Ndongo Ndiaye a mis un terme à ses fonctions de conseiller spécial chargé de la jeunesse et des sports pour convenance personnelle. Il a aussi démissionné des instances de l’Alliance pour la République
Ndongo Ndiaye a mis un terme à ses fonctions de conseiller spécial chargé de la jeunesse et des sports. Il a démissionné de son poste pour convenance personnelle.
Ndongo Ndiaye a aussi démissionné des instances de l’Alliance pour la République, parti dans lequel il a très tôt milité. Il a adhéré au parti en 2008 et figure parmi les premiers militants de l’Apr tout juste mis sur fonts baptismaux.
L’ancien conseiller spécial salue les années de compagnonnage avec le président Sall.
« Je tiens à remercier, encore une fois, le Président Macky Sall, Président de la République et Président de l’APR, et lui exprimer ma gratitude pour la confiance mainte fois renouvelée et le soutien qu’il m’a apporté durant toutes ces années de compagnonnage. Je reste entièrement engagé au service de mon pays, le Sénégal, pour un avenir de paix et de prospérité » a précisé Ndongo Ndiaye.
LE ROI DU MAROC, GRIPPÉ, ANNULE SA VISITE OFFICIELLE AU SÉNÉGAL
Le monarque, âgé de 59 ans, "a contracté une grippe, et pour cette raison son médecin personnel a recommandé au souverain d'observer une période de repos et d'éviter de voyager durant quelques jours"
Le roi du Maroc Mohammed VI a dû renoncer à une visite prévue mercredi au Sénégal en raison d'une grippe, qui l'empêche de voyager, selon le palais.
Le monarque, âgé de 59 ans, "a contracté une grippe, et pour cette raison son médecin personnel a recommandé au souverain d'observer une période de repos et d'éviter de voyager durant quelques jours", a indiqué la Maison royale dans un communiqué. Selon le gouvernement sénégalais, Mohammed VI était attendu mercredi à Dakar pour une visite officielle de trois jours. Le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita était arrivé mardi dans la capitale du Sénégal pour accompagner le roi lors de son déplacement, selon un tweet de son homologue sénégalaise Aïssata Tall Sall.
Depuis les années 2010, Mohammed VI a noué des partenariats diplomatiques et économiques avec plusieurs pays du continent africain, où il a effectué de nombreux déplacements. L'état de santé du monarque alaouite est suivi de près par les Marocains et au-delà des frontières du royaume. Il a été testé positif au Covid-19, sous une forme asymptomatique, en juin dernier. Un an auparavant, il avait subi une opération au coeur à la clinique du palais royal de Rabat, après une première intervention en janvier 2018 à Paris.
Mohammed VI règne sur le Maroc depuis juillet 1999, date à laquelle il a succédé à son père, Hassan II.
GOUVERNANCE DE LA BIDC, LE SÉNÉGAL POUSSÉ DEHORS
Les décisions de la très controversée 11ème Assemblée générale extraordinaire de Lomé ont déjà été traduites en actes, et le Sénégal ne dirigera jamais la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao
Les décisions de la très controversée 11ème Assemblée générale extraordinaire de Lomé ont déjà été traduites en actes, et le Sénégal ne dirigera jamais la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao. Et pire, son représentant sera éjecté de son poste de Premier vice-président, au profit d’un Ivoirien ou d’un Béninois. Il s’agira maintenant de voir les leviers sur lesquels le pays de la Teranga peut jouer pour exprimer son mécontentement.
Il y dit notamment que «le Conseil des gouverneurs a examiné les recommandations formulées par le Conseil d’administration au sujet de l’étude sur les réformes institutionnelles de la Bidc, réalisée par le cabinet Mazars Sénégal, ainsi que la feuille de route de sa mise en œuvre». Les délibérations qui s’en sont suivies ont permis d’adopter les mesures léonines que Le Quotidien avait déjà subodorées dans son édition no5995 du mercredi 15 février dernier. Il s’agit notamment de «la création d’une troisième vice-présidence, qui sera chargée du risque et du contrôle, notamment toutes les fonctions de contrôle de deuxième niveau (gestion des risques, conformité et surveillance) et la fonction de Responsable de la sécurité de l’information (Rsi)». Il faut sur ce point, souligner que l’actuelle structure de direction compte notamment un président ghanéen, en la personne de George Agyekum Donkor, et deux vice-présidents dont le premier est le Sénégalais Mabouba Diagne, chargé des finances et services institutionnels. Le second est le Nigérian Olagunju M. O. Ashimolowo, en charge des «Opérations». Le nouveau poste ainsi annoncé, devrait aller au Bénin, pour le récompenser de sa défection et pour s’être rallié au camp majoritaire.
Le pauvre Mabouba Diagne n’a plus d’autre choix que de démissionner en toute dignité, parce qu’il sera de toutes les manières sacrifié. L’accord du 14 prévoit en effet, comme le rappelle M. Garcia Correia, que «les postes de président et de deux vice-présidents de la Bidc seront réservés aux trois actionnaires majoritaires par rotation entre eux, tandis qu’un poste de vice-président et celui du Secrétaire général seront occupés par rotation entre les actionnaires minoritaires conformément aux pratiques internationales». Cela veut dire qu’un candidat ivoirien devrait très prochainement occuper le poste arraché au Sénégal. A ce dernier, il ne restera le choix que de se battre avec les autres petits actionnaires, sur le strapontin de 4ème vice-président ou de Secrétaire général, sans aucun pouvoir réel de décision.
Pour bien acter la forfaiture, le président de l’Ag des gouverneurs précisera : «Le mandat du président et ceux des vice-présidents de la Bidc sont fixés à cinq (5) ans renouvelables une fois. Cependant, le président et les vice-présidents actuellement en fonction achèveront leurs mandats actuels de quatre (4) ans chacun. En ce qui concerne le mandat de cinq ans qui courra à partir de 2024, tout doit être fait dans le respect des Statuts et du Manuel approuvé par le Conseil des gouverneurs. En cas de renouvellement des mandats du président et des vice-présidents actuels conformément aux Statuts de la Banque, ils effectueront un autre mandat de cinq ans.»
