IL Y A UNE CORRELATION ENTRE LES FAMILLES POLIQUES ET LES CONFERIES
L'actualité politique la plus brûlante, la réactions de la société civile, l'appel à la paix des confréries, autant de sujets passés au peigne fin avec l'invité Ibrahim DIA, Sociologue et ancien Directeur de MCA-Sénégal sur l'émission ''L'AIR DU TEMPS"
L'actualité politique la plus brûlante, la réactions de la société civile, l'appel à la paix des confrèries, autant de sujets passés au peigne fin avec Ibrahim DIA, Sociologue et ancien Directeur de MCA-Sénégal et Patou Ndao, écrivain et Médiateur social sur l'émission '' L'AIR DU TEMPS'' présentée par Alassane Samba Diop sur Iradio. Ecoutez dans cet extrait, le décryptage de ces sujets dans l'édition de dimanche 26 Février dernier.
L'OPPOSITION NIGÉRIANE DEMANDE L'ANNULATION DE LA PRÉSIDENTIELLE
Les deux principaux partis d'opposition ont réclamé mardi l'annulation de la présidentielle de samedi, dénonçant des "manipulations massives" des résultats qui donnent une légère avance au candidat du pouvoir Bola Tinubu, selon un décompte partiel
Plus de 87 millions d'électeurs ont voté samedi pour choisir, parmi 18 candidats, la personne qui aura la lourde tâche de redresser le pays le plus peuplé d'Afrique, plombé par une économie en berne, un fort appauvrissement de la population et les violences récurrentes de groupes armés et de bandits.
Le vote de samedi s'était globalement déroulé dans le calme, malgré quelques incidents sécuritaires et des couacs logistiques.
Mais à la suite de retards dans le décompte, et d'importantes défaillances dans le transfert électronique des résultats, l'opposition a accusé de fraudes le parti au pouvoir, l'APC, tandis que plusieurs observateurs ont exprimé des inquiétudes quant à la transparence du scrutin.
Avant la reprise du décompte mardi, à son troisième jour, et alors que Bola Tinubu bénéficie d'une légère avance selon les premiers résultats officialisés par la Commission électorale (Inec), le Parti démocratique du Peuple (PDP) et le Parti travailliste (LP) ont dénoncé "un simulacre" d'élection.
"Nous avons totalement perdu confiance dans l'ensemble du processus", ont-ils déclaré lors d'une conférence de presse conjointe, exigeant son "annulation immédiate" et la tenue d'un "nouveau scrutin".
Ils demandent aussi "un vote de défiance" à l'encontre du président de l'Inec, Mahmood Yakubu, et appellent le président sortant Muhammadu Buhari "à tenir la promesse faite aux Nigérians de laisser comme héritage des élections libres, équitables, transparentes et crédibles".
Bola Tinubu, de l'APC, mène jusque-là avec plus de 4,1 millions de voix, contre 3 millions de voix pour Atiku Abubakar, le candidat du PDP, le principal parti d'opposition.
L'outsider de cette présidentielle Peter Obi, dont la popularité auprès de la jeunesse, qui le voit comme intègre et compétent, a pris tout le monde de court, a obtenu jusque-là 1,6 million de voix.
- Décompte retardé -
De son côté, l'APC a en retour accusé l'opposition de vouloir "saper" la démocratie, parce qu'elle "s'aperçoit qu'elle a perdu"."Comme une grossesse arrivée à terme, l'élection ne peut pas être avortée", a déclaré Dele Alake, un porte-parole du parti, qui appelle l'Inec à accélérer l'annonce des résultats.
Les résultats officiels ne concernent pour l'heure que 14 Etats - sur les 36 du pays, auxquels s'ajoute la capitale fédérale Abuja, et les Nigérians attendaient avec anxiété de connaître le verdict des urnes dans le reste du pays, notamment dans les grands Etats comme Rivers (sud-est), Kano et Kaduna (nord).
L'Inec devait reprendre mardi à 10H00 GMT l'annonce des résultats, mais la session a été reportée par deux fois et doit maintenant débuter à 14H30 GMT.
Au même moment, la grogne montait dans certaines régions comme Rivers, bastion traditionnel de l'opposition, où le décompte a été suspendu en raison de "menaces de mort" sur le responsable local de l'Inec après l'annonce de scores importants pour l'APC.
"Que Tinubu gagne même à Rivers, c'est impossible!", s'énerve un électeur de 25 ans, Osaki Briggs, exprimant des craintes partagées par bon nombre de ses compatriotes."Pour qui l'Inec prend-elle les Nigérians ?"
Devancé au niveau national, M. Obi avait toutefois remporté de justesse l'Etat stratégique de Lagos, la capitale économique, pourtant fief de Bola Tinubu.
Le "parrain de Lagos", comme est surnommé Tinubu du fait de son immense influence politique dans la mégalopole qu'il gouverna de 1999 à 2007, n'a pas encore commenté les résultats nationaux partiels.Mais il a créé la surprise en reconnaissant sa défaite à Lagos.
De nombreux observateurs étrangers ont aussi sévèrement critiqué le manque de transparence et des défaillances opérationnelles."La confiance dans l'Inec a encore diminué" à cause des retards enregistrés dans la publication des résultats sur son site, a notamment souligné la délégation de l'Union européenne.
- Élection très serrée -
Depuis le retour de la démocratie en 1999, le Nigeria a organisé sept élections nationales qui, pour la plupart, ont été entachées de plaintes pour fraude, de problèmes logistiques, de violences et de contestations judiciaires.
Cette présidentielle est l'une des plus serrées qu'ait connues le Nigeria.Pour être élu dès le premier tour, le vainqueur doit obtenir, outre la majorité des suffrages exprimés, au moins 25% des voix dans les deux tiers des 36 Etats de la fédération plus le territoire d'Abuja.
Bola Tinubu, 70 ans, et Atiku Abubakar, 76 ans, tous deux musulmans, bénéficient d'une vaste assise dans le nord. Peter Obi, un chrétien de 61 ans, pourrait lui compter sur les votes du sud-est, sa région natale.
