L’équipe nationale de football féminine du Sénégal a réalisé, en juillet dernier, au Maroc, un parcours honorifique à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de la catégorie, une compétition lors de laquelle elle a renoué avec le gotha du football africain,
Dakar, 28 déc (APS) – L’équipe nationale de football féminine du Sénégal a réalisé, en juillet dernier, au Maroc, un parcours honorifique à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de la catégorie, une compétition lors de laquelle elle a renoué avec le gotha du football africain, après une décennie de disette.
Elle avait validé son billet pour cette compétition au soir du 22 février 2022, jour de l’inauguration du stade Abdoulaye-Wade de Diamniadio. Les Lionnes se sont qualifiées à la 14e la Coupe d’Afrique des nations (CAN) aux dépens du Mali, à l’issue d’une séance de tirs au but.
Cette performance réalisée par les joueuses de Mame Moussa Cissé a permis au Sénégal de décrocher une troisième qualification à cette compétition, confirmant sans doute ‘’une année 2022 exceptionnelle’’ pour le football sénégalais, selon Augustin Senghor, président de la Fédération sénégalaise de football (FSF).
Lors de la CAN au Maroc, Ndeye Awa Diakhaté dite ‘’Eva Neymar’’ et ses coéquipières ont hissé haut le drapeau sénégalais, en se qualifiant aux quarts de finale avant d’être éliminées par une formation zambienne plus expérimentée (1-1, 4-2 aux tirs au but).
Bien qu’éliminé de cette grand-messe du foot féminin africain, le Sénégal qui devait disputer deux places de barragistes pour la qualification de la Coupe du monde, a battu aux tirs au but (4-2) la Tunisie. Les deux équipes avaient fait zéro but partout au terme du temps réglementaire de cette rencontre à élimination directe.
Cette victoire est synonyme d’une qualification historique aux barrages pour la Coupe du monde féminine, prévue en Nouvelle-Zélande du 17 au 23 février 2023. Pour ce tournoi, le Sénégal est logé dans le groupe B avec le Chili et Haïti.
En 2023, le football féminin sénégalais aura certainement comme ambition majeure, de chercher une qualification historique à la 9e édition de la Coupe du monde de la catégorie prévue du 20 juillet au 20 août en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Un objectif ambitieux certes, mais à portée de main pour l’attaquante Mama Diop, qui évolue sous les couleurs de l’équipe féminine de l’Olympique de Marseille et ses coéquipières.
DONNEES SENSIBLES,LE MAROC TRES CATEGORIQUE
Dans le cadre du renforcement de son arsenal numérique, le Maroc a interdit l’hébergement de données classées comme sensibles dans des serveurs se trouvant à l’étranger.
Le Maroc verrouille ses données sensibles, en interdisant leur hébergement dans des serveurs situés en dehors du territoire national. C’est ce qu’a annoncé Ghita Mezzour, ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la réforme de l’administration devant le Parlement, selon AfricaCyberMag.
L’annonce a été faite, toujours selon la même source, lors des réponses de la ministre sur les questions orales que lui ont adressées les députés de la première chambre le 29 juin dernier. Il s’agit là d’une nécessité liée à la souveraineté numérique du Maroc, et qui est devenue une priorité ces dernières années avec l’évolution que connaît ce domaine ainsi que de l’usage de plus en plus important des technologies numériques dans le quotidien de tout un chacun.
Dans la lignée de la consolidation de cette souveraineté, la ministre a également expliqué que le Royaume, en plus d’avoir adhéré à plusieurs conventions internationales dans ce domaine, travaille actuellement sur la finalisation d’un cadre réglementaire lié à la « confiance numérique ». Plusieurs textes ont déjà été promulgués, tandis que d’autres devraient l’être prochainement. Comme exemple, elle a cité la loi sur la cybersécurité et son décret d’application.
