SUPER LEAGUE AFRICAINE, UNE BELLE SOMME POUR LE VAINQUEUR
Prévu en août prochain, la Super League africaine rassemblera les équipes les plus prestigieuses du continent. Et le vainqueur repartira avec une belle cagnotte.
Prévu en août prochain, la Super League africaine rassemblera les équipes les plus prestigieuses du continent. Et le vainqueur repartira avec une belle cagnotte. En effet, la Confédération africaine de football (Caf) a dévoilé la somme qu’empochera le gagnant. Elle s’élève à 6 millions de dollars soit 5,6 millions d’euros.
De quoi motiver chaque équipe participante. A noter que les clubs retenus pour disputer le tournoi sont : l’Espérance Tunis (Tunisie), du Wydad Casablanca (Maroc), de Al Ahly (Égypte), du TP Mazembe (RD Congo). Mais également de Horoya AC (Guinée), de Simba SC (Tanzanie), de Petro Atlético (Angola) et Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud).
CE QUI BLOQUE LE FOOTBALL SÉNÉGALAIS…
Babylas Ndiaye, Directeur Général de l’académie PSG à Saly, a déclaré que le principal problème du football sénégalais est celui des infrastructures. Une déclaration faite en marge de la visite de cette école de foot sis à Saly.
Babylas Ndiaye, Directeur Général de l’académie PSG à Saly, a déclaré que le principal problème du football sénégalais est celui des infrastructures. Une déclaration faite en marge de la visite de cette école de foot sis à Saly. « L’avenir du football est très prometteur. Nous avons une base de données de cinq cents joueurs qui peuvent à l’avenir jouer en équipe nationale. Le problème, comme pour beaucoup d’académies de foot, c’est celui d’infrastructures. On ne peut pas réussir si on travaille sur du sable. Il faut de bons terrains, des terrains synthétiques », a déclaré Babylas Ndiaye.
« De bonnes infrastructures constituent les préalables pour prétendre régler le problème de l’efficacité devant les buts, la circulation du ballon. Ici, nous avons des coachs bien formés et toutes les conditions de performances. L’objectif de l’académie PSG est de former les coaches à la méthode d’entraînement de PSG qui est brevetée. Avec cette méthode, il y a un plus de technique, le ballon circule, c’est le spectacle, une méthode qui a fait ses preuves », ajoute-t-il
Par ailleurs, à en croire le Directeur Général de Académie PSG Sénégal, les succès à la Can et au Chan avec Aliou Cissé et Pape Thiaw montrent que « nous avons des valeurs sûres, une expertise locale sur laquelle nous pouvons compter ». « C’est pourquoi au Sénégal on n’a pas vraiment pas besoin de sorciers blancs », martèle Babylas Ndiaye.
« Les Sénégalais jouent bien. Ils sont techniques à l’image de Elhadji Diouf. C’est pourquoi je les considère comme les Brésiliens d’Afrique. Il y a ici énormément de jeunes pleins de talents techniques avec des dribbles et des contre-pieds. Ils ont aussi des qualités physiques, de l’endurance », soutient Alioune Touré de l’Académie PSG de Saly. A noter qu’un championnat est organisé entre les différentes académies du pays en plus du championnat officiel.
KABIROU MBODJ DOS AU MUR
Le patron de Wari incarcéré à Paris depuis le 4 novembre 2022, après avoir été mis en examen le 13 octobre pour viols, est aussi l’acteur principal d’un feuilleton judiciaire agrémenté d’accusations de corruption contre un juge, un avocat et un comptable
Kabirou Mbodj, incarcéré à Paris depuis le 4 novembre 2022, après avoir été mis en examen le 13 octobre pour viols, est aussi l’acteur principal d’un feuilleton judiciaire agrémenté d’accusations de corruption contre un juge, un avocat et un expert-comptable dans l’affaire qui l’oppose à ses anciens associés dans la plateforme de transfert d’argent Wari, Seyni Camara, Malick Fall et Cheikh Tagué. Cette fois, c’est lui qui a fait appel après un jugement qui l’avait condamné en première instance à deux ans de prison dont six mois ferme, 5 milliards F CFA d’amende avec contrainte par corps. L’affaire a été renvoyée au 6 mars 2023 pour plaidoiries.
Si ce procès en appel rouvre un dossier en hibernation depuis une décennie (!), il fera remonter à la surface des affaires plus scabreuses les unes que les autres. Pour résumer, Kabirou Mbodj est accusé d’avoir floué ses anciens associés en modifiant le capital de l’entreprise pour les en exclure. Kabirou Mbodj avait été inculpé par le juge d’instruction du deuxième cabinet pour les faits d’abus de confiance et d’augmentation illégale de capitaux. Malick Fall, Seyni Camara et Cheikh Tague avaient porté plainte avec constitution de partie civile. Il y a eu une première plainte déposée par Malick Fall et Seyni Camara, le 18 décembre 2014, au niveau du parquet de Dakar. Une deuxième plainte avait suivi.
