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11 août 2025
À SAINT-LOUIS, LE PROJET GAZIER ET LE DÉSESPOIR DES PÊCHEURS
Depuis des années, les habitants de la petite ville de pêche sont en difficulté. Le changement climatique, les chalutiers industriels étrangers et la pandémie de Covid-19 ont rendu difficile la vie sur l'eau
Lorsque les autorités ont annoncé un nouveau projet gazier au large de la côte en 2015, la communauté espérait qu'il apporterait de nouvelles opportunités. Au lieu de cela, de nombreux habitants affirment que le gaz n'a apporté qu'une vague de problèmes et a poussé les gens au désespoir. Certaines femmes ont même été contraintes de se prostituer pour subvenir aux besoins de leur famille, ont-elles déclaré à l'Associated Press lors d'entretiens.
Quatre femmes qui ont raconté leur histoire ont déclaré avoir commencé à se prostituer parce que leurs maris, tous pêcheurs, ne pouvaient plus gagner leur vie depuis que le marché du gaz est arrivé en ville et que la plate-forme a restreint l'accès aux zones de pêche fertiles, connues localement sous le nom de diattara. Les femmes ont toutes déclaré qu'elles connaissaient plusieurs autres femmes dans la même situation.
Elles ont parlé sous le couvert de l'anonymat car leurs familles ne savent pas ce qu'elles font. La prostitution est légale au Sénégal, mais les femmes ne veulent pas se faire enregistrer, invoquant la honte culturelle.
Pour elles, la prostitution est plus rapide et plus fiable que le travail dans un magasin ou un restaurant - des emplois qui ne sont pas bien payés et qui peuvent être difficiles à trouver.
L'accord - prévu par un partenariat entre les géants mondiaux du gaz et du pétrole BP et Kosmos Energy, et les compagnies pétrolières publiques du Sénégal et de la Mauritanie - devrait produire environ 2,3 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an, assez pour soutenir la production pendant plus de 20 ans, selon les compagnies gazières.
Le gouvernement et les entreprises affirment qu'ils s'engagent avec les communautés de pêcheurs au Sénégal et en Mauritanie et qu'ils essaient de bénéficier à l'ensemble de l'économie en s'approvisionnant localement, en développant la main-d'œuvre et en soutenant le développement durable.
Selon BP, plus de 3 000 emplois ont été créés au Sénégal et en Mauritanie dans quelque 350 entreprises locales. La société a également cité son travail de rénovation de la maternité de l'hôpital Saint-Louis et l'aide qu'elle a apportée à 1 000 patients grâce à une clinique mobile opérant dans des zones reculées.
Dans une déclaration à AP, le porte-parole de Kosmos, Thomas Golembeski, a déclaré que le projet fournira une source de gaz naturel à bas prix et élargira l'accès à une énergie fiable, abordable et plus propre. Il a également mentionné l'accès à un fonds de crédit de micro-finance créé pour la communauté de pêcheurs.
"Je prie pour que cela cesse, parce que ce n'est pas ce que je veux faire du fond du cœur. Je le fais pour mes enfants", a déclaré une mère à AP, les épaules voûtées et la voix lasse, dans une chambre d'hôtel où elle ne sera vue ni de son mari ni de ses amis.
Traditionnellement, de nombreuses femmes gagnent leur vie en transformant le poisson, tandis que les hommes le pêchent ; les fils, les maris et les pères passent des semaines en mer. Les fils, les maris et les pères passent des semaines en mer. Mais avec les restrictions, les familles n'ont pas pu nourrir leurs enfants ou payer leur loyer.
Dans certains cas, les familles ont dû retirer leurs enfants de l'école ou les transférer d'une école privée à une école publique où les enseignants ne se présentent pas pendant plusieurs jours.
BP et Kosmos n'ont pas répondu aux questions concernant la prostitution des femmes.
Ils n'ont pas non plus répondu à la question de savoir s'ils s'en tenaient à leur évaluation initiale des risques du projet, qui reconnaissait dans une étude d'impact environnemental et social de 2019 qu'il y avait "beaucoup d'incertitudes concernant les conséquences pour les pêcheurs de Saint-Louis", mais qu'ils considéraient toujours que l'intensité de l'impact était faible.
Le gouvernement local a déclaré que les inquiétudes de la population concernant la plate-forme étaient exagérées et que la communauté devait être patiente, au moins jusqu'à la fin de la production, qui devrait commencer d'ici la fin de l'année.
Papa Samba Ba, directeur des hydrocarbures au ministère sénégalais du pétrole et de l'énergie, a déclaré que l'objectif était que, d'ici 2035, la moitié des projets gaziers soient confiés à des entreprises et à des services locaux.
Les autorités locales ont reconnu une augmentation de la prostitution à Saint-Louis, mais elles l'attribuent aux difficultés économiques et à la pauvreté généralisée en général, et non pas directement au projet gazier.
KARIM ET KHALIFA, PLUS QUE DEUX SEMAINES POUR ÊTRE CANDIDAT À LA PRÉSIDENTIELLE ?
Malgré leurs activités préparatoires du scrutin du 25 février prochain, l’inéligibilité des deux opposants rayés des listes électorales, pourrait être définitive, si le problème n’est pas réglé d’ici le 2 mai 2023
Le décret n°2023-464 du 7 mars 2023 portant révision exceptionnelle des listes électorales en vue de l’élection présidentielle du 25 février 2024, publié tout dernièrement, n’accorde qu’un mois aux Sénégalais désirant s’inscrire sur les listes électorales ou apporter des modifications à leur lieu de vote.
En effet, ces opérations préélectorales ne seront autorisées qu’entre le 6 avril et le 2 mai 2023. Car, à part cette fenêtre, aucun citoyen ne peut bénéficier d’une inscription sur les listes électorales, fut-il bénéficiaire d’une amnistie.
L’expert électoral Ndiaga Sylla souligne que cette question concerne plus l’ancien ministre Karim Wade et l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall. Car, estime-t-il, ‘’si la radiation peut intervenir même après la consolidation du fichier électoral, il n'est nullement prévu d'enrôler un électeur même à la suite d'une réhabilitation ou d'une amnistie en sa faveur. Sauf si cela est décidé par le juge du contentieux sur les inscriptions’’.
En dehors de la période de révision, ‘’il n'est nullement prévu d'enrôler un électeur, même à la suite d'une réhabilitation ou d'une amnistie’’.