DÉCÈS DU ROI PELÉ
Seul footballeur de l'histoire sacré trois fois champion du monde avec son équipe nationale (1958,1962 et 1970), Edson Arantes do Nascimento est mort jeudi 29 décembre, à 82 ans, d'un cancer du côlon
Le Brésilien Pelé, première star planétaire du football et attaquant de génie qui a révolutionné la pratique du ballon rond, est mort à l'âge de 82 ans après avoir lutté pendant plus d'un an contre le cancer, a annoncé jeudi une de ses filles.
"Nous t'aimons à l'infini, repose en paix", a écrit Kely Nascimento sur Instagram, une publication illustrée d'une photo des mains jointes de membres de sa famille posées sur celle de l'ancien footballeur à l'hôpital Albert-Einstein de Sao Paulo, où il avait été admis il y a un mois.
L'hôpital a précisé dans un communiqué que le décès avait été causé par "une défaillance de multiples organes".
Seul footballeur ayant remporté à trois reprises la Coupe du Monde (1958, 1962 et 1970), Pelé, de son vrai nom Edson Arantes do Nascimento, avait été élu athlète du siècle par le Comité international olympique en 1999.
L'annonce de sa mort est un choc pour tous les amateurs de football, onze jours après la fin de la Coupe du Monde au Qatar, et un peu plus de deux ans après celle de Diego Maradona.
Tout au long du tournoi, le "roi" avait publié depuis la chambre de l'hôpital Albert-Einstein où il avait admis le 29 novembre des messages sur les réseaux sociaux, encourageant le Brésil ou félicitant Messi de son sacre "mérité" avec l'Argentine face à la France.
Au moment de Noël, ses filles ont publié sur Instagram des photos de la famille réunie presque au grand complet autour de la légende du football, exprimant leur gratitude alors qu'affluaient des messages de soutien du monde entier.
Vendredi dernier, Kely Nascimento publiait une photo émouvante d'elle enlaçant tendrement son père allongé dans son lit d'hôpital. On ne voyait sur ce cliché qu'une partie du visage de Pelé, qui portait des canules nasales d'assistance respiratoire.
- Trésor national -
La disparition de Pelé est une immense perte pour le Brésil, où il est considéré comme un "Trésor national".
Aucun joueur n'a fait autant trembler les filets: 1.281 buts en 1.363 matches sous les maillots de Santos (1956-74), son club au Brésil, de la "Seleçao" nationale et du Cosmos New York (1975-77).
Mais au-delà des chiffres, Pelé restera dans les mémoires comme le "Roi" qui a révolutionné son sport, avec son éternel numéro 10 dans le dos.
Ce dribbleur de génie a été le précurseur du football moderne, avec une qualité technique exceptionnelle conjuguée à des capacités athlétiques hors norme en dépit de sa taille modeste (1,72 m).
Pelé était aussi un grand émotif, comme l'attestent les images en noir et blanc du gamin de 17 ans éclatant en sanglots après avoir décroché le premier de ses trois titres mondiaux, en 1958, en Suède.
Il tenait ainsi la promesse faite à son père, huit ans après l'avoir vu pleurer en écoutant à la radio le "Maracanazo", la défaite contre l'Uruguay qui avait privé le Brésil d'un premier sacre mondial en 1950 à domicile.
En 1970, lors du premier Mondial retransmis en couleurs, c'est avec un sourire radieux que le Roi, au sommet de son art, avait fêté le triplé historique, au sein d'une équipe que beaucoup considèrent comme la plus talentueuse de tous les temps, avec Rivelino, Tostao ou Jairzinho.
- "Un seul rein, trois coeurs" -
Le monde du ballon rond avait déjà retenu son souffle en novembre 2014, quand le Brésilien avait été placé en soins intensifs après une infection urinaire sérieuse qui avait nécessité son placement sous dialyse.
C'est finalement un cancer du côlon qui a terrassé le "Roi". Pelé était pourtant resté optimiste tout au long de son combat contre la maladie, après la détection d'une tumeur en septembre 2021: "Je vais jouer ce nouveau match avec le sourire", avait-il déclaré sur Instagram.
