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11 août 2025
Par Pr Mary Teuw NIANE
LES AILES DE L’AMBITION
La politique dans notre pays mérite d’être complètement revue, le personnel politique sans métier réformé, les pratiques corruptrices bannies, les mentalités de duperie éradiquées, les attentes revues sérieusement à la hausse.
La politique dans notre pays mérite d’être complètement revue, le personnel politique sans métier réformé, les pratiques corruptrices bannies, les mentalités de duperie éradiquées, les attentes revues sérieusement à la hausse. En effet le terrain politique est compris par les acteurs politiques et une grande partie de l’opinion publique comme un espace de jeu de mensonges où les acteurs politiques cherchent à acheter des voix pour ensuite durant leur mandat s’en servir pour s’enrichir, conforter le bien-être de leur famille et enrichir leur entourage.
La question essentielle des objectifs du candidat, son programme, sa faisabilité, sa pertinence n’est pas à l’ordre du jour. De même les capacités et les compétences du candidat ne sont pas visitées pour s’assurer qu’il pourra tenir le pays, qu’il pourra faire évoluer positivement le pays. Les vieilles mentalités politiques sont tellement ancrées que des personnes qui vous veulent du bien, vous conseillent affectueusement de ne pas avoir de l’ambition. Car un programme ambitieux a peu de chance de se réaliser complètement en un mandat. Vous risquez de ne pas accrocher l’intérêt des populations et leur attrait pour les solutions immédiates à leurs problèmes insupportables. Il faut mettre de côté les transformations structurelles de l’économie, de l’agriculture, de l’élevage, de l’aquaculture, de la pêche, de la gestion des ressources extractives et naturelles, de l’école, de la justice, etc. pour avoir en bandoulière des projets sectoriels anesthésiants à effets immédiats et surtout susceptibles de donner des opportunités d’accaparement de ressources pour les politiciens qui vous accompagnent ou des stations qui vont les motiver.
En définitive, choisir un vocabulaire, une rhétorique pour envelopper une camelote politique sans aucune valeur ajoutée pour le pays et les populations mais suffisamment vantée par des laudateurs bien choisis notamment dans les médias pour impressionner les électeurs et ainsi recueillir leurs votes sur des promesses politiques sans conséquences pour leur futur.
La politique sénégalaise avec cette nuée d’hommes et de femmes politiques sans emplois et paradoxalement riches, les armées de gardes du corps, les voitures rutilantes, les mensonges, les tromperies et les reniements, les déplacements de foules, doit radicalement être changée et réinventée. Réduire la place de l’argent, mettre en avant les valeurs et enfin donner la place à la compétition des saines ambitions pour le pays telles devrait être le visage de la politique. Vivement que la politique sénégalaise ne brise pas l’envol des ambitions salvatrices pour notre pays.
Pr Mary Teuw NIANE
Ancien ministre
SITOR NDOUR RELAXÉ MAIS LA PRÉTENDUE VICTIME NE LÂCHE PAS L'AFFAIRE
Après neuf mois de détention, Sitor Ndour a été libéré hier. A propos de cette affaire qui avait défrayé la chronique, on peut dire que c’est tout simplement la montagne qui a accouché d’une souris.
Sitor Ndour a été relaxé hier après neuf mois passés en prison. L’ancien directeur général du Centre des Œuvres universitaires de Dakar (COUD), qui était accusé de viol par sa domestique âgée de seize ans, est rentré chez lui. Alors que le procureur avait requis dix ans de réclusion criminelle contre lui, il a finalement été relaxé au bénéfice du doute. Toutefois, insatisfaite du verdict, la victime a décidé d’interjeter appel.
Après neuf mois de détention, Sitor Ndour a été libéré hier. A propos de cette affaire qui avait défrayé la chronique, on peut dire que c’est tout simplement la montagne qui a accouché d’une souris. Accusé de viol par sa domestique, une mineure de seize ans, l’ancien directeur général du Centre des Œuvres universitaires de Dakar (COUD) et responsable de premier plan de l’Alliance Pour la République, le parti présidentiel, était placé sous mandat de dépôt depuis le 5 août 2022. Dans un contexte marqué par le tumultueux dossier de viol opposant l’opposant Ousmane Sonko à la demoiselle Adji Sarr, l’affaire Sitor Ndour avait fait un boom médiatique.
Bref aperçu sur le déroulement de l’affaire
Au départ, l’affaire semblait être très sérieuse. En témoigne le réquisitoire du procureur qui avait demandé une peine de dix ans de réclusion criminelle contre le sieur Sitor Ndour. En apprenant la nouvelle, on ne peut que frissonner comme l’a fait Mamadi Mbengue. ‘’Pour dire vrai, quand j’ai appris que le procureur voulait que Sitor soit condamné à dix ans, je me suis dit que c’est une affaire très sérieuse. Mais avec ce verdict qui vient d’être rendu aujourd’hui, je me suis rendu compte que c’était tout le contraire’’, a ironisé le jeune homme.
Envoyé en prison par le juge d’instruction du deuxième cabinet, le 5 août 2022, le responsable politique à Fatick de l’Alliance Pour la République (APR) avait par la suite demandé une liberté provisoire par l’intermédiaire de ses avocats. Mais le juge d’instruction, suivant en cela l’avis du maître des poursuites, avait rejeté la requête. Lors du procès, la partie civile réclamait 50 millions de francs CFA à titre de réparation. Niant les faits, l’ancien directeur général du Centre des Œuvres universitaires de Dakar (COUD) avait soutenu être victime de chantage et de tentative d’extorsion de fonds. Il avait même porté plainte contre la mère de la victime pour diffamation.