Lors du Conseil des ministres du mercredi 28 septembre 2022, le président Macky Sall a demandé au ministre de la Justice ‘’d’examiner, dans les meilleurs délais, les possibilités et le schéma adéquat d’amnistie pour des personnes ayant perdu leurs droits de vote’’. Une décision qui fait penser à l’inéligibilité de deux grandes figures de l’opposition politique : Karim Wade, condamné par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), le 23 mars 2015, à six ans de prison ferme et à une amende de 138 milliards F CFA, et Khalifa Sall, condamné à cinq ans de prison ferme assortis d’une amende pénale de 5 millions F CFA pour détournement de deniers publics.
Près de six mois après la demande du président de la République, la concrétisation de cette loi se fait attendre. Si les principaux bénéficiaires des gains politiques de cette loi ne sont pas demandeurs, Karim Wade s’étant même prononcé contre, l’expert électoral assure qu’il ne reste quasiment plus que deux semaines, pour que cette loi puisse bénéficier aux deux opposants. Il n’y a que durant la période de révision des listes électorales que peut être créé un contentieux sur les inscriptions.
Ainsi, détaille Ndiaga Sylla, ‘’cela suppose que l'électeur ait préalablement formulé une demande d'inscription rejetée et que celle-ci soit déférée devant le président du tribunal d'instance et éventuellement par un pourvoi en cassation devant la Cour suprême’’.
Autrement dit, la décision d'amnistie ‘’devrait intervenir avant la fin de la période de la révision exceptionnelle des listes électorales, afin que ces citoyens retrouvent leur droit de vote et d'éligibilité’’.
Car, précise l’alinéa 3 de l’article L28 du Code électoral : nul ne peut refuser l’Inscription sur les listes électorales ‘’aux personnes qui, frappées d’incapacité électorale à la suite d’une condamnation, bénéficient de la réhabilitation ou font l’objet d’une mesure d’amnistie’’.
Une modification du Code électoral, la solution…
Mais ceci n’est autorisé par la loi électorale que lors de la période de révision des listes électorales, à défaut de l'abrogation ou la modification des articles L29 et L30. Le Code électoral est issu d’un consensus entre les acteurs politiques, comme l’a rappelé, vendredi, Idrissa Seck, avant d’affirmer qu’il va déposer sa candidature pour la Présidentielle 2024. Aucun condamné n’est frappé d’inéligibilité par la Constitution, a-t-il rappelé, en soulevant les possibilités qui peuvent découler d’un meilleur dialogue entre les acteurs politiques.
Dans son discours à la Nation du 3 avril, le président de la République a assuré qu’il ‘’reste ouvert au dialogue et à la concertation avec toutes les forces vives de la nation, dans le respect de l’État de droit et des institutions de la République, pour un Sénégal uni, un Sénégal de paix, de stabilité et de cohésion nationale’’.
Malgré tout, les arrestations politiques, dont celui récent du n°2 de Pastef Bassirou Diomaye Faye, ne tendent pas à apaiser les tensions politiques que traverse le Sénégal.
D’ici deux semaines, une loi d’amnistie de réconciliation politique peut-elle être votée en procédure d’urgence ? Si cela n’est pas le cas, il faudra une réhabilitation par de nouveaux jugements pour ramener Karim Wade et Khalifa Sall dans le jeu électoral. À moins d’une modification du Code électoral. Et là aussi, à moins de six mois d’une élection, les instances sous-régionales l’interdisent.
par Madiambal Diagne
IDY, LE CHALLENGER IDÉAL POUR MACKY
De nombreux proches du président Sall s’offusquent de l’annonce de la candidature d'Idrissa Seck. Sans doute qu’ils cèdent un peu trop facilement à l’émotion. Cette candidature semble tout à fait logique
L’ancien Premier ministre du Président Abdoulaye Wade et actuel président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), Idrissa Seck, vient de déclarer sa candidature à l’élection présidentielle de 2024. L’annonce ne devrait pas surprendre, c’est en quelque sorte un train qui arrive à l’heure et, assurément, depuis la mise en service du Train Express Régional (Ter) par le Président Macky Sall, l’arrivée à l’heure des trains ne constitue plus un événement au Sénégal.
«Né pour être Président du Sénégal !»
Idrissa Seck ne pouvait pas ne pas briguer la magistrature suprême. Il écrivait sur son site internet depuis ses jeunes années : «I was born to be President» (je suis né pour être Président). C’est dire qu’il a raison quand il apostropha un journaliste, lors de sa conférence de presse, le vendredi 14 avril 2023 : «Est-ce que quelqu’un dans ce pays peut s’imaginer une élection présidentielle sans Idrissa Seck ?» Il s’était vu dans le costume du successeur de Me Abdoulaye Wade et avait clamé qu’il serait le quatrième Président du Sénégal. Ainsi, il cherchera à tuer le père pour se présenter contre lui à l’élection présidentielle du 25 février 2007. Il arrivera deuxième avec 14, 92% des voix, derrière Me Wade, réélu au premier tour avec 55, 90% des voix.
En briguant les suffrages des électeurs, Idrissa Seck avait dérouté son monde. A l’issue d’une longue «audience de Midi» qu’il accorda le 22 janvier 2007, à Idrissa Seck accompagné de Abdoul Aziz Sy Junior, le Président Wade avait annoncé que Idrissa Seck avait renoncé à sa propre candidature pour retrouver «la maison du père». Sa candidature fâcha le Président Wade. Mais deux ans plus tard, «Ngor si» reviendra auprès de «Gorgui», en prenant le chemin inverse de Macky Sall. Ce dernier rompit avec son mentor en 2009. N’empêche, en 2012, Idy contestera avec véhémence la troisième candidature du Président Wade et arrivera cinquième au premier tour avec 7, 86% des suffrages, derrière Abdoulaye Wade, Macky Sall, Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng. Malheureusement pour lui, il n’avait pas vu venir un certain Macky Sall, qu’il semblait regarder de haut, mais qui fit d’un coup d’essai un coup de maître et ravit la mise en battant le Président Wade au second tour avec plus de 65% des suffrages.
Idrissa Seck fera contre mauvaise fortune bon cœur. Il soutint Macky Sall au second tour et restera membre de la Coalition Benno bokk yaakaar (Bby). Certains de ses camarades du parti Rewmi seront appelés au gouvernement de Abdoul Mbaye. Seulement, Il rompit unilatéralement l’alliance en septembre 2013, mais ses compagnons (Pape Diouf et Oumar Guèye) refusèrent de le suivre et continueront de siéger en Conseil des ministres. Le plus naturellement du monde, Idrissa Seck déclara à nouveau sa candidature à l’élection présidentielle en 2019. Il arriva deuxième avec plus de 20% des voix, derrière Macky Sall, réélu au premier tour avec plus de 58% des voix.
