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23 août 2025
L’ÉTAT CIVIL À LA BARRE
Pour mesurer l’ampleur de la problématique de l’état civil, Bés bi a assisté à l’audience de la chambre civile du Palais de justice de Dakar du 9 février. On en voit de toutes les couleurs. On en entend de tous les sons.
Pour mesurer l’ampleur de la problématique de l’état civil, Bés bi a assisté à l’audience de la chambre civile du Palais de justice de Dakar du 9 février. On en voit de toutes les couleurs. On en entend de tous les sons.
13 ans en couple sans certificat de mariage
Le couple Gueye, presque sexagénaire, est venu de Louga chercher un certificat de mariage. Ils sont accompagnés de 3 femmes et un homme qui servent de témoins. « Depuis combien de temps vous vous êtes mariés ? » leur demande le juge. Le mari répond d’un ton assez triste : « 13 ans ». Ils sont invités à revenir dans un mois afin de prendre l’acte de jugement. Visiblement stupéfait par le délai, M. Gueye demande au juge la suite à donner. « Après le jugement qui sera rendu le 9 mars 2023, vous vous rendrez devant l’officier d’état civil pour bénéficier du document. A partir de ce moment, vous obtiendrez un certificat de mariage », lui explique le magistrat.
Ils ont oublié les photocopies des témoins
B. Seck et D. Cissé sont dans la même situation. Le mariage a été scellé à Lam Lam, dans la région de Thiès. Ils ont présenté au juge un dossier incomplet. Oubli ou négligence ? Le couple sollicite l’éclairage du juge. Ils ont présenté un certificat de non inscription délivré par l’officier d’état civil, une photocopie légalisée de la pièce d’identité des demandeurs, le mari et la femme, mais il se trouve qu’ils ont oublié les photocopies légalisées de leurs 2 témoins. Ce qui va leur coûter un nouveau rendez-vous.
« Je crains que ma fille ne fasse pas le bac, faute de papiers »
« J’ai eu à déposer un certificat d’accouchement pour venir ici afin d’espérer que ma fille puisse avoir des papiers », confie Penda qui attend son tour à la barre. Elle dit craindre que sa fille, qui est en classe de Terminale, ne fasse pas le bac. Dans la foulée, son accompagnant lui demande de lui remettre quelque chose pour son contact au tribunal afin qu’il accélère son dossier. « Après l’obtention du premier diplôme universitaire, je voudrais qu’elle trouve du travail pour m’épauler », a lancé la jeune dame.
« Je veux que mes enfants aient la chance que je n’ai pas eue »
Des familles entières ont fait face au juge pour bénéficier de papiers d’état civil. C’est le cas des Diané, originaires de Sédhiou. Le père, un paysan, la mère, leurs trois enfants dont le plus âgé traduisait le manding en wolof. Aucun de leurs enfants n’a été déclaré à la naissance. A la question de savoir qu’est-ce qui l’a motivé à déclarer ses enfants. Non instruit, le vieux Diané habillé en boubou basin beige défend : « Je veux que mes enfants aient la chance que je n’ai pas eue, qu’ils aillent à l’école et y restent le plus longtemps possible ».
« Aucun des enfants de la famille n’a été déclaré à la naissance »
Un cas qui a attiré l’attention : Mme Sané, aucun de ses enfants n’est déclaré à la naissance. Accompagnée de son époux, elle est venue chercher des papiers de naissance pour ses enfants. Le juge en est outré et interpelle le père : « Pourquoi vous ne les avez pas déclarés à la naissance ? » Il se justifie : « C’est l’école qui leur demande des papiers. C’est ce qui justifie ma présence sur les lieux ». Le juge lui fixe un rendez-vous pour prononcer le jugement avant de lui demander de se rendre à leur état civil, à Grand Yoff, pour récupérer les documents.
« Tous les enfants sont venus au monde sans voir un personnel médical »
Habitante de la Médina, cette famille d’origine guinéenne veut inscrire ses enfants. Elle n’a fourni qu’un certificat de non inscription. Le couple Ba n’a pas non plus de certificat d’accouchement. Etonné, le juge veut savoir comment cela a pu se passer. Le père répond : « Tous les enfants sont venus au monde sans voir un personnel médical ». C’était encore avec des femmes qui accouchaient à domicile, sans consultation prénatale. Parfois c’est faute de moyens pour payer le suivi ou l’accouchement. Ils ont été sauvés par leur concordance sur les dates de naissances de leurs mômes.
PAR Cheikh Tidiane GADIO
NON PRÉSIDENT KAÏS SAÏED, LES AFRICAINS NOIRS NE SONT PAS DES HORDES D’ENVAHISSEURS
Pour votre information, ils sont les filles et les fils aînés de Dieu et les précurseurs de la civilisation humaine. Les 30 millions de km2 du continent africain sont leur patrie.
Pour votre information, ils sont les filles et les fils aînés de Dieu et les précurseurs de la civilisation humaine. Les 30 millions de km2 du continent africain sont leur patrie.
Comme disait l’autre « un Président ne devrait pas dire ça ! ». Vous n’avez pas humilié, par vos propos populistes et racistes, vos compatriotes Africains subsahariens mais le grand peuple tunisien à la belle identité afro-arabe assumée. L’adhésion d’un Chef d’État d’un pays aussi raffiné que la Tunisie aux théories haineuses du « grand remplacement » est une catastrophe pour toute l’Afrique.
Seul le populisme extrémiste et manipulateur peut transformer 20.000 migrants noirs en Tunisie (chiffre réel) en « 2 millions de migrants » (chiffre des partis racistes ) ! Monsieur le Président, parfois il n’est pas sage de réveiller l’histoire ! Racisme, esclavage, apartheid, vos compatriotes africains noirs connaissent et en ont souffert depuis des siècles. Ils n’accepteront plus que l’attaque vienne de nos jours de l’intérieur et surtout d’un chef d’État d’un pays qui est africain d’abord et avant tout. Si vous persistez, les chefs d’état du continent devraient rappeler leurs ambassadeurs et demander votre suspension de la Conférence des Chefs d’Etat de l’union africaine, organisation qui interdit la haine et le racisme contre les Africains, chez eux en Afrique et partout dans le monde !
Votre continent tout entier attend vos regrets et si possible votre demande courageuse de Pardon ! Respectueusement Monsieur le Président !
Dr. CTGADIO,
Président du Mouvement Citoyen et Panafricain (MPCL)« les Africains noirs ne sont pas des hordes d’envahisseurs ! » Pour votre information, ils sont les filles et les fils aînés de Dieu et les précurseurs de la civilisation humaine. Les 30 millions de km2 du continent africain sont leur patrie.
Comme disait l’autre « un Président ne devrait pas dire ça ! ». Vous n’avez pas humilié, par vos propos populistes et racistes, vos compatriotes Africains subsahariens mais le grand peuple tunisien à la belle identité afro-arabe assumée. L’adhésion d’un Chef d’État d’un pays aussi raffiné que la Tunisie aux théories haineuses du « grand remplacement » est une catastrophe pour toute l’Afrique.
Seul le populisme extrémiste et manipulateur peut transformer 20.000 migrants noirs en Tunisie (chiffre réel) en « 2 millions de migrants » (chiffre des partis racistes ) ! Monsieur le Président, parfois il n’est pas sage de réveiller l’histoire ! Racisme, esclavage, apartheid, vos compatriotes africains noirs connaissent et en ont souffert depuis des siècles. Ils n’accepteront plus que l’attaque vienne de nos jours de l’intérieur et surtout d’un chef d’État d’un pays qui est africain d’abord et avant tout. Si vous persistez, les chefs d’état du continent devraient rappeler leurs ambassadeurs et demander votre suspension de la Conférence des Chefs d’Etat de l’union africaine, organisation qui interdit la haine et le racisme contre les Africains, chez eux en Afrique et partout dans le monde !
