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21 juin 2025
LE PUR, UNE ALTERNATIVE RELIGIEUSE FACE À L’ÉCHEC DES PARTIS POLITIQUES LAÏCS ?
Dans la nouvelle configuration politique, à travers déjà les candidatures déclarées au sein de la coalition Yewwi Askan Wi dont celles d’Ousmane Sonko et de Khalifa Sall en particulier, le Pur ne compte pas faire de la figuration
En perspective de l’élection présidentielle fixée par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Antoine Diome, au 25 février 2024, le Pur (Parti de l’Unité et du Rassemblement) a sonné la mobilisation lors de son méga-meeting tenu dimanche dernier à Guédiawaye. A cette occasion, les vert-blanc ont investi leur guide religieux Serigne Moustapha Sy pour être leur candidat. Dans la nouvelle configuration politique, à travers déjà les candidatures déclarées au sein de la coalition Yewwi Askan Wi dont celles d’Ousmane Sonko et de Khalifa Sall en particulier, le Pur ne compte pas faire de la figuration.
En célébrant ses 25 ans d’existence, ce weekend, le Parti de l’unité de Rassemblement (Pur) en a profité pour investir son Guide en perspective de la présidentielle de2024. Certes, son candidat, Pr Issa Sall, n’avait pas réalisé un bon score lors de la présidentielle 2019 mais le parti de Serigne Moustapha Sy avait quand même tiré son épingle du jeu en franchissant notamment la difficile étape du parrainage. Adossé à un mouvement religieux, le mouvement Moustarchidines wal Moustarchidati, le PUR a su survivre aux différentes intempéries politiques survenues en 1994 qui auraient pu aboutir à sa dissolution. Ayant réussi jusquelà à naviguer dans les flots agités de la vie politique sénégalaise, la barque Pur veut jouer un rôle incontournable dans l’opposition. Pour ce faire, ce parti « religieux » compte de nouveau présenter un candidat à la présidentielle de 2024.
Assane Samb, analyste et directeur de publication de Rewmi quotidien, note la détermination des militants du PUR dont la plupart sont des talibés moustarchidines. Un parti qui a fait 25 ans, ce n’est pas rien. « Le Pur a, comme tous les autres partis, des particularités, des forces et des faiblesses. Faiblesses parce qu’il aura du mal à être un parti populaire, à assoir un ancrage au niveau national en-dehors de la sphère des talibés de ce mouvement. Voilà, il va rester un parti fort, mais un faiseur de rois », prédit le politologue. Selon Assane Samb, toutefois, il sera difficile pour le Pur d’être élu en tant que tel. « Il pourra avoir des maires, des députés, des conseillers etc. Mais pour qu’il y ait un candidat du Pur président de la République, ce sera extrêmement difficile » estime le dirpub de Rewmi quotidien.
Assane Samb : « L’image du Pur est atteinte par le comportement de ses deux députés à l’Assemblée national »
Selon Assane Samb, les actes de violences perpétrés par ses deux députés, Massata Samba et Mamadou Niang, sur de la députée de la majorité présidentielle, Amy Ndiaye Gniby, ont terni l’image du Pur et peuvent avoir un impact négatif sur la perception que les citoyens ont du mouvement politico-religieux. Néanmoins, le politologue veut croire que ce qu’ont fait ces députés n’était pas dicté par la direction de leur parti. Qui ne leur a pas demandé d’agresser une dame. Il ne faudrait pas, selon l’analyste, que le parti verse dans l’erreur du radicalisme en quelque sorte. Ces deux députés ont agi d’une façon répréhensible qui leur a valu la prison. Ceci va influer négativement sur leur parti en général parce qu’il ne faut pas oublier qu’après ces incidents, on a assisté à des milliers de plaintes déposées par les membres du Pur contre la députée Amy Ndiaye Gniby pour manque de respect et injures publiques à l’endroit de leur guide religieux. Donc, quelque part, les membres du Pur sont en train de s’approprier le comportement de leurs députés emprisonnés. Cela ne manquera pas d’influer sur la manière dont les citoyens perçoivent le parti » ajoute Assane Samb.
« Pourquoi Serigne Moustapha Sy ne doit pas se présenter en 2024 »
Selon le directeur de publication de « Rewmi quotidien », dans le contexte actuel, à chaque fois que Serigne Moustapha Sy parle, ses talibés ne voient pas l’homme politique mais plutôt le marabout. Ce qui, d’après le politologue, risque de créer des confusions de genres pouvant aboutir à des actes extrémistes comme ceux qu’on a vus à l’Assemblée nationale. Ce qui lui fait dire au journaliste que ce n’est pas une bonne idée qu’un guide religieux se présente à une élection présidentielle d’autant plus que, souligne-t-il, si vous l’attaquez sur le terrain politique, on peut penser que vous l’attaquez sur le plan religieux ou personnel. « Je pense que ce qui est plus acceptable ou plus simple est qu’il désigne quelqu’un à qui il fait confiance. Maintenant, s’il veut être candidat Oui. On a vu Cheikh Tidiane Sy,son père, contre Senghor. Ce n’est pas nouveau. Il y avait peut-être Gaïndé Fatma contre Senghor… Ce qui aurait été souhaitable est qu’il fasse comme avant. C’est-à-dire qu’il désigne un représentant en qui il a confiance pour porter les couleurs du Pur à la présidentielle » suggère notre interlocuteur.
Pr Moussa Diaw : « Le Pur aurait été un parti beaucoup plus développé s’il n’était pas adossé sur un socle religieux »
Avec le départ de son candidat à la présidentielle de 2019, Cheikh Issa Sall, le Pur a connu des restructurations avec la responsabilisation de nouveaux acteurs politiques. Pour Pr Moussa Diaw, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint Louis (Ugb), ce qui entrave le Parti de l’unité de Rassemblement, (Pur), c’est d’être un mouvement religieux. « Le Pur aurait dû être un parti beaucoup plus développé s’il n’avait pas cette connotation religieuse qui est la sienne. C’est un parti dirigé par un chef marabout. C’est sur la base des associations religieuses qu’il a été créé pour prendre en charge les préoccupations des Sénégalais » explique Pr Moussa Diaw. Et d’ajouter que le Pur est en train de gagner dans les profondeurs du Sénégal. « La religion va servir de rempart doublée d’activités politiques qui font que ce parti est en train de s’affirmer davantage sur le terrain. Depuis quelques années, Pur est en train de gagner du terrain et se densifier à travers tout le pays » selon l’enseignant-chercheur à de l’UGB.
« La donne peut changer avec les chefs politiques religieux vu l’échec des politiques »
Selon Pr Moussa Diaw, le développement des partis religieux s’explique par l’échec des politiques avec le non-respect des engagements, la mauvaise gestion des biens publics etc. « Ce qui fait qu’on croit davantage aux chefs religieux parce qu’ils sont rassurants sur le respect de la parole en rapport avec l’Islam, la religion. Ce qui fait que beaucoup se réfugient derrière eux. Donc, cette percée religieuse s’explique par l’échec des hommes politiques, qui s’accaparent des leviers du pouvoir, dans leur manière de gérer les deniers publics. C’est cette dynamique qu’on constate maintenant chez les partis religieux qui apparaissent comme une forme d’alternative par rapport à l’échec des politiques » conclut l’enseignant en sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Pr Moussa Diaw.
