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22 août 2025
par Ousseynou Nar Gueye
ÉLOGE FOURRÉ DU SADO-MASOCHISME ANTI-DÉCOLONIAL
Ce sont les prosateurs d’abord qui sont passés au scalpel d’Elgas, qui fouaille leurs entrailles pour y lire ce qui y est d’Afrique et ce qui est de cet ailleurs qu’on aime tant détester : la France
Il est sorti en librairie ce jeudi 2 mars en France. Et il sera chez tous les bons libraires du Sénégal pour le 15 mars. « Les bons ressentiments, essai sur le malaise post-colonial » (Paris, Riveneuve, 2023, 219 p.) est un livre qui peut se commencer, quelle que soit la page où on l’ouvre. Le « dernier Elgas », où foisonnent les noms propres, aurait gagné à avoir un lexique de tous ces patronymes, à la fin, avec renvoi aux pages où les acteurs de ce bestiaire africain tout-monde sont évoqués.
Pour paraphraser la boutade qui dit que certains « sont pessimistes dans la pensée et optimistes par l’action », Elgas est crépusculaire dans les jugements et solaire dans la démonstration. Il se sait redevable de ses différentes racines, mais il voit bien que ce qui sont les pieds de l’arbre qu’il est, ne plongent pas dans les mêmes humus. Mais elles y sont pourtant en même temps, toutes à la fois. Certaines débordent d’un pot de fleurs d’appartement parisien, d’autres nous ramènent aussi loin que le village casamançais de Coubanao, sorte de ‘‘Niafoulène-Les-Bains » dont même nous Sénégalais ignorons l’exacte localisation, d’autres au lieu d’enfouissement de son ombilic de naissance à Ndar, Saint-Louis, la ville des Signares, celles qui ont inventé le sado-masochisme avant la lettre.
Lorsqu’il a publié son premier ouvrage, « Un Dieu et des Mœurs, carnet de voyage», qualifié en couverture de récit, mais dans lequel il y avait aussi bien de l’autofiction que de l’essai, j’avais prié à voix haute et écrit pour souhaiter que le futur docteur en sociologie qu’il devait devenir l’année suivante n’enterre pas le volcanique et coruscant écrivain qu’il fut dès ce premier livre, en amoureux fou de la belle langue et amateur de la décomplexification de la pensée complexe, qui sont ses marques de fabrique. Il ne m’a pas écouté et il a bien fait.
Depuis son entrée en littérature officielle, toute de fulgurances, avec « Un Dieu et des Mœurs », Elgas a publié un roman (son premier, par acception tacite et explicite - ce dont je ne suis pas d’accord ), « Mâle Noir » ; une biographie, « Fadilou Diop, un juste » ; un recueil de chroniques dont je m’honore d’avoir participé à la parturition, ce qu’Elgas me reconnait avec gentillesse : « Inventaire des idoles - Le Sénégal de profil » . Tout cela au nom de la liberté. Liberté qui fait qu’il n’est même pas plus que ça fidèle à un éditeur. Alors que nos littérateurs basanés (ou caucasiens d’ailleurs !) font carrière chez le même éditeur pendant dix ans avant de seulement songer à aller voir si l’herbe a une encre plus verte ailleurs, depuis 2015, Elgas a ainsi successivement publié chez Présence Africaine, chez Éditions Vives Voix, chez Ovadia de Nice, puis dans une co-édition de ce dernier avec les éditions Sedar, et maintenant chez Riveneuve. Tout cela renseigne à souhait que la liberté chez Elgas n’est pas une posture. Mais une urgence irrépressible de son être au monde. Il le sait, avec la lucidité qui n’est jamais loin de l’aveuglante lumière qui fit qu’Icare se brûla les ailes et les yeux de s’être trop approché du soleil céleste, et il en rend compte en page 217 de ce présent ouvrage, dans « Perspective Personnelle ». Si l’auteur satiriste Pierre Desproges, qu’Elgas révère, a pu dire que « l'ouverture d'esprit n'est pas une fracture du crâne » ; mon propre paternel menaçait les membres de ma fratrie d’un : « tu veux être libre ? le chemin de perdition est devant toi ! Mais je ne te laisserai pas y aller, sans passer par mon corps ! ».
En octobre 2022, j’avais omis de commettre une note de lecture pour le recueil de chroniques tout juste publié, « Inventaire des Idoles - le Sénégal de Profil » : sans doute me croyais-je exonéré de cela par un totem d’immunité, ayant écrit la postface du recueil en question. Mon site d’info Tract.sn avait donc juste publié dans ses colonnes la recension de l’ouvrage faite par un journaliste, qui n’était même pas de notre rédaction ! Mea culpa. Ce dernier Elgas donc, je tenais ardemment à le recenser.
Cet essai d’Elgas, « Les bons ressentiments - essai sur le malaise post-colonial », est un « must-read » (voilà que je m’échappe de la langue française, oups !). Cet essai est le pendant sociologique du conte philosophique où l’enfant dans la foule d’adultes, voyant le monarque prétendument habillé des atours les plus beaux que son tailleur s’est évertué à lui trouver et qui se pavane dans la foule éberluée dans ce qui n’est autre que sa tenue d’Adam, s’écrie : « Mais, le roi est nu ! ». Il est dur d’être le premier à dire « le roi est nu », mais on peut vite faire école avec, une fois les yeux de la plèbe d’adultes dessillés.