En d’autres termes, et comme il le dit lui-même, tant qu’il lui restera un souffle, il cherchera à devenir Président du Sénégal. C’était donc une simple vue de l’esprit de penser que Idrissa Seck troquerait sa place de président du Cese ou une toute autre promesse, contre une candidature à l’élection présidentielle. Comment pourrait-il accepter pour Macky Sall ce qu’il avait toujours refusé à Abdoulaye Wade ? Il a tour à tour accusé Macky Sall de félonie, de traitrise et d’être un nul, avant de ravaler sa bave pour profiter des avantages de son régime. Il avait toujours fait de même avec le Président Wade. L’ancien Président Wade a entendu toutes les ignominies de la bouche de Idrissa Seck en 2004 et 2007, avant qu’il n’acceptât de réintégrer le Parti démocratique sénégalais (Pds) en 2009, à la faveur de «retrouvailles sincères et non ambiguës». Mais en tant que nouveau membre du Comité directeur du Pds, Idrissa Seck dénoncera violemment, en 2011, la troisième candidature de Me Wade et sera à nouveau exclu du Pds. Il se voyait le dauphin attitré du président Wade et devait défendre les couleurs du parti à l’élection présidentielle de 2012. On a vu que le dernier rapprochement avec le Président Wade et son départ avec fracas avaient fini de doucher sa cote de popularité. Il n’avait rien épargné au Président Wade et à son fils Karim Wade. Macky Sall, lui-même, avant d’être élu, en a eu pour son grade. Après une brève accalmie consécutive à son élection en 2012, Idrissa Seck reprendra les attaques contre lui en 2013.
L’histoire s’est ainsi répétée quand, contre toute attente, Idrissa Seck reviendra aux affaires en remplaçant, en novembre 2020, Mme Aminata Touré à la tête du Cese et en trouvant des strapontins notamment au gouvernement, pour ses camarades de parti Yankhoba Diatara et Aly Saleh Diop. A partir de ce moment, aux yeux de Idy, «la vision de Macky Sall dépassa Diamniadio».
Aujourd’hui Idrissa Seck vient de déclarer sa candidature pour 2024, en contestant, avec les mêmes arguments qu’en 2012, celle subodorée de Macky Sall. Il n’insulte pas encore Macky Sall, préférant diriger ses flèches venimeuses contre Abdoulaye Wade, son fils Karim, Ousmane Sonko et Khalifa Ababacar Sall. Peut-être parce que Macky Sall n’a pas encore officialisé sa candidature ou que Idrissa Seck tiendrait encore (pour combien de temps) à profiter des avantages et privilèges que lui offrent ses fonctions à la tête du Cese.
Une candidature qui ne devrait pas gêner Macky Sall
De nombreux proches du Président Sall s’offusquent de l’annonce de la candidature de Idrissa Seck. Sans doute qu’ils cèdent un peu trop facilement à l’émotion. Cette candidature semble tout à fait logique. Au corps défendant de Idrissa Seck, les annales politiques ne fleurissent pas d’exemples de personnalités politiques, arrivées deuxièmes à une élection présidentielle disputée par plusieurs candidats et qui n’aient pas cherché à tenter une nouvelle chance à l’élection suivante. On a toujours tendance à retenter le destin, surtout quand on a pu arriver si proche du but. Il s’y ajoute qu’aussi longtemps que le Président Sall n’aura pas éclairé la lanterne de ses partisans sur sa candidature, il peut être loisible à chacun d’exprimer ses ambitions.
Au demeurant, il semble écrit qu’une déclaration de candidature de Macky Sall ne pousserait nullement Idrissa Seck à retirer la sienne. En effet, Idy a manifestement choisi de s’écarter du principe d’une candidature concertée et unitaire au sein de la Coalition Benno bokk yaakaar ; une candidature toujours en gestation. Il a choisi de faire cavalier seul en annonçant une candidature qui pourrait paraître prématurée. C’est sans doute à ce seul titre qu’il peut apparaître légitime pour ses alliés de Bby, à qui il vient ainsi de tourner brutalement le dos, d’exiger qu’il en tire la conséquence de quitter la coalition et de renoncer aux positions qu’il y occupe grâce à cet alignement politique ou que le Président Sall le limoge parce qu’il aura rompu un principe fondamental de leur coalition. Ce serait aussi un moyen plus ou moins efficace d’empêcher que cette candidature ne fasse des émules au sein de Bby !
Il reste qu’à y regarder de plus près, la candidature de Idrissa Seck ne devrait pas manquer d’intérêt pour le Président Sall. Comme ce fut le cas avec le Président Wade en 2012, le dernier ralliement de Idrissa Seck au camp présidentiel en 2020, avec son jeu de yo-yo, ses volte-face, son inconstance, pour ne pas dire ses reniements, a semblé provoquer un effet néfaste sur sa cote de popularité. On a déjà pu observer que Idrissa Seck a perdu ses principaux soutiens politiques qui, pour la plupart, se sont tournés vers Ousmane Sonko. D’ailleurs, la saignée a été telle qu’il a fini par perdre son bastion électoral de Thiès qui était pourtant considéré comme inexpugnable.
Les débâcles à Thiès en 2022, aux élections locales et législatives, augurent d’une prochaine Présidentielle laborieuse ou même perdue d’avance pour Idrissa Seck. Il se présentera comme un candidat sans de grandes illusions et donc sans susciter une grosse phobie pour le camp présidentiel. S’il y a un petit bémol à faire, cela tiendrait à une forte idée d’un «dégagisme» d’un régime en place, que les électeurs voudraient sanctionner à tout prix, quitte à le remplacer par «un grand n’importe quoi». Les expériences des élections locales et législatives de 2022 peuvent servir de leçon. Toutefois, le spectacle offert lors de sa conférence de presse au cyber campus de Thiès a rendu sceptiques bien des gens quant aux bonnes facultés de Idrissa Seck à diriger un pays. Une campagne électorale tambours battants ne finira-t-elle pas par révéler des comportements, faits et gestes qui le disqualifieraient ? On peut le craindre.
