A quelques jours de son traditionnel discours de nouvel an, le Président Macky Sall est destinataire d’un appel de la part du poète Amadou Lamine Sall. En effet, le lauréat du Grand Prix de l'Académie Française espère entendre de la part du chef de l'Etat un message inattendu.
C'est peut-être l'un des discours de fin d'année les plus attendus par les Sénégalais, puisqu’il intervient dans un contexte où le Président Macky Sall n'a pas encore définitivement tranché le débat sur sa troisième candidature. En prélude à cette adresse à la nation, le poète Amadou Lamine Sall espère que le Président Macky Sall va surprendre son monde. «Apparaissez le 31 décembre, à la télévision, à la radio, porteur d'un discours inattendu, guérisseur, rassembleur, confiant, généreux», lance le lauréat du Grand Prix de l'Académie française avant d'enchaîner : «Surprenez-nous ! Élevez-nous comme Dieu vous a élevé pour vous mettre aux commandes d'un pays aussi merveilleux que le Sénégal !» Son espoir est que «les Sénégalais vont éteindre leur télévision, leur radio à la fin de l'allocution du chef de l’Etat non pas déçus et anxieux, mais apaisés et fiers du Président Macky Sall».
Par ailleurs, Amadou Lamine Sall n’a pas pris de gants pour soutenir que ce n’est pas le Sénégal qui ne va pas bien. «Ce sont les hommes politiques qui ne vont pas bien. La politique, pire que la Covid-19, corrompt tout, avilit tout. Et tue tout à grand bruit. C'est incontestablement cette pandémie qui aura fait plus de mal depuis les années 2000. Elle n'arrête pas d'enfler. Elle continue de déconstruire notre société», tranche le célèbre poète.
Considérant que politique n'est pas un mal nécessaire, il estime qu’il doit être possible de la remplacer par autre chose. «Il doit être possible de remplacer les hommes qui la font et la représentent honteusement par d'autres hommes plus sains, plus responsables», indique-t-il avant de se désoler du fait que les meilleurs des Sénégalais ont décidé de se taire. «Leurs valeurs, leurs vertus les éloignent du champ miné et si boueux et si opaque », déclare le poète Amadou Lamine Sall.
Par Ndiaga Loum
MAIS A QUOI SERT DONC UN DISCOURS DE FIN D’ANNEE QUAND RIEN NE VOUS DERANGE?
A quoi sert un discours de fin d’année si ce n’est pour regretter tous ces maux et s’engager à refermer définitivement ces parenthèses sombres de la gestion des choses publiques qu’on avait oublié de refermer ?
Au moment où j’écris ces lignes, Pape Alé Niang, journaliste est en détention, transféré à l’hôpital dans un état critique ; j’ai le cœur meurtri et triste en pensant à sa situation médicale et n’ose pas m’imaginer le pire. Cela ne vous dérange pas ?
Au moment où j’écris ces lignes, un capitaine de gendarmerie qui a voulu faire honnêtement son travail, a été radié, puis empêché de travailler dans le privé et enfin privé de salaire après son recrutement dans une administration publique décentralisée mais autonome. Une méchanceté gratuite et contre-productive. Cela ne vous dérange pas ?
Au moment où j’écris ces lignes, un gendarme travaillant pour le renseignement a bizarrement disparu, son ami et collègue retrouvé noyé et son corps en état de décomposition à tel point qu’on ne pourrait faire une autopsie. La vérité sur ces atrocités ne vous intéresse apparemment pas, sinon deux de vos courtisans qui affirment qu’il a été assassiné seraient attraits devant la justice pour fournir les preuves de leurs assertions. Un médecin, tenu parle respect de son serment rejette la corruption de comploteur, refuse de changer le contenu de son rapport médical et voit sa vie quotidiennement menacée, la peur hante ses nuits, faute de protection par qui de droit, il n’a plus d’autre recours que d’alerter ses concitoyens. Cela ne vous dérange pas ?
Au moment où j’écris ces lignes, plus d’une vingtaine de détenus politiques croupissent dans vos geôles, tantôt pour délit d’opinion, parfois pour parodie et humour « inconvenu », sinon accusés de vouloir poser des « actes terroristes ». Parmi ces derniers, une jeune mère de famille provisoirement incarcérée en attendant un hypothétique jugement qui sans doute la blanchirait logiquement. En attendant, l’on prive ses jeunes enfants de leur amour maternel. Ceux qui font subir ce « châtiment » à cette pauvre dame, ont-ils un jour imaginé leur propre mère, leur propre fille, leur propre sœur dans la même situation que cette dernière ? Cela ne vous dérange pas ?
Au moment où sont écrites ces lignes, ce pays s’apprête encore à vivre, comme dix ans avant, les mêmes heures sombres d’un combat contre un 3emandat. Pourtant, le nouveau chef et ses conseillers rédacteurs de la révision constitutionnelle de 2016, après un référendum coûteux, avaient fait la « profession de foi » de vouloir être plus clairs dans le texte pour régler définitivement, disaient-ils, cette question sur la limitation du nombre de mandats à deux (2). Sous la torture psychologique du risque de se dédire, il reste la langue de bois ou se débiner sans vergogne. Si on en est arrivé là, il faut non seulement pointer la parole changeante et chancelante du chef pourtant partie intégrante de son serment de vérité, mais aussi interroger la grave responsabilité des rédacteurs de la révision constitutionnelle de 2016. Comble de la compromission intellectuelle, ils se proposent même d’interpréter à titre d’experts leurs propres écrits. Incompétence ou cynisme ? Que dire de l’entourage (témoins oculaires et solidaires de la dizaine de morts) qui avait combattu la 3e candidature du président Abdoulaye Wade par principe, par conviction, disait-on ? Ils sont aussi prêts à suivre la nouvelle posture du chef, leurs principes et convictions à géométrie variable s’expliquant parle fait qu’ils ont entre-temps les pieds profondément plantés dans l’ivresse du pouvoir. Quelle déchéance morale! Et Mamadou Diop et consorts sont donc morts pour rien ! Cela ne vous dérange pas ?
