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21 juin 2025
par Madiambal Diagne
MON SEUL REGRET AVEC LE QUOTIDIEN, EN 20 ANS
Je peux dire que Le Quotidien, en deux décennies, est un témoin privilégié de l’histoire du Sénégal. Il a abordé tous les changements majeurs de notre pays, éclairé la lanterne sur beaucoup de sujets d’intérêt, donné la parole à tous
Cher ami lecteur,
Le journal que tu as entre les mains a vingt ans aujourd’hui. L’aventure avait démarré le 24 février 2003. Ce jour-là, je t’avais interpellé à la deuxième personne du singulier, faisant le pari de la proximité, de la familiarité, de la constance et de la durée. 20 ans, c’est la consécration de l’âge adulte, mais c’est surtout le moment où l’impulsion de grandes réalisations d’une vie doit être effective.
Je voudrais faire acte de reconnaissance à ta fidélité, à ton soutien et surtout à la confiance toujours accrue que tu n’as de cesse d’apporter à ce journal. Notre équipe tâchera de mériter davantage de la confiance de ses lecteurs et annonceurs. C’est le lieu de féliciter l’ensemble de nos collaborateurs et leur témoigner notre gratitude. L’esprit Quotidien, la famille Quotidien disons-nous, est demeuré, en dépit des vicissitudes de la vie, des difficultés d’un environnement médiatique toujours plus précaire. Mais nous sommes fiers de pouvoir dire que nous avons réussi notre pari de tirer les choses vers le haut, non seulement pour renforcer l’offre médiatique avec un journal de qualité, devenu un journal de référence, mais aussi les conditions sociales et de travail de nos collaborateurs font envie.
Encore une fois, pour avoir vu tout ce que cette aventure est, et demeure, depuis la genèse du projet jusqu’à son positionnement comme une des références au Sénégal et en Afrique, je ne peux que saluer le parcours et louer l’ensemble des personnes qui ont contribué à faire de ce journal ce qu’il est. Beaucoup, à nos débuts, nous prédisaient un avenir sombre et une impossible survie dans un des secteurs d’activités les plus ardus. Après plus de 6000 éditions publiées et vingt ans à nous acquitter de nos engagements initiaux auprès des lecteurs, je ne saurais ne pas revenir sur ce qui fait la spécificité du Quotidien et ce qui fait cet esprit qui, malgré le temps, nous permet d’être toujours debout, en tant que témoin fidèle de l’actualité et de l’histoire du Sénégal, au jour le jour.
Le Quotidien, c’est un esprit fait de constance, de liberté, d’engagement, de courage, de respect de la différence et de promotion des idées. Nous avons pu mettre en place une rédaction où tous les collaborateurs sont mus par une obligation d’informer juste et vrai, quoi que cela en coûte. Les procès d’intention, les a priori et les calomnies ne peuvent pas manquer quand on choisit cette voie de la vérité et d’un journalisme objectif basé sur les faits, avec un commentaire fait de lucidité et sans complaisance. Tous ceux qui sont passés ou évoluent présentement dans la rédaction du Quotidien peuvent témoigner de cet esprit de liberté et de démocratie à l’interne, et que traduit bien la liberté de ton de nos articles. Je ne le dirai sans doute jamais assez, aucun de mes collaborateurs ne peut se lever pour dire avoir été manipulé ou chargé par le patron du journal pour écrire à l’avantage ou en défaveur d’une quelconque personne ou groupe ou obédience. Que tout le monde se le tienne pour dit ! Je ne me suis jamais réfugié derrière la signature d’un de mes journalistes. Si j’ai des choses à dire, je l’écris moi-même et le signe.
Je peux dire que Le Quotidien, en deux décennies, est un témoin privilégié de l’histoire vivante du Sénégal. Il a abordé tous les changements majeurs de notre pays, éclairé la lanterne sur beaucoup de sujets d’intérêt, donné la parole à tous les pans de notre société et porté une certaine idée du Sénégal partout. C’est un titre qui s’est fait un allié indéfectible de la vérité et de la démocratie, face à toutes les formes d’adversité. C’est un journal qui n’a cessé de lutter pour un mieux-être et une meilleure construction nationale. Le chemin a pu être éprouvant, mais on ne peut qu’être fier de le voir bien haut et constant dans son esprit de départ. Si nous avons pu nous faire une vigie de la République et de la démocratie, c’est de la confiance tirée en nos lecteurs et d’une pleine mesure de l’importance de notre rôle dans la marche de notre pays.
Après vingt ans, si je peux émettre un regret, c’est sûrement le retard accusé dans la numérisation de ce journal, avec l’offre d’une rédaction entièrement digitale. Le pari dès le début en 2003 était d’être présent en kiosque et en ligne. C’était réussi avec un journal qui paraissait sur internet en même temps qu’il était vendu dans les rues. Un projet, que d’aucuns avaient considéré comme trop ambitieux ou même prétentieux, voulait, face aux mutations dans la presse, faire embrasser au Quotidien une numérisation totale avec une web Tv et une rédaction digitale, dès le premier jour de sa parution. L’opposition de certains membres de la rédaction sur la base de revendications syndicales grippera cette initiative. Ils considéraient que cela ferait un double travail, un double emploi et en conséquence, nécessitait un double salaire. Nous ne pouvions pas nous offrir ce luxe, et le leur avions fait savoir. L’histoire finit par rattraper les médias pour faire comprendre que la panacée, pour garder des médias viables et forts, reste de se tourner vers le numérique ; ce que je proposais il y a vingt ans… Nous nous serions engagés plus activement dans ce créneau, presque avant tout le monde au Sénégal, que nous aurions pris une bonne avance ! Malheureusement, notre volonté était tombée à l’eau et par la suite, des sites agrégateurs de contenus ont vu le jour dans le paysage médiatique sénégalais et africain, faisant du contenu de ce journal un de leurs éléments de notoriété.
On pourra dire que nous avions raté un virage, mais il ne manque pas de ressources, d’ambition et d’énergie pour combler le gap. Cela, dans un esprit d’offrir du journalisme de qualité, du journalisme responsable, du journalisme véridique, à nos lecteurs de partout et de contribuer à notre manière à la construction de notre pays.
Nous n’avons pas tout réussi. Le Quotidien avait lancé l’initiative d’une édition du Dimanche, une première au Sénégal, mais l’expérience n’avait duré qu’une seule année, du fait que les vendeurs de journaux n’étaient pas très enthousiastes à travailler ce jour, d’autant qu’ils n’avaient qu’un seul titre à distribuer. Notre volonté de diversification, notre ambition, nous avaient aussi poussé à lancer d’autres titres et une radio, qui avaient fini par être emportés par des actes d’hostilité de pouvoirs politiques, mais aussi par de graves travers dans la gestion managériale. Nous sommes à chaque fois retombés sur nos pieds, pour nous dédier à sauver le navire-Amiral, Le Quotidien. Joyeux anniversaire ! Une promesse : le meilleur est à venir ! Une pensée pieuse pour d’anciens collaborateurs disparus : Ibrahima Sakho, Koudédia Mar, Pa André Diouf, Grand Birane Gning, Soro Diop, Ndèye Fatou Diop.
PAR EMMANUEL DIEDHIOU
SUR LES HAUTEURS DE LA MONTAGNE SAINTE
Le carême chrétien s’impose dans la marche liturgique de l’Eglise comme d’une piqûre de rappel qui inocule dans nos veines ce désir ardent de se retirer dans le désert pour faire le vide en nous et laisser Dieu nous parler et nous remplir de sa présence
Le carême chrétien s’impose dans la marche liturgique de l’Eglise comme d’une piqûre de rappel qui inocule dans nos veines ce désir ardent de se retirer dans le désert pour faire le vide en nous et laisser Dieu nous parler et nous remplir de sa présence au moyen d’une expérience personnelle et communautaire.
C’est aussi un moment fort de catéchèse où la sainte Eglise, avec une pédagogie toujours imitée mais jamais égalée, instruit ses enfants sur leur vocation véritable et le sens ultime de leur destinée comme héritiers du royaume. C’est du moins ce qui transparait dans les Messages circonstanciés du Pape et de nos Evêques du Sénégal pour le Carême 2023.
En effet, dans son traditionnel Message de Carême, signé le 25 janvier 2023, le pape François, s’appuyant longuement sur l’épisode de la Transfiguration au sommet du Mont Tabor (Mt 17/1-9), invitait à garder le cap et à considérer l’ascèse de carême comme un itinéraire synodal.
Une telle isomorphie trouve sa justification dans le fait que, Carême ou Synode, l’objectif poursuivi est partout le même : une transfiguration personnelle et ecclésiale ! Entrer en carême dans la mouvance du synode sur la Synodalité qu’il a lui-même convoqué en octobre 2021, pour trois années successives, c’est reprendre, ensemble, dans la communion qu’impose la Mission, les chemins de la foi et de l’espérance qui nous mènent en hauteur, au sommet de la montagne où Dieu parle au cœur qui écoute.
Cette anticipation de la gloire pascale, qui eut pour cadre le sommet de la montagne sainte, les trois (03) disciples, Pierre, Jacques et Jean, tels des privilégiés parmi les douze, l’ont vécue aux côtés du Maître ; à leur suite et à leur exemple, tel un alpiniste de l’espérance, en ce temps béni de carême, le chrétien est aussi appelé à emprunter le chemin exigeant, difficile parfois mais toujours salutaire du renouveau spirituel et de la conversion véritable.