Il lui a fallu attendre plusieurs mois avant de comparaître devant le tribunal. Ainsi, le 1er mars 2023, Sitor Ndour se présente devant la chambre criminelle. Par la suite, le juge fixe le procès au 15 mars 2023, avant de renvoyer son délibéré au 19 avril 2023, soit à la date d’hier où le président du conseil d’administration de la Société d’Aménagement des Eaux du Delta (Saed) s’est vu acquitter du délit de viol.
Cependant, même si le verdict est en faveur de Sitor Ndour, un nouveau face-à-face n’est pas à exclure. Selon certaines informations, la partie civile n’est pas satisfaite du verdict. Et d’après Me Ndeye Fatou Touré, l’avocate de la plaignante, sa cliente va interjeter appel après que la Cour a relaxé M. Ndour au bénéfice du doute.
DES OBSERVATEURS PREDISENT L’IMPLOSION DE BBY
Face à la question du 3e mandat, des analystes, interrogés par Le Témoin, estiment que la sortie d’Idrissa Seck ne va nullement influencer les alliés au sein de Benno
Des analystes, interrogés par Le Témoin, estiment que la sortie d’Idrissa Seck ne va nullement influencer les alliés au sein de Benno. Au contraire, ils pensent que les réactions d’hostilité enregistrées sont susceptibles de faire réfléchir certains leaders qui pensaient pouvoir se démarquer facilement de la coalition au pouvoir. Car, ajoutent-ils, il n’est pas facile de quitter la coalition au pouvoir en conservant tous les avantages que son chef avait donnés. D’autres soulignent le risque de perte de crédibilité politique, poussant des partis politiques et mouvements alliés à rester dans cette coalition. Toutefois, nos interlocuteurs s’accordent sur le fait que le processus d’implosion de BBY serait devenu inéluctable.
Au sein de la grande coalition Benno Bokk Yaakar (BBY), les alliés se donnent des coups ouvertement désormais. L’ennemi n’est plus le camp d’en face incarné par Yewwi Askan wi, mais le ver est dans le propre fruit de BBY. Et le « Gatsa-gatsa » de rigueur est emprunté justement du camp d’en face. On ne se couvre plus du manteau « gagnons ensemble et gouvernons ensemble» qui sonnait comme le crédo de ralliement de cette grande majorité. La faute au raid solitaire d’Idrissa Seck sur le chemin de 2024. Le Secrétariat exécutif permanent (SEP) de Benno sonne la charge et s’étonne des multiples déclarations de candidatures au sein de la majorité. «Depuis un certain temps, des responsables de la coalition BBY font des déclarations de candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2024. La dernière en date est celle du président Idrissa Seck, président du parti Rewmi, membre de la coalition» indiquent Mor Ngom et compagnie. On crie presque haro sur le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese). A ce dernier, l’instance exécutive de la coalition reproche un manquement aux principes de concertations.
Seulement voilà, le leader de Rewmi n’est pas connu pour avoir sa langue dans sa poche. Tout en prenant acte du communiqué du SEP, le leader de Rewmi dit réserver sa réponse à la prochaine réunion de la Conférence des leaders. Idrissa Seck a tenu à exhorter tous les membres de la coalition BBY à montrer davantage de sérénité, d’unité et solidarité. Un appel qui intervient un peu tard puisque de graves fissures apparaissent déjà au sein de la majorité.
La coalition « Benno Bokk Yakkar», mise sur pied en 2012, est composée essentiellement de l’Alliance pour la République (APR), le parti du président qui représente la locomotive de la coalition, du Parti socialiste (PS), de l’Alliance des forces du progrès (AFP), de Rewmi et d’autres formations politiques comme le Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT), la Ligue démocratique (LD) et d’autres partis de moindre importance.
Cette coalition réputée pour sa solidité pour avoir gagné toutes les élections depuis sa création en 2012 semble se fissurer sur la question du 3e mandat qui irrite plusieurs responsables. Suite au débat soulevé par le Témoin dans sa publication du 04 Avril 2024, plusieurs réactions ont été notées. D’où l’intérêt de poursuivre la réflexion avec l’avis d’experts sur la situation de Benno face l’épreuve du 3e mandat.
La peur de voir la coalition se disloquer est palpable. Une implosion ralentie par des calculs et des stratégies. Chaque parti ou mouvement allié est en train d’observer le dénouement des premiers actes posés. Mais ce qui est sûr, c’est que des départs seront enregistrés dans les rangs de Benno Bokk Yaakar. N’empêche, les analystes et autres experts considèrent que cette coalition a besoin d’être redynamisée pour la prochaine élection présidentielle. Benno, disent-ils, doit forcément faire sa mue puisqu’une séparation assez heurtée est probable. Certains partis politiques, préviennent-ils, ne seront pas épargnés. Selon nos interlocuteurs, Idrissa Seck, le premier à se signaler, ne souhaite nullement être candidat contre Macky Sall. Mais candidat avec Macky Sall. Et il n’est même pas exclu qu’Idrissa Seck ne soutienne pas Macky s’il est candidat. Ces analystes voient dans sa déclaration de candidature juste une stratégie pour que l’actuel président de la République lui cède la place et que les autres leaders de Benno puissent le soutenir.