Pour autant, cette candidature pourrait s’avérer utile ou opportune pour le Président Macky Sall. En effet, une candidature de Idrissa Seck, arrivé deuxième à la dernière Présidentielle (rappelons-le), donnerait du relief à la Présidentielle de 2024. La participation d’un poids politique non négligeable à cette élection, que devront manquer, une fois de plus, d’autres leaders jugés importants comme Khalifa Ababacar Sall et Karim Wade, pourrait crédibiliser le scrutin. Les motifs de leurs condamnations pénales qui avaient empêché Khalifa Ababacar Sall et Karim Wade d’être candidats à la Présidentielle de 2019 de même qu’aux Locales ou aux Législatives de 2022, demeurent. Ils ont décliné l’offre faite par Macky Sall du vote d’une loi d’amnistie. Le Président Sall aura toujours beau jeu de dire qu’il aurait bien voulu et souhaité les réhabiliter et les impliquer dans le jeu politique mais qu’il ne saurait faire le bonheur de quelqu’un contre son plein gré.
Barthélemy Dias, qui pourrait servir de supplétif à Khalifa Ababacar Sall, est aussi sous le coup d’une condamnation tout aussi électoralement «disqualifiante», dans l’affaire du meurtre de Ndiaga Diouf en 2011. La Cour suprême attend de vider le recours en Cassation. Ousmane Sonko, empêtré dans de nombreuses procédures judiciaires, risque des condamnations pénales qui l’écarteraient de la course de 2024. Il peut être rattrapé par des affaires comme les accusations de viols et autres sévices sexuels sur la dame Adji Sarr ou la plainte du policier Frédéric Napel pour mise en danger de la vie d’autrui, appel au meurtre, fausses accusations et diffamation, en sus de la procédure judiciaire ouverte par le ministre Mame Mbaye Niang. D’autres citations à comparaître devant la Justice pénale attendraient le leader du parti Pastef. Les avocats Mes Gaby So et Dior Diagne ont fini de préparer des actions judiciaires pour chercher à laver leur honneur qu’aurait terni Ousmane Sonko, si tant est que leurs actions judiciaires ne seraient pas déjà frappées de prescription.
Idrissa Seck sortirait ainsi du lot des candidatures déjà déclarées pour la Présidentielle de 2024. La face d’une élection crédible ou sérieuse sera ainsi sauvée. En quelque sorte, il serait un parfait faire-valoir. Idrissa Seck a fini de faire le deuil d’un soutien quelconque des Wade, qui le lui avaient refusé en 2019 et qui préféraient la réélection de Macky Sall (voir notre chronique du 4 février 2019). Le Président Wade avait préconisé l’abstention à la Présidentielle, une attitude qui ne pouvait compromettre les chances de Macky Sall, alors que Idrissa Seck lui avait donné toutes les assurances et garanties en contrepartie de son soutien. Tout porte à croire qu’à tout le moins, les Wade feront de même pour 2024 et leurs rapprochements supposés avec Macky Sall semblent irriter particulièrement Idrissa Seck. On en veut pour preuve ses nouvelles violentes diatribes, proférées la semaine dernière, contre «le père et le fils biologique». Il n’y a aucun risque de se tromper en affirmant que Karim Wade ne laissera pas son père apporter un soutien politique à Idrissa Seck.
Pour 2024, Idrissa Seck ne compte pas non plus sur un nouveau soutien de Khalifa Ababacar Sall. L’ancien maire de Dakar avait appelé à voter pour le candidat de la coalition Idy2019. Le nouveau candidat déclaré vient de mettre son ancien allié dont manifestement il n’attendrait plus rien, dans le même sac que Karim Wade, celui infamant «des voleurs de deniers publics». Quid de Ousmane Sonko ? C’est un secret de polichinelle que Idrissa Seck et lui ne se gobent pas du tout. C’est ainsi que Idrissa Seck a dû se faire violence pour se déguiser et aller lui rendre visite, à bord d’une moto et à l’heure du laitier, pour discuter de quels avenirs politiques. Idrissa Seck, qui faisait feu de tout bois, s’est senti obligé d’avouer la visite quand il a compris que le «tout Dakar» était au courant de l’entrevue. On peut considérer qu’il n’en a pas tiré un grand bénéfice ou encore moins une perspective d’un éventuel soutien. Ses attaques en règle contre le leader du parti Pastef, qu’il a traité d’immature et qu’il a véritablement tourné en dérision, le montrent éloquemment.
Quoi qu’il advienne, Idrissa Seck, avec de moindres atouts, sera certes un candidat diminué et peut-être sans illusions, mais fera face à Macky Sall. Cela devient une fatalité. Il ne saurait être question d’une entente quelconque ou un «deal» entre les deux hommes, mais par la force des choses, une candidature de Idrissa Seck sera tout bénéfice pour Macky Sall. Au surplus, si d’aventure une victoire, encore une fois très peu probable, de Idrissa Seck survenait, ce serait le meilleur scénario de défaite pour Macky Sall et ses proches. Ils auraient moins à craindre d’actions vengeresses de la part de Idy que d’un tout autre opposant. On ne trahirait pas non plus un quelconque secret en affirmant que le Président Sall va demander à rempiler en 2024. Si la moindre incertitude demeurait dans son esprit, il aurait déjà édifié ses partisans pour qu’ils se mettent déjà à préparer la Présidentielle avec d’autres atouts et un autre candidat.
Procès Mame Mbaye Niang-Sonko : Dakar paralysée
Dakar retient encore son souffle comme à chaque audience du procès en diffamation opposant Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko. Non satisfaits du verdict en première instance, le parquet et Mame Mbaye Niang, ministre du Tourisme, ont interjeté appel. L’affaire a été aussitôt enrôlée et l’audience est prévue aujourd’hui à la Cour d’appel de Dakar. L’avenir politique du leader de Pastef se joue aujourd’hui devant la barre. Car beaucoup d’observateurs soupçonnent une volonté du pouvoir en place d’écarter Ousmane Sonko de la course à la Présidentielle de 2024, en le faisant condamner à une peine qui le prive de ses droits civiques.
Le gouverneur de Dakar interdit la vente
Restons avec le procès Mame Mbaye Niang/Ousmane Sonko pour dire que la capitale sera encore paralysée aujourd’hui. Les activités économiques et l’administration vont tourner au ralenti à cause des mesures sécuritaires et du dispositif sécuritaire. Les populations qui sont terrorisées par la violence, préfèrent rester chez elles. D’ailleurs, le gouverneur de la région de Dakar a pris un arrêté pour interdire sur toute l'étendue du territoire de la région de Dakar la vente de carburant en vrac, du samedi 15 avril 2023 à 12h au mardi 18 avril 2023 à 12h. Selon le document, l'interdiction concerne notamment la vente de carburant dans des récipients autres que les réservoirs des véhicules ou des cyclomoteurs.
