SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
19 juin 2025
VIDEO
LE MAL DES UNIVERSITÉS AFRICAINES À L'INDEX
Y-a-t-il un conflit intergénérationnel dans les universités ? Les jeunes doivent-il faire profil bas dans le débat intellectuel du simple fait de leur âge ? Est-ce que vieillesse rime systématiquement avec sagesse ? L’enseignante Odome Angone tranche
Le débat serait menacé dans des universités africaines. Et pour cause ! Certains devanciers, certes compétents, se considéreraient comme étant la projection orthogonale de Dieu le Père sur terre au point ou encore se croient être tirés de la cuisse de Jupiter au point de ne pas supporter la contradiction. C’est le constat relevé par l’enseignante Odome Angone lors d’un colloque tenu récemment à l’UCAD. Nous l’avions interrogée pour comprendre davantage de quoi il est question.
Par essence, l’université devrait être l’espace de contradiction par excellence. Paradoxalement, en Afrique, ces espaces seraient de plus en plus infectés par un fantôme qu’il serait urgent de l’enrayer. Il s’agit de la tendance de certains ainés à dogmatiser leur science et de percevoir toute contradiction venant surtout des jeunes, comme un affront ou une agression. Ce phénomène se fait visible dans un contexte où la population africaine est incontestablement constituée en majorité de jeunes que les autres continents convoitent. C’est le constat que fait Odome ANGONE, enseignante chercheure au département de langue romane de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Elle a été interrogée lors du colloque. ( Voir la vidéo ci-dessus)
Intervenant dans un atelier lors du colloque international sur le devenir de l’Afrique organisé par la Faculté des Lettres et Sciences humaines, cette spécialiste de la gouvernance scientifique regrette la tendance des devanciers à vouloir écarter les jeunes alors qu’ils ont aussi droit au chapitre en dépit de leur jeunesse et que les savoirs ne sont pas figés.
En marge du colloque, elle a accepté de répondre à nos questions où elle expose davantage le constat qu’elle fait sur cette propension des ainés à vouloir à étouffer tout débat dans les espaces universitaires africains. Mais pour cette universitaire, il n’en est pas question parce que les savoirs ne sont pas « caporalisables» et il n’y a pas de raison de sacraliser certaines figures universitaires tout simplement du fait de leur ancienneté. Il faut que le débat ait toute sa place et cela n’a rien des attaques personnelles.
D’ailleurs, elle rappelle fort à propos qu’en 2050 sur les dix milliards d’âmes que comptera la planète terre, une personne sur deux sera africaine ou d’origine africaine, et ce sera une population jeune comme c’est le cas aujourd’hui. Sous ce rapport, il est insensé de déconsidérer la parole des jeunes. A contrario, il urge de commencer à compter sur et avec eux pour développement du continent.
In fine , la chercheure met de l’eau dans le vin de ceux qui, en Afrique, pensent que vieillesse rime toujours et en tout temps avec sagesse. Utopie ! Même le grand intellectuel, l’historien et ethnologue malien Amadou Hampaté Ba a la même position que Mme Angone.
Dans une interview diffusée en 1969 parlant de la tradition orale et de la transmission du savoir Hampathé Ba disait : « Le vieillard ce n’est pas celui qui a le grand âge. C’est celui qui connaît. Alors vous avez des vieillards de 20 ans et vous avez des enfants de 72 ans. C’est une question de savoir. Le vieillard est un homme qui connaît. Il ne faut pas croire que ça veut dire absolument le vieillard en âge. Mais comme ce sont les vieillards en âge qui généralement ont le plus vécu, ont le mieux vu, ils sont considérés comme les grands initiateurs ».
Voilà qui devait calmer ceux qui sont tentés de caporaliser les savoirs du simple fait de leur âge.
VIDEO
LE DEVENIR DE L'AFRIQUE EN DÉBAT À L'UCAD
Comment comprendre que certains universitaires se prennent pour les neveux de Dieu ? Existe-t-il des champions du savoir? Pourquoi la réforme des programmes d’enseignement piétine encore dans nos pays ? - Réponses du Pr Ousmane Diakhaté.
La recherche scientifique est un levier du développement et la science est porteuse de progrès. Puisque d’ici 2050, la population africaine connaitra un bon considérable et que de nombreux défis se poseront à elle, il est urgent de prendre les devants dès maintenant. C’est dans cette perspective qu’on peut inscrire le premier colloque international pluridisciplinaire organisé par la Faculté des Lettres et Sciences humaines pour amorcer la réflexion sur «le devenir du continent». Au menu plusieurs ateliers et des questions comme l’éducation, l’enseignement, la culture en discussion.