Sans rire, le Cap-Verdien ajoutera dans la même phrase : «En œuvrant à la promotion d’une culture de respect des règles, la Bidc se consolidera en tant qu’institution.» L’ironie est que cela est affirmé au moment même où la Bidc marche sur toutes les règles qui l’ont bâtie à ce jour, tout en foulant aux pieds des accords préalablement approuvés par écrit, par tous les chefs d’Etats membres de l’institution ! Pour que les lecteurs du journal Le Quotidien comprennent bien que le putsch annoncé n’est pas une vue née de l’esprit paranoïaque des Sénégalais frustrés, le 5ème point de la lettre circulaire de Olavo Garcia Correia dit : «Dans le souci de renforcer l’efficience et l’efficacité de la réalisation de la mission de la Banque, certaines modifications ont été apportées à l’organigramme de la Banque, qui seront communiquées ultérieurement par la haute direction.» Il va sans dire que lesdites «modifications» concerneront le poste occupé par le Sénégal.
Comme souvent rappelé, le Ghana, le Nigeria et la Côte d’Ivoire détiennent à eux trois, environ 80% des parts de la banque. Le Sénégal, quatrième actionnaire par la taille de son portefeuille, n’a que moins de 9% des actions. Le reste des pays de la Cedeao n’ayant que des parts très insignifiantes. Toutefois, à leurs débuts, les dirigeants africains avaient voulu diriger la Bidc sur des principes d’équité et de justice. Mais l’appétit et les intérêts personnels de certains individus les ont poussés à revenir sur leurs engagements du début.
Aujourd’hui, le Sénégal se retrouve victime de cet «oubli» des principes de solidarité qui ont été à la base de la mise en place de la Bidc. N’ayant pas le pouvoir institutionnel de s’opposer à ce coup de force, les dirigeants sénégalais n’ont même pas la capacité, de par les textes de la Cedeao, de dénoncer la forfaiture en claquant la porte de l’institution. Cela n’empêche pas de croire le Président Macky Sall quand il promet que la gifle ne restera pas impunie, et que «la banque va avoir un sérieux problème de gouvernance».
LES NOMINATIONS AU CONSEIL DES MINISTRES DU 22 FÉVRIER
SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du 22 février 2023.
"AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le président de la République a pris les décisions suivantes :
• Monsieur Birame Mbagnick DIAGNE, Conseiller des Affaires étrangères principal, précédemment Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal en République du Mali, est nommé, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh EL GHAZOUANI, Président de la République Islamique de Mauritanie, avec résidence à Nouakchott, en remplacement de Monsieur Moustapha NDOUR, appelé à d'autres fonctions ;
• Monsieur Jean Antoine DIOUF, Conseiller des Affaires étrangères principal, précédemment Ambassadeur, Directeur de Cabinet du Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur, est nommé, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Sa Majesté NARUHITO, Empereur du Japon, avec résidence à Tokyo, en remplacement de Monsieur Gorgui CISS, appelé à d'autres fonctions ;
• Monsieur Malick NDAO, Conseiller des Affaires étrangères, précédemment Ministre-Conseiller à l'Ambassade du Sénégal en République fédérale démocratique d'Ethiopie, est nommé, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur João Manuel Goncalves LORENÇO, Président de la République d'Angola, avec résidence à Luanda ;
• Monsieur Abdou Karim SALL, Ingénieur en Télécommunications, est nommé Directeur général de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes, en remplacement de Monsieur Abdoul Ly, appelé à d’autres fonctions ;
• Monsieur Kalidou Ba, Docteur en médecine, est nommé Directeur général du Fonds de Solidarité nationale au Ministère du Développement communautaire, de la Solidarité nationale et de l’Equité sociale et territoriale, en remplacement de Monsieur Mamadou NDAO, appelé à d’autres fonctions ;
• Monsieur Jean KONE, Inspecteur des Impôts et des Domaines principal, précédemment Conseiller Technique du Ministre des Finances et du Budget, est nommé Directeur du Renseignement et des Stratégies fiscales à la Direction générale des Impôts et des Domaines en remplacement de Monsieur Mouhamed Hady Dieye ;
• Monsieur Cheikh Ahmadou Bamba NDAW, Commissaire aux Enquêtes économiques principal, précédemment Chef du Service régional du Commerce de Thiès, est nommé Directeur du Commerce intérieur au Ministère du Commerce, de la Consommation et des Petites et Moyennes Entreprises, en remplacement de Monsieur Oumar Diallo, appelé à d’autres fonctions ;
• Monsieur El Hadji Aliou DIANE, Professeur d'enseignement secondaire, est nommé Directeur de la Promotion de l'Habitat social au Ministère de l'Urbanisme, du Logement et de l'Hygiène publique, en remplacement de monsieur Mamadou Mounirou LY, appelé à d'autres fonctions ;
• Monsieur Adama FAYE, Ingénieur des Pêches et de l’Aquaculture, est nommé Directeur de la Pêche continentale au Ministère des Pêches et de l’Economie maritime, poste vacant ;
• Monsieur Abdoulaye DIOUF, Enseignant-chercheur en transformation des produits halieutiques, est nommé Directeur des Industries de Transformation de la Pêche au Ministère des Pêches et de l’Economie maritime, en remplacement de Monsieur Babacar Banda DIOP, appelé à d’autres fonctions ;
• Monsieur Cheikh Mbacké THIAM, Cadre administratif et financier, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, poste vacant.