LA DIC VA LANCER LES CONVOCATIONS ET COMMENCER LES INTERROGATOIRES DES LA SEMAINE PROCHAINE !
Depuis deux semaines, ses limiers explorent et épluchent le rapport sur la gestion des fonds de la force de riposte au Covid 19 aux fins de constater la matérialité des faits dénoncés par les auditeurs de la Cour des comptes pour en déduire les infraction
Depuis deux semaines, la Division des investigations criminelles (Dic) s’active dans les recherches et enquêtes préliminaires c’est-à-dire que ses limiers explorent et épluchent le rapport sur la gestion des fonds de la force de riposte au Covid 19 aux fins de constater la matérialité des faits dénoncés par les auditeurs de la Cour des comptes pour en déduire les différentes infractions. Une phase préparatoire que l’on peut considérer comme terminée puisque les convocations, interrogatoires et auditions des gestionnaires de deniers publics et fournisseurs épinglés pourraient démarrer dès la semaine prochaine.
Courant mars 2020. Lors d’un discours solennel aux allures d’une déclaration de guerre, le président de la République Macky Sall, avait précisé que « l’heure est grave » compte tenu de la situation meurtrière provoquée par l’évolution rapide de la pandémie de coronavirus dans notre pays « (…) Ce moment est inédit dans l’histoire de l’humanité. Car, depuis trois mois, une véritable guerre mondiale s’est déclenchée contre cet ennemi commun. (…) A tous ces braves hommes et femmes, je renouvelle mes remerciements et mon soutien dans ce combat risqué contre un ennemi vicieux, mortel et invisible à l’œil nu. (…) J’ordonne aux forces de défense et de sécurité de se tenir prêtes en vue de l’exécution immédiate et stricte des mesures édictées sur l’étendue du territoire national » avait déclaré le Chef suprême des armées tout en décrétant l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu sur l’ensemble du territoire national pour combattre l’ennemi.
Face à cette situation alarmante, un élan de solidarité national sans précédent avait été déclenché afin de mobiliser un véritable trésor de guerre contre le virus tueur et ses effets économiques mais aussi sociaux. Au delà des bonnes volontés locales, les partenaires techniques et financiers avaient aussi apporté leur contribution au fonds de riposte contre le covid 19 qui avait atteint un montant estimé à plus 800 milliards cfa. Au moment où des milliers de pauvres Sénégalais enterraient leurs proches et où des malades souffraient dans des hôpitaux et centres de rétention débordés et où forces armées et médicales s’activaient au front de la lutte contre la pandémie, des ministres sans scrupules ni vergogne, en complicité avec leurs directeurs de l’administration générale et de l’Equipement (Dage)n de concert avec des fournisseurs et commerçants véreux siphonnaient, pillaient et détournaient à leur propre profit les fonds de guerre laborieusement collectés.
Ces détournements de fonds opérés par le biais de marchés fictifs, de surfacturations monstrueuses, d’ententes illicites, de faux en en écriture de banque et autres micmacs ont été mis au jour par le rapport de la Cour des comptes. Il s’agit de véritables « crimes de guerre » dans la gestion du Fonds Force Covid. Car si c’était dans l’Armée, ces profiteurs et criminels de guerre seraient traduits devant une cour martiale (tribunal militaire) avant d’être conduits devant le peloton d’exécution.
Au nom de la Patrie, à mort les traitres !
Pour « Le Témoin » quotidien, le procureur de la République semble avoir indiqué la voie pénale aux traitres à la Patrie à travers son communiqué dans lequel il informe avoir instruit les unités de la Division des investigations criminelles (Dic) de la Police nationale d’ouvrir des enquêtes préliminaires sur les conclusions du rapport définitif de la Cour des comptes sur la gestion des fonds Force Covid-19. Poursuivant son « réquisitoire », le maitre des poursuites a soutenu que l’analyse des informations contenues dans ce rapport « fait présumer de potentielles violations de la loi et l’existence d’infractions pénales notamment des atteintes aux deniers publics. A cet titre, Amady Diouf (promu lundi dernier premier président de la Cour d’Appel de Dakar) a ordonné aux redoutables enquêteurs de la Dic d’explorer, d’étudier et d’éplucher le rapport sur la gestion du Covid 19 aux fins de constater la matérialité des faits dénoncés pour en déduire les différentes infractions. « Et surtout d’en rassembler les preuves, d’élucider les circonstances qui ont entouré les actes sus évoqués et d’identifier, s’il y a lieu, l’ensemble des auteurs et des personnes qui ont facilité ou aidé à la commission des faits ou profité d’une manière ou d’une autre des produits du crime » lit-on dans le communiqué du procureur de la république d’alors Amady Diouf.
Deux semaines après les instructions du Parquet, les enquêteurs ont presque bouclé la phase préparatoire des recherches de preuves et d’établissement des éléments constitutifs des infractions liées à la gestion du Covidgate. Sauf miracle, la Dic va déclencher les convocations, interrogatoires et auditions dès la semaine prochaine. Certains peuvent déjà trembler sauf à avoir de très grands marabouts !
03 Soldats sénégalais décèdent au Mali
Le détachement militaire sénégalais engagé au Mali a perdu hier trois éléments suite à l'explosion d'un engin explosif improvisé. D’après la Dirpa, 05 autres soldats se sont retrouvés avec des blessures. Selon la même source, au retour d'une mission de ravitaillement entre les localités d'Ogassagou et de Sévaré, hier, un véhicule blindé du contingent sénégalais déployé au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), a heurté un engin explosif improvisé (EEI) à hauteur du village de Songobia. Les blessés ont été secourus et évacués vers les structures médicales dédiées. Les autorités militaires ont entamé les procédures administratives pour le rapatriement des corps et des blessés. Pour rappel, le détachement militaire sénégalais, d'un effectif de 850 militaires, a été déployé au Mali entre le 16 août et le 15 septembre 2022, pour une durée d'un an.
Le chef de mission de la Minusma condamne
Restons sur la perte de trois casques bleus sénégalais pour dire que le chef de mission de la MINUSMA, El-Ghassim Wane, a condamné cette attaque avant de présenter ses plus sincères condoléances aux familles et frères d'armes des casques bleus décédés. Cet incident, selon El-Ghassim Wane, est une nouvelle illustration tragique de la complexité de l’environnement opérationnel et des sacrifices consentis par la communauté internationale pour la paix au Mali. A l’en croire, la MINUSMA est l'une des opérations de paix les plus dangereuses pour les soldats de la paix. Depuis sa mise en place au Mali en 2013, 168 casques bleus ont perdu la vie dans des actes hostiles. M. Wane souligne que les attaques contre les casques bleus peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international.