Au cours d’un des ateliers du colloque intitulé du «Enseignement culture et éducation»modéré par le Pr Ousmane Diakhaté, plusieurs questions ont été agitées comme celles ayant trait aux programmes d’enseignement, tombés en désuétude ou tout simplement inadaptés pour conduire les peuples africains vers leur aspiration légitime au développement.
En marge de cet atelier, AfricaGlobe a interviewé le professeur Ousmane Diakhaté sur l’objectifs de ce colloque. Il a aussi réagi à une problématique relative à la tendance d’étouffement du débat dans l’espace universitaire par certains ainés, non sans mettre en garde des jeunes chercheurs tentés par l’empressement attendu que le savoir a besoin de délai, de temps, de patience et de passion et que rien ne sert de courir, il faut aller à point.
Suivez l’entretien du professeur Ousmane Diakhaté. Il a notamment répondu à l’interpellation de , Odome Angone, enseignante chercheure qui a pointé du doigt pour s’en désoler un phénomène ambiant omniprésent dans les universités africaines et qui n'est pas de nature à favoriser l'émulation dans les universités. Il s’agit de la propension de certains professeurs ainés, certes compétents, mais qui ont tendance à dogmatiser leur savoir.
LE SERMON DE BENJAMIN NDIAYE
À la veille de la fête de Noël, l’Archevêque de Dakar a alerté sur les proportions inquiétantes de la violence verbale et physique dans la société. Il a insisté sur le vivre-ensemble harmonieux seulement possible dans le respect de nos différences
À la veille de la fête de Noël, célébrée cette nuit et demain, l’Archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye, a alerté, hier, sur les « proportions inquiétantes » de la violence verbale et physique dans notre société.
Né à Bethléem, au milieu des bergers, Jésus-Christ est célébré, cette nuit du 24 décembre et demain, dans toutes les églises et basiliques du monde. Au Sénégal, les évêques et les prêtres diront les messes dans leurs diocèses respectifs. À la cathédrale de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye préside la messe de minuit à partir de 22 heures. À travers le traditionnel message de Noël, il a insisté sur le vivre-ensemble « harmonieux et paisible » qui ne peut être garanti, dans le respect de nos différences, que par ce viatique de l’Archevêque de Dakar inspiré par les Saints : « il est nécessaire que nos pensées, notre langue, nos paroles servent plutôt à bénir qu’à maudire, à construire qu’à détruire, à réconcilier qu’à diviser, à dire la vérité qu’à proférer des mensonges. C’est ainsi que nous éviterons les différentes menaces d’incendie qui nous guettent ». Car, dit-il, il y a des paroles et des comportements qui ne bâtissent pas la paix. Soyons donc « prompts à écouter et lents à parler (cf. 1,19) », suivant en cela un conseil de l’apôtre saint Jacques.
La violence verbale et physique a atteint des proportions inquiétantes dans notre société au point de constituer une menace contre l’harmonie sociale, alerte le religieux. « Elle scandalise les plus faibles et donne à croire que nous avons du mal à instaurer un débat d’idées, même contradictoire, dans le respect des personnes, des institutions et des valeurs morales reçues de nos traditions ancestrales et de nos croyances religieuses. En pensant à l’usage des réseaux sociaux, comment ne pas nous convaincre que c’est, en définitive, l’utilisateur qui pose problème ? Car c’est lui, avec sa conscience, qui qualifie l’usage qu’il fait de l’instrument. Suivant ses motivations, ses pensées ou ses pulsions, il peut en faire des moyens de bienfaisance ou de malfaisance », soutient Mgr Benjamin Ndiaye, exhortant les Sénégalais à ne point polluer la paix sociale par des paroles, des actes ou des gestes inappropriés.
LA CAP MAINTIENT LE COMBAT POUR LA LIBERATION DE PAPE ALE NIANG
L a Coordination des associations de presse (Cap) a tenu une conférence de presse hier, vendredi 23 décembre 2022, pour porter son soutien à Pape Alé Niang.
La Coordination des associations de presse (Cap) réaffirme son engagement pour la libération du journaliste Pape Alé Niang. En conférence de presse hier, vendredi 23 décembre, elle a annoncé son troisième plan d’actions, avec notamment la poursuite de ses visites aux autorités religieuses.
L a Coordination des associations de presse (Cap) a tenu une conférence de presse hier, vendredi 23 décembre 2022, pour porter son soutien à Pape Alé Niang. Selon le président du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored), Mamadou Thior, l’annonce faite par le magazine Jeune Afrique, décelant un désengagement des associations de presse dans le combat pour la libération du journaliste directeur de publication du site d’informations Dakar Matin, n’est pas fondée.
