car il permettait un arbitrage citoyen non partisan engagé puisque les deux camps nous disent que le pouvoir appartient au peuple.
De ce fait, il fallait construire une force citoyenne non partisane pour arbitrer la bipolarisation. Le F24 ayant incorporé des forces partisanes d’opposition aux intérêts divergents, notamment Yewwi, a fait la même erreur congénitale que Yewwi: Absence de projet commun et d’objectivité, mais volonté d’unité d’action. Sa manifestation a donc de facto démontré que le leader des forces partisanes d’opposition est bien Ousmane Sonko, l’absent le plus présent de leur manifestation de vendredi.
Nous rappelions les principes du “Exit, Voice, and Loyalty" comme disait l'autre "Partir, S'exprimer, et Loyauté ". En politique ou dans les organisations, ceux qui ne sont pas d'accord et ont où aller sortent du groupe s'ils ne peuvent pas exprimer leur désaccord en interne et ne peuvent être loyaux à un certain consensus. Nous l'avons observé dans Yewwi (Barthélémy Dias, Maire de Dakar) dans Benno (Idrissa Seck, Candidat Obligatoire).
S'ils n'ont pas où aller, dans notre champ politique partisan bipolarisé, ils restent loyaux et n'expriment pas leur désaccord ou l'expriment tendrement (Khalifa Sall). S'ils peuvent exprimer leur désaccord et ont où aller, ils peuvent rester pour bâtir un consensus démocratiquement acceptable auquel ils pourraient en retour être loyaux (Ousmane Sonko). Sans Macky Sall (APR) Benno n’est rien et sans Ousmane Sonko (PASTEF) Yewwi n’est rien. Ils sont les seuls à pouvoir quitter leur groupe sans y perdre des plumes. La classe politique sénégalaise au pouvoir et dans l'opposition est donc prise en otage par deux leaderships dans un "mortal combat" dont l’épilogue pourrait bien être cette semaine: il y aura procès avec prise de corps ou pas?
Le problème du Sénégal de 2024 ne devrait pas être une compétition électorale électoraliste et un rapport de forces violentes (État et Citoyens) mais de visions. A l’heure où nous parlons seul PASTEF a une vision différente du statu quo à arbitrer.
Une force citoyenne non partisane unifiée est toujours nécessaire, à défaut, la majorité silencieuse devra se résigner à la partisanerie électoraliste.
Librement
Abdourahmane Sarr
Président CEFDEL
Moom Sa Bopp Menel Sa Bopp
PERSONNELS MILITAIRES : MACKY GELE LES RETRAITES
Dans un décret signé le 8 mai, le Président Sall note qu’il sera procédé à la suspension à titre exceptionnel des départs à la retraite des personnels militaires des Armées. Pourquoi ? Pour des raisons de Secret-Défense, aucun détail n’a été donné.
Du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024, les retraites militaires vont être gelées. Dans un décret signé le 8 mai, le Président Sall note qu’il sera procédé à la suspension à titre exceptionnel des départs à la retraite des personnels militaires des Armées. Pourquoi ? Pour des raisons de Secret-Défense, aucun détail n’a été donné.
Mais cela montre une volonté de garder les effectifs militaires en nombre. Et aussi dans la Maréchaussée. Mercredi, la Gendarmerie nationale annonçait aussi que le programme de recrutement des militaires non rengagés rang des contingents 2019, 2020, 2021/1 est lancé.
Ce recrutement ne concerne que les militaires du rang des Armées ayant effectué la durée légale du service militaire et n’étant pas engagés par leurs corps respectifs. A ce titre, les intéressés vont se présenter ce matin à la Division admission et mobilisation sise au quartier Samba Diéry Diallo, à Colobane.
LES MAURITANIENS AUX URNES POUR ELIRE DEPUTES, MAIRES ET CONSEILLERS REGIONAUX
Plus de 1, 8 million de Mauritaniens sont appelés aux urnes ce samedi pour des élections législatives et locales.
Plus de 1, 8 million de Mauritaniens sont appelés aux urnes ce samedi pour des élections législatives et locales.
Les électeurs mauritaniens vont ainsi choisir les 176 députés de l’Assemblée nationale, les conseillers des 15 régions du pays, et les maires des différentes communes.
Le scrutin se tient à moins d’un an de la prochaine élection présidentielle et a valeur de test pour le président Mohammed Ould Ghazouani, dont le parti, El Insaf est présenté comme le favori de ce scrutin devant la formation des islamo-conservateurs, Tawassoul et l’alliance formée entre le militant anti-esclavagiste, Biram Dah Abeid et le parti Sawab.