ABDOU KHADR SANOGO, SOCIOLOGUE : « Benno va forcément vers l’implosion de sa dynamique »
Le sociologue Abdou Khadr Sanogo prévient que forcément BBY va être secouée. Puisque tous ceux qui s’étaient tus, jusqu’ici, pensaient que c’était normal d’accompagner le leader qui est à son dernier mandat. « Effectivement, quelles que soient les eaux troubles, les vicissitudes de la politique, BBY a tenu bon. Aujourd’hui, c’est une coalition qui risque d’être victime de l’usure du pouvoir. Elle a tellement duré qu’elle a atteint son niveau de maturité et son apogée. Tout ce qui naît et qui grandit va forcément mourir. Même si ce n’était pas cette prochaine échéance présidentielle, BBY était déjà à bout de souffle », estime le sociologue.
Inéluctablement, selon lui, cette coalition a besoin d’être redynamisée. Mais, les gens n’ont pas eu le temps. Alors, cette prochaine élection présidentielle va finir de contraindre la coalition à procéder à sa propre mue. Soit, la grande majorité va aller directement à la présidentielle et une autre partie s’y opposera ou bien une autre réclamera son tour du gâteau. Donc, dit-il, forcément cette séparation heurtée dont sont victimes certains partis politiques ou coalitions ne l’épargnera pas. Abdou Khadr Sanogo est d’avis qu’en réalité Idrissa Seck n’est pas trop accepté par la coalition BBY. Il a toujours eu une entente directe avec Macky Sall. Du coup, sa sortie ne peut pas influencer d’autres partis à quitter le navire. « Idy n’a pas trop d’atomes crochus à BBY. Une coalition peut-être secouée mais tout dépend de l’habileté de son leader à en maintenir la cohésion », explique Abdou Khadr Sanogo. Cela dit, le sociologue appelle les acteurs politiques à comprendre que les Sénégalais sont fatigués. Et il faudrait qu’ils arrêtent de les leurrer avec leurs deals souterrains. Dénonçant les compromis et autres deals nocturnes, il exige des propositions de solutions pouvant aider à sortir nos compatriotes de cet état de paupérisation extrême dans lequel ils vivent.
Assane Samb, politologue : « Idrissa Seck se démarque de façon claire et publique de la coalition Benno Bokk Yakkar »
Le journaliste-politologue Assane Samb, lui, pense qu’il y a des frottements au niveau de Benno. Une première fissure est constatée avec Idrissa Seck qui n’est pas encore prêt à quitter Benno. Sinon, il l’aurait dit clairement comme la première fois lorsqu’il avait claqué la porte et que ses ministres, Omar Guèye et Pape Diouf, étaient restés. « S’il prend l’option de rester dans une position encore ambiguë, c’est parce qu’il souhaite encore prolonger le compagnonnage au sein de cette coalition. D’ailleurs, il l’a dit en reconnaissant des qualités aussi importantes à la Première dame. Il reconnaît maintenant que la vision du président dépasse Diamniadio ! Idy a clairement signifié à l’opinion qu’il souhaite rester dans le Benno en étant choisi comme candidat de ladite coalition. C’est apparemment la bataille qu’il est en train de mener », décrypte Assane Samb.
D’après le journaliste et politologue, cette sortie de Idy ne va nullement influencer les alliés au sein de Benno. Au contraire, avec les réactions d’hostilité entendues, on peut penser que ça peut faire réfléchir certains leaders qui pensaient pouvoir se démarquer facilement de la coalition au pouvoir. En réalité, il n’est pas facile de quitter la coalition au pouvoir. Assane Samb évoque les avantages liés à ce compagnonnage et aussi des enjeux de crédibilité politique. « Si vous entrez et sortez au gré des circonstances, l’opinion publique pourrait vous sanctionner négativement. Donc, tous les partis politiques et mouvements qui sont au sein de Benno sont pratiquement contraints d’y rester à quelques mois de la présidentielle au risque de voir leur crédibilité s’effilocher. Les alliés auront du mal à articuler un discours cohérent qui pourra convaincre les Sénégalais s’ils s’opposaient à Macky Sall », déduit-il. Assane Samb soupçonne qu’Idrissa Seck est seulement en train de manœuvrer pour qu’on puisse lui permettre d’être le candidat de la coalition « Benno Bokk Yaakar » et non pas seulement de Rewmi. Idy, retient-il, ne souhaite nullement être candidat contre Macky Sall. Mais, candidat avec Macky Sall. Il n’est pas exclu qu’il soutienne Macky s’il est candidat. « C’est juste une stratégie pour que Macky lui cède la place et que les autres leaders de Benno puissent le soutenir. Et cela ne va nullement encourager les autres partis à quitter Benno. Cela ne veut pas dire que Benno est en implosion », conclut le politologue Assane Samb.
JAMES M. JOHNSON EST L’AVOCAT ET L’AMI D’IDRISSA SECK
« Africa Intelligence », qui se présente comme «le quotidien du continent», a publié dans sa livraison d’hier une information selon laquelle « Candidat à la présidentielle, Idrissa Seck s'attache les services d'un lobbyiste à Washington ».
« Africa Intelligence », qui se présente comme «le quotidien du continent», a publié dans sa livraison d’hier une information selon laquelle « Candidat à la présidentielle, Idrissa Seck s'attache les services d'un lobbyiste à Washington ».