Pour Mamadou Thior, «la Cap, qui regroupe plusieurs associations faitières des médias, défend un journalisme libre et responsable. Et défendre ce genre de journalisme va au-delà de la personne de Pape Alé Niang». Le président du Cored annonce, en outre, l’exécution d’un troisième plan d’actions qui sera notamment marqué par la poursuite de la visite des foyers religieux. Les associations de presse tiennent aussi à dénoncer le fossé qu’il y a entre les faits réels et les raisons évoquées par le Parquet pour justifier la nouvelle arrestation de Pape Alé Niang. Il dit aussi que Pape Alé Niang avait fait amende honorable, en étant disposé à enlever la publication sur le directeur général de la Police nationale. Pour Mamadou Thior et compagnie, il y a une volonté des pouvoirs publics de maquiller le scandale soulevé par la publication du rapport de la Cour des Comptes, à travers cette nouvelle détention du journaliste.
VOLONTE MANIFESTE DU POUVOIR DE MAQUILLER LE SCANDALE DU RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES ET D’ENFREINDRE LA LIBERTE D’EXPRESSION
Ibrahima Lissa Faye, président de l’Association des professionnels de la presse en ligne (Appel), quant à lui, trouve une volonté manifeste du pouvoir à enfreindre la liberté d’expression. En plus de ce dossier de Pape Alé Niang, il dénonce la convocation de la journaliste de Sud Fm à Mbour, pour avoir dénoncé les conditions d’accueil au Centre hospitalier de cette ville. Ibrahima Lissa Faye dénonce aussi la convocation de journalistes à Kédougou. La Coordination des associations de presse informe aussi qu’elle participera à la manifestions du vendredi prochain, initiée par la société civile pour exiger la lumière sur les conclusions du rapport de la Cour des comptes relatives à la gestion du Fonds Force «Covid-19», au titre des années 2020 et 2021.
par Félix Atchadé
LA LUTTE CONTINUE
La situation économique et budgétaire de nombreux pays africains est porteuse de grands risques sociaux, politiques et sécuritaires. Il est temps de tirer la sonnette d’alarme pour rappeler les pays riches à leurs responsabilités
Après la Zambie, le Ghana a fait défaut de paiement de sa dette extérieure. La semaine dernière, le pays de Kwame Nkrumah a annoncé la suspension du paiement d’une partie des euro-obligations alors qu’il est en pleine négociation avec le Fonds monétaire international (FMI). Cette décision a été prise dans un contexte de grave crise économique marquée par une inflation à plus de 50 % avec un doublement des prix à la pompe et une dévaluation de 50 % du cedi (la monnaie du pays) par rapport au dollar. L’État ghanéen qui consacrait la moitié de ses revenus au service de la dette est dorénavant lesté de 6 milliards de dollars supplémentaires avec la dévaluation du cedi. La situation du Ghana n’est pas isolée. Dans les semaines et mois à venir, 19 pays africains en situation de surendettement risquent de connaître le même sort.
Selon l’économiste bissau-guinéen, Carlos Lopes, il y a trois raisons à cette situation d’assèchement de liquidités comme vient de le connaître le Ghana : la guerre commerciale opposant la Chine et les États-Unis, les conséquences de la pandémie de la COVID-19 et de la guerre en Ukraine. La guerre commerciale lancée unilatéralement par l’administration Trump a ralenti la demande mondiale notamment celle des matières premières qui sont les principales pourvoyeuses de ressources aux pays africains. En Afrique subsaharienne, si la pandémie à COVID-19 n’a pas eu un impact épidémiologique comparable à celui qu’a connu l’Europe ou de l’Amérique du Nord, ses conséquences économiques sont catastrophiques. Selon les estimations de la Banque mondiale, l’activité économique s’est contractée (-2,6 % en 2020). La pandémie a plongé la région dans sa première récession depuis plus de 30 ans. Le PIB par tête a connu une baisse plus marquée en raison de la croissance de démographique (- 4,7 %). La pauvreté, mesurée par le seuil international de pauvreté, a augmenté en 2020 pour la première fois depuis 1998. On compte 26 à 40 millions de personnes pauvres supplémentaires. La Banque mondiale rapporte que « les femmes et les jeunes ont souffert de façon disproportionnée du manque d’occasions et d’un accès inégal aux filets sociaux de sécurité » Des millions d’emplois ont été détruits dans le secteur informel qui occupe plus de 80 % des actifs dans la majorité des pays.
