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21 juin 2025
SOCIETE CIVILE ET AUTORITES ADMINISTRATIVES RECLAMENT LA TRANSFORMATION SUR PLACE DES PHOSPHATES DE NDENDORY
Les populations de Matam, notamment celles des communes voisines des sites d’exploitation des phosphates de Ndendory, réclament une transformation du produit en engrais pour les agriculteurs.
Les populations de Matam, notamment celles des communes voisines des sites d’exploitation des phosphates de Ndendory, réclament une transformation du produit en engrais pour les agriculteurs. Elles demandent plus d’investissements de la part de l’entreprise exploitant le phosphate à travers la RSE
La région de Matam abrite des sites d’exploitation du phosphate, notamment à Ndendory, un village du département de Kanel, où une société dénommée la Société minière de la Vallée (SOMIVA) exploite cette ressource naturelle. Selon les populations, leur frustration devient de plus en plus grande du fait du passage sur la route nationale, traversant plusieurs communes, de dizaines de camions quittant Ndendory pour la capitale Dakar et transportant du phosphate et des mines. Pour les acteurs de la société civile de la région, c’est inadmissible que cette entreprise sorte le produit de la région et l’exporte. ‘’Nous vivons l’enfer avec cette entreprise. D’abord, l’entreprise SOMIVA maltraite les employés parce qu’ils travaillent de 6 heures du matin à 18 heures, alors que ceux qui travaillent la nuit sont sur place de 18 heures à 7 heures du matin. Nous voulons que cesse l’exportation de ce produit qui peut être transformé sur place en engrais pour les agriculteurs de la région qui est une zone à vocation agricole’’, a dit Abdourahmane Mamadou Sy de l’ONG « Publiez ce que vous payez ».
Comme lui, d’autres acteurs de la région, venus prendre part à un atelier de partage du rapport sur le secteur minier dans la région de Matam, ont dénoncé le travail de cette entreprise. Pour Souleymane Soumaré, représentant la mairie de Hamady Ounaré, située non loin du site d’exploitation, la SOMIVA ne fait rien en matière de Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE). Il informe que le forage en construction a du mal à être achevé. ‘’La commune ne bénéficie pas desretombées de l’exploitation du phosphate alors que les fonds de péréquation doivent nous revenir pour que nous puissions investir dans la commune. En plus de cela, sur le plan sanitaire, les populations souffrent de maladies respiratoires dues à l’exploitation. Au plan économique, les champions locaux ne sont pas valorisés. Même pour acheter un poulet ou un sachet d’eau, l’entreprise préfère aller jusqu’à Dakar et les acheter. Les employés, pour se restaurer, payent 60 000 francs CFA le mois coupés sur leur salaire. Ce qui est anormal’’, a-t-il dit. De son côté, le préfet du département de Kanel, Cheikh Ahmadou Ndoye, a presque abondé dans le même sens que les autres intervenants.
Les autorités administratives et acteurs de la société civile sur la même longueur d’ondes
Pour lui, il est important que le phosphate soit transformé en engrais, ce qui est nécessaire pour la transformation structurelle et économique de la région. ‘’Plusieurs acteurs ont insisté sur la transformation sur place des produits miniers exploités dansla région de Matam en engrais pour les agriculteurs. Je pense que c’est une nécessité pour qu’il y ait une transformation structurelle et économique, car nous avons du phosphate de bonne qualité dans la région’’, a-t-il dit.
Selon le préfet, c’est le moment opportun pour mettre en place des unités de transformation dans une zone à vocation agricole dans le but de valoriser la production de phosphate au lieu de prendre le produit et l’acheminer directement au port de Dakar et l’exporter. Pour lui, en exportant ce produit, l’entreprise exporte également des emplois et laisse sur place des emplois précaires. ‘’La meilleure manière de mettre les mines au cœur de la transformation structurelle et économique de la région, c’est d’abord d’arrêter l’exportation des phosphates et de mettre en place des unités de transformation pour la production de l’engrais pouvant être exporté dans la sous-région, comme en Mauritanie’’, a expliqué M. Cheikh Ahmadou Ndoye.
Sur un plan plus général, le préfet a estimé que les bénéfices réalisés par les entreprises doivent être visibles à travers la Responsabilité sociétale d’entreprise (RSE). ‘’Sur ce point, on constate qu’il y a des insuffisances alors que des mécanismes peuvent permettre aux collectivités territoriales d’investir en bénéficiant des fonds de péréquation’’, a soutenu le chef de l’exécutif départemental.
L’adjoint au gouverneur de la région de Matam en charge des affaires administratives, Modou Thiam, a aussi évoqué la nécessité de transformer le phosphate en engrais. Quant au professeur Ibrahima Thioub, président de la Commission nationale de gouvernance (CNG) au sein du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP), il a souligné que les acteurs de la société civile de Matam ont un rôle à jouer pour une transformation structurelle articulée autour de l’agriculture.
LE PRÉSIDENT TUNISIEN ACCUSÉ DE RACISME ENVERS LES MIGRANTS
Des ONG ont dénoncé mercredi un discours "raciste et haineux" de Kais Saied après sa violente charge contre les migrants originaires d'Afrique subsaharienne, qu'il a présentés comme une menace démographique pour son pays
Le président Saied a prôné mardi des "mesures urgentes" contre l'immigration clandestine de ressortissants de pays d'Afrique subsaharienne, affirmant que leur présence en Tunisie était source de "violence, de crimes et d'actes inacceptables".
Lors d'une réunion, il a tenu des propos très durs sur l'arrivée de "hordes de migrants clandestins" et insisté sur "la nécessité de mettre rapidement fin" à cette immigration.
Il a en outre soutenu que cette immigration clandestine relevait d'une "entreprise criminelle ourdie à l'orée de ce siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie", afin qu'elle soit considérée comme un pays "africain seulement" et estomper son caractère "arabo-musulman".
"Ce discours provoque une grande déception et une grande consternation", a réagi auprès de l'AFP Romdhane Ben Amor, porte-parole du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).
"Ce discours raciste et haineux marque un jour triste.Le fait que le président d'un pays signataire de conventions internationales sur l'immigration tienne un tel discours est extrêmement grave", a-t-il souligné.
- "Détourner l'attention" -
M. Saied s'exprimait lors d'une réunion du Conseil de sécurité nationale "consacrée aux mesures urgentes qui doivent être prises pour faire face à l'arrivée en Tunisie d'un grand nombre de migrants clandestins en provenance d'Afrique subsaharienne", selon un communiqué de la présidence.
Les autorités ont annoncé qu'au moins 138 migrants clandestins avaient été arrêtés ou interceptés en mer dans la nuit de mardi à mercredi.
