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24 juin 2025
MANIF DE YAW, GUY MARIUS ADMIT AU SOINS
Après leur Giga meeting réussi de ce mardi 14 mars, les leaders de la coalition Yewwi Askan Wi ont voulu remettre ça avec des rassemblements et des marche sur l’étendue du territoire national. Mais les forces de l’ordre ne leur ont pas facilité la tâche
La tension règne toujours à la Cité Keur Gorgui et alentours à cause des barricades policières, empêchant les militants de l’opposition d’accéder au domicile du leader de Pastef, Ousmane Sonko.
Après leur Giga meeting réussi de ce mardi 14 mars, les leaders de la coalition Yewwi Askan Wi ont voulu remettre ça avec des rassemblements et autres marches sur l’étendue du territoire national.
Mais les forces de l’ordre ne leur ont pas facilité la tâche.
Le député Guy Marius Sagna qui se rendait chez l’opposant Ousmane Sonko, a été malheureusement touché à la cuisse par une grenade lacrymogène. Il a été hospitalisé par la suite mais ne compte pas baisser les bras face à ce qu’il a qualifié d’ « injustice du régime de Macky Sall ».
MANIFESTATION DE PASTEF A PIKINE, LE OUI MAIS DU PREFET
Le préfet du département de Pikine autorise la manifestation pacifique de Pastef. À cet effet, il a défini les horaires et l’itinéraire de la marche
Le préfet du département de Pikine autorise la manifestation pacifique de Pastef. À cet effet, il a défini les horaires et l’itinéraire de la marche projetée par Assane Diop, Gora Diome et Papa Baba Mbaw, membres de la Coordination départementale des patriotes du Sénégal pour le Travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) de Rufisque.
Le début de la marche est prévu à 15 h pour prendre fin 18 h. Elle sillonnera, à partir du terminus P15, l’autopont Colobane lycée moderne de Rufisque route de Sangalkam, hauteur grande mosquée des mourides (en construction) – rond-point arrêt « Khaal ».
L’arrêté préfectoral précise qu’il est exclu tout débordement susceptible de perturber la circulation des personnes et des biens. Le commissaire central de Rufisque est chargé de l’exécution du présent arrêté qui sera notifié aux déclarants.
LES JOURNALISTES DE LCP SE DÉSOLIDARISENT DU CHOIX D'INVITER KEMI SEBA
"Les condamnations dont il a fait l'objet (provocation à la haine raciale, violences en réunion), tout comme ses liens troubles avec le Kremlin, ne nous paraissent pas compatibles avec la mission de notre antenne", estime la SDJ de la chaîne parlementaire
La Société des journalistes (SDJ) de la chaîne de télévision parlementaire française LCP s'est "désolidarisée" mardi du choix d'inviter le militant franco-béninois controversé Kemi Seba dans le cadre d'une émission finalement déprogrammée dimanche.
"Les condamnations dont il a fait l'objet (provocation à la haine raciale, violences en réunion), tout comme ses liens troubles avec le Kremlin, ne nous paraissent pas compatibles avec la mission de notre antenne", a estimé dans un communiqué la SDJ de la chaîne de l'Assemblée nationale. "La rédaction n'a été ni associée ni informée de cette interview", réalisée "par un éditorialiste extérieur", a poursuivi la SDJ.
Kemi Seba, militant panafricaniste qui dénonce le "néo-colonialisme" des puissances occidentales en Afrique, a été interviewé par l'éditorialiste Yves Thréard dans le cadre d'une série d'entretiens avec des personnalités africaines. Enregistrée, l'émission devait être diffusée dimanche à 23h30 (22H30 GMT). Mais quelques heures avant, LCP avait annoncé sa déprogrammation, après des "discussions" avec le député français Renaissance (centre, majorité présidentielle) Thomas Gassilloud, président de la commission de la Défense nationale et des forces armées de l'Assemblée nationale. Kemi Seba "n'est pas un simple militant politique", avait déclaré M. Gassilloud à l'AFP, accusant l'intéressé d'être un "relais de la propagande russe" et de servir "une puissance étrangère qui alimente le sentiment anti-français".