• Monsieur Mbaye DIONE, Administrateur civil, est nommé Secrétaire général de l'Université Amadou Mahtar Mbow (UAM), en remplacement de Monsieur Abibou NGOM, appelé à d'autres fonctions ;
• Monsieur Seydina Ababakar MBENGUE, Administrateur civil, précédemment Chef des Services administratifs de l'Unité de Formation et de Recherche des Sciences agronomiques, de l'Aquaculture et des Technologies alimentaires de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis, est nommé Secrétaire général de l'Université Alioune DIOP (UAD), en remplacement de Monsieur Papa Makhtar NDIAYE, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
• Monsieur Mor FALL, Administrateur civil, précédemment Secrétaire général de l'Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ), est nommé Secrétaire général de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, poste vacant ;
• Monsieur Cheikh NDIAYE, Administrateur civil, est nommé Secrétaire général de l'Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ), en remplacement de Monsieur Mor FALL, appelé à d'autres fonctions ;
• Monsieur Hammadou BALDE, Inspecteur principal du Travail et de la Sécurité sociale, est nommé Secrétaire général de l'Université Numérique Cheikh Hamidou KANE, poste vacant."
LE FLOU ARTISTIQUE
Alors que la Constitution et les lois ordinaires sont censées régir les règles du jeu électoral, au Sénégal, tout semble se résumer à une simple volonté du président de la République
Les cas se suivent, mais ne se ressemblent pas. À un an de la prochaine Présidentielle, les électeurs sénégalais n’ont toujours aucune lisibilité sur la participation des potentiels présidentiables. Une incertitude totale planant sur leur candidature. La situation est rare, pour ne pas dire inédite.
Pour le professeur Moussa Diaw, c’est une véritable anomalie qu’à un an de l’élection, qu’on ne soit pas en mesure de dire avec certitude qui sera candidat. ‘’Dans une démocratie qui fonctionne correctement, soutient l’enseignant-chercheur, les principes et règles du jeu doivent être clairement établis. Et tous les acteurs ont l’obligation de s’y conformer. Malheureusement, on a l’impression que tout dépend de la volonté d’un homme ; que les opposants qui veulent participer doivent avoir le go, non pas de la justice, mais plutôt du président de la République. Évidemment, c’est source de toutes les tensions. Parce que dans une démocratie, les situations doivent être réglées par des règles préétablies. Elles ne doivent pas dépendre d’un homme’’.
Cette situation burlesque ne manque pas de peser sur l’atmosphère déjà très tendue dans l’espace public, ainsi que la préparation des différents candidats. À un an de l’élection, certains des candidats les plus sérieux ne peuvent même pas sortir du territoire national pour aller à la pêche des milliers de suffrages des Sénégalais de l’extérieur. Parmi eux, il y a le président de Pastef/Les patriotes Ousmane Sonko, dont l’un des bastions reste la diaspora.
Pour sa part, Karim Wade, lui, se dit victime d’un exil forcé, qu’il n’aurait pas le droit de rentrer pour battre librement campagne dans le pays. Pendant ce temps, Khalifa Ababacar Sall se voit contraint, à chaque étape de sa tournée politique, de clamer que rien ne peut l’empêcher d’être candidat en 2024, montrant par la même occasion la part d’aléa qui plane sur sa candidature.
Moussa Diaw : ‘’C’est la démocratie sénégalaise qui est en panne. Ce qui explique toutes ces tensions qui risquent encore de peser lourd sur ce que beaucoup considéraient jusque-là comme une vitrine. Le mal de la démocratie sénégalaise, c’est que les institutions, même si elles existent, il n’y a pas les hommes qui les incarnent, en les faisant fonctionner dans le respect des règles du jeu.’’
‘’Une gestion fortement politisée du calendrier républicain’’
Revenant sur le sujet, le Dr Moussa Diop estime que la situation est avant tout liée à une gestion fortement politisée du calendrier républicain, ainsi que des modalités de participation. ‘’Cette mainmise de la politique sur la vie républicaine, affirme-t-il, est la première responsable de la situation délétère que connaît l'espace public sénégalais et, au-delà, le pays’’. À la question de savoir quelle est la valeur de la Constitution et de la loi dans un pays où, à un an de l’élection, on attend plus la position du président sur le sort des principales candidatures que celle des juges et des textes, il rétorque : ‘’Il faut aussi savoir que notre Constitution favorise la surenchère interprétative, la querelle de basse-cour entre juristes... Ce qui finit de jeter le discrédit sur des institutions (ceux qui les incarnent) et sur une discipline (le droit) qui devient sous nos cieux une passoire sans consistance ou une arme contre toute opposition.’’
A en croire l’analyste politique, tout cela résulte de ce que beaucoup désignent sous les vocables de l’‘’hypertrophie présidentielle’’, de l’‘’hyper présidentialisme’’ ou de ‘’monarchie républicaine’’.
Cela dit, ce désordre institutionnel semble profiter à toutes les parties. ‘’Le jeu d'interprétation est dans le sens des intérêts particuliers et situationnels. Le sens de la mesure, c'est ce qu'il manque à beaucoup d'acteurs politiques’’, a-t-il souligné.
‘’Les différends se règlent par des rapports de force et non par la loi’’
Face à ces dysfonctionnements institutionnels et législatifs, les parties semblent filer tout droit vers un rapport de force pour régler leur conflit. C’est la conviction du politologue Moussa Diaw. Il affirme : ‘’Les textes sont là, mais personne ne respecte les règles du jeu. L’État utilise la force comme méthode de gouvernement pour enfreindre la loi, pour empêcher l’autre de se présenter. Ces calculs ne devraient pas exister en démocratie. On a un vrai problème par rapport à l’application des textes. Si les gouvernants donnaient l’exemple, les autres suivraient. Mais comme ils sont les premiers à les violer, les autres s’engouffrent aussi dans la brèche. Finalement, les différends se règlent par des rapports de force et non par la loi.’’
Dans une démocratie, renchérit le Dr Diop, l’idéal est de permettre une compétition ouverte avec des propositions, des profils potentiellement diversifiés. Dans le cas du Sénégal, regrette-t-il, la démocratie a certes remporté des victoires majeures, mais reste encore entravée dans sa consolidation. ‘’Certaines questions comme le parrainage constituent encore des taches noires. De même que les démêlés judiciaires de certaines figures restent problématiques. Résultat : alors qu’on devait engager des réformes économiques pour le progrès social comme dans un pays développé ou en route vers le développement, on est encore dans des réformes institutionnelles/constitutionnelles en continu.’’