Nos rois, nos idoles de la prose, de la poésie et de l’imprécation sociologisante anti-néo-coloniale, désormais dite décoloniale, mode dictatoriale de nos tristes temps, sont nus. Parce que quand ils sont contre l’ennemi tout désigné, l’Occident au sens large, la France pour faire court, ils sont « tout contre ». C’est-à-dire arrimés à elles et bien au chaud, vivant des prébendes et subventions de sa politique d’« exception culturelle », de sa validation de la production de leur pensée. Jusqu’au sportifs, biberonnés par le système stipendié des clubs de football européens, que l’Africain du continent suit avec enthousiasme les jours de match, depuis le continent noir. Sportifs qui, quand ils viennent à la grand-messe africaine de la CAN « Total Énergies », sous les emblèmes de leurs équipes à nom de fauves (même les Écureuils béninois sont devenus les Guépards, par décret ministériel récent), voient inaugurer leurs agapes footballistiques par un mini-concert d’ouverture du rappeur Booba, le Bounty qui n’a de Sénégalais que le nom et dont le dernier voyage en Afrique doit remonter aux olympiades gréco-romaines.
Mais ce sont les prosateurs d’abord qui sont passés au scalpel d’Elgas, qui fouaille leurs entrailles pour y lire ce qui y est d’Afrique et ce qui est de cet ailleurs qu’on aime tant détester : la France. « L’Afrance », serai-je tenté d’écrire, pour reprendre le cinéaste Alain Gomis, est leur patrie d’adoption, de collusion, d’ambition, où leurs ancêtres sont les Gaulois, pardon, les geôliers, qui laissent les portes de cette prison à ciel ouvert, pas fermées du tout. Le cinéaste Gomis qui fait œuvre d’Afrique mais est plus vu en France que sur le continent noir (Tout comme Maty Diop), à part dans les festivals qui sont autant de sépultures de la culture.
« Par essence consubstantielle, la France est l’oppresseur de l’Afrique subsaharienne francophone » : les premiers de ces prosateurs nègres à avoir rué dans ces brancards les emmaillotant portés vers on ne sait où par de bonnes âmes françaises ont connu un destin de météore ou de paria : Yambo Ouologuem, Mongo Beti. Axelle Kabou aussi, pour l’exact contraire : avoir écrit trop tôt que les Africains étaient pas mal responsables de leurs propres maux. Leurs lointains successeurs des années 90 et de la période 2000-2023 ont plus de chance, adoubés par une certaine France – la gauche bobo ? - qui tient là l’occasion de jouir de son besoin de repentance, dose que lui administre les écrivains négropolitains. Calixthe Beyala fait de son crime de plagiat l’emblème du racisme qu’on lui inflige, et continue de vivre à Paris depuis trois décennies, uniquement de ses droits d’auteur plus abondés par des lecteurs français que d’Afrique.
Si le Sénégalais Boubacar Boris Diop répond, fort à propos, dans un collectif d’auteurs de « Négrophobie » au « Négrologie » de Stephen Smith, et qu’il écrit de plus en plus en wolof à l’instar de Ngugi Wa Thiongo, le Kenyan qui rejeta l’anglais, on ne peut s’empêcher de trouver son roman inaugural, « Le cavalier et son ombre », très à cheval dans les clous de ce qu’on attend d’un écrivain africain francophone.
Par peur de passer pour « le nègre de maison », des plumitifs starisés comme l’écrivain-sapeur Alain Mabankou sont finalement revenus de leur rêve de réenchantement de la devise française (Liberté-Égalité-Fraternité) pour donner des gages à la cause décoloniale et mordillent désormais la main (la langue ? comme chez les coucous ? ) qui les nourrit. Car tout ce beau monde, y compris les rebelles professionnels que sont les musiciens Awadi (rappeur) et Tiken Jah Fakoly (reggaeman) ont pour cathédrale d’adoubement Paris et ses extensions du domaine de la lutte jamais finale, que sont le concours RFI Découvertes, RFI, France 24, la BBC ( tiens, des Anglos !), la Sacem, les instituts français en Afrique, l’AFD et tutti quanti.
Une écrivaine trouve grâce aux yeux d’Elgas, pour son parcours littéraire, tout en pas de côté : Léonora Miano. Après des romans crépusculaires et presque victimaires, Miano a commis une dystopie, « Rouge Impératrice », qui renverse le paradigme de l’inégalité des termes de l’échange : un roman dépeignant une Afrique riche désormais assiégée par des Européens pour qui c’est l’Eldorado. Mais, même là, elle n’est pas la première à y avoir pensé, nous fait remarquer espièglement Elgas. L’écrivain, tout ce qu’il y a de Blanc, Pierre Jourde, l’a fait avant elle. Tout de même, Miano a le mérite de voter avec ses pieds et elle prouve le mouvement en marchant : si elle écume toujours les librairies et festivals littéraires de France, la Camerounaise ne s’en est pas moins établie au Togo, à Lomé, depuis quelques années. Le retour à l’Afrique mère de Marcus Garvey est-il la solution ?