Avec ses 216 millions d'habitants, le Nigeria devrait devenir en 2050 le troisième pays le plus peuplé au monde, dans une Afrique de l'Ouest menacée par un recul démocratique et la propagation de violences jihadistes.
La première économie du continent est devenue une puissance culturelle mondiale, grâce notamment à l'Afrobeats, genre musical qui enflamme la planète avec des stars comme Burna Boy.
Mais face aux immenses difficultés du quotidien, aggravées par de récentes pénuries, de nombreux Nigérians appellent au changement, écœurés par des décennies de mauvaise gouvernance et une élite vieillissante et réputée corrompue.
LE PROJET DE NOUVELLE CONSTITUTION MALIENNE RELÈGUE LE FRANÇAIS
Le projet de nouvelle Constitution au Mali renforce les pouvoirs du président, lui permet d'ordonner la mobilisation générale dans ce pays déstabilisé par la violence, et relègue le français au rang de "langue de travail"
Le chef de la junte qui a pris le pouvoir par la force en 2020, le colonel Assimi Goïta, a reçu le projet lundi. Cette Constitution est un élément clé du vaste chantier de réformes invoqué par les militaires pour justifier leur maintien au pouvoir. Son adoption serait une étape importante dans le calendrier menant à des élections en février 2024 et à un retour des civils au pouvoir.
Dans le calendrier élaboré par la junte, cette Constitution était censée être soumise à un référendum le 19 mars. Mais le doute est grand sur le respect de cette échéance, et le colonel Goïta n'a rien dit sur le sujet. Le projet remis au colonel, qui s'est fait investir président en 2021 après un second putsch en moins d'un an, amende un avant-projet divulgué en octobre 2022.
Le nouveau projet n'avait pas été publié officiellement mardi matin. Mais l'AFP a pu consulter le document, qui renforce les pouvoirs présidentiels, comme l'avant-projet de 2022, par rapport à la Constitution de 1992.
Dans la nouvelle Constitution, ce serait le président qui "détermine la politique de la Nation", et non plus le gouvernement ; le président nommerait le Premier ministre et les ministres et mettrait fin à leurs fonctions. "Le gouvernement est responsable devant le président", et non plus devant l'Assemblée nationale. L'initiative des lois appartiendrait au président et aux parlementaires, et non plus au gouvernement et à l'Assemblée nationale. Par rapport à l'avant-projet de 2022, le nouveau projet rétablit le pouvoir du président de dissoudre l'Assemblée nationale. Le président serait élu pour cinq ans, et ne pourrait effectuer plus de deux mandats. Le nouveau projet introduit la possibilité pour le président d'ordonner la mobilisation générale, applicable à partir de 18 ans.
Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation jihadiste et aux violences de toutes sortes. La junte a poussé vers la sortie les soldats français en 2022 dans un climat de grande acrimonie et s'est tournée militairement et politiquement vers la Russie. Dans l'avant-projet de 2022 comme en 1992, le français était "la langue d'expression officielle", et les langues locales avaient vocation à devenir "langues officielles". Dans le nouveau projet, "les langues nationales sont les langues officielles du Mali" et "le français est la langue de travail".
Le projet affirme que le Mali est une "République indépendante, souveraine, unitaire, indivisible, démocratique, laïque et sociale", alors que certaines voix avaient voulu remettre en cause le principe de laïcité.
PAR SAXEWAR DIAGNE
HYPOTHÈSES POUR UNE PRESIDENTIELLE INCERTAINE
EXCLUSIF SENEPLUS - La tension est palpable. En fait, le chaos est déjà là, il est juste à bas bruit. Que va-t-il se passer d’ici février 2024 ? La stratégie du "Tout sauf Sonko" va-t-elle prospérer ?
Saxewar Diagne de SenePlus.com |
Publication 28/02/2023
Les Sénégalais sont fâchés ! L’irritation voire la colère entretiennent le climat délétère qui prévaut dans le pays. Pour les uns, Macky Sall prend en otage les Sénégalais en entretenant un flou politicien autour du troisième mandat ou du deuxième quinquennat. Ce faisant il sape au quotidien les bases institutionnelles de la démocratie et du coup menace les fondements de la paix sociale. Pour les autres, l’opposition, en particulier Ousmane Sonko, se comporte en pyromane qui cherche par tous les moyens à plonger le Sénégal dans un chaos qui pourrait être préjudiciable à cette altérité qui participe au vivre-ensemble, au fait de vivre les uns avec les autres en bonne intelligence.
Il y a comme une odeur de chaos annoncé. On baigne dans l'odeur du laxisme, dans l’odeur de la manipulation à grande échelle, dans l'odeur de la violence, dans l’odeur de l'inacceptable. Le pays semble sortir du cercle de raison. La tension est palpable du fait de l’incertitude par rapport à l’avenir immédiat. Que va-t-il se passer d’ici février 2024 ? Macky sera-t-il candidat ? Et Sonko ? Khalifa ? Idy ? Quid de Karim ? La candeur de l’utilisation des prénoms ou du nom de famille des potentiels adversaires politiques ne cache pas l’éréthisme derrière chacune de ces interrogations.
Macky Sall en chef d’orchestre met-il l’intelligence politique sénégalaise à l’épreuve puisqu’elle doit être aujourd’hui mesurée à la quantité d’incertitudes qu’elle est capable de supporter ?
A un an de l’élection, à quelques semaines de la pré-campagne électorale, aucune de ces questions n’a pour l’heure de réponse précise. Certains diront même que la campagne électorale a déjà commencé avec les tournées présidentielles de Macky Sall dans les régions et les meetings organisés notamment par Ousmane Sonko et Khalifa Sall à travers le pays.