Macky, Sonko, Khalifa et Karim, qui sera recalé ?
Selon les cas, les solutions envisagées seront sans doute différentes. Écartés de la Présidentielle de 2019, les camps de Khalifa et de Karim sont convaincus de pouvoir participer au prochain scrutin présidentiel, parce qu’ils auront déjà purgé les cinq ans de privation de droits civiques prévus par la loi ; depuis 2020 pour Karim Wade, selon ses partisans. Ils n’auront donc besoin d’aucune loi pour pouvoir participer.
Pourtant, le président de la République avait donné l’air de vouloir faire voter des lois pour les ramener dans la course.
Pour Sonko, la situation semble un peu plus compliquée, car il va devoir se battre pour ne pas subir une peine privative de liberté, afin de participer aux prochaines joutes électorales.
L’autre équation majeure, c’est celle relative au candidat de la majorité. À ce jour, tout le monde semble suspendu à la décision du président. Dans le cas où il en vient à poser sa candidature, il faudra attendre jusqu’à la veille du scrutin, pour être édifié sur sa candidature, avec la décision du Conseil constitutionnel.
Mais quel impact ces incertitudes peuvent-elles avoir dans la préparation des différents états-majors ? Pour le Dr Moussa Diop, ce n’est pas aussi important, car malgré cette situation, les candidats à la candidature déroulent leur stratégie. Moussa Diop confirme et précise : ‘’Une candidature à la Présidentielle, cela se prépare. Il faut la mise en place des équipes, la mobilisation des ressources, des stratégies à mettre en place. Tout cela ne se décide pas à la dernière minute. Même si les gens sont sur le terrain, ce n’est pas dans les meilleures conditions de préparation.’’
AÏDA SAMB SUR LES SENTIERS DE L’ACCEPTATION DE SOI
La chanteuse sénégalaise Aïda Samb a invité les journalistes et certains mélomanes à la séance d’écoute de son nouvel album ‘’Nangul’’ (Accepte) qui a eu lieu au Thiossane. L’artiste chante l'acceptation de soi.
La chanteuse sénégalaise Aïda Samb a invité les journalistes et certains mélomanes à la séance d’écoute de son nouvel album ‘’Nangul’’ (Accepte) qui a eu lieu au Thiossane. L’artiste chante l'acceptation de soi.
L’héritière de feu Samba Diabaré Samb a fait face à la presse, ce lundi 20 février, au Thiossane pour parler de son 3e album “Nangul”, qui signifie accepte.
Face aux journalistes, à des mélomanes et ses fans, Aida Samb a expliqué la signification du titre de cet album qui est composé de 12 chansons. “Une réflexion de vie si stimulante nous fait voyager dans le temps de la vérité et l'acceptation de soi. Dieu nous a créés tel qu'Il l'a voulu et décidé. Ainsi, lui rendre grâce est la meilleure chose qu'on peut et doit faire. Apprenons à accepter la vie telle qu'elle est tracée par la Divinité’’, explique-t-elle.
Aïda Samb ajoute qu’elle a beaucoup donné d’elle-même pour la réussite de cet album. ''Les Sénégalais vont découvrir de plus en plus d'autres registres de moi, mais aussi une autre facette. Je suis une personne calme et modeste. C’est la musique qui m’intéresse. Le plus important, c’est qu’à chaque fois que je sors un single ou un album, que ce soit les Sénégalais qui fassent leur jugement sur mon travail'', dit-elle.
En effet, l’artiste a collaboré, dans le cadre de cet album, avec Mbaye Dièye Faye et le rappeur Dip Dundu Gis.
Piraterie
Lors de la rencontre, la lancinante question de la piraterie est revenue dans les échanges. L’artiste s’en émeut et insiste sur le préjudice que cela leur porte. Elle rappelle qu’en 2012, lors de la sortie de son premier album, elle n’avait vendu que quelques exemplaires. ‘’C’est très difficile de vendre 1 000 exemplaires. Ce n’est pas encourageant, ça ne fait que décourager l’artiste’’, peste-t-elle.
À ce propos, Ngoné Ndour, la directrice du label Prince Art, a annoncé une nouveauté sur la plateforme Music Bi, à propos du nouvel album d’Aïda Samb. ‘’Si tu veux télécharger l’album, il faudra scanner un code… Cela va te renvoyer sur tous les titres que tu peux acheter par transfert d’argent’’, explique-t-elle. ‘’La musique est trop partagée. Les chanteurs travaillent sur leur album des mois et des mois, s’ils sortent, les gens partagent les titres et l’artiste se retrouve sans bénéfice, ainsi que le producteur’’, regrette la directrice de Prince Art.
Dans ce sens, Aida Samb interpelle l’État et le ministre de tutelle qui doivent, selon elle, aider les artistes pour que la piraterie disparaisse au Sénégal.
L’autre chose qui a affaibli la musique, selon elle, ce sont les tickets qu’on offre, lors des concerts.
L’artiste a aussi été interpellée sur la tension politique. ‘’Je suis apolitique. Ce que je dis toujours, c’est que la jeunesse doit se réveiller. Les jeunes ne doivent pas verser dans la violence. Bientôt, ce sera l’élection présidentielle ; ils n’ont qu’à prendre leur carte et faire leur choix pour celui qu’ils veulent qu’il soit le président de la République. Le Sénégal a toujours cultivé la paix. Que la paix règne toujours’’, déclare Aida Samb.
PAR Ousmane Diène Faye
LA CRISE DES IDENTITES POLITIQUES NATIONALES AU SENEGAL
Une identité politique est une identité collective. Mieux, en effet, elle est une identité nationale qui s’accommode avec le besoin constitutionnel d’une république à la sénégalaise : « laïque, démocratique et sociale ».