Dakar Dem Dikk suspend son réseau
Ne quittons pas le procès opposant Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko sans dire que cette fois, la direction générale de Dakar Dem Dikk (DDD) a pris les devants pour éviter que ses bus soient caillassés en cas de manifestations. Dans un communiqué, la direction informe les usagers de la suspension du réseau urbain, interurbain et international pour la journée du lundi 17 avril 2023.
Pas de cours à Dakar et Thiès pour la libération de l’élève Bachir
Le système éducatif sera paralysé aujourd’hui à Dakar et à Thiès. Non pas à cause du procès Mame Mbaye Niang/Sonko, mais au nom du collectif des gouvernements scolaires. Les élèves de Dakar qui avaient donné un ultimatum de 72h aux autorités pour libérer leur camarade El Bachir en prison depuis les dernières manifestations, ont décidé d’entamer un mouvement d’humeur. Rejoints par leurs camarades de Thiès, les proches lancent l’opération «Lundi rouge» pour exiger la libération de l'élève El Bachir. Ainsi, les élèves de Dakar et de Thiès vont boycotter aujourd’hui les cours et arborer des tenues rouges.
20 tonnes de riz aux 19 quartiers de Thiès-nord
Comme il le fait chaque année, un généreux donateur dont l'identité n'a pas été révélée a distribué 20 tonnes de riz à des familles vulnérables des 19 quartiers de la commune de Thiès-nord. Ce donateur passe chaque fois par Seynabou Ndiéguène responsable de l'Apr à Thiès-nord, par ailleurs présidente du Conseil d'Administration des Grands Trains du Sénégal (Gts/Sa). C'est le quartier Keur Cheikh qui a abrité la distribution. Et il fallait voir la grande mobilisation, exclusivement composée de femmes. Qui parlait de la féminisation de la pauvreté ? En tout cas, même si l'identité du donateur n'a pas été donnée, ces femmes ont réitéré leur ancrage politique derrière Seynabou Ndiéguène, pour assurer encore de beaux jours à la grande coalition Benno Bokk Yaakaar.
Solidarité pendant le mois de Ramadan
Loin des luttes politiques et partisanes, les femmes cadres de la coalition Benno bokk Yaakaar (Bby) ont tenu à marquer le mois de Ramadan d'une pierre blanche. Dirigée par la coordinatrice Ndèye Name Diouf, la délégation des femmes cadres de la mouvance présidentielle a visité plusieurs daara de Dakar et sa banlieue comme ceux de Baba Sall situé à Pikine Icotaf et celui de Amadou Sy non loin de la grande mosquée de Dakar, pour leur apporter des denrées de première nécessité. En outre, les femmes cadres de Bby ont recueilli les doléances des responsables de ces daara. Après la visite, elles ont organisé un panel sur le thème : «Femme-Paix et démocratie». Des personnalités comme le vice-président de l'Assemblée nationale, Abdoulaye Diouf Sarr ou encore le ministre Doudou Ka ont rehaussé la rencontre de leur présence. Rappelons que cette journée de solidarité s'inscrit, selon les organisatrices, en droite ligne des instructions du Président Macky Sall qui a décrété l'année 2023 année sociale.
Les innovations du congrès du Pur
Le parti de l'Unité et du Rassemblement (Pur) a tenu son troisième congrès ordinaire samedi à Tivaouane. A l'issue du congrès, de nouveaux postes ont été créés, des responsables reconduits et certains appelés à d’autres fonctions. D’après un communiqué reçu à «L’As», le congrès s'est déroulé dans le plus grand calme et la plus grande discipline. Ainsi, Serigne Mouhamadoul Moustapha Sy a été reconduit à l'unanimité président du parti. D’après la même source, les statuts et règlements intérieurs ont aussi été adoptés par l'assemblée. Les postes nominatifs réservés exclusivement au président par les textes du parti ont été aussi reconduits. Cheikh Tidiane Youm est nommé Secrétaire général National du parti, Cheikh Tidiane Sarr, responsable national du Think Tank Pur et Cheikh Tidiane Ndiaye, responsable national du Conseil des Sages. Des innovations majeures ont été apportées sur la structuration du parti notamment, avec la mise en place des universités de la re-création, le mouvement des benjamins, le mouvement des enseignants, le mouvement des corps soignants, le mouvement des artisans et le mouvement des transporteurs. Le Conseil Politique National sera l'instance chargée de rassembler les membres du directoire, les Coordonnateurs Nationaux, les Responsables Nationaux Chargés des missions et les Secrétaires nationaux.
Cérémonie d'au revoir aux Armées du Général Cheikh Wade
L’ancien Chef d'état-major général des Armées (Cemga) va passer le témoin à son successeur après son limogeage. Promu au grade de Général d'armée, Cheikh Wade va céder son fauteuil au général de corps d’armées Mbaye Cissé, mardi prochain à partir de 09 heures au Quartier Dial Diop. La cérémonie sera présidée par Me Sidiki Kaba, ministre des Forces armées.
Le magasinier Ndiaga Diouf court droit vers la Chambre criminelle
Basée depuis quelques mois dans la capitale du Baol où elle effectue des travaux de construction et de rénovation de forages, l'entreprise Svtp (La Sénégalaise de voirie et des travaux publics) a été victime d'une série de vols de tubes d'échafaudage. Et malgré les investigations faites par les responsables qui ont soumis tout le personnel à des interrogatoires, l'auteur des vols était resté inidentifiable, et les forfaitures continuaient. C'est ainsi que les responsables de l'entreprise ont saisi le procureur de Diourbel d'une plainte contre X. Le procureur a instruit les éléments de la brigade de gendarmerie de Diourbel d'ouvrir une enquête. Ces derniers ont mis la main sur le magasinier de l'entreprise, le nommé Ndiaga Diouf sur qui portaient les soupçons. La perquisition effectuée chez ce dernier a permis aux gendarmes de retrouver une dizaine de tubes d'échafaudage soigneusement dissimulés dans l'arrière-cour du domicile.
