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11 août 2025
par B. Khalifa Ndiaye
LE DÉFI DU NIANTHIO
Sa mise au point musclée, qui a laissé des traces visibles sur le visage de celui qui avait osé s’en prendre même verbalement à lui, est la preuve qu’il a du caractère. Et qu’il sait se faire respecter (peut-être maladroitement sur ce coup-ci)
Une scène de vestiaires, comme il s’en passe souvent dans les vestiaires ou même sur les terrains d’entraînement voire de compétition, qui a pourtant fini par devenir un sujet traité de mille manières, décortiqué sous tous les angles, amplifié jusqu’aux confins de la Planète Foot ! Presque normal du fait de la personnalité des protagonistes qui ont joué les prolongations d’un goût douteux en privé (?) après leur prise de bec en mondovision. Mais puisque le vestiaire du Bayern n’est plus privé que de nom (vu les « fuites » qui auraient entraîné le limogeage de Nagelsmann, l’ancien entraîneur), l’affaire a éclaté au grand jour et a été étalée à la une de bien des journaux à travers le monde.
C’est que, pour que le « gendre idéal », calme et débonnaire voire timide, orfèvre du ballon rond avec ses pieds en fût réduit à user des poings, il a fallu qu’il fût outrageusement offensé. Ce qui ne l’excuse cependant que partiellement. Car, même s’il a été atteint dans sa dignité d’homme (noir) par les propos d’un coéquipier pas tout à fait blanc et quelque part originaire, lui aussi, en partie de la verte Casamance, il avait d’autres moyens de se faire justice. Certes, suite à sa blessure en championnat allemand en novembre qui l’avait privé de la Coupe du monde au Qatar, le transfuge de Liverpool tarde à retrouver totalement ses sensations. Mais, il n’y a rien de plus normal pour quelqu’un pas très habitué de l’infirmerie, qui n’évolue que très rarement sous ses nouvelles couleurs à son poste de prédilection et qui, en plus, a peut-être besoin de s’adapter à un nouveau championnat. Même si le football est un langage universel qu’il parle très bien d’ailleurs en temps normal.
Son défi, à notre « Nianthio » national, c’est de rebondir au plus vite et de prouver qu’il n’a pas été deux fois « Ballon d’Or » africain pour rien, qu’il ne peut pas être passé de héros à zéro juste pour avoir quitté l’Angleterre et débarqué en Allemagne. Sa mise au point musclée, qui a laissé des traces visibles sur le visage de celui qui avait osé s’en prendre même verbalement à lui, est la preuve qu’il a du caractère. Et qu’il sait se faire respecter (peut-être maladroitement sur ce coup-ci). Qu’il ait été l’agneau du sacrifice sur l’autel de la respectabilité du club bavarois – son antagoniste n’ayant nullement été sanctionné, là où lui l’a été plutôt sévèrement – ne doit point l’abattre. Mais, à l’inverse, le transcender et le pousser à retrouver le niveau qui en avait fait, la saison passée, le 2e meilleur joueur du monde derrière Benzema. Ou, au moins, à s’en approcher. Cela, pour l’intérêt du football dont il est l’un des plus brillants ambassadeurs ; pour son club aussi dont il doit contribuer à écrire les belles pages de son histoire ; et surtout pour son pays et ses compatriotes qui, « épaule contre épaule », lui ont manifesté leur soutien indéfectible et leur amour inconditionnel. Ses compatriotes qui comptent encore sur lui, pour conserver en janvier – février prochain en Côte d’Ivoire, le sceptre continental décroché de haute lutte il y a un peu plus d’un an au Cameroun.
IDY AU CENTRE DU JEU
Le retour d’Idrissa Seck au-devant de la scène politique est aussi une occasion de casser cette dualité Macky-Sonko et de remettre en selle un poids lourd qui, en cas de non-candidature du président, pourrait conduire les troupes de la majorité
Resté discret, presque effacé de la scène politique depuis son ralliement au camp présidentiel ponctué par sa nomination à la présidence du Conseil économique, social et environnemental (Cese) en 2020, Idrissa Seck est revenu au cœur du débat politique, depuis plusieurs jours. L’ex-maire de Thiès, qui a annoncé sa candidature pour 2024, se retrouve au centre du jeu, semblant jouer de son alliance avec le président Macky Sall et de sa proximité retrouvée avec son principal opposant Ousmane Sonko, pour s’imposer comme un acteur clé, en vue de la Présidentielle de 2024.
Idrissa Seck est revenu au centre du jeu politique sénégalais, à la vitesse de l’éclair, après quelques tours de passe-passe dont il a le secret. Car l’homme est un animal politique. Entre une conférence de presse annulée (27 mars), des messages ambigus adressés à ses militants, puis une sortie tonitruante, vendredi 14 avril dernier dans son fief à Thiès, l’ancien Premier ministre a savamment mêlé rhétorique envoûtante, louanges et critiques subtiles de la gestion du chef de l’État Macky Sall, puis fracasser celle de son prédécesseur Abdoulaye Wade. Non sans oublier de rappeler sa candidature pour la Présidentielle de 2024 et le fait que la limitation des mandats est un principe inaliénable de notre Constitution.
Très en verve, l’ex-maire de Thiès est aussi revenu, lors de cette conférence de presse, sur sa rencontre matinale avec l’opposant Ousmane Sonko, le 27 mars dernier, avant le jugement en première instance de son procès en diffamation intenté par Mame Mbaye Niang.
Cette sortie a fait sortir de leurs gonds des cadres de l’APR, comme Oumar Youm, président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY) et Abdoulaye Diouf Sarr, ancien ministre de la Santé.
Ces tirs de barrage de “poids plumes” de la majorité semblent sonner creux dans la galaxie de la majorité présidentielle. Or, dans le même temps, l’ancien directeur de campagne de Wade en 2000 a invité tous les responsables de Rewmi à ne pas réagir aux attaques des responsables de la coalition BBY, sauf en cas de déclaration du président de la coalition ou de son directeur de cabinet Abdoulaye Daouda Diallo.