Une identité politique est une identité collective. Mieux, en effet, elle est une identité nationale qui s’accommode avec le besoin constitutionnel d’une république à la sénégalaise : « laïque, démocratique et sociale » (article premier de la constitution du Sénégal). Ainsi, l’article 5 de la constitution précitée interdit « tout acte de discrimination raciale, ethnique, religieuse ou toute propagande régionaliste pouvant atteindre à la sécurité intérieure de l’Etat ou à l’intégrité du territoire ».
Au Sénégal, après les indépendances et avec l’instauration graduelle du multipartisme (instauré en 1974 et limité à trois avec la loi 76-01 du 19 mars 1976 portant révision de la constitution ; il sera élargi à quatre avec la loi 78-60 du 28 décembre 1978 avant d’être intégral en 1981 avec la loi 81-17 du 6 mars 1981)), nous avons assisté à une cohabitation de partis politiques qui se déployaient aux ailes d’identité nationales bien vrai qu’importés. En l’espèce, il y’a eu respectivement hormis la tradition Gauche/Droite, une tendance socialiste d’abord avec une durée de gouvernance socialiste d’environ quarante ans, libérale ensuite qui a abouti à la première alternance politique de 2000 avec l’accession au pouvoir des libéraux sous Abdoulaye Wade et le PDS.
Cependant, depuis la deuxième alternance de 2012 avec une coalition gouvernante mélangée de républicains, socialistes, progressistes etc. que certains appelleront de « Tout sauf Wade », ces identités politiques nationales déclinent (des signaux étaient cependant déjà visibles bien avant cette période) de plus en plus et semblent laisser la place à de nouvelles. Celles-ci ne sont pas toutes naturellement politiques mais sont de plus en plus politisées. Elles sont à la fois des revendications d’égalité et de différence pouvant à l’extrême constituer une réelle menace à la stabilité sociale.
I - L’affaiblissement des identités politiques nationales :
L’un des mérites de l’ancien président sénégalais Léopold Sédar Senghor a été de vulgariser le cousinage à plaisanterie, ciment d’une volonté commune de vivre ensemble. Malheureusement depuis quelques années nous constatons que ce cousinage s’effrite de mieux en pire. Des précédents dangereux, suivis de manifestations réelles et flagrantes nous inquiètent.
Nous avions très tôt fait du mouvement étudiant une lecture inquiétante qui devait attirer l’attention des autorités à temps. La pratique de ce mouvement dans l’exemple de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar constituait un précédent dangereux. D’associations culturelles de départ, le volet « solidarité » de certains mouvements locaux au niveau de l’université les a poussés à une immixtion dans le syndicalisme étudiant.
En effet, nous avons vu des interventions du mouvement Kékendo dans les élections de renouvellement des facultés pour venir en aide à un des siens. Plus tard, s’est formé le mouvement Ndef Leng. La première fois que je suis intervenu dans le panel initiant ledit mouvement était pour attirer l’attention sur les dérives adjacentes : il fallait éviter toute envie de contre mouvement.
Malheureusement l’avenir m’a donné raison avec le choc déplorable des « deux cousins » une nuit du jeudi 25 au vendredi 26 mars 2021. Un choc qui a fini par mobiliser les « rois » d’Oussouye et du sine. Heureusement que le malentendu entre les deux cousins ne peut guère prospérer du fait du lourd héritage laissé par leurs ancêtres « Aguene et Diambogne ». Cependant, il faut noter afin de l’endiguer pendant qu’il est temps, la persistance de ces pratiques qui voient de l’autre côté se former d’autres mouvements d’obédiences régionales (en substance). Il faut, dans ces mouvements, tuer les volets politiques pour laisser prospérer le culturel.
L’ère de l’actuel président de la République son excellence monsieur Macky Sall et l’avènement du parti politique Pastef les patriotes nous servent de point d’analyse. Ces deux exemples illustrent nos inquiétudes même s’ils ne s’orientent pas volontiers dans cette perspective.
II - La recrudescence de nouvelles identités « politiques » : une menace aux identités nationales.
« La nature (ayant) horreur du vide », d’autres identités qui malheureusement ne pouvant s’ériger en « universel » parce que limitées dans leur essence même emboîtent le pas aux identités politiques nationales traditionnelles. Elles sont politisées et se développent davantage.
Les identités religieuses sont aujourd’hui brandies à outrance sur la scène politique. Les sectes religieuses les plus puissantes deviennent les plus instrumentalisées, de l’intérieur comme de l’extérieur. Il s’agit principalement des confréries dans la religion islamique sénégalaise ; l’Eglise et les autres branches de la religion musulmane y font moins de tentations.
En effet, les héritiers et les fidèles naturalisés autant que les étrangers s’y adonnent.
D’abord c’est des associations de petits fils d’un érudit ou d’une individualité des leurs qui investissent la scène, l’identité en bandoulière.
Ensuite c’est des « éloges » d’appartenance au service d’un « plaidoyer » politique pour accroître sa légitimité et élargir son audience.
Enfin c’est une bienséance à la solde d’une amitié et d’une ouverture d’esprit intéressées et circonstancielles qui parfois même cache mal un malaise en filigrane des faits et gestes.
En outre, dès 2019, lors de la nomination du premier gouvernement du président réélu (Macky Sall), j’écrivais déjà « la bandoumisation du pouvoir ». Mon grand frère me somma de le supprimer. Ce que je fis sans m’expliquer. En réalité, j’aurais dû emprunter le sérère et écrire « la pogoumisation du pouvoir » pour réduire les soupçons ethnicistes à l’égard de ma plume. Parce qu’en évoquant ce terme de « bandoumisation », j’ai voulu justement dévoiler le népotisme constaté par plus d’un et qui trainait déjà une appréciation négative. Une dérive dans le choix des gouvernants subalternes au Président certes mais précédé d’un discours pas catholique de ce dernier.