Miano et Elgas pourraient tous les deux se retrouver à porter haut le flambeau de cette nouvelle race (pour autant que les races humaines existent…), puisqu’on n’échappe à une assignation que pour tomber dans une autre : la race mutante des Afropéens. A côté des Africains, des Caucasiens, des Asiatiques… Par cette pirouette, on en revient à ce métissage cher à Léopold Sédar Senghor et même, pourquoi pas, à un Cheikh Anta Diop dont on est pourtant moins enclin à penser qu’il puisse avoir eu des faiblesses dans son essentialiste « struggle for black Egypt ». De Léonora Miano, qui fut ma condisciple au lycée de New-Bell à Douala au Cameroun, je peux affirmer qu’elle est née écrivaine : à 16 ans, elle me faisait lire ses manuscrits dans des cahiers à la belle écriture ordonnée. Le jazz coule également dans ses veines : en ces années lycéennes, elle me prêta souvent des disques de vinyle, dont l’un que je fus fort marri d’avoir brisé en deux par négligence, et que je tentai de remplacer par un autre de la même veine du « Rebirth of the Cool ». Miano n’a donc pas échappé à son destin. Destin d’Afropéenne ?
Afropéens, c’est peut-être la voie de l’apaisement et de la médiété, qui manque tant à un Kémi Seba, prompt à brûler en public un billet de Franc CFA, mais avec son passeport français bien au chaud dans sa poche (c’est pratique pour passer les frontières, hein ?). Destins de passe-murailles éternels ou de contrebandiers, alternative qui est celle des intellectuels africains francophones ?
L’essai d’Elgas ne fait pas, non plus, l’impasse sur ces indépendances africaines octroyées (circa 1960 : le péché originel) d’où est née la Françafrique ex-foccartienne, qui continue de tenir les peuples africains subsahariens francophones à bonne distance des lieux de pouvoir économique les plus élevés, le seul important à l’ère où les multinationales sont plus puissantes que les États. Mais tout ayant une fin, serai-je tenté de dire, BNP Paribas se désengage de l’Afrique au moment où le dernier discours du Président Macron appelle les entreprises françaises à aller batailler pour plus de parts de marchés en Afrique, désormais trustées par la Chine et autre pays émergents qui lui taillent des croupières.
L’historienne et journaliste franco-tunisienne juive (ça en fait, des identités !) Sophie Bessis, qui préface, avec une plume au laser, cet essai d’Elgas est en terrain connu. Ex-rédactrice en chef du magazine hebdo-parigot « Jeune Afrique » (autre antre du diable pour les décoloniaux, qui ne peuvent pourtant pas s’empêcher de bicher quand ils figurent dans ces pages), elle a surtout commis successivement, et dans une belle constance, ces titres évocateurs : La Dernière frontière : les tiers-mondes et la tentation de l'Occident, (Paris, Jean-Claude Lattès, 1983, 298 p.), L'Occident et les Autres : histoire d'une suprématie, (Paris, La Découverte, 2003, 350 p.), « La Double impasse : l'universel à l'épreuve des fondamentalismes religieux et marchand, Paris, La Découverte, coll. « Cahiers libres », 2014, 240 p.).
Chercheuse associée à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) de Paris, Sophie Bessis est en parenté d’esprit et de complicité avec Elgas : à désormais 76 ans, elle semble lui transmettre le bâton de maréchal de la (re)conquête de l’illustration et de la défense de l’identité afropéenne.
L’album du Sénégalais Wasis Diop, « De la glace dans la gazelle », dont les paroles sont uniquement en français (une première !), vient de s’achever de tourner, dans la nuit dakaroise où j’écris cette note de lecture. Restons-en donc là : la messe est dite, mais les yeux de Chimène de Paris valent bien une sarabande de messes africaines.
DIAGNOSTIC D'UN MAL
Le départ des médecins sénégalais principalement vers la France est devenue une réalité au Sénégal. Certes l’État fait beaucoup d’efforts pour offrir un meilleur cadre de travail, mais ce phénomène commence à prendre de l’ampleur
Il est difficile de joindre ce jeune médecin. Son téléphone sonne presque toujours dans le vide. Dr Abdou Lahat Diop, pédiatre à l’Hôpital Roi Baudouin à Guédiawaye se justifie par une charge de travail élevée. Il a beaucoup de patients. Lui qui avait déjà exercé en France pense sérieusement à retourner. La raison est toute simple. « Je pense que j’étais plus épanoui professionnellement en France qu’au Sénégal », lâche-t-il. Ses propos traduisent un malaise auquel les soignants sont confrontés actuellement. Aujourd’hui, la fuite des cerveaux des médecins Sénégalais vers la France est une réalité. Un phénomène nouveau qui a des répercussions sur le système sanitaire sénégalais. Dr Mamadou Demba Ndour, secrétaire général du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames), et officiant à Matam constate cet exode. Selon lui, la tendance actuelle est que les jeunes médecins dès la fin de la formation cherchent à partir. « Ils ne pratiquent même pas le métier, c’est cela qui est dangereux. Ils se sont inspirés du désœuvrement des ainés. Les médecins ne s’épanouissent pas dans leur travail au Sénégal. C’est ce qui a découragé les jeunes avant même qu’ils n’aient subi les mêmes travers », a expliqué Mamadou Demba Ndour. Le secrétaire général du Sames regrette la fuite de cerveaux chez les médecins. « Si on n’y prend garde, on va continuer à bien former des jeunes cadres de la santé mais ce sont les autres pays comme la France qui vont en bénéficier. Elle va attendre qu’on forme nos médecins, avant de leur proposer des conditions de travail beaucoup plus favorables que dans leur pays d’origine », a souligné M. Ndour.