L’impossibilité de répondre à des questions que tout le monde se pose au quotidien ne favorise pas la tranquillité si importante pour assurer une certaine sérénité collective. Faute de réponse précise, dans ce climat anxiogène, l’analyste est réduit à élaborer des hypothèses qui paraissent les plus probables, en fonction non seulement des rapports de force mais aussi d’une anticipation des actions des différents acteurs.
Les différentes hypothèses présentées dans cette analyse, sont basées sur le postulat de l’inéligibilité d’Ousmane Sonko que nous considérons comme acquise ainsi que nous l’avons indiqué dans notre précédente contribution sur SenePlus intitulée "Sonko est out".
Le mésuage de la Justice par l’actuel président de la République y compris avec sa récente réorganisation par le Conseil Supérieur de la Magistrature apporte de l’eau au moulin de ceux qui dénoncent la constante instrumentalisation de cette institution par l’exécutif. Malgré le caractère protéiforme et polymorphe de la stratégie politique de Macky Sall, il apparait que le moment électoral peut se résumer à trois mots : "Tout sauf Sonko". Que ce soit par le biais d’une condamnation pour diffamation ou encore pour viol, il ne reste que peu de doutes qu’Ousmane Sonko ne sera pas sur la ligne de départ pour 2024 à moins que la rue n’en décide autrement et cela à coût humain qui pourrait être fort élevé. Qui au XVIIIè siècle rappelait qu’il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l'on exerce à l'ombre des lois et avec les couleurs de la Justice ?
Sonko out de la course à la présidentielle, que se passerait-il ? Comment les différents leaders s’aligneraient ils ? Quels jeux d’alliances éventuelles ? Nous examinons ici quatre hypothèses.
Première hypothèse : Macky inéligible, Khalifa et Karim éligibles
Dans l’article "Sonko est out", contrairement aux doxas de la classe politique, est clairement mis en avant l’idée selon laquelle Macky Sall ne sera pas candidat à la présidentielle de 2024. Une telle décision serait rendue publique au moment approprié pour servir de contre-feux à l’annonce de l’inéligibilité d’Ousmane Sonko de manière à calmer la rue et à faire accepter l’idée de la non-participation du leader de Pastef à l’élection.
En admettant que Macky Sall passe à l’acte dans sa promesse d’amnistier Khalifa Sall et Karim Wade, il n’est pas exclu de se retrouver alors dans une situation où un accord politique basé sur un programme commun de souveraineté minimum soit signé entre Khalifa Sall et Ousmane Sonko : sortie du franc CFA et suppression dans un délai court des bases militaires françaises et des accords de défense avec ce pays. A ce programme s’ajoutera la mise en œuvre d’une bonne partie des conclusions des Assises nationales. Toutes ces conditions justifieraient tout à fait qu’Ousmane Sonko puisse soutenir la candidature de Khalifa Sall qui, une fois élu, pourrait organiser des législatives anticipées qui feraient du leader de Pastef le président d’une Assemblée nationale digne de ce nom, véritable institution indépendante de l’exécutif.
Le Sénégal retrouverait sa saveur d’antan, celle de l’époque du couple Senghor-Dia. Une grande différence cependant : ici, la base du partenariat sera claire parce que programmatique spécifiant même que Khalifa Sall ne sera pas éligible en 2029 du fait de son âge. Cela laissera ouvert un boulevard au tout compte fait jeune Ousmane Sonko qui n’aura que 55 ans à l’échéance de 2029.
Cette hypothèse est-elle probable ? La difficulté première est de pouvoir anticiper le niveau de sophistication et de maturité des principaux protagonistes en particulier Macky Sall et Ousmane Sonko. La seconde difficulté pourrait être liée aux pressions que la France pourrait exercer sur le socialiste senghorien Khalifa Sall pour saborder un accord qui comprend un programme minimum de souveraineté.
Cependant, si l’optimisme légendaire des Sénégalais qui préfèrent être dans l’affirmation, devait prévaloir, cette hypothèse permettrait au Sénégal d’avoir une transition tranquille et pacifique et au bout du compte tout le monde y trouverait une partie de son bonheur, y compris l’actuel président qui sait ne pas risquer de représailles de la part d’un Khalifa Sall à la tête de l’État.
Il est également tout à fait possible que Pastef se considérant à la porte du pouvoir décide d’avoir son propre candidat. Bassirou Diomaye Faye ou moins probablement Biram Souleye Diop ? Dans un tel cas, pourrait-on assister à un remake de l’exploit des dernières législatives où la liste des suppléants inconnus de Yewwi Askan Wi a remplacé au pied levé une liste de titulaires porteuse de figures de premier plan dans le jeu politique sénégalais ? En faiseur de roi, Sonko pourrait tout simplement être tenté de mettre un de ses lieutenants sur le trône. Le risque d’une telle option serait de faire sortir du bois un troisième larron qui pourrait créer la surprise. Amadou Ba ? Idrissa Seck ? Mimi Touré ? Qui sait !
Deuxième hypothèse : Macky inéligible, Khalifa et Karim également inéligibles
Cette hypothèse ainsi que la quatrième sont peut-être celles qui produisent le plus d’incertitudes et qui peuvent plonger le Sénégal dans une instabilité politique indescriptible. Dans cette hypothèse, Khalifa Sall et Karim Wade ne sont pas amnistiés. Depuis quelques semaines, la claustration des pensées politiques de Macky Sall pourrait laisser croire qu’il n’a pas, ou n’a plus, l’intention d’amnistier ces deux potentiels rivaux à la présidentielle de 2024.
Dans un tel schéma, on pourrait se retrouver avec un trio de tête comprenant Amadou Ba, Idrissa Seck et Mimi Touré. Ne pas exclure non plus qu’un candidat soutenu activement par Sonko et Pastef puisse sortir du bois et créer la surprise.