Votre continent tout entier attend vos regrets et si possible votre demande courageuse de Pardon ! Respectueusement Monsieur le Président !
ELIMINATOIRE MONDIAL FIBA 2023, LE SENEGAL BAT LE CAMEROUN
Le Sénégal s'est imposé (89 à 63) face au Cameroun, samedi, lors de la 3ème journée des éliminatoires, zone Afrique, de la Coupe du monde FIBA 2023.
Dakar, 26 fév (APS) - Le Sénégal s'est imposé (89 à 63) face au Cameroun, samedi, lors de la 3ème journée des éliminatoires, zone Afrique, de la Coupe du monde FIBA 2023.
Avec deux défaites contre le Soudan du Sud (83-75) et la Tunisie (53-70), les Lions du Sénégal avaient compromis leurs chances de participer à leur sixième compétition mondiale.
N'ayant plus leur destin en main, les joueurs sénégalais étaient condamnés à gagner ce match pour sauver l'honneur.
Les quatre autres places qualificatives étant prises par le Soudan du Sud et l'Égypte dans le groupe F, et la Côte d'Ivoire et l'Angola dans le groupe E, il ne reste plus qu'une place de meilleur troisième pour une qualification à la Coupe du monde. Ce dernier ticket se joue entre le Cap-Vert et le Nigeria dans le groupe E.
BEL HOMMAGE A OUSMANE SEMBENE AU FESPACO
Un buste du réalisateur sénégalais Sembène Ousmane a été installé, dimanche, au siège du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) en hommage à celui qui fut l’un des initiateurs de cette manifestation.
Ouagadougou (Burkina Faso), 26 fév (APS) – Un buste du réalisateur sénégalais Sembène Ousmane a été installé, dimanche, au siège du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) en hommage à celui qui fut l’un des initiateurs de cette manifestation et qui aurait eu cent ans, cette année.
C’est après une procession allant du rond-point des cinéastes au siège du Fespaco, que le buste réalisé par le sculpteur burkinabè Siriki Ky a été dévoilé devant l’ambassadeur du Sénégal au Burkina Faso, Mbaba Coura Ndiaye. Alain Sembène, fils du réalisateur sénégalais, a assisté à la cérémonie aux côtés de nombreuses autres personnalités du cinéma et des compagnons de route de son père.
L’ambassadeur du Sénégal à Ouagadougou, Mbaba Coura Ndiaye, a salué la générosité de Sembène Ousmane, qui a participé à toutes les éditions du Fespaco depuis la naissance de la Semaine du cinéma africain en 1969, mais n’a jamais voulu prendre part à la compétition, préférant laisser la place à d’autres cinéastes. Il souligne que le Burkina Faso et le Fespaco ont toujours honoré le doyen des cinéastes africains.
‘’Depuis le premier jour de mon arrivée à Ouagadougou, j’ai vu l’une des plus belles avenues qui porte le nom de Ousmane Sembène. Le Burkina Faso et le Fespaco lui ont toujours rendu hommage’’, s’est-il réjoui. L’ambassadeur a par ailleurs magnifié l’amitié entre le Burkina Faso, le Mali, le Sénégal et toute l’Afrique. Tout en souhaitant une pleine réussite aux ‘’frères’’ du Mali, pays invité d’honneur de cette édition, il s’est dit convaincu qu’ils relèveront le défi après le passage du Sénégal comme invité d’honneur, il y a deux ans.
Le ministre burkinabè de la Communication et de la Culture, Jean-Emmanuel Ouedraogo, estime que Sembène Ousmane est ‘’un fils d’Afrique, du Burkina, du Mali, du Sénégal’’. C’est un panafricain et son œuvre continue d’inspirer le cinéma africain de façon générale. Son esprit est toujours sur le Fespaco dont il a été l’un des principaux initiateurs (..)’’, a-t-il dit.
Le buste de Sembène Ousmane, installé à l’entrée du bâtiment central du siège du Fespaco, fait ressortir les traits du cinéaste, inséparable de sa pipe. Il n’est pas loin du buste de Paulin Soumanou Vieyra, un autre cinéaste sénégalais d’adoption, qui a été un mentor pour le réalisateur de ‘’Le Mandat bi’’.aa
PAR Marèma Touré Thiam
HOMMAGE-ANNIVERSAIRE À IBA DER THIAM
EXCLUSIF SENEPLUS - Iba Der Thiam n’a pas simplement conceptualisé et chanté les vertus cardinales de notre société ; elles fondaient son éthique et informaient sa conduite. Il en a été l’incarnation vivante (1/2)
L’inauguration, le 10 février 2023, de l’Université Iba Der Thiam de Thiès (UIDT), a été également, une célébration légèrement anticipée de l’anniversaire du parrain. Né le 26 février 1937 et décédé le 31 octobre 2020, le Professeur Iba Der Thiam aurait, effectivement, eu 86 ans en ce mois de février 2023. Je pleure encore le conjoint qui m’a traitée comme une épouse choyée. Je pleure l’époux qui m’a protégée comme un père l’aurait fait pour sa propre fille. Je pleure le compagnon qui m’a respecté comme un pair intellectuel. Je pleure le camarade respectueux qui n’a jamais douté de ma capacité de mener mes propres réflexions et de décider de mes propres choix !
Aussi, au moment où mes larmes s’estompent doucement pour laisser la place à la méditation, l’impératif de rédiger le discours du parrain, pour la cérémonie d’inauguration de l’UIDT, m’a imposé l’agréable devoir de rendre cet ultime hommage à l’homme exceptionnel dont j’ai eu la chance de partager la vie pendant vingt-quatre années.
En visite chez nous, le 4 novembre 2020, pour présenter ses condoléances, lors de la disparition, de notre regretté patriarche, le président Macky Sall s’était, en effet, saisi de l’occasion pour annoncer à un auditoire, déjà ému par sa considération, sa grande décision de donner à l’université publique de Thiès, le nom du Professeur Iba Der Thiam. Heureuse coïncidence ! Tout liait la capitale combative du rail, à l’ultime syndicaliste, qu’il venait, encore une fois, de glorifier !
Lors de sa dernière apparition publique avec le Professeur, le 2 août 2018, au cours de la cérémonie la remise des distinctions aux lauréats du Concours général, l’attitude filiale et le témoignage sincère du président Sall avaient marqué l’assistance. En sa qualité de grand maître de l'ordre national du Lion, il avait également élevé le Professeur au rang de grand officier, reconnaissant ainsi, la vertu et le dévouement du Grand Serviteur du Sénégal, dans les hautes fonctions qu’il a occupées.
Au nom de notre famille, je voudrais sincèrement remercier le président Macky Sall pour son assistance aux soins et tous ses gestes courtois et discrets dont le très obligeant Général Pr Mouhamadou Mbengue, son médecin personnel, pourrait témoigner. Son accompagnement et celui de son gouvernement à la réécriture de l'Histoire Générale du Sénégal : des origines à nos jours (HGS), qui était si cher au Professeur, ont également contribué à faire de ce projet une réalité désormais patente.
S’il est de notoriété que l’homme, que nous célébrons depuis sa disparition, a marqué des générations entières à travers son action publique connue et reconnue, je témoigne publiquement, que le Professeur Iba Der Thiam, a été avant tout, un père de famille exemplaire et un mari modèle. Il n’est pas facile d’aborder la trajectoire plurielle et l’œuvre multidimensionnelle de ce grand africain qui avait fait don de sa vie à sa communauté, à la nation sénégalaise, au monde noir et à la Ummah islamique.