Selon des chiffres officiels cités par le FTDES, la Tunisie, un pays de quelque 12 millions d'habitants, compte plus de 21.000 ressortissants de pays d'Afrique subsaharienne, en majorité en situation irrégulière.
La plupart de ces migrants arrivent en Tunisie pour tenter ensuite d'immigrer clandestinement vers l'Europe par la mer, certaines portions de littoral tunisien se trouvant à moins de 150 kilomètres de l'île italienne de Lampedusa.
Selon des chiffres officiels italiens, plus de 32.000 migrants, dont 18.000 Tunisiens, sont arrivés clandestinement en Italie en provenance de Tunisie en 2022.
Le discours de M. Saied, qui concentre tous les pouvoirs après avoir suspendu en juillet 2021 le Parlement et limogé le gouvernement, survient alors que le pays traverse une grave crise économique marquée par des pénuries récurrentes de produits de base, sur fond de tensions politiques.
"Le président instrumentalise la crise des migrants pour détourner l'attention de l'opinion publique des questions économiques et sociales en inventant un nouveau danger", affirme M. Ben Amor.
- "Solidarité inconditionnelle" -
"Ce discours ne ressemble en rien à la Tunisie.Le standing international de la Tunisie et son histoire humanitaire sont beaucoup plus grands que ce discours", a réagi sur Facebook le président de l'Observatoire tunisien des droits de l'Homme Mostafa Abdelkebir.
Mnemty, une association qui lutte contre les discriminations, a elle aussi condamné le communiqué de la présidence tunisienne, le qualifiant de "discours de racisme et de haine et d'incitation à la violence contre les migrants subsahariens."
Dans un communiqué conjoint, 18 autres ONG et associations, dont la Ligue Tunisienne des droits de l'Homme (LTDH) ont exprimé leur "solidarité pleine et inconditionnelle avec les migrants subsahariens et leurs défenseurs", estimant que le discours du président Saied rappelait "l'époque des camps d'extermination nazis de la Seconde guerre mondiale".
Les déclarations de M. Saied sur l'existence d'une "entreprise criminelle" visant à changer la composition démographique de la Tunisie ont suscité des comparaisons avec la théorie complotiste du "grand remplacement" endossée en France par le polémiste d'extrême droite Eric Zemmour.
"Les pays du Maghreb eux-mêmes commencent à sonner l'alarme face au déferlement migratoire.Ici, c'est la Tunisie qui veut prendre des mesures urgentes pour protéger son peuple.Qu'attendons-nous pour lutter contre le Grand Remplacement ?", a commenté M. Zemmour sur Twitter en partageant un article de presse sur les propos tenus par M. Saied.
Le discours de M. Saied survient quelques jours après qu'une vingtaine d'ONG tunisiennes ont dénoncé la montée d'un "discours haineux" et du racisme à leur égard dans le pays.
par Cheikh Anta Diop (Février 1978)
SENGHOR ME DÉNIGRE À LA TÉLÉVISION
En quoi Senghor, qui n’a jamais contribué au progrès d’aucune science, fût-elle linguistique, se sentirait-il qualifié pour porter un jugement sur mes travaux ?
Aussi difficile que cela puisse être pour moi, je suis obligé de rétablir la matérialité des faits, sans pour autant, suivre Senghor sur le terrain primaire et scolaire où il se place d’emblée.
D’abord, il dispose des médias pour me dénigrer régulièrement, sans m’accorder le droit de réponse dans les mêmes conditions : cela témoigne d’un manque d’esprit sportif.
Comme d’habitude, toutes ses affirmations me concernant sont radicalement fausses ainsi que cela va apparaître : en premier lieu, contrairement à ce qu’il dit, j’ai obtenu la peau d’âne qu’est le doctorat de Lettres, doctorat d’État, avec la mention honorable, il y a de cela 18 ans, et ce fait s’était estompé dans mon esprit d’adulte comme tant d’autres du même genre. Donc, Senghor a dit sciemment une contrevérité à la télévision, à des fins d’intoxication.
En second lieu, l’ouvrage qu’il cite comme étant ma thèse (‘Antériorité des Civilisation Noires’) et dont il aurait lu la partie linguistique, je ne l’ai écrit qu’en 1967, c’est-à-dire sept ans après ma soutenance, et il ne contient presque pas de partie linguistique, à peine quelques comparaisons entre le Wolof et l’égyptien ancien, mais, qui de ce fait, échappent à la compétence de Senghor. Par conséquent, il s’agissait seulement de prendre une attitude pédante et avantageuse devant les téléspectateurs.
En troisième lieu, mes thèses ne se confondent pas avec celles d’aucun auteur, Rivet, Moret, Breuil, etc. Sinon comment expliquer l’acharnement avec lequel les milieux conservateurs et nationalistes me combattent et me vouent une haine tenace depuis près de trente ans.
Quatrièmement, j’ai déjà dit dans ‘Nations Nègres’, page 138, (1re édition) et 187 (2e édition) et dans ‘Taxaw’ numéro 3, page 6, que mes travaux apportent du nouveau par rapport non seulement aux thèses de Hamburger, mais aussi de M. N. Reich. C’est à cette occasion que j’ai défini la déontologie du chercheur à laquelle Senghor est bien incapable de s’astreindre. Il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.
Senghor a dit à la télévision une phrase digne de maître Aliboron, qu’il ne répétera jamais, ‘mélangeant’ les noms Aurignacien, Moret, Breuil, Rivet, etc. ; que l’on s’est bien gardé de reproduire le lendemain dans la presse et qui montre qu’il prend les téléspectateurs sénégalais pour des ignorants. Nous attendons toujours des traces écrites dans une revue scientifique de ces idées qu’on prétend avoir recueillies dans les cours imaginaires desdits professeurs pendant la période qui va de 1930 à 1954, date de parution de ‘Nations Nègres’ ; j’aurais pu m’arrêter même en 1948, date de mon article intitulé ’Quand pourra-t-on parler d’une véritable renaissance culturelle africaine ?’. Oui en attendant un texte, même antidaté.
Si Senghor a suivi réellement ou même en imagination, les enseignements qu’il cite sur les idées que nous débattons aujourd’hui, pourquoi n’a-t-il pas fait dans ce domaine des travaux qui devraient précéder les miens de plusieurs décennies ? Comment expliquer cette carence ?
Dans le chapitre 2 de ‘Nations Nègres’ et dans le numéro 3 de ‘Taxaw’, page 3, j’ai montré clairement la nocivité pour l’âme africaine de ce que Senghor appelle la ‘négritude’. Que celle-ci triomphe et l’Afrique noire ne sera plus.