Une telle option offrirait à l’ancienne Première ministre Mimi Touré une bonne carte à jouer si elle arrivait à obtenir le soutien de Khalifa Sall, de Barthelemy Dias, de Guy Marius Sagna et pourquoi pas d’Ousmane Sonko et de Pastef. Il faudrait une bonne dose de réalisme politique pour en arriver là parce Mimi Touré, selon ses critiques, a été plutôt véhémente à l’endroit de Sonko et de Pastef ces dernières années. Cette probabilité semble donc difficile à imaginer mais elle n’est pas à exclure en fonction de l’évolution des rapports de force dans les prochains mois d’autant plus que ces derniers jours Mimi Touré s’est beaucoup rapprochée de Guy Marius Sagna et même de la ligne Sonko.
Troisième hypothèse : Macky éligible, Khalifa et Karim éligibles
Dans ce cas de figure comme dans le premier Khalifa Sall sera certainement le favori en particulier s’il est ouvertement soutenu par Sonko et Pastef, ce qui serait peu probable si l’on considère que le leader des Patriotes préfèrera avoir un candidat sorti des rangs de son parti. L’assomption ici est que Macky Sall, même s’il arrivait au deuxième tour n’aura que peu de chance d’obtenir un score comparable à celui d’Abdoulaye Wade en 2012.
Quatrième hypothèse : Macky éligible, Khalifa et Karim inéligibles
Cette perspective est annonciatrice d’un possible chaos politique au Sénégal. Mais si l’Etat arrive par extraordinaire à contrôler la rue, ce schéma offre une ouverture à Mimi Touré en particulier si elle obtenait le soutien des inéligibles Khalifa Sall et peut-être Ousmane Sonko.
Dans toutes les quatre hypothèses envisagées, Macky Sall sera soit inéligible soit battu de manière décisive par son challenger quel qu’il soit. Toutes les hypothèses mettent en avant l’idée selon laquelle, au résultat, la question d’une nouvelle candidature de l’actuel président de la République apparait relativement futile politiquement bien qu’elle soit, pour certains, une question de principe et de Droit. Dans tous les cas de figure, il apparait que Macky Sall ne sera pas le président du Sénégal à l’issue de l’élection de février 2024.
Y a-t-il une cinquième hypothèse qui aujourd’hui ne semble pas évidente mais que la réalité pourrait voir germer dans les semaines ou les mois à venir ? Peut-être, mais dans un tel cas, cette hypothèse créerait un moment historique surprenant de la vie politique du Sénégal et deviendra à n’en pas douter un cas d’école dans les annales de l’histoire politique africaine qui sera enseignée dans les décennies à venir.
Des voix, dont certaines surprenantes, agitent depuis quelques jours l’idée d’une suspension des procédures judiciaires contre Sonko jusqu’après la présidentielle. C’est un peu cela la pratique, ou plus exactement la tradition, aux États-Unis où même les enquêtes judiciaires concernant les candidats à la présidence sont suspendues à quelques mois des échéances électorales.
Il ne fait aucun doute que la meilleure des options possibles et souhaitables pour le Sénégal serait une élection à laquelle tout le monde, avec ou sans la participation du président sortant, puissent participer. Dans un tel schéma, Sonko serait peut-être le favori pour l’emporter. Et c’est bien là que se trouve l’épine du problème.
La stratégie de Macky Sall du "Tout sauf Sonko" qui apparaissait être également la perspective de Paris, le grand régent des lieux, peut-elle en fin de compte se satisfaire d’une telle option qui à leurs yeux est bien trop risquée pour la survie du système qui prévaut depuis plus de six décennies ? Depuis quelques mois, il se susurre que Paris préférait s’accommoder de Sonko plutôt que de courir le risque de voir le pays tomber dans les abysses de l’instabilité.
La force multiplicatrice de l’inaction pousse à entretenir la véhémence colérique des Sénégalais qui se sentent manipulés par juste quelques ambitions individuelles. Cela est insupportable à la communauté. Le blocage de l’horizon politique crée une structure de permission de tous les excès. Ce champ fertile fortifie les échos des discours populistes au point de mettre le pays sous une étouffante tension que la moindre étincelle peut embraser. Les pleins pouvoirs donnés à la force, c’est la pire des violences qui s’exerce sur tous.
La mackysation de l'espace public prend aujourd'hui la forme d'un choix entre la violence institutionnelle et politique imposée au plus haut niveau de l'État et une violence populaire plus ou moins manipulée par des acteurs politiques qui opèrent sur un grand écart entre une gauche souverainiste et une droite religieuse et féodale. L'éventail de choix devient binaire du fait de la mackysation du jeu politique.
C'est cela qui donne cette impression d'étouffement et qui bouche l'horizon. Le cercle de raison est bien celui de la gauche souverainiste mais son alliance avec des forces caractérisées par un anti-intellectualisme notoire et parfois par le rejet de toute forme d'universalisme progressiste obstrue les perspectives d'un avenir générateur de réformes autour de la feuille de route des Assises nationales.
Une chose semble certaine, les Sénégalais sont fâchés. En fait, ils sont déjà en colère. La guerre d’attrition qui se poursuit sous leurs yeux devient insupportable. Leur urgence de clarification ne semble pas être celle du président de la République. Qui disait que quand c’est urgent, c’est déjà trop tard ? Le chaos est déjà là, il est juste à bas bruit.
FAMARA IBRAHIMA SAGNA, UN PONT AU-DESSUS DES CONTINGENCES POLITIQUES
La décision de donner le nom de l’ancien ministre Famara Ibrahima Sagna au pont de Marsassoum est un choix qui s’impose de par l’ambition de désenclavement symbolisée par cet ouvrage, rapportée à l’image de la personnalité de son parrain
La décision de donner le nom de l’ancien ministre Famara Ibrahima Sagna au pont de Marsassoum est un choix qui s’impose de par l’ambition de désenclavement symbolisée par cet ouvrage, rapportée à l’image de la personnalité de son parrain, dont l’ancrage dans ces terres traditionnelles du Pakao n’a contrarié en rien son ouverture au monde.