D’ailleurs, le dernier communiqué du Secrétariat exécutif permanent de Benno Bokk Yaakaar, du 18 avril 2023, s’est bien gardé de ‘’condamner’’ les déclarations d’Idrissa Seck, se contentant de ‘’regretter que de telles décisions aussi importantes aient été prises par des leaders de la coalition, sans discussion préalable en son sein’’ et de la nécessité d’une candidature unique pour toute la coalition (voir ailleurs).
Ce recadrage un peu trop ‘’soft’’ semble présager, selon plusieurs acteurs, de pourparlers intenses entre le chef de l’État et le président de Rewmi.
D’ailleurs, Idrissa Seck a pris acte de ce texte, avant de jouer la carte de l’apaisement. Il invite ‘’tous les membres de la coalition BBY à montrer davantage de sérénité, d’unité et de solidarité dans l’attente des prochaines échéances électorales de 2024’’.
À l’évidence, la machine à broyer du détracteur ou de l’indésirable, à l’image de la violente campagne de dénigrement qui a eu raison d’Aminata Touré, n’a pas été mise en branle.
Idy-Macky : un jeu de dupes bien orchestré ?
Selon plusieurs informations, la réaction timide de l’APR, qui ne cible pas frontalement Idrissa Seck, semble plus apparaître comme une bataille de positionnement pour un éventuel départ d’Idrissa Seck de son poste de président du Cese que d’une réelle volonté de bousculer l’ancien président départemental de Thiès.
Sur ce dossier, les responsables ‘’apéristes’’ semblent marcher sur des œufs. Beaucoup de hauts responsables de l’APR, prompts à envoyer des volets de bois vert sur toute personne menaçant la candidature de Macky Sall en 2024, sont restés bien silencieux dans ce dossier. Ont-ils reçu des consignes ou des recommandations du palais ?
En tout cas, il se peut que cette candidature ait être téléguidée par le palais pour couper l’herbe sous les pieds des partis alliés désireux d’afficher leur opposition à toute candidature de Macky Sall. En outre, l’ancien ministre du Commerce sous Abdou Diouf peut, au final, constituer un réceptacle de la colère des partis alliés échaudés par le fanatisme des “apéristes” désireux de porter une troisième candidature de leur mentor. Beaucoup de personnalités de gauche, comme Mamadou Ndoye, ancien SG de la Ligue démocratique (LD), ont publiquement indiqué leur opposition à un ‘’second quinquennat’’ de Macky Sall.
Le retour d’Idrissa Seck au-devant de la scène politique est aussi une occasion de casser cette dualité Macky Sall-Sonko et de remettre en selle un poids lourd qui, en cas d’une possible non-candidature de Macky Sall, peut conduire les troupes de la majorité.
Ainsi, il s’agirait là d’une stratégie pour barrer la route du palais à Ousmane Sonko et de proposer une alternative crédible pour la Présidentielle. Une voix et un charisme capables, au besoin, de contrebalancer l'énergie et la fougue du “tonitruant” Ousmane Sonko. Un moyen pour le régime d’occuper l’espace politique avec une forte personnalité politique, en attendant que le président fasse connaître sa décision autour d’un éventuel troisième mandat.
Dans ce jeu de théâtre, le plus important, ce n’est pas ce qui se passe sur scène avec le jeu des acteurs, mais dans les coulisses.
Idrissa Seck, nouveau médiateur de la République ?
Et l’ancien Premier ministre sous Wade a affiché une réelle volonté de peser sur le futur destin politique du pays. Depuis sa conférence de presse à Thiès, il apparaît à nouveau au centre des échanges entre le pouvoir et Ousmane Sonko. Ce dernier est devenu paradoxalement très silencieux, depuis cette date. Idrissa Seck serait-il devenu la nouvelle courroie de transmission entre le pouvoir et le Pastef/Les patriotes ?
En déplacement à Ndiagagnao, il a aussi indiqué son désir de concourir à la libération de Bassirou Diomaye Faye, le secrétaire général du Pastef détenu et poursuivi pour ‘’outrage à magistrat’’, diffamation et actes de nature à compromettre la paix publique.
Ce désir de cultiver en ce moment une proximité avec l’ancien inspecteur des impôts pourrait permettre à Idy de s’imposer comme une sorte de troisième voix dans l’espace politique sénégalais.
IDY A REUSSI SON PARI
Malgré son inconstance en politique, Idrissa Seck garde intact sa capacité à faire parler de lui. Si sa dernière sortie était un coup de com, il l’aura réussi de fort belle manière, même si rien ne semble présager qu’un gain politique réel en découle.
Malgré son inconstance en politique, Idrissa Seck garde intact sa capacité à faire parler de lui. Si sa dernière sortie était un coup de com, il l’aura réussi de fort belle manière, même si rien ne semble présager qu’un gain politique réel puisse s’en suivre. En effet, depuis sa conférence de presse vendredi dernier à ce jour, il est l’acteur politique qui occupe le plus les Unes des journaux et les titres des éditions d’information.
En fait, pour faire parler de lui, Idrissa Seck a visé trois cibles majeures : Macky Sall, le président de la République, Ousmane Sonko, l’opposant le plus adulé et Abdoulaye Wade qui fait figure d’icône dans le paysage politique sénégalais. Avec ces trois, Idy était presque sûr de ne pas rater sa communication. Et il l’a réussi.
Il est vrai que Ousmane Sonko et ses partisans (qui ont sans doute d’autres priorités, notamment avec la justice) n’ont pas jugé utile de répondre aux attaques de Idy. Pastef a fait le mort et aucun responsable n’a porté la réplique. Sonko et Cie ont donc répondu par un mépris total. Le Pds également a eu le même procédé, même si les partisans de Wade préparent une réponse, selon Les Echos.
Toutefois, malgré le silence des partis et des responsables, la carrure des deux hommes fait que les attaques sont beaucoup commentées. Les Sénégalais n’ont pas du tout apprécié l’irrévérence dont Idrissa Seck a fait preuve à l’encontre de mon maître, le Pape du Sopi. Les termes utilisés comme ‘’yengueul arach’’ (troubler les cieux), ‘’euppeul’’ (manquer de retenue)… ont particulièrement choqué les Sénégalais.