Comment donc des idées que j’ai passé toute ma vie à combattre, pour la survie de nos peuples, pourraient-elles m’influencer ?
Revenant à ma soutenance, je rappelle que plus d’un demi-millier de personnes y avaient assisté à la Sorbonne, elle dura sept heures et fut un vrai combat intellectuel sans concession, sous les yeux de toute la jeunesse estudiantine africaine présente à Paris. À la fin, ce fut un sentiment général de fierté très communicative qui anima toute l’assistance africaine car personne ne s’était trompé sur la profonde signification et l’importance de l’évènement : la culture africaine non folklorique venait de forcer les portes de la vieille Sorbonne. Les Africains commençaient à perdre leur complexe pour de bon.
D’autres Africains, aujourd’hui présents à Dakar, seraient mieux placés que moi pour décrire le contexte général de ces faits.
Les choses s’étaient passées ainsi parce que j’avais refusé, comme on le sait, toutes les solutions de facilité habituelle, qui auraient hypothéqué ma liberté de pensée. Il est de tradition à l’Université que tous ceux qui prennent pareils risques le paient. C’est le cas des meilleurs penseurs français à l’heure actuelle, surtout quand ils sont progressistes et c’est à leur honneur : Roger Garaudy, Henri Lefebres, Gilbert Murry, Michel Butor, Louis Althusser… celui-là même dont Senghor faisait l’éloge à la télévision.
Dans le journal Le Monde du 16 juin 1976 page 19, le professeur Olivier Reboul de l’Université de Strasbourg écrit : «Depuis le Vatican II, on se demandait ce qu’était devenu le Saint Office. Il semble bien qu’il fonctionne toujours sinon à Rome, du moins en France au sein de l’Université, sous le titre anodin de Comité Consultatif.»
Dans Le Monde de l’éducation, de février 1976, on lisait que le Comité consultatif des Universités avait refusé d’inscrire Michel Butor sur la liste d’aptitude aux fonctions de Maître de conférence, moyennant quoi l’Université de Genève a pu recruter Michel Butor. On apprend maintenant que le philosophe Louis Althusser vient d’essuyer le même refus. Cela signifie que des professeurs mondialement connus ayant enseigné quinze ans à l’étranger- je puis attester que Louis Althusser est un des très rares philosophes français dont on parle- ne peuvent avoir rang de professeur ou mieux de Maître de conférence chez nous. On rédige des thèses sur eux, mais eux n’ont pas le droit de diriger des thèses… Althusser est un de ces penseurs grâce auxquels on ne peut plus penser tout à fait comme avant.
Je ne suis pas fier d’être professeur dans une Université qui dénie ce titre à Butor et à Althusser.
Un agrégé de Lettres est un professeur de lycée qui doit travailler encore une dizaine d’années pour devenir Docteur d’État, afin de posséder ainsi le grade le plus élevé que l’université délivre dans sa branche. Senghor traîne le complexe de la thèse de Docteur d’État, cette peau d’âne qu’il n’a jamais pu posséder. Aussi ne sait-il pas qu’en Doctorat de Lettres, les mentions Bien et Très Bien, dont il a parlé d’un air docte à la télévision, n’existent pas. C’est ce complexe qui l’amène à collectionner les titres bidons, sans valeur, de docteur honoris causa glanés dans toutes les universités du monde, pour en vain tenter de remplir le vide qu’aurait occupé le vrai doctorat. Ce qui ridiculise le peuple sénégalais aux yeux du monde cultivé.
Demain, afin d’utiliser les moyens de l’État à des fins de promotion personnelle, il faudra faire voter une loi rendant incompatible la fonction de président de la République du Sénégal avec la quête ou l’obtention de distinctions sans rapport avec le développement du pays. Un jour on créera une commission chargée d’étudier les incidences budgétaires des complexes intellectuels de Senghor.
À propos de la question du plagiat, je renvoie à ‘Taxaw’ numéro 3, je ne suis que la énième victime avec Hamani Diori (Détérioration des termes de l’échange); le Président Bourguiba (Francophonie); la Pira (Civilisation de l’universel); Camus (Politique politicienne); Ousmane Socé (Métissage culturel); Césaire (Négritude); André Blanchet (Balkanisation); Gaston Deferre (Horizon 80, devenu horizon 2000 ou 2001).
On ne doit être fier que de ces travaux. Rien n’est plus triste qu’un chercheur qui ne trouve rien. Si l’on se bornait à réciter le savoir acquis à l’école, sans rien y ajouter par nos propres découvertes, l’humanité en serait à l’âge primitif. Ce qui fait donc la valeur de l’intellectuel, c’est sa contribution réelle au progrès des connaissances de son temps.
Donc, dans le cas précis de mise au point, il faut que chacun indique de façon explicite son apport; il suffit de se reporter à mes travaux pour constater qu’en sciences humaines ils ont fait progresser les connaissances dans les disciplines suivantes : archéologie, préhistoire, anthropologie, physique, histoire, égyptologie, linguistique, histoire de la philosophie, sociologie, ethnologie, etc.
En sciences exactes, nous avons introduit au Sénégal, dans le cadre du transfert des technologies, un ensemble de techniques nucléaires d’avant-garde ; nous contribuons régulièrement au progrès des sciences de la terre, même dans le cadre de programmes internationaux, etc.
En quoi Senghor, qui n’a jamais contribué au progrès d’aucune science, fût-elle linguistique, se sentirait-il qualifié pour porter un jugement sur mes travaux ?
Enfin, sur un plan plus général, nous avons donné à la culture africaine ses lettres de noblesse, en la réconciliant avec l’histoire et en créant pour la première fois les bases scientifiques d’une linguistique diachronique africaine.
Les linguistes africains ne tarderont à s’apercevoir que notre ouvrage intitulé : Parenté génétique entre l’Égyptien pharaonique et les langues négro-africaines inaugure l’ère de la révolution linguistique africaine. Aussi j’espère que cet ouvrage, ainsi que Antiquité Africaine par l’image et Physique nucléaire et Chronologie absolue seront diffusés correctement sans délai au Sénégal, sinon je serai bien obligé de prendre des mesures.
Aujourd’hui presque toutes les idées que j’ai défendues dans le temps sont tombées dans le domaine commun. Mais que ceux qui étaient alors restés sur la touche veuillent bien me les resservir avec désinvolture.
Aimé Césaire, le vrai père de la négritude, l’inventeur de ce concept, dit de notre ouvrage Nations nègres et culture dans Discours sur le colonialisme qu’il est le ‘livre le plus audacieux qu’un nègre ait jamais écrit’, témoignant, par ce jugement de la nouveauté des idées contenues dans Nations Nègres par rapport même à la négritude et des difficultés que les intellectuels africains éprouvaient alors, à croire ces thèses qui leur paraissaient trop belles pour être vraies.