Les 31 «Patriotes» jugés jeudi
Arrêtés depuis le 16 février lors du procès de Mame Mbaye Niang contre Ousmane Sonko, 31 militants de Pastef ont été envoyés en prison hier par le procureur après deux retours de parquet. Me Cheikh Koureyssi Ba renseigne que les «patriotes» seront jugés jeudi par le tribunal d’instance Hors-classe de Dakar pour participation à une manifestation non déclarée.
Retour de parquet de Gaoussou Sonko et Lamine Niang
Restons avec les sympathisants d’Ousmane Sonko pour dire que deux attendent toujours d’être édifiés sur leur sort après cinq nuits de garde à vue entre la brigade de gendarmerie de Thionk et le commissariat central. Gaoussou Sonko et Lamine Niang qui étaient déférés hier ont fait l’objet encore d’un retour de parquet. Ces militants de Pastef seront à nouveau présentés au parquet aujourd’hui.
La manif de Pastef Kébémer interdite
C’est comme si les préfets s’étaient passé le mot. Depuis le meeting de Keur Massar, pratiquement aucune demande de manifestation publique de Pastef n’a été autorisée par l’administration territoriale. On en voit de tous les motifs pour interdire l’activité politique. Hier, le Préfet du Département de Kébémer, Abou Sow, a pris un arrêté pour interdire la manifestation sur la voie publique prévue ce mercredi 22 février 2023 initiée par la «Jeunesse Patriotique du Sénégal/Kébémer ». Il motive sa décision par menaces de troubles à l'ordre public et insuffisance de forces de sécurité.
Kaolack : Le préfet sauve un agent d’un licenciement
L'agent municipal Aliou Lô est vraiment chanceux. Licencié par le conseil municipal de Kaolack pour absence et abandon de poste, il a été rétabli dans ses droits suite à l’opposition du Préfet de Kaolack. Ce dernier a demandé au maire une seconde lecture de la décision de licenciement de l'agent municipal Aliou Lô. L’arrêté du Préfet suspend ainsi la décision du conseil municipal. Pour se conformer à la décision préfectorale, le maire de Kaolack Serigne Mboup a pris une note de service pour demander à Aliou Lo de reprendre son poste de travail dès réception de la note. M. Lo est affecté à la sécurité municipale sous la responsabilité de Serigne Sarr Bitèye et son poste de travail est à l'entrée secondaire de l'état civil, du côté de la préfecture.
Touba : meurtre ou accident mortel ?
Un jeune âgé de 17 ans a été retrouvé mort un couteau planté dans le ventre, dans la nuit du dimanche au lundi. Le corps sans vie de Fallou G. a ainsi été transporté à la morgue de l’hôpital de Ndamatou hier. L’enquête est confiée à la gendarmerie de Ndindy. Les hommes en bleu sont partagés entre deux thèses : celle du meurtre et celle d’un accident, parce que la victime se serait donné un coup de couteau à la suite d’une transe. Un membre de la famille que Dakaractu a joint au téléphone confie que le corps du défunt n’est toujours pas mis à leur disposition pour l’inhumation. Affaire à suivre.
La ministre de la Santé a perdu son époux
La ministre de la Santé et de l'Action sociale est en deuil. Dr Marie Khémess Ngom Ndiaye a perdu hier son époux Gabriel Birame Ndiaye. La direction de L’As présente ses condoléances à la famille du défunt.
Roi Mohamed VI à Dakar
Le roi du Maroc, Mohamed VI, est attendu jeudi à Dakar dans le cadre d’une visite de travail. Dans son agenda figure l’inauguration du point de débarquement Soumbédioune que le Maroc a financé. D’ailleurs, le ministre des Pêches et de l’Économie maritime, Papa Sagna Mbaye accompagné du protocole royal du Maroc et de la présidence, a visité le point de débarquement aménagé Muhammad VI de Soumbédioune. Le Roi Mouhamed VI et le président Macky Sall vont inaugurer l’infrastructure jeudi à partir de 16h.
Vers la fin de la grève des travailleurs des collectivités locales ?
La secrétaire générale du ministère des Collectivités Territoriales, Mame Sané Ndiaye, a déclaré, mardi à Dakar, s’attendre à ce qu’un accord soit trouvé entre les travailleurs des Collectivités territoriales en grève depuis quatre mois et leur ministère de tutelle. Mme Ndiaye parle de la possibilité d’une sortie heureuse qui pourrait survenir très prochainement. Les négociations entamées par les deux parties vont permettre de lever les contraintes, qui sont financières pour la plupart, a-t-elle dit lors d’un atelier consacré au nouveau dispositif de suivi-évaluation du ministère des Collectivités territoriales. Selon Mame Sané Ndiaye, le ministre de tutelle, Mamadou Talla, s’est entretenu récemment avec les travailleurs en grève. Les collectivités territoriales (mairies, conseils départementaux, etc.) sont les employeurs des travailleurs en grève, a tenu à préciser Mme Ndiaye. Le ministère va toutefois travailler à ce que l’augmentation des salaires dans l'administration locale soit effective, a-t-elle confié à l’Aps. A signaler que l’intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales (ICTS) et le syndicat And Gueusseum ont entamé une nouvelle grève de 96 heures.
Le chargé de com de Pastef/Kaffrine déféré au parquet de Diourbel
Arrêté sur instruction du procureur de la République, le chargé de communication du parti Pastef à Kaffrine n'est pas encore sorti de l'auberge. Abdoulaye Thomas Faye a été déféré hier au parquet du tribunal de grande instance de Diourbel par la Section de Recherches de Thiès. Le professeur en service au Lycée Cheikh Ahmadou Bamba de Diourbel ( LTAB) a, toutefois, fait l’objet d’un retour de paquet. Ainsi, ce proche de Ousmane Sonko va passer cette nuit du mardi au mercredi 22 février au commissariat central du Diourbel. Le chargé de communication de Pastef à Kaffrine qui est poursuivi pour appel à insurrection [...] va faire face aujourd’hui sauf changement de programme, au magistrat instructeur chargé de son dossier. Ainsi, il risque d'être inculpé et placé sous mandat de dépôt d'après une source de Seneweb proche du parquet. Pour rappel, ce responsable de Pastef a été arrêté à Kaffrine suite à un post sur Facebook.
100 millions de Serigne Mountakha Mbacké à la Turquie
Le Khalife général des mourides a concrétisé sa promesse de soutenir la Turquie frappée par un séisme. Serigne Mountakha Mbacké a dépêché hier une délégation conduite par Serigne Moustapha Mbacké, fils de Serigne Cheikh Gaindé Fatma et ancien ambassadeur du Sénégal en Turquie, pour remettre sa contribution de 100 millions Fcfa à l’ambassadeur de Turquie. La délégation du guide religieux était composée de Mbackiyou Faye, représentant du khalife général des mourides à Dakar, de Serigne Bassirou Lo, imam ratib de la mosquée de Massalikul Jinaan, le responsable moral de Hizbut-Tarqiyyah etc.