Enfin au moment où sont écrites ces lignes, des politiciens et autres administrateurs véreux et sans vergogne de fonds publics, se sont allègrement servis de l’argent destiné à faire face à une épidémie dévastatrice qui a finalement coûté la vie à nombre de nos compatriotes. Leurs excuses: l’impunité que confère la proximité avec le chef, le caractère apparemment « insignifiant » des sommes dérobées comparativement à l’ampleur de l’enveloppe disponible pour puiser sans conséquence prévisible, sauf à ne prévoir l’œil « suspect » et « nocif » de vérificateurs professionnels accusés aujourd’hui de « politiciens encagoulés » par un gendre puissant qui menace publiquement les potentiels détracteurs d’une image pourtant déjà dégradée. Cela ne vous dérange pas ?
A quoi sert un discours de fin d’année si ce n’est pour regretter tous ces maux et s’engager à refermer définitivement ces parenthèses sombres de la gestion des choses publiques qu’on avait oublié de refermer ?
Mais quel effet si euphorisant, puissant et inhibiteur aurait la seringue hypodermique du pouvoir au point de déshumaniser tant ceux qui l’incarnent ? Suis-je peut-être trop naïf et romantique pour ne point m’imaginer un jour exercer le pouvoir. Et pourtant, quand on scrute l’histoire, des gens qui ont voulu diriger avec amour, on en trouve : Martin Luther King ne disait-il pas que « la haine ne supprimera pas la haine, seul l’amour y parviendra ». N’est-ce pas Mandela qui répondait négativement à l’appel à la vengeance de l’aile radicale de l’ANC ceci : « la vengeance ne noie pas la douleur, c’est pour l’amour des humains que je suis allé en prison, c’est par l’amour des humains que j’en suis sorti, c’est avec ce même amour que je compte diriger ». Que dire de Ghandi qui répondait à l’appel à la résistance armée de ses partisans: «Ah, si je pouvais entrer dans le cœur de chaque être humain et y découvrir le secret de ses attentes… Ne pouvant le faire, je vis avec la satisfaction de m’y essayer toujours, tous les jours ».
Finalement, l’humanitaire terre à terre, c’est ce qui manque dans le champ d’action quotidienne des dirigeants africains. Voilà pourquoi ils ne seront jamais comme Mandela. Bonne année à toutes et à tous!
Ndiaga Loum,
professeur titulaire, Université du Québec en Outaouais CANADA
ADJI SARR EST DEVENUE UN INSTRUMENT ENTRE LES MAINS D’HOMMES POLITIQUES
Pour Penda Mbow, Adji Sarr est devenue un « objet pour des objectifs purement politiques ». La plus grave forme de violence exercée sur une femme, regrette la ministre-conseillère
C’est une affaire judiciaire ultra médiatisée qui divise le Sénégal en deux camps. Si les partisans de Ousmane Sonko parlent de complot contre un opposant, concernant Adji Sarr, la plupart des membres de la majorité présidentielle brandissent la thèse de « viols suivis de menaces ». Ministre et représentante personnelle du chef de l’Etat à l’Organisation internationale à la francophonie, Pr Penda Mbow se démarque de la masse.
Invitée hier comme paneliste au lancement du mouvement « Demain Sénégal », la militante de Gauche a fait allusion à l’accusatrice du leader de Pastef. « Pour la première fois dans l’histoire politique du Sénégal et dans les institutions, une femme est devenue un instrument entre les mains d’hommes politiques. Et cet instrument entre les mains d’hommes politiques est manipulé. On l’a transformée, non plus en tant que citoyenne, mas en tant qu’objet pour des objectifs purement politiques. Et c’est la plus grave forme de violence qu’on puisse exercer sur femme », a fustigé Pr Penda Mbow sans parler explicitement de l’affaire Sonko-Adji Sarr
« Rien n’a changé dans ce pays depuis 20 ans »
Par ailleurs, l’historienne s’est penchée sur la situation économique du pays surtout les enjeux autour de la lutte entre pouvoir et opposition. Au sujet des préoccupations actuelles du Peuple, l’ancienne ministre de la Culture sous Wade indique que « rien n’a changé au Sénégal depuis 20 ans ». Une des actrices majeures des « Assises nationales », tenues dans la foulée de la Présidentielle de 2007, a dressé le bilan des années de luttes démocratiques sanctionnées par l’arrivée de Macky Sall au pouvoir. « Nous posons toujours les mêmes problèmes depuis 20 ans. Rien n’a changé dans ce pays. C’est comme si on faisait un travail de Sisyphe. On ne parle que de modalités pour des élections, et les institutions ont été beaucoup affaiblies. Et la meilleure illustration de cette situation, c’est l’Assemblée nationale », a-t-elle déploré.
La cause, si on se fie à la conseillère à la Fondation Servir le Sénégal, est à chercher au sein de la classe politique. « Nous avons une société bloquée par les hommes politiques. Ils n’arrivent pas à construire de véritables consensus nous permettant d’avancer. Ils ne s’intéressent qu’à leurs propres intérêts. Si nous reprenons les conclusions des Assises nationales, son volet consultations citoyennes, est resté tel quel. Les véritables problèmes du Sénégal sont masqués par les questions politiques », a soutenu Penda Mbow.