Dans ces affaires, les plaignants évoquent des sommes exorbitantes de 100 milliards de flux financiers pour 2,5 milliards de commissions. Dans leur plainte originelle, ils demandaient des ‘’mesures conservatoires énergiques’’, notamment ‘’une interdiction de sortie du territoire à M. Mbodj qui a un passeport étranger, un gel de tout transfert de sommes d’argent qui ne sont pas liées aux opérations Wari, relativement aux sociétés CSI SA, Interactive SARL, Interlink et Interlinq SUARL’’.
Entre-temps, Kabirou Mbodj a développé Wari, l’a transféré au Togo avant de connaître des difficultés qui l’ont mis à terre. D’ailleurs, dans une déclaration commune, Malick Fall, Seyni Camara et Cheikh Tague soutenaient que l’homme d’affaires n’est pas le propriétaire exclusif de la société de transfert. Ils l’accusent d’avoir déroulé ‘’un plan de détournement et d’accaparement’’ de leurs sociétés, ‘’sans état d’âme et en toute illégalité’’, source de leur conflit en cours devant les tribunaux depuis toutes ces années.
Hier, le trio a soulevé une autre affaire dans l’affaire, car ils ont tenu à informer que ‘’le magistrat Ahmed Fall, Président de la deuxième chambre civile de la Cour d'appel de Dakar, cité en objet, a eu déjà à prendre des décisions incompréhensibles’’. Les actionnaires plaignants en première instance, Seyni Camara, Malick Fall et Cheikh Tagué, ont assigné à comparaître en tant que témoins l’avocat de la société devenu deuxième actionnaire par les soins de Kabirou Mbodj qu’il défend contre les autres associés et payé par ladite société. ‘’Cette nouvelle position entachée de conflit d’intérêt et de faute de déontologie lui a permis de voter en toute impunité les conventions réglementées en faveur de son généreux donateur’’, accusent-ils.
Autre citation demandée, celle du commissaire aux comptes Louis Guary qui, ‘’de par son silence, a contribué volontairement à faciliter à Kabirou de procéder à l’extinction de notre société de réseau Interactive qui faisait 80 % de l’activité de Wari au bénéfice d’Interlinq, la société unipersonnelle de K. Mbodj créée à cet effet. Il n’a ni averti les autres associés ni alerté le procureur. Ce qui représente une faute professionnelle gravissime’’, selon leurs dires.
Les deux témoins étaient présents hier matin suite à leur convocation. Maitre Ababacar Kamara a fait sourire l’assemblée, quand il a dit : ‘’Monsieur le Président, j’ai perdu mon dossier. Je ne sais pas qui l’a pris dans mon cabinet. Je demande un renvoi pour le reconstituer.’’ Les actionnaires plaignants avaient aussi saisi le ministre de la Justice d’une plainte contre le juge Amed Fall de la cour d’appel, pour ‘’un acte de corruption venant de Kabirou Mbodj qui lui avait attribué les clés de l’appartement de Seyni Camara issu d’un programme immobilier des membres et personnel de Wari’’. Le dossier est transmis à l’Inspection générale de la justice chargée de diligenter une enquête.
Selon des sources d’’’EnQuête’’, le bâtonnat et l’Ordre des experts comptables ont entendu les plaignants la semaine dernière. Kabirou Mbodj, en plus de sa condamnation actuelle en première instance, est aussi épinglé par l'Ofnac qui a demandé sa traduction devant les juridictions pénales et par la Centif (Cellule nationale de traitement de l’information financière) pour corruption et blanchiment d'argent.
NGOR ACCUEILLE LES LAYÈNES
Des milliers de fidèles ont convergé mardi dans l'après-midi vers la deuxième étape commémorative de la 143e édition de l’Appel de Seydina Limamou Laye après le lancement des célébrations un peu plus tôt dans la matinée à Cambérène
Des milliers de fidèles de la communauté Layène ont convergé mardi dans l'aprés-midi, vers Ngor, deuxième étape commémorative de la 143e édition de l’Appel de Seydina Limamou Laye après le lancement des célébrations un peu plus tôt dans la matinée à Cambérène.
Vêtus d’habits traditionnels de couleur blanche, les fidèles ont convergé vers la grotte mythique appelée "Khountmi", un endroit où Limamou Laye a reçu la lumière prophétique.