Il y a eu trois causes à cette récession. La première est la chute du cours des matières premières extractives qui procurent à plus de la moitié des pays de la région une bonne part de leurs recettes d’exportations et budgétaires. Durant l’année 2020, le cours de l’or noir a atteint à la baisse un niveau inégalé depuis 2004. Dans le sillage de l’effondrement des cours du pétrole, ceux de certains métaux (aluminium, étain, zinc et plomb) ont connu le même sort. À la baisse des cours de ces ressources minérales, il faut associer la diminution des volumes exportés en rapport avec la baisse de la demande mondiale. La deuxième cause est liée aux restrictions à la circulation des biens et des personnes (fermeture des frontières) pour éviter la propagation du virus qui ont entraîné des conséquences importantes sur les recettes en devises et sur l’approvisionnement des pays. Le tourisme et le transport ont été les secteurs les plus touchés par la suspension des vols à destination de l’Afrique. Il est à noter également que la diminution des transferts des migrants (-20 %) qui représentent 4 % du PIB du continent a entraîné des conséquences sur les recettes en devises. Les mesures de confinement prises dans certains pays, notamment en Afrique du Sud, ont eu un fort impact sur l’activité économique. Dans le reste de la région, les mesures telles que la fermeture des écoles, les couvre-feux et interdictions de rassemblement qui ont été prises ont influé de manière importante sur l’activité productive et porté de rudes coups au secteur de l’économie dite informelle. En l’absence de mécanismes de sécurité sociale dans beaucoup de pays, la consommation des ménages a fortement baissé.
Les mesures prises pour lutter contre la propagation du virus ont contraint les États, notamment les plus riches, à augmenter la dépense publique en accordant des aides aux entreprises et en soutenant la consommation des ménages. Les mesures budgétaires découlant de ces initiatives ont représenté 2,5 % du PIB de la région. Mais la majorité des pays subsahariens, comme on pouvait s’y attendre, a rencontré des difficultés à mettre en place ces politiques contracycliques. À l’augmentation des dépenses publiques qui a touché tous les pays s’est ajoutée une diminution drastiques des recettes budgétaires, conséquence de la baisse de l’activité. Dans le même temps, le continent a connu d’importantes sorties de capitaux (4 milliards de dollars). Face aux difficultés induites par la pandémie, les ministres des Finances et les banques centrales du G20 ont décidé le 15 avril 2020 de suspendre le remboursement de la dette de 76 pays à travers le monde, dont 40 en Afrique. La Chine a pris des mesures similaires pour soulager les finances publiques des pays africains. La pandémie de COVID-19 a apporté une preuve supplémentaire des inégalités mondiales des termes de l’échange, les bases de productions et d’exportations trop étroites, la vulnérabilité aux chocs exogènes (y compris aux fluctuations des flux de capitaux) des pays africains. La guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine a entraîné des conséquences qui se sont ajoutées à celles qui sont mentionnées plus haut. Elle a entraîné une augmentation des prix notamment celles des denrées alimentaires, une montée des taux d’intérêt et la dépréciation des monnaies. L’ensemble de ces conséquences a entraîné des tensions budgétaires qui rendent la dette insoutenable pour de nombreux pays.
La situation économique et budgétaire de nombreux pays africains est porteuse de grands risques sociaux, politiques et sécuritaires. Il est temps de tirer la sonnette d’alarme pour rappeler les pays riches à leurs responsabilités, mais également d’en appeler à une plus grande justice dans le système économique mondiale. Au cours de la pandémie, des changements avaient été promis par les pays du G7. Emmanuel Macron avait juré, la main sur le cœur, que la France prendrait sa part pour ce changement de paradigme. Hélas, le mercredi 14 décembre 2022, au cours du vote de l’Assemblée générale des Nations unies de la résolution pour un nouvel ordre économique mondial, la France a joint sa voix aux pays de l’OCDE et aux paradis fiscaux pour s’y opposer. Cette résolution a été néanmoins adoptée par 123 voix contre 50. Elle fait dorénavant partie du corpus juridique et politique de lutte contre les inégalités dans le monde. Cette une avancée que nous avons le devoir de concrétiser. Les communistes devront être à la pointe de ce combat.
AMNESTY INTERNATIONAL SENEGAL MENACE DE SAISIR LES JURIDICTIONS INTERNATIONALES
Amnesty International Sénégal et la population du village de Ndingler, ont marché ce vendredi 23 décembre, pour «sensibiliser l’Etat et l'opinion nationale sur les conséquences dramatiques de l’attribution des terres agricoles» à Babacar Ngom de Sedima
Amnesty International Sénégal et la population du village de Ndingler, village situé dans le département de Mbour, ont organisé une marche pacifique hier, vendredi 23 décembre, pour «sensibiliser l’Etat et l'opinion nationale sur les conséquences dramatiques de l’attribution des terres agricoles», du village en question, à l'homme d’affaires sénégalais Babacar Ngom, par ailleurs fondateur et président de Sedima Group. À cette occasion, Seydi Gassama, le directeur exécutif d'Amnesty International Sénégal, a menacé de saisir les juridictions internationales si jamais les habitants de Ndingler n'arrivaient à récupérer leurs terres.