Epanouissement professionnel
La France est attractive pour les médecins Sénégalais. Elle offre beaucoup d’opportunités notamment sur les conditions d’études et de travail. C’est ce que semble dire Dr Boubacar Signaté, médecin urgentiste en service au Centre hospitalier de Cayenne Andrée Rosemon, aux Urgences Samu-973 en Guyane française. Il est loin de son Sénégal natal car ce département français est situé dans le nord-est de l’Amérique du Sud, entre le Surinam et le Brésil appartient à la France. « Les filières d’études sont limitées, ce qui fait que beaucoup de médecins qui désirent se spécialiser dans des filières qui n’existent pas au Sénégal, vont à l’étranger et ne reviennent généralement pas », a indiqué Dr Boubacar Signaté « A cela, il faut combiner un salaire attractif et une prise en charge du logement et du transport », a-t-il ajouté.Le pédiatre Dr Abdou Lahat Diop qui a eu à pratiquer en France marque la nette différence. « Coté santé, on a une meilleure prise en charge. Nous avons la carte vitale qui assure une prise en charge optimale avec peu de frais. Dans certains cas, c’est une prise en charge à 100%. Tous les membres de votre famille en bénéficient. Coté rémunération, le salaire est beaucoup plus conséquent. Ces avantages sont accompagnés à de nombreuses et pénibles années d’études. Il y a une existence de primes et d’heures supplémentaires », a justifié le médecin. De bonnes conditions sociales qui contrastent avec celles que l’on retrouve au Sénégal.
Congés
Le Secrétaire général du Sames, Dr Mamadou Demba Ndour, signale qu’au Sénégal, « le médecin n’a pas de logement, ni un véhicule de fonction à ce niveau de responsabilité ». « Dans les régions, le médecin est le cadre le plus formé. Malheureusement, il n’est pas socialement couvert. Il est largué de loin comparé à d’autres fonctionnaires de la même hiérarchie », ajoute Dr Ndour. Son collègue, Dr Boubacar Signaté pointe un autre point non négligeable. Il s’agit de l’environnement de travail. Selon lui, « en commençant par les locaux, les équipements techniques obsolètes et parfois dangereux aussi bien pour le praticien que pour le patient. Vient ensuite le déficit en personnel paramédical peu qualifié, peu motivé et travaillant dans des conditions difficiles au même titre que les médecins ». Il a ajouté que « les salaires d’un médecin exerçant en France sont 5 à 6 fois plus élevés que ceux du Sénégal. » En plus, il y a moins de travail pour un médecin en France. « Le temps de travail est règlementé et décompté de façon scrupuleuse. Les heures supplémentaires sont rémunérées ou transformées en congés. C’est le cas également dans les autres pays d’accueil des médecins sénégalais comme le Canada ou la Belgique », a soutenu Dr Boubacar Signaté. Les praticiens invitent l’Etat à valoriser les salaires mais aussi d’améliorer la couverture sociale et garantir les conditions d’épanouissement des médecins et de leurs familles par un accompagnement institutionnalisé pour l’accès au logement, aux biens et services entre autres.
par Alain Foka
VIDEO
COMMENT EN FINIR AVEC LES BASES OCCIDENTALES EN AFRIQUE
Quel type de coopération militaire établir entre le nord et le sud ? Les armées africaines sont-elles prêtes pour faire face aux hordes terroristes qui ensanglantent leur pays ?
A l’heure où la rue et certaines autorités africaines dénoncent la présence des forces étrangères sur leur sol, peut-on raisonnablement envisager la fin des bases militaires occidentales en Afrique ? Quel type de coopération militaire établir entre le nord et le sud ? Les armées africaines sont-elles prêtes pour faire face aux hordes terroristes qui ensanglantent leur pays ?
TROISIÈME MANDAT DE MACKY SALL, QUI EST « POUR », QUI EST « CONTRE » PARMI LES CHEFS D’ÉTAT DE LA CEDEAO ?
Macky Sall continue de cultiver le flou autour de sa participation à l’élection présidentielle, prévue le 25 février 2024. S’il venait à briguer un nouveau mandat, le Président sénégalais peut compter sur le soutien de plusieurs de ses pairs de la CEDEAO
Macky Sall continue de cultiver le flou autour de sa participation à l’élection présidentielle, prévue le 25 février 2024. S’il venait à briguer un nouveau mandat, le Président sénégalais peut compter sur le soutien de plusieurs de ses pairs de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Selon Africa Intelligences, plusieurs d’entre eux veulent le voir rester à la tête du Sénégal, au nom de la “stabilité régionale”.