Mais si Idy a connu un écho retentissant, c’est surtout lié au manque de tolérance des responsables Apr. Depuis sa sortie, l’allié de Macky Sall reçoit des tirs venant de partout du côté du pouvoir. D’abord, des leaders de l’Apr et de Benno comme Amadou Ba, Oumar Youm, Abdoulaye Diouf Sarr, Mahawa Sémou Diouf… Certains en appellent même à la démission de Seck et au limogeage des deux ministres de Rewmi.
Ensuite sur le plan institutionnel, avec les 8 membres frondeurs du bureau du Conseil économique social et environnemental dirigé par Idrissa Seck. Ces derniers dénoncent entre autres un absentéisme et une léthargie qu’ils semblent subitement découvrir.
Autant de réactions de la part du parti et de la majorité présidentielle qui instaurent finalement un duel Idy-Macky qui a même fini d’éclipser le duel Sonko-Macky, favorisé par le silence du leader du Pastef.
Et il faut croire que ce n’est qu’un début. Déjà, les nominations en conseil des ministres sont très attendues. Les yeux sont braqués vers le palais pour voir quelle sera la réponse de Macky Sall. Le président peut tout de même ignorer royalement le sujet, mais ce ne serait quand même pas la fin. L’intolérance des gens de l’Apr va assurer à Idrissa Seck les premières places de l’actualité pendant encore quelques jours
LE SENEGAL CHOISI POUR SES PERFORMANCES EN MATIERE DE TRANSPARENCE
Dakar sera le premier africain à abriter la conférence mondiale de l’Initiative pour la transparence dans les Industries Extractives (Itie) les 13 et 14 juin prochains
Dakar sera le premier africain à abriter la conférence mondiale de l’Initiative pour la transparence dans les Industries Extractives (Itie) les 13 et 14 juin prochains. Un choix qui s’explique par les bonnes notes obtenues par notre pays en matière de transparence dans le sous-secteur des industries extractives, a indiqué la présidente de l’Itie, le Pr Awa Coll Seck, lors d’un point de presse de lancement officiel de cette rencontre de haute facture qui regroupe plus de 1 000 participants d’horizon divers.
Le Sénégal est un bon élève en matière de transparence dans les industries extractives. Une position qui lui vaut le privilège du premier pays africain à héberger la conférence mondiale de l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie). Membre de l’Itie international depuis 10 ans, le Sénégal a connu de bons résultats depuis son adhésion en 2013, motivant ainsi le Conseil d’Administration de l’Itie international à le choisir pour accueillir la 9ème édition de la Conférence mondiale.
Durant deux jours, plus de 1000 parties prenantes venues des quatre coins du monde vont échanger sur la «transparence en transition», en vue de dresser un bilan des progrès réalisés dans la publication et l’utilisation de données ouvertes pour éclairer les prises de décisions, l’analyse et le débat public sur la gestion redevable des ressources naturelles. Marquant le 20e anniversaire de l’Itie, la conférence célébrera aussi les réalisations en matière de transparence des ressources naturelles et de dialogue multipartite, tout en se tournant vers l’avenir pour réfléchir à la manière dont l’Itie devrait s’adapter face à l’évolution du paysage énergétique et à la demande croissante en faveur d’un secteur des ressources ouvert et redevable.
En effet, les secteurs extractifs et énergétiques évoluent rapidement pour répondre aux besoins d’un monde en transition. Les changements dans la demande font évoluer ces industries, créant un environnement instable pour les producteurs établis comme pour les producteurs émergents. L’accès à une énergie propre et abordable demeure l’une des priorités les plus urgentes pour les gouvernements, mais la transition énergétique ne sera véritablement transformatrice que si elle se traduit également par un meilleur accès à l’énergie ainsi que des opportunités économiques pour tous. Considérant que les ressources naturelles d’un pays appartiennent à ses citoyens, l’Itie a été établie avec pour vision qu’une transparence renforcée des revenus issus des ressources naturelles peut réduire la corruption, contribuer à transformer les économies et améliorer le niveau de vie des citoyens des pays riches en ressources. 29 ans plus tard, la 9ème Conférence mondiale de l’Itie rassemblera des parties prenantes du monde entier autour du thème «Transparence en transition», en vue de mettre à profit les résultats atteints en matière de transparence dans le contexte évolutif de la transition énergétique. De l’avis de la présidente de l’Itie Sénégal, les bonnes performances de notre pays s'expliquent par l’implication de toutes les parties prenantes mais aussi la volonté réelle de l’Etat du Sénégal à promouvoir davantage la transparence dans la gouvernance des ressources extractives.
A en croire Awa Marie Coll Seck, le Sénégal est devenu un modèle reconnu des pays mettant en œuvre l’Itie, avec une approche diligente et innovante articulée autour des priorités nationales. Elle explique que ce forum sera l’occasion pour les pays membres d’échanger sur des sujets d’intérêt commun mais également de capitaliser 20 années de sa mise en œuvre comme outil dédié à l’amélioration de la transparence dans la gouvernance des ressources naturelles à travers le monde. Pour le continent, il sera l’occasion de réfléchir sur l’enjeu de la répartition équitable des ressources, de sécurisation et de mobilisation des ressources domestiques pour financer le développement des pays. A rappeler également que cette conférence abritera la 57ème réunion de l’Itie.
LA MOUVANCE PRESIDENTIELLE RISQUE DE PERDRE SA MAJORITE AU PARLEMENT
Rien ne va plus entre Rewmi et l’Alliance pour la république (Apr). Une mésentente qui risque d’avoir de sérieuses répercussions dans leur compagnonnage et par ricochet d’affaiblir la majorité parlementaire.
Rien ne va plus entre Rewmi et l’Alliance pour la république (Apr). Une mésentente qui risque d’avoir de sérieuses répercussions dans leur compagnonnage et par ricochet d’affaiblir la majorité parlementaire.