L'Ams veut un plan stratégique de développement
L'Association des Maires du Sénégal(Ams)travaille sur l’adoption d’un nouveau plan stratégique de développement pour les cinq prochaines années, dont l’un des projets prioritaires est la construction d’un nouveau siège de 10 étages, a-ton appris de son président. Il a exposé hier à l’Ambassadeur de l'Union européenne au Sénégal les projets prioritaires de l’Ams dont le plan stratégique de développement pour les cinq prochaines années. S’exprimant au sortir d’une rencontre avec le diplomate, Oumar. Ba a notamment évoqué le projet de construction d’un nouveau siège de l’Ams. A l’en croire, cette infrastructure de 10 étages devrait donner la possibilité de pouvoir réunir tous les services de l’association mais aussi louer le rester pour avoir des ressources financières additionnelles. Selon lui, leur siège étant bien situé au niveau de la place de l’indépendance, pourra accueillir en location beaucoup d’institutions financières et autres. L’Ambassadeur de l’Union européenne au Sénégal, Jean Marc Pisani, s’est félicité de la démarche de l’Ams, parlant d’échanges fructueux avec les élus locaux qui sont très proches des populations et qui ont une bonne compréhension des enjeux de développement à la base. Il a aussi évoqué les projets structurants que l’Union européenne met en œuvreau Sénégal. Jean Marc Pisani a cité, selon l’Aps, l’exemple du projet de modernisation de l’état-civil qui comprend, selon lui, un volet formation des agents mais aussi la numérisation des actes.
LES CANDIDATURES POUR LA PRESIDENTIELLE DE 2024 AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE MERCREDI
Les quotidiens parus ce mercredi, s’intéressent aussi au sermon du guide de la communauté layène et la présidentielle de l’année prochaine.
Dakar, 22 fév (APS) – L’élection présidentielle sénégalaise de l’année prochaine est le sujet favori des quotidiens, qui, pour leur livraison de ce mercredi, s’intéressent aussi au sermon du guide de la communauté layène.
L’info relaye une tribune du poète Amadou Lamine Sall consacrée aux tensions politiques actuelles et au prochain scrutin présidentiel.
‘’Le Sénégal restera et les acteurs politiques d’aujourd’hui auront disparu avec armes et bagages […] Avouons-le avec respect : nos hommes politiques ne font pas une belle vitrine pour le Sénégal !’’ a écrit M. Sall.
‘’De quelque bord qu’ils soient, il faut que les acteurs politiques sachent que le Sénégal ne leur appartient pas à eux seuls’’, prévient la présidente du Haut Conseil du dialogue social, Innocence Ntap Ndiaye.
‘’Aujourd’hui, ceux qui sont censés porter haut le flambeau du Sénégal violent leur mission par des actions de violence’’, s’indigne Mme Ndiaye dans une interview publiée par Le Témoin Quotidien.
EnQuête fait remarquer qu’‘’à un an de la prochaine présidentielle, les électeurs sénégalais n’ont toujours aucune lisibilité sur la participation des potentiels présidentiables’’.
‘’Le flou artistique !’’ titre le journal pour parler de cette incertitude.
Sud Quotidien partage ce sentiment d’incertitude, concernant les candidatures au scrutin présidentiel. ‘’Aucune des coalitions de partis les plus représentatives de l’électorat national ne peut garantir que son candidat […] prendra effectivement part à la compétition’’, constate-t-il.
‘’Un exercice à haut risque’’
EnQuête est d’avis que cette situation résulte du fait que ‘’tout semble se résumer à une simple volonté du président de la République’’ au Sénégal, même si ‘’la Constitution et les lois ordinaires sont censées régir les règles du jeu électoral’’.
La coalition Yewwi Askan Wi (YAW) est confrontée à la ‘’dispersion’’ de ses leaders, selon L’Observateur. Plusieurs leaders politiques parmi ses dirigeants ont déclaré être candidats, constate le journal.
‘’Avec une multitude de candidatures, les voix vont s’éparpiller au sein de l’opposition et ça peut leur (les leaders de l’opposition) porter préjudice’’, avertit un analyste politique interrogé par L’Observateur.
‘’Déthié Fall allonge la liste’’ des candidats de Yewwi Askan Wi à l’élection présidentielle, annonce Bés Bi Le Jour.
Après Malick Gackou, Khalifa Sall et Ousmane Sonko, M. Fall, un des principaux leaders de YAW, sera investi candidat par les militants de son parti, dimanche prochain, selon le journal.
Direct Info fait remarquer que ‘’la coalition Yewwi Askan Wi a opté pour une candidature plurielle’’. ‘’Déjà cinq leaders affichent leurs ambitions. Le hic, ce sont les parrainages : un exercice à haut risque. Parviendront-ils à déjouer le piège ? Là est la question’’, commente le même journal.
La coalition Benno Bokk Yaakaar, elle, ne tergiverse pas sur le choix de son candidat, Macky Sall. ‘’De véritables démonstrations de force’’, souligne EnQuête en parlant des meetings de ses leaders à Ziguinchor (sud), en vue de la ‘’réélection’’ de Macky Sall.
‘’Le jeu politique est fermé ; à presque un an de l’élection présidentielle, on ne sait pas qui sera candidat et qui ne le sera pas’’, analyse un militant de la société civile interrogé par Le Soleil.
WalfQuotidien, lui, affirme que ‘’le chamboulement de la magistrature […] ne rassure pas l’opposition’’, écrit WalfQuotidien. Il fait allusion aux décisions annoncées lundi par le Conseil supérieur de la magistrature, qui affecte, comme chaque année, de nombreux magistrats à de nouvelles fonctions.
‘’Ça râle dans les coulisses des juridictions’’, lit-on dans le même journal.
‘’Le progrès n’est pas possible sans la paix’’
Les quotidiens relayent aussi le sermon de la communauté layène, à l’occasion de son pèlerinage annuel.
‘’Des combats politiques à n’en plus finir, cela ne nous mènera jamais vers le développement’’, a soutenu Seydina Issa Thiaw Laye, le coordonnateur général de l’événement.
‘’La paix et la stabilité du pays sont l’affaire de tous. Tout le monde doit s’y atteler. Les acteurs politiques doivent savoir qu’une dizaine de personnes ne peuvent pas dicter leur loi aux 17 millions de Sénégalais’’, écrit Source A en citant Seydina Issa Thiaw Laye.
Ce dernier a rappelé l’importante contribution des guides religieux à la promotion de la paix au Sénégal. ‘’Selon le petit-fils du Mahdi (Seydina Limamou Lahi, qui vécut de 1843 à 1909), les foyers religieux en sont le premier facteur’’, note L’As.
‘’Le progrès n’est pas possible sans la paix’’, écrit Le Soleil en citant Seydina Issa Thiaw Laye.
Le Quotidien retient du sermon du coordonnateur général de la commémoration que la paix se construit avec ‘’un certain nombre de comportements à adopter’’ par les citoyens.