Nous avons décidé d’éliminer Senghor de la vie politique sénégalaise pour le plus grand bien du peuple sénégalais.
Cheikh Anta Diop, 13 février 1978.
«NOUS NOUS BATTRONS POUR LE BUT ULTIME QUI EST D’ATTEINDRE LA COUPE DU MONDE»
Malgré la qualification pour les quarts de finale aprèsla victoire du Sénégal face au Mozambique (3-0), Malick Daf a affirmé que l’équipe avait encore du travail à faire pour atteindre un autre objectif plus important.
Malgré la qualification pour les quarts de finale aprèsla victoire du Sénégal face au Mozambique (3-0), Malick Daf a affirmé que l’équipe avait encore du travail à faire pour atteindre un autre objectif plus important.
C’est un sélectionneur ambitieux qui s’est confié après la victoire des Lionceaux devant les Yang Os Mambas ce mercredi. Dors et déjà qualifiée pour le prochain tour de la CAN U20, l’équipe nationale du Sénégal veut atteindre son principal objectif qui est de se faire une place pour la Coupe du monde de la catégorie.
« Nous nous préparons pour chaque match et nous nous battrons pour le but ultime, qui est d’atteindre la Coupe du monde » a déclaré Malick Daf. L’ancien entraineur du Jaraaf a cependant bien apprécié la prestation de ses joueurs face au Mozambique même si les nombreuses occasions manquées par Samba Diallo et compagnie ont été relevé. « Nous avons profité des nombreux espaces dans la défense de l’équipe nationale mozambicaine. Nous avons eu de nombreuses opportunités dans la rencontre, mais nous n’avons pas pu toutes en profiter » a t’il regretté.
Pour le dernier match de groupes, les Lionceaux vont affronter l’Égypte, pays hôte de la compétition et qui en plus est dos au mur après sa défaite face au Nigeria ce mercredi. Pour Malick Daf, le niveau de jeu de ses poulains devra être rehaussé pour venir à bout des Pharaons. « Nous avons encore beaucoup de travail à faire car le prochain match sera contre l’équipe nationale égyptienne. Nous n’avons pas choisi regroupé, ni les équipes que nous affronterons, mais nous savons que ce match est pour nous le plus fort du groupe. L’équipe nationale égyptienne est grande et forte car elle est armée des éléments du terrain et des supporters » a noté le technicien sénégalais.
MACKY SALL VEUT UN GIGANTESQUE DÉFILÉ DU 4 AVRIL
Le président de la République, Macky Sall, chef Suprême des Armées, entend faire organiser un défilé militaro-civil « Grand format » au Boulevard du général de Gaulle (ex-Allées du Centenaire)
Dans quelques semaines, plus précisément le 4 avril prochain, le Sénégal va célébrer le 63e anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. Le président de la République, Macky Sall, chef Suprême des Armées, entend faire organiser un défilé militaro-civil « Grand format » au Boulevard du général de Gaulle (ex-Allées du Centenaire) où les travaux seront accélérés afin de pouvoir accueillir la parade de la Jeunesse et de l’Armée.
Dans son édition d’hier, « Le Témoin » quotidien demandait si la prochaine fête du 04 avril sera célébrée en « grand format » ou « petit format » ? Finalement la décision « grand format » a été prise par l’Etat major des armées. Plus exactement, par le président de la République Macky Sall qui a donné l’ordre qu’il en soit ainsi. Le Chef suprême des armées entend en effet faire organiser un gigantesque défilé militaro-civil sur le boulevard du général de Gaulle (exAllées Centenaire) à Dakar où les travaux du projet de Bus Rapid Transit (Brt) avaient réduit la fête de l’année 2022 en une simple prise d’armes à la place de l’Indépendance. Ce ne devrait pas être le cas cette année puisque « Le Témoin » a appris que le gouverneur de Dakar ainsi que le directeur des Travaux publics (ministère) et le concessionnaire du Brt auraient pris l’engagement d’accélérer les travaux afin de livrer le boulevard du général De Gaulle en toute beauté afin d’accueillir le traditionnel défilé militaro-civil marquant la fête de l’Indépendance.
Contrairement à certains qui disaient que l’avenue Bourguiba (Sicap/Castors) pourrait abriter le défilé comme en 1969 où la tribune officielle avait été installée en face du stade Demba Diop, le défilé retrouve ses quartiers dans ce grand boulevard qui jouxte les cités de Centenaire-Gibraltar et donne sur la place de la Nation (ex-Obélisque) où est dressée la tribune officielle.
Sénégal, An LXIII
Toujours est-il qu’à l’issue de la cérémonie de prise d’armes de l’année dernière ou post-pandémique, le président de la République, Macky Sall, avait promis au peuple sénégalais qu’en 2023, il organiserait un défilé grandiose pour célébrer la fête de notre indépendance. Chose promise, chose faite ! Joint par « Le Témoin », Colonel Moussa Coulibaly, directeur de l’information et des relations publiques des Armées (Dirpa) confirme : « Oui, un défilé populaire militaro-civil dit « Grand format » sera organisé sur le boulevard du Général de Gaulle à Dakar. En dehors du défilé militaire et paramilitaire, toutes les autres composantes de la Nation à savoir les élèves, les étudiants, les sportifs et autres corps de métier vont prendre part aux festivités du 04 avril prochain » a-t-il fait savoir.
Le thème de cette année sera celui de la dernière édition de la Journée des Armées : « Forces armées et préservation de ressources naturelles ». En parfaite adéquation avec le thème retenu, les préparatifs vont bientôt commencer ! Dans les garnisons comme dans les écoles, les moniteurs et artistes comptent démarrer les créations chorégraphiques et les répétitions des mouvements d’ensemble pour que la gigantesque parade civile et militaire soit à la dimension du 63 anniversaire de notre accession à la souveraineté internationale.
PAPE ALE NIANG VIT LE TRAUMATISME D'ÊTRE ARRÊTÉ À NOUVEAU SUR INSTRUCTION DE MACKY SALL
Le journaliste, sous contrôle judiciaire, après avoir fait deux mois de prison en deux phases, craint d’être à nouveau arrêté
Notre confrère Pape Alé Niang, sous contrôle judiciaire, après avoir fait deux mois de prison en deux phases, craint d’être à nouveau arrêté. A travers sa page Facebook, le propriétaire du site Dakarmatin a exprimé un mal-être «profond « animé par le traumatisme de voir le juge du deuxième cabinet d’instruction du tribunal de grande instance hors classe de Dakar ordonner à nouveau son arrestation «sur ordre du président de la République Macky Sall ».