Comme le dit si bien, le proverbe chinois « La lumière du soleil cache ses taches et ses éclipses montrent sa grandeur » ! Il faut nettement le dire, le militant Iba Der a été au cœur de toutes les nobles luttes de sa génération mais aussi de toutes les controverses syndicales et politiques qui les ont ponctuées. L’historien patriote a même été mêlé à un débat épistémologique passionné mais riche des leçons tirées de cette critique constructive, qui marqua son projet titanesque de réécriture de l’HGS. C’est le sens de l’exercice presque périlleux, qu’en témoin intime de la dernière partie de son existence, je voudrais m’essayer, pour éclairer de ma propre lanterne l’itinéraire complexe de ce grand serviteur du Sénégal.
Toutefois, dans ce premier jet de l’hommage global que je rends à sa mémoire, je voudrais m’en tenir à l’identité et aux valeurs de l’homme et revenir sur la pertinence du système de parrainage des établissements scolaires dont le ministre Iba Der Thiam a été le précurseur, en attendant de partager les parties relatives à ses trajectoires professionnelle, syndicale et politique.
De l’identité et des valeurs de l’homme
Aux étudiantes et étudiants de l’UIDT, je voudrais simplement confier que l’histoire de la vie de leur parrain est riche de leçons à retenir pour toute la jeunesse africaine. Cette existence est d’autant plus riche, au demeurant, que l’intéressé l’a totalement vouée à lutter pour la dignité de la personne humaine, la souveraineté de notre Continent et la fierté retrouvée du peuple africain.
L’identité intrinsèque de l’homme comme le combat permanent de l’intellectuel pour l’indépendance nationale, les libertés syndicales, l’unité africaine et l’édification d’une société juste, équitable et solidaire étaient fondés sur les valeurs cardinales de notre société. L’histoire était sa passion ; l’éducation et la culture, ses outils de transmission des vertus cardinales de notre peuple.
Pour comprendre la personnalité d’Iba Der Thiam et son attachement viscéral aux cultures africaines, il faut questionner l’environnement, qui a forgé l’identité de l’homme. Ressortissant du Baol, du Saloum et du Ndoucoumane, cet homme de la savane sahélienne portait dans sa stature et dans son âme les marques indélébiles de l’espace de son enfance qui a façonné son caractère singulier. Comme un chevalier arpentant les plaines sablonneuses du Sénégal, il laissait partout sa marque. Attaché aux promenades désertiques et aux vastes champs de son terroir, Iba Der avait un horizon infini.
Fier, altier, la tête toujours haute et le regard franc, même ceux qui n’ont pas été dans son intimité pouvaient deviner la rigueur morale qu’il imposait à sa personne aguerrie. Avec sa légendaire éloquence, son propos véridique, Iba Der Thiam a vulgarisé, à travers son attitudes les valeurs de Fit (la bravoure), de Kolleré (foi et fidélité en amitié), d’audace et de loyauté, si chères à notre société.
Dans un contexte où chaque peuple a besoin de références, de modèles, de symboles et de valeurs, pour éviter d’être phagocyté par le courant mondialiste sous ses facettes multiples, il offrit à notre jeunesse des points d’ancrage et des repères dont le seul exemple que je prendrais, ici, est la vidéo, devenue virale au lendemain de son décès, dans laquelle il définit le Ngor et le Jom.
Comme le miroir de son exposé sur le Jom, il portait en bandoulière les valeurs de fierté ; de refus du déshonneur ; de résistance dans l’oppression ; de courage dans l’adversité ; de stoïcisme dans la souffrance. Et au-delà de tout cela, il était caractérisé par sa volonté de relever tous ses défis ; la révolte légitime contre toute tentative d’humiliation par l’argent, la force, la puissance ; le refus de tout compromis ou de toute compromission ; le rejet de l’opportunisme, de la bassesse, du profit facile, des avantages non mérités ; et surtout la volonté d’être et de demeurer conforme à l’idéal que toute une société se fait de la seule vie qui mérite d’être vécue.
le Ngor dont il dit que : C’est une tension morale, une forme de sublimation de la dignité. C’est la résignation dans le dénuement. C’est le renoncement volontaire à tout ce à quoi on n’a pas droit. C’est le rejet de tout ce qui est petit, vil, mesquin, indigne ou dégradant. C’est une morale du devoir et une philosophie de la rigueur inflexible, permanente et souveraine qui n’accepte aucune concession avec sa conscience, avec ses faiblesses, avec ses passions, peut également être posé comme l’autoportrait de l’auteur de sa définition.
Le lectorat aura ainsi compris qu’Iba Der Thiam, n’a pas simplement conceptualisé et chanté les vertus cardinales de notre société ; elles fondaient son éthique et informaient sa conduite. Il en a été l’incarnation vivante !
Le combat ontologique du parrain de l’Université Iba Der Thiam de Thiès a d’abord été un combat pour la construction d’un leadership personnel ; un combat pour exister, être et demeurer dans l’excellence. Combat de fidélité et de reconnaissance envers tous ceux qui ont épaulé Adjaratou Ndiaye Sy, sa valeureuse mère, qui inculqua à son fils, l’art d’être un homme debout dans toutes les postures.
Cette dame dont la mythique élégance, lui auraient été léguée par son ascendante, la linguère du Ndoucoumane Codou Bigué Ndaw, a fait de son fils orphelin, un adulte sensible et humaniste. Un homme qui savait mobiliser sa force physique, son intelligence et son pouvoir, pour protéger les femmes placées sous son autorité, et accompagner les luttes nationales et continentales pour l’équité de genre. Mon défunt époux était un He for She, un modèle prémonitoire des concepts positifs qui émergent, aujourd’hui, du langage onusien !
Combat contre la fatalité d’une situation familiale qui l’a très vite privé de la figure paternelle, avec le décès prématuré de son père Abdou Kader Thiam, un symbole de loyauté. Son label de dignité, il le tient également, de son ancêtre paternel, Mbakhar Thiam, dont il hérita, sa légendaire bravoure.
Je voudrais associer à cet hommage, une autre femme qui a été centrale dans la trajectoire d’Iba Der, sa suprême épouse, Thérèse Jamilie Kattar, la mère de ses enfants Awa et Kader Thiam. J’ai, maintes fois, entendu Iba témoigner avec passion de la générosité et du dévouement de cette épouse modèle. Institutrice comme lui, Thérèse vécut son arrestation avec dignité. Elle accompagna son époux au détriment de sa propre carrière.
Avec une affection sincère, j’aimais lui dire que c’était elle la distinguée historienne, l’agrégée de l’ombre, qui avait généreusement, légué ses titres et ses grades à son leader syndical et époux chéri, pour qu’il jouisse de leurs diplômes et galons en son nom propre. Aujourd’hui, Jamilie et son homme reposent, côte à côte à Yoff pour l’éternité. Pour l’un comme pour l’autre mon admiration demeure ! A ces esprits exceptionnels, j’exprime, encore une fois, mon profond respect. Puisse le Seigneur les accueillir à Firdawsi, au plus haut de son paradis céleste. Paix à leurs âmes !
Son fils d’adoption Ibrahima Faye qui a été « son ombre » durant 28 ans, témoigne de la fidélité de l’homme. Ils ont été ensemble jusque dans la Mosquée de Liberté 4, où Serigne Mor Diop, son guide spirituel, s’acquitta magistralement du mandat qu’il lui avait confié, de diriger son rituel mortuaire. Leur séparation définitive n’adviendra qu’au cimetière de Yoff, où il le rendit à son Seigneur.
Panafricaniste convaincu, la renaissance africaine était son crédo ! Il avait pris acte du fait que, de nos jours, les dominants n’ont plus besoin, d’occuper ou de soumettre physiquement, un territoire, un peuple ou même un segment de la société. Il suffit, simplement, de l’influencer, économiquement, culturellement, mentalement, politiquement, aux plans linguistique et diplomatique, pour totalement l’assujettir, le coloniser ou même l’asservir. Nanti de sa claire conscience des enjeux contemporains, Der a combattu, tout le long de sa vie, les manifestations méta-souveraines du puissant mouvement d’uniformisation des peuples et sa visée de tailler toutes les sociétés sur le même patron. En toute lucidité, il résista à toutes les formes de domination, à toutes les forces internes et externes qui s’employaient à soumettre les catégories minorées de la société, comme les femmes et même les jeunes, à la loi du plus fort. Avec sagacité, il fit face aux courants standardiste, impérial, raciste et/ou sexiste qui font abstraction des spécificités culturelles et nient l’égalité de tous les humains quels que soient leurs pays, leurs sexes, leurs races ou leurs classes sociales.
