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18 juin 2025
PROTESTATIONS CONTRE LES FRAIS DE BORNAGE JUGES EXORBITANTS
Les populations de Mbarry, Silane, Bambey Sérère, Keur Coly Thiaw, Niokette et villages environnants, regroupées autour du collectif «Aar Sunu Moomel», ont battu le macadam, hier vendredi
Les populations de Mbarry, Silane, Bambey Sérère, Keur Coly Thiaw, Niokette et villages environnants, regroupées autour du collectif «Aar Sunu Moomel», ont battu le macadam, hier vendredi. Ces populations, très en colère, ont arboré des brassards rouges pour dire non aux mesures prises par le maire de Ngogom, Pape Momar Ngom, concernent une délibération sur 300 hectares destinés à des investisseurs américains, qu'elles jugent illégales.
«Notre terre est sacrée», «Notre terre est vitale», ce sont ces slogans qu'on pouvait lire sur les pancartes des marcheurs. En effet, les populations des localités de Mbarry, Silane, Keur Coly Thiaw, Niokette, en brassards rouges, ont battu le macadam hier, vendredi 30 décembre 2021, pour dire non aux mesures prises par le Conseil municipal concernant la hausse des frais de bornage des délibérations sur les parcelles à usage d'habitation et le montant de 500.000 F CFA sur la ZAC, le Zone d'aménagement concerté, de Silane.
Yangane Saène, le porte-parole du collectif «Aar Sunu Moomel» explique : «il s'agit de l'octroi de 150 parcelles a des étrangers, soi-disant des Américains ; ce qui est illégal. Il s'agit d'une délibération portant sur 300 hectares, en guise d'exploitation économique à des soi-disant étrangers. Ce que nous sommes prêts à défendre jusqu'à notre dernière énergie. Nous sommes également contre le fait d'une régularisation illégale des frais de bornage des anciennes maisons. Nous sommes contre cette hausse injustifiée des frais de bornage de 20.000 à 60.000 F CFA. Nous sommes contre des frais de bornage de 500.000 F CFA au niveau de la ZAC de Silane».
Et il poursuit : «nous allons poursuivre le combat. Nous allons introduire un recours administratif auprès de l'autorité compétente. Il y a d'autres actions que nous allons dévoiler à l'opinion nationale et internationale». Et Malick Ndiaye de renchérir que le maire Pape Momar Ngom «veut mettre à la disposition des spéculateurs fonciers nos terres. C'est ce qui explique la présence des marabouts et de l'ancien champion de lutte Mohameth Ndao Tyson à la cérémonie de lancement du Centre médical de Silane».
Et pour Aliou Ndiaye, le président du collectif «Aar Sunu Moomel», «tous les moyens de lutte conventionnels (marche, sit-in) ou non conventionnels seront utilisés». A noter que l'itinéraire que devrait emprunter les marcheurs a été changé. Il y a eu un dispositif sécuritaire composé de 5 véhicules des éléments de l'Escadron de surveillance de la Gendarmerie de Touba qui a été déployé pour empêcher les manifestants de rejoindre la route qui relie Bambey à l'autoroute Ila Touba.
PARI DE LA MOBILISATION REUSSI !
Ils étaient nombreux majoritairement des jeunes, moins vieux, vieux et personnes à mobilité réduite à répondre présent à l’appel de la société civile exigeant des sanctions contre les autorités indexées par le rapport de la cour des comptes
Jeunes, vieux, personnes à mobilité réduite ont participé massivement à la manifestation de la société civile, organisée, hier vendredi 30 décembre 2022 à la place de la nation. Les manifestants n’entendent pas faiblir si des sanctions ne sont prises contre toutes les personnes épinglées par le rapport de la Cour des comptes. Le député Pape Djibril Fall a été hué et humilié par la foule non contente de la posture à l’assemblée nationale (voir par ailleurs).
Ils étaient nombreux majoritairement des jeunes, moins vieux, vieux et personnes à mobilité réduite à répondre présent à l’appel de la société civile exigeant des sanctions contre les autorités indexées par le rapport de la cour des comptes. Lequel rapport a épinglé la gestion du fonds de riposte au covid-19. En termes clairs, des fautes de gestion et des infractions pénales présumées qui ont été commises durant les années 2020-2021 par des ministères.