Observant un break sur les réseaux sociaux depuis sa sortie de prison, l’ancien chroniqueur politique de la 2stv a repris du service, ces derniers jours, à travers sa page officielle. Soit en publiant des anciennes vidéos du président de la République qui se disqualifie lui-même de la présidentielle 2024 à travers la phrase : « Nul ne peut faire plus de deux mandats successifs », ou pour alerter. Dans sa dernière publication, il a écrit : « j’étais parti me ressourcer auprès d’un vieux père, un sage, mon confident. Depuis ma sortie de prison, nous ne nous sommes pas vus. Mon état de santé reste précaire et lui, son âge ne lui permet plus aucun déplacement. Au cours de nos échanges il m’a confié ceci : «Sama dom kasso moy bamel lou nit si kaw souf. Kou la fa dougueul rek yéném moy gua faatou. Kon khamal ni batay dji paréguoun si séni pexé. Yalla na la yalla sam’’ (Mon fils, la prison est le tombeau des vivants. Celui qui est capable de te jeter en prison a pour intention de te tuer. Donc fais attention et sache qu’ils n’en ont pas fini avec toi, Ndlr)».
Pape Ale Niang alerte ainsi ses proches et l’opinion publique qu’il vit un traumatisme profond etsoutient qu’il pourrait être «kidnappé» de nouveau par le juge du deuxième cabinet sur instruction du président de la République Macky Sall. Il dit voir sa liberté menacée. «À chaque fois que je suis dans ma voiture ou dans la rue, je vis la hantise de me faire enlever par la police à n’importe quel moment. Le soir, j’ai l’habitude de dire à mon épouse que, tant qu’il n’est pas 21h, le juge du deuxième cabinet Mamadou Seck peut ordonner mon arrestation sur ordre de Macky Sall. Donc, prépare le sac de la prison. Voilà ma vie !» a ajouté le confrère.
Pour Rappel, Pape Ale Niang est poursuivi pour diffusion d’informations de nature à nuire à la défense nationale entre autres délits. Le 10 janvier dernier, Il avait bénéficié d’une liberté provisoire. Quant à la Coordination des associations de presse (CAP), elle exige l’annulation des charges « fantaisistes et politiques » qui pèsent contre le directeur du site Dakarmatin.
YAW DANS UNE LOGIQUE DE WER NDOMBO
Pour multiplier ses chances à la présidentielle de 2024, grignoter sur l’éventuel électoral de Macky Sall et l’amener au second tour, la principale coalition de l’opposition multiplie les candidatures
Unie pendant les élections locales et pour les législatives, Yewwi Askan Wi risque pourtant d’aller en ordre dispersé à la présidentielle de février 2024. Dans les rangs, les candidatures de Khalifa Sall, de Ousmane Sonko, de Déthié Fall, de Malick Gakou et Moustapha Sy du PUR sont annoncées. Une candidature plurielle de l’opposition pour terrasser Macky Sall. Une logique de « Wer Ndombo »
En perspective des élections locales de janvier 2022, des leaders de partis dépités par “la gestion chaotique” du pays par le régime du président Macky Sall, ont mis sur pied, le jeudi 2 septembre 2021, une large coalition dénommée Yewwi Askan Wi (YAW). Après une remarquable percée aux élections locales marquées par un recul de 16 % en valeur relative de la coalition présidentielle qui a perdu la majorité absolue sur l’étendue du territoire national, les leaders de YAW ont voulu prolonger l’expérience aux élections législatives du 31 juillet 2022 et à la présidentielle de 2024. Seulement, au lendemain des investitures à ces élections législatives, beaucoup de leaders de ladite coalition, frustrés par les choix effectués par Khalifa Sall de Taxawu Sénégal, par ailleurs président de la conférence des leaders de Yewwi Askan Wi à l’époque qui les aurait relégués à des positions lointaines sur la liste nationale, ces leaders, donc, quittent Yewwi Askan Wi. Il s’agit de ceux de Bës Du Ñiak, Serigne Mansour Sy Djamil, du Fsd-BJ, Cheikh Bamba Dièye, de Paré Saxali Sénégaal, Abdou Karim Fall, du Parti Nouvelle Génération, Mamadou Lamine Thiam, d’Appel 3J, Aminata Lô Dieng, du CREDI, Professeur Hamidou Dathe, du FPRS, Djibril Diop et du RCS/ADSR, Demba Diop.
Une montée en puissance fulgurante
Malgré ces départs, pourtant, la coalition Yewwi Askan wi a continué son bonhomme de chemin en montant en puissance. En effet, nonobstant l’invalidation de sa liste nationale conduite par son principal leader Ousmane Sonko, président du parti Pastef/Les Patriotes, cette coalition, alliée avec l’autre grand regroupement de l’opposition, Wallu Sénégal, a remporte à elle seule, 56 sièges au Parlement et 24 pour son allié Wallu contre 82 pour la coalition présidentielle, selon les résultats de la Commission nationale de recensement des votes. Une première historique dans l’hémicycle de la place Soweto et dans notre jeune démocratie où la mouvance présidentielle disposait toujours d’une large majorité mécanique à l’Assemblée nationale.
Déjà cinq candidatures annoncées
Unie pendant les élections locales et pour les législatives, Yewwi Askan Wi risque pourtant d’aller en ordre dispersé à la présidentielle de février 2024. En effet, Taxawu Sénégal, une importante composante de la coalition a déjà porté son choix sur son président Khalifa Sall qui du reste s’est déchargé de ses fonctions de président de la Conférence des leaders de YAW pour mieux se préparer à cette élection majeure. Principal challenger du pouvoir, Ousmane Sonko de Pastef, malgré ses démêlés judiciaires, a été investi candidat par ses partisans depuis longtemps déjà. Autre poids lourd de Yewwi Askan Wi, le Parti de l’unité et du rassemblement (PUR) a indiqué dimanche dernier 19 février, à l’occasion de la célébration de ses 25 ans d’existence, sa volonté d’investir son guide moral, Serigne Moustapha Sy, candidat à l’élection présidentielle. Le leader du Grand Parti, Malick Gackou, a également déclaré sa candidature aux prochaines joutes présidentielles. Et le dimanche 26 février prochain, ce sera au tour de Déthié Fall d’annoncer sa candidature portée par sa propre formation politique, le Parti Républicain pour le Progrès (PRP). Ce qui fait déjà cinq candidatures au sein d’une même coalition !