Le parrain, la rectrice et la ville d’accueil de l’UIDT : des analogies notoires !
En nommant, la première femme rectrice de notre pays, le président Macky Sall a posé un acte civilisationnel[1], comme la nomination de Mame Madior Boye, première femme à avoir arborer, les atours de Premier ministre dans notre pays. En effet, en projetant une dame, le 4 mars 2001, à la tête du gouvernement, c’est l'ensemble des caractéristiques relatives à la gouvernance, foncièrement masculine, de l’État sénégalais moderne, que le président Abdoulaye Wade avait ainsi secoué. Pour l’université sénégalaise, également, l’installation de la Pre Ramatoulaye Diagne Mbengue, en décembre 2017, au rectorat de l’Université de Thiès, plus qu’un acte symbolique, venait clôturer un paradigme structurant. Une nouvelle ère, d’expérimentation de la mixité au sommet était ainsi ouverte pour ce temple du savoir.
Cette première est devenue un précédent historique avec la consécration, de la pionnière en Chimie des solutions et du Traitement des eaux, Pre Codou Mar Diop, comme Rectrice de l’Université Amadou Mahtar Mbow (UAM) jusqu’à son admission, en janvier 2020, à faire valoir ses droits à une pension de retraite. La nomination, en juillet 2020, comme Rectrice de l’Université du Sine Saloum El-Hadj Ibrahima Niass (USSEIN) de ma valeureuse petite sœur, Pre Coumba Toure Kane, spécialisée en Bactériologie-Virologie, résonna comme une consolidation d’une tendance que l’on pourrait considérée comme un germe d’émergence d’une « culture de la mixité » dans la gestion l’université sénégalaise.
Toutefois, à l’heure où nous saluons, la nouvelle règle imposée de haute lutte, qui exige que les recteurs et rectrices soient désormais élu-e-s par leurs pairs universitaires, il importe d’attirer l’attention de tous les « démocrates » que ce nouveau paradigme ne doit pas se traduire par le statu quo sur l’impératif de conserver l’équité de genre comme un cap pour l’élargissement fécond de la démocratie. Le « peuple des sachants » doit rester conscient que l’inclusion de toutes les sensibilités et perspectives est salutaire pour l’université. La dictature stricte du nombre ne joue, hélas, pas au profit des femmes dans cet univers qui, disons-le, reste encore fondamentalement acquise à l’idéologie patriarcale qui informe la société globale.
Pour revenir à l’UIDT, je me réjouis de constater que c’est la très affable et brillante, Pre Ramatoulaye Diagne Mbengue, une petite sœur de longue date, qui y assume, avec compétence et humanisme, les fonctions de Rectrice de l’UIDT. Il importe, également, de souligner que la saga du parrain se confond avec celle de la capitale rebelle qui accueille cette belle université. A l’instar du leader syndical, Iba Der Thiam, Thiès a été actrice des combats héroïques pour l’indépendance politique et les revendications syndicales dans notre pays. Le parrain et la ville d’accueil d’IUDT ont marqué de leurs empreintes, l’histoire des travailleurs du Sénégal, de l’Afrique et du monde ouvrier en général. C’est Iba Der lui-même qui, dans son mémoire de maitrise, relata « La grève des cheminots du Sénégal de septembre 1938» (Université-Dakar, 1972), et mît en exergue la singularité de la cité du rail, dans son interprétation de « La tuerie de Thiès » avec ses 7 morts et 125 blessés.
Je ne saurais survoler, ici, toutes les qualités qui font d’Iba Der Thiam une excellente référence pour notre pays. Autant de repères restent à surligner, mais on peut déjà retenir que sa philosophie existentielle, son style de vie, sa voix forte et écoutée ont toujours trouvé sens dans la camaraderie solidaire et la pugnacité qui ont marqué la trajectoire trépidante de ses 83 années d’action féconde au service du Sénégal, de l’Afrique et des causes justes dans le monde entier. Un tel bilan honore le prestigieux parrain de l’UIDT. Combien de personnes peuvent se glorifier d’un itinéraire si florissant et d’une contribution si significative à la cause des militants de l’égalité, de la justice et l’équité dans tous les domaines ?
Comme le parrain de l’UIDT, sa Rectrice a, à son palmarès une belle carrière qui l’a menée, de son statut initial de professeur de Lycée au sommet de la hiérarchie universitaire en tant que Professeure titulaire des Universités et aujourd’hui Rectrice. La personnalité de cette philosophe, dont la renommée suscite, au-delà du Sénégal, de ses collègues et des cercles féminins, une grande fierté, me revoie à l’ultime foi d’Iba Der dans la centralité et le leadership de la femme en Afrique où les patrimoines culturels sont, dans leur majorité des matrimoines.
C’est de la même manière, que l’historien du peuple faisait vibrer les salles du monde entier, chaque fois qu’il fallait dire l’histoire ou chanter la gloire des Africain-e-s, qu’il faisait résonner, sa voix puissante au débit saccadé, pour conter les batailles ardues menées par les femmes du Sénégal et du continent, pour payer leur part du Prix du combat pour l’égalité. Fort de sa fabuleuse mémoire, sa remarquable précision, sa faculté de donner une nette intelligibilité aux faits évoqués, pour que ses récits ne souffrent d’aucune équivoque, le Grand Professeur, retraçait les itinéraires héroïques de ces grandes figures féminines, qui inculquèrent à la société entière les vertus et principes inaliénables de nos communautés.
Comme le tribun hors pair, dont les collègues certifient que c’est avec autant d’aisance qu’il abordait l’épopée religieuse et l’épopée garmi, pour mettre un accent sur sa maitrise exceptionnelle des registres pluriels de l’histoire du Sénégal, de l’Afrique, et des Diasporas africaines, et l’éclectisme des répertoires qu’il pouvait réunir dans une même conversation, la Pre Ramatoulaye Diagne Mbengue qui est, à fois, Spécialiste de logique mathématique, d'épistémologie et de philosophie islamique se singularise également par l’éclectisme de son vaste champ de connaissances.
De mon point de vue, ce qui lie fondamentalement le parrain et la Rectrice de l’UIDT, c’est surtout leur commun attachement aux valeurs référentielles de notre société ; ces vertus cardinales qu’ils arborent tous les deux avec fierté et humilité, et dont aucun titre ou grade, n’a su aliéner les racines si solides. « L’humilité mon choix, l’excellence ma voie », la devise de l’UIDT, est si bien incarnée par son Parrain mais également par sa Rectrice, sa Ville d’accueil et de ses étudiant-e-s. Bon sang ne saurait mentir !
Iba Der Thiam et le système de parrainage des établissements scolaires, un lien intrinsèque !
Le palmarès d’éducateur du Professeur Iba Der a été couronné par sa nomination, en 1983, en tant que ministre de l’Éducation Nntionale, par le président Abdou Diouf. Il cumulera cette fonction avec celle de ministre de l’Enseignement supérieur de 1985 à 1988. Malgré sa posture de ministre, Iba Der demeura un enseignant engagé. Au sommet des lauriers et de la reconnaissance, en fervent militant de l’école publique, dont il était le produit et le serviteur par excellence, il mobilisa tout son génie et toute son énergie pour redorer le blason de ce système éducatif, dont ses seules qualités intrinsèques lui auront permis d’y avoir occupé toutes les fonctions. Son magistère de ministre a incontestablement contribué à l’instauration d’un nouveau paradigme de gestion démocratique du personnel, de recentrage des programmes et surtout de réconciliation de l’école avec son milieu.