La meute apériste s’attaque violemment à Idrissa Seck. Elle considère que le leader de Rewmi manque de loyauté envers le patron de la mouvance présidentielle, Macky Sall. Il lui est reproché ses propos selon lesquels le chef de l’Etat n’a pas le droit de se présenter à la prochaine présidentielle. Conséquence, les partisans du président de la République se déchainent sur lui. Le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (Bby), Me Oumar Youm, l’invite tout simplement à quitter la coalition au pouvoir. Hier, huit membres du Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese) en ont rajouté une couche, puisqu’ils ont décidé de ne pas assister à la réunion de l'instance convoquée par le Président Idrissa Seck. Une guerre larvée est ainsi lancée entre partisans d’Idrissa Seck et de Macky Sall. Avant cette sortie des apéristes du Cese, la députée Mariétou Dieng, 5ème vice-présidente du parti Rewmi, avait taclé Me Oumar Youm qui, pourtant, est son président de groupe parlementaire à l’Assemblée nationale. Elle lui a ainsi demandé de se taire en ces termes: «Quand les grands dialoguent, les petits restent à côté, se taisent et patientent».
Aujourd’hui, une rupture entre le Rewmi et l’Apr n’arrangera guère la mouvance présidentielle qui, en plus de perdre un allié, risque de perdra sa majorité au Parlement. Même si le Rewmi n’a qu’un seul député à l’Assemblée nationale, une défection pourrait fragiliser cette précaire relative majorité parlementaire dont jouit provisoirement Macky Sall. Celui-ci se retrouve ainsi devant la même équation, celle de gérer un des siens qui manifeste des signes de défection. Ce qui est sûr, c’est que l’étau se resserre autour de la mouvance présidentielle. On pourrait même parler de «cohabitation de fait» à l’Assemblée nationale si effectivement la seule députée de Rewmi à l’hémicycle tourne le dos à Bby.
A l’issue des dernières élections législatives, l’opposition sénégalaise dans sa globalité avait fait une entrée inédite au Parlement avec 83 députés contre 82 pour la mouvance présidentielle. Il a fallu que l’ancien Président du défunt Sénat, Pape Diop fasse une volte-face et tourne le dos à ses anciens compagnons pour que Macky Sall et son régime poussent un ouf de soulagement. Mais la joie ne sera que de courte durée, puisque Mimi Touré, frustrée par sa non-nomination à la tête de l’Assemblée nationale, a rejoint l’opposition avant d’être débarquée. Le même scénario risque de se reproduire avec la députée de Rewmi. Conséquence, la coalition présidentielle vacille et risque de perdre à tout moment sa majorité. Il faut se demander comment et par quelle alchimie Macky Sall pourrait se tirer d'affaire ! Il pourrait peut-être compter sur son nouvel allié, le Pds, pour gouverner paisiblement jusqu’en 2024.
Idrissa Seck prend acte du SEP de BBY
Le président du parti Rewmi n’a pas perdu de temps pour répondre au communiqué du Secrétariat Exécutif Permanent de Bennoo Bokk Yaakaar qui regrette sa déclaration de candidature à la présidentielle de 2024, sans discussions préalables en son sein. Dans un communiqué reçu à «L’As», Idrissa Seck, membre de la conférence des leaders de Benno Bokk Yaakar (Bby) dit prendre acte du communiqué issu du Sep. Seulement, le leader de Rewmi promet de se prononcer à nouveau sur les questions qui interpellent la coalition à la prochaine réunion de la conférence des leaders de Benno Bokk Yakaar. Toutefois, d’ici cette échéance, ajoute la même source, Idrissa Seck exhorte tous les membres de la mouvance de la présidentielle à montrer davantage de sérénité, d’unité et de solidarité dans l’attente des échéances électorales de 2024.
Vaste mouvement à la Direction des Transports routiers
Le nouveau Directeur des Transports routiers, Valdiodio Ndiaye, a secoué le cocotier. En effet, il a opéré un vaste mouvement à la tête de certaines directions et services. Ces mutations concernent la direction des cartes grise, du bureau de suivi de la visite technique, des directions régionales de Kaolack, de Tambacounda, Sédhiou, Fatick, Ziguinchor etc..A travers ce mouvement, le Directeur des Transports routiers veut imprimer sa dynamique à ses services, après avoir fait l’état des lieux. Mais, il faut s’attendre à une levée de boucliers contre Valdiodio Ndiaye, car à chaque fois que des changements sont opérés, des intérêts de certains touchés.
Une délégation du Saemss rend visite à l’élève blessé
Une délégation du Saemss est allée au chevet de Bocar Wone, élève en classe au lycée Blaise Diagne. Le Secrétaire général du Saemss et sa délégation se sont rendus à l'hôpital Abass Ndao de Dakar pour s’enquérir de l’état de santé de l’élève blessé lundi suite à un tir de grenade lacrymogène sur la foule lors des manifestations des potaches au lycée Mixte Maurice Delafosse pour la libération de leurs camarades.
Inondations à Thiaroye Azur cité Dpv
Les populations de la Cité Dpv de Thiaroye Azur ruent dans les brancards. Elles dénoncent l’abandon de leur localité confrontée à des difficultés liées aux inondations et au manque d’assainissement par l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (Onas) et le ministre en charge des Inondations Issakha Diop. Elles réclament d’ailleurs des mesures préventives avant l’hivernage qui va bientôt s’installer dans certaines localités du pays.
6e retour de parquet pour Assane Diouf
Restons au Palais de justice pour dire qu’Assane Diouf commence à perdre patience. Arrêté depuis une dizaine de jours, Assane Diouf a fait l’objet d’un 6e retour de parquet. Son avocat signalait lundi que son client n’avait pas pu voir le doyen des juges d’instruction du fait des lenteurs administratives au niveau du parquet.
Cri du cœur de Syndocs
Le syndicat national des dockers du Sénégal (Syndocs) sont très remontés contre leur bureau d’embauche dirigé par le syndicat des entreprises de manutention portuaire. Le secrétaire général du Syndocs, Daouda Guèye, reproche au syndicat des manutentionnaires d’avoir violé le cahier de charges. Ce qui entraîne du coup des retards de salaires et de remise en cause de certains acquis dont la dotation d’équipements de protection et de savons, la remise de billets pour la Mecque et la prise normale de congés.
