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17 juin 2025
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VJ, UNE STAR DE LA MUSIQUE SÉNÉGALAISE EST NÉE
Dakar a vibré cette fin d'année 2022 aux rythmes d’une révélation musicale sénégalaise : Mouhamed VJ ou VJ tout court. La nouvelle star a rempli l'esplanade du Grand Théâtre lors d’un spectacle, finalement interrompu, pour des raisons de sécurité
Dakar a vibré en cette fin de l’année 2022 aux rythmes d’une révélation de la musique sénégalaise : Mouhamed VJ ou VJ tout court. A peine dix-huit ans, la nouvelle star a rempli la mythique esplanade du Grand Théâtre lors d’un spectacle, finalement interrompu, pour des raisons de sécurité.
Ses fans, majoritairement des adolescents âgés de 15 à 20 ans, avaient découvert le phénomène depuis quelques mois, notamment sur les réseaux sociaux. Mais le grand public l’a connu après que son concert de ce jeudi 29 décembre a été finalement interrompu par les forces de l’ordre, parce que la foule était devenue incontrôlable. Mohamed VJ, 18 ans, est désormais entré dans la « cour des grands ».
Fils de deux talentueux et respectueux journalistes (Hourey Thiam et Ballé Preira), ce jeune prodige est en train de bouleverser tous les codes musicaux au Sénégal. Le petit Preira, qui a dû hériter de l’art oratoire de ses parents, des stars de la télé, a fait son entrée sur la scène musicale en 2021.
Mais il est parvenu à démontrer son talent grâce à l’interprétation en live de ses morceaux avec succès tels que « Dans tes bras », « Fusion » ou encore « Renouveau ».
En août dernier, il avait aussi rempli à guichet fermé le Canal Olympia et d’après ses nombreux fans présents, il a assuré.
Son dernier Single « Dans tes bras » est un mélange de romance et d’amertume. Un style bien particulier qui séduit les mélomanes au point de permettre à l’artiste d’avoir un million de vues sur YouTube. Depuis un certain temps, celle-ci ne cesse de séduire un public composé pour la plupart de jeunes férues de nouvelle tendance musicale pour en faire des challenges sur Tik Tok.
Connu également pour ses pas de danses, et son style freestyle, VJ est un artiste aux multiples casquettes. Chanteur, rappeur, beatmaker, il a été découvert grâce aux chansons remixées de Dadju. Puis il a commencé à, figurant sur plusieurs stories de musiciens du Sénégal comme Dip Doundou Guiss qui l’ont validé.
Le jeune musicien qui, jusque-là, partageait des scènes et fait les premières parties des artistes internationaux comme GIMS, Aya Nakamura, Dadju, a décidé de voler de ses propres ailes. Tout Dakar parle de lui, et le bruit s’entendra de loin.
Après avoir décroché le bac en juillet dernier au lycée Seydou Nourou Tall de Dakar, VJ est inscrit en première année à l’Institut africain de management (IAM). Prometteur donc !
par Mamadou Abdoulaye Sow
À PROPOS DES RAPPORTS DE LA COUR DES COMPTES
EXCLUSIF SENEPLUS - Il semble inapproprié de rendre publics les noms des personnes concernées. Il conviendrait de rendre anonymes les recommandation au ministre de la Justice
À propos des rapports de la Cour des comptes à rendre publics sur le fondement du point 6.7 de l’Annexe du Code de Transparence dans la Gestion des Finances publiques
La Chambre des Affaires budgétaires et financières de la Cour des comptes a rendu public son rapport définitif, daté du 19 août 2022, consacré au contrôle de la gestion du Fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid-19 au titre des gestions 2020 et 2021. Il ressort du site internet de la juridiction des comptes que la publication du rapport en question est faite en application des dispositions du point 6.7 de l’Annexe de la loi portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques[1].
Nous reviendrons dans un autre article sur le décret n° 2020-884 du 1er avril 2020, pris en violation de la loi organique relative aux lois de finances, qui est à l’origine des nombreuses irrégularités relevées par la Cour dans l’exécution des dépenses du Fonds précité.
Une seule question sera abordée ici : celle du champ d’application du point 6.7 de l’annexe du Code précité qui mérite d’être précisé. À cette occasion, nous tenterons d’identifier les catégories de rapports que la Cour transmet au président de la République, à l’Assemblée nationale et au gouvernement. Ensuite, nous parlerons de la question de l’organisation et du suivi des recommandations en direction du ministre de la Justice sur des faits susceptibles d’être qualifiés d’infractions pénales et, accessoirement, du cadre légal/règlementaire des communications entre la Cour des comptes et les autorités judiciaires qui est à définir.
Quels sont les rapports que la Cour transmet au président de la République, à l’Assemblée nationale et au gouvernement ?
Le point 6.7 de l’Annexe du Code dispose : « La Cour des comptes rend publics tous les rapports qu’elle transmet au président de la République, à l’Assemblée nationale et au gouvernement »[2].