A travers, le programme historique et très populaire de parrainage des foyers scolaires, qui joua un rôle à la fois symbolique et pédagogique, le ministre Iba Der, célébra les plus vertueux des fils et filles des terroirs d’accueil de ces établissements à qui il donnait leurs noms. Il permit aux populations de s’approprier l’institution scolaire et de contribuer à la production de l’histoire locale à travers les recherches biographiques sur les parrains. Aujourd’hui encore les familles de ces illustres personnalités sont restées en symbiose avec leurs écoles filleules.
C’est dans cette historicité que s’inscrit le geste grandiose des parrainages actuels ! En gravant sur les frontons de nos universités, les noms de personnalités de tous les terroirs du Sénégal, le président Macky Sall a bel bien raison d’élargir cette tradition républicaine forgée par Iba Der Thiam. Comme le souligne l’éminent philosophe Mamoussé Diagne, le savoir interroge l’identité du maître et de l’apprenant, mais avant tout celle du lieu de sa transmission. La carte scolaire, transformée en livre d’histoire et en récapitulatif de la culture, a enseigné à tous, la fonction essentielle de l’acte de baptême : élever au rang du symbole et de la culture, en l’arrachant à l’anonymat.
Nous avons assisté, le 10 février 2023, à l’inauguration, de l’université à laquelle le président a donné le nom d’Iba Der Thiam. Il y a quelques semaines, j’ai eu l’honneur d’accompagner la famille du patriarche Amadou Maktar Mbow au baptême de l’UAM à Diamniodio. En donnant à l’Université du Sine Saloum le nom de Vénéré El-Hadj Ibrahima Niass, le président Sall honore tous les intellectuels non europhones d’Afrique. Ils rejoignent ainsi d’autres fils du pays, qui ont porté au plus haut le flambeau du mérite national depuis leur illustre précurseur est Cheikh Anta Diop dont Iba Der n’évoquait jamais, le nom, sans dire « notre maître à tous ».
Quant à l’IUDT, je voudrais répéter que choix que le président Macky Sall a porté sur le parrain est d’une pertinence avérée. S'il fallait chercher un modèle de tous les temps à notre jeunesse, nous dit le Pr Mamadou Fall, l’exemple du Professeur Iba Der Thiam résonnerait des milles vertus d'une bonne référence. Il a donné à toutes ses charges et responsabilités un contenu plein qui frisait la perfection. Dans le rôle du père comme dans celui de l’instituteur, il portait avec fierté les palmes de l'excellence.
Ses élèves admiraient son courage, ses étudiants admiraient sa science, ses collègues de l’Université et de l'Assemblée nationale admiraient la courtoise éloquence d'un vrai tribun du peuple. Il a porté la toge du professeur comme une équipée du faiseur d’hommes qu’il a su rester jusqu'au bout de sa vie. On n’oubliera jamais comment il a porté le nom du Sénégal dans les cénacles du monde entre, l’UNESCO et tout le système des nations-unies, l'ISESCO ou l'Union africaine. La cause du Sénégal et de l'Afrique savait reconnaître sa voix de sincérité et de lucidité.
Sur les autres registres de sa riche existence, le grand Professeur a, également, donné au Sénégal des modèles qu’il incarna jusqu’à la fin de sa vie, sur l’engagement politique des intellectuels et la vertu dans l’espace public. Dans la terminologie de Gramsci, Iba Der Thiam serait la figure symbiotique de l’intellectuel traditionnel doublé de l’Intellectuel organique.
Député du peuple, il a donné à la vertu en politique son sens pratique par l’exemple. Il a également assuré une intelligibilité universelle aux concepts qui fondent la morale du devoir et la philosophie de l’action. Il a théorisé et s’est posé en modèle d’une philosophie de la rigueur inflexible, permanente et souveraine qui n’accepte aucune concession avec sa conscience, avec ses faiblesses, avec ses passions. La persévérance devant les obstacles et la résilience dans les moments difficiles ont fait de lui le parfait allié dans toutes les bonnes causes du Sénégal et de l’Afrique.
Sa loyauté en amitié et en compagnonnage en faisait toujours une cible distinguée qu'aucune intimidation ne pouvait ébranler. A ses élèves et étudiants, il a donné le modèle du travailleur infatigable, avec un don de soi sans réserves et sans conditions. Aux enseignants, il a donné l’horizon d’une école nouvelle rivée sur les vertus cardinales de notre peuple et ouverte aux vents fécondants d’une modernité maîtrisée. Au peuple du Sénégal et ses élites, il a servi jusqu’à son dernier souffle. Au Sénégal, il a balisé l’avenir sur le socle dur de son unité historique.
Le nom d’Iba Der Thiam rime, également, avec son appartenance sublimée à l’Islam et la Ummah. Tous ceux qui l’ont fréquenté ont été témoin de la ferveur exceptionnelle du musulman qui plaçait ses obligations religieuses au-dessus de tout. Ses relations avec toutes les confréries du Sénégal étaient excellentes. Tous les foyers islamiques du pays se sont rendus à notre domicile à l’annonce de son décès.
Dans toutes ses postures, la seule boussole d’Iba Der Thiam était le Sénégal. L’Afrique était sa patrie et la Ummah sa Communauté. Son engagement militant reposa sur la même sincérité et le même style engagé. C’est avec la même générosité qu’il défendait ses causes. C’est avec la même verve, qu’il parlait de ses camarades comme de ses adversaires. Désintéressé, qu’il était de toutes formes de prébendes, de richesses matérielles et même de prestige, son intégrité était reconnue de tous. Iba Der Thiam était un combattant à la foi inébranlable. En politique comme en religion, ce sont ses seules convictions, qui guidaient toutes ses décisions.
Aucune des vertus léguées par ses ancêtres, ne s’est estompée, entre les mains du grand serviteur du Sénégal. Pour paraphraser ce que Lamine Guèye, qu’il aimait tant citer, disait du Sénégal, le preux Iba Der Thiam, « n’était lui-même que dans la grandeur » !
Combien sont ceux qui, après avoir occupé toutes les fonctions qu’il a eues à exercer, n’ont laissé comme unique héritage matériel à leur famille biologique qu’une seule demeure dont l’acquisition remonte, au moment où il occupait sa position d’instituteur ?
Merci encore au président Maky Sall de l’avoir tant honoré. Je voudrais aussi étendre la reconnaissance de notre famille à ses prédécesseurs, les présidents Abdoulaye Wade et Abdou Diouf pour leur compagnonnage avec l’illustre défunt. Et également au président Léopold Sédar Senghor, qui malgré le contexte d’adversité, montrait toujours son respect pour l’homme et l’intellectuel.
Pour ne pas conclure, je rappelle que dans un autre jet, je reviendrais sur les autres aspects de la vie d’Iba Der Thiam et réitère mon engagement à fournir aux étudiantes et étudiants de l’UIDT, un livret entier qui rend compte de la vie de leur parrain.
C’est à vous étudiantes et étudiants de l’UIDT qu’il appartient, désormais et en premier lieu, de faire vivre les valeurs et de continuer l’œuvre de votre illustre parrain !
Repose en Paix Narou Adji Sy ; Kor Soda Libidor ; Thiam Mbakhar, tu as élargi ton héritage séculaire. « Sa Jan Waac na ». Que Janatul Firdawsi soit ta demeure éternelle !
Dre Marèma Touré Thiam est sociologue, veuve du grand Professeur.
[1] Pour paraphraser le jugement que l’éminent philosophe, Pr Djibril Sa,b, avait porté sur la loi sur la parité.