Et pour atteindre ces hauteurs, la voie royale reste le jeûne, l’aumône et la prière qui sont les trois (03) instruments classiques que l’église, experte en humanité, donne pour anéantir nos penchants mauvais et tout ce qui conduit au péché, partager avec la veuve, l’orphelin ou l’étranger qui symbolisent le pauvre sans défense, mais également pour entrer en intimité avec Dieu, le Dieu de Jésus-Christ qui nous aime d’un amour de prédilection.
En proposant la fresque évangélique de la Transfiguration pour alimenter notre méditation et baliser notre chemin ascétique de carême, le Pape ne manque pas, cependant, de nous mettre en garde contre la tentation pressante de nous réfugier dans une religiosité faite d’événements extraordinaires, d’expériences suggestives, par peur d’affronter la réalité avec ses efforts quotidiens, ses duretés et ses contradictions.
Le carême chrétien n’a donc rien d’une fashion way, d’un mode de vie cyclique pour faire dans l’air du temps et paraitre aux yeux des autres comme un parfait dévot à la mine triste, au geste ostentatoire et au pharisaïsme répugnant d’hypocrisie ; il nous tient aux entrailles par des exigences pratiques de charité fraternelle auxquelles nous ne pouvons nous soustraire sans trahir notre identité de configurés au Christ, notre espérance et notre paix définitive.
Comment ne pas alors faire le lien avec ces mises en garde qui reviennent comme des ritournelles à chaque mercredi des cendres pour nous distinguer fondamentalement et nous définir le cadre de convenances et d’intelligibilité dans lequel nous devons inscrire notre démarche de carême : « et toi, quand tu jeûnes… et toi, quand tu fais l’aumône…et toi quand tu pries… ».
Oui, le garant de notre oblation totale et sincère, Celui qui seul peut jauger de la sincérité de notre démarche de conversion n’est pas le curé aumônier, ni le frère ou le collègue grand épieur devant l’éternel ; c’est le Dieu de miséricorde qui nous entraine au large et que nous servons chaque fois que, dans un élan de charité fraternelle, nous délions les liens de servitude qui plombent nos frères, nous relevons le pauvre abandonné, nous partageons le pain avec celui qui a faim, chaque fois que nous laissons nos œuvres témoigner de l’espérance qui nous habite. Et alors pour sûr, la nuit de nos combats sera lumière de midi…
Cette lecture intelligente de la lettre du Pape pour le Carême 2023 jette un faisceau lumineux sur les préoccupations pastorales de nos Evêques du Sénégal qui, le 12 novembre 2022, au terme de leur première session ordinaire tenue à Kolda, ont signé une exhortation somme toute prophétique intitulée « Soyons témoins de l’espérance qui habite en nous » (1P3/15) et insérée dans le Mandement de Carême 2023.
Cette exhortation (nous y reviendrons) mérite le détour puisqu’elle renseigne à suffisance sur la sagesse de nos pasteurs et la résilience de notre Eglise locale au beau milieu de la tempête que furent la Covid 19 et ses conséquences funestes sur notre triple rapport à nous-mêmes, à l’autre et à Dieu, le Tout autre !
LE QUOTIDIEN, 20 ANS D'HISTOIRES
Ce 24 février, Le Quotidien boucle ses 20 ans d’existence. C’est à la fois rien et aussi beaucoup. Bien sûr, il va continuer à rayonner. Mais, il est né et a grandi dans un environnement hostile
Ce 24 février, Le Quotidien boucle ses 20 ans d’existence. C’est à la fois rien et aussi beaucoup. Bien sûr, il va continuer à rayonner. Mais, il est né et a grandi dans un environnement hostile. Il a dû lutter contre des vents contraires, surmonter des obstacles pour atteindre ses 20 ans. Dans un environnement concurrentiel et précarisé, Le Quotidien devait créer sa propre personnalité éditoriale. Et il l’a réussi. Chaque matin, il raconte des histoires, rencontre des hommes qui font le Sénégal et aussi l’Afrique… Dans cette édition, Le Quotidien vous détaille ses 20 temps d’histoires.
Numéro 00 : L’Acte de naissance
Ces dossiers qui ont perdu Mame Madior Boye… C’est l’acte de naissance du Quotidien. Il est le premier numéro du journal qui est sorti dans les kiosques pour la première fois le 24 février 2003. Depuis cette édition, Le Quotidien, managé par une équipe de jeunes rompus à la tâche et prêts à relever les défis, réussit son entrée dans la presse sénégalaise de manière fracassante.
Les 20 ans d’existence du journal coïncident avec le 6003ème numéro. Un long chemin parcouru avec une identité éditoriale unique. Elle inspire les autres titres du pays.
Entretien avec Idrissa Seck en prison : Un scoop inédit
Ecroué pour atteinte à la sûreté de l’Etat, Idrissa Seck s’est retrouvé dans le viseur du régime de Me Abdoulaye Wade après des années de complicité. Il est conduit à l’échafaud politico-judiciaire suite à des accusations de détournement de deniers publics dans le cadre des chantiers de Thiès. Quelques jours après son placement sous mandat de dépôt, l’ex-Premier ministre rencontre un reporter du Quotidien au parloir. Dans cette interview inédite, l’enfant putatif dénonce un complot d’Etat, balaie les accusations «fallacieuses» du clan Wade.
Cette sortie avait mis l’Administration sens dessus dessous, irrité encore un régime qui ne lui a rien pardonné. Idy, qui s’était retrouvé entre les mains du couple Diakhaté (Seynabou Ndiaye, Doyenne des juges, et Cheikh Tidiane, président de la Haute cour de justice), avait finalement obtenu un non-lieu. Blanchi par la Justice, il avait échoué à la porte du second tour lors de la Présidentielle de 2007 face à son ancien mentor.
Arrestation de l’Administrateur général : La naissance du monstre
Le vendredi 9 juillet 2004, Madiambal Diagne, directeur de publication du journal Le Quotidien, est arrêté, puis inculpé et placé en détention. Le pouvoir visait ses deux articles qui mettaient en cause la promotion de juges «dociles» et dénonçaient les «velléités de plus en plus affirmées de mettre à des postes stratégiques des magistrats sous les ordres» du pouvoir présidentiel. Alors que le deuxième avait livré des informations détaillées sur une affaire de corruption à la direction des Douanes.
Evidemment, le régime de Wade n’a jamais remis en cause la véracité de ses informations, mais il reprochait au directeur de publication du Quotidien, leur divulgation. Sommé de révéler le nom de ses informateurs, Madiambal Diagne a refusé de s’exécuter.
Après son audition à la Dic, il est déféré au Parquet. Il passera plus de 7 heures dans les caves du Palais de justice, ancien Bloc des Madeleines. Après son face-à-face avec la Doyenne des juges, Mme Seynabou Ndiaye Diakhaté, M. Diagne est placé sous mandat de dépôt sur la base du fameux article 80. Les chefs d’inculpation sont lourds : publication de correspondances et de rapports secrets du ministre de l’Economie et des finances relatifs à une affaire judiciaire en cours, diffusion de fausses nouvelles, d’actes et manœuvres compromettant la sécurité publique, occasionnant des troubles politiques graves.
En sortant des tiroirs poussiéreux ce dispositif judiciaire, qui avait servi au régime socialiste de Abdou Diouf, pour l’envoyer en prison une vingtaine de fois au motif de «troubles à l’ordre public», Me Wade franchit un cap dans sa tentative de museler la presse. Quatre ans seulement après son élection à la Présidence.
C’est un virage à 360 degrés que le Président Wade venait d’opérer dans sa gestion des affaires publiques. Lui qui a encensé les médias. Dès son accession à la magistrature suprême, le défilé des directeurs de publication n’a jamais cessé à la Dic, devenue bras armé de l’Etat. Pris dans une affaire, qui a un écho national et international, l’Etat va lâcher du lest : après 17 jours de détention, Madiambal Diagne obtient une liberté provisoire.
Journée sans presse : L’acte de résistance
Dès l’arrestation du directeur de publication du journal Le Quotidien le 9 juillet 2004, la mobilisation est immédiate. Dans un élan spontané, les journalistes, éditeurs, défenseurs des droits de l’Homme, opposants politiques, envahissent la rue pour mettre la pression sur le régime de Wade. Ils demandent sa libération et aussi l’abrogation de textes jugés liberticides, avec en tête de liste l’article 80, sur les actes de nature à compromettre la sécurité publique. D’un commun accord, les éditeurs décrètent une journée sans presse : 9 sur dix quotidiens, qui composent la presse privée, décident de ne pas paraître le lundi 12 juillet 2004. Alors que les radios privées Fm diffusent la musique avec des chansons au vitriol contre les régimes qui tuent les libertés.
Un éditorial commun intitulé «Tous contre le monstre» -la censure- a été publié samedi par les dix journaux privés du Sénégal, accompagné, en guise d’invitation à arrêter tout le monde ou personne, de la reproduction des deux articles de Madiambal Diagne. Pour les éditeurs, «le pouvoir a choisi la stratégie de l’intimidation et l’escalade afin d’installer la panique dans nos rangs. Cette option bien pensée, savamment planifiée et froidement exécutée, a pour objectif clair de semer une honteuse culture d’autocensure dans les rédactions. Un plan de guerre contre notre corporation…».
La promesse de Abdoulaye Wade
Cette affaire devient ainsi un caillou dans la chaussure du Président Wade, embarrassé par la tournure des évènements. Elle le rattrape lors de sa visite en France. Il se prononce alors en faveur de l’abrogation de l’article 80, qui faisait partie de ses promesses de campagne, mais il en a eu recours à souhait durant son règne.