DE HAUTS RESPONSABLES DE L’ARMEE NIENT UNE EVENTUELLE INTERVENTION MILITAIRE
Ainsi, de hauts responsables de l’Armée rejettent une éventuelle intervention de l’Armée dans un cas particulier comme l’affaire Ousmane Sonko - Adji Sarr. Honnêtement, disent-ils, l’Armée n’est pas concernée
Le maintien de l’ordre fait partie des missions de l’Armée qui n’intervient que par réquisition. Son intervention n’est faite qu’en dernier lieu et en cas de situation exceptionnelle seulement. L’Armée ne réagit que par réquisition lorsque la police nationale et la gendarmerie nationale sont débordées. Elle intervient dans des situations où la sécurité nationale est réellement en jeu et la stabilité des institutions compromise.
Les politiques et autres observateurs dans certaines télévisions et radios confondent par mégarde ou autres causes la forte présence de la gendarmerie nationale et de la police nationale dans des points stratégiques du pays lors des déplacements de Ousmane Sonko pour les besoins de son procès à la présence de l’Armée nationale sur le terrain. Ces affirmations sont totalement erronées et induisent en erreur une certaine frange de la population non instruite. Ces images d’hommes lourdement armés, casqués, munis de boucliers en plexiglas et bien positionnés avec de engins sophistiqués, entre autres équipements, avaient installé une certaine inquiétude du côté des populations. D’autres se demandent s’il y a lieu de mobiliser à coût de millions les troupes pour, dit-on, intervenir, en cas d’éventuels débordements. Mais des hommes au cœur du commandement militaire ont apporté des explications sur la démarche et la procédure pour l’intervention de l’Armée. Selon nos interlocuteurs, la descente de l’Armée sur le terrain est conditionnée par des situations extrêmes de troubles. En ce qui concerne le maintien de l’ordre au Sénégal, il y a les forces de première catégorie, les forces de deuxième catégorie et les forces de troisième catégorie.
Ainsi, de hauts responsables de l’Armée rejettent une éventuelle intervention de l’Armée dans un cas particulier comme l’affaire Ousmane Sonko - Adji Sarr. Honnêtement, disent-ils, l’Armée n’est pas concernée. « Nous, militaires, ne sommes pas du tout concernés. Et, il n’y avait pas d’ordre particulier ». Ils précisent que l’intervention de l’Armée n’est pas automatique. Elle nécessite que l’autorité administrative ou judiciaire requière l’intervention de la Grande muette par le biais du gouverneur, du préfet, entre autres... Seuls ces derniers sont habilités à requérir les forces militaires pour intervenir dans le cadre du maintien de l’ordre. « Il y a des forces militaires et paramilitaires, chacun dans sa mission avec ses spécificités. Ce n’est pas parce que qu’on voit beaucoup de monde dans la rue avec véhicules, fusils, chars et autres engins impressionnants dans les carrefours que l’Armée est sortie », soulignent-ils.
Ces hauts gradés de l’Armée recommandent aux populations de savoir reconnaître les déploiements pour la sécurité publique dans ces cas précis. Ils rappellent que le Roi Louis 14 appelait ses artilleries « l’ultime argument du Roi ». L’Armée, c’est le dernier recours. « L’Armée n’a pas vocation à intervenir sur des cas particuliers. Et, même si, elle intervient, c’est très bien encadré », conclut-on.
LA COMMUNE DE DIASS ADOPTE SON BUDGET
Le budget de la commune de Diass (ouest), voté mercredi par le conseil municipal, s'établit à 2 milliards 371 millions 650.000 francs CFA pour l'exercice 2023.
Diass (Mbour), 29 déc (APS) - Le budget de la commune de Diass (ouest), voté mercredi par le conseil municipal, s'établit à 2 milliards 371 millions 650.000 francs CFA pour l'exercice 2023.
Ce budget adopté à l'unanimité des membres du conseil municipal de Diass, est en hausse de 25, 67% par rapport au précédent exercice bugétaire.
Il "marque une progression de plus de 89,41% par rapport au budget 2021'', qui était de "1 milliard 252 millions 100.000" francs CFA, a dit le maire Mamadou Ndione.
"Le budget de la commune de Diass est un budget de rupture, un budget ambitieux en ce sens que nous allons mettre le paquet sur les recouvrements et sur les dépenses, ce qui a été retenu dans le respect des règles définies par le code général des marchés publics", a expliqué le maire.
Selon l'édile, 59,40% de ce "budget de rupture", soit 1 milliard 408 millions 850 mille francs CFA, portent sur les dépenses de fonctionnement, contre 962 millions 800.000 CFA pour les dépenses d'investissement.
La mairie compte cette année investir principalement dans l'éducation, le sport, la santé, l'hygiène publique, le nettoiement, l'action sociale, les pistes rurales, l'éclairage public, entre autres.
"Dans le domaine de la santé, nous allons transformer un des postes de santé en centre de santé avec un paquet d'investissements", a-t-il indiqué.
La commune de Diass prévoit aussi d'ériger "un stade municipal aux normes", pour que Diass puisse disposer d'une infrastructure "digne de ce nom".
Concernant le volet environnement, la mairie envisage de construire "des points de regroupement normalisé (PRN) pour faciliter ce qui a trait au ramassage des ordures", a annoncé Mamadou Ndione.
Une partie des investissements prévus vont porter sur la construction de pistes rurales, en vue de désenclaver certains villages et de créer une "grande boucle".
UN DISPOSITIF SECURITAIRE QUI COUTE CHER SUR LES PLANS ECONOMIQUE ET FINANCIER
Le déploiement des forces de défense et sécurité constaté dans l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr est diversement apprécié.