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LE RETOUR ANNONCÉ EN COMPÉTITION DE SADIO MANÉ ENFIÈVRE SON VILLAGE NATAL
L'international sénégalais du Bayern Munich est très attendu par les populations de Bambali, à l'occasion de son retour en compétition annoncée pour dimanche, après une pause de trois mois consécutive à une blessure
L'international sénégalais du Bayern Munich, Sadio Mané, est très attendu par les populations de son village natal Bambali (sud), à l'occasion de son retour en compétition annoncée pour dimanche, après une pause de trois mois consécutive à une blessure, a constaté un reporter de l'APS.
Sadio Mané devrait retrouver les terrains de la Bundesliga, le championnat de l'élite du football allemand, ce dimanche, à l'occasion du match devant opposer son club, le Bayern Munich, à l'Union Berlin, pour le compte de la 22e journée.
L'ancien attaquant de Liverpool fait son retour à la compétition près de quatre mois après une blessure qui l'a privé de la dernière Coupe du monde de football jouée au Qatar (20 novembre-18 décembre).
Son oncle Ibrahima Touré, maire de la commune de Bambali, a eu de son neveu la confirmation qu'il va rechausser les crampons ce week-end.
"Il m'a appelé au téléphone hier (vendredi) vers 18 heures pour me demander de continuer de prier pour lui parce qu'il va jouer ce dimanche", a confié l'édile de cette petite commune rurale de la région de Sédhiou, dans la partie méridionale du Sénégal.
"C'était un grand soulagement pour moi parce que Sadio a manqué non seulement le Sénégal mais tout le monde footballistique (…)", a-t-il souligné.
Un sentiment largement partagé au sein de la population à Bambali, son village natal où tout le monde – vieux et enfants, hommes et femmes – se dit ravi de ce retour annoncé de Mané à la compétition.
"On attendait ce retour depuis longtemps", souligne par exemple Lansana Tékagne, selon qui les populations ont beaucoup prié pour le rétablissement du pensionnaire du Bayern de Munich.
"Chaque vendredi, on priait à la mosquée pour un prompt rétablissement de Sadio", confirme Ibrahima Touba Ndiaye, président du fan's club Sadio Mané de Bambali. "C'est notre espoir. Il partage tout ce qu'il a avec les populations locales sans discrimination", a-t-il ajouté.
Ibrahima Touba Ndiaye dit prier pour que Mané soit protégé de toute blessure à l'avenir. Il affirme avoir pleuré à chaudes larmes à l'annonce de la blessure de l'attaquant sénégalais du Bayern Munich.
"J'ai été dégoûté de ne pas le voir à la télévision", aussi "je n'ai pas suivi la Coupe du monde", renseigne-t-il.
A Bambali, l'on est surtout impatient de célébrer, comme il se doit, les premiers buts de leur champion, "pour le plus grand bonheur de ses supporters".
"Sadio Mané nous a beaucoup manqué sur le terrain. J'espère qu'il marquera ce dimanche deux buts", dit Yaya Sadio, très "ému". Ce jeune garçon est convaincu que Mané est la "pièce manquante" au Bayern de Munich en ce moment.
Le club allemand qui a remporté les dix derniers titres en Bundesliga, est deuxième au classement (43 points, avec un match en moins) derrière Dortmund (46 points) et à égalité avec son adversaire du jour Union Berlin (43 points).
Souleymane Camara, ami d'enfance de l'international sénégalais, lui aussi se dit convaincu que Sadio Mané permettra au Bayern de "retrouver des couleurs".
Le plus important reste "son retour", tempère Ibrahima Touba Ndiaye, malgré tout très touché, comme tout inconditionnel de l'attaquant sénégalais dont la cote est montée en flèche auprès de ses compatriotes, avec la première victoire du Sénégal en phase finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN), en janvier dernier au Cameroun.
"Il doit reprendre tout doucement et avec le temps, il retrouvera, s'il plaît au Bon Dieu, son niveau d'il y a quelques mois quand il était à Liverpool", soutient Ndiaye.
Yaya Sadio estime que les Sénégalais doivent redoubler de prières pour Sadio Mané dont il loue le grand cœur. "Il faut que tout le monde prie pour lui. Sadio Mané partage tout ce qu'il gagne. Il ne le fait pas seulement pour son village", mais également pour son terroir, dit-il.
En témoigne, selon lui, les nombreux patients et élèves qui fréquentent désormais les infrastructures sanitaires et scolaires que Sadio Mané a fait construire pour les populations de son terroir.
Il va sans dire que ce dimanche, tout Bambali sera devant l'écran pour suivre son fils, priant qu'il retrouve la plénitude de son football.
APRÈS LA PRÉSIDENTIELLE, LE NIGERIA À L'HEURE DES COMPTES
Les opérations de décompte se poursuivent dimanche au Nigeria, où une course serrée oppose les trois favoris à la présidentielle de samedi, qui s'est globalement déroulée dans le calme malgré quelques incidents sécuritaires et des couacs logistiques
Plus de 87 millions d'électeurs étaient appelés à choisir parmi 18 candidats l'homme qui aura la lourde tâche pendant quatre ans de redresser le pays le plus peuplé d'Afrique, plombé par une économie en berne, les violences récurrentes de groupes armés et de bandits, ainsi qu'un appauvrissement généralisé de la population.
Comme Juliette Ogbonda, de nombreux électeurs sont restés pour compter à voix haute pendant que les agents électoraux dépouillaient les bulletins à la nuit tombée.
"Je veux m'assurer que cette élection est transparente, libre et juste", expliquait cette réceptionniste de 30 ans, à Port Harcourt (sud-est).
Situation inédite depuis le retour à la démocratie en 1999, le Nigeria pourrait connaître une présidentielle à deux tours si l'outsider Peter Obi, qui a réussi à s'imposer comme un challenger sérieux face aux deux partis dominant traditionnellement la politique nigériane, transforme l'essai dans les urnes.
L'ex-gouverneur d'Anambra (sud-est), un chrétien de 61 ans soutenu par le petit Parti travailliste (LP) et très populaire auprès de la jeunesse, affronte deux vétérans rompus à l'exercice du pouvoir.
Bola Tinubu, 70 ans, représente l'APC du président Muahammadu Buhari, qui se retire comme le veut la Constitution après deux mandats au bilan très critiqué.Considéré comme l'un des hommes les plus riches et influents du pays, cet ancien gouverneur de la capitale économique Lagos, un Yorouba de confession musulmane, a prévenu: cette fois, "c'est mon tour".
A 76 ans, l'ancien vice-président Atiku Abubakar, de l'opposition (PDP, au pouvoir de 1999 à 2015), briguera pour la sixième fois la présidence.Originaire du nord et de confession musulmane, il espère rafler de nombreux votes dans cette partie du pays.
Pour être élu dès le premier tour, le vainqueur doit obtenir, outre la majorité des suffrages exprimés, au moins 25% des voix dans les deux tiers des 36 Etats de la fédération auxquels s'ajoute le territoire de la capitale fédérale, Abuja.Sinon un second tour devrait avoir lieu dans les 21 jours.
- Intimidations et violences -
Les données recueillies dans les quelque 176.000 bureaux de vote sont censées remonter plus rapidement que lors des élections précédentes à Abuja grâce au transfert électronique des résultats, expérimenté pour la première fois au plan national.
Mais le scrutin s'est poursuivi bien après l'heure officielle de fermeture (14H30 locales) dans plusieurs régions du pays, comme à Anambra (sud-est) ou Kano (nord), où de nombreux électeurs continuaient à voter tard dans la soirée, principalement à cause de retards dans le déploiement du matériel ou des défaillances techniques.
"Nous resterons ici jusqu'à ce que chacun d'entre nous ait voté parce que le vote a commencé tard.Le matériel électoral est arrivé vers 13H30", a dénoncé dans la soirée Adamu Abdullahi, 35 ans, qui attendait encore son tour dans un bureau de vote du quartier Fagge, à Kano.