Parmi ces partisans du troisième mandat de Macky Sall, Africa Intelligence cite le président ivoirien, Alassane Ouattara et celui du Togo, Faure Gnassingbé. Ces derniers « verraient ainsi d’un bon œil une réélection de Macky Sall », renseignent nos confrères. Une position de ses collègues chefs d’État régionaux qui recueille davantage l’assentiment du Président sénégalais que celle d’Emmanuel, qui lui se serait montré opposé à cette option lors d’un tête-à-tête avec Macky Sall. « Lors de son tête-à-tête (avec Macron), il (Macky Sall) s’est ainsi rangé derrière la position de ses pairs de la Cedeao, lesquels souhaiteraient selon lui le voir rempiler », révèle Africa Intelligence.
Toutefois la candidature de Macky Sall ne fait pas l’unanimité chez tous ses homologues de la CEDEAO, précise la même source qui cite Mohamed Bazoum, Président du Niger, et Umaro Sissoco Embalo, chef d’Etat de la Guinée Bissau réputé proche de l’ex président de l’Union africaine.
M. Embalo, qui est actuellement à la tête de la Cedeao, s’est plusieurs fois exprimé pour marquer son opposition au troisième mandat en Afrique. Ce fut, notamment, le cas lors de l’élection présidentielle guinéenne de 2020 où il a multiplié les critiques contre Alpha Condé. Même si le président de la Guinée-Bissau « jouit d’une forte proximité avec Macky Sall, qui l’a largement soutenu et avec lequel il continue de collaborer activement sur plusieurs dossiers, en particulier celui de la rébellion casamançaise », cela ne l’a pas empêché de rencontrer en juillet 2022, le principal opposant (NDLR : Ousmane Sonko) au régime de Macky Sall, rappelle Africa Intelligence.
Par Assane Guèye
ON NE PEUT ÊTRE FRAGILE CHEZ SOI ET ÊTRE RESPECTÉ AILLEURS
Le Président tunisien est l’illustration de la médiocrité chronique chez beaucoup de nos dirigeants en mal de charisme et d’intuition. Le discours qu’il a véhiculé sur l’afflux migratoire est agressif.
Le Président tunisien est l’illustration de la médiocrité chronique chez beaucoup de nos dirigeants en mal de charisme et d’intuition. Le discours qu’il a véhiculé sur l’afflux migratoire est agressif. Il tire tout le monde vers le bas, son auteur en premier. De Kaïs Saïed, il n’était attendu une quelconque conscience humaniste. C’est trop lui demander. Tout de même, il subsistait une lueur d’espoir de voir en lui un visionnaire. Être universitaire donne un a priori favorable. Ni vision ni clairvoyance. Il prît rendez-vous avec le populisme qui flatte les plus bas instincts. Son horizon empêche de voir loin et d’intégrer que le pouvoir sur soi qui est plus précieux que le pouvoir sur les autres. Le cœur dicte la pensée.
Porté au pouvoir en 2019, le candidat hors système est vite devenu un tyran local hors sol. Il n’a pas de projet pour son pays. À la place, il fait des projections funestes à l’encontre des allogènes. Arrogance au bec, dépourvu de style, il a pris plaisir à tirer sur la foule d’étrangers ayant trop de concentration de mélanine sur la peau. Il ne se contente plus de concentrer dans ses mains tous les pouvoirs. En matière d’ignorance, il est difficile de faire mieux. La race n’existe pas. Il n’y a qu’une seule espèce humaine. Quand on oublie les bonnes pratiques, la fraternité est reléguée au profit de la frilosité. À la suite de Ben Ali et de sa caverne d’Ali Baba, tout l’argent des Tunisiens avait été dérobé, 320 millions de dollars déposés en Suisse par le clan déchu par la révolution du Jasmin, la nouvelle ère promise et inaugurée par Kaïs Saïed après le passage d’autres énergumènes n’est en réalité qu’une grande farce et une misère faites d’appels aux pogroms à peine voilés. L’hystérie ne date pas d’aujourd’hui. Le père fondateur Habib Bourguiba a été victime d’un coup d’Etat médical en 1987. Les symptômes et le misérabilisme s’entrechoquent et abîment la Tunisie. Les États ont les hommes politiques qu’ils méritent.
Les Tunisiens n’ont pas tous des cœurs de pierre
Les mots et le visage du Président actuel de 65 ans ne dégagent aucune chaleur. Il est un apprenti-dictateur. Il a éclaboussé Tunis, la ville blanche, de ses propos xénophobes. Des manifestants autochtones qu’il faut saluer se sont inscrits en faux contre ses propos en disant que la Tunisie est une terre africaine. Au-delà de la crise politique, économique et sociale, le pays subit sa géographie et la géopolitique d’un monde déséquilibré. L’Eldorado supposé de Lampedusa n’est qu’à une centaine de km de ses côtes.