Attaque contre Le Quotidien : Le coup de colère et marketing de Me Wade
Dans la foulée de la réélection de Wade à la Présidentielle, le journal poursuit ses enquêtes sur la détérioration des finances publiques. Enivré par les révélations du Quotidien sur la situation économique du pays, Me Abdoulaye Wade s’en prend publiquement au journal. C’était lors d’une rencontre à la Présidence. C’était en mars 2007, au lendemain de sa réélection au premier tour. Après plus de 30 jours de silence absolu, il organise une conférence de presse à la Présidence. Il prend le journal en mondovision et enchaîne avec un one-man-show. Il est pris en photo avec l’édition du jour. Ce qui inspire une campagne de communication avec un message inspirant : Faites comme lui, lisez Le Quotidien.
Sortie de Idy de prison : L’origine du Protocole de Rebeuss
«Protocole de Rebeuss». Si le terme est plus célèbre et adopté par tous, c’est qu’il faut le rappeler, c’est Le Quotidien qui l’avait ainsi baptisé dans son édition du 13 novembre 2006, pages 8 et 9. Quelques mois auparavant, le journal avait qualifié ces négociations entre Wade et Idy, à sa Une, de «Pacte de Rebeuss». Sur la base d’un accord financier parce qu’il était question de «payer», «rembourser», d’«acompte» et de «compte bancaire». Sur la base d’un accord politique aussi parce qu’il s’agissait de modalités de la candidature de Idrissa Seck et de la réélection de Abdoulaye Wade à la Présidentielle de 2007. Dans ces discussions, il y avait aussi deux émissaires : Me Nafissatou Diop Cissé pour le prisonnier, Me Ousmane Sèye pour le Président.
Il faut souligner aussi que ce que nous avons appelé «Protocole de Rebeuss» était une version de Idrissa Seck, en son temps, après sa libération le 7 février 2006. Version contestée dans l’édition du lendemain par l’avocat de l’Etat, Me Ousmane Sèye, qui déclarait que l’ancien Pm avait «déformé le contenu des négociations». Et plus tard d’ailleurs, Wade avait brandi à la télé son «protocole», qu’il estimait être «le bon».
A relire ce fameux «Protocole», l’on peut admettre la comparaison entre les conditions de la grâce de Macky à Karim Wade et celles du non-lieu de Wade à Idy. Dans les deux cas, il y a le rôle discret de l’Administration pénitentiaire, un accord de non-triomphalisme et sans manifestation après libération, un voyage à l’extérieur, etc.
Naissance de Weekend Magazine, Première Fm, Cocorico, l’Imprimerie du Quotidien : La montée en puissance
L’année 2007 marque le début de la croissance du Groupe Avenir Communication. Après avoir imposé Le Quotidien dans l’espace des médias au bout de quatre ans, Weekend Magazine naît dans l’allégresse. Comme le journal, il réussit à s’imposer avec sa propre ligne éditoriale. L’Administrateur général élargit le groupe avec un journal satirique : Cocorico. Ce quotidien est né en même temps que la radio, Première Fm. Avec Le Quotidien, Weekend Magazine, Cocorico, Première Fm et l’Imprimerie du Quotidien, Avenir Communication devient l’un des groupes de presse les plus puissants de l’espace médiatique. Face à cette montée en puissance, le régime décida de démanteler l’empire de Madiambal Diagne dont la notoriété ne cesse de croître.
Blocage de Première Fm : Le sabotage du régime de Wade
Avec un poids médiatique aussi important, le Groupe Avenir Communication se retrouve dans le viseur du pouvoir libéral. La Première Fm est empêchée d’émettre par l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (Artp), bras armé du régime de Me Wade qui veut liquider le patron de l’entreprise. Elle prit d’assaut le siège du journal avec une escouade de gendarmes pour empêcher la radio d’émettre. Alors qu’on est à la veille d’une Présidentielle 2007 cruciale pour Me Wade. La fréquence acquise par Première Fm est remise en cause. Elle est bloquée pendant 6 mois alors que le personnel était déjà recruté. Plus tard, une mauvaise fréquence lui sera attribuée, mais le mal était déjà fait. En réussissant à saboter le lancement de la radio, le dessein du pouvoir libéral était de mettre à terre le Groupe Avenir Communication. Ses responsables avaient même appelé à boycotter la presse privée en représailles à leurs lignes éditoriales jugées critiques.
Au bout de quelques mois, Première Fm et Cocorico vont cesser d’émettre et de paraître à cause des assauts répétés d’un régime dont l’objectif était de mettre à terre une entreprise. En dépit des efforts inlassables de l’Administrateur général de garder en vie toutes les entités de l’entreprise, c’est la fin d’une époque.
Tiken Jah Fakoly, personae non grata : L’autre arrêté Ousmane Ngom
Sur la scène de l’Institut culturel Léopold Sédar Senghor de Dakar le 13 décembre 2007, il avait donné son avis sur le débat sur la dévolution monarchique du pouvoir au Sénégal. «Si Karim Wade ne veut pas qu’on l’attaque, il n’a qu’à rester au berceau», avait lancé devant le public, Tiken Jah Fakoly. Le reggaeman ivoirien avait lancé une bombe derrière lui. Passablement agacé par cette déclaration, le ministre de l’Intérieur le déclara personae non grata au Sénégal.
Il est joint par téléphone, au lendemain de cette mesure, à Abidjan. Tiken Jah Fakoly fut étonné, mais avait prié les autorités de revenir sur cette décision et soutenu qu’elles ne vont pas réussir à le bâillonner et qu’il va continuer d’asséner ses vérités si le Sénégal vire à la dérive. Le rasta ivoirien fut autorisé à revenir par Me Wade, qui s’est montré incrédule en apprenant que Ousmane Ngom avait pris cette mesure à son encontre…
Rencontre avec Jean-Claude Mimran : Les vérités salées du roi du sucre
13 septembre 2012, Mimran brise le silence dans ce journal.
C’est un scoop inédit pour la 30e fortune de France, dans son chalet de Gstaad, station de ski huppée de la jet-set et de la haute-société internationale, nichée à 1050 mètres d’altitude dans le canton de Berne en Suisse. C’est dans cet endroit que cet homme, qui est voisin de Johnny Halliday, du Prince Victor Emmanuel de Savoie, fils du dernier Roi d’Italie, Umberto II, et de Marie-José de Belgique, qui partage les pistes de promenade avec le Roi Constantin II de Grèce et la Reine Anne-Marie de Danemark, s’est entretenu avec Le Quotidien.
C’est un homme simple. Jean-Claude Mimran était vêtu d’un pantalon jean avec une liquette en lin blanc et de sandales aux pieds. Les seuls signes de richesse ou d’opulence dans la demeure sont le cigare entre les doigts et quelques tableaux de grands maîtres qui tapissent certains murs. Il avait à ses côtés son collaborateur, Mamadou Diagna Ndiaye, celui qu’il couvre de l’attribut : «Ma main droite et ma main gauche.» Dans la famille Mimran, le travail est érigé en culte. Pendant plus d’une heure trente d’entretien, le roi du sucre n’avait rien éludé.
Entretien de Alex Segura : «Bientôt, les salaires pourraient ne pas être payés»
Le vendredi 16 mai 2008, le Sénégal se débattait dans les effets de la crise alimentaire mondiale et la hausse généralisée des prix des produits de première consommation. La situation était si difficile que l’Etat, à force de subventionner les denrées de première nécessité, en arrivait à ne plus pouvoir payer ses fournisseurs et accumulait les déficits. Une situation si inquiétante que le représentant-résident du Fonds monétaire international (Fmi), Alex Segura, n’a pas hésité à sortir de sa réserve pour accorder à cette date, une interview retentissante dont le titre à la Une du journal disait nettement : «Bientôt, les salaires des fonctionnaires pourraient ne pas être payés.»
Parlant des mesures prises par l’Etat pour endiguer la hausse des prix, il disait dès l’entame : «L’Etat a pris des mesures sur la fiscalité, sur la suspension de droits de douane et de la Tva sur certaines denrées de première nécessité. Elles ne sont pas efficaces et sont en train de déséquilibrer les finances publiques. C’est d’ailleurs des mesures qui n’ont pas eu un effet notable sur les prix.» L’analyste de Bretton Woods ajoutera plus loin : «Si les factures impayées au secteur privé ne sont pas complètement éliminées, le système économique va s’effondrer.» A la question de savoir s’il ne préconisait pas un retour aux politiques d’ajustement structurel, Segura rétorquera : «Ce n’est pas parce que le Fmi le dit, mais l’Etat n’a pas le choix. Nous ne sommes que des conseillers économiques de l’Etat, nous regardons les finances publiques, les recettes et les dépenses publiques. Et nous disons que le système ne tient plus. Si vous n’ajustez pas les dépenses, dans quelques mois, vous ne serez plus en mesure de payer les dépenses de la Fonction publique. S’il n’y a pas d’ajustement, avec ou sans le Fmi, le système des finances publiques va s’effondrer.» Cet entretien a établi la réputation de Alex Segura dont malheureusement, beaucoup d’esprits négatifs n’ont retenu que l’Affaire de la mallette, dans laquelle le régime du Président Wade a failli ruiner sa carrière.
Drogue dans la police : Stupéfiant !
Stupéfiant ! C’était le titre de la Une du gros scoop sorti par Le Quotidien le 12 septembre 2013. Patron de l’Ocritis, Commissaire Cheikhna Keïta accuse le Directeur général de la Police nationale (Dgpn) d’être au cœur du réseau de trafic de drogue nigérian à Dakar. La République est secouée. Il s’en suivra une réaction «Pathétique» du ministre de l’Intérieur de l’époque, le Général Pathé Seck. Sans mesurer la gravité des accusations du Commissaire Keïta, il réduit l’affaire à un simple affrontement entre deux hauts fonctionnaires de la police. Quelques jours plus tard, Abdoulaye Niang sera débarqué et remplacé par Anna Sémou Faye à la tête de la Dgpn. Keïta sera radié des rangs de la police. Pathé Seck sera aussi limogé du ministère de l’Intérieur et remplacé par Abdoulaye Daouda Diallo.