Propos recueillis par Zaynab SANGARÈ |
Publication 29/12/2022
Les déplacements d’Ousmane Sonko pour les besoins de l’enquête judiciaire sur l’affaire l’opposant à la masseuse Adji Sarr imposent une forte mobilisation des forces de défense et de sécurité (Fds) pour veiller à la tranquillité publique et maintenir l’ordre. Il est même arrivé, comme en mars 2021, que l’Armée soit appelée en renfort. Le constat en est que l’économie du pays en pâtit. Le Témoin a interpellé des politologues, des économistes, des commissaires de police à la retraite et de hauts gradés de l’Armée nationale pour connaître le coût de ces déploiements à grande échelle des Fds.
Le déploiement des forces de défense et sécurité constaté dans l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr est diversement apprécié. Certains Sénégalais font état même de mobilisation des forces armées, préposées à agir pour des opérations militaires de plus grande envergure. Une fausse information due à un manque de connaissances du processus du déploiement de l’Armée. En fait, c’est l’impressionnant dispositif sécuritaire déployé à chaque fois que le leader de Pastef est convoqué par la justice ou appelle à une manifestation, voire se déplace tout simplement, qui fait croire que l’Armée est sur le terrain. Ce qui installe plus de psychose, plus de dépenses inutiles et des pertes économiques. En effet, en cas de crainte d’éventuels troubles, les gens dépensent de manière compulsive et font des achats de précaution pour le cas où.
Selon les professionnels du maintien de l’ordre, le déploiement intensif ou excessif des forces de sécurité répond à un souci de prévention des troubles. Les autorités de la police et de la gendarmerie nationale ont adopté une autre stratégie après les événements ayant occasionné 14 morts et des pertes de biens matérielsinestimables,suite à l’affaire dite Adji Sarr/Ousmane Sonko. Une stratégie destinée à prévenir et anticiper les moindres faits et gestes des fauteurs de troubles. D’après nos interlocuteurs, les forces de sécurité et de défense sont dans leur rôle. Et elles doivent toujours prendre les dispositions nécessaires, idoines et adéquates afin de ne pas se faire surprendre. Nos interlocuteurs, qui sont des responsables dans la police, estiment qu’il y a un juste milieu entre l’ordre nécessaire et le désordre tolérable. Ce qui fait que les éléments des forces de l’ordre doivent toujours avoir à l’esprit, en intervenant sur des théâtres de manifestations, qu’ils n’ont pas en face d’eux des ennemis mais des adversaires.
Et ils rappellent qu’à l’école de police ou de gendarmerie, les éléments apprennent bien qu’une manifestation pacifique, sereine et tranquille peut rapidement se transformer en manifestation violente. Si les dispositions nécessaires ne sont pas prises, il pourrait y avoir des risques de débordement. Ils donnent en exemple une manifestation autorisée en 1994, en plein mois du ramadan aux Allées du Centenaire. Cet évènement s’était transformé en manifestation meurtrière avec six policiers tués de manière sauvage. D’après toujours nos interlocuteurs policiers, les populations ou citoyens raisonnent en termes de liberté quand les forces de l’ordre le fond en termes de nécessité.
Les précisions de l’Armée
Des hommes qui sont au cœur du commandement militaire ont apporté des explications sur la démarche et la procédure pour l’intervention de l’Armée. La descente de l’Armée sur le terrain exige des situations extrêmes de troubles. Et en ce qui concerne le maintien de l’ordre, il y a les forces de première catégorie, les forces de deuxième catégorie et les forces de troisième catégorie. Ces hauts responsables nient toute éventuelle intervention de l’Armée dans un cas particulier comme l’affaire Ousmane Sonko - Adji Sarr. « Honnêtement », jurent-ils, l’Armée n’est pas concernée. Ils précisent que l’intervention de l’Armée n’est pas automatique. Elle nécessite que l’autorité administrative ou judiciaire requière l’intervention de l’Armée par le biais du gouverneur, du préfet, entre autres... « L’Armée n’a pas vocation à intervenir sur des cas particuliers. Et, même si elle intervient, c’est très bien encadré » assurent ces officiers.
Entrave à l’économie et liberté de mouvement
Quant aux économistes interpellés par nos soins, ils pensent que le déploiement intense des forces de défense et de sécurité doit obéir à des exigences et une démarche préalable pour éviter d’impacter l’économie du pays et entraver la liberté de mouvement des personnes et de leurs biens. En période de tension ou de perturbations liées à des manifestations de foule, l’Etat devrait être plus regardant sur les moyens matériels, militaires à mettre à disposition. Ainsi, des dépenses énormes seraient faites en carburant pour la mobilité des véhicules et pour payer les indemnités des policiers et gendarmes mobilisés des journées durant.
En réalité, les avis sont partagés. Mais, l’essentiel c’est d’aller vers une expression commune des positions pour assurer à la fois l’ordre et la stabilité du pays. Les populations souhaitant disposer d’une entière liberté de mouvement et d’action aimeraient avoir une tranquillité de vie avec moins de pression. L’Etat, les aspirants au pouvoir et les populations sont attendus sur des actions profitables à l’économie du pays et à la sérénité. Rien d’autre...