Famara Ibrahima Sagna incarne comme peu de gens le cosmopolitisme et le consensus à la sénégalaise, un profil qui fait de lui ces dernières années l’homme des missions impossibles, surtout quand il s’agit d’accorder des acteurs politiques sénégalais souvent peu enclins à se retrouver entre eux.
‘’Il n’est pas dans les calculs politiciens’’, dit de lui son ami d’enfance Boubacar Tamba, enseignant à la retraite et notable à Marsassoum.
Les yeux se sont tournés vers lui quand il s’est agi de trouver quelqu’un pour piloter le dialogue national initié par le président Macky Sall pour décrisper les relations entre les acteurs politiques et leur permettre de trouver un minimum de consensus sur des questions d’intérêt partagé.
C’est que le parrain du pont de Marsassoum est réputé être un commis hors pair de l’Etat, un leader qui a le sens de l’écoute, une qualité essentielle dans la conduite des affaires publiques.
D’avoir fréquenté les plus hautes sphères de l’administration sénégalaise avant de servir plusieurs fois comme ministre font que Sagna a toujours su passer par-dessus les soubresauts politiques.
Sans doute qu’il a été aidé, et même préparé par le cosmopolitisme dans lequel le jeune Famara a baigné pendant sa jeunesse, sur les rives du Soungroungrou, dans une Casamance réputée pour son ouverture et sa tolérance.
Il est né à Ziguinchor en 1938, mais ses parents sont originaires de Bémet Baghangha, un village de l’arrondissement de Marsassoum.
‘’Son grand-père est enterré à trois kilomètres de Marsassoum. Le père de Famara Ibrahima Sagna a quitté le village de Bémet Baghangha pour aller s’installer à Ziguinchor où Famara a vu le jour’’, a confié à l’APS Boubacar Tamba, son ami d’enfance.
Le parrain du pont de Marsassoum est un arrière-petit-fils de Bourin Sagna, chef traditionnel à Sédhiou et cosignataire, avec d’autres chefs de l’époque, du Traité de Sédhiou du 19 janvier 1873.
Plusieurs fois ministre et ancien président du Conseil économique et social - devenu plusieurs années plus tard Conseil économique, social et environnemental, Famara Ibrahima Sagna a déjà donné son nom à une cité de Ziguinchor, la grande capitale méridionale du Sénégal.
Homme de consensus
Preuve qu’il n’est pas un homme de consensus pour rien, si l’on connait la rivalité entre Ziguinchor et Sédhiou, capitale de la Casamance avant l’heure et qui a toujours un peu souffert d’avoir été délesté de ce statut.
Juriste de formation et administrateur civil par la force des choses, avant de devenir analyste financier après une formation post-universitaire en France et aux Etats-Unis, Famara Ibrahima Sagna fait l’unanimité au sein d’une classe politique où il est présenté comme ‘’un homme d’équilibre, de grande rigueur et d’expérience’’.
Le natif de Ziguinchor a fait ses études primaires dans la capitale du sud du pays avant de poursuivre son cursus secondaire et supérieur à Dakar et Paris. Ancien élève de l’Institut des Hautes études d’outre-mer de Paris, Famara Ibrahima Sagna a reçu une formation de juriste.
Une carrière débutée en 1962, à la direction des Affaires politiques et administratives du ministère de l’Intérieur, sous Valdiodio Ndiaye, lui a permis de s’aguerrir, à différents postes au sein dudit ministère, jusqu’à devenir le premier Sénégalais directeur de la Protection civile en 1963.
Il rejoint ensuite le ministère de l’Enseignement technique, professionnel et de la formation des Cadres et devient directeur de cabinet sous les ordres d’Emile Badiane, autre figure parmi les plus emblématiques de la Casamance.
M. Sagna est ensuite affecté au ministère des Finances que dirigeait Jean Collin comme adjoint au directeur du Mouvement général des Fonds. Il était alors très bien préparé pour une carrière ministérielle.
Aussi a-t-il été successivement ministre du Développement rural, du Développement industriel et de l’Artisanat, de l’Intérieur, puis ministre de l’Economie, des Finances et du Plan et de l’Intégration africaine.
Le 2 juin 1993, il est porté à la tête du Conseil économique et social et devient du coup la quatrième personnalité de l’Etat.
Une preuve parmi d’autres de l’exemplarité que s’impose Famara Ibrahima Sagna : devenu ministre de l’Intérieur en 1990, il démissionne du Parti socialiste (PS), alors au pouvoir, ‘’pour tenir la balance égale entre toutes les formations politiques du pays’’.
Artisan du rapprochement Diouf-Wade
Famara Ibrahima Sagna est aussi l’artisan du rapprochement entre le président Abdou Diouf et son plus célèbre opposant, Abdoulaye Wade. Il est à retenir que la médiation qu’il a conduite entre les deux hommes a débouché sur la mise en place d’un gouvernement de majorité présidentielle élargie en 1991.
Cerise sur le gâteau d’une vie politique marquée par une farouche adversité à cette époque, ce rapprochement du pouvoir avec l’opposition va déboucher, dans le cadre de concertations dirigées par le juge feu Kéba Mbaye, par l’élaboration d’un code électoral consensuel.
Ce diplômé du Centre d’études financières, économiques et bancaires de Paris et de l’Institut du Fonds monétaire international (FMI), compte assurément plusieurs cordes à son arc, lesquelles lui ont valu de présider, par exemple, aux destinées de la Société nationale de garanties et d’assistance (SONAGA).
De même a-t-il été directeur général de la Banque nationale pour le développement du Sénégal, sans compter ses fonctions d’administrateur de la Zone franche industrielle de Dakar.
Une carrière pleine, signe d’une expertise reconnue au Sénégal et à l’international où il a servi comme conseiller auprès de la Délégation du Sénégal aux assemblées annuelles communes du FMI et de la Banque mondiale, gouverneur suppléant pour le Sénégal à la Banque islamique de développement, gouverneur pour le Sénégal cumulativement auprès du FMI et du groupe de la Banque mondiale.