Le rapport relève également des conflits d’intérêts et autres entorses au code des marchés publics non sans réclamer l’ouverture d’une information judiciaire contre une dizaine de responsables. Sur la place de la nation bondée de monde venu dire non à l’impunité, on pouvez lire sur les pancartes ceci : Sunu milliards du rees ; Sunu milliards yi du rees ; Libérez Pape Ousmane Seck ; Libérez Pape Alé Niang ; Mansour Faye voleur de milliards ; La Casamance n’est pas un abattoir ; Rendez nos milliards, Libérez les otages politiques ; Non à un 3ème mandat ; Non au népotisme ; Macky Sall, le Sénégal n’est pas un royaume ; Alioune Sall, mes 400 000 fcfa ; Mamour Diallo et Moustapha Diop déshonorent Louga ; Détournement fonds covid-19 Macky Sall lever le coude ; Détournement fonds covid-19, les morts réclament justice.
Le pari de la mobilisation était réussi. Reste à savoir ce qu’il en sera ce soir avec le concert de casseroles annoncé à l’heure de l’adresse du Chef de l’Etat à la Nation.
LE DEPUTE PAPE DJIBRIL FALL, L’INVITE INDESIRABLE
Le député Pape Djibril Fall était l’invité indésirable au rassemblement de la société civile sur le rapport de la cour des comptes. L’ancien journaliste a essuyé des huées de la part des manifestants avant d’être évacué hors de la foule.
La place de la nation a refusé de monde suite à l’appel du grand rassemblement organisé par la société civile. Cette rencontre constituant une occasion pour le peuple sénégalais de demander justice sur les irrégularités soulevées par la cour des comptes dans son rapport sur la gestion de la covid19 par certains ministres et DAGE, a vu la participation de beaucoup d’autorités politiques et coutumières. Toutefois, le député Pape Djibril Fall était l’invité indésirable. Dès son arrivée, il a été hué, par la foule. Les manifestants reprocheraient au député sa démarche disent-ils «ambiguë» à l’assemblée nationale. Selon, ces derniers, Pape Djibril Fall travaillerait pour le compte du gouvernement. Un incendie qui, a d’ailleurs occasionné l’interruption de la manifestation pendant une vingtaine de minutes. Il a fallu que les organisateurs l’extirpent de la foule pour d’abord le faire monter du haut de la tribune avant de lui demander de rentrer à cause de l’insistance de ces derniers. Un fait qui n’est pas sans conséquence puisque cela a poussé d’autres personnalités à déserter en l’occurrence Alioune Tine, Africa Jom Center, Sadikh Niass, Raddho, les députés Aminata Touré, Guy Marius, Sagna, Birame Souleye Diop…
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PAUVRETÉ, DÉVELOPPEMENT, L'OCCIDENT ET NOUS
La pauvreté, le développement et autres concepts sont définis pour l’Afrique par les autres. Partant, ces concepts ne sont pas forcément conformes aux réalités africaines. Donc, ceux qu’on désigne comme pauvres ne le sont pas forcément et inversement...
En dépit de ses énormes richesses du sol et du sous-sol, notamment ses minerais stratégiques, l’Afrique continue de regarder du côté de l’Occident, à s'encombrer de certains concepts exogènes qui sont en total déconnexion avec ses propres réalités endogènes.
De plus en plus de voix, notamment celles de la jeunesse africaine, tous domaines confondus, revendiquent l’émancipation de l’Afrique : qu’elle repense aussi bien son développement que son système académique. C’est le cas de l’ingénieur gabonais GDH ANGONE ANGONE, fonctionnaire au ministère de la Santé de son pays.
Jeune, auteur, il était à Dakar dans le cadre du colloque international organisé par la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Invité d’AfricaGlobe Tv, il a exprimé ses points du vue tranché sur différentes problématiques.
Précédemment étudiant au Sénégal et en France, il rejette la conception de la pauvreté et du développement tels que pensés par l’Occident et imposés aux Africains et qui s’en accommodent et dont les dirigeants malheuersuement ne semblent pas prêt à remettre en question en prenant des décisions fortes de rupture.
DES MESURETTES SANS IMPACTS REELS !