BOUBACAR SADIO, COMMISSAIRE DE POLICE à LA RETRAITE : « Les forces de sécurité et de défense doivent toujours prendre les dispositions nécessaires »
Le déploiement des forces de défense et de sécurité devient plus frappant après les émeutes nées de l’affaire Ousmane SonkoAdji Sarr. Ces évènements meurtriers ont fait14 morts et des dégâts matériels inestimables. Conscient des lourdes pertes, l’ancien commissaire de police trouve normal le renforcement du déploiement desforces de sécurité et de défense, constaté ces tempsci à Dakar et ailleurs dans le pays. Usant de son expérience de haut gradé de la police, le commissaire Sadio estime que ce déploiement s’explique tout simplement par une nécessité ou une forme d’anticipation et de prise de dispositions idoines et adéquates à la prévention de tout trouble. Il trouve donc que c’est une posture normale qui permet de prévoir et d’anticiper sur les moindres faits et gestes de malintentionnés et de fauteurs de troubles. D’après lui, c’est vrai qu’on n’est jamais prudent mais c’est les forces de défense et de sécurité sont dans leur rôle de toujours prendre les dispositions nécessaires, idoines et adéquates pour prévenir tout trouble. Selon le commissaire retraité de la Police nationale, Boubacar Sadio, le principe du maintien de l’ordre est de trois ordres. Il s’agit d’abord de prévenir les troubles pour qu’ils ne se produisent pas du tout. Cette 1ere étape représente l’aspect anticipation. Il reconnaît qu’il y a un juste milieu entre l’ordre nécessaire et le désordre tolérable. Et les éléments des forces de l’ordre doivent savoir au préalable qu’ils n’ont pas en face d’eux des ennemis mais des adversaires.
L’ancien policier est d’avis que le fait de mettre en place un dispositif jugé excessif rentre dans l’ordre normal des choses. « Ce dispositif n’est même pas pris par rapport aux manifestants. Il est pris par rapport à la sécurité publique, c’est à dire pour la protection des personnes et des biens. Et on nous apprend à l’école de police et de gendarmerie qu’une manifestation pacifique, sereine et tranquille peut rapidement se transformer en manifestation violente. Si les dispositions nécessaires ne sont pas prises, il pourrait y avoir des risques de débordements », a expliqué l’ancien commissaire de police Boubacar Sadio.
Puisant dans ses souvenirs et son expérience d’ancien policier, il se rappelle d’une manifestation autorisée en 1994 en plein mois de ramadan aux Allées du Centenaire. Ce jour-là, tout était au début normal et personne ne pensait à un dénouement malheureux. Hélas, cette manifestation bon enfant avait finalement pris une tournure meurtrière avec six policiers tués de manière sauvage. « Là où il y a rassemblement, il y a forcément un problème de foule. Et la foule n’est pas intelligente. Il faut de tout temps prendre les mesures nécessaires. Maintenant, chacun peut apprécier en disant qu’il y a eu trop de chars de combats, trop de policiers ou de gendarmes. Mais, nous n’avons pas la même vision », tranche notre interlocuteur. Selon commissaire Sadio, les populations ou citoyens raisonnent en termes de liberté tandis que les forces de l’ordre parlent en termes de nécessité
DE LA LITTERATURE AUX RESEAUX SOCIAUX, LE TRAIT D'UNION
La journaliste Jacqueline Fatima Bocoum a procédé, mercredi, à Dakar, à la présentation de son ‘’Recueil de tweets'', qui, selon elle, vise à réconcilier la littérature et les réseaux sociaux.
Dakar, 28 déc (APS) - La journaliste Jacqueline Fatima Bocoum a procédé, mercredi, à Dakar, à la présentation de son ‘’Recueil de tweets'', qui, selon elle, vise à réconcilier la littérature et les réseaux sociaux.
‘’Mon objectif à travers cette compilation de tweets est de réconcilier la littérature et les réseaux sociaux, et de partager mon amour et mon humanisme avec mes lecteurs’’, a-t-elle-déclaré lors de cette séance de présentation et de dédicace à laquelle des amis ainsi que des membres de sa famille, entre autres, ont pris part.
Dans ce recueil de 1200 tweets répartis sur 140 pages, l'auteur fait ‘’une immersion dans l’âme'' de ses abonnés pour leur exprimer son ‘’amour'' et son ‘’art de vivre'', son ‘’art d’être'' ainsi que son ‘’savoir-être’’.
Pour Jacqueline Fatima Bocoum, directrice de la communication de l'APIX, ‘’l’humanité est une belle histoire qu’on partage tous''.
‘’Les gens ont les mêmes histoires d’amour, des fois les mêmes chagrins, des fois les mêmes galères de vie et des fois les mêmes préoccupations’’, a dit l'ancienne journaliste de la RTS, de Sud Fm et du Groupe 7 Com.
Selon elle, ‘’il faut juste une résonnance de partout pour qu’on s’écoute, qu’on se fasse confiance et qu’on s’entraide et revenir vers un monde où il n’existera pas de haine entre les hommes''.
A travers ce nouveau genre, une innovation dans le paysage littéraire sénégalais, l'auteur espère susciter chez le lecteur le sens du vivre ensemble.
‘’On devrait apprendre à vivre ensemble. J’essaie tous les jours, à travers quelques mots, de réconcilier mes semblables et leur dire qu’on a tellement de chance de vivre dans un pays de paix", a-t-elle déclaré.
Pour Jacqueline Fatima Bocoum, les 280 caractères qu’elle publie, chaque jour, sur son compte twitter, ‘’ont une valeur thérapeutique’’.
‘’On est conscient que l’écriture est thérapeutique. L’écriture nous permet de montrer à l’autre qu’on le sent dans notre vie et qu’on a envie de partager avec lui un peu de bonheur au quotidien'', a dit celle qui compte plus de 156 000 abonnés.
par l'éditorialiste de seneplus, emmanuel desfourneaux
2024, PERMIS DE TUER LA LIBERTÉ DE LA PRESSE
EXCLUSIF SENEPLUS - L’ambassade française est devenue une fourmilière de renseignements généraux. Ils assistent le gouvernement sénégalais à pourchasser les "terroristes-activistes". Le régime de Macky, pour sa survie, est prêt à tous les excès
Emmanuel Desfourneaux de SenePlus |
Publication 29/12/2022
C’était en 2015. Le secrétaire général adjoint du PDS, alors dans l’opposition, avait fustigé son camarade président de la République du Sénégal pour avoir commandité l’arrestation du directeur de publication de l’Observateur, Alioune Badara Fall, et le journaliste Mamadou Seck.