Pendant sa carrière de joueur, une côte cassée pendant un match avait endommagé son rein droit, qui avait fini par être retiré.
Il n'avait qu'un rein, mais "trois coeurs", blaguait-il, en référence au nom de sa ville natale, Tres Coraçoes, dans l'Etat de Minas Gerais (sud-est).
Né le 23 octobre 1940 dans une famille pauvre, le petit Edson doit vendre des cacahuètes dans la rue pour aider ses parents. Son prénom a été choisi en hommage à Thomas Edison, inventeur de l'ampoule électrique.
Il signe son premier contrat pro à l'âge de 15 ans, avec Santos, club avec lequel il a empilé les titres, soulevant notamment deux coupes intercontinentales consécutives, contre Benfica (1962) et le Milan AC (1963).
Le 19 novembre 1969, quand il marque le millième but de sa carrière dans le mythique stade Maracana de Rio de Janeiro, le match est interrompu pendant une vingtaine de minutes, le temps d'un interminable tour d'honneur.
- Ministre et chanteur -
Lors de tournées de matches amicaux à l'étranger avec Santos ou avec la Seleçao, il était reçu comme un chef d'État.
Pelé n'a jamais cédé aux avances des grands clubs européens, mais s'est offert une dernière pige dorée au New York Cosmos, contribuant au premier essor, éphémère, du "soccer" aux États-Unis, où il met un terme à sa carrière, en 1977.
Son règne s'est aussi prolongé en dehors des terrains, avec des rôles au cinéma, des chansons enregistrées et même un poste de ministre des Sports (1995-1998).
Contrairement à l'éternel rebelle Maradona, il a souvent été perçu au Brésil comme un homme proche du pouvoir établi, y compris pendant la dictature militaire (1964-1985).
Parfois jugé hautain et vaniteux, critiqué pour certaines déclarations à l'emporte-pièce, Pelé n'était pas toujours prophète en son pays, contrairement à des héros au destin tragique comme le footballeur Garrincha ou le pilote automobile Ayrton Senna.
par DIOP Blondin Ndeye Fatou NDIAYE
RÔLE DES ÉLITES DANS LA CONSTRUCTION DE NATIONS EN AFRIQUE
Suites du rapport de la Cour des Comptes sur la gestion des fonds du Covid, une occasion pour le comité scientifique médical d’assumer son rôle dans la société.
Suites du rapport de la Cour des Comptes sur la gestion des fonds du Covid, une occasion pour le comité scientifique médical d’assumer son rôle dans la société.
Le Sénégal de 2022 est le résultat d’années de choix politiques, économiques, sociologiques… Les élites ont joué un rôle actif dans la construction de cette nation. Elles ont occupé les premières loges dans la fonction publique, le secteur privé et les partis politiques dès les lendemains des indépendances. En vérité les frontières entre ces sphères se sont effacées au fil du temps. Il faut faire allégeance au parti du président pour progresser dans l’administration, occuper un poste de direction, bénéficier d’exonérations fiscales et obtenir de nombreux privilèges en nature. Domptés par l’appât des privilèges, beaucoup d’hommes d’affaires et de hauts fonctionnaires se sont calfeutrés dans le conformisme en évoquant la nécessité de respecter les institutions et observer le devoir de réserve durant les combats qui ont transformé le pays. Leur plus active implication est visible dans les médias où ils expliquent les tenants et des aboutissants sans prendre parti aux actions de terrain. Ils ont su se mouvoir dans le Sénégal qui a vécu les ajustements structurels, les changements de régime, les alternances politiques, la déliquescence des institutions, la destruction du tissu social et d’offre de services publics en ne réagissant que lorsque leur secteur était touché. La mauvaise organisation de la lutte ou la moralité de certains acteurs est aussi évoquée. Il n’en demeure pas moins, qu’une fois le combat terminé et la nouvelle gouvernance installée, ils resurgissent et reprennent leur place laissant sur le chemin des victimes qui ont parfois perdu la vie.