L’année 2022 a été très difficile pour les consommateurs avec un niveau d'inflation record et pour les pouvoirs publics dans le cadre de leur arbitrage et surtout de leur pilotage à vue qui ressemblerait tantôt à du tâtonnement
L’année 2022 a été très difficile pour les consommateurs avec un niveau d'inflation record et pour les pouvoirs publics dans le cadre de leur arbitrage et surtout de leur pilotage à vue qui ressemblerait tantôt à du tâtonnement, analyse Mor Gassama, économiste et enseignant chercheur à l’Ucad.
Les Sénégalais ont vécu une année 2022 extrêmement difficile à tous les niveaux. « Les conséquences de la crise covid-19 et le déclenchement de la guerre Russo-ukrainienne n'ont fait que compliquer davantage la situation de nos concitoyens sur le plan économique», fait savoir l’économiste et enseignant chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).
Le Sénégal à l'instar des autres pays du monde a connu une flambée des prix du pétrole et de ses produits dérivés ainsi que des denrées alimentaires. Un taux d'inflation pic de «11,4% a été atteint au mois d'août 2022», relève l’enseignant-chercheur. On estime à environ «8% le taux d'inflation moyen annuel pour une prévision en début d'année de 2 à 3%», analyse-t-il.
En réponse à cette situation fait-il savoir : «Le gouvernement a tenté de contenir cette hausse des prix en prenant certaines mesures consistant à subventionner certaines denrées en renonçant à des taxes de l’ordre de 47 milliards de FCFA pour le blé, 50 milliards pour le riz, l'huile et le sucre». Ce, dans le courant du 1er semestre. Malgré tout, poursuit-il «cela n'a pas empêché la hausse des prix de la baguette de pain en fin 2021 (voire début 2022)».
Pour les autres denrées malheureusement cela n'a pas été ressenti dans le panier de la ménagère. D'autres mesures similaires ont été prises par l'État au courant du dernier trimestre suite à la rencontre entre le président de la république, les commerçants et les associations consuméristes. Quelques décisions fortes avaient été prises sur la baisse des prix des denrées alimentaires. A tout cela, dira-t-il : «les choses n'ont pas beaucoup évolué à ce niveau étant donné que certains commerçants notamment les détaillants et demi-grossistes ont crié au scandale et opposé un niet catégorique parce que logiquement, ils ne peuvent pas vendre à perte». De son analyse, il retient que le gouvernement a essayé de mobiliser ses contrôleurs de prix sur le terrain et quelques commerçants récalcitrants ont été sanctionnés. Ici, on constate simplement que la situation n'était plus sous contrôle malgré la bonne volonté des autorités gouvernementales.
Globalement, croit-il savoir « le Fonds monétaire international (Fmi) estime à 750 milliards de F CFA le montant de subventions de l'Etat. On peut aussi rappeler les concertations puis la décision de l'Etat de baisser les prix du loyer pour soulager les locataires. Là, aussi l'application pose problème et on pense que ça pourrait engendrer beaucoup de différends entre les bailleurs ou propriétaires et leurs locataires. Il y a un préalable pour que de telles mesures deviennent efficaces».
LE MAILLON FAIBLE DU MACKY
En termes de bonne gouvernance et de reddition des comptes, l’année 2022 a été marquée par une épidémie de mauvaises pratiques et d’impunité
En termes de bonne gouvernance et de reddition des comptes, l’année 2022 a été marquée par une épidémie de mauvaises pratiques et d’impunité. C’est du moins l’avis de Elimane Hady Kane, président de Legs Africa. Parmi celles-ci, il a cité les scandales financiers qui ont été révélés par les rapports des organes de contrôle de l’Etat comme l’office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), l’autorité de régulation des marchés publics (ARMP) et la Cour des Comptes.
«Nous constatons que la gouvernance est un des maillons faibles du régime en place. Des réalisations importantes ont été faites dans un contexte qui n’optimise pas les ressources publiques à travers des réformes qui sont apportées au code des marchés publics à la pratique de marchés de gré à gré sur des montants assez élevés». Ces propos sont de Elimane Hady Kane, président de Legs Africa qui revenait sur les faits marquants de l’année 2022 en matière de bonne gouvernance et de reddition des comptes.