En réalité, M. James M. Johnson, dont il est question dans l’article, n’est pas un lobbyiste professionnel. C’est un avocat de métier qui gère les affaires personnelles et professionnelles de l’actuel président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) dont il est un ami de très longue date. En tant qu’avocat et ami, Idrissa Seck lui a demandé de l’aider par des conseils dans le cadre de sa candidature à l’élection présidentielle de 2024. La loi américaine exigeant que tout avocat — mais aussi tout lobbyiste et tout agent d’une manière générale — travaillant pour le compte d’entités étrangères en fasse une déclaration auprès du ministère de la « Justice », pour s’y conformer, M. James M. Johnson a donc fait une déclaration au Foreign Agent Registration Act (FARA). Il s’y est fait enregistrer en tant qu’agent d’Idrissa Seck. C’est ce document — public — qu’a exploité « Foreign Intelligence » après que le bureau de Washington de l’hebdomadaire « Jeune Afrique » a pris contact ave l’avocat pour l’interroger sur cette collaboration. Ce qu’il est important de noter, c’est donc que M. James M. Johnson est un avocat qui défend les intérêts du leader de Rewmi et non un agent d’influence qui ferait du lobbying pour lui dans l’Administration américaine ou le Congrès Us.
Dans sa déclaration au FARA, il se présente comme un avocat de 73 ans spécialisé dans les droits civiques. Il a œuvré à la protection des droits de citoyens américains afin qu’ils ne soient pas victimes de discrimination fondée sur la race, le sexe et le handicap au travail et dans le commerce. Il a fait respecter la règle de droit incorporée dans les lois américaines sur les droits civiques.
En 1989, il a rencontré Idrissa Seck alors que tous les deux étaient boursiers à la Princeton School of Public Affairs and International Relations. A l’époque, ils avaient déjà évolué dans le monde politique lui, également diplômé de Yale University, ayant participé à la campagne d’un membre du Congrès américain dont il a ensuite été le chef de cabinet.
Idrissa Seck, lui, était un responsable de premier plan du Parti démocratique sénégalais (Pds) et avait par la suite dirigé une campagne présidentielle sénégalaise avant de devenir Premier ministre du président Wade.
Toujours d’après James Johnson, l’actuel président du Cese lui avait confié que le secrétaire américain au Trésor et plus tard secrétaire d’État américain, James Baker, avait joué un rôle déterminant dans sa venue à Princeton, alors que le Sénégal traversait une période de troubles et de répression à la suite de la campagne présidentielle perdue en 1988 par le futur président Wade.
De solides relations d’amitié se sont alors établies entre les deux hommes, de même qu’entre leurs épouses. Des relations que le temps et les vicissitudes de la vie n’ont pas altérées.
En 2005, lorsqu’Idrissa Seck est emprisonné dans le cadre de l’affaire des fameux chantiers de Thiès, il contacte son ami James M. Johnson et sollicite son aide. Johnson accepte parce que, explique-t-il en parlant de Seck, « c’était un homme honorable et courageux qui voulait le meilleur pour le peuple sénégalais ».
Et de poursuivre dans sa déclaration : « Je n’ai jamais été un lobbyiste professionnel. Comme l’exigent les lois américaines, je me suis enregistré pour la première fois auprès de la FARA afin d’aider Idrissa. J’ai immédiatement rendu visite à Idrissa en prison. J’ai contacté des représentants du gouvernement américain et je leur ai exposé les faits concernant son opposition au gouvernement et l’emprisonnement qui en a résulté. Le gouvernement sénégalais a libéré Idrissa après environ sept mois ».
Dix-huit ans après cet épisode qui avait vu des représentants et des sénateurs américains plaider la cause de l’ancien directeur de cabinet de Wade auprès de ce dernier, Idrissa vient à nouveau de solliciter son avocat et ami américain. Et une fois de plus, pour se conformer à la loi fédérale américaine, James M. Johnson a fait une déclaration auprès du département de la Justice en vertu du FARA qui est une loi américaine destinée à promouvoir la transparence des influences étrangères sur les fonctionnaires du gouvernement américain. Il s’agit donc d’une loi anti-corruption. « J’ai effectué les dépôts auprès du FARA en 2005 et en 2023 afin de me conformer à la loi américaine et avec le plein accord et le soutien d’Idrissa » a conclu James M. Johnson ». On ne saurait être plus clair et transparent !
PREMISSES D’UNE KORITE A DOUBLE VITESSE
Fin du ramadan, vendredi ou samedi - S’achemine-t-on vers la célébration à deux vitesses de la Korité au Sénégal ?
S’achemine-t-on vers la célébration à deux vitesses de la Korité au Sénégal ? En tout cas, alors que plusieurs pays dont la France et la Tunisie ont déjà annoncé la Korité, ce vendredi 21 avril, sur la base de calcul astronomique, selon des informations sur la visibilité du croissant lunaire, fournies par l’Association Sénégalaise pour la Promotion de l'astronomie (ASPA), le croissant marquant la fin du Ramadan ne peut être aperçu au Sénégal ce jour, jeudi 20 avril 2023, correspondant au 29ème jour de jeun, donc la nuit du doute, à cause d’une d’éclipse solaire visible.