Le magasinier Ndiaga Diouf court droit vers la Chambre criminelle (bis)
Ndiaga Diouf n'a eu d'autre choix que de reconnaître les faits. Il a tenté de se justifier en leur indiquant qu'il n'arrivait pas à joindre les deux bouts et que le maigre salaire qu'il touchait depuis qu'il avait commencé à travailler avec la Svtp ne lui permettait pas de nourrir ses deux femmes et ses six enfants. De fallacieux arguments qui n'ont pas empêché son déferrement devant le procureur près le tribunal de grande instance de Diourbel. Après deux retours de parquet, le magasinier est placé sous mandat de dépôt pour vol commis la nuit avec effraction et moyen de transport. Il sera jugé devant la barre de la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Diourbel. Il encourt de cinq à vingt années de réclusion criminelle.
Ndiaganiao : Idy critique la politique agricole de Macky
Le président du parti Rewmi était à Ndiaganiao hier, pour assister la cérémonie traditionnelle «Leul» de la localité : Ndour Ndiaga Ngara. A l'occasion de cette rencontre à laquelle l'a convié son responsable politique local Déthié Sène, Idrissa Seck a offert aux circoncis une somme de 2,5 millions francs et a remis une somme d'un million aux femmes et jeunes dont chaque groupe a obtenu une enveloppe de 500 mille francs. A cette occasion, les sages du village l’ont interpellé sur l'arrestation du fils de la localité, Bassirou Diomaye Faye. Ainsi Idrissa Seck dit avoir entendu l’information, mais il ne connaît pas le motif de cette interpellation. Toutefois, il promet d'en parler avec le chef de l'État dès qu'il sera de retour à Dakar. L'occasion faisant le larron, le président du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) et candidat à la Présidentielle de 2024 a vivement critiqué la politique agricole du gouvernement qu'il accuse de gonfler les chiffres.
Des incantations mystiques contre ceux qui ont arrêté Bassirou Diomaye Faye
Restons à la cérémonie traditionnelle «Leul» de Ndiaganiao pour dire que les populations sont très remontées contre le pouvoir en place pour avoir arrêté Bassirou Diomaye Faye. Lors de cette cérémonie traditionnelle de Ndour, le «ndiafangarana » a fait des incantations mystiques pour s'attaquer aux personnes qui seraient liées à l'arrestation de Bassirou Diomaye Faye. Ainsi les sages prédisent le pire pour le régime de Macky Sall qui a procédé à l'arrestation de leur fils
Malika : Arrestation de 5 individus avec des cocktails Molotov
Cinq personnes soupçonnées de vouloir semer des troubles à l'ordre public avec des cocktails Molotov, ont été arrêtées par les limiers de la Sûreté urbaine. Il s’agit de Ch. Bitèye, A. R. Mboup, B. Mb. Kane, A. Fofana ainsi qu'une autre personne dont on ignore l’identité. D’après nos sources des cocktails molotov destinées à être utilisés lors du procès en appel Mame Mbaye/Sonko ce lundi étaient cachées dans une maison inhabitée. Elles renseignent d'ailleurs qu'une enquête a été ouverte et que les personnes incriminées sont en train d'être entendues.
Le Forum social dresse un bilan mitigé de Suez
L’accès à l’eau potable en quantité demeure toujours un problème au Sénégal, particulièrement en banlieue ainsi que des zones rurales. De nombreuses localités en milieu urbain et rural ne disposent pas d’assez d’eau courante et les factures d’eau ne cessent d’être salées pour les ménages sénégalais. Selon le forum social, les trois ans de gestion de Suez au Sénégal ne donnent pas encore satisfaction, même si des efforts sont faits. Dans son rôle de contrôle des politiques publiques, le forum social a relevé un certain nombre de problèmes dans la gestion de l’eau au Sénégal. Il s’agit de la qualité de l’eau dans certaines zones, du débit, des coupures d'eau fréquentes et des difficultés des travailleurs de Sen’Eau.
par Yoro Dia
AU-DELÀ DES PONTS ET DES INFRASTRUCTURES, UN ESPRIT
Au-delà du béton et du goudron, la voie de l’émergence est avant tout dans l’esprit, dans le mental. Et l’esprit est au-dessus des contingences politiciennes et du populisme économique
Quand on parle du bilan du président Sall, on pense automatiquement et naturellement au Ter, au Brt, aux ponts, aux autoroutes, aux stades, aux hôpitaux… Le bilan est tellement flagrant qu’on en oublie l’essentiel : l’esprit qui le sous-tend. Cet esprit que Alain Peyrefitte appelle le «tiers facteur immatériel», à côté du capital et travail. Ce tiers facteur immatériel qui permet d’expliquer les miracles économiques malgré un «désavantage initial», comme les Pays Bas qui, au XVIème siècle, transcendent le déterminisme géographique pour se lancer à la conquête du monde (le siècle d’or), puis l’Angleterre au XVIIIème (une petite île devenue la seule thalassocratie de l’histoire), ou le Japon et l’Allemagne, complètement détruits après la Deuxième guerre mondiale et qui vont ressusciter économiquement, et Singapour (un ancien entrepôt de la Marine britannique sur la route des Indes). Pour Peyrefitte, «le tiers facteur immatériel est un signe qualitatif et invisible qui valorise ou inhibe, féconde ou stérilise les deux premiers facteurs matériels, visibles qualitatifs du capital et du travail».
Ce nouvel état d’esprit ou tiers facteur immatériel, qui nous a permis de faire une razzia sur les coupes d’Afrique de foot entre 2022 et 2023, qui a permis à l’université Cheikh Anta Diop de retrouver son rang naturel de première université en Afrique francophone, de permettre au Sénégal d’avoir un bilan exceptionnel à la tête de l’Union africaine, que le Président Sall a fait passer de Mur des lamentations à la Géopolitique mondiale avec son intégration au G20, en attendant le G7, et de viser maintenant l’espace avec la création de l’Agence sénégalaise d’études spatiales. Napoléon n’avait pas tort en disant qu’un grand chef est un «marchand d’espérance». Le Président Sall est un grand chef pour avoir vendu l’Esperance de l’Emergence en 2014 avec le Plan Sénégal émergent, mais surtout en nous insufflant l’esprit de conquête. Cet esprit qui est le dénominateur commun de tous «les miracles économiques» dans l’histoire, et récemment de tous les pays émergents.
Ce facteur immatériel fait de notre économie l’une des plus dynamiques de notre zone selon l’Uemoa et la Bad, ou la Banque mondiale. Et ce facteur immatériel est plus important que le gaz et le pétrole qui vont booster notre économie et la transformer structurellement, et accélérer ainsi la transition entre le Sénégal indigent et le Sénégal émergent (du train Arrigoni au Ter, du «Ndiaga Ndiaye» au Brt) avec un boom d’infrastructures, la présence des grandes surfaces européennes, qui sont la preuve d’un pouvoir d’achat pour les ménages.