Prise au mot, l’expression « tous les rapports qu’elle transmet au président de la République, à l’Assemblée nationale et au gouvernement » semble renvoyer à tout rapport transmis à ces trois pouvoirs publics constitutionnels.
L’absence de travaux préparatoires de la loi portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques n’aide pas à déterminer la nature des rapports de la Cour qui entrent dans le champ d’application de la disposition 6.7. Cette imprécision ouvre la voie à diverses interprétations dont on peut se demander si elles sont conformes à l’esprit des rédacteurs du point 5.7 de l’Annexe de la Directive n° 1/2009/UEMOA.
En effet, dans la loi sénégalaise, l’exigence de rendre publics les rapports de la Cour relève d’une disposition insérée dans le chapitre « Information du public » alors que dans la Directive n° 1/2009/UEMOA et le Code de Transparence d’autres pays de l’UEMOA, la même disposition est placée dans le chapitre « De la mise en œuvre des recettes et des dépenses » qui renvoie à des rapports publics sur la situation d’exécution budgétaire et à des rapports sur les comptes définitifs à rendre publics avant la présentation du budget suivant.
Pour autant, trois questions peuvent être posées relativement à la mise en œuvre de cette disposition du Code dont l’applicabilité devrait trouver sa solution dans le droit interne.
1) Quels sont les rapports que la Cour produit sur le fondement des textes nationaux ?
Pour trouver une réponse à cette question, nous avons consulté le site internet de la Cour qui, dans la rubrique « Publications/ Rapports », fait ressortir quatre catégories de rapports :
Le rapport public général annuel à remettre au président de la République et au président de l’Assemblée nationale (articles 8,9, 19, 23, 24 de la loi organique sur la Cour de comptes).
Le rapport sur le projet de loi de règlement à déposer sur le Bureau du président de l’Assemblée nationale et à transmettre au ministre chargé des Finances. (articles 8 et 19 de la loi organique et articles 7 et 40 du décret d’application de loi organique)[3] .
Les rapports particuliers qui sont issus d’enquêtes et de contrôles de la Cour, notamment :
les rapports d’enquête complémentaire qui pourrait lui être demandée par l’Assemblée nationale à l’occasion de l’examen ou du vote du projet de loi de règlement (article 30 de la loi organique) ;
les rapports sur les comptes et le contrôle de la gestion des organismes publics en particulier les entreprises du secteur parapublic (article 48 du décret d’application).
Les rapports thématiques : aucun rapport de cette catégorie n’est publié sur le site internet de la Cour.
À ces quatre catégories de rapports, s’ajoutent les rapports prévus par la loi organique relative aux lois de finances en son article 71, à savoir :
Les rapports établis à la suite de la réalisation d’enquêtes nécessaires à l’information de l’Assemblée nationale ;
Les rapports sur le contrôle des résultats des programmes et l’évaluation de l’efficacité, l’économie et l’efficience desdits programmes.
Il importe de préciser que ces différents rapports se distinguent des documents non publics notamment les référés ([4].
Au final, il semble que tous les rapports de la Cour sont transmis à au moins l’un de ces trois pouvoirs publics qu’elle est chargée d’assister conformément à l’article 68 de la Constitution.
Tous les rapports de la Cour sont-ils publics ?
Nous répondons sans hésiter par la négative. À notre sens, le point 6.7 de l’annexe du Code renvoie aux « rapports publics » de la Cour suivant le sens qu’en donne Pierre Lalumière : « La Cour peut porter à la connaissance de l’opinion publique les résultats de ses investigations : c’est le procédé du rapport public [5]».
Notre position sur cette question est confortée par le fait que, s’agissant du rapport sur la force Covid-19, la Cour précise dans la partie « Avertissement » au dernier paragraphe de la page 3 : « Ce rapport définitif est strictement confidentiel et ne saurait être communiqué à des destinataires autres que ceux choisis par la Cour des comptes » (nous mettons en gras et soulignons).
3) Sur quelle base juridique, le rapport sur la force Covid-19 a-t-il été qualifié « confidentiel » ?
Si la base est légale ou règlementaire, il nous est d’avis que la Cour est liée. Seul un texte juridique de même portée peut déclassifier le rapport et permettre à la Cour de le rendre public ; à moins que la juridiction financière ait reçu une habilitation juridique à choisir, discrétionnairement, les rapports qu’elle peut rendre publics. Sauf à être mieux informé sur les bases juridiques sur lesquelles elle s’est fondée, l’absence d’une habilitation expresse nous semble être une interdiction faite à la Cour de publier ledit rapport.
Au Togo, la Cour des comptes n’aurait pas pris cette liberté parce que le législateur a pris la précaution de préciser que la publication des rapports transmis au président de la République, au Parlement et au gouvernement a lieu après leur avis et dans le respect des secrets protégés par la loi » (article 48 de la loi n° 2021-25 du 1er décembre 2021 portant organisation, attributions et fonctionnement de la Cour des comptes et des Cours régionales des comptes).