LA SANTE EN GREVE A KAOLACK
Des agents de santé de Kaolack (centre), membres d’organisations syndicales regroupées au sein de la coalition ‘’And Gueusseum’’, ont déclenché mardi un mouvement de grève pour demander l'octroi des indemnités de risque et de l’habitat.
Kaolack, 21 fév (APS) – Des agents de santé de Kaolack (centre), membres d’organisations syndicales regroupées au sein de la coalition ‘’And Gueusseum’’, ont déclenché mardi un mouvement de grève pour demander l'octroi des indemnités de risque et de l’habitat, en attendant une marche nationale prévue vendredi prochain à Kaffrine, a constaté l’APS.
‘’Le mot d’ordre a été bien suivi à Kaolack, même si nous respectons le service minimum. Mais si rien n’est fait pour satisfaire nos revendications, nous allons corser la grève’’, a averti le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (SUTSAS) de Kaolack, Moustapha Diakhaté, dans un entretien accordé à l'APS.
Il a rappelé qu’ils avaient un protocole d’accord avec l’Etat depuis le 10 mai 2022 portant sur les indemnités de risque et de l’habitat.
Selon lui, ces indemnités de devaient être versées à tous les agents de la santé. ‘’Malheureusement, nous nous sommes rendus compte qu’il y a certains agents qui n’ont pas été pris en compte dans le paiement de ces indemnités'', a-t-il dit.
‘’On a omis volontairement des infirmiers-assistants, des aides-infirmiers, des infirmiers de blocs, entre autres. Surtout pour les infirmiers-assistants, on nous dit que tous ceux qui n’ont pas de diplômes d’Etat ne vont pas en bénéficier, alors que ce sont des agents diplômés des écoles de formation autorisées par l’Etat’’, a précisé Dr Diakhaté.
‘’Ils ont été recrutés sur la base de ces diplômes-là, on leur confie des malades sur la base de leurs compétences et ils soignent des patients comme tout le monde. C’est contradictoire que de vouloir faire la différence entre les agents. Cela n’est basé sur aucune logique’’, a estimé le SG de la section locale du SUTSAS.
‘’Aujourd’hui, il n’y a plus d’activités de vaccination, puisque nous avons retourné toute la logistique de vaccination au niveau de la Région médicale. Nous allons poursuivre notre grève et si on n’y prend garde, ça va se corser davantage et il n’y aura plus de service minimum encore moins de prise en charge des urgences’’, a-t-il prévenu.
Après la marche de vendredi, une évaluation sera faite pour ensuite voir quelle suite donner à leur plan d’action, a indiqué Dr Moustapha Diakhaté, qui a porté la parole des organisations syndicales membres de ‘’And Gueusseum’’.
Du côté de la direction du Centre hospitalier régional El Hadji Ibrahima Niass de Kaolack, même si on reconnait que le droit de grève est consacré par les lois en vigueur au Sénégal, on assure que ce mouvement d’humeur n’a pas beaucoup affecté le bon fonctionnement des services de soins.
‘’Sur un total de cinq-cent-cinquante-un agents, deux-cent-trente-quatre sont syndiqués, mais il n’y a que cent-trente-trois d’entre eux qui suivent le mot d’ordre de grève, soit 56,84%’’, a précisé le chef du service des ressources humaines de ladite structure, Baye Omar Thiam.
Toutefois, il soutient que la pédiatrie, la radiologie, la cardiologie, la dermatologie, la médecine interne, l’ORL, la chirurgie, la maternité et le service social sont au ralenti, parce qu’’’au lieu d’avoir cent pour cent, ce sont des services qui fonctionnent, peut-être, à trente à trente-cinq pour cent’’.
‘’Puisqu’il s’agit d’un plan d’action national, les agents ayant le droit d’aller en grève, nous ne faisons que constater et faire des rapports détaillés qu’on transmet à l’autorité qui va apprécier. Nous faisons un travail de coordination tous les matins et de voir tous les services qui peuvent être impactés et d’y mettre du personnel supplémentaire pour essayer de combler le vide’’, a rassuré Baye Omar Thiam.
Il a encore précisé que les médecins ne sont pas en grève, parce qu’ils ne sont pas concernés par ce mouvement. ‘’Tous les services gérés par des médecins fonctionnent et les patients qu’on devait opérer l’ont été et les urgences sont prises en charge correctement’’, s’est réjoui M. Thiam
par Vieux Savané
SÉNÉGAL, LES ETHNIES ET LA NATION
En cette veille d’élection, il est important de lire cet ouvrage de Makhtar Diouf pour s’imprégner non seulement de la dangerosité de l’ethnicité mais aussi, et surtout, de la nécessité de préserver le multiculturalisme sénégalais
Alors que les wolofs sont minoritaires au Sénégal, leur langue, le wolof, est parlé sur l’ensemble du territoire national. Un paradoxe qui trouve son explication dans le fait que les premiers contacts du Sénégal avec l’Europe coloniale se sont effectués à travers les zones wolophones , St-Louis et Dakar, notamment. Les colons français et portugais avaient ainsi utilisé les Wolofs comme interprètes et comme négociants dans la traite de la gomme arabique. Associée à l’extension de l’arachide, cette intermédiation a été un facteur important de la promotion de la langue wolof. Par ce biais, cette dernière s’est avérée une langue librement acceptée par les populations et non imposée. C’est ainsi qu’il faut relever que la chance historique du Sénégal découle du fait que les catégories citoyens-sujets n’ont pas correspondu à des groupes ethniques donnés. Autrement dit, les quatre communes n’ont jamais été des enclaves ethniques, sans compter que « la porosité des frontières ethniques est devenue telle que dans la plupart des cas, le nom de famille n’est plus un signe de repère ethnique ». S’il arrive toutefois qu’on considère encore le Fouta comme pays toucouleur, le Sine comme pays séreer, il demeure la difficulté de les circonscrire à des critères tels que la langue maternelle, la localité d’origine, le nom patronymique. En tout état de cause, il est important de relever que le pluralisme ethnique dont il est question s’accommode beaucoup plus à un « pluralisme ethnique non antagonique » . Ce dernier s’exprime d’ailleurs par la parenté à plaisanterie mais aussi par la diversité culturelle, à travers notamment le fait que toutes les langues sont parlées dans toutes les régions du Sénégal.
Selon l’auteur, la grande mobilité des populations sur toute l’étendue du territoire ne favorise pas , à l’image du Nigeria avec le Hausaland, le Yorubaland, le Igboland, « une fixation quasi rigide des groupes ethniques en des points précis ». Du fait des nombreux brassages ethniques survenus au cours des siècles , il en découle qu’en aucune manière les patronymes ne peuvent se réduire à des éléments d’identification ethniques. L’auteur relève « toutefois quelques fissures au niveau de l’édifice de l’unité sénégalaise », à travers notamment le « problème du séparatisme casamançais ». S’il indexe un certain nombre de manquements à travers la « politique de répartition régionale des postes de responsabilité gouvernementale », il note que « certains ministres ont du mal à résister au réflexe faisant appel à des personnes de leur groupe ethnique ».