Le natif de Ziguinchor a par ailleurs présidé le conseil des gouverneurs de la BAD et celui des gouverneurs du Fonds africain de développement (FAD), sans oublier qu’il a présidé l’Union des conseils économiques et sociaux et instituts similaires d’Afrique.
Au nombre des distinctions qu’il a reçues, figurent le Grand-Croix de l’Ordre national du Lion, le Grand Officier de la Légion d’honneur (France), le Knight Commander of the Royal Victoria Order (Grande-Bretagne) et celle de Commandeur de l’Ordre national de Côte-d’Ivoire.
L’auteur de ‘’Mémoires d'un électron libre témoin de l'histoire du Sénégal de 1962 à 2009’’, entre autres ouvrages à son actif, est ‘’un véritable patriote, un homme qui aime être au service des autres’’, comme le dit si bien un de ses proches.
par Amadou Tidiane Wone
LE TEMPS DE CHANGER
Les pays arabes ont eu pour la plupart, une histoire complexe qui se conjugue au présent (!) avec l’asservissement de l’homme noir. L’Afrique doit se relever, affirmer sa différence et exiger le respect, par tous de son identité et de ses choix
Les propos insultants du président tunisien éclairent davantage, et de manière plus crue, une série de malentendus historiques qu'il convient de revisiter pour restaurer, définitivement, la réalité de plusieurs impostures intellectuelles qui servent de soubassement au mépris dont fait l'objet l'homme noir depuis des siècles. La marginalisation du continent africain et l’exploitation éhontée de ses populations reposent en effet, sur des ressorts violents et injustes qu'il convient de démonter pour rétablir nos droits, revendiquer et conquérir notre place dans l’histoire du monde.
Mépris culturel, viol et pillage du continent noir, massacres récurrents de ses peuplades sans émoi, accaparement des ressources, la liste des calamités non naturelles qui accablent l'Afrique et les africains est infinie… Au fil du temps, et abusivement, même un éboueur blanc se considère supérieur à un Prince noir ! Et il semble acquis que cette équation soit juste, licite et définitive ! Les manuels scolaires, écrits dans des langues jusqu’ici étrangères distillent, savamment, le venin pour entretenir un complexe d’infériorité définitif à l’homme noir. En dépit de tous les apports consentis à l’essor de l’espèce humaine par l’Afrique, berceau de l’Humanité. Bien des fois sous la contrainte et les humiliations, les meurtres en série, le travail forcé et j’en passe, les Africains ont subi et subissent encore les contrecoups de l’Histoire.
L’esclavage industriel, plus connu sous le nom de « traite atlantique » et dont il va bien falloir mesurer l’impact sur le sort fait à l’Afrique dans le désordre mondial actuel, aura durablement plombé l’essor du continent noir. Avant cela et l’heure semble venue d’aborder, « de manière haute, lucide et conséquente » le sujet, les pays arabes ont eu pour la plupart, une histoire complexe qui se conjugue au présent (!) avec l’asservissement de l’homme noir. Et ce, sous les formes les plus dégradantes, les plus avilissantes. A l’ère des harems de triste mémoire, les eunuques, dont il va bien falloir un jour conter l’Histoire tragique, étaient castrés pour, d’une part être inoffensif dans les cours où ils servaient mais, pire encore, pour ne laisser aucune descendance qui pourrait se reproduire et perpétuer…la race (!?) La minorité numérique des populations noires, et leur faible représentation dans les hiérarchies du pouvoir au Maghreb, pourraient trouver là un début d’explication.
Par un subtil amalgame entre l’Islam, comme religion universelle, et la langue arabe par laquelle le Coran été révélé, un terrorisme intellectuel sévit qui empêche de purger les relations entre l’Afrique et le monde arabe. Remettons les choses à l’endroit. Sans complexes.
Oui, le temps est venu de crever les abcès, de drainer les mensonges qui ont pris droit de cité et de construire un monde nouveau sur des bases de respect mutuel.
Le temps est venu de travailler à décoloniser nos esprits mais aussi et surtout, à montrer notre capacité d´indignation, d´engagement et de mobilisation partout à travers le monde. Pour sortir de l’anesthésie mentale des élites formatées aux normes « occidentales » ou « orientales », afin de guider notre jeunesse hors du labyrinthe des modèles en vigueur. Pour que la dignité de l´homme noir soit restaurée, pour qu´émerge, enfin (!) une grande opinion publique africaine décomplexée et exigeante. Afin que cette question fondamentale soit le ciment fédérateur de toutes nos énergies, le fondement de la véritable renaissance africaine.
La banalisation de l’horreur que constitue les noyades récurrentes de milliers de jeunes africains dans les eaux de la méditerranée, est suffisamment éloquente de la barbarie du monde et de ses élites dirigeantes. L’opinion publique internationale se contente d’une comptabilité macabre du nombre de morts dans les journaux télévisés, sans se préoccuper de comment renverser cette tendance morbide. Il se dit même que des organisations criminelles de trafic d’organes des jeunes africains ainsi suicidés, fournissent à des cliniques huppées à travers le monde, cœurs et reins à la demande, pour prolonger la vie de malades fortunés. Quelle infamie !
La refondation de nos États et la modélisation d’un nouveau destin pour l’Afrique ne se feront pas à longueur de discours convenus dans les forts internationaux. L’Afrique doit se relever, affirmer sa différence et exiger le respect, par tous de son identité et de ses choix.
Je lance un appel à tous ceux qui sont interpellés par l’urgence de ce vaste chantier à prendre part à de larges concertations pour lancer une initiative internationale sur ces enjeux capitaux !
À cette fin, les voies et les moyens vont faire l’objet d’une conférence de presse pour annoncer un plan d’action à la mesure des enjeux et des défis de l’heure.
Et j’ouvre par là la liste des signataires de cet appel, dont le titre est :
Initiative de Gorée / Gorée Initiative
Amadou Tidiane Wone est ancien ministre, ancien Ambassadeur du Sénégal.