Dans cette affaire, la violation du secret-défense avait été opposée à ces deux journalistes trop indiscrets et investigateurs quant à l’envoi des Jambars vers une sale guerre au Yémen, orchestrée par l’Arabie Saoudite, et en particulier par le prince héritier, Mohammed Ben Salmane, l’ordonnateur en chef de dépeçage à la scie d’un journaliste, selon les sources d’un rapport de la CIA, très vite déclassifié. Je me protège compte tenu que sa justice l’a blanchi, et que Joe Biden et Emmanuel Macron ont retourné leur veste le concernant, je n’ai pas envie de finir au fond d’une malle ou de la Seine ! Encore toutes mes excuses grandissime Majesté pour mon impudence !
La liberté de la presse sénégalaise face au secret d’État du 3ème mandat. L’assassinat en octobre 2018 du journaliste et chroniqueur du Washington Post, Jamal Khashoggi, s’inscrit dans les meurtres les plus odieux de la liberté d’expression dont les régimes autocratiques ont une marque de fabrique, très moyenâgeuse, sans rival.
Le message envoyé était très clair : toute opinion différente ou toute lèse-majesté (MBS était en pleine ascension et devait faire ses preuves avec sa guerre au Yémen) sera désormais punie de mort. Nous y voilà au cœur de l’affaire de Pape Alé Niang (PAN), cette satanée critique est bannie par le régime de Macky Sall à l’approche de 2024. Une récente sortie du nouveau ministre de la Culture, Aliou Sow (reconverti dans le 3ème mandat), contre le rappeur Nitdoff, nous instruit sur la nouvelle doctrine Salliste : « toute personne qui se permet d’insulter l’État se fera arrêter. » Quelle est la frontière entre l’insulte supposée et la critique avérée ? Peu importe, le message est aussi explicite que celui envoyé lors du démembrement de Jamal Khashoggi. Ne touche pas à l’État et à son chef sinon tu le regretteras toute ta vie !
Il y en a un qui ne va pas avec le dos de la cuillère. C’est le ministre de la Propagande de Macky Sall, euh pardon de la Communication, l’inégalable Moussa Bocar Thiam. Lors de la première arrestation de PAN, il a déclaré que « son investigation ne fait pas avancer le pays, celle-ci est basée uniquement sur la critique. Son investigation influence les populations, nuit aux actions du pouvoir ; ce n’en est pas une. C’est plutôt de la manipulation. (Sic) » Ce ministre, assurément, a obtenu ses diplômes de démocratie très aboutie et de liberté d’expression émergente en Corée du Nord !
Les rapprochements entre Khashoggi et PAN sont troublants compte tenu des modes opératoires très similaires. D’aucuns, après l’assassinat du journaliste saoudien, ont voulu salir sa réputation, accusé d’être proche du clan Saoud, et en conséquence éloigné du modèle révolutionnaire. Et alors, le passé est le passé, sa critique contre la guerre au Yémen l’a fait basculer dans le camp des opposants. De son côté, PAN s’est vu reprocher, par les griots du gouvernement, à l’exemple du ministre de la Propagande (Emmanuel ! Tu dois t’y faire : ministre de la Communication !), sa non-obtention de la carte de presse, et sa proximité avec les thèses de Sonko. Les gouvernants sénégalais feignent d’ignorer qu’il n’est pas indispensable d’obtenir sa carte de presse pour être journaliste et que le journalisme d’investigation est par essence critique. Tout le monde n’a pas envie de suivre la Pravda sénégalaise que sont le Soleil et la RTS, les perroquets du gouvernement. Khashoggi et PAN avaient franchi une ligne rouge aux yeux de leurs gouvernements respectifs : les réduire au silence était la seule issue. Pour le Sénégal, c’est d’empêcher toutes investigations sur la mort de François Mancabou, sur l’affaire Adji Sarr-capitaine Touré (et autres), sur la mauvaise gouvernance et sur le « respectable » Général Moussa Fall (la prudence est de mise d’où ma flagornerie à son endroit, il a des accointances avec la DGSE et DRM).
Un autre point commun entre Khashoggi et PAN, ce sont les réseaux sociaux. Jamal Khashoggi était en contact avec le jeune activiste Omar Al-Zahrani. Les deux devaient s’unir pour contrer MBS sur la toile. Le logiciel espion Pegasus a eu raison de leur entente. Le pouvoir sénégalais a tangué avec les émeutes de mars 2021. Les réseaux sociaux ont eu un effet mobilisateur inédit. La réplique n’a pas tardé sur le plan législatif et judiciaire pour contrecarrer la « malveillance » d’internet : nouvelle loi contre le terrorisme, arrestation des activistes internautes, etc. Contrairement à la presse écrite, la presse en ligne, difficilement contrôlable (petites structures), constitue une menace réelle pour le pouvoir. Les deux arrestations du Directeur du patron du site Dakar Matin est un avertissement sans frais en direction des sites web protestataires.