Doléances des marins
Ça râle aussi du côté des acteurs de la pêche et du transport maritime affiliés au Syndicat autonome des gens de mer du Sénégal (Sagms). Le secrétaire général du Sagms, Yoro Kane et compagnie s’indignent du non respect des normes de l’OIT portant sur les barèmes de rémunération salariale, notamment la Convention 188 et celle sur le transport maritime de 2006. Ils réclament l’application des conventions susdites et l’audit de la flotte maritime.
Sédhiou : un garçon de 12 ans meurt noyé
Un élève âgé de 12 ans est mort noyé, hier matin, à la plage deKabeum, un des quartiers de la commune de Sédhiou, riverain du fleuve Casamance. La victime, Moustapha Sarr, se baignait avec ses camarades dans le fleuve pour fuir la canicule. Informés du drame, les sapeurs-pompiers se sont rendus sur les lieux pour une intervention. Mais à leur arrivée, le potache était déjà mort. Sa dépouille est déposée à la morgue du centre hospitalier régional Amadou Tidiane Ba, a relaté le correspondant de Seneweb.
Les raisons des échauffourées à Ngor
Des violents affrontements ont été notés hier à Ngor entre les jeunes et les éléments de la gendarmerie. Ils s’opposent à la volonté de la gendarmerie de construire une brigade sur le parking à l’entrée du Village artisanal. Selon Jaraaf ElHadj Babou Samb, les populations de Ngor ne sont pas contre l’érection de la brigade, mais c’est l’attitude des autorités qui est inacceptable. A l’en croire, les autorités avaient sollicité un terrain pour la construction de la brigade. Le maire leur avait écrit une lettre pour indiquer les terrains inoccupés, mais il n’a pas eu de réponse. Ainsi le 26 février, une délégation de Ngor a rencontré le Général Fall et le gouvernement de Dakar qui avait promis de mettre en place une commission qui va échanger avec les populations pour trouver un site consensuel. D’après toujours M. Samb, depuis lors, ils attendent les membres de ladite commission. A leur grande surprise, dimanche passé, dit-il, les populations ont vu des gendarmes descendre sur le site du matériel de construction. C’est ainsi qu’il a pris la peine, lundi, d’aller constater de visu le matériel déposé au parking de Ngor. Ainsi, Jaraaf El Hadj Babou Samb avise le gouverneur et le maire de Ngor. A l’en croire, la moindre des choses, c’est d’informer le maire qui donne l’autorisation de construire.
Les raisons des échauffourées à Ngor (bis)
Et hier, au moment où les dignitaires de la commune échangeaient avec les jeunes sur la situation, des fourgonnettes de la gendarmerie débarquent sur le site. Le maire de Ngor et Jaraaf El Hadj Babou Samb sont allés voir le commandant des éléments déployés pour éviter des problèmes. Seulement, regrette M. Samb, ils n’ont pas eu une oreille attentive. D’ailleurs, ils ont été gazés. C’est ainsi que les échauffourées ont commencé. Il précise que les populations ne s’opposent pas à la construction de la brigade, mais elle a constaté que les autorités veulent prendre tout le site alors qu’au départ, elles avaient sollicité un terrain de 200 à 300 m², alors que le parking fait 6800 m².Il souligne que la mairie a des projets et que Ngor n’a pas de lycée. Qu’elles prennent 200 ou 300 m², mais si on veut tout prendre, ça ne marchera pas, prévient Jaraaf ElHadj Babou Samb.
Thiès : une bande de cambrioleurs démantelée
La brigade de recherches de Thiès a mis fin aux agissements d’une bande de malfaiteurs. Les pandores ont démantelé un vaste réseau de cambrioleurs qui a signé plusieurs vols à main armée. Plusieurs magasins électroménagers, de cantines de tissus, de produits cosmétiques et divers ont été dévalisés par la bande. Les investigations ont permis aux pandores d’interpeller trois membres du groupe. Ils ont également saisi un pistolet automatique, des coupe-coupe, des couteaux, des lance-pierres, trois téléviseurs, un important lot de tissus, des bouteilles de parfum etc.
Vélingara : un village ravagé par un violent incendie
Saré Sawady, un village de la commune de Saré Coly Sallé (Département de Vélingara), a été ravagé par un violent incendie qui a fait des dégâts importants. Les flammes ont emporté 4 cases, des animaux domestiques, des vivres. Les sapeurs-pompiers et les agents du service des Eaux et Forêts se sont rendus sur les lieux pour éteindre le feu. Les victimes sollicitent le soutien des autorités et des bonnes volontés.
Kédougou : incendie à Kafory, des vivres et des habitations ravagés
Un incendie s’est déclaré lundi après-midi au village de Kafory, ravageant des habitations et des vivres d’une famille, a indiqué à l’APS Mamadou Diallo, conseiller à la mairie de Dimboli. Le feu, dont l’origine est inconnue, a vite gagné toutes les habitations et les réserves de nourriture de notre voisin, a-t-il expliqué. Des lits, des matelas, des ustensiles de cuisine et d’autres objets ont été la proie des flammes, a-t-il indiqué. Dans ce village de grands producteurs agricoles, les récoltes entassées dans des greniers et sur les toits des bâtiments avaient été ravagées par le feu lors d’un incendie survenu au mois de mars dernier. Le maire de la commune de Dimboli évalue les dégâts à plusieurs millions.
Rétention des informations judiciaires
La revue annuelle du secteur de la santé s’est tenue hier en présence des ministres de l’Economie et de la Santé. Tout s’est bien passé, mais L’As a une grosse inquiétude. D’après nos informations, en dehors du Sames, les grands syndicats du secteur ont brillé par leur absence. Il faut dire que depuis quelque temps Cheikh Seck, MballoDia Thiam et autres sont en colère. Il se trouve aussi que le mot d’ordre de rétention des données judiciaires est encore en vigueur avec tout ce que cela comporte comme risques d’autant que même les partenaires ne disposent plus d’informations sur le secteur. Last but not least, le programme élargi de vaccination est au point mort. C’est que Dr Khemess va devoir se retoucher les manches pour que son management n’obscurcissement les nombreux efforts du gouvernement dans le secteur de la santé.