Dans l'ensemble, le scrutin s'est déroulé pacifiquement, selon plusieurs observateurs, même si le président de la Commission électorale (Inec), Mahmood Yakubu, a reconnu que des incidents sécuritaires avaient "perturbé le vote" dans plusieurs endroits, notamment à Lagos et dans le sud-est du pays.
Dans l'Etat de Bayelsa, le scrutin a ainsi été suspendu dans une centaine de bureaux de vote, et doit reprendre dimanche.
Le cabinet d'analyse SBM Intelligence a dit avoir documenté des "actes d'intimidations et de violence" localisés contre les électeurs ou les bureaux de vote dans au moins 13 Etats pendant la journée de samedi.
Ce scrutin est crucial : le Nigeria - 216 millions d'habitants - devrait devenir en 2050 le troisième pays le plus peuplé au monde, tandis que l'Afrique de l'Ouest est menacée par un fort recul démocratique et la propagation de violences jihadistes.
La première économie du continent est devenue une puissance culturelle mondiale, grâce notamment à l'Afrobeats, genre musical qui enflamme la planète avec des stars comme Burna Boy et Wizkid.
Mais face aux immenses difficultés du quotidien, aggravées par de récentes pénuries d'essence et de billets de banque, de nombreux Nigérians appellent au "changement", écœurés par des décennies de mauvaise gouvernance et une élite vieillissante, réputée corrompue.
La participation, faible lors des scrutins précédents (33% en 2019) est une autre inconnue. L'Inec n'a pas précisé quand elle annoncerait les résultats mais ils sont attendus dans les prochains jours.
AU BURKINA FASO, LA FRANCE EN SURSIS APRÈS LE DÉPART DE SABRE
Les griefs à l’encontre de l’ex-puissance coloniale sont certes nombreux et partagés à divers degrés: refus de reconnaître les crimes de la colonisation, arrogance, soutien à des régimes honnis. Mais la perspective d’un divorce complet ne séduit guère
Des bâtisses ocres aux élégantes façades un peu usées, des ponts juchés sur un canal arboré: l’université de Ouagadougou offre un tableau paisible dans un pays en crise.
C’est ici, dans l'amphithéâtre Khadafi, dirigeant libyen déboulonné par l’intervention française de 2012 qui avait propagé les groupes armés jihadistes dans le Sahel, qu’Emmanuel Macron avait en 2017 prononcé un discours "historique" devant la jeunesse burkinabè.
À l’époque, Pema Neya, était encore étudiant. Ce leader d’un mouvement de jeunesse se souvient parfaitement de ce moment. "On l’a vu comme le discours de quelqu’un qui voulait prêcher du nouveau", dit-il.
Depuis, les groupes jihadistes ont encore gagné du terrain, et la diplomatie française est plus que jamais dans le viseur.
Encouragé par une nébuleuse de mouvements de jeunesse, le régime du capitaine Ibrahim Traoré arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en septembre 2022, a obtenu le départ de l’ambassadeur de France et celui des forces spéciales de Sabre.
Samedi, le drapeau français a été replié en catimini dans l’enceinte du camp de Kamboinsin, où était basée la force Sabre, après quinze années de présence.
Pendant ce temps-là, les attaques jihadistes se multiplient et le Burkina Faso compte ses morts.
Mais dans la capitale, la guerre paraît encore loin et la sécurité demeure, après deux coups d’État en huit mois.
Lors du dernier en septembre 2022, les images de l’attaque de l’ambassade de France et de manifestants brandissant des drapeaux russes ont fait la Une.
Pourtant, le Burkina Faso accueille une importante communauté française et à Ouagadougou, on ne perçoit pas de trace d’hostilité à son égard.
Les griefs à l’encontre de l’ex-puissance coloniale sont certes nombreux et partagés à divers degrés: refus de reconnaître les crimes de la colonisation, arrogance, soutien à des régimes honnis.
Mais la perspective d’un divorce complet ne séduit guère.
"Les dirigeants français, pour mobiliser leurs opinions publiques, parlent de sentiment anti-français en Afrique. Ce n’est pas juste", estime Pema Neya. "Les Français sont des amis, des frères, ils sont très bien accueillis. Beaucoup sont là, dans nos quartiers, ils vivent les mêmes réalités, ils comprennent ce qu’on dit !", mais "les jeunes ne supportent plus cette politique française condescendante et paternaliste".
- "Rien à cirer des Russes" -
"Moi, je critique la politique française, mais je n’en ai rien à cirer des Russes et il y a plein de gens comme moi en Afrique", ajoute-t-il.
L'analyste burkinabè Mahamoudou Sawadogo partage cette opinion: "C’est la politique française qui est décriée, mais pas les Français.L’attitude résignée de la France va peut-être calmer les choses".
Dans un contexte de mobilisation contre les groupes jihadistes, les voix nuancées se font toutefois discrètes. "Il y a une majorité silencieuse qui n’a pas forcément la possibilité de s’exprimer", souligne l’expert en relations internationales Oumarou Paul Koalaga. "Quand vous parcourez les réseaux sociaux, les médias, il y a confrontation d’idées et tout le monde n’est pas dans l’optique d’une rupture totale et brutale avec la France. Malheureusement, ces personnes ne sont pas celles qu’on entend".
La minorité bruyante, elle, se satisfait d’une première victoire - le départ des soldats français - et fait bloc derrière le régime.
"L’impossible est devenu possible", se réjouit Lassané Sawadogo, leader du Front pour la défense de la patri (FDS), l’un des mouvements pro-régime qui organisent des manifestations régulières où fleurissent les drapeaux russes.
"Je demande aux Français de comprendre que nous n’avons pas de problèmes avec eux, même le président Emmanuel Macron on ne le déteste pas, mais on déteste ce système que ses ancêtres nous ont imposé et dont il est la continuité", assure-t-il.
Un "système" accusé d’être à l’origine de la plupart des maux du pays, à grand renforts de théories complotistes qui suscitent encore une large adhésion au sein de la population.
"Ces mouvements nous mettent mal à l’aise, les jeunes qui les suivent sont en majorité des analphabètes: dès qu’on les critique, ils nous accusent d’être pro-français", s’inquiète un responsable de la société civile, pourtant favorable au régime, sous couvert d’anonymat.
Selon Oumarou Paul Koalaga, "le régime a besoin de l’adhésion d’une certaine opinion, mais dans les faits, il ne veut pas aller plus loin" et la "coopération" avec Paris "continue".
Lassané Sawadogo, lui, ne baisse pas la garde: "Les Africains ont compris que l’indépendance ça ne se négocie pas, ça s’arrache. Et malheur à Macron s’il n’a pas compris ça et que toute l’Afrique se révolte (...) Ça peut tourner mal".
LE MARIAGE ENTRE DIFFERENTE RELIGION, CETTE EQUATION A PLUSIEURS INCONNUS
La différence de religion empêche beaucoup de jeunes de vivre leur amour. Selon les religieux, le christianisme et l’islam acceptent le mariage entre deux personnes de religion différente, mais à des conditions.
La différence de religion empêche beaucoup de jeunes de vivre leur amour. Selon les religieux, le christianisme et l’islam acceptent le mariage entre deux personnes de religion différente, mais à des conditions.
La religion freine l'amour. Beaucoup de gens pensent qu’aimer une personne d'une religion différente est une perte de temps. Lionel Diatta, un jeune chrétien d’une trentaine d'années, dit avoir rompu avec sa bien-aimée à cause de leur différence de religion. "Je n'avais jamais pensé qu’un jour, je tomberai amoureux d'une musulmane, parce qu'il y a trop de complications. Mais, j'ai par malchance rencontré une fille musulmane que j'ai beaucoup aimée, en espérant trouver une solution pour l'épouser. Je l'aime, mais, elle voulait que je me convertisse. Ce qui était hors de question pour moi. Je croyais qu'on pourrait se marier et que chacun suive tranquillement sa religion. Nous étions très heureux’’.