Peu après avoir accompli son devoir citoyen, le président de la République islamique de Mauritanie a salué l’atmosphère qui a caractérisé la campagne électorale.
Dans des propos rapportés par l’Agence mauritanienne d’information (AMI), le chef de l’Etat mauritanien a estimé que cela reflétait la prise de conscience du peuple mauritanien, la maturité de sa classe politique et la consolidation de la pratique démocratique dans le pays frontalier du Sénégal.
La Commission électorale nationale indépendante (CENI), par la voix de son vice-président, Mohamed Lemine Ould Dahi, a de son côté, déclaré à l’Agence mauritanienne d’information que le scrutin sera couronné par un succès électoral réussi et transparent.
‘’Toutes les commissions indépendantes et leurs équipes régionales et départementales, ainsi qu’au niveau des arrondissements, sont suffisamment préparées et sont prêtes à entamer le vote de manière organisée et supervisée’’, a-t-il fait valoir.
AMARA DIOUF, LA PEPITE SENEGALAISE QUI ILLUMINE LA CAN U17
Auteur de cinq réalisations en quatre matchs, dont deux doublés, Amara Diouf, à 16 ans brille autant par ses performances que sa maturité dans le jeu
Auteur de cinq réalisations en quatre matchs, dont un deuxième doublé, mercredi, contre l’Afrique du Sud (5-0) en quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations des moins de 17 ans le capitaine des Lionceaux, Amara Diouf, à 16 ans brille autant par ses performances que sa maturité dans le jeu.
Doté d’une intelligence de jeu remarquable et une capacité d’anticipation des actions, à ravir, ses aptitudes tactiques prouvent, à n’en pas douter, le talent inné d’Amara Diouf qui n’en finit pas de briller à la CAN
.
Elément incontournable du dispositif de jeu de l’entraîneur, Serigne Saliou Dia, le joueur de Génération Foot a fini de séduire les passionnés du ballon rond, grâce à une maturité dans son style qui fait oublier son âge.
« Il (Amara Diouf) a tout pour devenir un excellent joueur. C’est un jeune homme qui sait toujours tirer son équipe vers la victoire. Une qualité qui va beaucoup l’aider à l’avenir », a témoigné son entraîneur en équipe national.
Son influence dans le jeu, son évolution sur le terrain, son comportement vis-à-vis de ses coéquipiers et de l’adversaire, en plus d’une attitude de leader naturel prouvent, à suffisance, que le poste de capitaine est taillé sur mesure pour l’attaquant.
Grand artisan des quatre victoires du Sénégal avec cinq buts dont deux doublés, le natif de Pikine (banlieue dakaroise) du haut de son mètre 71 plane sur la compétition avec talent, altruisme et aptitudes physiques incroyables.
Habitué à s’illustrer dans les compétitions internationales, c’est à l’âge de neuf ans qu’il a commencé à faire parler de lui. Plus précisément, en 2017, lors de la Danone Cup (une compétition internationale de football pour les enfants de 10 à 12 ans, catégorie U12), en inscrivant neuf buts dans la compétition.
Formé à Génération Foot qui lui a mis le pied à l’étrier, il fait partie de l’équipe basée à Deni Birame Ndao (Dakar) qui a remporté le 24 février dernier, le tournoi international U19 organisé par l’Académie Mohammed VI à Salé (Maroc), grâce à l’unique but de Diouf.
Elu deux fois homme du match à la CAN d’Algérie et actuel meilleur buteur de la compétition (cinq buts), Amara Diouf n’a certainement pas encore fini de faire parler de lui.
Par Ngor DIENG
AMADY ALY DIENG, UN INTELLECTUEL TRANSVERSAL !
« Le livre constitue une victoire des hommes sur le temps et sur l’espace. Le livre peut être transmis des anciennes aux nouvelles générations. C’est un combat de gagner sur le temps destructeur […]
« Le livre constitue une victoire des hommes sur le temps et sur l’espace. Le livre peut être transmis des anciennes aux nouvelles générations. C’est un combat de gagner sur le temps destructeur […] En définitive, le livre est un instrument efficace pour lutter contre la mort. Les écrivains continuaient à vivre parmi les vivants ».
Amady Aly Dieng, « Don de ma bibliothèque personnelle à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar », CODESRIA, Bulletin n°1 & 2, 2007, p.42.