En résumé, la rédaction laconique de la disposition du point 6.7 de l’Annexe du Code est à l’origine de son interprétation extensive, voire permissive, par la Cour des comptes.
Les rapports considérés comme confidentiels, sauf déclassement, devraient être exclus du périmètre d’application du point 6.7 de l’Annexe.
Il est suggéré la prise d’un décret d’application du Code de transparence relatif à l’accès et à la publication de certains documents portant sur la gestion des finances publiques. On pourrait s’inspirer du décret malien n° 2014-66007/P-RM du 13 août 2014 en vue de définir avec précision la notion d’informations et documents administratifs relatifs aux finances publiques et les conditions de leur publication et d’accès [6].
La question de l’organisation et du suivi des recommandations à destination du ministre de la Justice
La disposition 6.7 de l’annexe précise qu’un suivi des recommandations de la Cour des comptes est organisé et « les résultats de ce suivi sont régulièrement portés à la connaissance du public ».
Si dans son principe, cette disposition répond à l’exigence de transparence, elle n’est pas sans soulever des problèmes relatifs à son périmètre d’application. Devrait-on l’appliquer à des recommandations à destination du ministre de la Justice ? Sans doute non. On peut penser que, dans l’esprit des rédacteurs du paragraphe 5.7 de l’Annexe de la Directive n° 1/2009/UEMOA, les recommandations dont il est question dans cette phrase viseraient celles consignées dans les rapports publics sur l’exécution des lois de finances et non celles portant sur des faits susceptibles d’être qualifiés d’infractions pénales.
Concernant les recommandations au ministre de la Justice, il nous semble inapproprié de rendre publics les noms des personnes concernées d’abord parce que leur publication pourrait être considérée comme une violation de la présomption d’innocence et ensuite elle porterait atteinte à la protection de la confidentialité ou de la vie privée. Il conviendrait, à notre avis, de rendre anonymes de telles recommandations d’autant plus que la Cour dispose du référé pour saisir directement le Garde des Sceaux. En effet, selon l’article 79 de la loi organique sur la Cour des comptes, « si l’instruction ou la délibération sur l’affaire laisse apparaître des faits susceptibles de constituer un délit ou un crime, le Premier président de la Cour saisit, par référé, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et en informe le ministre chargé des Finances ». (Voir également l’article 30 alinéa 2 du décret d’application de la loi organique).
Au final, on se demande s’il est utile de détailler les recommandations en direction du Garde des Sceaux puisque, comme indiqué à la page 3 du rapport, « les faits relatés … présumés constitutifs de fautes de gestion ou d’infractions pénales ont fait l’objet, selon les cas, de projets de déférés ou de référés soumis aux autorités compétentes conformément aux règles et procédures prévues par la loi organique n°2012-23 du 27 décembre 2012 sur la Cour des comptes »,
Une dernière interrogation qui n’est pas sans intérêt : ne faudrait-il pas revoir la compétence donnée au premier président de la Cour des comptes par l’article 79 de la loi organique au regard des attributions du Procureur général qui exerce les fonctions de ministère public au sein de la Cour des comptes (article 12 loi organiques) ? Nous pensons que le ministère public devrait être l’intermédiaire exclusif entre la juridiction des comptes et les autorités judiciaires et, à ce titre, les informations et signalements de faits susceptibles de nature à motiver l’ouverture d’une action pénale devraient faire l’objet d’une seule saisine par le Procureur général près la Cour des comptes.
Enfin, il est important de définir le cadre légal/règlementaire des communications entre la Cour des comptes et les autorités judiciaires. À cet effet, un texte est à prendre pour préciser les modalités de transmission et de suivi des informations ou signalements entre la juridiction financière et les autorités judiciaires ainsi que les pièces communicables.
[2] Cette disposition est une reprise du point 5.7 de l’annexe de la Directive n° 1/2009/UEMOA
[3] L’article 7 du décret d’application mentionne unrapport sur l’exécution des lois de finances et non un rapport sur le projet de loi de règlement.
[4] Il s’agit des « lettres officielles du Premier président de la Cour adressées à un ministre pour l’informer de l’existence d’une série d’irrégularités graves ou de pratiques défectueuses dans le fonctionnement financier de ses services, qui appellent une remise en ordre de sa part”, selon Pierre Lalumière dans « Les finances publiques », Armand Colin, 1983, 8éme édition 1986, p.478.
[6] Le décret porte sur les modalités d’accès aux informations et documents administratifs relatifs à la gestion des finances publiques et de leur publication.
LE PAPE ÉMÉRITE N'EST PLUS
Le pape émérite Benoît XVI est mort ce samedi 31 décembre 2022 à 9h34, à l’âge de 95 ans a annoncé le Vatican. Il a marqué à tout jamais l’histoire de la papauté en annonçant sa renonciation en février 2013. Joseph Ratzinger avait été élu pape en 2005
Le pape émérite Benoît XVI est mort ce samedi 31 décembre 2022 à 9h34, à l’âge de 95 ans a annoncé le Vatican. Il a marqué à tout jamais l’histoire de la papauté en annonçant sa renonciation en février 2013. Joseph Ratzinger avait été élu pape en 2005.