Au fait, de l’identité politique de monsieur le candidat Macky Sall nous tenions « Neddo ko bandoum », « Fañ na ngor’o Rog’a deb no qolum - o’fañin fañ fañ ta wačača ». Si le premier est explicite en faisant appel à la solidarité et au soutien familial, ethnique et autres, le second le confirme implicitement si l’on connaît son origine. En effet, « Fañ na ngor’o Rog’a deb no qolum - o’fañin fañ fañ ta wačača » était l’hymne du royaume du Sine dont l’origine symboliserait la victoire du Sine à la bataille de Djilas du 13 mai 1859 contre l’armée coloniale. Reprendre un tel baak dans l’arène politique nationale est symboliquement problématique. Qui, en pareilles circonstances, serait Ngor et qui serait son ennemi à l’image de l’armée coloniale d’alors ?
L’autre donnée inquiétante coïncide avec l’avènement du Pastef. Ce parti politique a subi certes l’une des stigmatisations les plus flagrantes de l’histoire politique sénégalaise.
Par contre, des coïncidences inquiétantes méritent d’être soulignées. Le silence de monsieur Ousmane Sonko pendant que nous notions des vagues d’indignations sur la prise d’otages de militaires sénégalais par Salif Sadio a posé mille et une interpellation. Le Quotidien écrivait, le 21 février 2022 d’ailleurs que « tout le monde s’était senti préoccupé inquiet et révolté (…). Une seule voix a manqué à ce concert de désapprobation ou de condamnation de cet acte (…) : c’est celle d’Ousmane Sonko… »
Symboliquement, l’histoire lui avait donné l’occasion d’affirmer sa position. Entre condamner et ne pas condamner, non seulement il s’est abstenu mais pire il avance expressément un discours lui-même condamnable et de surcroît dans un contexte inapproprié : « Macky Sall n’aime pas la Casamance ». Il s’y ajoute, le ralliement inquiétant au Pastef d’un activiste qui selon un post qui lui est apparenté sur la toile depuis le 13 mars 2012 (à tort ou à raison), aurait proposé un référendum d’autodétermination de la Casamance (je me réserve le droit de le prendre par des pincettes) et qui apparemment n’a aucun respect pour nos institutions.
Il faut rappeler que le maintien des traits distinctifs au sein du grand ensemble constitue un précédent dangereux. L’égal respect envers des pratiques différentes devient une menace dès lors que la différenciation est potentiellement sans limite.
Il peut aboutir au final, à une fragmentation nocive de la nation en micro groupes qui entreraient en concurrence et dont les relations se baseraient sur des rapports de force. Dans ces conditions, il deviendrait injuste de ne pas laisser s’épanouir toute autre minorité.
III - Plaidoyer pour un Etat « fort » porté par une nation soudée :
Il urge d’assainir le débat public, de rester intransigeant face à toute prise de positions maquillée de haine, de stigmatisations et d’homophobie mais aussi et surtout de cultiver l’amour du prochain et de bâtir une volonté commune de vivre en commun.
Le devoir d’ingratitude envers l’autorité en bandoulière, l’autorité judiciaire doit rendre fructueux les auto saisines à commencer par le camp du pouvoir. Elle doit apporter une réponse proportionnelle à la menace que constitue le monde virtuel sur le monde réel. Cette forme de violence qui se construit moralement sur la toile et se traduit concrètement sur des individus doit être limitée et canalisée. C’est le rôle de l’Etat.
Dans une république comme la nôtre où le pouvoir est institutionnalisé, sa conquête est règlementée et ne doit pas se faire par la force. Elle suppose le respect d’un minimum de règles dont le suffrage universel. Il faut respecter ceux qui en jouissent au nom de ceux qui les leurs confèrent. C’est ça le principe républicain. C’est pourquoi les partis politiques doivent reconsidérer leur rôle traditionnel et institutionnel de formation de leurs militants afin de mieux les inculquer les valeurs républicaines et citoyennes.
Mais surtout, nous devons entretenir cette belle nation sénégalaise et de ne jamais lui chercher un substitut. Parce que rien dans ce Sénégal, ne nous rassemble mieux que ce sentiment d’appartenance à la nation sénégalaise.
Dalleurs le Président de la République, SEM Macky Sall l’a pertinemment résumé dans son discours à la nation du 31 décembre 2022 en ces termes « Nul ne doit s’imaginer plus grand ou plus fort que cette nation qui nous abrite tous. Nous sommes parce que le Sénégal est. Si nous sommes là aujourd’hui, rassemblés en tant que nation, c’est bien parce que nos anciens nous ont couvés et portés sur les épaules. Notre honneur, c’est d’en faire autant pour nos enfants, enfants, en consolidant chaque jour le pacte de bienséance, de solidarité et de fraternité humaine qui lie cette nation, génération après génération. ».
Cette nation ne saurait s’identifier ni à une race, ni à une langue, ni à un sol, ni à une religion. Elle est plus que toutes ces choses réunies. Elle repose avant tout sur la volonté de ses membres que nous sommes ; elle repose sur notre conscience et notre désir de la former et de la préserver.
Comme le disait Ernest Renan, cette nation est « une âme, un principe spirituel. Deux choses qui à vrai dire n’en font qu’une constituent cette âme (…). L’une est dans le passé, l’autre est dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs, l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. Avoir des gloires communes dans le passé, une volonté commune dans le présent, avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore, voilà les conditions essentielles pour faire un peuple. ». Voilà les conditions essentielles pour préserver la nation sénégalaise qui nous a permis de faire de grandes choses ensemble dont la plus récente reste la conquête de la CAN qui nous met au sommet de l’Afrique du football.
Ce sentiment partagé fera de nous de vrais patriotes mais refusons son penchant négatif. Ne soyons pas obsédés par cette fibre patriotique au point d’apparaitre aveugle face à un monde de plus en plus ouvert et interdépendant. Nous avons certes des passés différents (avec le reste du monde) mais « l’ère des destinées singulières est révolue » disait Cheikh Hamidou Kane dans L’aventure ambigu. Dans cette perspective, Combattons ensemble contre tout ennemie extérieure mais n’exagérons pas et ne nous trompons pas de cible car notre premier ennemi est déjà dans nos foyers. Il s’agit de la précarité dans une société à la solidarité qui s’effrite. « N’exigeons pas au nom du patriotisme que notre patrie empiète injustement sur les autres nations » dira l’autre. Parce que chez eux se trouvent quelques-uns des nôtres, mettons-les à l’aise. Refusons de bruler, refusons de saccager le bien d’autrui quelle que soit sa nationalité. Faisons valoir nos idées et nos volontés à travers un combat loyal dans les règles de l’art quel que soit le degré d’intensité.