La dernière similitude entre Khashoggi et PAN : l’entrée en scène des services secrets. L’Arabie saoudite, c’étaient les exécuteurs-flingueurs dans la quasi-intimité de l’ambassade d’Ankara. L’arrestation de PAN, c’était une course à la montre des renseignements généraux pour débusquer les sources du journaliste. Sans doute était-ce le réel motif. Nous en sommes toujours à l’étape des interrogations et des suppositions. Comment interpréter, après la fouille du portable de PAN, la disparition de deux militaires, l’un en poste à l’Inspection générale d’État et l’autre à la Direction des renseignements militaires ? La version de l’État, c’est une partie de pêche qui a mal tourné ! A-t-on le droit d’être intrigué ? Apparemment, l’État semble très nerveux sur cette question, ce qui a conduit à l’arrestation de Fadilou Keïta. Nous savons qu’Ousmane Sonko est très bien renseigné à l’intérieur même de l’État. Là-aussi, le message n’est-il pas translucide en direction de la grande muette et des autres services d’État ?
Quoi qu’il en soit, il est recommandé aux journalistes critiques, chroniqueurs et éditorialistes, de ne pas mettre comme lobbying sur leur Curriculum Vitae le plaisir de la pêche ! Qu’est-ce qui pourrait nous arriver ? Peureux que je suis, j’ai supprimé tous mes loisirs sportifs et prétendu aimer Madame Figaro. Cela semble moins risqué !
Les deux États, l’Arabie Saoudite et la République du Sénégal, ont commis un crime d’État, l’un par le meurtre, l’autre par l’embastillement (et les dégâts collatéraux sur les sources des journalistes non encore élucidés), il n’y a pas une grande différence : dans les deux cas, la liberté d’expression des journalistes a été mise à mort. Plus surprenant, le Sénégal, censé plus démocratique que l’autre pays en question, paraît glisser dangereusement vers une sorte de dictature soft, très cynique, très Canada Dry. L’arrestation de PAN, c’est une contre-mesure, un dispositif de guerre mûrement réfléchi, contre mars 2021 et contre la contestation du troisième mandat de Macky Sall. Jusqu’en 2024, le régime de Macky Sall, pour sa survie, est prêt à tous les excès autoritaires.
La liberté de la presse sénégalaise face au business politique de la France. La visite, le 20 décembre 2022, du premier flic de France, Gérard Darmanin, à son homologue sénégalais, Antoine Félix Abdoulaye Diome, m’a interpellé dans le timing de la seconde arrestation de PAN, le même jour.
Faut-il y voir une simple coïncidence ou est-ce le résultat d’une coopération politico-policière assumée (et donc un soutien réel au troisième mandat de Macky Sall) ? L’entente cordiale entre la France et le Sénégal n’est plus à démontrer. Le dernier séminaire intergouvernemental et néocolonial, co-présidé entre Amadou Ba et Elisabeth Borne, le 9 décembre 2022, à Paris, a scellé le sort des contestataires de Macky Sall. Emmanuel Macron veut reconquérir l’Afrique de l’Ouest et les anciennes colonies de la France. Le président français acceptera toutes les compromissions, y compris celles portant atteintes aux idéaux de la France ! Le Mali et le Burkina Faso sont des salissures dans sa politique internationale du premier mandat.
Comme jadis, lors de la colonisation, Dakar sera le fer de lance de cette reconquête. C’est bien une guerre que la France s’apprête à déclarer à la Chine, la Turquie et la Russie dans la sous-région. Il convient tout d’abord d’assurer la sécurité de la base arrière. Mars 2021 ne doit plus se reproduire. Les émeutes avaient visé le pouvoir de Macky Sall et les intérêts économiques de la France.
En réalité, depuis les émeutes de mars 2021, la France est en train de reprendre le contrôle du Sénégal. Elle considère que Macky Sall a failli dans le domaine de la sécurité et de la stabilité. Si ce pays n’a pas encore décidé de son sort, la France l’instrumentalise dans son dessin de reconquête. Depuis les émeutes, l’ambassade française est devenue une fourmilière de renseignements généraux. Ils assistent le gouvernement sénégalais à pourchasser les terroristes-activistes. Ils encouragent et coopèrent à stopper tout ce qui pourrait nuire à la stabilité, et donc aux intérêts des Français, et ce même en utilisant des procédés illégaux en droit français.
C’est dans ce contexte que la liberté de la presse sénégalaise est devenue une victime du rêve insensé d’Emmanuel Macron de renaissance française en Afrique. La ministre Catherine Colonna, si prompte à dénoncer les violations des droits de l’homme, a gardé son mutisme après l’arrestation de PAN. Aucun communiqué de Paris ! Pourtant, il est impensable de jeter en prison un journaliste en France. Tout au plus peut-on les convoquer (DGSI), les intimider, leur faire un rappel à la loi, attaquer leur portefeuille. Mais pas question de les embastiller au pays de l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 !
Lors de l’affaire du Rainbow Warrior, François Mitterrand aurait été tenté d’interdire la publication de l’hebdomadaire « VSD » où le journaliste Jacques-Marie Bourget révéla que l’opération avait été conduite par les services français. Cette censure aurait eu des dégâts incontrôlables auprès de l’opinion publique attachée à l’indépendance de sa presse.
Conclusion : la résistance de la nouvelle liberté universelle de PAN. « La liberté de la presse est la pierre angulaire de l’édification d’institutions justes et impartiales ; elle permet aussi de mettre les dirigeants devant leurs responsabilités et d’exprimer la vérité face aux puissants. » — António Guterres, Secrétaire général de l’ONU.
Tout y est dit. L’investigation, c’est de révéler les affaires personnelles et souvent criminelles des grands de ce monde, qu’ils soient politiques ou industriels. C’est de les mettre devant leur responsabilité face au peuple qui seul détient le pouvoir. Tout est mis en œuvre, y compris en France, pour sauvegarder les intérêts économiques, les secrets des affaires, notamment dans la vente des armes, par un contournement de la loi de 1881. Au Sénégal, c’est bien le secret du troisième mandat qui tue, qui fait arrêter des lanceurs d’alerte et des journalistes. Au Sénégal, c’est bien une caste politique qui est dépourvue de toute moralité et qui trahit la politique : le journaliste n’a pas à fourrer son nez partout !