D’ailleurs relève l’auteur, cette volonté de mise en place d’une clientèle politique captive a fini « d’alimenter dans les conversations des Sénégalais des plaisanteries du type : c’est quel groupe ethnique qui est au pouvoir dans tel ministère ou dans telle entreprise publique? ». Du reste , si l’on ne peut suspecter une quelconque discrimination dans les politiques économiques, de l’éducation, de la santé, il n’en est point ainsi dans le domaine foncier , avec son lot de frustration et de sentiment d’exclusion. Ainsi averti l’auteur, de toutes les formes de différenciation sociale, l’ethnicité est la plus facile à manier, tout en prenant le soin de souligner que les « revendications de séparatisme ethnique ne sont jamais le fait spontané de populations ». Elles seraient plutôt l’œuvre de « certains meneurs dont les ambitions sont exclusivement politiques ». L’ethnicité, fait-il remarquer, rend non seulement l’unité nationale difficile, mais « risque d’être en soi un frein à l’intégration régionale ».
Loin de tout délire spéculatif, adossé aux faits, nourri par des enquêtes chiffrées , l’ouvrage du Professeur Makhtar Diouf, « Sénégal. Les ethnies et la nation » , est dense et très instructif. En cette veille d’élection, il est important voire impérieux , de lire ou de relire cet ouvrage majeur pour s’imprégner ou se réimprégner non seulement de la dangerosité de l’ethnicité mais aussi , et surtout, de la nécessité de préserver le multiculturalisme sénégalais.
ABDOU KARIM DIOP, UN CHEVEU DANS LA SOUPE
Abdou Karim Diop nommé Procureur de la République près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, sortira forcément de son anonymat.
Abdou Karim Diop nommé Procureur de la République près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, sortira forcément de son anonymat. Jusque-là adjoint de son prédécesseur, Amady Diouf, le magistrat hérite en effet d’un climat politico-social tendu, à cause, en grande partie de dossiers judiciaires en instance dans sa juridiction.
Déjà, son prédécesseur, Amady Diouf, avait annoncé l’ouverture d’informations judicaires sur les morts de Didier Badji et Fulbert Sambou, décédés dans des circonstances troublantes. Leur décès reste toujours un mystère, des mois après cette annonce du Parquet.
L’usage des Fonds Force Covid-19, suite aux conclusions de la Cour des Comptes demandant l’ouverture d’informations judiciaires contre des personnes épinglées, a tenu en haleine les Sénégalais pendant plusieurs semaines. Ils veulent la lumière sur cette affaire. A travers un communiqué, le Parquet a annoncé la saisine des enquêteurs, pour en savoir plus sur cette affaire (une enquête complémentaire), en réponse à la forte pression. Il revient donc à Abdou Karim Diop de diligenter cette affaire.
Les défenseurs des droits humains ont toujours plaidé pour la création d’un juge des libertés, afin d’éviter la systématisation du mandat de dépôt. Le climat social est très tendu marqué notamment par des arrestations de militants du Pastef et des manifestants pris lors de rencontres interdites, Abdou Karim Diop aura fort à faire dans ce contexte préélectoral très incertain, au TGI hors classe de Dakar, présidé désormais par le magistrat Moustapha Fall, anciennement président de Chambre à la Cour d’appel de Dakar.
AMADY DIOUF ENVOYE AU CHARBON !
Le désormais ex-Procureur de la République près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, Amady Diouf, aura désormais la responsabilité de décider des dossiers qui atterrissent en appel
Le désormais ex-Procureur de la République près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, Amady Diouf, aura désormais la responsabilité de décider des dossiers qui atterrissent en appel. Certains seront peut-être des affaires dont il a déjà diligenté l’instruction. En cas de maintien à ce poste jusqu’à la présidentielle de 2024 également, Amady Diouf sera chargé de valider les résultats de la Commission nationale de recensement des votes et de déclarer les résultats provisoires. Entre temps, il se pourrait qu’il ait eu à prendre une décision concernant l’opposant Ousmane Sonko, comme c’était le cas avec le juge Demba Kandji, dans l’affaire de la caisse d’avance mettant en cause l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, qui a été a condamné en appel, en aout 2018, alors qu’il aspirait à participer à la présidentielle de 2019.
Une des décisions phares du Conseil Supérieur de la Magistrature (Csm) d’avant-hier, lundi 21 février 2023, est le départ du Procureur de la République Amady Diouf du Parquet de Dakar pour la Cour d’appel de la même Juridiction. Le fait que ce magistrat devienne le Premier président de la Cour d’appel de Dakar, revient à s’attendre qu’il retrouve des dossiers qui sont déjà passés entre ces mains, en cas de recours, si ces affaires venaient à être vidées en première instance. Il a demandé l’instruction des affaires qui sont actuellement en instance devant le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar dont il était le maître des poursuites.
Amady Diouf a hérité de son prédécesseur, Serigne Bassirou Gueye, l’affaire Sweet Beauty, dans laquelle la masseuse Adja Sarr accuse Ousmane Sonko de viol. Ce dossier renvoyé à la Chambre criminelle pourrait revenir entre les mains de ce magistrat, si une décision non appréciée par l’une des parties au procès est prononcée par les juges choisis pour vider l’affaire en première instance. Et on sait combien cette affaire tient en haleine les Sénégalais, surtout des jeunes complètement acquis à la cause du leader du Pastef.
On se souvient aussi que c’est en juin 2022 que le Procureur de la République, Amady Diouf, a fait face à la presse pour annoncer avoir ordonné l’ouverture d’une enquête sur des personnes qui seraient dangereuses. Elles seraient «des Forces spéciales» prêtes à semer le trouble lors d’un grand rassemblement de l’opposition au temps, «en s’adonnant à des opérations de pillage, de destruction et d'atteintes contre l'intégrité physique de personnes vraisemblablement innocentes».
Ousmane Kabiline Diatta, qualifié de «membre actif du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc)», serait l’une d’elles. Dans ce dossier affaire des «Forces spéciales», plusieurs personnes qui seraient du Pastef sont sous mandat de dépôt, après leur inculpation du juge, à la demande d’Amady Diouf. Le constat donc est qu’en cas de recours à la Cour d’appel, si toutefois elles sont jugées, la juridiction dirigée par Amady Diouf sera chargé de décider de leur sort.
Aussi, Ousmane Sonko est renvoyé devant le juge, dans le dossier de «diffamation» présumée qui l’oppose au ministre Mame Mbaye Niang. Le procès est renvoyé au 16 mars prochain. Ousmane Sonko, principal leader de l’opposition et très critique contre le régime actuel, devra encore saisir la juridiction d’Amady Diouf, si une décision qui lui est défavorable venait à être prononcée en première instance, surtout que le procès se tient à moins d’une année de la présidentielle de 2024.
AMADY DIOUF A LA COUR D’APPEL, LE SPECTRE DEMBA KANDJI !