Condamné à plusieurs reprises en France pour provocation à la haine raciale et violences en réunion, Kemi Seba (de son vrai nom Stellio Capo Chichi) est l'ex-leader du groupuscule radical Tribu Ka. Ce groupuscule, qui prônait la séparation entre noirs et blancs, avait été dissous par le gouvernement français en 2006 pour antisémitisme. Son invitation sur LCP avait suscité de nombreux commentaires indignés, notamment de la part de Nathalie Loiseau, députée européenne et ancienne ministre chargée des Affaires européennes, ou de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).
Après la déprogrammation de son entretien par LCP, Kemi Seba avait indiqué sur Twitter que l'émission était "sur (son) disque dur" et qu'elle serait diffusée par d'autres biais. Elle est depuis visible sur certains réseaux sociaux. La direction de LCP a affirmé au magazine Télérama que l'émission avait été téléchargée par Kemi Seba sur Dailymotion, où la chaîne diffuse ses contenus, avant qu'elle en soit retirée. LCP "est en train de prendre les mesures pour faire cesser l'exploitation contrefaisante" de cette vidéo qu'elle considère comme "volée", a également assuré la chaîne à Télérama.
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PERSONNE N'IMAGINE UNE PRÉSIDENTIELLE 2024 SANS OUSMANE SONKO
Macky Sall reste silencieux sur ses intentions. De son côté, Ousmane Sonko réaffirme qu'il reste serein et qu'il sera candidat au prochain scrutin nonobstant ses affaires pendantes devant la justice
Au Sénégal, la tension continue de monter moins d'un an avant l'élection présidentielle qui aura lieu le 25 février 2024.
Le président Macky Sall reste silencieux sur ses intentions. De son côté, Ousmane Sonko, le leader de l'opposition sénégalaise, a réaffirmé au micro de Nicolas Négoce qu'il reste serein et qu'il sera 'candidat à l'élection présidentielle nonobstant ses affaires pendantes devant la justice sénégalaise'.
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SONKO BLOQUÉ CHEZ LUI, TIRS DE LACRYMOGÈNES SUR DES DÉPUTÉS
Les forces de l'ordre ont tiré des lacrymogènes mercredi à Dakar sur le maire de la ville et des députés qui tentaient de se rendre chez le leader de Pastef, bloqué chez lui par les policiers dans un contexte de tensions politiques croissantes
Les autorités ont aussi interdit une manifestation censée mobiliser les supporteurs de M. Sonko à Dakar, à la veille d'un procès dont pourrait dépendre sa candidature à la présidentielle dans un an. Les forces de l'ordre ont dressé des barrages dans les rues menant au domicile de M. Sonko. Un cordon de policiers en tenue anti-émeutes a interdit le passage au véhicule de M. Sonko au bout de sa rue à la sortie de chez lui dans la capitale, ont montré des images diffusées en direct sur les réseaux sociaux.
Après un bref échange, M. Sonko est rentré chez lui. Son allié le député Marius Sagna et d'autres députés ont essayé de lui rendre visite. A leur approche dans le quartier de Keur Gorgui, les forces de l'ordre ont tiré de nombreux lacrymogènes sur les élus ceints de leur écharpe, ainsi que sur les journalistes qui les accompagnaient. Le parlementaire a été touché à la cuisse droite et des images publiées ensuite sur les réseaux sociaux le montrent allongé dans une clinique, s'exprimant sur les évènements après avoir reçu des soins.