PRESIDENTIELLE AU NIGERIA, LE FUTUR PRESIDENT CONNU CE MARDI
La course est serrée entre trois des principaux candidats de l’élection présidentielle nigériane. Le président de l’INEC a promis que la journée de ce mardi devrait se conclure avec l’annonce du nom du 5ème Président de la 5ème République du Nigeria.
La course est serrée entre trois des principaux candidats de l’élection présidentielle nigériane. Le président de l’INEC a promis que la journée de ce mardi devrait se conclure avec l’annonce du nom du 5ème Président de la 5ème République du Nigeria.
Lors du dernier pointage lundi soir à 22h, Bola Tinubu (APC) et Atiku Abubakar (PDP) étaient au coude à coude avec respectivement six États et cinq États remportés. Mais Peter Obi (Parti Travailliste) reste en embuscade avec trois Etats remportés, et notamment celui de Lagos, la capitale économique du Nigeria et surtout le fief de Bola Tinubu, ancien gouverneur de la mégapole.
Malgré une longue pause entre 18h15 et 21h, la tension n’était toujours pas retombée hier soir au Centre International des conférences d’Abuja. Les résultats de l’Etat de Jigawa à peine finis d’être égrainés que le représentant national du parti African Action Congress, interrompt le Pr Yakubu.
D’une voix exaspérée, ce membre de cette petite formation reproche au président de l’INEC sa poursuite du programme d’annonces des résultats. La mise en ligne en temps réels des résultats n’est toujours pas effective. Impassible et le ton neutre, entouré de son comité de direction, Mahmood Yakubu indique qu’il ne fera aucun commentaire.
En revanche il assure que toutes les remarques et plaintes adressées à la commission électorale indépendantes seront traitées le moment voulu.
Et Le professeur Yakubu promet que les équipes informatiques en charge de la gestion du portail IreV mettent les bouchées doubles. Et qu’avant la réouverture ce matin du centre national de collectes, les résultats de la présidentielle nigériane devraient accessible à tout public.
Puis les six délégués INEC dévoilent les derniers résultats du jour. Atiku Abubakar sort vainqueur de l’Adamawa et de Katsina, le fief de Muhammadu Buhari. Peter Obi est le numéro 1 dans l’Etat de Nassarawa.
Tandis que les Nigérians attendent toujours de connaître leur nouveau président, les réseaux sociaux sont remplis depuis samedi de publications en rapport avec le scrutin. Les Nigérians ont filmé les opérations de comptage des bulletins pour protéger leurs votes ou ont annoncé les résultats de leurs bureaux de vote pour qu’ils soient comparés aux résultats officiels. Mais il y a aussi des photos et des vidéos pour dénoncer des irrégularités, des cas de fraudes ou de violences.
La difficulté est toujours de s’y retrouver et de faire le tri, comme le rappelle Hamzat Lawal. Cet activiste nigérian dirige Connected Development, une organisation de la société civile qui a déployé 20 000 observateurs à travers les 36 États nigérians. Il s’exprime, au micro de notre envoyée spéciale à Abuja, Amélie Tulet :
« Les gens ne doivent pas aller trop vite dans leur consommation de ce qu’ils trouvent sur les réseaux sociaux. Ils doivent s’assurer que quelle que soit l’information qui leur parvient, la source est identifiée. Il faut se demander si l’information est vérifiable. Peut-être être patient et attendre que les organisations qui font du fact-checking aient fait leur travail de vérification pour voir si c’est une information factuelle ou fausse. Ne partagez pas trop vite ! »
« La Commission électorale n’a pas publié assez de résultats pour le moment. Parce qu’il y a ce vide, beaucoup de gens partagent des résultats qui ne sont pas été vérifiés. Cela crée des tensions et de l’appréhension. Notre crainte, c’est que lorsque les résultats sortiront pour de bon, les partisans des candidats qui auront perdu vont comparer les résultats des réseaux sociaux aux résultats officiels. Cela pourrait créer de l’agitation; peut-être même des violences et des manifestations. »
par Yassine Fall
UN PRÉSIDENT QUI SE MESURE À L’INSULTE
EXCLUSIF SENEPLUS - La Tunisie a su bien profiter de l’Afrique lorsque cela l’arrangeait. Sans le soutien résolu des Africains, les luttes nationalistes du Maghreb et de la Tunisie alors occidentalisée à l’extrême, auraient sans doute été ralenties
Les propos racistes du président tunisien à l’égard des Africains du Sud du Sahara et des Négro-Maghrébins ne l’honorent pas. Voici un président décrié chez lui par les forces du changement, incapable de se faire respecter, qui décide de divertir son peuple et masquer sa médiocrité en insultant les Noirs. Cette attitude est des plus viles parce qu’il n’aurait jamais osé le dire devant certaines personnalités africaines ou du monde noir. Elle dénote cependant un comportement raciste très souvent décrié par les Africains au Sud du Sahara.
Nous sommes déçus de voir que l’Union africaine n’a réagi que bien timidement à cet acte d’une rare brutalité verbale à l’égard de tout un peuple. Nous nous attendions à plus de courage et à de vigoureuses condamnations pour rendre ce président responsable de tous les sévices que subissent aujourd’hui les Africains du Sud du Sahara sur le territoire tunisien
Durant toute la période de la lutte pour les indépendances, l’unité arabo-africaine a été chantée et défendue partout dans le monde. Sans le soutien résolu et constant des Africains, les luttes nationalistes du Maghreb et de la Tunisie alors occidentalisée à l’extrême, auraient sans doute été ralenties.
La Tunisie a su bien profiter de l’Afrique lorsque cela l’arrangeait pour mériter le siège temporaire de la Banque Africaine de Développement dans son pays. On se rappelle cependant des innombrables sévices perpétrés par les Tunisiens contre les Africains travaillant pour la BAD, y compris les pires formes de violence à l’égard des femmes employées de la BAD. La justice tunisienne prenait presque toujours fait et cause pour les Tunisiens quel que soit le niveau de cruauté subie par les plaignants.