Kéba Keinde, patron de Mfc : Le patron de Millenium Finance Corporation brise le silence
Dans son édition du 30 septembre 2013, Le Quotidien publie une interview exclusive de Kéba Keinde. La parole du patron de Millenium Finance Corporation est rare. Sa réussite dans son domaine d’activité est remarquable et notoirement reconnue, aussi bien sur la place financière de Dubaï que dans le monde. Pourtant, le banquier d’affaires, Kéba Keinde, est tenu éloigné de son pays natal à la suite d’une inculpation judiciaire du fait de l’affaire de pots-de-vin pour l’acquisition de la licence de téléphonie par la compagnie de téléphonie Sudatel. Clamant son innocence, il exprime son souhait de servir son pays en aidant à trouver des financements structurants.
Installé à Dubaï depuis 2005, l’ancien candidat 2.0 à la présidentielle dirige dans la cité d’affaire dubaiote, une banque d’affaires et une banque d’investissements dont la principale vocation est de mobiliser des financements, des investissements privés et publics vers l’Afrique, notamment en provenance du Moyen-Orient et de l’Asie.
L’ancien chef de la Transition mauritanienne parle : Ould Vall enlève le turban
Il a parlé deux fois dans Le Quotidien : chef de la Transition mauritanienne (2005-2007), il avait accordé une interview à notre envoyé spécial lors de la Présidentielle de 2007. Ely Mohamed Ould Vall, qui avait renversé Ould Taya, avait organisé une Présidentielle libre et démocratique qui avait sacré Sidy Ould Mohamed. Lequel sera renversé plus tard par Aziz. Cela l’avait rendu amer, et poussé à devenir un opposant radical de son cousin.
De passage à Dakar, l’ancien dirigeant mauritanien, dans notre édition du 21 octobre 2015, s’était épanché sur la situation dans son pays, avec la gouvernance du Président Ould Abdel Aziz, auquel il ne reconnaît aucune légitimité. Comparant avec ce qu’avait été la Mauritanie lors de son passage aux affaires, et de ce qu’il avait laissé, celui qui avait volontairement renoncé au pouvoir soutenait que les perspectives qui se dessinent pour son pays étaient sombres. «La Mauritanie est totalement délabrée», avait-il dit.
Fuite au Concours général : Reprise des épreuves de maths
Le 16 juin 2019, Le Quotidien annonce la fuite des épreuves de mathématiques du Concours général des élèves de Terminale. Il sera décidé la reprise «suite à des dysfonctionnements». Alors que l’année d’avant, une histoire de fuites avait révulsé les autres lycées. «Pour conserver la crédibilité du concours et assurer les mêmes chances aux candidats, j’ai décidé de faire reprendre l’épreuve le jeudi 20 juin dans toutes les douze académies qui avaient présenté des candidats dans cette discipline et pour ce niveau», indique le ministère de l’Education nationale dans un communiqué.
Sans les citer, les dysfonctionnements sont liés au libellé des exercices qui sont impossibles à résoudre. En plus, une partie des épreuves avait été traitée par des élèves de certains établissements. Cette situation avait poussé certains parents d’élèves à demander la reprise du Concours général au «nom de l’équité». Mamadou Talla a donné suite à ces revendications, en assurant que l’Office du Bac mettra à la disposition des candidats, «les informations relatives aux modalités pratiques». Ce nouvel impair risque de délester à ce concours, son prestige si des soupçons entourent chaque année son déroulement.
Sodida, Adama Diop, Djily Mbaye et Diamniadio : Une histoire de sièges
La folle aventure du Quotidien a débuté aux Hlm, rue 14 prolongée, Sodida. C’est un bâtiment R+1, peint en beige, qui sert de rédaction au journal pendant quatre ans. Avec la création de nouveaux produits, le Groupe Avenir Communication déménage à la Cité Adama Diop de Yoff. L’immeuble R+3, composé de nombreux bureaux, est le symbole de grandeur de l’entreprise, qui compte Le Quotidien, Weekend Magazine, Cocorico, Première Fm et l’Imprimerie du Quotidien. Puis en 2011, Le Quotidien, Weekend Magazine et l’imprimerie déménagent à la Cité Djily Mbaye de Yoff.
Avec la construction d’un nouveau siège à Diamniadio, le Groupe Avenir Communication se projette sur l’avenir dans cette ville où sortent les grands chantiers de l’Etat. C’est le cœur de l’Administration publique. Le futur du groupe s’écrit ici avec les nouveaux projets numériques, qui vont accompagner ce déménagement.
Affaire Thione Seck : La vérité des Pv
Le 11 juin 2015, Le Quotidien publie les Pv d’audition de Thione Seck dont l’arrestation pour une affaire de faux billets ressemblait à un conte de… faits. Mais les Pv, établis par la Section de recherches de la gendarmerie, mettent à nu un vaste réseau de trafic de faux billets. La filature fut longue et éprouvante. Au bout de leurs investigations, les hommes du Commandant Issa Diack, patron de la Section de recherches, ont réussi à démanteler ce gang présumé de trafiquants dont les chefs d’orchestre sont Thione Seck et Ablaye Djitèye, placés sous mandat de dépôt pour association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, contrefaçon de signes monétaires ayant cours légal.
Face aux enquêteurs, le lead vocal du Raam Daan a servi un concert de dénégations. Mais, on a trouvé évidemment chez lui 50 millions d’euros de faux billets (plus de 32 milliards F Cfa). C’est, dit-il, le prix payé par un promoteur gambien vivant en Suède pour effectuer 105 concerts à travers le monde. Thione en superstar…
Dans ses explications, il avait signé un contrat avec des promoteurs gambiens pour une série de concerts à travers le monde. C’était le jackpot. Le contrat de ses rêves. Il sera arrêté et écroué pendant 6 mois. Relaxé en première instance parce qu’il n’a pas été assisté par son avocat au moment des auditions, il sera condamné à 3 ans dont 8 mois ferme par le juge d’Appel pour «mise en circulation de faux billets, association de malfaiteurs». Il a néanmoins ordonné la restitution de ses 32 millions de F Cfa, qui ont été saisis par les gendarmes de la Section de recherches lors de son arrestation, avant qu’ils ne soient confisqués par la Justice. Il avait renoncé à son pourvoi en cassation et signé en même temps la fin d’une procédure judiciaire qui a duré 5 ans. Cette fâcheuse parenthèse dans le parcours de sa vie l’avait dégoûté. Elle lui avait rappelé, comme il l’affirmait, l’incertitude qui entoure le destin d’un homme. Touché mais pas coulé, Thione Seck était reparti vers de nouvelles conquêtes en lançant l’album Cedeao en chœur. Il part en laissant derrière lui un projet inachevé, après son décès le 14 mars 2021. La publication de ces Pv avait aussi valu au directeur de publication du Quotidien, son placement sous contrôle judiciaire. Il sera plus tard levé par le juge d’instruction.
Suppression du poste de Premier ministre : Une révélation de taille
6 avril 2019 : alors que tout le pays bruit des spéculations sur le nom et le profil du prochain chef du gouvernement, Le Quotidien révéla la décision du chef de l’Etat de supprimer le poste en question. Dans la foulée de sa réélection triomphale à la Présidentielle de 2019, Macky décide de tenter la gestion centralisée du pouvoir. Le propos est passé inaperçu dans son discours d’investiture, et pourtant Macky Sall avait annoncé la couleur. Le Président réélu avait déclaré le 2 avril dernier, après sa prestation de serment : «Je compte saisir l’Assemblée nationale afin qu’elle accompagne les changements dans la gouvernance de l’Exécutif pour un meilleur suivi des politiques publiques.» Peu nombreux sont ceux qui se sont interrogés sur le sens de cette phrase et sur les fameux changements dont parlait le chef de l’Etat. Alors qu’il s’agit de la suppression du poste de Premier ministre.
Avec cette réforme, Macky Sall avait donné l’impression de faire un saut dans le passé. Ce n’est pas la première fois que le Sénégal décidait de supprimer le poste de Premier ministre. La première fois, ce fut juste après la crise que le pays avait connue, avec la dualité au sommet de l’Exécutif, entre Mamadou Dia et Léopold Senghor. Victorieux de son bras de fer, le Président-poète décidera de faire pièce à l’institution primatorale. Le pays connut ainsi un hiatus de 1963 à 1970, quand il décida de nommer Abdou Diouf à ce poste. Ce dernier, qui sera le seul Premier ministre de Senghor après Mamadou Dia, occupera la station pendant dix ans, sans interruption.
Devenu chef de l’Etat en 1981, Abdou Diouf tentera aussi l’expérience en 1983. Habib Thiam, qui avait été Premier ministre, sera écarté au profit de Moustapha Niasse, qui cumulait alors le poste avec son portefeuille des Affaires étrangères. Il présentera rapidement un projet de réforme constitutionnelle à l’Assemblée nationale, pour se retrouver après, simple ministre des Affaires étrangères.
Dans les deux cas, les deux chefs de l’Etat avaient leurs objectifs dont on peut imaginer qu’ils ne sont pas les mêmes que ceux de Macky Sall.