Benoît XVI, pape émérite depuis sa renonciation en 2013, est mort samedi 31 décembre 2022 à l’âge de 95 ans a annoncé le Vatican. Le prédécesseur de François, qui avait surpris le monde entier en renonçant volontairement à son pontificat, vivait depuis 2013 au monastère Mater Ecclesiae, au cœur des jardins du Vatican, avec quelques religieuses ainsi que son secrétaire particulier, Mgr Georg Gänswein.
Il a marqué l’histoire de la papauté
Ancien archevêque de Munich, théologien et intellectuel de haut rang, Joseph Ratzinger, devenu Benoît XVI, a marqué à tout jamais l’histoire de la papauté, en annonçant, le 11 février 2013 sa renonciation : un « coup de foudre dans un ciel serein », comme le décrira plus tard le cardinal Angelo Sodano, alors doyen du Collège cardinalice.
S’informer avec calme, recul et confiance est plus que jamais nécessaire
Cette décision est venue marquer la fin d’un pontificat entamé en 2005, succédant à celui de Jean-Paul II. Perçu par certains comme le tenant d’une position conservatrice dans l’Église catholique, Joseph Ratzinger, né en Bavière le 16 avril 1927, n’avait jamais caché ses inquiétudes devant certaines évolutions au sein du catholicisme. Lui qui avait participé comme expert au concile Vatican II, y voyait les conséquences d’une interprétation erronée de ce concile. Devenu préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (1981-2005), puis pape, il continuera de tenir cette position.
Mêlant philosophie et théologie, il a consacré les trois encycliques publiées au cours de son pontificat à l’examen des notions d’amour (Deus Caritas est, 2005), d’espérance (Spe salvi, 2007) et de charité (Caritas in veritate, 2009).
Lutte contre les abus sexuels
Son pontificat a également été marqué par le développement des relations avec les orthodoxes – en particulier avec Bartholomeos, le patriarche de Constantinople, qu’il a rencontré à plusieurs reprises –, ainsi qu’avec les protestants. Par ailleurs, il s’attache à placer le dialogue interreligieux dans le contexte plus large du dialogue entre les cultures.
À lire aussiMort de Benoît XVI, une renonciation historique en héritage
Mais Benoît XVI aura aussi été le premier pape à décider d’une politique de « tolérance zéro » à l’égard de la pédophilie dans l’Église. « Un pédophile ne peut pas être prêtre », déclara-t-il dans l’avion qui le menait à Washington, le 15 avril 2008. Il a rencontré des victimes abusées sexuellement par des prêtres et n’a pas hésité à mettre en cause collectivement les épiscopats des pays concernés. Une dynamique qui sera reprise et amplifiée par François.
Le corps de Benoît XVI sera exposé à la basilique Saint Pierre de Rome à partir de ce lundi 2 janvier ; a annoncé le Vatican.
HYPOTHEQUE SUR LE PROJET D’UN NOUVEL LE DANTEC
Démolition des bâtiments, report pose première pierre…L ’hôpital Aristide Le Dantec, successivement appelé Hôpital Indigène, Hôpital des Noirs, Hôpital Central auparavant, continue de faire parler de lui.
La maternité de l’hôpital Aristide Le Dantec est le dernier bâtiment à recevoir la visite des Caterpillar au mois de novembre dernier, après ceux des autres services. Une démolition qui entre dans le cadre d’une reconstruction dudit hôpital aux normes internationales dans le même site. Toutefois, plusieurs mois (3) sont passés sans que la pose de la première pierre, prévue le 1er septembre dernier, ne soit effective et la nouvelle date non encore communiquée. Une situation qui suscite craintes et déceptions chez les Sénégalais, par rapport à cette réalisation, surtout que des échos font état d’un éventuel du désistement du bailleurs. Verra-t-il le jour ? Les réponses sont inscrites dans le futur.
L ’hôpital Aristide Le Dantec, successivement appelé Hôpital Indigène, Hôpital des Noirs, Hôpital Central auparavant, continue de faire parler de lui. Créé en 1913 et baptisé en 1932 au nom de son premier directeur, Aristide Le Dantec, médecin principal des troupes coloniales, il a été rasé au mois d’août dernier pour que, de ses poussières, naissent un nouvel hôpital moderne qui répond aux normes internationales. Si la pose de la première pierre avait été annoncée pour le 1er septembre 2022 par le Chef de l’Etat, plus de trois mois après, des Sénégalais attendent toujours la matérialisation de cette demande des praticiens de la santé.