C’est pourquoi, comme par un passé récent, les Africains doivent continuer, malgré les vicissitudes de la mondialisation et des crises multiformes, à lutter ensemble contre les effets pervers de ces dernières et non pointer du doigt les innocentes victimes martyres de la vicieuse émigration qui leur est imposée par des dirigeants médiocres et corrompus ou par des politiques néocoloniales et néolibérales.
Il appartient aux Africains de résister partout où besoin sera et de dénoncer la tête haute les injustices sociales perpétrées aussi bien par les laquais de l’ordre hégémonique mondial qui les dirigent, que par des forces obscurantistes et racistes.
Yassine Fall est vice-présidente de Pastef Les Patriotes.
ELIMINATOIRE MONDIAL FIBA 2023, UN REVE INACHEVE POUR LE SENEGAL
L’échec des Lions, qui n’ont pas réussi à se qualifier pour la Coupe du monde 2023, lors de la 5e et dernière fenêtre des éliminatoires à Alexandrie, fait grincer des dents chez les acteurs du basket sénégalais.
L’échec des Lions, qui n’ont pas réussi à se qualifier pour la Coupe du monde 2023, lors de la 5e et dernière fenêtre des éliminatoires à Alexandrie, fait grincer des dents chez les acteurs du basket sénégalais. Si le président de la fédération sénégalaise s’indigne des décisions de la Fiba, ses détracteurs, eux, réclament sa tête.
La frustration est devenue le sentiment qui anime habituellement le monde du basket après chaque campagne, toutes catégories confondues. Le dernier échec de l’équipe nationale masculine, qui ne s’est pas qualifiée à la Coupe du monde 2023, n’a pas dérogé à la tradition. Les Lions ont concédé deux défaites consécutives face au Sud-Soudan (83-75) et à la Tunisie (53-70) pour le compte de la 5e et dernière fenêtre.
Malgré sa large victoire devant le Cameroun (63-89) et sa troisième place dans le groupe F, le Sénégal n’est pas parvenu à décrocher le dernier ticket réservé à la meilleure des équipes classées troisièmes dans les deux groupes. C’est le Cap-Vert qui l’a décroché pour une qualification historique à une phase finale de Mondial de basket. Les Requins bleus ont bénéficié de la décision de la Fiba de supprimer les points des équipes obtenus face au Mali, qui partageait la poule A avec le Cap-Vert (qui a perdu contre le Mali lors de la première fenêtre). Avec la disqualification des Aigles, les équipes de la poule E (dans laquelle le Cap-Vert) du dernier tour des éliminatoires se sont retrouvées avec moins de matchs que celles de la poule F du Sénégal. Afin d’équilibrer les deux groupes pour le classement du meilleur 3e, la Fiba a procédé à l’annulation des points obtenus face au dernier de la poule B (Rwanda) et D (Kenya), conformément à l'article D.3.3 du règlement officiel du basket-ball. Par conséquent, le Sénégal ayant battu le Kenya en aller et retour (100-55 et 86-54) a perdu quatre points. Du coup, les hommes de DeSagana Diop sont devancés par les Capverdiens au classement du meilleur troisième.
Une situation qui a mis le président de la Fédération sénégalaise de basket-ball (FSBB) dans tous ses états. ‘’Sur le terrain, c’est le Sénégal qui est qualifié en tant que meilleur troisième. Maintenant, la Fiba a décidé d’annuler tous les matchs du Mali ; alors que les forfaits avaient été constatés sur le terrain et les adversaires du Mali déclarés vainqueurs par 20 à 0 conformément au règlement. La Fiba veut ensuite annuler tous les matchs du quatrième de notre groupe, à savoir le Kenya. On ne peut pas être victime du comportement du Mali. Je suis animé par un sentiment de déception, de frustration et d’injustice’’, s’est indigné Me Babacar Ndiaye dans un entretien réalisé par le service de communication de la FSBB. Les fédéraux ne comptent pas s’en tenir là. ‘’On étudiera les voies de recours offerts lors de la prochaine réunion du bureau fédéral et s’il y a lieu, saisir le Tribunal arbitral du sport’’, a indiqué Me Ndiaye.
La CRBS rue dans les brancards
Le président de la FSBB a tiré un bilan satisfaisant du parcours de Ngagne DeSagana Diop et ses joueurs. ‘’Il faut reconnaître qu’on a eu des absents de taille comme Gorgui Sy Dieng et Ibrahima Fall Faye, mais l’équipe s’est bien battue. On va continuer le travail, car l’équipe est jeune. On a quatre joueurs dans ce groupe issus de notre équipe U19. Cela montre la jeunesse de l’équipe. Donc, on doit construire dans la durée et être patient’’.
Babacar Ndiaye, qui a dit ‘’n’avoir rien à se reprocher’’, invite ‘’tous les Sénégalais, surtout la famille du basket, à se mobiliser derrière la fédération pour la défense de l’intérêt national’’.
Mais la Convergence pour le renouveau du basket-ball sénégalais (CRBS) ne l’entend pas de cette oreille. Dans un communiqué, ce regroupement d’acteurs de la balle orange fustige la gestion de l’actuelle équipe fédérale.
Selon la CRBS, ‘’le bilan de Me Ndiaye se résume durant ces quatre années en : échecs sportifs répétés ; absence de vision ; incapacité organisationnelle’’. Face à ce constat, le regroupement veut attirer ‘’l’attention du ministre des Sports et de l’ensemble des acteurs du basket-ball, sur la déliquescence et la dégringolade progressive de cette discipline’’. Ainsi, ces acteurs du basket sénégalais ont estimé qu’il est devenu ‘’une nécessité urgente de changer cette équipe fédérale coupable de cette situation d’agonie du basket, pour sauver les meubles et redresser la barre, pendant qu’il est encore temps’’. Pour cela, ils ont lancé la ‘’Grande offensive pour le départ de Babacar (Grodeba)’’.