Korité : sa volaille décimée, Sangalkam craint la rareté du poulet
Le poulet, fortement consommé lors de la célébration de l’Aïd elFitr ou Korité, est une denrée rare dans les poulaillers de la zone de Sangalkam (ouest), où une grande partie de la volaille a été décimée par la grippe aviaire et le virus de la maladie de Newcastle, a constaté l’APS. Cheikh Bâ, un éleveur âgé d’une trentaine d’années, est tout nostalgique des années fastes de ses activités avicoles. Des 900 poussins qu’il a acquis récemment, environ 200 seulement ont atteint l’âge de la maturité, les autres étant décimés par le virus de Newcastle. C’est de grosses pertes que nous subissons à cause du virus, dit le jeune aviculteur, tout inquiet. Selon les éleveurs de volaille locaux, le virus de Newcastle sévit à Sangalkam et les localités voisines, l’une des plus importantes zones d’aviculture du pays. La maladie a fait son apparition dans le poulailler de Cheikh Bâ lorsque les poussins ont eu vingt-cinq jours d’existence. Il perdu environ 1 million de francs CFA dépensés pour l’alimentation de la volaille et l’achat de poussins. Ibrahima Touré partage la même inquiétude avec lui. Le virus de la maladie de Newcastle, très contagieux, a fait son apparition dans son poulailler. Elle a ravagé près de 3.000 de ses 5.000 sujets. Il est obligé d’abattre le reste pour réduire les risques de propagation de la maladie. Selon lui, la grippe aviaire est apparue dans la zone, précédant la maladie de Newcastle. Aujourd’hui, l’éleveur de volaille estime avoir perdu plus de 5 millions de francs CFA
IDRISSA SECK VA RÉPONDRE AUX INTERPELLATIONS DE BENNO
Le communiqué du secrétariat exécutif permanent de la coalition Benno Bokk Yaakaar regrettant la déclaration de canadidature du leader de Rewmi à la présientielle, n’a pas laissé de marbre l'intéressé
Le communiqué du secrétariat exécutif permanent de la coalition Benno Bokk Yaakaar n’a pas laissé de marbre Idrissa Seck. Le président du conseil économique social et environnemental a réagi aux remarques de la coalition.
« Le président Idrissa Seck, membre de la Conférence des leaders de Benno Bokk Yaakaar (BBY), prend acte du communiqué issu du SEP de ce jour 18/04/2023 et déclare qu’à la plus prochaine réunion de la Conférence des leaders, il se prononcera à nouveau sur les questions qui interpellent notre Coalition » a-t-il informé dans un communiqué.
Le secrétaire exécutif permanent relevait les manquements se rapportant « aux déclarations de candidature faites sans aucune discussion préalable dans les instances de la coalition présidentielle ».
« Le Secrétariat exécutif permanent de Benno Bokk Yaakaar regrette que de telles décisions aussi importantes aient été prises par des leaders de la coalition, sans discussions préalables en son sein. Ceci, d’autant que les conclusions du séminaire des leaders de la coalition, tenu le 23 décembre 2022, avaient clairement indiqué la nécessité d’œuvrer à la construction d’une candidature unique de la majorité dans un Benno uni pour la victoire en 2024 » a précisé la coalition dans un communiqué.
TEMPS SECK À BENNO
Le Secrétariat exécutif permanent de BBY « s’étonne de constater les manquements (suite) aux déclarations de candidature faites sans aucune discussion préalable dans les instances de la coalition présidentielle »
Idrissa Seck n’a pas respecté les règles de bienséance. C’est ce que semble dire le Secrétariat exécutif permanent de Bby. Qui, dans un communiqué, a expliqué le bien fondé d’avoir une candidature unique pour «constituer le rempart robuste capable de conjurer les efforts des forces antirépublicaines et anti-démocratiques afin de préserver la paix et la stabilité dans notre pays».
Une élection présidentielle au Sénégal sans Idrissa Seck en pleine possession de ses moyens, c’est inimaginable. Par ces mots, le patron de Rewmi a annoncé sa candidature pour 2024, sans avertir Benno bokk yaakaar (Bby). Une démarche singulière, au détriment de la dynamique de groupe, qui ne plaît pas aux membres de la majorite. Le Secrétariat exécutif permanent de Bby «s’étonne de constater les manquements (suite) aux déclarations de candidature faites sans aucune discussion préalable dans les instances de la coalition présidentielle», lit-on dans un communiqué regrettant la façon de faire du patron de Rewmi. Bby rappelle qu’en pareille situation, c’est à la Conférence des leaders dont le président Idrissa Seck est membre, d’être avisée en premier lieu. «Le Secrétariat exécutif permanent de Benno bokk yaakaar regrette que de telles décisions aussi importantes aient été prises par des leaders de la coalition, sans discussions préalables en son sein. Ceci, d’autant que les conclusions du séminaire des leaders de la coalition, tenu le 23 décembre 2022, avaient clairement indiqué la nécessité d’œuvrer à la construction d’une candidature unique de la majorité dans un Benno uni pour la victoire en 2024.»
Pour le Secrétariat exécutif permanent de Bby, cette position «unanimement saluée par les composantes de la coalition procède d’une analyse lucide de la situation du pays, qui fait face à des périls internes et externes dans un monde plein d’incertitudes et de menaces. Une situation aggravée par une culture et une pratique de la violence développées par des forces politiques qui, tout en utilisant les avantages de la démocratie, œuvrent à précipiter notre pays dans la violence et le chaos». Ainsi, explique le communiqué, dans de telles conditions dont la «gravité n’échappe à personne, il est un devoir impérieux et historique pour tous les responsables de Benno de travailler à la consolidation de son unité et à son élargissement pour constituer le rempart robuste capable de conjurer les efforts des forces anti-républicaines et anti-démocratiques afin de préserver la paix et la stabilité dans notre pays. Conditions nécessaires à la tenue d’une élection présidentielle apaisée».