Vêtus de tee-shirts blancs floqués de «Ndingler "sunu suuf, sunu yaakaar"» «(Ndingler, notre terre, notre espoir, en Wolof)», et arborant des banderoles avec comme message «Rendez-nous nos terres !», les participants ont marché au rond-point de la Faculté des Sciences et Technologies de l’Education et de la Formation (FASTEF, ex-ENS) au rond-point Jet d’Eau où la procession pacifique, organisée hier, vendredi 23 décembre, par Amnesty International Sénégal et la population du village de Ndingler, a pris fin avec des prises de parole.
Pendant la marche, les manifestants ont scandé des slogans comme «Sunu suuf, sunu dund» (Notre terre, notre vie) ou encore «Baykat yi sonnu nanu, sammkat yi sonnu nanu» (Les paysans sont fatigués, les pasteurs sont épuisés).
La Ligue sénégalaise des Droits humains (LSDH), le Collectif pour la Libération des Détenus politiques (COLIDEP) et Bassirou Diomaye Faye, le président du Mouvement national des Cadres patriotes, y ont pris part. «Je rappelle, le 4 mai 2021, le préfet de Mbour avait pris un arrêté interdisant toute activité agricole sur la superficie des 80 ha que nous exploitions des décennies avant l’installation de la Sedima (Sénégalaise de Distribution de Matériels avicoles, Ndlr). Ledit arrêté était pris de façon provisoire, suite à l’attaque des travailleurs de la Sedima, plus d’une centaine, contre trois paysans de Ndingler venus exercer leurs travaux pré-hivernage. Voici donc le contexte qui a prévalu à une interdiction à durée indéterminée», précise Mamadou Dione, le porte-parole du jour. «Je voudrais rappeler que cette interdiction n’affecte en rien la Sedima et à ses activités, qui continue d’exploiter son domaine, au détriment des paysans de Ndingler qui assistent avec tristesse à ce spectacle désolant d’une perte de l’essentiel des terres qui leur restent aujourd’hui», regrette-t-il.
LE PRESIDENT MACKY SALL INTERPELLE : «LA CLE DE LA SOLUTION DU PROBLEME DE NDINGLER EST ENTRE SES MAINS»
Et M. Dione d'ajouter : «Nous marchons, vieux, jeunes, hommes et femmes pour dénoncer une injustice qui a trop duré, une injustice qui continue de semer le désarroi et provoquer l’enlisement de la pauvreté. Nous sommes abandonnés à nous-mêmes, nos moyens de survie, face aux difficultés auxquelles nous faisons face, sont très limités. Nous ne bénéficions pas des projets d’agriculture mis en œuvre par le gouvernement, parce que nos terres sont fertiles, alors il faut les céder ou disparaitre». «Nous marchons pour récupérer nos terres et nous en demandons l’arbitrage du président de la République, la seule personne qui, aujourd’hui, est capable de trouver une issue définitivement et heureuse à cette situation malheureuse qui a trop duré. Le président de la République détient, à lui seul, le pouvoir de restitution des terres aux paysans de Ndingler», déclare Mamadou Dione. Prenant la parole, le directeur exécutif d'Amnesty International Sénégal, Seydi Gassama, a aussi interpellé le chef de l'État. «Nous disons au président Macky Sall que la clé de la solution du problème de Ndingler est entre ses mains. Que Macky Sall restitue aux gens de Ndingler les 85 hectares qu'on leur a confisqués, de façon tout à fait illégale ; qu'ils retrouvent leurs terres, le Sénégal est vaste ! », s’exclame-t-il. «Si Babacar Ngom ne veut faire que de l'agriculture et de l'élevage, il y a des terres ailleurs. Ndingler ne peut pas se déplacer, ce village ne peut pas se déplacer, mais Babacar Ngom peut se déplacer. Donc, qu'on leur restitue leurs terres. Si cela n'est pas fait, nous allons saisir des juridictions internationales. Et ça ne sera pas bon pour l'image de Babacar Ngom. Ça ne sera pas bon pour son business. Donc, il n'a qu'à choisir. Nous sommes déterminés. Tant que Ndingler est debout, nous serons à ses côtés», prévient M. Gassama.
«NOUS CELEBRONS UNE MERVEILLEUSE INITIATIVE DE DIEU, REALISEE POUR L’HUMANITE »
Abbé Roger Gomis du diocèse de Dakar souhaite à tous les fidèles mais aussi à tous les compatriotes une belle fête de Noël, pleine de joie, celle que Dieu donne à tous les hommes de bonne volonté, et qui est au cœur de cette fête.