Alors que la plupart des pays mènent une politique de la porte fermée, les candidats au voyage ont fait de la Méditerranée un point de transit où les passeurs se promènent comme des poissons dans l’eau. Ils étaient 32.000 l’année dernière à avoir franchi l’Italie. La plupart sont du reste des Tunisiens. Kaïs Saïed a parlé au nom de son pays. La parole du Président a partout une valeur juridique. Il le sait car il est un juriste de renom. Mais il n’est pas la Tunisie. Il faut donc bien se garder de tomber dans le piège de l’amalgame. Les Tunisiens n’ont pas tous des cœurs de pierre. Le repli identitaire et l’élévation des frontières se diffusent partout. Les murs et barbelés électriques sont partout de retour. Les Africains sont assignés à résidence. Ils n’ont la paix nulle part. Les jeunes d’Afrique sont jetés en pâture. La terre est leur enfer. Les océans, leur cimetière. Les kleptocraties et le cancer de la corruption dans leur pays respectif leur brisent les omoplates.
Frantz Fanon et Kaïs
Ceux qui tirent sur les Tunisiens et leur Président pour se donner bonne conscience créent eux-mêmes les conditions de l’exode de leur propre jeunesse. Frantz Fanon qui parlait des Damnés de la terre en 1961, dans son tout dernier livre, y aurait ajouté les damnés de la mer du 21ème siècle. Les aventures des jeunes générations africaines alimentent les événements les plus tragiques de l’humanité. On a appris d’ailleurs que aventure et événement sont de la même famille. L’anticolonialisme sans concession de Fanon avait la vigueur de sa prémonition quand il parlait de la perte de la « sensation du sol natal sous la plante des pieds ». La Tunisie perd pied.
L’atmosphère est irrespirable. Les étrangers venus du sud du Sahara se calfeutrent chez eux attendant les ponts aériens. Quelque 1000 Sénégalais résident dans ce qu’on peut considérer comme étant la plus grande prison au monde à l’heure actuelle. Grand pays de par sa culture et son histoire, la Tunisie n’est plus une terre de promesse. Elle est forteresse, une consanguinité. Tout s’explique. Un grand acteur de cinéma l’a dit : « Ceux qui aiment le pouvoir finissent le plus souvent en dictateurs car le pouvoir exige des comportements inhumains afin de le faire perdurer ». C’est peut-être le portrait de Kaïs qu’il était en train de brosser.
FESPACO 2023, LE SENEGAL SACRIFIE A SA TRADITION
Le Sénégal a apporté un soutien financier et matériel à l’organisation de la 28ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), qui prend fin samedi
Ouagadougou (Burkina Faso), 3 mars (APS) – Le Sénégal a apporté un soutien financier et matériel à l’organisation de la 28ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), qui prend fin samedi, a déclaré, vendredi, l’ambassadeur du Sénégal au Burkina Faso, Mbaba Coura Ndiaye.
‘’Bien que le Sénégal ne soit pas invité d’honneur cette année, son Excellence Monsieur Macky Sall, président de la République, a tenu à contribuer financièrement à la tenue de ce festival’, a indiqué le diplomate dans un entretien accordé à l’APS, à l’ambassade du Sénégal à Ouagadougou, sise au quartier de Ouaga 2000.
Tout en se gardant de dévoiler le montant de cette participation financière, le diplomate a souligné qu’il s’est agi d’accompagner un ‘’pays frère, le Burkina Faso’’. ‘’Je ne peux pas vous dire un chiffre. [D’habitude], c’est le pays invité d’honneur seulement qui participe. Cette année, c’est le Mali, l'invité d'honneur’’, a-t-il déclaré.
Mais, en dépit du fait que le Sénégal n’est pas l’invité d’honneur de la présente édition, dit-il, le chef de l'Etat, Macky Sall, a demandé au ministre de la Culture de participer financièrement et de prendre part à Ouagadougou aux activités du FESPACO, notamment à la cérémonie de clôture’’, a ajouté l’ambassadeur Mbaba Coura Ndiaye. Aliou Sow est arrivé jeudi dans la capitale burkinabè. Le diplomate souligne que le Sénégal a tenu depuis plusieurs éditions à participer financièrement à l’organisation du Fespaco.
Il était d’ailleurs l’invité d’honneur du Fespaco 2021. Le chef de l’Etat, Macky Sall, avait assisté à la clôture de cette édition au Palais des sports, au côté de son homologue Rock Marc Christian Kaboré.
A l’ouverture de cette édition 2023, la capitale burkinabè, Ouagadougou, a rendu hommage au cinéaste sénégalais Sembene Ousmane, dont le centenaire de la naissance est célébré cette année. L’ambassadeur du Sénégal a participé à la cérémonie d’installation du buste en bronze à l'effigie de Sembène Ousmane, dimanche, après une procession de la Place des cinéastes au siège du Fespaco.
Mbaba Coura Ndiaye avait salué la générosité de Sembène Ousmane. Ce dernier a participé à toutes les éditions du Fespaco depuis la naissance de la semaine du cinéma africain en 1969. Mais, il n’a jamais voulu participer à la compétition, préférant laisser la place à d’autres cinéastes.
‘’Depuis mon arrivée à Ouagadougou, j’ai vu l’une des plus belles avenues qui porte le nom de Ousmane Sembène. Le Burkina Faso et le Fespaco lui ont toujours rendu hommage’’, s’est-il réjoui. Il a par ailleurs magnifié l’amitié qui lie le Burkina Faso, le Mali, le Sénégal et toute l’Afrique.