Les choses pour les deux tourtereaux se sont gâtées, lorsque la maman de la fille a eu vent de cette relation. ‘’Sa mère ne supportait pas notre couple. Elle a commencé à s’embrouiller avec sa fille. Malgré cela, on a continué à vivre notre amour, en croyant qu'elle allait céder un jour. Mais, plus on avançait, plus ça devenait compliquer, parce que les disputes continuaient de plus belle, à cause de moi. Alors j'ai compris que, si on ne met pas fin à notre relation, elle allait perdre sa mère et sa famille", narre-t-il.
Pour ne pas séparer la fille de ses parents, dit-il : "Un jour, je l’ai appelée et je lui ai dit qu’il fallait qu'on mette fin à notre relation, parce que je ne voulais pas qu’elle ait des problèmes avec ses parents. Que je n’allais jamais accepter qu'une personne me sépare de mes parents. Donc, que moi aussi je ne voulais pas le faire à autrui. Elle a pleuré, m’a supplié de reconsidérer ma décision. C'était trop difficile pour nous tous, mais, j'ai fini par la convaincre".
Malgré leur séparation, dit-il, ils continuent de s'aimer, mais, ne peuvent pas vivre leur amour. "Je savais qu’elle allait défier ses parents, à cause de moi. J'ai pris cette décision très difficile pour moi. Malgré notre séparation, on continue de s'appeler", confie Lionel Diatta.
Même cas de figure pour Mariama Touré, une étudiante de 26 ans, qui déclare être en couple avec un chrétien de nationalité congolaise. Mais, elle sait que, tant que ce dernier ne se convertit pas, ils ne pourront pas se marier. "Je n’aurais aucun souci à dire à mes parents que je veux un chrétien, mais, je sais qu’ils seront dans l’obligation de me demander de rompre, s’il ne se convertit pas à l’islam. Et s’ils me le demandent, je le ferai, même si ça va me blesser, car, ce sont mes parents et leurs bénédictions comptent plus que tout », lance-t-elle.
Ce genre de relations est toujours risqué, c'est pourquoi, dit-elle : "Je ne m’investis pas à fond dans cette relation, pour ne pas être brisée dans l’avenir".
Certains fidèles s'opposent catégoriquement au mariage entre des personnes de religion différente
Eva Marie colle Faye, ménagère âgée d’une trentaine années environ, résidente à Keur Massar, s'oppose catégoriquement à l'union entre des personnes de religion différente. Selon elle, la différence de religion est un frein insurmontable. "Je dis carrément que c’est un grand obstacle. Parce que, dans la religion chrétienne, ce que l’église veut véritablement au fond, c’est qu’une chrétienne soit mariée avec un chrétien. C’est ça la logique. On veut tous montrer notre appartenance dans notre religion. Et si on se marie entre nous, cela va nous permettre d’éviter la dispersion des familles, mais aussi, des enfants", déclare-t-elle.
Dans la même veine, elle soutient que c'est maintenant qu'on voit une relation entre musulman et chrétien, mais, auparavant, ça se faisait en cachette. "Chaque parent désire voir son enfant être dans la même religion que lui. Pour la paix et le bien-être de tous, je suggère que chacun reste dans sa religion", déclare-t-elle.
Du même avis, Abdoulaye Diallo, un jeune musulman de 27 ans, soutient qu'il n'est pas question pour lui de se marier avec une personne de religion différente. "Je ne vais pas jamais me marier avec une chrétienne. Je suis né et j’ai grandi dans une famille purement musulmane qui ne joue pas avec la religion. Je suis sûr et certain que mes parents aussi ne vont jamais accepter, c’est pourquoi, je ne pense même pas à ça. Parce que, je ne veux pas créer de conflits entre ma famille et moi. Ma position semble être un peu égoïste, mais, c’est juste que la religion est sacrée. Et je ne prendrais pas la responsabilité de pousser quelqu’un à abandonner sa religion. Donc, je dois prendre la bonne décision, en choisissant une femme qui aura les mêmes croyances que moi. Cela va contribuer surtout sur la foi de mes futurs enfants, mais aussi, pour le maintien de la famille sur le plan religieux", explique-t-il.
Position des religieux
L'islam et le christianisme autorisent tous le mariage entre musulmans et chrétiens, mais à des conditions. Selon Imam Ahmet Kanté, la Charia islamique autorise effectivement à l'homme musulman d’épouser une chrétienne qui a la foi en Dieu, bien sûr. Par contre, soutient-il, elle l’interdit d’épouser une femme asiatique qui n'a pas de religion. Quant à la femme musulmane, la Charia lui interdit d'épouser un chrétien. En effet, explique Imam Ahmet Kanté, le projet conjugal va poser problème, parce que, pour l'islam, l'homme est le chef de famille, donc, c’est lui qui doit orienter sa famille en matière de foi, d'éducation, de valeur, ce qui fait que, quand, la femme musulmane est mariée à un homme qui n'est pas musulman, c'est extrêmement compliqué.
Selon lui, quand une musulmane épouse un chrétien, elle n'est pas cohérente avec sa foi et elle a transgressé un interdit. Elle est en situation de péché et son mariage n'est pas valable du point de vu de la Charia et, donc, elle aura beaucoup de problèmes de conscience dans son mariage. ‘’ Nous les imams, on en sait quelque chose’’, fait-il savoir.
L'Abbé Christophe Diamé Ndour, Vicaire à la Paroisse Saint François d'Assise de Keur Massar, indique que l'église accepte le mariage entre musulmans et chrétiens. Selon lui, quand on voit des parents refuser que leur enfant épouse un chrétien ou bien une musulmane, c'est pour une question de sécurité, pour que l'enfant ne quitte pas sa religion chrétienne, pour adopter une autre religion. D'après Abbé Ndour, pour que cette union soit acceptée par l’église, il faut d'abord que les deux personnes puissent s'aimer, ça ne doit pas être quelque chose de négocier. Il faut aussi que chacun respecte l'autre dans sa foi.
La deuxième condition, dit-il, c'est la monogamie, qu'on puisse arriver à signer à la mairie la monogamie pour toute la vie. Et la troisième condition, dit-il, est que les enfants qui naîtront de ce mariage puissent être éduqués selon la foi chrétienne.
PELERINAGE AUX LIEUX SAINTS DE LA CHRETIENTE, LES INSCRIPTIONS OUVERTES A PARTIR DU 1ER MARS
Les inscriptions pour le pèlerinage aux Lieux saints de la chrétienté sont ouvertes à compter du 1er mars 2023, a-t-on appris du Comité interdiocésain national des pèlerinages catholiques (Cinpec).
Les inscriptions pour le pèlerinage aux Lieux saints de la chrétienté sont ouvertes à compter du 1er mars 2023, a-t-on appris du Comité interdiocésain national des pèlerinages catholiques (Cinpec).
Le pèlerinage aura lieu du 23 août au 12 septembre 2023, suivant l’itinéraire Dakar- Jérusalem- Nazareth-Rome-Lourdes-Dakar, indique le Cinpec dans un communiqué transmis à l’Aps.
Le Comité interdiocésain national des pèlerinages catholiques (Cinpec), qui déclare agir «au nom et pour le compte de l’Eglise catholique du Sénégal», entend convoyer 400 pèlerins répartis en huit (8) groupes de 50 personnes. La structure signale que «ce grand moment de la vie» de l’Eglise «sera placé sous le signe de la communion».
Elle rappelle que le pèlerinage catholique, inscrit dans la tradition multiséculaire de l’Eglise, est «essentiellement une démarche de foi dont la fécondité s’éprouve au quotidien dans le témoignage de tous ceux qui auront mis leurs pas sur les pas du Christ et des saints».