«La conjonction qui correspond au moment où la lune se trouve entre le soleil et la terre, aura lieu le jeudi 20 avril 2023 à 4h 13mn UTC, moment qui marque la fin d’un tour de la lune autour de la terre et le début d’un nouveau tour. Ce sera un jour d’éclipse solaire visible dans l’hémisphère Sud». Par conséquent, «le jeudi 20 avril : la lune se couchera à 19h 53mn, alors que le soleil se couchera à 19h 23mn. Elle aura 15h avec une élongation de 7° et une visibilité de 0,52%. La lune ne sera pas observable dans ces conditions à l’œil nu», lit-on dans un communique de l’ASPA. Selon le document publié par Maram Kaïré, président de l’ASPA et ses camarades, le «vendredi 21 avril : la lune se couchera à 20h 49mn, soit 1h19mn après le soleil qui se couche àn 19h23. Elle sera alors âgée de 1j16h 37mn et sa surface éclairée sera de 3,24%. Le croissant sera observable à l’œil nu au Sénégal partout où le ciel est bien dégagé»
En résumé, «le jeudi 20 avril, aura lieu une éclipse solaire non visible au Sénégal. On ne peut voir un premier croissant à l’œil nu un jour d’éclipse. Les pays qui ont déjà annoncé le jour de la fin de leur Ramadan se basent sur la conjonction et non sur l’observation visuelle», précises les astronomes sénégalais. Rappelant qu’il faut toujours chercher le premier croissant à l’Ouest, un peu à gauche, au-dessus de là où le soleil se couche.
IMBROGLIO
Entre autres conséquences, la sortie du président du Conseil économique social et environnemental (Cese), Idrissa Seck, président du parti Rewmi, perturbe la configuration de l’espace politique notamment la majorité présidentielle dont il est membre
Entre autres conséquences, la sortie du président du Conseil économique social et environnemental (Cese), Idrissa Seck, président du parti Rewmi, perturbe la configuration de l’espace politique notamment la majorité présidentielle dont il est membre. Acculé depuis, à travers des critiques parfois acerbes, par des proches du chef de l’Etat et certains responsables de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (BBY), une brouille avec le président Macky Sall peut avoir des répercussions négatives pour l’un ou l’autre camp. Idrissa Seck, qui avait quitté l’opposition au profit de la mouvance présidentielle, pourrait-il aussi se faire une place dans l’opposition déjà engagée dans la conquête du pouvoir ? C’est une réflexion à poser.
L a suite de la sortie du président du parti Rewmi, par ailleurs président du Conseil économique social et environnemental (Cese), Idrissa Seck, sur une troisième candidature du président Macky Sall (qui, selon lui n’en n’a pas droit) et sa volonté personnelle plus affichée de briguer le suffrage des Sénégalais en février 2024, a fait réagir plus d’uns. Certains qui se réclament être des proches de la mouvance présidentielle souhaitent qu’il soit dessaisi de ses fonctions de président du Cese. Toutefois, un clash entre ces deux alliés, Macky Sall et Idrissa Seck, semble n’arranger ni le camp présidentiel encore moins le parti Rewmi.
En effet, à quelques mois de la présidentielle de de février 2024, qui est déjà source d’une forte tension politique, le président Macky Sall s’ouvrira ainsi un autre front de plus et d’autres adversaires, si le divorce venait à être consommé. Faire face à une opposition politique déjà qui ne cesse de percer, malgré qu’elle soit rudement impactée par les déboires judicaires d’un de ses leaders, peut-être le plus adulé, est déjà pesant pour le pouvoir qui multiplie des stratégies pour contenir cette déferlante. Aussi, en cas d’un second tour d’une élection présidentielle, où le candidat Macky Sall déjà contesté serait un des protagonistes, il serait très difficile de trouver une alliance pour la coalition Bennoo Bokk Yaakaar.
De l’autre côté, Idrissa Seck qui avait abandonné la coalition de l’opposition, quelques temps après la réélection de Macky Sall dès le premier tout de la présidentielle de février 2019, pour devenir un allié du président de la République nouvellement arrivé au pouvoir, pourrait-t-il retrouver ses marques dans cette opposition qui a engagé plusieurs batailles à son absence ? En tout cas, certaines de ses déclarations notamment contre l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade, et le leader du Pastef, Ousmane Sonko, ne milite pas pour son intégration apaisée.
L’opposant Idrissa Seck, de retour dans l’adversité avec le pouvoir, risque d’être un maillon «encombrant» de la chaine, en dépit de la pluralité de candidature escomptée pour la prochaine présidentielle. Même si de potentiels candidats comme Ousmane Sonko, Khalifa Ababacar Sall ou encore Karim Wade, n’ont pas encore une certitude sur le sort qui leur sera réservé par la justice ou l’exécutif qui avait fait montre d’une intention d’amnistier les derniers nommés.
Aussi, même fort d’un seul député, certes, le président Sall a-t-il vraiment intérêt à se passer de l’élu du Rewmi, s’il veut conserver sa courte majorité parlementaire jusqu’aux prochaines joutes électorales ? Un clash entre Idrissa Seck et Macky Sallredistribuera également les cartes à l’Assemblée Nationale. La petite marge de la majorité présidentielle, avec la reprise du poste de député à l’ancien Premier ministre, Aminata Touré, sera remise en cause, si toutefois Macky et Idy se sépareraient et que le député de Rewmi sorte du Groupe parlementaire Bennoo Bokk Yaakaar (BBY).
Un différend entre le président du Cese, Idrissa Seck, et le président de la République Macky Sall, entrainera une retouche de la composition du gouvernent actuel. Le ministre de l’Elevage et des Productions animales, Aly Saleh Diop et celui des Sports, Yankhoba Diattara, doivent leur présence dans l’attelage gouvernementale à ce compagnonnage. Ils seront peut-être du côté de leur mentor. Si Aly Saleh Diop est beaucoup plus en retrait, Yankhoba Diattara, lui, qui défendu la possibilité d’une troisième candidature de Macky Sall à plusieurs occasions, parlant de second quinquennat sur le plan juridique, a aussi réaffirmé sa proximité avec le patron de Rewmi.