Les chances des uns et des autres
Force est de dire pourtant que ces différents candidats déclarés, s’ils ont le même objectif qui est de renverser le régime en place, ne partent pas à armes égales. Parmi les cinq candidats de cette coalition, seuls deux ont déjà participé à une élection présidentielle. C’était en 2019. Il s’agit de Ousmane Sonko de Pastef et du Parti de l’Unité et du Rassemblement dont le candidat à l’époque était le Pr Issa Sall. Ils avaient obtenu respectivement 15,67 % et 04,07 % des suffrages valablement exprimés, terminant 3e et 4e du scrutin. Depuis, les deux formations ont pris de la graine. Le Pastef est le leader incontesté de l’opposition. Son président, Ousmane Sonko, est adulé par de larges franges du peuple qui n’hésitent pas à se dresser en bouclier pour le défendre contre les intrigues et autres manigances du pouvoir. Et, plus le régime en place semble s’acharner sur lui, plus son aura grandit dans l’opinion. Certains analystes politiques le donnent même comme probable futur vainqueur de la présidentielle du 25 février 2024 s’il arrive à passer les nombreux guet-apens placés sur son chemin par le régime en place. Son « Nemmeku Tour » et ses levées de fonds spectaculaires, de même tout simplement que ses promenades dans les rues de la capitale sont des baromètres de l’engouement qu’il suscite auprès des populations.
En ce qui concerne le Pur, il s’est également massifié depuis la dernière présidentielle et a obtenu des députés qui siègent à l’Assemblée nationale. Cette formation politique peut également s’appuyer sur une solide organisation du mouvement des Moustarchidines conduit par son guide moral, Serigne Moustapha Sy.
Les trois autres candidats de Yewwi Askan Wi, s’ils passent l’étape fatidique des parrainages et de l’inéligibilité, vont participer pour la première fois à une élection présidentielle. Maire de Dakar embastillé par le pouvoir en place, Khalifa Ababacar Sall de Taxawu Sénégal a perdu beaucoup de terrain même si son capital sympathie semble être resté intact à Dakar et ses environs. Il aura beaucoup de mal à combler le gap entre lui et Ousmane Sonko solidement installé dans son fauteuil de leader de l’opposition.
Pour Malick Gackou, son premier défi sera de passer l’étape du parrainage qu’il n’avait pas réussi à franchir en 2019. Dans son fief de Guédiawaye, de nouveaux et jeunes leaders lui ont chipé sa place de leader de ce département de la banlieue. Une première participation à une élection présidentielle lui permettra véritablement, à l’instar de Khalifa Sall, de se jauger et d’évaluer son assise populaire. Il en sera de même pour le jeune leader Déthié Fall. Il est charismatique et d’une rare pertinence mais manque notoirement d’une assise populaire à même de lui faire jouer les premiers rôles dans une élection présidentielle. Comme Malick Gackou, ce serait un grand pas pour lui s’il franchissait déjà le cap des parrainages.
Bref, force est de reconnaître que le leader de Pastef sera le principal atout de la coalition Yewwi Askan Wi. Outre cette stratégie de multiplication des candidatures pour ratisser large afin de rendre un second tour inévitable, Ousmane Sonko pourra également compter sur les autres formations alliées de Yewwi Askan Wi qui n’ont pas encore la vocation de briguer les suffrages des citoyens. En somme, cette multitude de candidatures dans Yewwi Askan Wi aux allures stratégiques d’un “wer ndombo” aura le mérite de réduire les forces du candidat du régime en place, de montrer le leadership sur le plan national des autres candidats déclarés de la coalition et de créer une convergence autour du candidat le mieux placé dans l’éventualité d’un second tour tout en permettant de consolider cette dynamique unitaire qui a déjà fait ses preuves et salué par les populations lors des élections locales et des législatives de 2022.
LA GESTION DES AFFAIRES PUBLIQUES AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE JEUDI
Les quotidiens parus ce jeudi se sont notamment préoccupés de la gestion des affaires publiques.
Dakar, 23 fév (APS) – Les quotidiens parvenus jeudi à l'APS se sont notamment préoccupés de la gestion des affaires publiques.
L’exécution de la deuxième phase du programme gouvernemental de remplacement des classes de fortune tarde à démarrer, selon Source A.
‘’Financé avec 25 milliards de francs CFA de la Banque ouest-africaine de développement, qui supplie le Sénégal de lui décerner un ordre de service, afin que les décaissements puissent se faire, le lot 2 du Programme de remplacement des abris provisoires peine à démarrer’’, affirme le journal.
‘’Macky Sall est-il au courant du blocage de l’un de ses programmes phares pour l’éducation ?’’ se demande Source A.
‘’Les nominations […] ont installé un profond malaise dans la corporation des magistrats’’, lit-on dans Tribune, à la suite des décisions prises lundi par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
Le CSM, réuni sous la présidence du chef de l’Etat, a affecté des dizaines de magistrats à de nouvelles fonctions. ‘’Des magistrats plus gradés [que d’autres] ont été laissés en rade’’, écrit Tribune.
Sud Quotidien, qui consacre un dossier à la politique du logement de l’Etat du Sénégal, constate que ‘’la mayonnaise peine toujours à prendre’’ dans ce domaine, ‘’depuis l’indépendance’’ du pays.
Le journal affirme que ‘’les nombreux projets exécutés pour faciliter l’accès au logement ont montré leurs limites’’. C’est le cas, selon Sud Quotidien, de la création de la Société immobilière du Cap-Vert en 1950 au programme de construction de 100.000 logements sociaux mis en œuvre par le gouvernement actuel.
Libération révèle que l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) a annulé l’attribution provisoire d’un marché d’acquisition de fournitures et de travaux d’adduction d’eau de la Société nationale des eaux du Sénégal (SONES). L’ARMP reproche à la SONES d’avoir violé les règles garantissant le libre accès à la commande publique, selon le journal.
Les marchés publics sont ‘’en quête d’orthodoxie’’ au Sénégal, note EnQuête.
‘’Malgré les réformes, les entorses à l’orthodoxie continuent dans les marchés publics’’, fait-t-il remarquer en relayant en même temps la proposition faite par un avocat de créer un parquet national chargé de la commande publique.
‘’Une machine électorale en panne’’
Selon Bés Bi Le Jour, un projet de loi autorisant les agents diplomatiques et leur conjoint à accéder à l’emploi en France a été présenté au Conseil des ministres du gouvernement français, mercredi.
Ce projet de loi présenté par le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères est le fruit d’un plaidoyer fait en 2021 par son homologue sénégalaise, Aïssata Tall Sall, rappelle-t-il.