Mahammed Dionne est reconduit pour expédier les affaires courantes, notamment pour faire passer cette réforme auprès de l’Assemblée nationale. Avec la majorité confortable dont il dispose à l’Assemblée nationale à l’époque, le projet est adopté et la réforme actée très rapidement. Avec cette mesure, les membres du gouvernement rendaient directement compte au président de la République. Dionne est nommé Secrétaire général de la Présidence. Le poste de Premier ministre sera rétabli le 15 décembre 2021 par l’Assemblée nationale pour lui permettre, disait-il, de mieux assurer son mandat de président de l’Union africaine. Plusieurs mois après le rétablissement, Amadou Ba a été choisi comme chef de gouvernement.
ENAMPORE, UN ROYAUME SANS MONARQUE
Jusqu’en 1970, les populations du «MofEwi» vivaient sous le regard bienveillant du souverain Affilédio Manga qui s’est éteint la même année. 42 ans après cette disparition, tout le village attend l’arrivée au trône d’un successeur
Jonas Souloubany Bassene et Gaustin Diatta |
Publication 24/02/2023
En Basse-Casamance, la royauté y existe depuis plusieurs siècles. Jusqu’en 1970, les populations du «MofEwi» (la terre du roi, ancien royaume du Bandial) vivaient sous le regard bienveillant du souverain Affilédio Manga qui s’est éteint la même année, soit deux ans avant le « Bukut » (rites initiatiques) de 1972. Quarante-quatre ans après cette disparition, tout le village attend l’arrivée au trône d’un successeur. Voyage dans l’antre du « roi de la pluie », défunt-gérant du « Funir », le fétiche le plus contraignant de la zone.
Enampore, nom poétique d’une douce localité de la Basse Casamance et terre vénérable bardée d’histoires. En effet, ce royaume a perdu son roi en 1970, maisconserve jusqu’ici toute sa sacralité. Pour se rendre dans ce terroir du dernier roi Affilédio Manga, il faut, à partir du village Brin, dans la commune de Nyassia (département de Ziguinchor), emprunter une route latéritique longue de plus de dix kilomètres. En cette période de l’année, celle-ci est mal arrosée, avec souvent des nids-de-poule qui rendent le voyage difficile. A bord d’un taxi-brousse, l’on admire la beauté du paysage constitué d’un tapis herbacé plus ou moins verdoyant. De loin, on aperçoit des tas de gerbes de riz bien rangées et couvertes avec des tissus de couleur blanche. La Casamance, c’est le riz à perte de vue dans les rizières. On est aussi attirés par les vaches dans les rizières de Badiate, Essyl ou encore Kameubeul. Le périple est loin d’être un long fleuve tranquille. Le véhicule fonce à vive allure sur le royaume.
Après quelques minutes de route, Enampore est à portée de main, avec ses atypiques cases à impluvium qui tiennent encore debout et accueillent le visiteur. Ses forêts se situant même au milieu des habitations et des bois sacrés implantés çà et là, en disent long sur la capacité de ce village à conserver sa religion traditionnelle. Bienvenue à Enampore qui abrite le royaume d’Affilédio et sans roi depuis plus de quatre décennies. Berceau du conservatisme, Enampore qui situé sur la rive gauche du fleuve Casamance, entre Oussouye et Ziguinchor, attend toujours l’arrivée de son nouveau roi. Le monarque Affilédio qui gérait « Funir », le fétiche suprême n’est plus depuis 1970. Cependant, Charles Manga, plus connu sous le nom de Bakodia a été désigné (dans la lignée des Manga), pour assurer la gestion des affaires courantes traditionnelles. Il peut être considéré comme un gouverneur. Ce dernier assure cette fonction depuis plus de cinq ans et est connu et respecté de tous dans le royaume. Il lui revient la charge et « l’honneur »de jouer ce rôle jusqu’au jour où le royaume aura un nouveau roi.
GUERRE EN UKRAINE: UN AN APRES!
Un an après le début de la guerre en Ukraine, le premier de cette ampleur en Europe depuis 1945 et bien parti pour être le troisième plus meurtrier de ce début de XXIème siècle, les conséquences géopolitiques sont d’ores et déjà vertigineuses.
Un an après le début de la guerre en Ukraine, le premier de cette ampleur en Europe depuis 1945 et bien parti pour être le troisième plus meurtrier de ce début de XXIème siècle, les conséquences géopolitiques sont d’ores et déjà vertigineuses. Kiev a, à la surprise générale, tenu face à, sur le papier, la deuxième armée du monde, et reconquis même 45 % des territoires conquis.
Une coalition de quarante pays occidentaux pesant les deux tiers du PIB mondial, y compris Japon, Corée du sud et Australie, fournit à Kiev batteries anti missiles, chars modernes et peut être bientôt chasseurs bombardiers. Totalement impensable il y a un an.
Un compromis semble pourtant impossible tant les positions de Moscou et Kiev sont antagonistes. Les Ukrainiens sont convaincus de jouer leur survie dans une conflit ne pouvant évidemment pas se résoudre par l’abandon de quelques bouts du Donbass. Le Kremlin, lui, a brulé ses vaisseaux par l’annexion en septembre de quatre régions ukrainiennes dont la remise en question est punie d’années de prison en Russie. A l’issue du conflit, quelle qu’elle soit, les Occidentaux et la Russie resteront sans doute fâchés pour longtemps…
Retour sur une année qui a changé la face du monde.
Ukraine : l’Europe debout
Le maintien d’un front uni contre Poutine est le meilleur acquis de cette première année de guerre. Compte tenu des difficultés européennes, il relève presque du miracle.
Invasion de l’Ukraine : un monde a chaviré
L’attaque de l’Ukraine par la Russie il y a un an a bouleversé la géopolitique mondiale et introduit un conflit de haute intensité en Europe pour la première fois depuis 1945.
Un an de guerre en Ukraine : les photos des moments qui ont marqué un tournant
Des colonnes de blindés, des villes assiégées, voire rasées et des familles en fuite… le continent européen connaît depuis un an des scènes de guerre quasiment inédites depuis la Seconde Guerre mondiale. Voici notre sélection d’images qui ont marqué les esprits.
ANALYSE
Ukraine-Russie : la saignée
Le secret le mieux gardé de cette guerre concerne le nombre de morts. Pendant des mois chacun a tenté de faire des additions. Aujourd’hui, les états-majors occidentaux parlent d’une guerre d’une intensité jamais vue depuis la dernière guerre mondiale.
INTERVIEW
Dominique de Villepin : « En Ukraine, le temps joue contre nous »
Après un an de guerre en Ukraine, l’ancien Premier ministre exhorte les Occidentaux à reprendre l’initiative et à cesser d’attendre la prochaine menace pour offrir à Kiev les moyens militaires nécessaires. « Nous pourrions gagner la bataille de l’Ukraine mais perdre la bataille mondiale face à un sud global », redoute-t-il par ailleurs.
ENQUÊTE
La population russe entre mutisme et apathie
Face à la propagande, les oppositions résistent mais vivent dans la crainte de la répression. Dans l’opinion, y compris au sein des élites, c’est l’indifférence et le scepticisme qui dominent. De vieux démons russes.
REPORTAGE
A Kiev, la rage de vivre
Un an après l’attaque russe contre l’Ukraine, la capitale du pays est devenue le symbole de son esprit de résistance. Ni les bombardements ni les pénuries d’électricité n’ont suffi à y interrompre la vie, y compris festive. La ponctualité des trains ou les centres commerciaux bondés sont des signes, parmi d’autres, de la résilience de tout un peuple soudé face à l’envahisseur.
Invasion de l’Ukraine : l’Occident déterminé, le Sud ambigu
Les pays occidentaux restent unis et déterminés face au Kremlin. Ailleurs prévaut plutôt une prudente neutralité, même si presque personne ne soutient concrètement le Kremlin.
INTERVIEW
« La réflexion sur l’après-Poutine a déjà commencé en Russie »
Après un an de guerre en Ukraine, Anna Colin Lebedev, sociologue et politologue spécialiste des sociétés russe et ukrainienne, et Michel Foucher, géographe, diplomate et ancien ambassadeur de France à Riga, tirent les premiers enseignements de l’invasion russe et échangent sur l’état des sociétés post-soviétiques et les conditions de la fin du conflit.
Les leçons de la guerre en Ukraine
L’année de guerre en Ukraine, la première entre deux nations européennes depuis 1945, signe la fin d’un certain équilibre mondial. Dans « La Story », le podcast d’actualité des « Echos », Pierrick Fay et Yves Bourdillon dressent le bilan des bouleversements géopolitiques et géostratégiques du conflit.
Prix, consommation, stocks… ce qui a changé dans l’énergie
La guerre en Ukraine et la crise énergétique qui s’en est suivie ont transformé le marché européen de l’énergie. Les prix se sont envolés, entraînant une réduction de la consommation, et les conséquences demeurent incertaines.
DÉCRYPTAGE
Comment l’Europe de l’énergie s’est massivement tournée vers les Etats-Unis
Pour pallier la chute des approvisionnements russes en gaz et sanctionner Moscou sur le pétrole, l’Europe dû chercher de nouvelles sources. Elle les a trouvées en grande partie aux Etats-Unis, où l’offre est plus flexible et amenée à croître dans les prochaines années.
DÉCRYPTAGE
Un an après, 5 bouleversements économiques aux conséquences parfois irréversibles
Energie, céréales, finance mondiale… En un an, le conflit a entraîné de nombreuses transformations qui touchent aussi bien la Russie que les pays occidentaux qui la sanctionnent. Des changements parfois précipités et, pour certains, irrévocables. Passage en revue.
DÉCRYPTAGE
Les armées tirent de dures leçons de la guerre en Ukraine
La guerre entre la Russie et l’Ukraine a vu tour à tour la revanche du fantassin armé de missiles antichars, l’irruption massive des drones, y compris civils ou encore la marginalisation de la marine. La guerre est aussi un triomphe de la doctrine d’agilité contre le « top down ».