La démocratie sénégalaise risque d’être définitivement achevée par le régime de Macky Sall. Il a confisqué au peuple la liberté de la presse, seul moyen d’éclairer la population ; il a mis en miette l’État de droit ; il a détourné les aides du Covid-19 destinées aux plus fragiles (s’il n’y avait pas un affrontement de succession au sein de la famille Sall, personne n’aurait été informée) ; il a perdu (vendu) le contrôle du Sénégal au profit d’une force étrangère qui a fait de Dakar sa base arrière ; il a confisqué les rentes pétrolières.
2024, ce n’est pas seulement une question politico-juridique de troisième mandat, c’est aussi la liberté de la presse qui est en jeu, c’est aussi l’indépendance du Sénégal qui est en question, c’est après tout la survie de la démocratie sénégalaise qui sera posée dans les urnes. Il est temps que, aux côtés des journalistes et intellectuels indépendants, le peuple sénégalais reprenne son destin en main. Si le peuple sénégalais n’arrête pas cette folie politique et destructrice de la République, le permis de tuer la liberté de la presse sera sans limites.
VERS UN CONSEIL INTERMINISTERIEL SUR L'ACCELERATION DE L'ACCES UNIVERSEL A L'EAU POTABLE
Le porte-parole du gouvernement sénégalais, Abdou Karim Fofana, a annoncé, mercredi, à Tambacounda (Est), la tenue courant janvier d’un conseil interministériel consacré à l’accélération de la dynamique d’accès universel à l’eau potable dans le pays.
Tambacounda, 28 déc (APS) – Le porte-parole du gouvernement sénégalais, Abdou Karim Fofana, a annoncé, mercredi, à Tambacounda (Est), la tenue courant janvier d’un conseil interministériel consacré à l’accélération de la dynamique d’accès universel à l’eau potable dans le pays.
"Le chef de l'Etat a demandé au Premier ministre, au courant de janvier 2023, d’organiser un conseil interministériel sur l'hydraulique en vue d'accélérer la dynamique d'accès universel à l'eau potable avec l'intensification de l'exécution des projets du PUDC", a-t-il notamment déclaré.
Fofana, également ministre en charge du Commerce commentait devant des journalistes les décisions émanant du Conseil des ministres organisé le même jour à la gouvernance de Tambacounda.
Il a assuré que le chef de l’Etat avait demandé au ministre de l'Eau et de l'Assainissement et à son collègue de la Prévention et la Gestion des inondations à présenter les axes et actions prioritaires définis dans le cadre de la finalisation du 2eme programme décennal 2023- 2032 de prévention et de gestion des inondations.
Macky Sall a dans le même temps demandé au ministre de l'Eau et de l'Assainissement de veiller, avec les acteurs et partenaires, à l'accélération en 2023 de l'exécution des projets hydraulique en milieu rural et des branchements sociaux dans les zones urbaines et périurbaine, a fait savoir Abdou Karim Fofana.
LES DROITS-DE-L’HOMMISTE ALERTENT ET DEMANDENT LA LIBERATION SANS CONDITION DU JOURNALISTE
Face à la dégradation continue de sa santé ayant nécessité son évacuation à l’hôpital Principal, des organisations de la société civile préoccupées, alertent l’opinion nationale et internationale sur les dangers qui pèsent sur la vie de Pape Alé NIANG
Pape Alé Niang a été de nouveau arrêté et placé sous mandat de dépôt, le mardi 20 décembre dernier, soit six (6) jours seulement après sa remise en liberté sous contrôle judiciaire après un peu plus d’un mois d’incarcération.
Face à la dégradation continue de sa santé ayant nécessité son évacuation à l’hôpital Principal, à cause d’une grève de la faim qu’il observe, des organisations de la société civile préoccupées, alertent l’opinion nationale et internationale sur les dangers qui pèsent sur la vie du journaliste directeur de publication du site d’information Dakar Matin et demandent sa libération sans condition. «La Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO), la Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH) et Amnesty International Sénégal sont préoccupées par l’état de santé du journaliste Pape Alé Niang, interné à l’Hôpital Principal de Dakar depuis le samedi 24 décembre 2022. Le journaliste Pape Alé Niang a repris la grève de la faim après la révocation de la liberté provisoire qui lui avait été accordée par le juge d’instruction du deuxième cabinet du tribunal de grande instance de Dakar et son incarcération le mardi 20 décembre 2022.
La Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’homme, la Ligue Sénégalaise des Droits Humains et Amnesty International Sénégal réaffirment leur ferme condamnation de l’arrestation et de l’incarcération du journaliste Pape Alé Niang et demandent sa libération sans condition», lit-on dans un communiqué de presse conjoint des trois organisations de la société civile spécialisées dans la défense des droits humains.
Mieux, ces organisations «alertent l’opinion nationale et internationale sur les dangers qui pèsent sur la vie du journaliste Pape Alé Niang du fait d’une grève de la faim prolongée, ou des séquelles irréversibles qui pourraient en résulter. L’acharnement judiciaire contre le journaliste Pape Alé Niang doit cesser, toutes les charges retenues contre lui doivent être abandonnées. L’Etat du Sénégal doit respecter la liberté de la presse, la liberté d’expression et la liberté d’opinion qui sont des libertés garanties par la constitution et les traités régionaux et internationaux de droits humains, signés et ratifiés par notre pays», conclut le document signé Sadikh Niass pour la RADDHO, Alassane Seck pour la LSDH et Seydi Gassama pour Amnesty Sénégal.