Bés Bi Le Jour ajoute qu’il ‘’permettra […] à l’Etat d’économiser les 500.000 francs CFA mensuels que perçoivent les épouses des diplomates’’ sénégalais.
L’info s’est entretenu avec le directeur général de l’Agence sénégalaise de promotion touristique et militant de l’APR, le parti politique du président de la République, Papa Mahawa Diouf. Il affirme que ‘’Macky Sall est un leader providentiel’’.
‘’Le président de la République […] a un bilan incontestable […] Dans quasiment tous les secteurs, on est passé au moins du simple au double en termes de résultats’’, argue M. Diouf.
‘’Ça tâtonne au sommet’’, titre WalfQuotidien pour évoquer les ‘’limogeages-reconductions’’ de ministres et de directeurs généraux, dont certains reviennent à des postes qu’ils ont déjà occupés. Par exemple, l’ex-ministre de l’Environnement, Abdou Karim Sall, a été nommé de nouveau directeur général de l’Autorité de régulation des postes et des télécommunications (ARTP).
‘’Abdou Karim Sall, un retour à la polémique’’, note L’Observateur.
Après sa première nomination à la direction générale de l’ARTP, ‘’des opérateurs de téléphonie avaient émis des réserves en craignant qu’il fasse du favoritisme à son ancien employeur, la Sonatel’’, rappelle-t-il.
Le Témoin Quotidien s’est intéressé aux candidatures présidentielles de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW). ‘’Yewwi lâche cinq candidats dans l’arène’’, affirme-t-il, ajoutant que ‘’pour multiplier ses chances à la présidentielle de 2024, grignoter l’éventuel électorat de Macky Sall et l’amener au second tour, la principale coalition de l’opposition multiplie les candidatures’’.
Déthié Fall, Malick Gackou, Khalifa Sall, Ousmane Sonko et Serigne Moustaha Sy, tous des leaders de YAW, ont déclaré être candidats au prochain scrutin présidentiel, selon Le Témoin Quotidien.
‘’Préservation de la paix et de la stabilité’’
L’As réserve sa une à Rewmi, le parti d’Idrissa Seck, qu’il assimile à ‘’une machine électorale en panne’’. Le journal fonde ce jugement sur les derniers résultats électoraux de la formation politique du président du Conseil économique, social et environnemental, un opposant devenu allié du président de la République.
Sud Quotidien déclare que ‘’le processus électoral est […] au point mort’’ au Sénégal. Il invoque le ‘’retard de la révision exceptionnelle des listes électorales’’ et le ‘’flou autour des candidatures’’, pour l’affirmer.
‘’Rewmi […] a imposé son hégémonie politique à Thiès pendant vingt ans’’, rappelle L’As.
‘’Après Touba et Tivaouane, Yoff dénonce [les] attaques contre les tarikha’’ (les confréries musulmanes), écrit Le Quotidien sur sa une.
Les confréries ‘’ne comptent pas se laisser faire aussi facilement. On le voit à l’évolution des discours des dignitaires religieux […] Touba, Tivaouane et Yoff ont tenu à rappeler que si l’islam est fort au Sénégal, il le doit grandement aux confréries’’, écrit Le Quotidien.
La communauté layène a fait de la 143e édition de son pèlerinage annuel une ‘’occasion de forte invite à la préservation de la paix et de la stabilité du pays’’, rapporte Le Soleil.
‘’Rien ne s’acquiert dans la violence’’, écrit le journal en résumé du sermon fait par Mame Libasse Laye, un porte-parole du guide suprême des layènes.
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LES «LIONCEAUX» SURCLASSENT LES «MAMBINHAS» ET SE HISSENT EN QUARTS DE FINALE
Can u20 - Sénégal-Mozambique (3-0) - Le Sénégal a décroché, avant l’heure, sa place en quart de finale de la CAN U20 qui se déroule, du 18 février au 4 mars, en Egypte
Le Sénégal a décroché, avant l’heure, sa place en quart de finale de la CAN U20 qui se déroule, du 18 février au 4 mars, en Egypte. C’était en faveur de la large victoire obtenue hier, mercredi 22 février, au stade International du Caire, face au Mozambique. Un doublé de Pape Diallo et une réalisation de Pape Demba Diop, ont permis aux «Lionceaux» de s’emparer de la première place, en attendant l’ultime duel qui les opposera, le samedi 25 février, à l’Egypte, pays hôte de la compétition.
L e Sénégal a enchaîné, hier mercredi, avec un deuxième succès à la CAN U20 qui se déroule en Egypte. Après le Nigéria, les «Lionceaux» ont exercé une large domination sur les «Mambas» Juniors (ou «Mambinhas») du Mozambique (3-0).
Les poulains de Malick Daff, ont, d’entrée de jeu, fait preuve de maîtrise technique et tactique mais aussi avec un jeu portée à l’avant. Malgré cette supériorité dans la possession et le jeu de transition, la bande à Samba Diallo a peiné pour percer la défense. Ils buteront sur un bloc compact bien regroupé de l’équipe mozambicaine. La première occasion franche intervient à la 11e minute. A la réception d’un centre en retrait, c’est le milieu Pape Demba Diop qui ouvre la première brèche, mais voit sa frappe arrêter par le gardien mozambicain. Malgré quelques bonnes séquences de l’adversaire en attaque, les «Lionceaux» ne lâchent pas prise et développent un jeu assez séduisant. Ils seront récompensés, en trouvant l’ouverture à la 43e minute. Sur une récupération, à partir du milieu de terrain, suivie d’une transmission, Pape Demba Diop va décaler pour Lamine Camara. Suite à la frappe du nouveau sociétaire du Fc Metz, repoussé par le gardien du Mozambique, Pape Amadou Diallo va surgir, pour envoyer le ballon au fond des filets. Ce but libère les juniors sénégalais.
En seconde période, les «Lionceaux» accentuent la pression et multiplient les assauts dans la surface. Les Mozambicains laissent plus d’espace. Le capitaine Samba Diallo en profitent et réussit, dans une de ses infiltrations, à envoyer une frappe qui heurte le poteau. Pape Demba Diop a cependant bien suivi et parvient à placer sa tête pour aggraver le score, à la 77e minute, (2-0). Les juniors Sénégalais font le break et parviennent à contenir toutes les velléités offensives de leurs adversaires. Cette nette domination sera encore concrétisée par un troisième but, conclu sur une belle action collective à la 85e minute. C’est suite à un joli centre du latéral Souleymane Basse, que Pape Diallo parvient, en plein course, à rabattre de la tête le ballon au fond des filets. Il réalise, du coup, le doublé (3-0). Désigné homme du match, ce dernier devra céder sa place à Mamadou Gning (86e minute) et permettre à son équipe d’empocher les trois points de la victoire.