L’EPIDÉMIE PERSISTE DE GRIPPE AVIAIRE
Après avoir déclaré les parcs de Djoudj, de la Langue de Barbarie et du Parc Ornithologie, Khalissagne dans le Sédhiou, atteints par la grippe aviaire, des poulaillers de la zone de Niacoulrab, Tivaoune Peulh, Sangalkham entre autres, sont également touch
Après avoir déclaré les parcs de Djoudj, de la Langue de Barbarie et du Parc Ornithologie, Khalissagne dans le Sédhiou, atteints par la grippe aviaire, des poulaillers de la zone de Niacoulrab, Tivaoune Peulh, Sangalkham entre autres, sont également touchés par l’épizootie c’est-à-dire l’épidémie de grippe aviaire. Les aviculteurs de ces localités des Niayes ont enregistré de nombreuses pertes de leurs volailles. A cela, s’ajoute la rupture des antibiotiques dans les cabinets vétérinaires.
«Tous les poulaillers qui sont dans cette zone sont atteints par la maladie de grippe aviaire. Les poules présentent des symptômes de virus. Même celles qui ne présentent aucun signe, portent le virus de la maladie.» C’est le Docteur vétérinaire, Yancouba Ndoye, qui explique ainsi la présence de la grippe aviaire dans plusieurs localités des Niayes, situées dans l’arrondissement de Sangalkam, département de Rufisque. Selon lui, les signes de la grippe aviaire se manifestent par des enflures au niveau de la tête, des troubles respiratoires, les plumes hérissées et une diminution des performances de ponte. Docteur Ndoye prévient qu’«il n’existe pas de traitement pour soigner ces poules, mais un vaccin préventif». Contrairement aux déclarations faites par les Services de l’élevage, relayées par la presse, «la situation n’est pas maîtrisée», soutient le Docteur Ndoye. L’épidémie se caractérise par son apparition soudaine, évolue rapidement. Cela occasionne une morbidité élevée c’est-à-dire le nombre de sujets atteints par rapport à l’effectif. La solution pour endiguer le fléau, à en croire le Docteur vétérinaire, c’est la mise en quarantaine des poules atteintes par la grippe aviaire. «Mais cela ne suffit pas». C’est pourquoi, dit-il, «il fallait saisir totalement l’ensemble des sujets atteints par la grippe aviaire puis les abattre. Une mesure de cette nature s’imposait.»
CAUSES DE LA CHERTE DES PRIX DU POULET DE CHAIR
Chérif Ba, gérant d’un poulailler situé à quelques mètres du marché de Niacoulrab, près de la pharmacie renseigne que, dans son poulailler, il n’existe que quelques poules. Pourtant, avec la fête qui pointe, le poulet esttrès prisé. Les éleveurs de poulets installent des bandes de 1500 à 5000 poulets de chair. Cette année, ce n’est pas le cas. Car, la volaille coûte chère. A cela s’ajoute la flambée des prix de l’aliment de volaille. Le sac est passé de14.000FCFAà19.500FCFA. «C’est énorme, nous ne pouvons pas nous en sortir à ce rythme. Nous ne bénéficions d’aucune subvention de l’Etat C’est ce qui explique la cherté du prix du poulet sur le marché».
En outre, les produits pharmaceutiques, indispensables à leurs activités sont également très chers. Les cabinets vétérinaires reconditionnent les produits, en les présentant en sachet de 100g, pour qu’ils soient à la portée de petits producteurs. Il s’agit de : Norflox, Tylovet, Imoxan, etc. Chérif Bâ, déclare : «j’avais acheté 1000 mille poulets de chair mais 800 sont morts, le 02 avril dernier. J’ignore les causes jusqu’à nos jours. Alors que c’était pour préparer la fête de la Korité car, nous devons faire face à la forte demande pendant cette période. Cette année, c’est le fiasco total. Personne ne viendra à notre secours, pour nous aider à compenser les pertes subies».
DES UNITES DE DE-PLUMEUSE TOURNENT A MERVEILLE, MALGRE LA GRIPPE AVIAIRE
Cependant, les trois unités de dé-plumeuse que nous avons visitées tournent à merveille. Les deux contiguës, situées à quelques mètres du dispensaire de Niacoulrab, sont très sollicitées. Chacune de ces unités de dé-plumeuse peut traiter environ 200 poules par jour. Les travailleurs disent être au courant de la maladie de grippe aviaire. Mais nient avoir traité des poulets atteints par la grippe. Selon eux, «toutes les poules que nous avons déplumées ici sont en bonne santé. L’épidémie qui sévit n’a pas eu d’incidence sur nos activités», ont-ils fait remarquer.
«LA VIANDE DE VOLAILLE QUE L’ON TROUVE SUR LE MARCHE EST IMPROPRE A LA CONSOMMATION»
Le docteur soutient que c’est faux. «La viande de volaille que l’on trouve sur le marché est impropre à la consommation. Ils ne sont pas dans les poulaillers pour infirmer ou confirmer si la volaille est victime de la grippe aviaire», révèle Dr Yancouba Ndoye. Et aucune mesure exceptionnelle n’a été prise jusqu’à nos jours, face à cette menace. Pourtant, des équipes d’inspection ont été déployées sur le terrain. Mais, elles n’ont pas effectué de prélèvements post-mortem, sur les poules mortes de la grippe, a indiqué le Docteur Ndoye. Tant que le fléau n’est pas enrayé, le risque de zoonose est bien réel c’est-à-dire la transmission de la maladie de l’animal à l’homme. Donc, ce n’est pas demain la fin du calvaire. Le H5N1 (appellation qui permet de codifier le virus) a subi des mutations, mieux, des transformations. C’est ce qui explique cette situation confuse. L’épidémie risque de se propager davantage, les oiseaux migrateurs continuant à venir. L’espace aérien ne peut pas être fermé. Pis, «le traitement symptomatique pour limiter les dégâts est bloqué», a précisé Dr Yancouba Ndoye.