Soyons cette nation prospère qui se déploie par la force des idées et non des muscles. Nos muscles ont servi la France à travers « les tirailleurs sénégalais », les Amériques dans les champs de plantations, qu’est-ce qu’ils nous ont apporté de mieux-être si ce n’est, pour peu de nos quelques tirailleurs qui nous restent, des aides, du moins en France de 900 et quelques Euros et une obligation de séjourner pendant six mois sur le territoire français. Pourquoi continuerons-nous à bander les muscles ? Pensons, pensons et démontrons à Léopold Sédar Senghor que la raison est nègre autant que l’émotion l’est ! Nous sommes le Sénégal des défis !
PAR Mbaye DIOUF
HOMMAGE À UN MONSTRE SACRÉ CHEF DU PROTOCOLE DE LA PRÉSIDENCE
La visite que le Roi du Maroc effectue à partir de ce mercredi 22 février m’offre l’occasion encore une fois de rendre un vibrant hommage à l’ambassadeur Bruno Diatta pour son professionnalisme et son sens élevé de l’Etat.
L’ambassadeur Bruno Diatta certes absent mais présent dans les cœurs et les esprits
La visite que le Roi du Maroc effectue à partir de ce mercredi 22 février m’offre l’occasion encore une fois de rendre un vibrant hommage à l’ambassadeur Bruno Diatta pour son professionnalisme et son sens élevé de l’Etat.
Une personnalité affable et très efficace dans le travail bien fait.
De son vivant, en de pareilles circonstances, Excellence comme nous l’appelions par respect à sa fonction, s’évertuait comme à son habitude à convoquer des réunions de préparation et à peaufiner un agenda de visite à la dimension de l’hôte de marque du Sénégal.
Un hôte de marque à travers les liens séculaires qui unissent les deux pays mais également à travers le respect et la considération que la Oumah Islamique nourrit à l’égard du Royaume chérifien.
Entre le Maroc et le Sénégal, les relations ont toujours été au beau fixe.
Des relations matérialisées à travers l’inauguration de la Grande Mosquée de Dakar, située sur les allées Pape Gueye Fall, avec un minaret de 67 mètres, le 27 Mars 1964 par le Roi du Maroc Hassan II et le Président Leopold Sedar Senghor.
Son fils Mohamed VI attendu à Dakar à chacune de ses visites officielles au Sénégal, vient toujours comme le faisait son défunt père avec une forte délégation composée de ministres et de membres du secteur privé Marocain.
La visite du Roi du Maroc a toujours été une opportunité pour la Oumah Islamique de revisiter un pan de la religion musulmane au Sénégal
En Islam et de manière diplomatique dans la religion, le Roi du Maroc est l’une des personnalités les plus respectées au monde.
Dans la religion musulmane, le Roi d’Arabie Saoudite est le gardien des deux Saintes Mosquées.
Pendant ce temps le Roi du Maroc est le commandeur des croyants.
Une fonction extrêmement importante en Islam.
Des différentes visites du Roi du Maroc, nous pouvons retenir un renforcement des liens séculaires entre les deux pays mais également des gestes de haute portée symbolique dans le domaine de la Santé et de l’Action sociale.
Dans le même registre nous pouvons évoquer la présence du Maroc aux côtés du Sénégal le 9 décembre 1991 symbolisée par le Roi Hassan II aux côtés du Président Abdou Diouf à l’occasion de l’ouverture à Dakar du sixième sommet de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI).
C’est aussi le cas en avril 2011 de l’inauguration du monument de la Renaissance Africaine, une imposante statue de 50 mètres de Bronze par le Président Abdoulaye WADE en présence de plusieurs chefs d’états dont le Roi Mohammed VI du Maroc à la tête d’une forte délégation.
C’est également l’occasion de rappeler l’inauguration le lundi 18 Mars 2013 à Dakar de l’unité de production de médicaments « West Afric Pharma » filiale des laboratoires Sothema-Maroc par le Président de la République Macky Sall et le Roi Mohammed VI du Maroc.
Des cérémonies hautement bien coordonnées par Son Excellence l’ambassadeur Bruno Diatta avec beaucoup de délicatesse.
L’ambassadeur Bruno Diatta considérait la Santé comme un domaine prioritaire dans la coopération entre le Maroc et le Sénégal.
L’épouse de Sa Majesté, la Princesse Lala Salma faisait de la lutte contre le cancer pédiatrique une grande priorité à travers des dons en médicaments à l’unité d’oncologie pédiatrique de l’hôpital Dantec dirigée à l’époque par le Professeur Claude Moreira.
La Princesse Lala Salma a été décorée par le Président Abdoulaye WADE en décembre 2008 en présence de Madame Viviane WADE pour ses actions humanitaires au Maroc et à l’étranger.
Cette visite était également l’occasion de faire des consultations gratuites en ophtalmologie et en chirurgie générale
Autour de l’ambassadeur Bruno Diatta, il y’avait toujours le gouverneur militaire pour s’occuper des questions de sécurité, mais également des membres de son personnel comme Massamba Sarr et Mamadou Ba sans oublier un certain Babacar Diagne et moi-même.
Des moments d’intenses réflexions pour rendre la visite utile et agréable.
Adieu Seigneur Bruno Diatta arraché à notre affection le vendredi 21 septembre 2018 jour symbolique dans toutes les religions révélées.
Vous méritez amplement ce vibrant hommage Excellence !!!