Avec six points, le Sénégal devient la première équipe qualifiée pour les quarts de finale. Le Sénégal boucle, le samedi 25 février prochain, la phase de poule, avec le duel qui l’opposera, dans le groupe A, à l’Egypte, pays hôte de la compétition et quadruple vainqueurs de l’épreuve.
Par Pape SAKHO, Gaele LESTEVEN, Momar DIONGUE et Pascal POCHET
AU SENEGAL, LES TAXIS CLANDESTINS DE DAKAR SONT ESSENTIELS POUR LES DEPLACEMENTS QUOTIDIENS
Mais dans la plupart des métropoles, comme Dakar, les politiques d’aménagement peinent à suivre le rythme de la croissance urbaine. C’est également le cas du système de transport. Les transports publics jouent un rôle fondamental dans l’accès à la ville
Les grandes villes d’Afrique se développent à un rythme rapide. À Dakar, la capitale du Sénégal, par exemple, la population a presque doublé en 20 ans, pour atteindre 4 millions d’habitants aujourd’hui.
Mais dans la plupart des métropoles, comme Dakar, les politiques d’aménagement peinent à suivre le rythme de la croissance urbaine. C’est également le cas du système de transport. Les transports publics jouent un rôle fondamental dans l’accès à la ville. Or, dans de nombreuses villes, ils sont défaillants, notamment dans les périphéries. Cela dégrade la qualité de vie de leurs résidents, qui habitent des quartiers où les emplois et les équipements de toute nature font défaut.
La satisfaction des besoins essentiels - tels que l’emploi, les interactions sociales, les soins de santé, l’éducation et l’alimentation - dépend de la mobilité. Dans un contexte où les revenus sont faibles et où les services et les équipements publics sont rares, se déplacer au quotidien est à la fois indispensable et difficile.
A Dakar, les autorités cherchent à mieux organiser le système de transport pour répondre à la demande croissante de déplacements. Deux lignes de transport à haute capacité - le Train Express Régional (TER) et le Bus Rapid Transit (BRT) - sont construites ou en cours de construction. Malgré cela, les transports publics restent insuffisants. Diverses formes de transport informel comblent ce manque, représentant une part importante des déplacements motorisés. Parmi eux, les taxis collectifs, communément appelés “taxis clandestins” ou “clandos”. Mais ils sont illégaux car ils opèrent sans licence.
Les clandos sont généralement de vieux véhicules, sans signe distinctif sur la carrosserie, qui transportent quatre à six passagers. De nombreux clandos opèrent dans la région de Dakar. Il n’existe pas de chiffre officiel, car les clandos ne sont pas enregistrés. Cependant, d’après nos investigations, ils sont nettement plus de 5 000 à circuler quotidiennement. Les gens les connaissent car ils suivent des itinéraires fixes, quittant les “garages”, ou lieux de prise en charge, lorsqu’ils sont pleins. La plupart du temps, les garages sont bien situés, près des routes principales ou des bâtiments importants. Les clandos desservent également les zones reculées. Ils sont plus chers que les bus mais offrent une meilleure qualité de service.
Les recherches que nous avons menées sur les déplacements quotidiens à Dakar mettent en évidence le rôle essentiel que jouent les clandos, notamment en périphérie. Même si les bus les considèrent comme des concurrents, dans la plupart des situations, les clandos leur sont complémentaires et gagneraient à être mieux intégrés aux stratégies d’aménagement et de mobilité des périphéries.
COMMENT SE DEPLACER DANS LES PERIPHERIES DAKAROISES?
L’enquête ménages mobilité de 2015 à Dakar et les enquête que nous avons réalisées en 2021 et 2022 montrent que les populations des périphéries dakaroises sont plus pauvres que le reste de l’agglomération, ont un accès limité aux transports publics et se déplacent principalement à pied. Lorsqu’elles recourent à des modes de transport motorisés, une part importante de leurs déplacements est effectuée en clandos. Les habitants de la région de Dakar utilisent généralement les clandos pour deux types de déplacements : des déplacements domicile-travail, souvent longs, des périphéries vers le centre. Le clando est alors le plus souvent utilisé pour une partie seulement du déplacement, pour rejoindre l’arrêt de bus ou en revenir. Il permet d’éviter les longs trajets à pied et contribue de ce fait à augmenter le nombre de passagers dans les bus. La plupart de ces navetteurs sont des hommes. des déplacements internes aux périphéries. Ces déplacements sont relativement courts. Ils représentent près de deux déplacements sur trois effectués en clandos. Les personnes qui les utilisent forment un groupe varié : femmes au foyer, écoliers, travailleurs du secteur informel. Les clandos sont appréciés pour leur rapidité et leur confort. Nos enquêtes montrent également qu’ils ont un coût pour les ménages. Cela explique pourquoi l’utilisation des clandos demeure épisodique, limitée à certains types de déplacements, comme les visites à la famille, l’accès au dispensaire ou le retour du marché.
PLANIFICATION URBAINE ET CLANDOS
La puissance publique centre ses efforts actuels sur l’organisation des transports publics autour du transport de masse. Elle considère que les modes informels, comme les clandos, sont voués à disparaître sous prétexte qu’ils entrent en concurrence avec les transports de masse, servant au mieux de mode de rabattement. Pourtant, le double rôle des clandos comme mode complémentaire, à la fois en rabattement vers les arrêts de transport public et, plus important encore, pour les déplacements internes aux périphéries, compense largement leur contribution négative à la concurrence modale et à la congestion. Les reconnaître permettrait de mieux tirer parti de leurs atouts et de leur laisser pleinement jouer leur rôle de support à la mobilité et à la vie quotidiennes des périphéries.
En pratique, une telle reconnaissance par les autorités pourrait se traduire par une amélioration des conditions d’exploitation, une meilleure répartition des garages dans l’espace public, moins de harcèlement et de prélèvements de la part des forces de police. Elle permettrait également un accès facilité au crédit pour les conducteurs propriétaires de leur véhicule et les propriétaires-investisseurs afin de faciliter le renouvellement de la flotte des véhicules. Ces éléments sont à considérer dans le cadre d’une approche plus générale de l’intégration urbaine des périphéries et de la nécessité pour l’action publique d’articuler urbanisme et mobilité. La prise en compte des clandos dans la planification les stratégies d’aménagement et de mobilité des périphéries permettrait d’encadrer un développement du système de mobilité qui se fait actuellement “par le bas”. Elle contribuerait enfin à renforcer des opportunités d’emploi dans un marché du travail très tendu.