Pendant ce temps, la prise en charge de la demande sociale en perpétuelle croissance a créé de nouveaux acteurs. Beaucoup d’entre eux n’ont pas suivi de formation appropriée ; ils sont eux-mêmes des laissés pour compte de la société et ont donné naissance à une nouvelle « race » d’hommes et de femmes qui s’investissent dans les partis politiques et qui sont, de ce fait, les élus locaux et nationaux mais aussi ministres et directeurs des sociétés nationales. L’offre politique, gouvernance et acteurs, est généralement perçue comme étant de plus en plus dégradée. Les élites devraient mesurer leur part de responsabilité dans ce que le Sénégal est devenu.
La nature a horreur du vide
Aujourd‘hui, il s’agit de donner suite au rapport de la Cour des Comptes sur la gestion des fonds du Covid. Il faut rappeler que le Covid est une question sanitaire du début à la fin et c‘est ce qui explique que tout ce qui a été posé comme action par le président et son gouvernement ait été accepté par les sénégalais. Quand le président Macky Sall se présente devant le peuple et annonce que nous sommes en guerre, il parle d’un ennemi sanitaire ce qui était vrai puisque tous les pays étaient confrontés aux mêmes problèmes. Quand il met en place un comité scientifique sanitaire, le peuple est rassuré en se disant qu’on a mis au cœur du dispositif des spécialistes et qu’il faut faire entièrement confiance au plan proposé par l’Etat. Chaque intervention de médecin et d’acteur de la santé publique était suivie religieusement.
C’est dire que le comité scientifique a servi de caution au gouvernement pour faire accepter des mesures exceptionnelles et générer une paix des braves entre pouvoir et opposition. La mise en veilleuse des règles de comptabilité publique et l’adoption d’une loi d’habilitation donnant tous les pouvoirs au président de la République sont à l’origine de dysfonctionnements de gestion des fonds collectés.
L’épidémie survenait dans un contexte de déficit criard de notre offre de santé. La Covid a fait de nombreuses victimes par manque d’hôpitaux, de personnels soignants, de lits de réanimation, d’oxygène, de matériels de protection, d’ambulances, etc. Donc on s’attendait à ce que l’essentiel des efforts soient mis au service de la santé en termes d’infrastructures, de consommables, de plateaux techniques, du personnel et de l’organisation de la pyramide sanitaire.
Il apparaît dans le rapport de la Cour des Comptes que la gestion des fonds Covid, dont le volet sanitaire, a été entachée de fautes voire de fraudes. On ne peut s’empêcher de penser que ces actes sont en partie responsables de retards de prise en charge, de morts et de séquelles gardées à vie par certains malades. On y apprend même que les statistiques sur l’épidémie, qui servaient d’outils de communication pour faire accepter le plan de résilience, n’étaient pas fiables. Il est évident que, plus que quiconque, les membres du comité scientifique et même l’ordre des médecins, caution et acteurs de la réponse sanitaire, sont interpelés. Ils nous doivent des réponses et ont tout à fait le droit de choisir les voies et manières pour le faire.
Cependant, les organisations de la société civile ont choisi de manifester le vendredi 30 décembre pour dénoncer la gestion nébuleuse de ces fonds, exiger la démission de tous les mis en cause et réclamer des poursuites judiciaires adéquates. La participation de la corporation médicale impliquée dans le plan de riposte s’impose comme une nécessité.
Comité scientifique, Institut Pasteur, IRESSEF, Ordre des médecins, le peuple attend vos réactions !!!!!
Ailleurs, on a pu entendre des hauts responsables du comité médical scientifique donner des avis contraires à ceux diffusés par le ministère de la Santé, estimant qu’ils n’étaient pas fondés sur des données scientifiques objectives. C’est dire que vous avez le droit de vous indigner et de l’exprimer.
Il arrive un moment où ne pas s’impliquer fait de vous un complice !