Ces incidents sont une illustration des crispations qui vont grandissant à moins d'un an de la présidentielle et qui font craindre des violences dans un pays réputé comme un rare îlot de stabilité dans une région troublée. Le procès de M. Sonko jeudi s'annonce comme un rendez-vous à risques. M. Sonko "ne peut plus sortir de chez lui depuis hier soir. Il doit se rendre à des marches, à Guédiawaye par exemple, et il ne peut pas y aller. On ne sait pas pourquoi, il n'y a pas de décision de justice l'assignant à résidence", a dit à l'AFP Ousseynou Ly, porte-parole du Pastef, le parti de M. Sonko.
Le préfet de Dakar Mor Talla Tine a par ailleurs interdit par arrêté une manifestation prévue mercredi après-midi. Il invoque des "menaces réelles à l'ordre public" et l'existence d'un chantier sur l'itinéraire choisi. L'opposition a appelé à des manifestations sur tout le territoire ce mercredi pour dénoncer "l'instrumentalisation" de la justice et les arrestations "arbitraires", selon les organisateurs. Des rassemblements sont autorisés en dehors de Dakar. Un meeting autour de M. Sonko avait été autorisé mardi dans la capitale. Devant des milliers de personnes, il a dit être "prêt à (se) battre". "Le 14, le 15 et le 16 (mars), autorisation ou pas, nous ferons face (au président) Macky Sall, à sa police et sa gendarmerie", a-t-il déclaré.
M. Sonko doit comparaître jeudi pour diffamation contre un ministre. Ce dossier judiciaire et un autre pour viols présumés font peser une hypothèque sur sa candidature à la présidentielle et sont sources de tensions depuis deux ans. M. Sonko crie au complot ourdi par le pouvoir pour l'éliminer politiquement.
Outre les préoccupations socio-économiques, le doute que le président Macky Sall entretient sur son intention de briguer ou non un troisième mandat contribue aussi à dresser les camps adverses les uns contre les autres.
140 ANS APRÈS SA MORT, MARX EST TOUJOURS VIVANT
Intellectuel révolutionnaire, militant et acteur toute sa vie dans le combat contre le capitalisme et aussi pendant des décennies au sein du mouvement ouvrier, Marx reste pour nous, militantEs anticapitalistes du siècle présent, plus qu’un ancêtre
Lui et son œuvre sont toujours de véritables outils pour comprendre le monde qui nous entoure, un repère voire une boussole dans la critique de la société injuste dans laquelle nous vivons, comme une sorte de « guide » pour combattre le capitalisme « moderne » (façon de parler) et garder des perspectives réelles ou « scientifiques » de changement radical de la société.
Marx, c’est une œuvre immense, des livres petits ou grands, des articles, des déclarations, des programmes, des lettres… des textes philosophiques, économiques, politiques, scientifiques… pour une grande part en collaboration avec son camarade et ami Friedrich Engels, mais d’autres aussi. Autant de choses à lire ou à relire, autant de choses aussi à essayer de comprendre, car tout n’est évidemment pas si simple, et tout n’est plus forcément aussi utile aujourd’hui, il y a des passages plus ou moins dépassés. Ce qui est logique, tant la société a changé, tant aussi les idées, la science, les connaissances ont évolué en un siècle et demi.
Une méthode toujours actuelle
Mais dans le fond, ce qui demeure très fort, c’est le raisonnement, la vivacité de la critique, la capacité d’expliquer les faits souvent avec clarté. Et puis à la base, ce qui reste d’une actualité flagrante, c’est sa révolte contre les injustices, contre l’oppression et l’exploitation, contre la domination des classes possédantes, contre un capitalisme qui était à l’époque en plein essor, notamment avec la révolution industrielle et le développement, sous ses yeux, du prolétariat, de cette classe ouvrière qui deviendrait la force capable de tout changer radicalement.