Les dépenses de défense mondiales chamboulées par la guerre en Ukraine
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a rebattu les cartes stratégiques de l’Europe, pointe l’Institut international pour les études stratégiques (IISS) dans son rapport annuel. Les Etats-Unis, qui restent largement en tête des dépenses militaires mondiales, gardent quant à eux une attention particulière sur la Chine.
L’agriculture française s’offre un peu de répit après un an de tourmente
La guerre en l’Ukraine a provoqué un envol général des prix des matières premières agricoles en février 2022 et la crainte d’un séisme mondial avec le retour de la faim dans les pays en développement. Un an après, le salon de l’agriculture ouvre ses portes dans un contexte nettement moins dramatique que prévu mais la tension dans le secteur demeure.
DÉCRYPTAGE
Les profits embarrassants des banques européennes en Russie
La banque autrichienne Raiffeisen Bank International, qui a réalisé plus de la moitié de ses bénéfices en Russie l’an dernier, fait l’objet d’une enquête des autorités américaines. Un an après le début de l’invasion russe en Ukraine, de nouvelles sanctions occidentales menacent les filiales de banques étrangères qui sont restées en Russie.
Pourquoi un vaisseau de secours russe est en route vers l’ISS
Victime d’une fuite en décembre dernier, un vaisseau Soyouz n’a pas pu être utilisé pour ramener sur Terre deux cosmonautes russes et un astronaute américain. La Russie a donc envoyé un nouvel engin de secours. La Station spatiale internationale reste l’un des derniers domaines de coopération entre les Etats-Unis et la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine.
DEMARRAGE D'UNE OPERATION DE DESENCOMBREMENT AU MARCHE OCASS A TOUBA
La communauté Baye Fall a entamé vendredi une vaste opération de désencombrement au marché Ocass et dans d'autres endroits de la cité religieuse de Touba (centre)
Touba, 24 fév (APS) – La communauté Baye Fall a entamé vendredi une vaste opération de désencombrement au marché Ocass et dans d'autres endroits de la cité religieuse de Touba (centre), a constaté l’APS.
La corniche de la ville sainte et ses alentours ont été complètement désencombrés par les Baye Fall sur instruction du Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké.
Les marchands tabliers, commerçants, entre autres, qui entouraient le Complexe Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba ont été aussi déguerpis.
Les opérations de désencombrement du marché Ocass menées par la communauté Baye Fall ont démarré à 12 heures en collaboration avec les commerçants qui ont été informés un peu plutôt.
Des camions, des pelles mécaniques, des râteaux et des engins de nettoyage ont été mobilisés pour cette vaste opération.
Le marché Ocass de Touba a été ravagé par un incendie, le 28 janvier dernier. Au moins, 113 cantines sont parties en fumée, selon un délégué.
ELIMINATOIRE MONDIAL FIBA 2023, LE SENEGAL BATTU FACE AU SOUDAN DU SUD
L'équipe nationale de basket du Soudan du Sud a battu, vendredi, celle du Sénégal par 83 à 75, décrochant ainsi sa qualification à la Coupe du monde prévue du 25 août au 10 septembre 2023, au Japon, en Indonésie et aux Philippines.
Dakar, 24 fév (APS) - L'équipe nationale de basket du Soudan du Sud a battu, vendredi, celle du Sénégal par 83 à 75, décrochant ainsi sa qualification à la Coupe du monde prévue du 25 août au 10 septembre 2023, au Japon, en Indonésie et aux Philippines.
A la fin d'un premier quart temps très serré, le Soudan du Sud menait par 22-21.
Face à une équipe sénégalaise peu agressive, les Sud soudanais dominent par neuf points d'écart durant les premières minutes du deuxième quart temps. Mais après quelques réajustement opérés par le coach sénégalais, DeSagana Diop, l'équipe change de visage et se montre plus agressive en rebonds offensifs et en défense.
Les coéquipiers de Brancou Badio maintiennent le rythme jusqu'à réduire le score. A la pause, les Lions étaient à un point de leur adversaire, 45-44.
De retour des vestiaires, le Sénégal rehausse son niveau de jeu et parvient à mener par neuf points d'écart.
Mais les Lions craquent complètement dans le dernier quart temps, laissant le Soudan du Sud reprendre le contrôle du match et s'imposer 83 à 75.
GENERATION FOOT REMPORTE LE TOURNOI INTERNATIONAL U19
Le club de Génération foot (Ligue 1 sénégalaise) a remporté, vendredi, le tournoi international U19 organisé par l’Académie Mohammed VI à Salé (Maroc) en s'imposant par 1 but à 0 face au Fath Union Sports (FUS) de Rabat.
Dakar, 24 fév (APS) - Le club de Génération foot (Ligue 1 sénégalaise) a remporté, vendredi, le tournoi international U19 organisé par l’Académie Mohammed VI à Salé (Maroc) en s'imposant par 1 but à 0 face au Fath Union Sports (FUS) de Rabat.
Amara Diouf a inscrit le but à la 30e mn.
Le tournoi tournoi international U19 a démarré mercredi dernier.
Génération foot a battu en demi-finale l’Académie Mohammed VI aux tirs au but, 5-4, après un score nul et vierge à la fin du temps règlementaire.
Le club sénégalais avait sorti en quarts de finale le Real Madrid aux tirs au but , 4 à 3, après un score d'un but partout à l'issue du temps règlementaire.
De son côté, le FUS de Rabat s'est qualifié en finale grâce à sa victoire sur le Racing Club de Strasbourg (France) par 1 but à 0.
Les Marocains ont éliminé en quarts de finale, 2-1, le Glasgow Rangers d'Ecosse.
Le Feyenoord Rotterdam des Pays-Bas, le Real Sociedad de l’Espagne, l’Olympique de Marseille, et l’Olympique Lyonnais de la France, et le Royal Sporting Club Anderlecht de la Belgique ont également participé au tournoi.
par Mamadou Abdoulaye Sow
LA NÉCESSITÉ D’UN CONTRÔLE EXTERNE DES ACTIVITÉS DES SERVICES DE RENSEIGNEMENT
La loi de la loi n° 2016-33 du 14 décembre 2016 ne nous parait pas « d’une clarté et d’une précision suffisantes pour fournir aux individus une protection adéquate contre les risques d’abus de l’exécutif dans le recours aux techniques de renseignement
La nécessité d’un contrôle externe des activités des services de renseignement qui ne sont plus hors-la-loi depuis 2016
« … sur le continent africain les moyens de renseignement sont essentiellement utilisés à des fins de surveillance de l’opposition politique et leur efficacité dans la lutte contre le terrorisme s’en ressent »[1]
« Dans les pays démocratiques, l’exigence éthique s’applique depuis longtemps aux activités de renseignement.Les fonctionnaires du secret ne sont pas des individus incontrôlables sans foi ni loi, faisant ce que bon leur semble au nom de la raison d’État »[2]
Avant 2016, il n’existait aucune loi spécifique définissant le cadre juridique légal des activités de renseignement. Conscient du fait que « cette situation (…) peut entraîner des abus et devenir dès lors un danger aussi bien pour les personnels des services de renseignement que pour les citoyens dont les libertés individuelles consacrées par la Constitution doivent être respectées », le législateur a adopté le 5 décembre 2016 une loi relative aux services de renseignement, promulguée le 14 décembre 2016 sous le numéro 2016-33. L’on ne peut que se féliciter de l’adoption de cette loi qui ratifie des pratiques de surveillance jusqu’alors illégales des services de renseignement. Selon l’exposé des motifs, « le renseignement doit jouer un rôle d’avant-garde dans le dispositif national de sécurité, surtout pour …la défense de la démocratie, de la liberté des peuples et des droits de l’homme ».
La loi nouvelle a comme objectif principal l’institution d’« un cadre juridique qui définit notamment les missions des services de renseignement, les moyens qu’ils peuvent mettre en œuvre pour les remplir, les mécanismes de contrôle de leurs activités, les règles spéciales applicables à leurs personnels ainsi que les infractions relatives au renseignement » [3]. Toutefois, il faut bien convenir que l’analyse du texte de la loi révèle des imperfections et lacunes. En effet, il est important que certains aspects importants de l’activité de renseignement soient codifiés « afin que le recueil, la conservation et l’exploitation des informations ne présentent pas de risques pour l’exercice des libertés individuelles et collectives disproportionnés avec les objectifs poursuivis [4]». A titre d’exemples, il y a l’accès aux données de connexion d’une personne par réquisition auprès d’un opérateur, la géolocalisation d’un téléphone portable, la localisation des personnes et véhicules et les interceptions de sécurité (enregistrement des communications téléphoniques des personnes ou de leur entourage).
On se bornera ici à exposer quelques commentaires du cadre général juridique du renseignement fixé en 2016 et à évoquer l’absence d’un dispositif de contrôle externe de la légalité de l’ensemble des techniques de renseignement autorisées par le législateur ainsi le défaut de contrôle politique des opérations de renseignement.
Commentaires du cadre juridique légal du renseignement
Des finalités du renseignement non définies de manière précise
Le législateur commence par rappeler, dans une disposition préliminaire (en dehors du dispositif normatif habituel), l’importance du « respect du droit international des droits de l’homme, des lois nationales et des libertés fondamentales reconnues aux citoyens pour la protection des intérêts supérieurs de la Nation » lorsque la communauté du renseignement mène ses activités de renseignement.