Contrairement à la «précipitation» de faire sortir des malades, d’arrêter les soins pour le démarrage des travaux, tout semble être au ralenti. Des tas de gravats sont entassés au sein de l’hôpital, sous le silence des gros engins devant servir à dégager la zone où doit pousser des bâtiments neufs. La maternité, dernier bâtiment à recevoir la visite des Caterpillar au mois de novembre est dans le même état. Aujourd’hui, face à cette situation, la crainte de ne plus voir sortir de ces décombres le nouvel hôpital moderne promis taraude l’esprit de bons nombre des Sénégalais et des syndicats comme la Fédération des syndicats de la santé (F2S), le Collectif pour la défense de Le Dantec. Ces derniers continuent à alerter sur cette possibilité. Même le ministère de la Santé et de l’Action sociale a refilé la patate chaude au président de la République, en soutenant : «le dit patrimoine appartient à l’Etat et c’est à lui d’en décider», avait annoncé la ministre de la Santé Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye, pour ce qui est des trois hectares restants du foncier qui ne seront pas utilisés pour la reconstruction de Le Dantec.
Concernant le démarrage des travaux, des sources ont avancé que «le pilotage financier, la programmation se font au niveau de la Présidence, le ministère de la Santé reste un exécutant et se charge de la supervision des travaux, à travers la Direction des constructions des établissements de santé publique». A cause de la date annoncée du 1er septembre pour la pose de la première pierre de cet hôpital, la fermeture des services avaient été précipitée et calée pour le 15 aout dernier pour permettre à l’Etat de disposer de ce foncier. Les premières campagnes de démolition ont aussi eu lieu aux lendemains de la fermeture. Seulement, il s’en est suivi des arrêts de travaux sur une longue période, avec une reprise timide, sans pour autant réussir à dégager tous ces gravats qui rappellent des souvenirs tant joyeux que douloureux de beaucoup de Sénégalais et des habitants d’autres pays.
Face à cette «précipitation» du gouvernement de mettre la main sur Le Dantec, pour les besoins d’une reconstruction, à cause de la «vétusté» des bâtiments, le déploiement du personnel fut fait à la va-vite, laissant en rade plusieurs personnels de santé qui attendent toujours leur note de service pour rejoindre leur nouvelle destination. Ces derniers, tout comme des malades priés de quitter les lieux, sans accompagnements, ni orientation, ont payé le prix fort avec des pertes d’emplois, des pertes en vie humaines, mais aussi causant des traumatismes chez des professionnels de santé qui attendent toujours d’être redéployés ou qui courent derrière leur arriérés de salaire.
ET DE DEUX POUR LA MATERNITE DE DANTEC
La maternité de l’hôpital Aristide Le Dantec est en train de vivre, pour la seconde fois, une fermeture de son site. Même si cette fois-ci, elle a complètement été rasée et non fermé pour des besoins de rénovation comme c’était le cas la première fois. Durant 13 ans, le personnel a été redéployé dans d’autres structures, en attendant l’ouverture de cette maternité. Aujourd’hui, près d’une dizaine d’années après la reprise de leurs activités, le personnel se retrouve confronté à la même situation. «Nous étions dans un environnement que nous connaissions, que nous maitrisions. Maintenant, on se retrouve dans d’autres sites ou ces dernières ‘’les sages-femmes’’ ont leur manière de faire, leur habitude. Et le plus souvent certaines ne nous font pas de place pour nous permettre de bien exercer. Des sages-femmes sont jalouses de leurs territoires et n’hésitent pas de nous donner de second rôle», a témoigné une sage-femme de Le Dantec redéployée dans une des structures sanitaires de la place. Aujourd’hui avec la démolition de l’hôpital Le Dantec, le seul mot qui revient dans le discours des pensionnaires des lieux est «l’espoir». Pour la maitresse Sagefemme de la maternité de Le Dantec, par ailleurs présidente de l’Association nationale des sages-femmes du Sénégal, Bigué Ba Mbodji, «c’est toute une vie qui est partie. Maintenant, on a comme consolation l’espoir que cela va se reconstruire dans les délais promis et que le nouvel hôpital sera une structure qui nous fera oublier toutes les misères que nous avons et que nous sommes en train de vivre». Et d’ajouter : «le seul problème que nous avons actuellement, c’est un problème social».
Par rapport au personnel de la maternité, tout comme celui des autres services, Mme Ba Mbodj a fait savoir : «on a enregistré beaucoup de décès parmi le personnel, depuis l’annonce de la fermeture de l’hôpital. Ces personnes étaient stressées. Les disparus avaient besoin d’un accompagnement psycho-social parce que, du jour au lendemain, ils ont vu leur lieu de travail disparaitre, ils étaient dans l’incertitude par rapport à leur avenir ; il y avait l’ouverture des classes et ils se demandaient comment ils allaient payer les études de leurs enfants, comment ils allaient payer la location, comment ils allaient pouvoir vivre avec leurs familles ? Tant de questions qu’il fallait résoudre. Et je pense que le stress est toujours là». Et comme solution de sortie crise, pour les gens qui n’ont pas encore été redéployé, elle a préconisé : «durant la durée de cette fermeture, il faut que le personnel soit rassuré de son avenir. Il nous faut un fonds social qui soit disponible pour tout le personnel parce que c’est tout le monde qui est impacté car des salaires restent toujours impayés».