Amady Aly Dieng est décédé le 13 mai 2015 à Dakar à l’âge de 83 ans. Né le 22 février 1932 à Tivaoune, au Sénégal, il fut un ancien fonctionnaire de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Dans ses Mémoires d’un étudiant africain, il rappelle : « Je suis né le 22 février 1932 à Tivaoune, la septième gare du chemin de fer Dakar-Saint Louis (DSL) construit en 1885. » (Volume 1, De l’école régionale de Diourbel à l’université de Paris, p. 3). Docteur ès sciences économiques, il a enseigné à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il a été parmi les dirigeants de l’Association générale des Étudiants de Dakar (AGED), créée en 1950 et devenue en 1956 l’Union Générale des Etudiants d’Afrique occidentale (UGEAO). Il fut aussi Président de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF) pendant deux ans (en 1961 et en 1962).
Amady Aly Dieng est auteur de plusieurs ouvrages sur des thématiques diverses (philosophie, sociologie, économie, histoire, etc.) Il avait une vaste culture scientifique et littéraire. Il était un ami des livres. Son rapport étroit avec le savoir n’est plus à démontrer. Dans le bulletin CODESRIA n°1 & 2, 2007, p. 41, il écrivait : « Dans ma vie militante estudiantine, j’ai appris à accorder beaucoup d’importance à la fréquentation et à la lecture des livres qui pouvaient nous aider à retrouver les véritables chemins susceptibles de mener nos pays à l’indépendance et à l’unité. Ces livres, à beaucoup d’égards, nous fournissaient les munitions qui nous permettaient de détruire le système colonial. Ils étaient les « armes miraculeuses », pour parler comme Césaire, dont ma génération avait besoin pour vaincre nos oppresseurs. »
Le doyen Amady Aly Dieng était un grand intellectuel. Il n’avait pas peur de la solitude et de la singularité. Car pour lui, un intellectuel doit être singulier. Il doit aimer la marginalité et l’individualité pour produire. Ce qui ne va pas de pair avec la culture sénégalaise : « …en Afrique, rappelle-t-il, la société est franchement anti-intellectuelle, car elle est hostile à l’expression de l’individualité. Les Africains sont soumis aux pesanteurs sociales comme les multiples cérémonies familiales, coutumières ou religieuses. (CODESRIA n°1 & 2, 2007, p. 42).
Amady Aly Dieng ne pavanait pas dans les couloirs des universités quoiqu’il ait installé son quartier général sur le campus universitaire de l’UCAD de Dakar, sa seconde demeure. Pour Amady Aly Dieng, l’importance du savoir met en relief la centralité du livre et de la lecture dans une société où la tradition de l’oralité domine encore. Il ne lisait pas en diagonale. Il abordait les livres avec rigueur et entrait dans les textes avec profondeur. Pour lui, « La lecture littérale des textes écrits qui est très pratiquée dans les sociétés africaines est stérile. Elle est prisonnière des textes, trop fidèle à la lettre des textes. Cette excessive fidélité au texte est une source d’infécondité. » (CODESRIA n°1 & 2, 2007, p.43).
En 2007, il a fait don de 1500 livres de sa bibliothèque personnelle à la Bibliothèque Universitaire de Dakar. C’est exceptionnel et symbolique comme geste vis-à-vis de la postérité. À ce propos, il disait : « J’ai choisi de faire don de ma bibliothèque personnelle aux jeunes générations parce que je veux contribuer à ma manière à l’ancrage ici d’une tradition universitaire qui veut que les professeurs dans tous les pays développés lèguent leurs ouvrages à leur mort à des bibliothèques ou à des institutions de recherches. » (CODESRIA n°1 & 2, 2007, p. 41). À l’ère d’une civilisation marquée par l’écran, le livre demeure toujours encore un moyen non négligeable pour la formation de l’esprit et la transformation sociale.
Avant de mourir, le doyen Amady Aly Dieng se désolait de la situation de désintéressement de notre peuple vis-à-vis du savoir, du livre et de la lecture au détriment des activités festives : « Les livres sont aujourd’hui lacérés, déchirés, passés à la lame de rasoir ou volés. Les criminels culturels se multiplient sans qu’on puisse les aligner devant des poteaux d’exécution. » (CODESRIA n°1 & 2, 2007, p.43). Il termine son texte en rappelant « Qu’en Côte d’Ivoire, les fonctionnaires et employés ne bénéficient pas d’avance Tabaski mais d’avance scolarité. C’est une chose qui doit nous faire réfléchir. Car au Sénégal on privilégie les activités festives. On privilégie le tube digestif au détriment des activités de l’esprit. » (CODESRIA n°1 & 2, 2007, p.43). Le 13 mai 2016, lors du premier anniversaire de son décès, la salle de conférence de la maison d’édition L’Harmattan-Sénégal fut baptisée du nom d’Amady Aly Dieng ; une manière d’immortaliser et de rendre hommage à la mémoire de cet éternel étudiant africain.