Toujours selon le document, «c’est dans l’unité des forces plurielles de Benno bokk yaakaar que réside la victoire de celle-ci à la prochaine Présidentielle. Par conséquent, le Sep de Bby lance un appel solennel à toutes ses composantes et à tous leurs leaders à demeurer dans cette trajectoire et à conjuguer leurs efforts pour la mise en œuvre de mécanismes de concertation et de délibération sur la question de la candidature telle qu’édictée par le séminaire de Bby».
«J’IMAGINAIS PLUTOT AVOIR UN PARCOURS A LA OMAR DAF OU HABIB BEYE»
Avant sa victoire surprise au CHAN, comme sélectionneur, Pape Thiaw était à jamais « Le Talonnier » au Sénégal, surnom hérité de sa talonnade décisive sur le but en or d’Henri Camara, en 8es de finale du Mondial 2002.
Avant sa victoire surprise au CHAN, comme sélectionneur, Pape Thiaw était à jamais « Le Talonnier » au Sénégal, surnom hérité de sa talonnade décisive sur le but en or d’Henri Camara, en 8es de finale du Mondial 2002. Entretien avec un coach qui ne manque pas de talon.
CAN, Chan, CAN U20, Beach-soccer… Comment expliques-tu que le Sénégal domine à ce point le continent africain ces derniers mois ?
Le Sénégal a toujours eu des joueurs talentueux, mais il récolte les fruits d’un travail de fond. La fédération est stable et la direction technique nationale a fait un super boulot en donnant aux sélections des infrastructures – le centre technique Jules François Bocandé – et les moyens financiers – stages et matchs amicaux à l’étranger – qui permettent de travailler dans d’excellentes conditions. Ces investissements et l’excellent travail de formation des clubs ou des académies locales, comme Génération Foot, Diambars ou le Dakar Sacré-Cœur, permettent à nos joueurs d’être prêts techniquement et tactiquement pour le niveau international.
La victoire lors de la CAN 2021 a-t-elle aussi permis de se libérer d’un poids ?
Elle a tout débloqué. Le football sénégalais courait depuis trop longtemps après son premier titre. En gagnant la CAN contre l’Égypte (0-0, 4-2 TAB), deux ans après une défaite douloureuse en finale contre l’Algérie (0-1), Aliou Cissé a réalisé le rêve de tout un pays. Et son équipe a fait preuve d’un caractère incroyable. Un mental parfaitement illustré lors de la finale par Sadio Mané, le plus grand joueur de l’histoire des Lions, qui inscrit le tir au but décisif alors qu’il avait raté un penalty. Un symbole, car pendant longtemps, on perdait ces séances. Aliou Cissé a mis dans la tête de cette génération que marquer un penalty était une qualité technique et n’avait rien à voir avec la chance.
Qu’est-ce que ça fait d’avoir remporté le deuxième plus beau trophée de l’histoire du football sénégalais un an plus tard ?
Ça fait plaisir de donner du plaisir au pays. Et même s’il est vrai que nos clubs ne brillent pas au plan continental, cette victoire au CHAN contre l’Algérie (0-0, 5-4 TAB) onze ans après notre dernière participation, met le football local en lumière. Le Sénégal a un vivier incroyable. Il manque seulement des moyens à nos clubs pour pouvoir conserver leurs joueurs et freiner la fuite des talents vers les pays du Maghreb, mais aussi la Tanzanie ou le Soudan.
Ce titre est d’autant plus surprenant que tu étais à la base adjoint de Joseph Koto, que tu as remplacé après son décès… Comment as-tu vécu les doutes à la suite de ta nomination ?
Je suis depuis assez longtemps dans le football pour savoir que personne ne fait l’unanimité. Lorsqu’on m’a proposé le poste, je savais très clairement ce que je voulais faire, dans la continuité de l’excellent travail de Joseph Koto. Et où je voulais aller. Depuis ma retraite, j’ai décroché tous mes diplômes d’entraîneur en France et j’ai lancé ma carrière de coach au Sénégal en 2018 totalement par hasard. J’étais en vacances à Dakar et deux jours avant mon vol retour, Niary Tally, le club de D1 de mon quartier, m’a appelé pour me demander de remplacer son entraîneur, qui venait de démissionner. Je n’ai pas pu refuser, alors qu’après avoir notamment entraîné un club de R1 en Ardèche, j’imaginais plutôt avoir un parcours à la Omar Daf ou Habib Beye.
Est-ce que cette victoire a aussi un goût de revanche alors que tu as souvent été dans l’ombre des stars de la génération 2002 ?
Ce titre au CHAN n’est pas la revanche du Talonnier. Je ne serai jamais revanchard envers mon pays et suis très fier de ma carrière en sélection (16 sélections, 5 buts). J’ai toujours mouillé le maillot et respecté la hiérarchie qu’imposait l’entraîneur. Si Bruno Metsu n’avait pas eu confiance en moi en 2002, il ne m’aurait pas fait jouer un huitième de finale de Coupe du monde.
C’est d’ailleurs de ta talonnade pour le but en or d’Henri Camara contre la Suède (2-1) que tu tiens ton surnom de Talonnier, connu de tous les Sénégalais. Cela t’a-t-il agacé qu’on te ramène toujours à ce geste ?
Cette talonnade a même été peinte sur un mur à Dakar. Alors oui, ça m’a parfois agacé que ma carrière soit résumée à ce geste, alors que j’ai par exemple marqué un doublé contre la Namibie (5-0) lors du match qui nous qualifie à la Coupe du monde, mais ce surnom va rester à vie lorsqu’on évoque le Mondial.
Qu’est-ce que cette génération de 2002 t’évoque ?