Le thème de cette édition est axé : "La paix et le développement à la lumière des enseignements de Seydina Limamou Lahi (Psl)".
Une conférence a été animée par Mame Libasse Laye en présence du coordonnateur de l’Appel, Seydina Issa Thiaw Laye, du porte-parole de la famille, Mamadou Lamine Laye, ainsi que d’autres autorités religieuses, coutumières et locales.
Le conférencier a invité les fidèles à retourner vers les enseignements du Saint-Coran pour comprendre les miracles qui entourent le Mahdi. Mame Libasse Laye a appelé les fidèles à explorer les livres écrits par de grands érudits de l’Islam.
Il a rappelé les nombreuses épreuves que Seydina Limamou Laye a traversé avec les colons au cours de sa vie.
Après Ngor, les fidèles vont se rendre mercredi au ‘’Yoor-Yoor’’ de Diamalaye, avant la cérémonie officielle prévue dans l’après-midi en présence d’une délégation gouvernementale conduite par le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome.
Seydina Limamou Lahi de son vrai Limamou Thiaw, pêcheur et agriculteur de la communauté Lébou de Yoff, a lancé son Appel le 24 mai 1883. Il est décédé en 1909. Il prônait le retour vers un ‘’islam rigoureux’’.
L’édition de cette année est axée sur le thème : ‘’La paix et le développement à la lumière des enseignements de Seydina Limamou Lahi''.
Le coordonnateur général de l'Appel de Seydina Limamoulaye, Seydina Issa Laye Thiaw, a exhorté, mardi, les Sénégalais à aspirer à une paix permanente et non circonstancielle, soulignant que la paix ne doit pas être l’apanage d’un seul groupe d’individus mais celui de tout le monde.
‘’Aspirons à la paix permanente, et non à la paix circonstancielle'’, a -t-il lancé aux fidèles lors de la première étape des commémorations du 143e anniversaire de l'Appel de Seydina Limamou Lahi, à Cambéréne.
L’édition de cette année est axée sur le thème : ‘’La paix et le développement à la lumière des enseignements de Seydina Limamou Lahi''.
Des milliers de fidèles venant de l’intérieur du pays et de la diaspora, des élus locaux et de dignitaires religieux ont assisté à la cérémonie.
‘’L’homme doit apprendre à discerner le bien du mal''’, a-t-il ajouté, déplorant la prédominance aujourd'hui du matériel sur le spirituel.
L’homme ne doit pas, selon lui, tendre vers sa propre destruction. ‘’Nous devons vivre la paix partout et tous les jours. Elle ne doit pas être l’apanage d’un seul groupe d’individus mais une affaire de tout le monde’’, a-t-il insisté.
Il a également évoqué les ‘’préalables et équilibres qui peuvent garantir la paix’’, citant la sécurité, le travail, la santé, la confiance et la citoyenneté.
Le coordonnateur général de l'Appel de Seydina Limamoulaye a par ailleurs appelé les musulmans à ‘’ne pas céder face aux nouvelles tentations et discours qui veulent nous dépouiller de notre culture islamique et des valeurs héritées de nos guides''.
‘’Le Sénégal est un pays décomplexé en matière religieuse’’, a dit Seydina Issa Laye Thiaw, invitant les familles religieuses à ‘’plus de vigilance dans la lutte pour la paix'' au Sénégal.
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
L’EXCEPTION À LA RÈGLE DU MONOPOLY
EXCLUSIF SENEPLUS - Pour assurer la bonne notoriété d’un homme politique, il faudrait assurer le succès des autres hommes politiques. Surtout ne pas choisir la voie de les réduire à leur plus simple expression
Il existe quelques domaines d’exception où la compétition – au sens commun d’obtenir, au détriment de l’autre, la plus grosse part du gâteau – est mauvaise.
Elon Musk, le patron de Tesla, a mis dans le domaine public sa technologie et son savoir sur les voitures de sport électriques. Pourquoi l’a-t-il fait dans un domaine où, assurément tout est secrètement gardé et où, l’avantage concurrentiel est la règle ?
Interrogé sur le sujet, il évoque trois raisons principales qui ont guidé ce choix à priori irrationnel :
- Plus il y aura d’acteurs dans le secteur, plus l’infrastructure globale pour ces voitures grandira et cela favorisera son entreprise à lui ;
- Une plus grande popularité des voitures électriques, hormis une transition plus rapide des voitures à essence vers les voitures électriques, signifie aussi plus de ventes potentielles de voitures pour lui ;
- Elon Musk est convaincu en procédant ainsi, de rendre service à l’humanité en préservant l’environnement par la mise en service de voitures électriques.