Il arrive un moment où le silence devient mensonge !
L’ENJEU, C’EST DES BATAILLES POUR QUE LE RÊVE UNIVERSEL NE SOIT PLUS UNE UTOPIE
Le Musée des civilisations noires a abrité ce mercredi 28 décembre 2022 une journée de partage autour de l’œuvre du Professeur Joseph Ki-Zerbo. Une initiative de la communauté africaine de culture, section Sénégal (Cacsen)
Le Musée des civilisations noires a abrité ce mercredi 28 décembre 2022 une journée de partage autour de l’œuvre du Professeur Joseph Ki-Zerbo. Une initiative de la communauté africaine de culture, section Sénégal (Cacsen), sur le thème : ‘’La problématique de l’Éducation en rapport avec les importantes contributions du Professeur Joseph Ki-Zerbo en la matière’’.
« Nous l’avons tenu dans le cadre d’un effort à fournir dans l’imaginaire africain. Nous avons toujours dit que les nations en gestation ont besoin d’imaginaire, a expliqué le président de la Cacsen, Alpha Amadou SY, interpellé à ce propos. L’imaginaire passe par la reconnaissance des femmes et des hommes de valeur qui ont travaillé pour le continent africain. Dans ce lot, nous comptons un grand monsieur en la personne de Joseph Ki-Zerbo, qui a travaillé au moins sur deux axes essentiels : réécrire l’histoire africaine et insister sur l’éducation. »
« Éduquer ou périr »
L’écrivain-philosophe en veut pour preuve l’ouvrage du Pr Ki-Zerbo intitulé ‘’Éduquer ou périr’’. Lequel, a-t-il rappelé, « montre aujourd’hui que l’enjeu sur l’Afrique, c’est l’éducation, revoir l’école, nos systèmes éducatifs et assurer l’articulation entre les savoirs et nos réalités, nos vécus en tant que hommes du 21e siècle. »
Pr Alpha Amadou SY de poursuivre : « Il (Pr Joseph Ki-Zerbo) dit que dès le départ, nous sommes porteurs d’une carence originelle. C’est-à-dire le colon quand il est venu, il nous a coupés de nos racines africaines, imposer un système dans lequel nous ne nous retrouvons pas. » Par exemple : « L’Africain, il est obligé de compter en anglais, espagnol et français. Il ignore le bambara ou le wolof. Donc, il dit que si on doit être nous-mêmes, si on doit se retrouver, le pas à franchir, c’est d’abord des systèmes en adéquation avec notre vécu. »
Or, a-t-il déploré, « la cassure s’est opérée au moment où le colon a mis un terme à des systèmes endogènes qui étaient de vigueur » étant entendu que « toute société a un système éducatif. »
Maintenant, « la question qui se pose, ce n’est pas de se dire que ‘’notre passé est merveilleux, on va s’y confiner’’. Ce n’est pas non plus de se dire ‘’on s’envole vers ce que font les toubabs’’. Mais, « ce qu’on entend par dialectique : C’est-à-dire cette articulation en ce qu’il y a de meilleur chez nous et chez ‘’les toubab’’. C’est ça, qui va faire que l’Africain aura une identité. Et cette identité, c’est la condition sans laquelle le rêve universel reste une utopie. »
« Éviter de faire du mimétisme »
Pour Pr LY, « l’enjeu, c’est des batailles pour que l’école serve les populations, les peuples. Malheureusement, on est loin de là. Puisqu’on est loin de là, c’est ça qui fait la fraîcheur de sa (Pr Ki-Zerbo) réflexion. C’est-à-dire ce qu’il avait dit, nous en avons besoin, dans la mesure où mêmes les réformes adoptées n’ont jamais été pratiquées. » Par conséquent, « il faut continuer à voir dans quelles mesures on peut se frayer le chemin pour que les idées pertinentes puissent faire l’objet d’appropriation par les politiques », a-t-il recommandé.