DAAKA 2023, MACKY ATTENDU A MEDINA GOUNASS CE SAMEDI
Après Sédhiou où il effectuait une tournée économique, le Président de la République, Macky Sall, se rendra à Tambacounda. Il est attendu samedi à Médina Gounass où il devra assister au lancement de l’édition 2023 du Daaka.
Après Sédhiou où il effectuait une tournée économique, le Président de la République, Macky Sall, se rendra à Tambacounda. Il est attendu samedi à Médina Gounass où il devra assister au lancement de l’édition 2023 du Daaka.
Macky Sall atterrira à l’aéroport de Tamba d’où il partira pour Médina Gounass. Le chef de l’Etat reviendra passer la nuit dans la capitale du Sénégal oriental avant de rentrer à Dakar dimanche.
LE JOURNALISTE PAPE NDIAYE PLACÉ EN GARDE À VUE
Convoqué par le chef de la Sûreté urbaine (Su) de la Police centrale de Dakar, pour affaire le concernant, le journaliste Pape Ndiaye a finalement été placé en position de garde à vue. Il est poursuivi pour les faits de "diffusion de fausses nouvelles..."
Convoqué par le chef de la Sûreté urbaine (Su) de la Police centrale de Dakar, pour affaire le concernant, le journaliste Pape Ndiaye a finalement été placé en position de garde à vue. Il est poursuivi pour les faits de « diffusion de fausses nouvelles et outrage à magistrat », selon un de ses avocats.
Accompagné de son conseil, Me Moussa Sarr, le chroniqueur judiciaire à Walfadjri est arrivé sur les lieux peu avant 10 h.
Pour rappel, sa convocation fait suite à un soit-transmis du procureur relatif après sa dernière sortie sur le plateau de Walfadjri, soutenant que « 19 substituts du procureur se seraient opposés au renvoi de l’affaire Sonko-Adji Sarr devant la Chambre criminelle ».
CDC, MAME BOYE DIAO INSTALLE DANS SES FONCTIONS
El Hadji Mamadou Diao dit Mame Boye Diao a pris fonction à la tête de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) où il a remplacé Cheikh Ahmet Tidiane Ba.
El Hadji Mamadou Diao dit Mame Boye Diao a pris fonction à la tête de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) où il a remplacé Cheikh Ahmet Tidiane Ba.
La cérémonie de passation de service s’est déroulée, jeudi, en présence des agents et de plusieurs invités, selon la CDC.
Entré à l’ENA en 1998 où il a décroché le titre d’inspecteur des Impôts, M. Diao a occupé successivement les fonctions de chef du centre des services fiscaux (CSF) de Dakar plateau de 2000 à 2005. Il a été également Directeur des services régionaux et chef de l’UFP au CSF de Dakar-Plateau 1.
Promu chef du CSF de Fatick de 2007 à 2011, puis celui des Parcelles Assainies de 2011 à 2014, M. Diao a été nommé à la tête de la nouvelle Direction des services fiscaux régionaux en 2014.
En août 2017, il est promu Directeur des services fiscaux à la Direction générale des impôts et domaines, poste qu’il a occupé jusqu’à sa nomination à la Direction des domaines en 2019.
El Hadji Mamadou Diao a été nommé Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), le jeudi 9 février en Conseil des ministres, en remplacement de Cheikh Ahmed Tidiane Ba.
par Nioxor Tine
DES PONTS SALVATEURS ET UN MUR D’INCOMPRÉHENSION
C’est bien d’inviter le MFDC à enterrer la hache de guerre ! Encore faudrait-il que les nervis infiltrés au sein des forces de défense et de sécurité s’abstiennent de faire des contrôles au faciès
Quand les heures deviendront rudes...,tel un pont enjambant l'eau trouble, je m'allongerai .../Bridge over troubled water (Simon & Garfunkel)
Contrairement aux apparences, notre pays n’est pas en train d’emprunter la dernière ligne droite devant mener à la présidentielle de février 2024. Il semble plutôt s’acheminer subrepticement vers des zones d’ombres, liées certes, en partie, à l’absence de clarté sur les perspectives politiques à court et moyen terme, mais aussi et surtout en référence au sens originel et géologique du terme qui renvoie au grand séisme sociopolitique, qui nous guette.
De fait, plusieurs entreprises de diversion sont mises en œuvre pour gêner la perception des variations du champ politique et des secousses annonciatrices d’une déflagration en gestation.
Des ponts enjambant l’eau trouble
Il en est ainsi de ces Conseils ministériels décentralisés, grandes messes politiques qui ne sont rien d’autre que des manifestations d’une pré-campagne électorale. On ne peut que se féliciter du fait que le président Macky Sall ait baptisé le pont de Marsassoum du nom de Famara Ibrahima Sagna, de la même façon qu’il avait donné, il y a quelques semaines, le nom du célèbre écrivain Cheikh Hamidou Kane à l’Université virtuelle du Sénégal.