Comme Musk, nous autres coachs, pratiquons également l’entre-soi, en coachant et mentorisant nos propres collègues coach. Nous ne le faisons pas pour les recommander à nos clients. Nenni. Nous le faisons parce que nous comprenons que plus le marché voit des bénéfices dans le concept de coaching, plus cela profitera à chacun d’entre nous. Tout mauvais coach dessert la communauté du coach et de fait, rend les clients plus sceptiques à utiliser les services de coaching. Il est donc vital de raffermir la compétence du coach, pour que le public soit rassuré à utiliser avec confiance nos services.
Aussi bien pour Musk que pour nous autres coach, l’idée est d’inverser la règle du Monopoly ou plus prosaïquement d’agrandir le gâteau pour avoir une plus grosse part au lieu de restreindre le nombre de convives. « Avoir 10% de l’éléphant vaut mieux que 100% de la souris », dit un proverbe africain.
La Politique (avec un grand P) ne devrait pas échapper à ce nouveau paradigme :
Pour assurer la bonne notoriété d’un homme politique, il faudrait assurer le succès des autres hommes politiques. Surtout ne pas choisir la voie de les réduire à leur plus simple expression et vouloir être le seul coq de la basse-cour.
Il est de leur responsabilité individuelle de rendre la fonction d’homme politique attractive. Ils le feront en améliorant leur leadership, en l’élevant au niveau formateur et multiplicateur de leaders dans leur propre parti.
Par l’exemplarité, ils assureraient que leurs pairs, cultivent le respect entre soi, exhibent des qualités intrinsèques de rigueur et d’éthique, sont travailleurs et montrent un sens élevé de l’État. Ce faisant, ils rendraient service au Sénégal – comme Musk rendit service à l’humanité – en mettant à sa disposition des hommes politiques capables, vertueux, pétris de sens civique et ayant le respect de l’adversaire.
Si la perception de l’homme politique change auprès des citoyens ils seront alors plus nombreux à venir au vote pour choisir leurs candidats.
Là encore, il s’agit d’agrandir le gâteau, passer de la souris à l’éléphant pour pouvoir avoir une plus grosse part de celui ci et ne pas jouer au Monopoly !
Tidiane Sow est Coach en communication politique.
par Koulsy Lamko
QU’ENFIN THOMAS SANKARA REPOSE EN PAIX
EXCLUSIF SENEPLUS - Voici que l’Etat burkinabè parce que tout puissant refuse d’écouter sa famille qui a besoin d’un peu de sérénité pour commencer enfin son deuil après cette longue marche pour dignifier sa mémoire
L’on aura beau éprouver une immense sympathie pour les nouveaux dirigeants du Burkina Faso et pour cause le caractère anti impérialiste de l’orientation politique qu’ils essaient d’imprimer à la marche du pays, les velléités panafricanistes avec la création d’une fédération Burkina-Mali, le courage et la détermination dont ils font preuve dans la mobilisation des forces vives en vue de la libération du territoire et la guerre contre les djihadistes…, l’on ne peut que déplorer la décision hâtivement prise de faire fi de l’avis de la famille Sankara quant au site de l’inhumation décente des restes du capitaine-président.
Les observateurs, la presse nationale et internationale, les réseaux sociaux, se font depuis quelques temps l’écho d’une espèce de raté monumental qui laissera une fois de plus dans l’histoire de la patrie des hommes intègres un goût d’inachevé grave. Cela depuis l’annonce par les autorités burkinabè des cérémonies de ré-inhumation des restes des martyrs du 15 octobre, exhumés en 2015 pour les besoins de l’instruction de l’affaire Sankara. Qu’en est-il donc ?
Un clin d’œil rétrospectif : depuis plus d’une trentaine d’années la veuve Sankara, ses enfants, entourés de la famille et accompagnés par le Collectif des avocats Sankara, le Comité International Justice pour Sankara réussissent à imposer et de façon digne, la nécessité de la lutte contre l’impunité. Le procès historique des assassins du père de la révolution et de ses compagnons qui a eu lieu en 2021-2022 vient couronner une longue marche. L’on se perdrait d’ailleurs dans les dédales du labyrinthe, des allers retours devant les instances juridiques les plus inattendues, des procès avortés, des tentatives de corruption et d’humiliation, des menaces à l’endroit des avocats, etc. si l’on voulait en arpenter les méandres.
Le verdict du procès qui condamne les assassins est donné par un tribunal lui aussi digne, juste, et, qui n’attend que d’être exécuté. Inhumer enfin Thomas Sankara ? Pourquoi pas ? Un enterrement décent pour qu’enfin repose ce héros et digne fils de la nation !
Cependant, sa veuve, ses enfants et sa famille souhaitent que les événements qui accompagnent ce cycle se fassent en bonne entente et concertation pour trouver un consensus qui conserve cette dignité à laquelle ils tiennent et qu’ils veulent préserver.