Mieux que les ponts, les autoroutes et les grandes surfaces, le nouvel état d’esprit qui les sous-tend est plus important que tout. Et rien, personne, ne peut arrêter cet esprit qui souffle sur notre pays. En fait, au-delà du béton et du goudron, la voie de l’émergence est avant tout dans l’esprit, dans le mental. Et l’esprit est au-dessus des contingences politiciennes et du populisme économique. Il est hors de portée. Il est incarné par les Lions du foot qui sont passés de la spirale des échecs à l’esprit de remontada avec le président de la Fsf qui veut gagner les 2 prochaines coupes d’Afrique alors qu’il nous avait plutôt habitués à expliquer pourquoi on ne gagnait pas. Donc cet esprit qui, comme chez Lions, a permis de substituer la volonté au hasard de la chance, est plus important que le béton et le goudron en termes de bilan. Plus rapidement cet esprit va se propager dans toutes les couches de la société, plus rapidement la barque Sénégal atteindra la terre promise de l’émergence.
PORTABILITE DES NUMEROS
Le Rassemblement des entreprises du secteur des Tic a salué le choc de dynamisme que le nouveau directeur général imprime déjà à l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) sur des problématiques urgentes.
Le Rassemblement des entreprises du secteur des Tic a salué le choc de dynamisme que le nouveau directeur général imprime déjà à l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) sur des problématiques urgentes comme la couverture effective du territoire en réseau fixe, mobile, internet et surtout la régulation des réseaux sociaux numériques.
Depuis 2014, selon une note, l’ARTP a adopté les lignes directrices de la portabilité des numéros mobiles, c'est-à-dire la possibilité de changer son opérateur de réseau tout en gardant son numéro. L’opérationnalisation de cette permutation entre opérateurs, selon le document, force la baisse des prix, une meilleure accessibilité au réseau de qualité de la zone, un maillage plus dense du territoire par les opérateurs et une concurrence avec des infrastructures fiables et performantes.
‘’La portabilité visait à redonner plus de flexibilité à l’usager et moins de contraintes dans ses choix face aux tout-puissants opérateurs. Malheureusement, à l’heure des bilans, ce n’est pas le cas. Aujourd’hui, l’opérateur historique garde toujours son ascendance sur le parc des lignes fixe, mobile et internet. Heureusement que son réseau et ses pratiques respectent les normes et standards de qualité dans le sous-secteur.
La portabilité mise en œuvre par l’ARTP n’a pas permis de rééquilibrer le marché des télécoms en créant une concurrence effective dans le parc global des abonnés et usagers entre les trois opérateurs sur les 14 000 000 d’usagers mobiles au Sénégal. Avec la persistance des numéros non identifiés, le processus de portabilité n’a pas l’impact escompté, selon les données de l’autorité de régulation, près de 66 % des demandes de portabilité sont rejetées. Plus que jamais, notre marché du mobile, extrêmement dynamique avec la progression du parc d’abonnés, manque de fluidité même avec l’avènement des opérateurs virtuels tels que Xeweul, etc.’’, a expliqué le document.
...En conséquence, le Restic encourage l’ARTP et les opérateurs à réévaluer la portabilité des numéros et le catalogue d’interconnexion avant toute mise en œuvre du roaming national. ‘’Sans une évaluation effective et exhaustive de la portabilité, nous allons vers les mêmes limites et contraintes pour le roaming national et cela ne permettrait pas aux clients et usagers du fixe, du mobile et de l'internet de recevoir les meilleurs services aux meilleurs prix et tarifs.
Enfin, sur les zones non couvertes ou peu couvertes, notamment certaines zones rurales, le Restic interpelle le ministère de l’Économie numérique sur le service universel et son effectivité dans la réduction de la fracture numérique et digitale à l’intérieur du pays. Il nous faut faire le bilan du Fonds de développement du service universel des télécoms (FDSUT) et quelques licences d’opérateur en cours, dont Matam, et surtout les fonds qui y ont été mobilisés. L’évaluation est devenue essentielle pour le FDSUT et la portabilité. Le Restic salue et encourage la démarche inclusive du nouveau DG de l’ARTP avec tout l’écosystème, dont le Restic’’, a conclu la note.
IDRISSA SECK INVITÉ À DÉMISSIONNER
Lles conseillers membres du CESE d'obédience politique BBY fustigent la sortie faite par le président de l'institution vendredi 14 avril dernier - DÉCLARATION
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration des conseillers membres du CESE ayant comme obédience politique la coalition BBY, datée du 16 avril 2023, condamnant la récente sortie de leur institution Idrissa Seck.
« Après avoir pris connaissance de la sortie politique malheureuse de M. Idrissa Seck, président du CESE ce vendredi 14/04/2023 à Thiès, les conseillers membres du CESE ayant comme obédience politique la coalition BBY, (plus de 30 maires et membres de conseil départemental et de la diaspora), ce sont réunis ce jour au siège de l'APR sise à Mermoz, Dakar en vue d'apporter une réponse politique à la déclaration politique de monsieur Idrissa Seck, non moins actuel président du CESE.
Considérant :
- que depuis son installation à nos jours comme président du CESE, monsieur Seck n'a jamais accordé le plus petit aux conseillers de l'obédience politique BBY en refusant de leur accorder des audiences pourtant régulièrement sollicitées,
- notre attachement aux idéaux de la coalition politique de BBY sous la conduite éclairée du président Macky Sall depuis plus d'une décennie,
- les efforts consentis par le président Macky Sall pour permettre à monsieur Seck d'exister politiquement et de lui offrir une opportunité de se faire une santé physique et financière en le nommant par décret président du CESE,
- la logique de monsieur Seck d'écarter tout le monde pour se positionner politiquement et à redorer son blason déjà bien terni,
- l'intention exprimée par monsieur Seck de se présenter à la prochaine élection présidentielle du 25/02/2024 en étant déjà membre de la conférence des leaders de BBY au sein de laquelle aucun leader ne s'est exprimé sur une éventuelle candidature,
- qu'a travers tout le territoire national et dans toute la diaspora, les militants de BBY ont unanimement désigné son excellence monsieur Macky Sall, président de BBY pour porter la candidature unique et consensuelle de notre coalition,
Les conseillers de la coalition BBY, membres du CESE :
dénoncent avec fermeté cette sortie politique malheureuse et calculée de monsieur Seck qui s'apparente beaucoup plus à une envie d'exister politiquement que de trouver une solution politique à la situation actuelle du pays,
- dénoncent les propos teintés de manipulation de l'opinion et de délation à l'endroit de hautes personnalités de ce pays,
- invitent monsieur Seck à la suite de cette sortie politique malheureuse, à soumettre sa démission de président du CESE ainsi qu celle des ministres du Sports et de l'Élevage dont son parti à la charge,
- réclament l'exclusion de monsieur Idrissa Seck de la conférence des leaders de BBY,
- réaffirment leur engagement sans faille et sans réserve à la politique de management de BBY initiée par le président Macky Sall autour de tous les autres alliés depuis 2012,
- soutiennent la candidature unanimement exprimée par les militants à la base de BBY à travers tout le territoire national et dans la diaspora.