Selon lui, les différents rapports produits par les organes de contrôle ont fait état de nombreuses mauvaises pratiques, de fautes de gestion, de détournements de deniers publics et d’objectifs ainsi que de malversations. «Ces institutions ont connu des disfonctionnements, parce qu’elles sont produits avec du retard les rapports annuels. Il faut dire que leur travail permet de renseigner quand même sur le niveau de gestion des affaires publiques qui demeure alarmant. Donc, il y a une pratique de mal gouvernance qui est encore pandémique au Sénégal», a-t-il relevé.
SERIGNE BASSIROU GUEYE A L’OFNAC, UNE GROSSE INCONGRUITE
Un autre aspect qui caractérise cette mauvaise gouvernance des affaires publiques est signale-t-il, les mesures déconsolidantes du cadre institutionnel qui assure cette gouvernance notamment le choix de certains hommes pour diriger les organes de contrôle. « C’est le cas de l’Ofnac où l’ancien procureur Serigne Bassirou Gueye qui n’a jamais donner suite à un rapport qui lui aurait été soumis a été désigné pour être le Président de cet organe de contrôle. Cette décision est une incongruité pour nous observateurs», se désole M. Kane.
L’autre élément, poursuit-t-il, c’est l’impunité. Parce que, souligne-til, certains rapports sont soumis au Président de la République, d’autres ont été transférés au parquet par différentes institutions et aucune suite n’a été donnée à ces audits. «On n’a pas vu des dossiers judiciaires traités sur la base des recommandations de ces organisations en charge de contrôler la gestion des finances publiques», déplore-t-il.
La situation d’impunité qui découle de toutes ces mauvaises pratiques peut mener à une société d’anomie et une rupture définitive de confiance entre l’Etat et les citoyens. «Maintenant, on ne respecte plus aucune règle, parce qu’on se dit que ceux qui font appliquer les règles sont les premiers à se partager nos peu de ressources sans être sanctionnés. Donc, cette impunité est dangereuse pour un pays. Cela peut mener vers les ruptures de justice sociale et économique et vers la colère publique qui peut se manifester par des émeutes et des rapports publics de plus en plus violents. Cela peut même engendrer le refus de payer les taxes par les citoyens. Et si on arrive à ce stade là, il n’y aura plus de République», prévient le président de Legs Africa.
Pourquoi Macky est-il embarrassé ? Le rapport de la Cour des comptes compromet-il le projet du 3è mandat ? Quelles conséquences politiques de la gestion des fonds Force COVID-19 ? Les têtes vont-elles tomber ? - DÉCRYPTAGE DE DEMBA M. DEMBÉLÉ
Le dernier rapport de la Cour des comptes a choqué au plus haut niveau tout Sénégalais doué de bon sens. Tout Sénégalais, peu importe sa couleur politique, doit être indigné. A fortiori ceux qui sont en désaccord avec la gestion du pays depuis des années comme le Dr Demba Moussa Dembélé, chercheur en Économie. Alors qu’il est fortement soupçonné de tripatouiller, de tripoter et voire triturer la constitution pour s’octroyer un troisième mandat, ce rapport tombe très mal pour le chef de file de la majorité présidentielle, le président Sall.
Le rapport de la Cour des compte arrive comme un cheveu dans la soupe, mais bien plus, cela semble être comme du sable indigérable dans le couscous de Macky Sall. Tout le Sénégal est indigné de l’utilisation qui a été faite des plus de 1000 milliards de la Force Fonds Covid-19, destinés à aider les populations les plus démunis et à relancer l’économie au plus fort de la pandémi de COVID-19. Pour Demba Moussa Dembélé, ce rapport arrive à point nommé.
Dans la deuxième partie de l’entretien accordé à AfricaGlobe Tv, il a dénoncé la gouvernance scabreuses de Macky dont l’un des points culminants est ce dernier. Pour lui le président Macky Sall qui a un projet de 3è mandat a le dos au mur et ferait mieux de renoncer définitivement à son projet de 3è mandat au risque de se voir humilier par les Sénégalais en 2024. Le chercheur espère qu’avec cet énième scandale puisqu’il y a eu une kyrielle, Macky prendra une bonne résolution.