Bon c’est vrai, la suite allait s’avérer beaucoup plus compliquée que ce qu’envisageaient et espéraient Marx et ses camarades. Le capitalisme allait bien résister aux assauts du prolétariat, survivre aux épisodes révolutionnaires. Et puis cette classe ouvrière censée abattre le capitalisme, même industrielle, même nombreuse et présente sur une bonne partie de la planète, n’a pas su renverser le capitalisme, elle n’a pas réussi à prendre le pouvoir, à contrôler l’économie, pire même, cette classe ouvrière apparaît aujourd’hui plus faible numériquement, transformée, affaiblie, beaucoup moins armée pour changer le système.
Cela n’empêche, pour nous Marx avait raison, et il a toujours raison, ce sont les oppriméEs qui seulEs peuvent transformer profondément la société. Le prolétariat n’est plus le même qu’à l’époque de Marx, il n’est plus le même non plus qu’il y a 80 ou 50 ans, c’est normal et ça ne change pas le problème de fond. La lutte de classe est bien le moteur de l’évolution des sociétés. Sauf que c’est plus long que prévu ou plus long qu’espéré. Sauf que le pouvoir des classes possédantes, que la capacité de résistance du capitalisme face à ses contradictions insolubles, sont beaucoup plus fortes. Tout est plus dur, mais cela n’empêche pas que la fin du capitalisme est nécessaire, qu’il est forcément inscrit dans l’histoire. Mais, on le sait, cela ne viendra pas tout seul.
« L’émancipation des travailleurs (et travailleuses) sera l’œuvre des travailleurs(euses) eux-elles-mêmes ».
C’est une des phrases et idées essentielles dans la pensée de Marx. Une « vérité » évidente même si elle est très difficile à se concrétiser. Ceci dit, ce sont bien dans les périodes historiques où les peuples, les oppriméEs, les travailleurs/euses, par millions, se sont mis en mouvement que les bouleversements sociaux profonds ont pu avoir lieu. L’émancipation ne peut venir que d’en bas, que si notre camp social prend ses affaires en main, sa vie et ses luttes, collectivement et largement.
Marx, c’est cette idée de la lutte des classes permanente et c’est aussi l’internationalisme qui lui est complètement lié. Le Manifeste du Parti communiste finit par cette autre phrase-idée fondamentale : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ». C’est la conscience d’appartenir à une classe sociale, à celles des oppriméEs et des exploitéEs du monde entier, par-delà les frontières, c’est faire vivre la solidarité entre les peuples, contre les dominants qui sont les mêmes pour tous, des dominants qui divisent toujours pour mieux régner. Une idée simple et pourtant si difficile aujourd’hui à faire vivre. Cet internationalisme, c’est aussi la lutte contre ces formes de domination violente que sont les impérialismes et les colonialismes qui écrasent les peuples.
Profit et travail gratuit
Marx, c’est la critique du capitalisme, de son fonctionnement économique avec l’exploitation du travail, le décryptage de la domination dissimulée, l’explication de la plus-value, cette source du profit pour les possédants qui vient de cette partie du travail fournie mais pas payée, du travail gratuit donc, qui fait la richesse (volée évidemment) des capitalistes. Il y a bien sûr Le Capital, énorme livre qui a l’inconvénient de ne pas être facile à lire ou à comprendre. Mais pas besoin de lire tout Marx pour être une ou un militant marxiste. Par chance, plusieurs marxistes ont résumé ou vulgarisé ce Capital qui existe même sous la forme d’un manga, un genre Capital pour les nuls en quelque sorte. Un tout bien utile pour comprendre.
Choisir son camp
Cette critique économique de Marx, celle des rapports de propriété, de domination, d’exploitation et d’oppressions est là encore fondamentale. On peut lire ou relire les versions premières, mais de nombreux intellectuelLEs ou militantEs ont beaucoup écrit, contribuant à actualiser toute l’analyse et la critique marxiste. Marx n’a pas tout inventé, lui-même le disait, Engels aussi. L’histoire des idées et des sociétés sont liées, les penseurs, les individus intellectuellement sont pour l’essentiel le produit de leur époque. C’est pour cela que tout évolue, tout change au fil du temps, rien n’est éternel. Certes l’époque ne fait pas tout, on peut vivre à un moment précis de la société et ne rien comprendre du monde qui nous entoure, avoir des conceptions rétrogrades voire réactionnaires, ne retenir que ce qui permet de maintenir la société de domination. En fait tout n’évolue pas non plus dans le bon sens ou dans le sens de l’histoire, c’est vrai notamment pour les intellectuels, on le voit bien régulièrement, sur les plateaux télé, avec le baratin qu’on nous inflige à longueur de journées.