Il s’agit d’actes forts contribuant à honorer des personnalités remarquables de notre pays, qui au sein de la mouvance socialiste d’alors, se sont toujours distingués par leur esprit de tolérance et d’ouverture, qui a pu leur faire jouer des rôles de médiations sociale et politique rappelant la démarche d’un Kéba Mbaye, figure de proue de la démocratie électorale dans notre pays.
À l’instar d’Amadou Moctar Mbow, dont le travail colossal n’a malheureusement pas encore bénéficié de la reconnaissance qu’il mérite, Amath Dansokho, Abdoulaye Bathily de vieux bolcheviks ayant troqué le couteau (entre les dents) contre le rameau d’olivier, sont devenus des champions de la paix civile.
Avec Alioune Tine et les autres organisations de la société civile, qui tiennent haut le flambeau de la défense de la démocratie et de l’État de droit, toutes ces personnalités ont, à un moment ou à un autre, constitué, eux aussi, des ponts au-dessus des eaux troubles de la gouvernance wadiste.
Les solutions institutionnelles jetées aux orties
Après la survenue de la deuxième alternance de 2012, les ruptures attendues ne se sont pas produites. Pire, il y a eu les reniements retentissants sur l’application des conclusions des Assises nationales et des recommandations de la C.N.R.I ainsi que la mise en scène, avec la complicité de la "magistrature bananière", pour faire capoter la promesse de réduction de deux ans du septennat. Ensuite, toujours avec l’aide de juges véreux, on a assisté à l’éviction de plus d’une vingtaine de concurrents politiques au moyen de mécanismes divers (tripatouillage de la constitution, manipulation de la loi électorale, parrainage, instrumentalisation des procédures judiciaires ...).
Tant et si bien, qu’au lendemain du hold-up électoral de février 2019, source de réchauffement du climat politique, il a encore une fois fallu faire appel à de vénérables sages à savoir feu le général Mamadou Niang (Que Dieu l’agrée dans son paradis) et surtout, l’ancien président du Conseil Économique et sociale qui vient d’être justement honoré par la République.
Tout cela ne doit pas nous faire oublier que le dialogue national, dont il avait la charge s’est terminé en queue de poisson, faute d’appui de la part des pouvoirs publics et parce qu’il est maintenant avéré que le régime apériste ne montre aucune prédisposition pour des approches inclusives et de de dialogue politique.
Depuis lors, le peuple sénégalais a assisté à un durcissement de la gouvernance du président Sall, qui frise l’autocratie avec une judiciarisation outrancière de la vie politique se traduisant par une multiplication d’arrestations arbitraires et l’organisation délibérée de l’inéligibilité des ténors politiques de l’Opposition.
Un mur d’incompréhension
La tension politique qui règne actuellement dans notre pays, résulte précisément de l’érection par le président de la Coalition Benno Bokk Yakaar d’un mur d’incompréhension sur les gestes équivoques, qu’il pose ou ne pose pas.
Il refuse de stopper net les cris d’orfraie de certains de ses partisans, parmi les plus susceptibles d’être compromis dans des scandales politico-judiciaires, appelant à sa candidature pour un troisième mandat malhonnêtement dénommé deuxième quinquennat. Il faut dire que le flou qu’il entretient sur sa possible candidature en 2024 et son refus d’enclencher au niveau de son parti et de sa coalition la dynamique salutaire devant conduire au choix d’un dauphin ne sont pas pour apaiser le climat sociopolitique.
Mais les politiciens de la majorité doivent se convaincre que le contexte politique a radicalement changé. En 2019, le président pouvait compter sur une solide méga-coalition soudée par la perspective de prolonger les délices du pouvoir durant un second mandat de cinq ans et d’un atout de taille, à savoir la mythique prime au sortant.
Actuellement, chacun des opérateurs de la coalition présidentielle a fini de concocter son propre "business plan", tout en essayant de profiter du nectar du pouvoir jusqu’à la dernière goutte.
Certains évoquent à mots couverts leurs ambitions présidentielles remontant à des lustres. D’autres font semblant de se remémorer que dans un passé plus ou moins lointain, ils faisaient partie d’une famille politique dénommée gauche et qu’ils avaient pris une disponibilité de 12 ans pour se positionner, comme le dirait un ami espagnol, à l’extrême centre, au nom des progrès partagés avec leurs amis néo-libéraux.
Certes, le régime de Macky Sall a construit plusieurs ponts et développé le réseau routier, dans la continuité du projet sectoriel des transports (PST2), entré en vigueur en 2000.
Mais loin de mener une politique apaisée qui préserve la Nation contre les périls internes et externes qui la menacent, il adopte plutôt une démarche clivante, qui menace la stabilité et la cohésion nationales.
C’est bien d’inviter le MFDC à enterrer la hache de guerre ! Encore faudrait-il que les nervis infiltrés au sein des forces de défense et de sécurité s’abstiennent de faire des contrôles au faciès, en demandant aux jeunes manifestants de l’opposition leur origine ethnique.
De même, le peuple sénégalais préfèrerait qu’on soutienne et qu’on s’approprie les initiatives et démarches positives de nos aînés, qu’il s’agisse des Assises nationales, du dialogue national, de la bataille culturelle plutôt que d’en faire des parrains faire-valoir de politiques, qui ne sauraient les engager.