En effet, et pour rappeler les faits récents de décembre, lors des réunions d’organisation des obsèques, à l’initiative du Service des pompes funèbres militaires, la famille du défunt a marqué son désaccord quant au choix du lieu : le Conseil de l’Entente, théâtre de l’assassinat de Thomas Sankara et ses douze compagnons. Il n’est d’aucun mystère que ce lieu de mise à mort violente et où d’autres crimes odieux ont été perpétrés, reste négativement chargé pour ses proches et bien d’autres gens. De nombreuses autres propositions ont été faites par la suite par la même famille pour trouver un consensus de sorte que les restes soient inhumés dans un espace tiers tel que le Monument des Martyrs à Ouaga 2000, le cimetière de Dagnoën, ou éventuellement d’autres encore moins marqués en l’occurrence le Jardin de l’Amitié au bout de l’avenue Thomas Sankara.
Force est de constater que les autorités en charge du service des pompes funèbres militaires et le gouvernement opposent catégoriquement une fin de non-recevoir aux doléances de la famille. Les raisons évoquées publiquement pour l’élection du site du Conseil de l’Entente sont nombreuses. Il est cependant difficile de se rendre aux arguments égrenés par le Colonel Major Sibiri Coulibaly, l’officier du service des pompes funèbres, pour ce qu’ils n’ont rien de convaincant.
Primo, dans l’émission du journal télévisé de 20h du 17 février 2023, une mise au point sans doute motivée par les nombreux messages et vains appels de la famille Sankara, l’officier-major dit ceci : « les autorités coutumières nous ont fait savoir qu’il faut ramener les restes là où le drame a eu lieu, si vous voulez qu’on lave vraiment le sol et que ce soit profitable pour tout le monde et pour toute la nation. » Une justification on ne peut plus surprenante eu égard à son coté un tantinet pensée magique et qui naît d’un préjugé irrationnel. Ré-inhumer les restes de Thomas Sankara serait alors garant de paix et d’unité, pourvu que ce soit au même lieu où il a été assassiné : le Conseil de l’Entente ! Difficile d’épiloguer sur les croyances et superstitions des uns et des autres puisqu’ici la subjectivité s’y invite nécessairement. Un autre pourrait dire qu’un ange lui a parlé dans son sommeil et que le message de Jéhovah ou Raël lui recommande que jamais l’on n’enterre un corps de supplicié à l’endroit où le sang a été versé.
(Soit dit en passant, il devint nécessaire et vital à nous peuples africains d’apprendre à cesser de nous confier aux visions médiévales que nous érigeons en principes et arguments d’autorité par soucis de culturalisme, de respect religieux ou de traditionnalité. Un peu de rationalité dans nos politiques et systèmes de gestion ne nous fera pas de mal. Surtout lorsque des décisions doivent se prendre dans les cercles de gestion de la chose publique. Et, que l’humanisme dont nous nous réclamons se décline par rapport aux exigences objectives d’actions et de pratiques ! Les présupposés tirés de la manche du prestidigitateur comme un ramier blanc, deviennent à la longue des mantras sans signifiance mais qui confortent les peuples dans l’obscurantisme : la fabrique de l’esprit non critique bénéfique au leadership organique prompt à « apprendre aux gens à croire plutôt qu’à penser. » parce que c’est le plus facile à organiser dans les stratégies de contrôle des masses et d’ingénierie sociale.)
Qu’on se le dise : que l’on s’en remette à l’opinion des responsables coutumiers culturels traditionnels et religieux (devenu argument d’autorité) pour décider de l’issu d’un sujet aussi grave laisse pantois. Ce n’est certainement pas par la pensée magique que l’on restaurera l’intégrité du territoire burkinabè. Les militaires le savent bien, eux qui risquent leur vie à tout moment sur les champs de bataille. Le système monstre clientéliste qui a gangrené le Faso post Sankara, la corruption rampante, l’embourgeoisement éhonté de certains responsables des forces de l’ordre et militaire, la propension à l’insouciance petit-bourgeois d’une certaine élite politique prompte à louvoyer, à migrer et à transhumer d’un parti politique à l’autre, d’une Assemblée à l’autre, ont créé les conditions de la fragilité d’un pays autrefois uni et fier et par là même celle de la facile pénétration du djihadisme. Bien sûr cela n’explique pas tout du succès que rencontre la guerre par proxy que l’Occident et les pays arabes font aux peuples sahéliens, mais… encore.