Marx parlait de matérialisme et de dialectique, des idées étant le produit des rapports sociaux du moment, des idées qu’on n’invente pas mais que nous pouvons avoir la liberté de choisir. Cela dépend quel camp on veut choisir, soit s’adapter et défendre l’injustice, soit la critiquer et la combattre.
Marx avait choisi le camp de la révolte, celui des oppriméEs, celui du combat contre le capitalisme. Et nous, modestement forcément, nous militons pour continuer ce combat qui avait commencé bien avant Marx, bien avant la naissance du capitalisme et de la classe ouvrière. Il s’agit de continuer, d’être acteur, pas seulement en défendant une perspective et des idées mais aussi en construisant des outils politiques pour agir efficacement. Et là aussi Marx a apporté beaucoup. Il s’est mêlé à l’activité militante, à la construction d’organisations, d’associations y compris internationales. C’est cette idée de l’émancipation qui passe par l’organisation des oppriméEs par eux-mêmes, par l’auto-organisation, avec un apport libertaire. Donc on a bien besoin d’un programme mais aussi d’une réflexion sur comment construire de tels outils pour que la classe des oppriméEs s’organise par elle-même.
À moins de 12 mois de la présidentielle, l’espace politique sénégalais est dans tous ses états. Au-delà des tournées et autres activités d’animation des différentes entités en compétition, c’est l’heure des tractations pour bâtir de grands ensembles
Une élection présidentielle ne se gagne pas seule. Cette maxime est devenue bien ancrée dans les mœurs politiques au Sénégal, depuis les années 2000. À l’approche de chaque échéance, les tractations s’emballent. Les ensembles se nouant et se dénouant. Pour la Présidentielle de 2024, une des formations les plus courtisées demeure le Parti démocratique sénégalais (PDS). Objet de tous les fantasmes, le parti d’Abdoulaye Wade n’a eu de cesse de clamer son ancrage dans l’opposition. Mais certains continuent de le soupçonner d’être en même temps en négociation avec le régime en place.
Interpellée, Nafissatou Diallo, Secrétaire nationale à la Communication du PDS, préfère plutôt en rigoler. ‘’Vraiment, les Sénégalais doivent se lasser de cette accusation, maintenant. Depuis 2012, on nous dit qu’on négocie. Et c’est des gens de l’opposition qui le disent, pas ceux du pouvoir qui n’ont jamais ignoré que nous leur avons toujours fait face. Madame Aminata Touré est très bien placée pour le savoir. Je dois rappeler que pendant longtemps, nous étions seuls dans ce combat, alors que la plupart de ceux qui nous accusent étaient dans la majorité. Comment un parti qui a résisté de 2012 à 2023 va-t-il rejoindre ce pouvoir finissant, à moins d’un an de l’élection ? Cela n’a pas de sens et il faut que les gens utilisent leur cerveau’’, fulmine-t-elle.
En réalité, croit savoir la ‘’karimiste’’, ceux qui tiennent de tels discours ont en fait peur du PDS, ‘’parce qu’ils connaissent (sa) puissance’’. ‘’Voilà un parti qui n’a aucun leader sur place, qui n’a presque qu’un seul allié qu’est le CRD et qui arrive à faire les scores qu’il fait : 455 000 voix, pour ne prendre que les Locales, quand nous étions presque seuls, face à des coalitions qui font plus de 30 ou 80 pour Benno Bokk Yaakaar. Voilà de quoi certains ont peur et tentent de nous dénigrer. Ils perdent leur temps parce que les Sénégalais sont intelligents. Depuis le temps qu’on leur dit que le PDS négocie, personne n’a vu le parti rejoindre le pouvoir ou entrer dans un gouvernement. Ceux qui ont négocié sont allés rejoindre, nous, nous continuons notre combat à notre manière’’.