A quelques heures de la célébration de la naissance de Jésus communément appelée Noël, Abbé Roger Gomis du diocèse de Dakar souhaite à tous les fidèles mais aussi à tous les compatriotes une belle fête de Noël, pleine de joie, celle que Dieu donne à tous les hommes de bonne volonté, et qui est au cœur de cette fête. A cette fête, il dira : « Nous célébrons une merveilleuse initiative de Dieu, réalisée pour l’humanité ».
Vous vous rendez compte, poursuit-il : « Dieu qui a créé tout l’univers, descend sur terre pour venir à notre rencontre, par Jésus, son Fils qui prend notre corps, notre visage, pour se faire proche et partage notre vie en toute chose, excepté le péché. Quelle grâce ! Il vient partager notre vie, avec ses joies, ses tracas, ses espoirs. Peut-on espérer mieux ?
A travers Jésus, Dieu jette ainsi un pont entre le ciel et la terre pour nous rejoindre et nous donner le salut et la paix, alors que nous empruntons souvent des chemins dangereux et ténébreux, où nous nous perdons, nous nous blessons et où nous sommes comme des brebis sans berger, dans l’indifférence les uns des autres. Laissons-nous donc rejoindre par Dieu, par l’Enfant de Bethléem et imitons sa manière de se faire proche de nous, en bâtissant des ponts d’amour, de solidarité, de confiance, de justice et de paix entre nous et tous les hommes, particulièrement avec les blessés de la vie, ceux qui sont loin de tout et qui vivent parmi nous ».
Appelant les fidèles à donner sens à leur sens à leur vie dans un contexte assez difficile, il dira que « Noël est en réalité un événement qui doit donner sens à notre vie. En effet, l’irruption de Dieu dans la vie des hommes ne s’est pas faite sans difficultés. « Il n’y avait pas place pour eux », raconte l’évangéliste en parlant de Joseph et Marie qui cherchaient un endroit pour les accueillir alors que la Vierge devait enfanter. Ils se retrouvent finalement dans une étable avec l’enfant Jésus couché dans une mangeoire d’animaux. Cela nous interpelle au cœur de cette fête de Noël et nous suggère, dans le contexte difficile actuel, de célébrer dans la sobriété, la solidarité et le partage. Nous ne pouvons pas célébrer Noël en ignorant les exclus, les laissés-pour-compte, les victimes de violence de toutes sortes et de notre propre indifférence, les malades laissés sans soins adéquats à cause de leur indigence, les couples et les familles brisés, les enfants victimes d’abus et de maltraitance…
Nous ne pouvons célébrer Noël en restant enfermés dans nos ghettos, les cercles restreints de nos familles et de nos amis, vautrés dans nos zones de confort. Noël nous engage à démolir les murs des inégalités, de la haine et de l’égoïsme pour bâtir des ponts de compréhensions, de pardon, de fraternité, d’amour vrai ». En réponse aux inquiétudes que vit le monde avec de graves crises : économique, financière, sociale, sanitaire…
Abbé Roger se dit convaincu qu’au cœur de toutes ces crises, « Noël arrive pour susciter l’espoir et raviver notre espérance pour un monde nouveau. Et ce n’est pas un rêve ! « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière », écrit le prophète Isaïe. Cette lumière nous est apportée par l’Enfant de Bethléem présent parmi nous. Ouvrons-lui grande la porte de notre cœur, pour devenir à notre tour des porteurs de lumière et d’espérance. Il me semble que dans le contexte actuel de notre monde, les chrétiens ont une mission particulière à mettre en œuvre. Celle de partager sans délai et sans répit à tous les hommes le message de qui Noël nous dit que la solution n’est pas dans le repli sur soi, le manque de confiance qui se creuse dangereusement entre nous mais dans l’ouverture à Dieu dans la prière, la solidarité, le respect mutuel et la promotion du bien commun, la construction de la paix sociale avec l’engagement résolu et sincère de tous. Car si la paix est un don de Dieu, elle est aussi le fruit des efforts des hommes, des femmes, des jeunes et des enfants ».
« LE SENEGAL DE NOS REVES EST BIEN POSSIBLE MAIS… »
Le Président du Mouvement National ACCES (Acteurs du Civisme et de la Citoyenneté pour l’Émergence du Sénégal) a appelé avant-hier, jeudi, les Sénégalais à l’intégration et au respect des valeurs de citoyenneté, de fraternité et de civisme.
Le Président du Mouvement National ACCES (Acteurs du Civisme et de la Citoyenneté pour l’Émergence du Sénégal) a appelé avant-hier, jeudi, les Sénégalais à l’intégration et au respect des valeurs de citoyenneté, de fraternité et de civisme.