Secundo. Le service des pompes funèbres fait état des résultats de l’étude qu’auraient menée des experts communaux pour estimer que le site du Monument des martyrs ou autres espaces, ne sont pas des lieux adéquats pour des raisons de sécurité… Un petit bout des trouvailles éclairées de cette consultation technique et logistique des sites, dévoilé, nous aurait permis de comprendre pourquoi les restes de Thomas Sankara et de ses compagnons, ont pu demeurer pendant une vingtaine d’années au cimetière de Dagnoën en sécurité (sans profanation) et qu’ailleurs ils ne le seraient pas… Il n’en fut rien. Hors du Conseil de l’Entente, point de salut !
Enfin, la grande « parabole du corps du militaire qui appartient à l’armée » : « Sankara est militaire et étant militaire, le corps appartient à l’armée et c’est elle qui doit s’occuper de tout… décider de tout. On associe juste la famille pour l’organisation des obsèques… Et puis il a été président… Il n’est pas question d’écouter d’autres personnes… ». Bien sûr que le corps du militaire vivant est dédié à la défense de sa patrie. Il en prend l’engagement et c’est ce qui fonde même sa dévotion extrême et son abnégation totale dans l’exercice de ses fonctions. Sacro-saint principe ! Mais si le Colonel Major avait daigné nous lire le texte de loi pour nous convaincre de ce qu’il peut advenir « au corps mort », nous l’aurions découvert dans son entièreté : Loi n°038-2016/an portant statut général des forces armées nationales. Article 183 : En cas de décès du militaire, la dépouille mortelle appartient à l’armée. Toutefois, dans certaines circonstances et sur demande de la famille, l’armée peut, après la cérémonie militaire remettre le corps aux parents » Toute disposition prévue par les textes qui ne consacre en rien l’impératif catégorique que l’on veut nous faire avaler. A moins que les textes aient changé entretemps.
C’est en tout état de cause, dans cette marge si étroite soit-elle que s’inscrit la requête de la veuve Sankara et des enfants, que le Colonel-Major se garde bien de désigner puisque pour lui il n’est pas questiond’écouter d’autres personnes. Ces autres personnes, répétons-le, sont la veuve et les enfants de Thomas et sa famille ! Et qui, avouons-le, ne sont pas moins légitimes que les autorités coutumières religieuses traditionnelles et les membres du bureau du Comité du Mémorial. Quant au mépris à l’endroit de la veuve, l’on n’oserait pas pousser l’indélicatesse de dire qu’un peu moins de culture misogyne ne nous fera pas de mal non plus. D’autant plus que celui dont il s’agit et dont tous nous nous réclamons des idéaux, a fait de la libération de femme et de la santé de l’enfant quelques points cardinaux de sa politique révolutionnaire. Et si l’Etat fort doit décider de tout, à coup d’impératifs socio culturels et de sécurité, il devrait alors aussi, magnanime, prendre en compte la douleur d’une veuve et des enfants que l’on a violemment sevrés du père.
Tout compte fait, l’on en arrive à se poser des questions de détails… incongrues. Et dans ces circonstances-là c’est dans les détails que se dissimule le diable. En effet, pourquoi donc organiser l’événement d’enterrement décent en deux temps ? L’une des étapes en février 2023 (obsèques et ré-inhumation selon les rites funéraires coutumiers et militaires) et l’autre à la date du 15 octobre (cérémonies nationales et internationales d’hommage aux victimes) ? Quels sont les raisons qui prévalent à tel agenda précipité ? Pourquoi ne pas en prendre le temps de l’organisation surtout qu’en ce moment crucial de l’histoire du pays, les forces mobilisées sont dirigées vers la lutte pour préserver l’intégrité du territoire national ? Le procès en appel a-t-il déjà clos définitivement ses portes… lorsque certains condamnés vont et viennent librement sans être en rien inquiétés et que l’Etat lui-même organise leur promenade ? Difficile de trouver des réponses objectives.
Le Mémorial Thomas Sankara, parlons-en ! Belle initiative pour être “un projet porté par un groupe d’acteurs composés de cinéastes, d’artistes, de journalistes, des compagnons de la lutte de la révolution d’août 1983. D’Afrique en Europe jusqu’aux États-Unis, plusieurs collectes et levées de fonds ont été initiées pour construire le monument sur le site du Conseil de l’Entente. Et le projet se définit comme un site touristique et de pèlerinage… à Ouagadougouau Burkina Faso. Il est bâti sur le lieu symbolique du Conseil de l’Entente où a lieu l’assassinat de Thomas Sankara ... La statue géante du père de la révolution Burkinabè a connu une correctionavant d’être ouvert officiellement en 2020. »
Pourquoi donc ne pas garder du Mémorial juste le caractère symbolique, du moment qu’il se présente comme un lieu « touristique » ou de « pèlerinage » ?