Et comme pour faire un pied de nez à leurs détracteurs, elle peste : ‘’Je l’avais dit et je le répète : si on avait jugé utile de rejoindre Macky Sall, on aurait fait une conférence de presse avec Abdoulaye Wade devant et on va l’annoncer publiquement aux Sénégalais. Personne n’y pourrait quoi que ce soit. Les Sénégalais le savent : le PDS est un parti qui assume et qui s’assume.’’
Mais pourquoi alors le parti ne rejoindrait-il pas la plateforme de l’opposition initiée par Yewwi Askan Wi, s’il est en train de mener la lutte contre le pouvoir ? C’est la question qui taraude nombre de Sénégalais. Même si elle n’écarte pas l’hypothèse de faire cause commune dans la même plateforme avec Yewwi, la voix du PDS insiste sur la condition préalable. À savoir que Mimi ne soit pas à la table. À la question de savoir si les lignes ont bougé depuis le dernier communiqué, Nafi Diallo se veut catégorique. ‘’Nous en sommes au même point.
Nous n’avons en tout cas jamais été aussi fermes. Il est hors de question de se mettre ensemble avec quelqu’un qui, toute sa vie, s’est acharné sur nous, sur notre candidat ; quelqu’un qui dit que Karim ne peut pas participer à l’élection. Elle est allée jusqu’à dire que Khalifa peut participer, mais Karim non. Cela ne fait que prouver ce que tout le monde savait et nous conforte. On ne peut pas être tributaire des tentatives de mise à mort de l’opposition pendant 11 ans et se lever un jour comme si de rien n’était se réclamer membre de cette opposition. Elle est complice de tout ce qui a été fait. Nous ne saurions lui faire confiance’’.
Le PDS, objet de toutes les convoitises, tente de jouer son va-tout
S’il n’est ni de Benno et refuse de se mettre dans une plateforme de l’opposition où Mimi serait membre, les libéraux ne prennent-ils pas le risque d’être davantage isolés ? Nafi Diallo botte en touche. ‘’Au cas où cette plateforme n’aboutirait pas, nous allons mettre en place une plateforme avec des gens qui partagent avec nous le même idéal. Déjà, on est en discussion avec des partis dans cette perspective. C’est aussi ça la démocratie. Ils sont libres de travailler avec qui ils veulent. Nous aussi avons le droit d’y aller avec ceux avec qui on peut travailler’’.
En tout cas, chez les partisans d’Aminata Touré, il n’y a plus aucun doute. Le PDS torpille la dynamique unitaire de l’opposition, parce qu’il fait les yeux doux à Macky Sall. Dans une tribune, le proche de Mimi, Bassirou Dieng, porte la réplique : ‘’Vous (PDS) acceptez de flirter honteusement avec Macky, mais vous refusez de partager avec Mme Aminata Touré la même plateforme de lutte contre le 3e mandat… Les Sénégalais, dans leur écrasante majorité, savent en âme et conscience que le PDS est dans l’opposition sans être dans l’opposition. Chaque fois que l’opposition a besoin d’eux pour affaiblir davantage leur bienfaiteur Macky Sall, ils cherchent vaille que vaille à trouver des prétextes absurdes et dénués de tous fondements, pour permettre à Macky Sall d’avoir une marge de manœuvre.’’
Dans sa tribune, le jeune leader invoque l’attitude des libéraux lors du vote de la motion de censure contre le gouvernement, la déchéance de son leader Aminata Touré, entre autres actes.