Selon Mouhamadou Fadel Koné, cela constitue la condition sine qua non pour la construction d’une Nation forte. L’homme reste convaincu que « le Sénégal de nos rêves est bel et bien possible ». Mais, a-t-il précisé, « il nous faut ériger certaines règles civiques et citoyennes fondamentales en obligations Erga Omnes, faire légiférer dans tous les domaines pour imposer aux administrés et administrateurs, des comportements éthiques ».
Il s'agira, d’après toujours Mouhamadou Fadel Koné, « de changer nos objectifs, buts et Idéaux, et de remodeler nos jugements et conduites sur d'autres valeurs, donnant la priorité à la qualité, au mérite et à l'intérêt général ». Car, pour le Président du Mouvement National ACCES, les calamités qui frappent le monde de nos jours, n’épargnent personne. « La Covid, ensuite la Guerre en Ukraine, la situation politique actuelle n'arrangeant pas les choses, la résilience des concitoyens a atteint son paroxysme, l'engagement et l'action du gouvernement sont insuffisants, la jeunesse est en manque de repère, l'éducation nationale est en mal, la santé, le transport, l’agriculture, l’industrie, et la sécurité sont tous à l'agonie », a-t-il fait savoir tout en rappelant que la croissance tant galvaudée a laissé une bonne partie de la population au bord de la route.
D’après lui, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 38% des Sénégalais vivent avec moins 1.90 $US par jour, le taux d’alphabétisation des adultes est inférieur à 52%, la part de la population urbaine vivant dans des bidonvilles s’élève à plus de 39%, enfin 90% de la population urbaine est dans le secteur informel. Ces statistiques, a-t-il expliqué, positionnent le Sénégal sur l’indice de développement humain en 168ème place sur un total de 189 pays. D’où son questionnement à savoir « Où en sommes-nous avec l'émergence tant chantée ? »
Cette situation, a-t-il poursuivi, interpelle tous les fils de ce pays et les incite à marquer leur engagement politique par le travail afin de parvenir à une société plus juste et équitable. Il n’a pas manqué également de dénoncer avec la dernière énergie les évènements récents, survenus à l'Assemblée Nationale et qui, d’après lui, n'honorent ni l'institution, ni les hommes qui y siègent et encore moins le peuple Sénégalais. « Le mal que nous faisons subir à notre pays est comparable à un suicide collectif. L'usage pervers des réseaux sociaux, la dénonciation calomnieuse, le montage vidéo pour exposer des vices, etc... Est-ce vraiment un héritage à léguer à notre jeunesse ? ».
Et de poursuivre : « Ça ne peut pas continuer, il faut arrêter cette perversion des âmes, ce massacre de la culture, ce rabaissement de notre humanité et recentrer, au cœur de notre action politique, l'épanouissement de l'homo senegalensis », a-t-il conclu tout en invitant tous les Sénégalais à y méditer.
YEWWI ANNONCE UN CONCERT DE CASSEROLES LE 28 DECEMBRE
Dans un communiqué rendu public hier, vendredi 23 décembre 2022, la première force de l’opposition regroupée autour de la coalition Yewwi Askan Wi a annoncé un concert de casseroles le 28 décembre
Dans un communiqué rendu public hier, vendredi 23 décembre 2022, la première force de l’opposition regroupée autour de la coalition Yewwi Askan Wi a annoncé un concert de casseroles le 28 décembre pour marquer « l’indignation des Sénégalais par rapport au carnage financier révélé par la Cour des comptes et pour exiger que justice soit rendue ».
Dans le document, Khalifa Sall et Cie annoncent également qu’ils vont tenir un grand rassemblement le 30 décembre à la Place de la nation et des concerts avec des organisations de la Société civile « sur le même carnage financier ». Ils vont également organiser un autre grand rassemblement national à travers tout le pays et dans la diaspora, le 06 janvier 2023, pour demander le départ de Macky Sall du pouvoir en 2024.
LE REGARD DE JEAN CHARLES BIAGUI SUR L'ACTUALITÉ SOCIOPOLITIQUE NATIONALE
L’Enseignant-chercheur en sciences politiques à la Faculté des Sciences juridiques de l'Ucad, a indiqué au sujet du rapport de la Cour des comptes que Macky Sall « est dos au mur et n'a pas d'autre choix que de donner des gages de bonne foi »
Maître de conférences assimilé, Jean Charles Biagui nous livre sa lecture de l'actualité politique marquée par le rejet de la motion de censure de Yaw, le rapport de la Cour des comptes et la reprise des Conseils des ministres délocalisés dans la région de Tamba à partir du 26 décembre. Interpellé par Sud quotidien, l’Enseignant-chercheur en sciences politiques à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), a indiqué au sujet du rapport de la Cour des comptes que Macky Sall « est dos au mur et n'a pas d'autre choix que de donner des gages de bonne foi ».