LA VOLAILLE INDUSTRIELLE EST LA PLUS VULNERABLE
La volaille industrielle va en pâtir plus que la volaille locale. Cette dernière résiste mieux au virus. Seulement, la rupture des antibiotiques constatée ne fait qu’empirer une situation bien préoccupante. Car la volaille est fragilisée. Certains éleveurs ont dépensé beaucoup d’argent pour l’achat poussins élevés, pour des poulets de chair en vue de la Korité. Sans compter des dépenses effectuées pour l’achat de l’aliment de volaille. La préparation de la fête a nécessité un investissement de plus de 1 million 500 mille FCFA pour certains éleveurs. Malheureusement, leurs volailles ont été décimées par la grippe aviaire. Les œufs, très prisés, ont été impactés par la maladie de la grippe aviaire. Ainsi, la production a subi une baisse considérable. Omar Mbaye, trouvé assis sur un banc à la devanture de l’unité de dé-plumeuse de son frère, expose les tablettes d’œufs. Ils arrivent à écouler une cinquantaine de tablettes par jour, malgré la crise qui sévit. Les fournisseurs leur cèdent la tablette à 2500 FCFA. Il estime que la marge de bénéfice n’est pas importante. «Je ne gagne que 100 FCFA par tablette». En ce qui concerne l’épidémie, il estime que seuls les producteurs sont en mesure de renseigner les gens sur la situation qui prévaut dans le secteur avicole.
LE SERVICE D’HYGIENE ET LE RESPECT DES NORMES SANITAIRES
La troisième dé-plumeuse, située à quelques encablures du croisement Darou Thioube. L’évacuation des ordures est un véritable casse-tête. El Hadj Guèye souligne : «nous avons des soucis en ce qui concerne les ordures. Nous travaillons nuit et jour, alors que la voiture qui assure l’évacuation des ordures ne passe qu’une fois dans la journée. Le Service d’Hygiène passe visiter régulièrement notre lieu de travail». En fait le Service d’Hygiène contrôle aussi les Certificats médicaux. Car, tous les six (6) mois, les travailleurs doivent passer une visite médicale, témoignent M. Guèye et son employé. Dans cette unité, ils travaillent sans répit, même les week-ends. El Hadj Guèye travaille à chaque fois qu’un client le sollicite.
DES POULETS DE CHAIR ATTENDENT ACHETEURS...
Comme chaque année, en ces derniers jours du moins béni de Ramadan qui tire à sa fin, les préparatifs de la Korité vont bon train.
Comme chaque année, en ces derniers jours du moins béni de Ramadan qui tire à sa fin, les préparatifs de la Korité vont bon train. Au Sénégal, la population musulmane utilise beaucoup de poulets, d’oignon et de pommes de terre… pour les repas le jour la fête de Korité. Conséquences : il arrive que la demande soit plus forte que l’offre ; ce qui peut résulter sur une hausse des prix des produits.
En attendant, un tour dans quelques boutiques permet de constater que les poulets sont disponibles en une grande quantité. Les vendeurs attendent juste les clients. C’est le cas dans un magasin situé aux Parcelles Assainies ; cette boutique ne vend que des poulets de chair. On y trouve 3 femmes voilées. Juste devant la porte, l’une d’elle se lève avec une grande hospitalité : «vous voulez quoi ?», a-t-elle demandé, après avoir ouvert le frigo. On y trouve beaucoup de poulets bien emballés dans des sachets transparents. Elle passe à la présentation des poulets : «j’ai une seule catégorie qui coûte 3900 FCFA .
Cette dame, qui est une cliente répondant au nom de Ndèye, nous donne les prix actuellement sur le marché. «Pour les poulets de chair, les prix varient de 4000 FCFA, 4500 FCFA à 6000 FCFA ; ça dépend des catégories c’est-àdire le poids», du poulet de chair, explique-t-elle.
…LA POMME DE TERRE ET L’OIGNON DISPONIBLES, EN QUANTITE ET…
S’agissant de l’oignon et la pomme de terre, le marché est jusque-là bien approvisionné. Le sac de d’ognon de 25 kg s’échange entre 9000 et 10.000 FCFA sur le marché. Quant à la pomme de terre, le sac de 25 kg (local) est cédé à partir de 8000 FCFA. Toutefois, ayant les moyens, certains ont préféré acheter très tôt ces produits, pour se mettre à l’abri de spéculations suite à des tensions enregistrées souvent la veille et le jour de la fête. Tensions qui, ces dernières années, ont été à l’origine de flambée des prix de l’oignon et de la pomme de terre qui ont été vendus à plus de 1000 FCFA le kg notamment dans les localités de l’intérieur du pays. Aussi, avec l’avènement des grandes surfaces implantées partout dans Dakar notamment, des ménagères préfèrent recourir aux surgelés dont le sachet de frittes coût 1500 FCFA ; un sachet, c’est presque l’équivalent d’un kilogramme de pomme de terre. De même, depuis le 15 avril dernier, le Marché d’intérêt national (MIN) Mamadou Lamine Niang de Diamniadio a initié une sorte de foire des bonnes affaires, offrant la possibilité aux populations d’acquérir tous les produits nécessaires pour la fête de Korité à des prix souvent bord champ. …
TENSION PERSISTANTE SUR LE SUCRE EN POUDRE
Dans un autre registre, pour les adeptes de lait caillé pour le petit déjeuner de Korité, la tension sur le sucre cristallisé est encore loin de s’estomper. Malgré les 20.000 injectées dernièrement en urgence dans le marché, par le ministère du Commerce, le sucre en poudre reste toujours introuvable. Où se situe la responsabilité dans cette «pénurie» qui perdure ? Distributeurs, grossistes et détaillants, tous s’en lavent les mains, en se renvoyant la balle.