PROTESTATIONS CONTRE LES FRAIS DE BORNAGE JUGES EXORBITANTS
Les populations de Mbarry, Silane, Bambey Sérère, Keur Coly Thiaw, Niokette et villages environnants, regroupées autour du collectif «Aar Sunu Moomel», ont battu le macadam, hier vendredi
Les populations de Mbarry, Silane, Bambey Sérère, Keur Coly Thiaw, Niokette et villages environnants, regroupées autour du collectif «Aar Sunu Moomel», ont battu le macadam, hier vendredi. Ces populations, très en colère, ont arboré des brassards rouges pour dire non aux mesures prises par le maire de Ngogom, Pape Momar Ngom, concernent une délibération sur 300 hectares destinés à des investisseurs américains, qu'elles jugent illégales.
«Notre terre est sacrée», «Notre terre est vitale», ce sont ces slogans qu'on pouvait lire sur les pancartes des marcheurs. En effet, les populations des localités de Mbarry, Silane, Keur Coly Thiaw, Niokette, en brassards rouges, ont battu le macadam hier, vendredi 30 décembre 2021, pour dire non aux mesures prises par le Conseil municipal concernant la hausse des frais de bornage des délibérations sur les parcelles à usage d'habitation et le montant de 500.000 F CFA sur la ZAC, le Zone d'aménagement concerté, de Silane.
Yangane Saène, le porte-parole du collectif «Aar Sunu Moomel» explique : «il s'agit de l'octroi de 150 parcelles a des étrangers, soi-disant des Américains ; ce qui est illégal. Il s'agit d'une délibération portant sur 300 hectares, en guise d'exploitation économique à des soi-disant étrangers. Ce que nous sommes prêts à défendre jusqu'à notre dernière énergie. Nous sommes également contre le fait d'une régularisation illégale des frais de bornage des anciennes maisons. Nous sommes contre cette hausse injustifiée des frais de bornage de 20.000 à 60.000 F CFA. Nous sommes contre des frais de bornage de 500.000 F CFA au niveau de la ZAC de Silane».
Et il poursuit : «nous allons poursuivre le combat. Nous allons introduire un recours administratif auprès de l'autorité compétente. Il y a d'autres actions que nous allons dévoiler à l'opinion nationale et internationale». Et Malick Ndiaye de renchérir que le maire Pape Momar Ngom «veut mettre à la disposition des spéculateurs fonciers nos terres. C'est ce qui explique la présence des marabouts et de l'ancien champion de lutte Mohameth Ndao Tyson à la cérémonie de lancement du Centre médical de Silane».
Et pour Aliou Ndiaye, le président du collectif «Aar Sunu Moomel», «tous les moyens de lutte conventionnels (marche, sit-in) ou non conventionnels seront utilisés». A noter que l'itinéraire que devrait emprunter les marcheurs a été changé. Il y a eu un dispositif sécuritaire composé de 5 véhicules des éléments de l'Escadron de surveillance de la Gendarmerie de Touba qui a été déployé pour empêcher les manifestants de rejoindre la route qui relie Bambey à l'autoroute Ila Touba.
PARI DE LA MOBILISATION REUSSI !
Ils étaient nombreux majoritairement des jeunes, moins vieux, vieux et personnes à mobilité réduite à répondre présent à l’appel de la société civile exigeant des sanctions contre les autorités indexées par le rapport de la cour des comptes
Jeunes, vieux, personnes à mobilité réduite ont participé massivement à la manifestation de la société civile, organisée, hier vendredi 30 décembre 2022 à la place de la nation. Les manifestants n’entendent pas faiblir si des sanctions ne sont prises contre toutes les personnes épinglées par le rapport de la Cour des comptes. Le député Pape Djibril Fall a été hué et humilié par la foule non contente de la posture à l’assemblée nationale (voir par ailleurs).
Ils étaient nombreux majoritairement des jeunes, moins vieux, vieux et personnes à mobilité réduite à répondre présent à l’appel de la société civile exigeant des sanctions contre les autorités indexées par le rapport de la cour des comptes. Lequel rapport a épinglé la gestion du fonds de riposte au covid-19. En termes clairs, des fautes de gestion et des infractions pénales présumées qui ont été commises durant les années 2020-2021 par des ministères.
Le rapport relève également des conflits d’intérêts et autres entorses au code des marchés publics non sans réclamer l’ouverture d’une information judiciaire contre une dizaine de responsables. Sur la place de la nation bondée de monde venu dire non à l’impunité, on pouvez lire sur les pancartes ceci : Sunu milliards du rees ; Sunu milliards yi du rees ; Libérez Pape Ousmane Seck ; Libérez Pape Alé Niang ; Mansour Faye voleur de milliards ; La Casamance n’est pas un abattoir ; Rendez nos milliards, Libérez les otages politiques ; Non à un 3ème mandat ; Non au népotisme ; Macky Sall, le Sénégal n’est pas un royaume ; Alioune Sall, mes 400 000 fcfa ; Mamour Diallo et Moustapha Diop déshonorent Louga ; Détournement fonds covid-19 Macky Sall lever le coude ; Détournement fonds covid-19, les morts réclament justice.