L’article premier définit les missions des services de renseignement. Ceux-ci effectuent « la recherche, le recueil, l’exploitation et la mise à la disposition des autorités de décision des renseignements relatifs aux menaces contre la sécurité et les intérêts fondamentaux de la Nation »[5]. Si on se limite à cette disposition, le législateur ne définit que deux finalités pour lesquelles les services de renseignement sont habilités à utiliser les procédés de recueil de renseignement : la sécurité et les intérêts fondamentaux de la Nation. A notre sens, la sécurité participe de la sauvegarde des intérêts fondamentaux de la Nation. En définitive, seules les menaces contre les intérêts fondamentaux de la Nation peuvent légitimer les opérations des services de renseignement.
La notion d’intérêts fondamentaux de la Nation n’est pas définiedans la loi[6]
Qu’entend le législateur de 2016 par intérêts fondamentaux de la Nation ? Non précisée, cette notion peut faire l’objet d’une interprétation extensive.
Les intérêts fondamentaux de la Nation ne sont définis en droit sénégalais par aucun texte [7]. Toutefois, dans la Constitution et le Code pénal, on peut retrouver plusieurs intérêts intangibles qu’il faut protéger parce qu’étant essentiels à la continuité de l’existence de l’Etat : le régime constitutionnel, l’indépendance nationale, la sûreté de l’Etat, la défense nationale, l'intégrité du territoire national, la forme républicaine de l’Etat et l’exécution des engagements internationaux. Au détour d’une phrase, on aurait dû réaffirmer la sauvegarde de ces intérêts fondamentaux dans l’exposé des motifs.
L’organisation de la communauté du renseignement devrait être règlementée par un décret pris après avis de la Cour suprême
La disposition préliminaire fait la distinction entre « les services spéciaux de renseignement » et « les autres services de l’Etat ayant dans leurs attributions une mission de renseignement » qui forment la communauté du renseignement.
En renvoyant à un décret pour fixer l’organisation de la communauté du renseignement, le législateur confirme le monopole de l’Exécutif sur l’organisation des services de renseignement. Ce décret, dont on ignore l’existence, doit désigner avec précision les départements ministériels dont les services sont susceptibles de pouvoir mettre en œuvre les techniques de renseignement prévues par la loi du 14 décembre 2016.
L’obligation de recueillir l’avis consultatif ou conforme de la Cour suprême devrait être exigée par le législateur avant la signature de tout décret portant application de la loi sur le renseignement.
La coordination politique et opérationnelle des activités de renseignement au niveau national est à réorganiser
La Délégation au Renseignement national ne devrait pas exercer des activités opérationnelles. Elle devrait se limiter à centraliser, recouper, analyser et transmettre au Président de la République et au Premier ministre les productions qui lui sont adressées par les services de renseignement des ministères et non venir les concurrencer. En bref, elle doit avoir le rôle d’un simple « façonnier du renseignement [8]».
L'incomplétude du cadre juridique en matière de protection des droits et libertés fondamentaux des citoyens, par rapport à la violation de la vie privée
Le législateur ne donne pas des garanties suffisantes en matière de protection des libertés individuelles. Il aurait dû énoncer clairement que le respect de la vie privée et de toutes ses composantes est garanti par la loi [9]. En effet, il incombe au législateur d'exercer pleinement la compétence que lui confie l’article 67 de la Constitution et, à cet effet, il doit notamment « prémunir les sujets de droit …contre le risque d'arbitraire »[10].
Le législateur n’énonce pas clairement le champ d’application des techniques de recueil de renseignement
L'article 4 dispose de manière vague : « En matière de terrorisme, de criminalité organisée ou de trafics internationaux, les services spéciaux de renseignement peuvent procéder à des enquêtes judiciaires, ouvertes au moment le plus opportun, lorsqu’il résulte des renseignements et indices dont ils disposent une présomption de crime ou de délit ».
Au Bénin, l’article 6 de la loi du 05 février 2018 précitée précise : « Les techniques de recueil de renseignement sont applicables à toute personne sur laquelle il existe des raisons sérieuses susceptibles de permettre de recueillir des informations au titre des finalités citées à l'article 3, à l’exception des députés, des magistrats et des avocats dans l’exercice de leur mandat ou de leur profession, ainsi que des personnes qui, de par leur statut sont susceptibles de connaitre de dossiers de mise en accusation du Président de la République et des membres du Gouvernement.
L’exemption peut être levée par la Commission nationale de contrôle des renseignements en cas de poursuite judiciaire ou dans des conditions d'absolue nécessité ».
Des procédés de recueil de renseignement qui méritent d’être précisés et strictement encadrés par la loi
L’article 10 dispose : « Les services spéciaux de renseignement peuvent, lorsqu’ils disposent d’indices relatifs à l’une des menaces prévues à l’article 2 et en l’absence de tout autre moyen, recourir à des procédés techniques, intrusifs, de surveillance ou de localisation pour recueillir les renseignements utiles à la neutralisation de la menace ».
Que faut-il entendre par l’expression « en l’absence de tout autre moyen » ? Faut-il en déduire qu’en matière de renseignement, « tout ce qui n’est pas interdit est autorisé » ; principe qui, à notre sens, peut s’appliquer à des citoyens mais pas à des services de l’Etat.
Le législateur ne donne non plus aucune précision sur le sens des expressions « procédés techniques, intrusifs, de surveillance ou de localisation ». Cette imprécision porte « en germe un risque certain de banalisation du recours aux techniques de renseignement, là où seule une nécessité publique impérieuse devrait pouvoir justifier leur mise en œuvre [11]».
L’absence d’une définition est en porte à faux avec le principe de légalité qui exige que les moyens à utiliser soient clairement définis dans la loi. « La loi doit être d’une clarté et d’une précision suffisantes pour fournir aux individus une protection adéquate contre les risques d’abus de l’exécutif dans le recours aux techniques de renseignement [12]». (Nous mettons en gras).
L’absence de dispositions relatives au recueil de renseignement auprès des opérateurs de téléphonie et fournisseurs d’accès à internet
L’article 11 se limite à dire : « Requis en cas de besoin, (…) les organismes privés compétents fournissent sans délai aux services de renseignement le concours nécessaire (…) ».
La loi est muette sur le contentieux de la mise en œuvre des techniques de renseignement
L’autre particularité de cette loi, c’est son silence sur les recours que les citoyens sont en droit d’exercer lorsqu’ils font l’objet de mise en œuvre de techniques de renseignement. Or, les citoyens ont besoin d’être rassurés que « certaines techniques de renseignement mises en œuvre (ne sont pas) aux limites de la légalité voire en contradiction avec la loi pénale, sans (qu’ils) disposent de garanties réelles pour la préservation de leur vie privée puisqu'aucune condamnation pénale n'est prononcée, faute de poursuites ou de preuves »[13].
L’absence de disposition sur le contentieux tranche avec le vœu exprimé par le législateur de mener les activités de renseignement « dans le respect du droit international des droits de l’homme, des lois nationales et des libertés fondamentales reconnues aux citoyens ». Au Benin, « tout citoyen qui soupçonne qu'il serait l’objet de mise en œuvre de technique de renseignement peut saisir la Commission nationale de contrôle des renseignements qui devra procéder à des investigations. »[14].
La nécessité de mettre en place un mécanisme de contrôle externe des activités de renseignement.
L’adoption de la loi de 2016 nécessite en contrepartie l’organisation d’un dispositif renforcé de contrôle administratif interne[15] et de contrôle des moyens budgétaires ainsi que la mise en place d’un mécanisme de contrôle externe des opérations de renseignement.
Pour un contrôle effectif des moyens budgétaires des activités de renseignement
Combien de milliards de francs CFA sont consacrés à la politique du renseignement ? Il est impossible aujourd’hui de répondre à cette question en raison de l’opacité organisée qui entoure la gestion financière d’une partie du budget des services de renseignement.
L’emploi des fonds destinés aux services de sécurité et de renseignement doit faire l’objet d’un contrôle budgétaire et comptable qui « s’assure du respect de la destination des crédits par rapport aux objectifs fixés et mesure la performance des services en relation avec les crédits investis [16]».
Pour un contrôle externe de légalité et de proportionnalité de certaines techniques de renseignement
Le contrôle de légalité des moyens employés et de leur proportionnalité est prévu à l’article 9 qui dispose : « Pour l’exécution des missions qui leur sont assignées, les services de renseignement apprécient la consistance des moyens opérationnels à mettre en œuvre. Ils s’assurent cependant de la légalité des moyens employés et de leur proportionnalité à la gravité de chaque menace. ». La question se pose de savoir qui est l’autorité publique chargée du contrôle de légalité des moyens employés et de leur proportionnalité.
Une réflexion devrait être engagée sur la mise en place d’une Commission nationale de contrôle des renseignements sur le modèle de la Commission de Protection des Données à Caractère Personnel dite « Commission des Données personnelles » [17] et qui serait chargée du contrôle externe de légalité et de proportionnalité de certains procédés de renseignement.
Pour un contrôle parlementaire a posteriori des activités de renseignement
La loi de 2016 se limite à énoncer en son article 15 que « L’Assemblée nationale peut, devant la Commission de la Défense et de la Sécurité, entendre le Premier ministre ou les ministres responsables de services de renseignement sur des questions relatives aux orientations générales de la politique de renseignement, à l’organisation et aux ressources des services de renseignement ».
Le « contrôle politique » communément appelé contrôle parlementaire dont il s’agit ici n’est pas un contrôle des services de renseignement eux-mêmes mais un « contrôle externe de responsabilité, qui consiste à permettre aux élus de la Nation de vérifier la façon dont l’exécutif utilise les services de renseignement [18] ». Autrement dit, le contrôle souhaité est un contrôle de la politique du Gouvernement en matière de renseignement du fait que la politique de sécurité et de renseignement peut désormais être classée parmi les politiques publiques que l’Assemblée nationale est tenue d’évaluer ce qu’elle ne fait pas[19].