Le danger est là qui souvent nous guette, même au plan des représentations symboliques que l’on cherche à incarner par des expressions artistiques modernes d’architecture, d’installation sculpturales et autres objets artistiques marketing. On marche sur une fine crête, parfois en voulant bien faire. Le mélange des genres est à l’affût, qui peut très vite nous faire basculer et nous inscrire dans ce que l’autre décrit par les mots suivants, s’agissant de la tragédie du nègre construit par le regard occidental : « dans les étapes du culturalisme, l’on court le risque de succomber à la progression du : tu deviens un profil scientifique, un type, un débat anthropologique, pour finir en sujet photographique » : la reddition à l’esthétique désincarnée ou au culte de la personnalité.
Sankara s’est battu de son vivant pour nous arracher à nos destins de colonisés vautrés dans l’impuissance et l’applaventrie dans lesquelles nous enfermaient les visons de soumissions réactionnaires. De la femme, de l’enfant, il a tenu le bras, le poignet pour les planter debout. De la culture il en a fait un espace dynamique dont il fallait extirper le caractère féodal obscurantiste pour en conserver ce qui nous projette dans le monde contemporain intelligible, fait de rationalité et de bon sens.
Voici que l’Etat parce que tout puissant refuse d’écouter sa famille qui a besoin d’un peu de sérénité pour commencer enfin son deuil après cette longue marche pour dignifier sa mémoire ! La famille a raison quand elle dit que ce sera une seconde mort de Thomas.
L’on ne peut s’empêcher de penser à Antigone emmurée vivante dans le tombeau des Labdacides, par Créon pour avoir voulu enterrer décemment le corps de son frère Polynice. Hélas l’on nous dira que les lois de la cité sont au-dessus des lois naturelles. Et puis Antigone, c’est de la Grèce antique. Pas d’Afrique !
Par Mamadou Ndiaye
ARACHIDE, LE DÉCLIN…
Une campagne chasse l’autre. Le Sénégal, ses terres, ses sols, sa faune et sa flore dressent le constat que l’arachide vit des heures sombres. Et personne n’en parle. Non seulement le record de production bat de l’aile mais l’arachide reste introuvable.
Une campagne chasse l’autre. Le Sénégal, ses terres, ses sols, sa faune et sa flore dressent le constat que l’arachide vit des heures sombres. Et personne n’en parle. Non seulement le record de production bat de l’aile mais l’arachide reste introuvable sur les marchés.
Le silence de la classe politique face au sort de l’arachide reste perplexe. Pour moins que ça, les adversaires occasionnels fourbissent des armes non conventionnelles pour se chamailler copieusement. Ont-ils conscience du probable renversement de perspective qui se projette ?
La collecte de graines a été chahutée par une certaine impréparation qui s’est traduite sur le terrain par d’insupportables improvisations ayant porté préjudice à tout l’univers arachidier qui s’en émeut : paysans, acheteurs, vendeurs, huiliers, Etat et certains de ses démembrements. La situation est inédite.
Sans concertations, le monde rural intègre désormais la lente agonie d’une spéculation qui a eu son âge d’or au Sénégal où, très vite d’ailleurs, et pour longtemps, sa gloire fut à l’apogée. Sans jeu de mots, c’est le périgée maintenant. L’étoile de l’arachide pâlit parce qu’une série ininterrompue d’obstacles jalonnent son parcours et sa trajectoire.
Depuis l’aube des indépendances, la culture de l’arachide était érigée en culture de rente orientée vers l’exportation à l’état brut. Les esprits, enjoués par la perspective qui s’offraient, ne songeaient pas à la transformation et aux avantages qui en résulteraient.
Plus de deux tiers de la population avait plébiscité la plante qui devenait ainsi le pivot de l’agriculture sénégalaise. Elle parvenait même à se hisser au rang de moteur de l’économie soit 80% des exportations et « principal poste de recettes et de revenus » dans le monde rural où l’impact était perceptible à défaut d’être visible.
Du coup, un réel pouvoir d’achat s’installait avec l’acquisition de biens durables qui transformaient dans une relative mesure l’ordinaire des agriculteurs. Ils étaient toutefois assujettis aux variations des prix au producteur, aux caprices du temps et aux changements intempestifs de politiques agricoles d’une année à l’autre.
Sous ce rapport, les contraintes de la filière s’accumulaient : baisse des superficies emblavées, baisse conséquente des rendements, vétusté du matériel agricole, évasion du capital semencier, dégradation des sols et, plus grave, une permanente fluctuation du marché.