Khalifa Ababacar Sall, maire de Dakar a été condamné dans l’affaire dite de la caisse d’avance de la ville de Dakar, le 30 mars 2018, à cinq (5) ans de prison, par le juge Malick Lamotte. Il était poursuivi, au même titre que des employés de la ville de Dakar, pour association de malfaiteurs, complicité de faux et usage de faux en écritures privées de commerce, faux et usage de faux dans des documents administratifs, détournement et escroquerie aux deniers publics et blanchiment de capitaux. Cette peine a freiné les ardeurs d’un dissident du Parti socialiste (Ps), qui tissait sa toile pour la présidentielle de février 2019.
Pour obtenir un résultat autre que le verdict prononcé en première instance, ses avocats saisirent (interjettent appel) la Cour d’appel de Dakar, alors dirigée par le juge Demba Kandji. Le dossier ouvert en juillet 2018, fut vidé le 30 août de la même année, avec une confirmation du premier jugement, (cinq (5) ans de prison, en plus d’une amende de cinq (5) millions). Il ne restait plus que Cour suprême et la cassation pour le maire déchu qui voyait ses chances de participer à la présidentielle se rétrécir.
Khalifa Sall, écarté de la course à la présidentielle, d’autres candidats ont affronté le candidat de Bennoo Bokk Yaakaar (Bby), Macky Sall, le président sortant qui cherchait un second mandat. Il devancera ses adversaires, selon les premiers résultats sortis des urnes, le 24 février, même s’il y avait des contestations. Le 28 février 2019, Demba Kandji, alors Premier président de la Cour d’appel de Dakar et président de la Commission nationale de recensement des votes, confirme cette avance dans les résultats provisoires qu’il a proclamé. Des résultats confortés, plus tard, par le Conseil constitutionnel.
Entre 2018, 2019 et 2023 à 2024, ce qui a changé c’est que l’opposant notoire attrait devant les juridictions n’est pas Khalifa Ababacar Sall. Mais Ousmane Sonko, plus «belliqueux» et impliqué dans deux affaires dont l’issue judiciaire peut, à tout moment, lui priver de ses droits civiques. La question est maintenant est de savoir si Amady Diouf (ex-Procureur de République et désormais Premier président de la Cour d’appel de Dakar) aura l’occasion d’entendre Ousmane Sonko pour un second jugement dans l’un des dossiers dans lesquels il est cité ? Ou d’annoncer des résultats provisoires de la présidentielle de février 2024 notamment si ils venaient à être favorables au président Macky Sall, dont l’opposition soupçonne de vouloir candidater pour un troisième mandat jugée illégitime (par l’opposition politique et beaucoup d’observateurs). Macky Sall n’ayant pas encore donné sa position sur la question, le candidat de Bby pour la prochaine présidentielle reste toujours un mystère.
L’OPPOSITION À LA MERCI DU POUVOIR
Aucune des coalitions de partis les plus représentatifs dans l’électorat ne peut garantir que son candidat supposé ou réel prendra effectivement part à la prochaine présidentielle. Un flou savamment entretenu par le régime de Macky Sall
L’élection présidentielle de 2024 qui se profile risque d’être paradoxale pour les suffragants sénégalais. En pleine année pré-électorale, aucune des coalitions de partis les plus représentatifs dans l’électorat national ne peut garantir que son candidat supposé ou réel prendra effectivement part à la compétition, que ce soit Benno Bokk Yakaar, Yewwi Askan Wi ou Wallu Sénégal. Nonobstant le tamis du parrainage citoyen, ce flou semble savamment entretenu par un pouvoir qui s’évertue méthodiquement, via toutes les ressources de la Loi, à «réduire l’opposition à sa plus simple expression», quitte à annihiler toute volonté de leadership alternatif en son sein même. Le cas de Mimi Touré en est une parfaite illustration. Chronique de la lente descente aux enfers des challengers les plus « massifs » de Macky Sall à la magistrature suprême.
A moins de douze mois de la présidentielle de 2024, et pour la première fois au Sénégal, nul ne peut affirmer avec certitude qui sera sur le starting-block. Ni le Président Macky Sall, président de la majorité, dont la troisième candidature reste contestée par certains, ni Ousmane Sonko (le leader le plus en vue de l’opposition, du moins sur le terrain politique) qui n’en a pas encore fini avec ses dossiers judiciaires, encore moins Khalifa Ababacar Sall de Taxawu Sénégal (ancien maître de Dakar de 2009 à 2018) ou Karim Wade du Pds (ancien parti au pouvoir de 2000 à 2012). Ces deux derniers qui restent suspendus à une éventuelle amnistie ne peuvent au regard de la loi prétendre qu’ils seront candidats.
D’ailleurs, le cas de Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, candidat du Pds à la présidentielle de 2019, est déjà un cas d’école. Placé en détention préventive à Dakar en avril 2013, reconnu coupable du délit d’enrichissement illicite et condamné à six ans de prison ferme et à plus de 138 milliards de Francs CFA d’amende, selon la décision lue le lundi 23 mars 2015 par le président de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), une juridiction spéciale, il a été gracié par un décret du Président Macky Sall en juin 2016. Karim Wade quittera le Sénégal pour le Qatar peu après sa libération dans la même nuit. Il y demeure toujours en tant que non électeur puisqu’il a été déchu de son éligibilité.
Idem pour le cas de l’ancien premier magistrat de la ville de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, qui a été accusé de «détournement» sur la caisse d’avance de la mairie de Dakar et placé en détention, le 7 mars 2017. Au terme d’un procès qui aura duré près de deux mois et demi, Khalifa Sall a été condamné à 5 ans de prison ferme avant d’être révoqué par le chef de l’Etat. Comme Karim Wade, lui aussi a été libéré par grâce présidentielle datant du dimanche 29 septembre 2019. Une «remise totale des peines principales» pour l’ancien maire de Dakar et pour deux de ses coaccusés. Seulement, cette grâce ne concerne que la peine de prison, à l’exclusion de l’amende infligée à l’ancien édile de Dakar et de sa déchéance électorale.
SONKO, LE DERNIER SUR LA LISTE
En février 2021, une jeune femme prénommée Adji Sarr officiant dans un salon dit de massage, en l’occurrence «Sweet beauté Spa», accusait le député de l’opposition de l’avoir violée sous «la menace à quatre occasions». Convoqué dès le lundi 8 février, Ousmane Sonko, protégé par son immunité parlementaire, n’avait pas déféré devant les gendarmes.