Honorable Woula Ndiaye, président de séance, vice- président du CESE
Dr Sadia Faty, rapporteur de la séance, rapporteur commission Santé et affaires socialesdu CESE. »
RENVOI DU PROCÈS EN APPEL DE SONKO
Le procès en appel pour diffamation contre le leader de Pastef a été renvoyé au 8 mai, a annoncé ce lundi au tribunal de Dakar le juge Amady Diouf
M. Sonko devait être jugé en appel pour diffamation contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, un responsable du parti présidentiel. Ce dernier lui reprochait d'avoir déclaré qu'il avait été épinglé par un rapport d'une institution de contrôle pour sa gestion d'un fonds pour l'emploi des jeunes. M. Sonko a été condamné le 30 mars à deux mois de prison avec sursis et doit verser 200 millions de francs CFA (300.000 euros) de dommages et intérêts au ministre. L'opposant conserve cependant son éligibilité pour la présidentielle de 2024, selon ses avocats.
Les précédentes convocations de l'opposant avaient provoqué des heurts entre ses partisans et les forces de sécurité. Lundi, l'opposition n'avait pas appelé à manifester. M. Sonko ne s'est pas rendu au tribunal mais le quartier où est situé son domicile était quadrillé par les forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP. Autre signe du climat politique tendu, Bassirou Diomaye Faye, secrétaire général du parti présidé par Ousmane Sonko, a été arrêté vendredi soir après avoir posté un message sur Facebook critiquant la célérité excessive, selon lui, de la procédure dans le procès en appel de M. Sonko.
M. Sonko et ses supporteurs accusent le pouvoir d'instrumentaliser la justice pour l'empêcher de se présenter à la présidentielle de 2024. Le parti présidentiel accuse de son côté M. Sonko de vouloir paralyser le pays et de se servir de la rue pour échapper à la justice.
En mars 2021, la mise en cause de M. Sonko dans une autre affaire de viols présumés, et son arrestation sur le chemin du tribunal avaient contribué à déclencher les plus graves émeutes depuis des années dans le pays. Elles avaient fait au moins une douzaine de morts. Le procès n'a pas encore eu lieu.
Le président Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, reste muet sur ses intentions au sujet de la présidentielle de février 2024, pour laquelle une vingtaine de candidats se sont déjà déclarés.
DES PROGRAMMES POUR TROMPER LE PEUPLE
Candidat à l’élection présidentielle de 2024, Abdoul Mbaye, président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT) a été l’invité du Jury du Dimanche. Sur les ondes de la 90.3 Iradio, il a rappelé les raisons de son engagement en politique.
Candidat à l’élection présidentielle de 2024, Abdoul Mbaye, président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT) a été l’invité du Jury du Dimanche. Sur les ondes de la 90.3 Iradio, il a rappelé les raisons de son engagement en politique. « Très sincèrement, la plupart de ces candidats aux élections (législative, locale ou présidentielle) présentent des programmes pour tromper le peuple. C’est la leçon que j’en retiens. Ce sont des promesses qui ne les engagent pas et une fois sur place ils font ce qu’ils ont à faire et ils réalisent leur vrai projet. Le vrai projet de l’essentiel des politiciens, c’est l’enrichissement personnel. Il n’y a pas autre chose. Le reste c’est l’habillement, c’est le folklore, c’est le protocole et donc on n’a pas échappé à la règle. C’est parce que j’ai constaté alors que je croyais en des ruptures qui allaient commencer à être mises en œuvre, ultérieurement et notamment après fin 2016 quand j’achève mon enquête sur Pétro Tim, arrive ensuite la réforme constitutionnelle avec notamment le renoncement du premier de 5 ans pour le maintenir à 7 ans. C’est là que je me rends compte que finalement le Sénégal et son développement sont prisonniers de politiciens qui ne recherchent pas ce développement mais qui ne sont là que pour jouir de leurs fonctions et s’enrichir eux et leurs familles proches. C’est pourquoi je me suis engagé en politique », a-t-il soutenu.
S’agissant de l’élection présidentielle de 2024, Abdoul Mbaye a dit qu’il veut montrer qu’il est possible de gérer autrement ce pays. « Ce, en respectant sa parole. En prenant des engagements clairs avant d’être élu et fort devant Dieu et devant la nation. Vous ne verrez jamais un engagement que j’ai pris et que je n’ai pas respecté. Vous ne verrez jamais ça. En général, je ne prends pas beaucoup d’engagements. Ce que je peux promettre c’est que la ressource publique ne va pas être détournée pour servir des intérêts particuliers », a déclaré l’ancien Premier ministre. Par ailleurs, il a affirmé qu’il a de bons rapports avec l’opposition.
LES PRÉMICES DE LA CONFRONTATION
À peine lancé, le nouveau front (F24) contre le 3e mandat augure déjà d’autres tensions politiques qui risquent d’émailler la campagne présidentielle de 2024.
À peine lancé, le nouveau front (F24) contre le 3e mandat augure déjà d’autres tensions politiques qui risquent d’émailler la campagne présidentielle de 2024. Sous forme de plan d’action corsé, les membres du mouvement des forces vives de la Nation ont annoncé une série de manifestations sur toute l’étendue du territoire national.
Présent à la rencontre derrière Ousmane Sonko, Abass Fall, 2e adjoint au maire de Dakar et responsable au Pastef, a donné le ton. « Nos manifestations auront lieu. Car garantie par la constitution. Et Macky Sall ne pourra nullement nous en empêcher. Comme le veut la constitution aussi, il ne sera pas candidat à cette élection présidentielle. Maintenant, si Macky Sall veut la confrontation, il va l’avoir. On ne peut plus accepter qu’il continue à faire du Sénégal un empire », s’est braqué le député élu sous la bannière de Yewwi Askan Wi (Yaw).