Les avis convergent sur les goulots d’étranglement. Ils divergent cependant sur les options, les solutions à préconiser et les priorités à ordonner. Au plan interne, les problèmes auxquels fait face la filière ne sont, en rien, comparables aux difficultés de pénétration du marché mondial que dominent la Chine et l’Inde.
Ces deux géants fournissent plus de 60 % de la production. Quelque 25 % reviennent à l’Afrique avec le Nigeria, le Sénégal et le Soudan. Malgré tout, les ressortissants de ces deux pays d’Asie, notamment les Chinois, sillonnent le continent à la recherche de l’arachide qu’ils achètent au prix fort sur les marchés parallèles.
Ils perturbent de ce fait l’organisation des circuits de commercialisation au détriment des huiliers et des points de collectes attitrés. La peur grandit dans les chaumières avec la disparition progressive des points de repère d’un mode de vie centré sur l’arachide.
Pour peu qu’on s’y attarde, les Chinois n’apportent pas de devises. Ils introduisent des produits « made in China », souvent de médiocre qualité, mais vendus à vil prix que les Sénégalais achètent à bras raccourcis.
Avec les liquidités engrangées en francs CFA, ils s’offrent des tonnes d’arachide qui échappent au circuit officiel. Plus étonnant, ils les écoulent vers la Chine sans laisser de traces. Cette myopie des autorités est navrante.
Comment autant de quantités d’arachides collectées au Sénégal, bénéficiant de plusieurs appuis, y compris l’accès au financement, parviennent-elles à s’évaporer au nez et à la barbe des structures de veille et de contrôle ?
Pour ceux qui en doutaient, c’est là une évidente preuve du déclin de l’arachide. Le secteur s’essouffle. La désarticulation est ainsi orchestrée par ces Chinois aux « petits pieds » qui ne sont que les mandataires de mandarins actionnant des leviers invisibles à des milliers de kilomètres du théâtre d’opération.
Que comprendre dans ce méli mélo ? Il ne fait de doute que nous nous acheminons vers une brutalité de rupture avec un secteur agricole sans l’amorce, en douceur, d’une solution palliative. Déjà le nombre d’acteurs diminue drastiquement. Grimaces et grincements de dents…
Ensuite, la définition d’une nouvelle politique agricole « moins centrée sur l’arachide » ne se dessine toujours pas. La riposte tarde. Alors que l‘accumulation de retards pénalise un secteur déjà déboussolé par un chronique déficit d’approche crédible et de cohérence à tous les échelons opérationnels.
La référence s’éloigne à mesure que s’accumulent les facteurs d’implosion aggravés par le manque de réactivité des structures intermédiaires.
A l’international, des huiles de substitution tiennent la vedette. C’est le cas du soja et de l’huile de palme de plus en plus prisée. Doit-on en déduire que le sort de l’arachide est scellé ? Il est encore très tôt pour prononcer l’oraison.
La récente tournée dans le sud du pays du Directeur Général de la Sonacos ; M. Modou Diagne Fada, a révélé une inquiétude profonde chez cette huilerie. Devant l’insuffisance des collectes, elle n’exclut plus de réorienter par nécessité sa stratégie industrielle vers d’autres graines oléagineuses, noix de cajou entre autres, pour supplanter l’arachide dans la fabrication de divers produits dérivés.
Il ne vient pas à l’idée de cet opérateur de premier plan de renoncer à l’arachide sous prétexte que la graine devient rare. Surtout quand une pareille rareté si organisée laisse deviner des complicités à des niveaux insoupçonnés.
L’engrenage prend de l’ampleur. Il est autodesctructeur, comme le pronostique, la rage au cœur, un acteur de la filière arachidière. Le même pointe le doigt sur d’éventuelles duplicités et des faussetés dont se rendent coupables des gens tapis à l’ombre essentiellement mus par le gain facile.
Nous voici revenus aux temps anciens avec une étrange régression de la confiance sapée par de ruineuses considérations et une dislocation des bonnes mœurs. Beaucoup d’autres acteurs, passionnés par l’agriculture, fustigent à leur tour ces pratiques éhontées et interpellent l’Etat sur ces agissements plus que nuisibles.
A cette fin, ils invitent le gouvernement à durcir les conditions de cession de l’arachide à des étrangers tout en révisant les modalités d’accès aux marchés locaux.
En Chine, il est illusoire de posséder des terres quand on étranger. Ce principe gouverne l’économie chinoise exclusivement aux mains des nationaux. Qu’adviendrait-il si les Africains appliquaient les mêmes politiques restrictives et de réciprocité ?
L’Empire du Milieu encourage ses ressortissants à être les éclaireurs de sa stratégie géopolitique. Le faible a-t-il intérêt à employer les armes du plus fort ? David et Goliath se rappellent à nos bons souvenirs…