L’historien burkinabé, né en 1922 à Toma, aurait eu 100 ans le 21 juin 2022. La rencontre, placée sous la présidence effective de Me Françoise Ki-Zerbo, représentante de la famille qui a fait le déplacement de Ouagadougou à Dakar, visait à célébrer le centenaire du Pr Joseph Ki-Zerbo, né le 21 juin 1922 et mort le 4 décembre 2006 à Ouagadougou.
Amadou BA, un PM tantôt en apesanteur, tantôt en apnée Au nom du père ou du fils !
Depuis sa nomination comme Premier ministre du Sénégal le 17 septembre 2022, Amadou Ba vient de boucler plus de cent jours au poste. Cent jours sont suffisants pour se faire une idée sur où ira son gouvernement, dans la perspective, mais surtout sur où va Amadou Ba.
Depuis Abdou Diouf en 1970, jamais un PM n ‘a été aussi proche de devenir un futur président de la République, mais en même temps, aussi loin du graal. Comme Icare, s’il (Amadou Ba) s’approche trop du roi Soleil, il se brulera les ailes. S’il se met très loin de la reine Lune, il n’apercevra pas la claire de lune. L’équation est sèche comme un rapport. Car, toute la beauté et la subtilité de ce jeu à fleuret moucheté entre le Président de la République et son Premier ministre, entre Macky Sall et Amadou Ba, résident pour Amadou Ba, de ne pas marcher ni devant le président, ni derrière le président, mais toujours à cote du président et avec le président. Et pour Macky Sal, d’avoir toujours à l’œil son premier ministre. Pour l’avoir à portée de main. Quel difficile exercice si besoin en est. Car, pour Amadou Ba d’ici à 2024, ce sera de ne pas faire l’acte de trop, quitte à être dans le déficit d’action plus que dans l’action de trop.
Amadou BA comme PM, n’était pas le premier choix, affirment plusieurs observateurs de la vie politique. Si tel était le cas, Amadou BA, s’est alors imposé à Macky. Et Amadou Ba, depuis plus de cent jours, est entrain, peut-être, de passer d’un statut de PM par défaut à un statut de PM par nécessité.
En apnée, aussitôt nommé PM, le président lui enjoint d’organiser les concertations sur la vie chère. Au lieu de le laisser dérouler, c’est le président lui-même, Macky Sall qui viendra ouvrir les travaux et quelques jours plus tard, viendra fermer les travaux et annoncera lui-même les baisses de prix (25 francs, 30 francs). Quand un président de la république descend à ce niveau de prix, c’est que vraiment la vie est dure et les poches sont percées. maxala deuk bi dafa maky….
En apesanteur, c’est d’abord lors de sa déclaration de politique générale qui dans la forme était très lyrique voire même très poétique mais dans le fond, il n’ y avait pas de quoi frappé son enfant. Même si le PM Amadou Ba a proposé un concept vivant et une approche appétissante, une déclamation agréable à entendre à l’oreille : la réécriture du Plan Sénégal Émergent……. Temps bi doufi xathie….
Mais c’est lors du vote de la motion de censure qu’Amadou Ba a révélé une de ses facettes pas si saisissantes aux premiers abords. Si Macky était étiqueté entre 2010 et 2012 de quelqu’un de ‘’Yaruu’’, en 2021 et 2022, il est clair que Macky aussi ‘’dafadone yeruu tamiit’’….. Si Amadou Ba était vu et perçu comme quelqu’un de ‘’Nopii’’, le vote de la motion de censure a montré qu’Amadou Ba n’a pas sa langue dans sa poche, qu’Amadou ‘’dafaye xulo dafay tesseuntee’’.
En apnée, encore, c’est lors de la tournée économique du président à Tambacounda où l’on a vu un Macky Sall vendre le service et un Amadou Ba assurait le service après-vente. Tamba ka nekk waay…..