DEBUT DU TEMPS DE CAREME CHEZ LES FIDELES CHRETIENS
Cette année, le Carême débute ce 22 février, jour du mercredi des cendres. Il s’achèvera, après quarante jours de pénitence, le Jeudi saint, le 6 avril, où l’on commémore le dernier repas, la Cène, que Jésus a pris avec ses disciples.
Cette année, le Carême débute ce 22 février, jour du mercredi des cendres. Il s’achèvera, après quarante jours de pénitence, le Jeudi saint, le 6 avril, où l’on commémore le dernier repas, la Cène, que Jésus a pris avec ses disciples. Le dimanche de Pâques aura lieu le 9 avril prochain.
En attendant, l’entrée en Carême est marquée par l’imposition des cendres, d’où le nom de mercredi des Cendres. Pour savoir comment ça passe, Emedia s’est rendu à la Paroisse Sainte-Thérèse de Grand-Dakar. Le lieu de culte est pris d’assaut par de nombreux fidèles. Certains prient debout, d’autres assis, dehors, au moment où la voix du prêtre résonne à l’intérieur de l’Église. Tous l’écoutent religieusement. Seul le bruit du vent, qui souffle et soulevant la poussière, perturbe la quiétude des lieux.
A la fin de la cérémonie, quelques minutes plus tard, des fidèles s’avancent vers l’autel pour allumer le cierge. Un fidèle, jeune homme de teint noir, se démarque. En boubou traditionnel, il s’est accroupi, priant avec ferveur.
« C’est une joie de rencontrer notre Seigneur »
Interrogé, Joseph Diène Thiaré nous a confié qu’il ressent « aujourd’hui, la joie d’aller à la rencontre de Jésus. » Parce que, dit-il, « c’est Jésus qui a dit ‘’Priez et jeûnez’’. Nous entrons dans un moment de pénitence, de partage et de prières. Donc, on a tout laissé pour venir faire le mercredi des cendres. On est poussière et on retournera à la poussière. C’est une joie de rencontrer notre Seigneur. »
Une marque au front, une croix dessinée avec la cendre déposée par le Prête, l’émotion d’Annah Ndour est également perceptible. Les mains dans les poches de son blouson, la fidèle chrétienne nous explique que « pour ce premier jour, c’est un moment où on va vers Dieu. On Lui soumet tout ce qu’on a en tant que pêcheur, enfant de Dieu. Lui demander pardon pour tous les péchés. Chaque jour, on pèche, en calomniant, se moquant ou autre chose. Mais, c’est un temps favorable pour laver nos cœurs, se retourner vers Dieu. »
« Laver le cœur »
Pour elle, changer de garde-robe n’est pas le plus important. « Tout ce qu’on nous demande de changer, c’est le cœur d’abord. Parce que tu peux changer de garde-robe ou autre chose mais tant que le cœur n’est pas propre de l’intérieur, ça n’en vaut pas la peine. En tant qu’enfant de Dieu, on est dans un monde où il y a le péché qui règne. C’est un moment pendant lequel on est tenu de vivre en communion avec Lui », a-t-elle insisté.
Derrière, l’abbé Vivien Nadiack, vicaire à la paroisse sainte Thérèse de Grand-Dakar, est très sollicité. Des fidèles se rapprochent par petits groupes ou individuellement pour se faire bénir leur chapelet pour un bon temps de carême.
Détaillant la cérémonie, le vicaire nous a précisé qu’il est important, d’abord, que les fidèles chrétiens entrent « librement » en temps de carême. Avant de souligner que les cendres accompagnent la conversion qu’ils veulent et la pénitence qu’ils vont vivre. « Quand on fait procession, c’est parce qu’on a accepté de se lever. Donc, c’est librement qu’on y va. Au moment où on vous impose les cendres et que votre nom est inscrit parmi ceux qui font le carême, on va vous dire ‘’convertissez-vous, croyez à l’évangile’’… ».
Prières, partage et solidarité
Avant d’insister sur ces trois axes : « c’est Dieu, les frères et sœurs et soi-même. Dieu, par la prière qu’on lui adresse. Les frères et sœurs, par la solidarité, à travers l’aumône. Parce que ce qui n’est pas médiatisé, c’est tous les efforts de carême que les gens font en faveur des populations les plus démunies, qui sont un peu partout dans le Sénégal, à travers les marmites de Carême organisées en paroisse. Où les gens contribuent pour qu’après la collecte, on puisse distribuer cela. On a ce qu’on appelle la caritas au niveau de nos paroisses, au niveau du diocèse. Sans compter la solidarité que les gens vivent à titre personnel dans leur famille, le voisinage, le quartier et autre. Par rapport à soi-même, le jeûne, c’est une privation ou mortification, qui concerne l’homme lui-même. Il se prive de nourriture. Mais derrière, le jeûne va toucher la solidarité à travers l’aumône. Ce dont tu te prives, tu dois pouvoir le rendre disponible à ton frère ou ta sœur. »
« Pas de gatsa-gatsa »
« Je ne fais pas de la politique mais j’entends les gens dire souvent ‘’gatsa-gatsa’’. Pour nous, chrétiens-catholiques, le Christ a dit ‘’vous avez appris qu’il a été dit œil pour œil, dent pour dent’’. Mais moi, je vous dis : ‘’celui même qui en veut à son frère, va répondre au tribunal’’. C’est fort. C’est pour vous dire que nous, nous avons dépassé ce niveau où on va s’insulter. Cela ne milite pas en faveur d’une foi. Que ce soit la foi musulmane, que ce soit la foi chrétienne, (ou) animiste. Ce qui milite en faveur d’une foi, c’est le fait de se dire ‘’moi, je vais au-delà de ce que les gens font’’. Et, il est dit dans l’évangile, c’est quelqu’un te gifle sur la joue droite, tend lui l’autre’’. Essayons de vivre selon des principes et des valeurs qui sont partagées par le commun des mortels sénégalais. Le Sénégal a besoin de calme. La politique, c’est la conquête du pouvoir, mais avec les belles manières et les bonnes valeurs ».