Le pari de la mobilisation était réussi. Reste à savoir ce qu’il en sera ce soir avec le concert de casseroles annoncé à l’heure de l’adresse du Chef de l’Etat à la Nation.
LE DEPUTE PAPE DJIBRIL FALL, L’INVITE INDESIRABLE
Le député Pape Djibril Fall était l’invité indésirable au rassemblement de la société civile sur le rapport de la cour des comptes. L’ancien journaliste a essuyé des huées de la part des manifestants avant d’être évacué hors de la foule.
La place de la nation a refusé de monde suite à l’appel du grand rassemblement organisé par la société civile. Cette rencontre constituant une occasion pour le peuple sénégalais de demander justice sur les irrégularités soulevées par la cour des comptes dans son rapport sur la gestion de la covid19 par certains ministres et DAGE, a vu la participation de beaucoup d’autorités politiques et coutumières. Toutefois, le député Pape Djibril Fall était l’invité indésirable. Dès son arrivée, il a été hué, par la foule. Les manifestants reprocheraient au député sa démarche disent-ils «ambiguë» à l’assemblée nationale. Selon, ces derniers, Pape Djibril Fall travaillerait pour le compte du gouvernement. Un incendie qui, a d’ailleurs occasionné l’interruption de la manifestation pendant une vingtaine de minutes. Il a fallu que les organisateurs l’extirpent de la foule pour d’abord le faire monter du haut de la tribune avant de lui demander de rentrer à cause de l’insistance de ces derniers. Un fait qui n’est pas sans conséquence puisque cela a poussé d’autres personnalités à déserter en l’occurrence Alioune Tine, Africa Jom Center, Sadikh Niass, Raddho, les députés Aminata Touré, Guy Marius, Sagna, Birame Souleye Diop…
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PAUVRETÉ, DÉVELOPPEMENT, L'OCCIDENT ET NOUS
La pauvreté, le développement et autres concepts sont définis pour l’Afrique par les autres. Partant, ces concepts ne sont pas forcément conformes aux réalités africaines. Donc, ceux qu’on désigne comme pauvres ne le sont pas forcément et inversement...
En dépit de ses énormes richesses du sol et du sous-sol, notamment ses minerais stratégiques, l’Afrique continue de regarder du côté de l’Occident, à s'encombrer de certains concepts exogènes qui sont en total déconnexion avec ses propres réalités endogènes.
De plus en plus de voix, notamment celles de la jeunesse africaine, tous domaines confondus, revendiquent l’émancipation de l’Afrique : qu’elle repense aussi bien son développement que son système académique. C’est le cas de l’ingénieur gabonais GDH ANGONE ANGONE, fonctionnaire au ministère de la Santé de son pays.
Jeune, auteur, il était à Dakar dans le cadre du colloque international organisé par la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Invité d’AfricaGlobe Tv, il a exprimé ses points du vue tranché sur différentes problématiques.
Précédemment étudiant au Sénégal et en France, il rejette la conception de la pauvreté et du développement tels que pensés par l’Occident et imposés aux Africains et qui s’en accommodent et dont les dirigeants malheuersuement ne semblent pas prêt à remettre en question en prenant des décisions fortes de rupture.
DES MESURETTES SANS IMPACTS REELS !
L’année 2022 a été très difficile pour les consommateurs avec un niveau d'inflation record et pour les pouvoirs publics dans le cadre de leur arbitrage et surtout de leur pilotage à vue qui ressemblerait tantôt à du tâtonnement
L’année 2022 a été très difficile pour les consommateurs avec un niveau d'inflation record et pour les pouvoirs publics dans le cadre de leur arbitrage et surtout de leur pilotage à vue qui ressemblerait tantôt à du tâtonnement, analyse Mor Gassama, économiste et enseignant chercheur à l’Ucad.
Les Sénégalais ont vécu une année 2022 extrêmement difficile à tous les niveaux. « Les conséquences de la crise covid-19 et le déclenchement de la guerre Russo-ukrainienne n'ont fait que compliquer davantage la situation de nos concitoyens sur le plan économique», fait savoir l’économiste et enseignant chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).
Le Sénégal à l'instar des autres pays du monde a connu une flambée des prix du pétrole et de ses produits dérivés ainsi que des denrées alimentaires. Un taux d'inflation pic de «11,4% a été atteint au mois d'août 2022», relève l’enseignant-chercheur. On estime à environ «8% le taux d'inflation moyen annuel pour une prévision en début d'année de 2 à 3%», analyse-t-il.
En réponse à cette situation fait-il savoir : «Le gouvernement a tenté de contenir cette hausse des prix en prenant certaines mesures consistant à subventionner certaines denrées en renonçant à des taxes de l’ordre de 47 milliards de FCFA pour le blé, 50 milliards pour le riz, l'huile et le sucre». Ce, dans le courant du 1er semestre. Malgré tout, poursuit-il «cela n'a pas empêché la hausse des prix de la baguette de pain en fin 2021 (voire début 2022)».