On était une vraie famille ! Et on a fait vibrer notre pays avec une finale de CAN perdue contre le grand Cameroun (0-0, 2-3 TAB), une victoire contre les champions du monde français (1-0) et un quart de finale (0-1, contre la Turquie) pour notre premier Mondial. On avait des joueurs incroyables : l’artiste El-Hadji Diouf, le gaucher Khalilou Fadiga, le tueur Henri Camara, le leader Salif Diao… Et le coach Bruno Metsu. Avant les matchs, il lui arrivait de nous passer des vidéos de personnes malades qui fêtaient nos exploits au Sénégal. Il nous regardait et nous demandait : « Êtes-vous prêts à assumer l’arrêt de cette joie ? » Son coaching participatif, basé sur le dialogue, m’a énormément inspiré. Et elle explique je pense le fait qu’autant de joueurs de cette génération soient devenus coachs ou soient restés proches des Lions. Aliou Cissé est sélectionneur, Lamine Diatta manager général, El-Hadji Diouf présent à chaque compétition… On a partagé notre expérience pour que les jeunes qu’on a fait rêver ne commettent pas les mêmes erreurs.
Tu fais partie de la première vague de joueurs sénégalais qui ont commencé à s’exporter en masse, en France, à la fin des années 1990… Comment s’est passée ton arrivée ?
Je suis arrivé à Saint-Étienne en novembre 1997 grâce à Abdoulaye Touré qui a été un des premiers à recruter pour les Verts des Sénégalais prometteurs (Frédéric Mendy, Pape Sarr, Alassane N’Dour). J’avais 17 ans et je me rappelle avoir passé les fêtes de Noël tout seul au centre de formation, à pleurer pour rentrer chez ma famille. C’était très difficile sur le plan personnel, mais heureusement, sur le plan sportif, l’acclimatation s’est très bien passée. Dès la première saison, on remporte la coupe Gambardella au Stade de France avec Julien Sablé et Sylvain Armand (1-1, 5-3 TAB contre Paris). La saison suivante, on retourne en finale contre l’AJ Auxerre de Philippe Mexès et Djibril Cissé (0-0, 4-5 TAB) et j’ai fait ma première et seule apparition en pro lors du titre en D2. Je voulais rester à Saint-Étienne, mais les clubs de D1 n’avaient droit qu’à trois étrangers (extracommunautaires, NDLR) dans leur effectif, et le club a recruté les Brésiliens Alex et Aloisio et l’Ivoirien Tchiressoua Guel. Robert Nouzaret souhaitait que je joue avec la réserve en CFA2, mais avec Pape Diouf, mon agent, j’ai préféré partir à Istres en National. Pape était comme un deuxième papa. Tout ce qu’il faisait était dans l’intérêt de ses joueurs.
Lausanne, Strasbourg, Moscou, Metz, Alavés, Créteil… Comment expliques-tu que tu n’aies jamais réussi à t’imposer dans la durée dans un club ?
Une carrière de joueur professionnel dépend aussi de la chance, et j’ai connu de nombreux coups du sort. J’aurais pu rester à Lausanne, mais le club avait des problèmes d’argent et j’étais le plus gros salaire, donc j’ai été prêté à Strasbourg, puis à Moscou… Après le Mondial, j’aurais dû aller à West Ham, mais je n’avais pas le nombre de sélections internationales nécessaires pour obtenir mon visa de travail, donc je suis resté en Suisse, et le club a fait faillite. J’ai pris la direction de Metz, un club qui a toujours bien accueilli les Sénégalais et dont je garde un magnifique souvenir. Je suis devenu le chouchou du public grâce à quelques buts décisifs, et le président Carlo Molinari souhaitait que je reste. Malheureusement, Jean Fernandez m’a fait comprendre que je passais derrière Toifilou Maoulida et Hervé Tum, donc j’ai préféré partir en D2 espagnole à Alavés. On est montés dès la première saison avec le Brésilien Néné et je suis devenu le premier Sénégalais de l’histoire à jouer un Liga. Puis, j’ai enchaîné les blessures. En 2006, Rafa Benítez, qui me connaissait un peu et cherchait un joueur au profil similaire de Djibril Cissé, blessé avec Liverpool, est même venu me voir jouer lors d’un match où je me suis fait les croisés…
Finalement que retires-tu de cette carrière sinueuse ?
Cela m’a permis de prendre du recul et de savoir très vite que je voulais devenir coach. Connaître les galères et les différents statuts d’un footballeur m’aide à la compréhension de tous les joueurs qui constituent un groupe et cela m’a aussi permis de maintenir un lien fort avec le football local. En 2007, à la fin de mon contrat avec Alavés et avant de rejoindre Créteil, je suis notamment rentré jouer un an avec l’équipe de mon quartier pour reprendre la forme. Je suis passé de Bernabeu contre les Galactiques et du Camp Nou contre Eto’o et Ronaldinho à un terrain en sable à l’autre bout du Sénégal. Gagner avec la sélection locale est donc un joli clin d’œil de l’histoire.
LE SYNDICAT DES IMPÔTS EN GRÈVE POUR SOUTENIR DIOMAYE FAYE
Le Syndicat des agents des impôts et domaines (SAID) compte observer des journées de présence passive les 28 avril et 2 mai avec port brassards rouges les 19 et 20 avril
Le secrétaire général de Pastef, Bassirou Diomaye Faye a été envoyé en prison hier par le juge du 2e cabinet, Mamadou Seck. Il est poursuivi pour « outrage à magistrat, diffamation et actes de nature à compromettre la paix publique ».
Le Syndicat des agents des impôts et domaines (SAID) compte soutenir Bassirou Diomaye Faye, envoyé en prison depuis hier. Le Bureau exécutif national (Ben) annonce une série de grève en soutien à leur camarade. Ainsi, il est annoncé dans un premier temps une grève totale les 22, 23, 24 mai et en second lieu les 14, 15, 16 juin.
De plus, le SAID compte observer des journées de présence passive les 28 avril et 2 mai et port brassards rouges les 19 et 20 avril. « Le Ben du SAID se félicite de la forte mobilisation des collègues lors de l’Assemblée générale extraordinaire tenue cet après-midi au bloc fiscal. Le bureau salue l’engagement et la détermination dont ont fait montre les collègues de par leur présence et leurs prises de parole apportant soutien et réconfort au bureau exécutif », note le Said dans un communiqué.