Le lendemain, le 9 février 2021, la procédure de levée de son immunité parlementaire est enclenchée par l’Assemblée nationale. La plénière se tient à huis clos en l’absence du leader des Patriotes, suite à la restitution des travaux de la commission ad hoc mise en place pour statuer sur son cas. Les députés de l’opposition refusent de participer au vote. Le mercredi 3 mars 2021, alors qu’il déférait à la convocation du juge, et pour un différend d’itinéraire pour se rendre au Palais de justice, Ousmane Sonko se voit arrêté et placé en garde à vue pour «troubles à l’ordre public» et «participation à une manifestation non autorisée». Son arrestation déclenche une grave crise politico-sociale dans tout le pays. Ses partisans descendent dans la rue jugeant que l’interpellation de leur leader est un complot du président Macky Sall visant à l’éliminer de la course à la présidentielle de 2024. Ces manifestations ont servi de catalyseur pour une jeunesse victime d’une crise économique que le Covid-19 avait amplifiée. Au bout du compte, des émeutes secouaient tout le pays les 4 et 5 mars 2021 et occasionnant la mort de 14 personnes.
De fil en aiguille, Ousmane Sonko est finalement mis sous contrôle judiciaire avec interdiction de sortie du pays et son dossier confié au Doyen des juges Maham Diallo qui succédait à Samba Sall, rappelé à Dieu entre temps. Le nouveau Doyen des juges renvoyait en Chambre criminelle le dossier opposant Ousmane Sonko et la masseuse Adji Sarr. Aujourd’hui, l’opinion est à l’écoute de la date du procès, tout en subissant les affres de l’autre procès vraisemblablement intenté contre le leader des Patriotes pour lui perdre sa carte d’électeur, selon Pastef lui-même. Allez demander au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang qui poursuit Ousmane Sonko pour diffamation dans la fameuse affaire Prodac.
MEME MIMI AU PURGATOIRE
Dans cette entreprise méthodique de réduction de l’opposition « à sa plus simple expression», sur fond de pseudo-utilisation à tort ou à raison des raccourcis de la Loi, personne ne semble à l’abri. A fortiori, les voix dissonantes en interne. L’ancienne Première ministre Aminata Touré, longtemps proche du chef de l’Etat Macky Sall et tête de liste de la majorité pour les Législatives de juillet dernier, en a vécu l’expérience.
En butte au choix-surprise du président Amadou Mame Diop au perchoir, elle quitte le groupe Benno Bokk Yakaar en septembre 2022 pour devenir députée non inscrite. Qui plus est, elle se déclare candidate à la présidentielle de 2024 et fait du combat contre la troisième candidature du président Macky Sall son cheval de bataille. Du coup, elle s’attire les foudres du pouvoir, perd son mandat de député en violation flagrante du règlement intérieur de l’Assemblée nationale et de la Loi constitutionnelle.
Ses ex-camarades de parti ne sont pas arrêtés-là puisqu’ils ont fini de lui coller un tendancieux dossier de mal gouvernance alors qu’elle était à la tête du Conseil économique, social et environnemental. Un dossier qui n’a pas prospéré au point d’atterrir chez Dame justice. Cette volonté de plomber les candidatures des partis les plus représentatifs de l’opposition aura fini par porter un coup dur au jeu démocratique et à la société en général. A moins de 12 mois de la présidentielle, le Sénégal est ainsi englué dans une tension politique alarmante qui présage de lendemains incertains.
LES SYNDICATS EN ORDRE DE BATAILLE
Les élections de représentativité syndicale dans le secteur de l’éducation et de la formation se tiendront du 6 au 13 mars prochain.
Les élections de représentativité syndicale dans le secteur de l’éducation et de la formation se tiendront du 6 au 13 mars prochain. Pour cette deuxième édition qui se fera en ligne, après celle de 2017, 35 syndicats vont briguer les suffrages des électeurs afin de faire partie de ceux qui, pendant cinq ans, seront les interlocuteurs du gouvernement pour défendre les intérêts des enseignants. Ceux qui auront atteint la barre des 10% des suffrages valablement exprimés, seront reconnus comme syndicats représentatifs. A quelques jours de la tenue de ces élections, les syndicats d’enseignants sont sur le terrain pour pouvoir convaincre les électeurs. C’est ce qu’ont fait savoir le secrétaire général du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (SUDES), Ibrahima Guèye, et le chargé de l’organisation et plénipotentiaire de l’Union démocratique des enseignants (UDEN), Seydou Kassé.
IBRAHIMA GUEYE, SECRETAIRE GENERAL DU SUDES : « Ne pas être à la table des négociations, c’est être un peu relégués à la périphérie des discussions »
«Comme toutes les organisations syndicales dans le secteur de l’éducation engagées dans les élections de représentativité, le SUDES est évidemment aussi sur le terrain. Notre option a été de partir en coalition au lieu de partir individuellement. Nous sommes dans la coalition qui s’appelle USEQ élargie composée de huit organisations syndicales qui ont décidé de mettre en commun leurs forces. Ces élections sont importantes dans le cadre de la rationalisation des relations entre les syndicats d’enseignants et l’Etat. Vous êtes censés être informés de l’explosion du nombre de syndicats que nous avons. Plus de 70 organisations syndicales au niveau de l’éducation, cela est absolument intenable pour une rationalisation de la table des négociations. C’est pour cette raison que de commun accord, l’Etat et les syndicats avaient décidé d’organiser des élections depuis 2017. Nous en sommes à la deuxième édition. Pour le SUDES et ses colistiers, c’est extrêmement important d’être représentatifs parce que c’est autour de la table des négociations et c’est à partir de la représentativité que nous avons la possibilité de porter directement auprès de l’Etat les préoccupations des enseignants du Sénégal. Donc, ne pas être à la table des négociations, c’est être un peu relégués à la périphérie des discussions et ne pas avoir la possibilité de peser comme l’a toujours fait le SUDES sur les orientations fondamentales du système éducatif au niveau du Sénégal »
SEYDOU KASSE, CHARGE DE L’ORGANISATION ET PLENIPOTENTIAIRE DE L’UDEN : «Nous sommes très optimistes»
« Nous nous sommes en coalition parce que nous avons répondu à l’appel de la base. Aujourd’hui, les enseignants militants qui sont à la base, réclament une unité syndicale. Et cette unité, nous l’avons matérialisée en allant aux élections avec une coalition composée de neuf syndicats et ces syndicats ont jeté leur dévolu sur l’UDEN et le SUDES. L’UDEN va porter le collège élémentairepréscolaire et le collège moyen secondaire, le SUDES va porter le collège des inspecteurs. Donc, c’est une coalition qui répond à l’attente de la base. Présentement, on est surle terrain en train d’effectuer des missions dans les écoles, les établissements pour quand même convaincre les enseignants à venir nous retrouver dans cette unité. Si cette unité dont ils parlent, est réelle en eux, ils devront quand même nous sanctionner positivement. C’est dans ça que nous sommes présentement. Nous sommes très optimistes parce que nous sommes en train de matérialiser ce que la base veut, nous espérons qu’elle portera son choix sur nous. Voilà. Et quel est l’objectif de ces élections ? Les élections vont permettre de choisir les syndicats qui seront autour de la table des négociations avec l’État parce que vous conviendrez avec moi qu’il y a une pléthore de syndicats d’enseignants. Donc, il faut aujourd’hui assainir comme nous l’avions fait quand même pour qu’au moins quelques syndicats représentent la base autour de la table ».