La motion de censure déposée par les députés de Yewwi askan wi a été rejetée, faute du soutien de leurs collègues de la coalition Wallu. Que vous inspire cette démarche des députés du Pds ?
Le rejet de la motion de censure n'est pas forcément lié au manque de soutien du groupe Wallu. Il résulte d'un rapport de force qui n'est pas en faveur de l'opposition. La majorité n'est pas acquise même avec le soutien du PDS et de ses alliés. L'opposition dans son ensemble peut se faire entendre et imposer un certain nombre de débats dans l'hémicycle. En revanche, sa marge de manœuvre ne lui permet pas d'imposer des décisions. Il ne faut pas s'étonner du peu d'enthousiasme du groupe Wallu par rapport à la motion de censure. Il faut rappeler que la collaboration entre Wallu et Yewwi dans le cadre des dernières législatives est purement circonstancielle et stratégique. Les différents acteurs politiques de ces deux coalitions ont bien compris qu'il serait difficile de battre Benno Bokk Yakaar en partant aux élections en rangs dispersés. Leur solidarité ne va pas forcément au-delà de ces élections. Ces coalitions ont des objectifs différents et une relation différente avec le pouvoir. Il ne faut pas donc s'étonner de l'expression de contradictions. Il ne faut pas non plus s'étonner lorsque Wallu ou Yewwi imploseront. Car, les formations politiques en leur sein ne s'entendent pas forcément sur tout.
Quelle conséquence cela pourrait avoir sur la volonté de l’opposition d’imposer un rapport de force à la mouvance présidentielle ?
Le rapport de force n'a jamais été aussi favorable à l'opposition. Mais il ne permet pas de diriger l'Assemblée nationale et encore une fois d'y imposer des décisions majeures notamment du fait de l'absence d'une majorité et à cause du régime présidentialiste, lequel accorde une suprématie institutionnelle au président de la République qui possède des leviers de contournement de l’Assemblée nationale.
Le défi de la bataille pour la bonne gouvernance est-il toujours à la portée du régime en place avec ce rapport de la Cour des comptes ?
La bataille pour la bonne gouvernance est perdue depuis longtemps. Le régime en place tout comme ses prédécesseurs, n'a jamais fait preuve de bonne foi quant à l'impérieuse nécessité de rendre des comptes au peuple souverain. Les gouvernants se servent de l'Etat pour s'enrichir et alimenter une clientèle au su et au vu de tous. Certains corps de contrôle de l'Etat servent surtout à donner l'impression aux institutions financières internationales qu'on se préoccupe de la bonne gouvernance. Ce sont des institutions budgétivores et sans grande substance.
En Conseil des ministres, le chef de l’Etat a chargé le Premier ministre d’examiner le rapport de la Cour des comptes. Que vous inspire cette décision du chef de l’Etat ?
Le chef de l'Etat est dos au mur. Il n'a pas d'autre choix que de donner des gages de bonne foi. Mais j'ai le sentiment qu'il est un peu tard après tant d'années où il a fermé les yeux sur les scandales les plus évidents impliquant sa propre famille. Il est lui-même l'objet de beaucoup d'interrogations quant à sa fortune personnelle. Comment dès lors faire confiance à celui qui a tant clamé la gestion sobre et vertueuse lorsqu'il était opposant et qui a fait tout le contraire dans l'exercice du pouvoir ?
Peut-on vraiment s’attendre à un traitement plus rigoureux de ce rapport de la Cour des comptes du fait du contexte de la présidentielle de 2024 ?
Le régime actuel vit de clientélisme. Dans cette perspective, il est plus intéressé par sa survie que par la bonne gouvernance. Le contexte de la future élection présidentielle changera certainement le discours mais pas les pratiques. Si le discours rejoint les actes, il faudra trouver un autre personnel politique et administratif tellement il ne restera plus grand monde autour du président. Il faudra même penser à construire d'autres prisons. Ce scénario est malheureusement inimaginable. L'impunité est l'ADN des pouvoirs publics sénégalais.
Le président de la République va reprendre à partir du 26 décembre prochaine les Conseils des ministres délocalisés par Tamba. Quelle lecture faites-vous de ce déplacement mais aussi de son contexte actuel ?
Les Conseils des ministres délocalisés s'inscrivent dans le cadre d'une précampagne déguisée. C'est toujours à quelques mois de joutes électorales que le président juge de la nécessité d'aller à la rencontre des Sénégalais. Il est dommage qu'il voyage plus à l'étranger que dans son propre pays.