La nécessité d’évaluer le cadre juridique légal de 2016 applicable aux services de renseignement
La loi de la loi n° 2016-33 du 14 décembre 2016 ne nous parait pas « d’une clarté et d’une précision suffisantes pour fournir aux individus une protection adéquate contre les risques d’abus de l’exécutif dans le recours aux techniques de renseignement [20]». Pour l’heure, il apparait souhaitable que l’évaluation de son application soit effectuée par la Commission des Délégations de l’Assemblée nationale [21].
[1] Philippe WECKEJ, « La coopération internationale en matière de communication et de renseignement sur les activités de terrorisme » dans « Le contrôle parlementaire des opérations de sécurité et de renseignement », Colloque franco-tunisien organisé par la faculté de droit et science politique de Nice (CERDACFF), Tunis, le 18 mars 2016, LexisNexis, p.110.
[2] Éric Denécé, « L’éthique dans les activités de renseignement », Revue d’administration publique, 2011/4, n° 140, pp. 702-722.
[3] Le dispositif de la loi porte sur les activités des services de renseignement (article 1 à 15 du chapitre premier), les personnels des services de renseignement (article 16 à 25 du chapitre II) et des dispositions pénales (articles 26 à 31 du chapitre III).
En République du Bénin, la loi n° 2017-44 du 05 février 2018 portant recueil du renseignement est structurée en huit chapitres :
Chapitre I- Des dispositions générales
Chapitre II- De la commission nationale de contrôle des renseignements
Chapitre III- Des procédures applicables
Chapitre IV- Des renseignements collectés
Chapitre V- De l'organisme charge de recevoir les demandes de mise en œuvre des techniques de renseignement
Chapitre VI- Des opérateurs de communication
Chapitre VII- Du contentieux
Chapitre VIII- Des dispositions finales
[4] Christian Chocquet, « La structure administratives des services de renseignement » dans « Le renseignement français contemporain. Aspects politiques et juridiques », L’Harmattan, 2003, p.41.
[5] Selon l’article premier de la loi du 5 février 2018 précitée du Bénin, « le renseignement est l’action de mobiliser et de traiter l’information au moyen de techniques appropriées destinées à permettre aux pouvoirs publics d’anticiper, de prévenir et de gérer les situations qui peuvent être des sources de risques et de menaces d’insécurité ou d'atteinte aux intérêts vitaux de la Nation ».
[6] La disposition préliminaire fait référence à des intérêts supérieurs de la Nation alors que l’article premier mentionne des intérêts fondamentaux de la Nation.
[7] En droit français, « les intérêts fondamentaux de la nation s'entendent au sens du présent titre de son indépendance, de l'intégrité de son territoire, de sa sécurité, de la forme républicaine de ses institutions, des moyens de sa défense et de sa diplomatie, de la sauvegarde de sa population en France et à l'étranger, de l'équilibre de son milieu naturel et de son environnement et des éléments essentiels de son potentiel scientifique et économique et de son patrimoine culturel » (article 410.1 du Code pénal).
[8] Rémy Pautrat, ancien directeur de la DST et ancien conseiller sécurité du Premier ministre en France, « La coordination politique du renseignement : le Comité interministériel du renseignement suffit-il ? » dans « Le renseignement français contemporain. Aspects politiques et juridiques », L’Harmattan, 2003, p.87.Nous mettons en gras.
[9] Au Bénin, l’article 4 de la loi de 2018 indique très clairement que « l'autorité publique ne peut y porter atteinte que dans les seuls cas de nécessité d'intérêt public prévus par la loi et dans les limites fixées par celle-ci. ».
[10] Décision n° 2006-540 du 27 juillet 2006 du Conseil constitutionnel français.
[11] Olivier Desaulnay et Romain Ollard, « Le renseignement français n’est plus hors-la-loi. Commentaire de la loi n° 2015-912 du 24 juillet 2015 relative au renseignement », Droit pénal, Revue mensuelle LexisNexis jurisclasseur, septembre 2015, p.7.
[12]Le Défenseur des droits de la République française, « Avis du Défenseur des droits n° 15-04 », Paris, le 2 avril 2015.
[13] Rapport d'activité 2019-2020 Délégation parlementaire au renseignement.
[14] « La Cour d'Appel est compétente pour connaître, en premier ressort, du contentieux concernant la mise en œuvre des techniques de renseignement » et « la Cour suprême est compétente en dernier ressort » (articles 31 et 32 de la loi de 2018 précitée).
[15]Ce type de contrôle est prévu à l’article 14 de la loi qui dispose : « Les autorités administratives contrôlent la régularité et l’efficacité des activités des services de renseignement placés sous leur responsabilité. Elles veillent à l’exécution correcte des missions ainsi qu’à la réalisation des objectifs spécifiques pouvant être assignés par des directives ou plans de renseignement ».
La question se pose de savoir qui sont les autorités administratives compétentes pour contrôler les activités des services de renseignement et qui sont les autorités chargées de contrôler ces mêmes autorités administratives.
[16] Pauline TURK, « Le contrôle parlementaire des activités de renseignement » dans « Le contrôle parlementaire des opérations de sécurité et de renseignement » (Sous la direction de Riadh Jaidane et Christian Vallar), Colloque franco-tunisien du 18 mars 2016, LexisNexis, pp. 81-91.
[17] Créée par la loi n° 2008-12 du 25 janvier 2008 sur la protection des données à caractère personnel.
[18] Rapport n° 2697 fait au nom de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la république, après engagement de la procédure accélérée, sur le projet de loi (n° 2669) relatif au renseignement, par M. Jean-Jacques Urvoas.
[19] Aux termes de l’article 59 de la Constitution, l’Assemblée nationale contrôle l’action du Gouvernement et évalue les politiques publiques.
[20] « Avis du Défenseur des droits n° 15-04 », Paris, le 2 avril 2015.Nous soulignons.
[21] Conformément à l’article 6 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, elle est chargée de l’évaluation et du suivi de l’exécution des lois ; une compétence qu’elle n’exerce pas.
DAKAR, CAPITALE DE LA PRESSE SPORTIVE
La 7ème édition du congrès de l’Aips/Afrique s'est ouverte hier à Dakar, en présence de plusieurs pays membres de l'Association Internationale de la Presse Sportive (Aips)
La 7ème édition du congrès de l’Aips/Afrique s'est ouverte hier à Dakar, en présence de plusieurs pays membres de l'Association Internationale de la Presse Sportive (Aips). Lors de l’ouverture de cet évènement continental qu’il a présidée, le ministre Yankhoba Diattara a indiqué que la presse contribue à la promotion du sport qui est devenu un enjeu diplomatique et géopolitique.
Dakar sera la capitale de la presse sportive africaine pendant trois jours (les 23, 24 et 25 février 2023). Lors de l’ouverture du 7ème Congrès de l’Association Internationale de la Presse Sportive/ Afrique (Aips), le ministre des Sports Yankhoba Diattara a soutenu que la presse sportive joue un rôle de régulateur. « Le sport est devenu un enjeu diplomatique et géopolitique. Et l’engouement que la presse sportive dégage en s’engageant dans la médiatisation des compétitions nationales et internationales de toutes les disciplines est un témoignage éloquent de votre attachement au professionnalisme, ainsi que votre désir ardent de servir vos différentes patries », a déclaré Yankhoba Diattara.
En présence de plusieurs personnalités sportives, du vice-président du Comité National Olympique et Sportif Sénégalais (Cnoss) Ibrahima Wade et du sélectionneur national, coach Aliou Cissé, le ministre des Sports a vanté l’apport de la presse dans le développement de cette discipline. «Nul n’est besoin de vous rappeler que la presse contribue au développement du sport. Comme deux sœurs siamoises, la presse et le sport sont devenus indissociables. Sans la presse, le sport n’est que l’ombre de lui-même», clame Yankhoba Diattara.
Avec l’élection du président de l’Aips/Afrique qui se profile, le ministre des Sports a tenu à saluer le travail de Abdoulaye Thiam par ailleurs candidat à ce poste. «Je voudrais féliciter et remercier vivement votre confrère, le président Abdoulaye Thiam. Son engagement pour le succès de ses confrères, pas seulement ses compatriotes sénégalais, mais la presse sportive africaine en particulier et celle mondiale en général, n’est plus à démontrer. Cher Abdoulaye Thiam, votre leadership au service de la presse sportive africaine ne saurait être vain et je vous souhaite la bonne chance à l’occasion de l’élection de renouvellement de la présidence de l’Aips/Afrique», a-t-il conclu.
Dans son intervention, Gianni Merlo a appelé les journalistes sportifs à apprendre à changer. Pour le président de Aips Monde, il y a beaucoup de défis dans leur travail. «Malgré la différence d’opinion, nous devons avoir ce pont. Ensemble, nous allons continuer à nous battre pour la réalité, pas pour les ‘fake news’, comme on dit. Il s’agit de garder le sport propre face au trucage de matchs, au dopage. Nous devons être des entraîneurs, gagner le match en défendant notre dignité», a-t-il dit. A noter que ce samedi, l’Aips/ Afrique aura un nouveau président. Abdoulaye Thiam aura comme adversaire le Marocain Mourad Moutaouakil. Le vote se fait par pays(seule une vaingtaine de pays). Pour qu’un pays puisse voter, il doit avoir une association sportive qui a au moins dix cartes de l’Aips 2023. Il faut aussi être à jour au niveau des cotisations. Les candidats doivent être détenteurs de la carte Aips. Après neuf ans à la tête de l’Aips, le Nigerian Obi Mitchell a décidé de se retirer.