Pour les autres denrées malheureusement cela n'a pas été ressenti dans le panier de la ménagère. D'autres mesures similaires ont été prises par l'État au courant du dernier trimestre suite à la rencontre entre le président de la république, les commerçants et les associations consuméristes. Quelques décisions fortes avaient été prises sur la baisse des prix des denrées alimentaires. A tout cela, dira-t-il : «les choses n'ont pas beaucoup évolué à ce niveau étant donné que certains commerçants notamment les détaillants et demi-grossistes ont crié au scandale et opposé un niet catégorique parce que logiquement, ils ne peuvent pas vendre à perte». De son analyse, il retient que le gouvernement a essayé de mobiliser ses contrôleurs de prix sur le terrain et quelques commerçants récalcitrants ont été sanctionnés. Ici, on constate simplement que la situation n'était plus sous contrôle malgré la bonne volonté des autorités gouvernementales.
Globalement, croit-il savoir « le Fonds monétaire international (Fmi) estime à 750 milliards de F CFA le montant de subventions de l'Etat. On peut aussi rappeler les concertations puis la décision de l'Etat de baisser les prix du loyer pour soulager les locataires. Là, aussi l'application pose problème et on pense que ça pourrait engendrer beaucoup de différends entre les bailleurs ou propriétaires et leurs locataires. Il y a un préalable pour que de telles mesures deviennent efficaces».
LE MAILLON FAIBLE DU MACKY
En termes de bonne gouvernance et de reddition des comptes, l’année 2022 a été marquée par une épidémie de mauvaises pratiques et d’impunité
En termes de bonne gouvernance et de reddition des comptes, l’année 2022 a été marquée par une épidémie de mauvaises pratiques et d’impunité. C’est du moins l’avis de Elimane Hady Kane, président de Legs Africa. Parmi celles-ci, il a cité les scandales financiers qui ont été révélés par les rapports des organes de contrôle de l’Etat comme l’office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), l’autorité de régulation des marchés publics (ARMP) et la Cour des Comptes.
«Nous constatons que la gouvernance est un des maillons faibles du régime en place. Des réalisations importantes ont été faites dans un contexte qui n’optimise pas les ressources publiques à travers des réformes qui sont apportées au code des marchés publics à la pratique de marchés de gré à gré sur des montants assez élevés». Ces propos sont de Elimane Hady Kane, président de Legs Africa qui revenait sur les faits marquants de l’année 2022 en matière de bonne gouvernance et de reddition des comptes.
Selon lui, les différents rapports produits par les organes de contrôle ont fait état de nombreuses mauvaises pratiques, de fautes de gestion, de détournements de deniers publics et d’objectifs ainsi que de malversations. «Ces institutions ont connu des disfonctionnements, parce qu’elles sont produits avec du retard les rapports annuels. Il faut dire que leur travail permet de renseigner quand même sur le niveau de gestion des affaires publiques qui demeure alarmant. Donc, il y a une pratique de mal gouvernance qui est encore pandémique au Sénégal», a-t-il relevé.
SERIGNE BASSIROU GUEYE A L’OFNAC, UNE GROSSE INCONGRUITE
Un autre aspect qui caractérise cette mauvaise gouvernance des affaires publiques est signale-t-il, les mesures déconsolidantes du cadre institutionnel qui assure cette gouvernance notamment le choix de certains hommes pour diriger les organes de contrôle. « C’est le cas de l’Ofnac où l’ancien procureur Serigne Bassirou Gueye qui n’a jamais donner suite à un rapport qui lui aurait été soumis a été désigné pour être le Président de cet organe de contrôle. Cette décision est une incongruité pour nous observateurs», se désole M. Kane.
L’autre élément, poursuit-t-il, c’est l’impunité. Parce que, souligne-til, certains rapports sont soumis au Président de la République, d’autres ont été transférés au parquet par différentes institutions et aucune suite n’a été donnée à ces audits. «On n’a pas vu des dossiers judiciaires traités sur la base des recommandations de ces organisations en charge de contrôler la gestion des finances publiques», déplore-t-il.
La situation d’impunité qui découle de toutes ces mauvaises pratiques peut mener à une société d’anomie et une rupture définitive de confiance entre l’Etat et les citoyens. «Maintenant, on ne respecte plus aucune règle, parce qu’on se dit que ceux qui font appliquer les règles sont les premiers à se partager nos peu de ressources sans être sanctionnés. Donc, cette impunité est dangereuse pour un pays. Cela peut mener vers les ruptures de justice sociale et économique et vers la colère publique qui peut se manifester par des émeutes et des rapports publics de plus en plus violents. Cela peut même engendrer le refus de payer les taxes par les citoyens. Et si on arrive à ce stade là, il n’y aura plus de République», prévient le président de Legs Africa.