Et ce qui est intéressant avec l’étape de la région de Tambacounda, c’est encore la seule région, le seul bastion où le pouvoir y gagne encore avec des scores à la soviet. Même pour Matam la chaude, il faut encore remplir la marmite (le nombre de votants dépasse le nombre d’inscrits). Même à Fatick la fatiguée, Macky y gagne de justesse. Quand il a perdu Thiès, Dakar, Ziguinchor, Saint Louis.
En apesanteur, Amadou Ba le sera ces prochains jours, avec les directives du président de la République suite au rapport Force Covid de la Cour des comptes, qui lui a donné la carotte et le bâton pour apporter de l’ordre dans leur rang. Na ran yi dioup…..
Mais Amadou Ba tantôt en apesanteur ou tantôt en apnée, n’est que l’arbre qui cache le foret en direction et à destination de 2024. Et une chose est sure et cela ne vaut même pas la peine de tergiverser par ‘’ni oui ni non’’, c’est qu’Amadou est le père de Macky (le papa de Macky s’appelait Amadou Sall) et Macky est le président d’Amadou (Amadou Ba). Soit, c’est le père, soit c’est le fils. Un des deux représentera le camp du pouvoir en 2024. Entre le ‘’père’’ et le ‘’fils’’, qui sortira vainqueur de cette guerre froide et de cette coexistence pacifique ? Setane mo dakk si naje..
Par Siré SY
LA FRANCE NOUS A VENDU SA CIVILISATION EN RABAISSANT NOS CULTURES AFRICAINES
L’artiste togolais Elom 20ce évoque une relation avec la France forgée dans le traumatisme. Et appelle les Africains à se reconnecter avec eux-mêmes
Le Monde Afrique |
Coumba Kane |
Publication 29/12/2022
Elom 20ce, de son vrai nom Elom Kossi Winceslas, se présente comme un « griot contemporain ». Dans ses textes, le rappeur togolais déclame haut et fort son amour pour le panafricanisme et fustige la mauvaise gouvernance des dirigeants africains. Né bien après l’indépendance du Togo, il pose, à 40 ans, un regard sans concession sur sa relation avec la France.
Quel est votre premier souvenir de votre rencontre avec la France ?
Elom 20ce Comme tous les enfants togolais, on m’a imposé l’apprentissage du français dans un climat de terreur. Parler ma langue maternelle à l’école était proscrit. Braver l’interdit, c’était s’exposer à l’humiliation et aux coups. Quand un élève employait un mot issu de nos langues nationales en cours, le maître lui infligeait le port d’un os en collier autour du cou. Cela m’arrivait souvent car j’étais turbulent. Quand je portais ce symbole d’infamie, j’étais aux aguets. Pour m’en débarrasser, il fallait qu’un autre élève commette à son tour cette erreur.
Cela créait une drôle d’ambiance entre nous. J’en garde un souvenir traumatisant, car le maître d’école nous frappait pour des fautes commises dans une langue qui n’était pas la nôtre. La rencontre avec le français, ce sont aussi des comptines apprises dès la maternelle. Chanter « Sur le pont d’Avignon », « Petit Papa Noël » m’a fait entrer dans un imaginaire déconnecté de mon monde.
Quelles traces ce processus d’apprentissage coercitif a-t-il laissées, selon vous, dans les relations entre les jeunes Africains nés après les indépendances et la France ?
Cela engendre une forme d’amour et de haine envers la France. Pour ma part, j’en retiens que ce pays est insincère et schizophrène. En nous colonisant, la France nous a vendu sa civilisation comme un idéal à atteindre. Elle l’a fait en rabaissant nos cultures africaines et en nous l’enseignant.
Même soixante-deux ans après les indépendances, pour réussir socialement, il faut toujours passer par l’école française. Mais lorsqu’on souhaite aller au bout du parcours scolaire, et poursuivre ses études en France, on trouve porte close. Décrocher un visa est aujourd’hui une vraie galère. Seule une poignée d’étudiants africains, souvent les plus fortunés, y parviennent. Pour les autres, traverser le désert et la mer pour avoir un avenir reste une voie de survie.