LE MARCHÉ DANS TOUS SES ÉCLATS
Avec la fin prochaine du Ramadan, place maintenant aux préparatifs de la fête de Korité. Tous les musulmans s’y affairent déjà. Les marchés sont pris d’assaut notamment par des femmes qui font leurs courses
Avec la fin prochaine du Ramadan, place maintenant aux préparatifs de la fête de Korité. Tous les musulmans s’y affairent déjà. Les marchés sont pris d’assaut notamment par des femmes qui font leurs courses. Exceptée la tension sur le sucre en poudre qui persiste encore, l’oignon et la pomme de terre inondent le marché. Bref, les commerçants se sont bien approvisionnés suivant les produits-tendances, y compris les tissues en vogue, pour les femmes et les hommes.
MARCHE DES TISSUS : Modèles, vogues et tendances Korité
Les musulmans avaient débuté le mois de Ramadan le jeudi 23 mars 2023. Et qui parle de Ramadan, parle de «Korité» ou Aïd al-Fitr qui est une fête musulmane marquant la rupture du jeûne du mois béni. Avec la fin prochaine du Ramadan, la communauté musulmane du Sénégal va célébrer la Korité dans quelques heures. Et, justement, dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest, il est de coutume que les hommes, les femmes et les enfants préparent cette fête avec des habits neufs.
Au niveau des marchés, plus particulièrement au marché HLM de Dakar, c’est la grande affluence, pour les préparatifs de la Korité, avec les modes et tendances. Ce marché qui est loin d’être désert, pris d’assaut par les femmes qui sont sorties massivement pour faire de leurs achats. Les commerçants de tissus, chaussures et autres accessoires en vogue… accueillent les clients. Malgré le Ramadan, le marché est animé, avec de la musique et autres. Avec leurs offres multiples et variées, les commerçants mettent les clients présents dans l’embarras du choix. Avec cette ambiance, il est très difficile de discuter avec les vendeurs ou bien les clients.
Les magasins de tissus sont très nombreux. C’est là qu’on a trouvé Pape Cissé, entré de parler avec une cliente : «c’est seulement ce modèle que vous avez», a demandé cette dernière au jeune commerçant qui a mis beaucoup de tissus sur les placards. «J’ai mis ici les voiles et les brodés», nous dit-il. Il en rajoute : «les clients viennent massivement il y a des personnes qui achètent et les autres ne font que demander et partir».
Comme chaque fête de Korité, les commerçants présentent aux clients les marchandises qui sont en vogues comme par exemple les tissus, chaussures et autres ; c’est ce qu’on aperçoit dans chaque boutique visitée : tissus «lafaya», «wakh», «voile brodé» etc., en plus des traditionnels Bazin riches, Getzner, «fil-à-fil», «supers-cents»… qui sont toujours d’actualité.
Autre établissement, même décor. Arrivé au marché Dior (Parcelles Assainies), l’ambiance reste le même. On trouve beaucoup de personnes dans les boutiques de tissus, des discutions parallèles partout ; les clientes n’achètent pas sans avoir marchandé (faire du «wahaalé», en Wolof).
A l’entrée du marché, il y a une grande boutique de tissus ; les clientes prennent leurs temps pour bien choisir, puisque qu’il y a une gamme importante et variée de tissus pour eux. Juste à la porte, des vendeurs habillés en Lacoste orange et des casquettes identiques pour accueillir les clients. Pape qui fait partie de ces vendeurs en oranges nous dit les choix les plus prisés par les femmes sont des «voile brodé» ou bien «brodé pirkha».
CHEZ LESTAILLEURS : Quand la cherté de la vie entraine la hausse des prix de la couture
Après les cantines et magasins de commerce, place aux ateliers de couture. Dans cet atelier de tailleurs, on a du mal à s’entendre, tant le bruit des machines à coudre est intense. En effet, après les tissus, c’est le tour du choix des modèles chez les tailleurs. Ce jeune tailleur qui préfère taire son nom, confie : «pour l’instant, je n’ai pas reçu des modèles neufs».
Mame Cheikh, qui est un tailleur, nous parle de la situation et son horaire de travail, très dure. «Après la rupture du jeûne, les clients viennent à cette heure pour donner leurs tissus et proposer leurs modèles ; et on prend les mesures. C’est pendant la nuit qu’on a le temps de travailler jusqu’à 4h du matin. Et là, on arrête pour dormir un peu et reprendre le matin (sic)». Pendant longtemps on a constaté l’augmentation des prix dans le pays et cette cherté n’épargne pas les tailleurs. «Le travail est très dure pendant les évènements notamment les fêtes religieuses comme la Korité. Avec l’augmentation des prix, les clients ne vont pas comprendre, ils vont penser que c’est nous qui avons augmenté les tarifs.» Il en rajoute : «pour les tissus les plus reçus, il y a les voiles brodés (modèles marinière, robe), brodés pirkha choix Paris… Pour les garçons, on reçoit le fil-à-fil en anglais.»