Interpellée sur la position du PDS sur la question du 3e mandat, Nafi Diallo dénonce une mauvaise foi de ceux qui essaient de faire leur procès. Pour elle, la position du PDS ne fait l’ombre d’aucun doute. ‘’Nous sommes foncièrement contre une troisième candidature. Maintenant, la vie ne se limite pas à cette question, d’autant plus que le concerné lui-même n’a encore rien dit. Pour nous, les combats prioritaires, en ce moment, c’est de faire en sorte que tous les candidats puissent participer, que le parrainage qui exclut de façon unilatérale soit revu, qu’il y ait un ministre de l’Intérieur consensuel, qu’il y ait un audit du fichier électoral. Voilà les vrais combats de l’heure. Contrairement à ce que tentent de faire véhiculer les néo-opposants qui ne savent rien des préoccupations véritables de l’opposition’’.
Le préfet de Dakar évoque des menaces de troubles à l’ordre public mais aussi les chantiers en cours sur l’itinéraire choisi. Il s’est aussi opposé à la marche du Front national des étudiants patriotes pour la Défense des acquis démocratiques du Sénégal
Le préfet de Dakar pose son véto pour les manifestations de Pastef. Mor Talla Tine a interdit d’abord la marche qui devait se dérouler, ce mercredi de 16h à 19h, de la Place de la Nation au Rond-point de la Bceao. Il a évoqué de menaces réelles de troubles à l’ordre public mais aussi les chantiers en cours sur l’itinéraire choisi.
Le préfet s’est aussi opposé à la marche du Front national des étudiants patriotes pour la Défense des acquis démocratiques du Sénégal. La manifestation devait avoir lieu de l’Université Cheikh Anta Diop au Rond-point de la Médina. Les motifs de l’interdiction se rapportent aux menaces réelles de troubles à l’ordre public et à l’entrave à la libre circulation des personnes et des biens.
Le préfet de Dakar a aussi étudié la déclaration de manifestation des jeunesses patriotiques et républicaines. Le rassemblement était prévu, ce jour, entre 15 heures et 20heures. Il devait avoir lieu au rond-point de la Cité Keur Gorgui. Mor Talla Tine a finalement invalidé la requête pour non-respect du délai de trois (03) jours francs au moins, pour toute déclaration de manifestation sur la voie publique.
Par Pape Sadio Thiam
EN POLITIQUE, LA RESISTANCE EST UN DROIT
En se proposant au peuple sénégalais comme l’incarnation de la nouvelle opposition , Ousmane Sonko n’a pas seulement fait son devoir de citoyen, il a également répondu à une demande sociale
En politique la résistance est un droit. Il faut savoir résister. Il n’aime pas les opposants dignes, capables de le challenger : tous ses adversaires naturels sont passés à la trappe pour des raisons juridico-politiques, tandis les autres sont allés à la soupe. Son désir inconscient c’est de s’accommoder à une opposition alimentaire, sans relief.
La sécurité politique en démocratie, c’est l’existence de contre-pouvoirs, d’une opposition non seulement pour prévenir les abus du pouvoir, mais pour montrer au pouvoir qu’une alternative est toujours possible et qu’il n’a pas tous les leviers. Avec lui, les rancœurs, les récriminations et les révoltes de ses opposants sont noyées par la violence, l’intimidation. Celui que l’opinion commune caricature sous le sobriquet de « Sokhna Bator », le nom de cette dame d’un célèbre téléfilm dont la ruse à se débarrasser de ses coépouses est d’une redoutable efficacité a jusqu’ici réussi avec ce stratagème aux antipodes de la démocratie. Le fait que Sonko lui ait tenu tête jusqu’ici est déjà une performance notable, comparé à la rapidité avec laquelle il s’est débarrassé des ces deux précédents adversaires, sans résistance acharnée.
En se proposant au peuple sénégalais comme l’incarnation de la nouvelle opposition , Ousmane Sonko n’a pas seulement fait son devoir de citoyen, il a également répondu à une demande sociale.