SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
19 juin 2025
Par Cheikh Ndiaguene Gueye
LE PRÉSIDENT TRAHIRA !
Et quand le Président trahit, c’est le pays qui trahit son image, qui se trahit moralement, le pays tout entier qui trahit son histoire. Personne ne reconnaîtra plus une autorité, puisque l’autorité suprême a trahi
Le Président trahira forcément ! Il trahira son camp et ses partisans qui comptent sur lui pour qu’il se sacrifie sur l'autel de leurs intérêts et de privilèges dont ils se gavent depuis plus d'une décennie. Sinon, il trahira ses principes religieux, moraux, républicains supposés, qui lui avaient donné l'assurance sincère de ne jamais être pris au piège des flagorneries partisanes au point de se dédire sur la question des mandats.
Depuis quelques semaines, tous ses proches se sont donnés le mot pour appuyer leur communication sur les arguments allant dans le sens de le pousser vers l'abime de la trahison de son engagement pris urbi et orbi, de lui forcer la main, voire de lui tordre le bras ou même de le noyer dans l’eau boueuse du bannissement de la grande Histoire.
Ils s'en foutent de savoir s'il y aura la violence et la déstabilisation attachées aux choix de tenter le diable du troisième mandat partout en Afrique, si le Sénégal tombera dans l'ère des coups d'Etat ou de révoltes dans un contexte plus inflammable que jamais avec l'inflation, le chômage et le désespoir des jeunes, le grand banditisme armé, etc. Chacun veut aller encore plus loin que l'autre dans la pression pour la trahison alors que lui réserve encore sa réponse. Il n'y a pas de doute !
Toutes ces personnes sont saisies par le doute du lendemain de la perte du pouvoir, du manque par rapport à l'argent facile, aux voitures rutilantes, aux postes juteux et glorieux. Chacun veut être celui qui lui donne le courage de sa honte prochaine que l'histoire retiendra jusqu'à ses petits-enfants. Chacun veut l'aider à s'inscrire dans les livres d'histoire et dans les récits du futur comme celui qui se sera dédit, qui aura commis la plus grande trahison de son serment de l'histoire des Présidents Sénégalais.
S’il ne trahit pas ses faux partisans, il trahira les sénégalais en général à qui il a promis avec la solennité de la parole qui s'envole pour pénétrer partout, (voir les VAR) et l'écriture qui reste pour l'éternité, que lui, sera le Président qui en finira avec la question des mandats et qui le verrouillera de manière définitive quel que soit les circonstances. Il sera le Président qui après avoir créé et financé la Commission Nationale de Réforme des Institutions pour une réflexion approfondie et inclusive avec de larges catégories d’acteurs de la Nation pour qu’on en finisse avec ces problèmes de nombre de mandat, a trahi sa décision. Il trahira l’esprit et la lettre du référendum de 2016 sur la Constitution après avoir parcouru le pays en long et en large pour faire voter les sénégalais.
Il trahira la parole donnée avec force et engagement devant Dieu et devant les hommes. La parole donnée aux citoyens qui l'ont cru et soutenu, aux chefs religieux et coutumiers à qui il a fait croire à sa foi et à la sincérité de son engagement entier pour la préservation de l'héritage, à ses alliés qui ont partagé avec lui les combats épiques et mortels contre l'idée même du troisième mandat. Il trahira le leadership du Sénégal dans le concert des démocraties du continent, il trahira son leadership personnel comme Président exemplaire de l'Union Africaine sur les questions de démocratie, il trahira sa moralité républicaine, il salira son nom, ses valeurs de halpular qui ont fait la fierté et l’honneur de toute son ascendance, il rompra le serment des « gorr », ces hommes dignes qui sont capables de mourir pour leur parole.
Et quand le Président trahit, c’est le pays qui trahit son image, qui se trahit moralement, le pays tout entier qui trahit son histoire. Personne ne reconnaîtra plus une autorité, puisque l’autorité suprême a trahi. Personne ne pourra plus dire à ses enfants que la trahison est criminelle et qu’un croyant ne trahit pas. Il trahira Alboury Ndiaye, Lat Dior, Maba Diakhou, Bour Sine et tous les rois qui ont résisté à la colonisation, à ses violences extrêmes et multiformes et qui ont donné leurs vies pour que nous vivions dans un pays libre et pacifique, inspiré par l’éthique de refus. Il trahira Galandou Diouf, Blaise Diagne, Lamine Guèye, Senghor, Mamadou Dia et toute la génération qui a construit l’Etat du Sénégal. Il trahira Cheikh Oumar al Foutiyou, Cheikhoul Khadim, El Hadj Malick Sy, Seydina Limamou, Mame Abdallahi Niasse, et toutes les grandes figures religieuses du Sénégal ainsi que leurs descendances qui ont rendu aux sénégalais leur dignité et construit à travers des sacrifices incroyables une nation sénégalaise plurielle et unique. Il trahira ! Il trahira
VIDEO
LE GOUVERNEMENT FAIT UNE PROFESSION DE FOI
Le ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, a rassuré ce vendredi que le gouvernement ‘’donnera suite aux recommandations’’ du rapport de la Cour des comptes sur le contrôle et la gestion du fonds de riposte Force Covid-19
Face à la presse vendredi en présence de son collègue du Commerce, de la Consommation et des Petites et Moyennes entreprises, Abdou Karim Fofana, le ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, a rassuré que le gouvernement ‘’donnera suite aux recommandations’’ du rapport de la Cour des comptes sur le contrôle et la gestion du fonds de riposte Force Covid-19, entre 2020 et 2021.
« Je puis vous assurer que le gouvernement donnera suite aux recommandations de la Cour des comptes et s’attachera à les capitaliser pour améliorer les procédures et dispositifs des marchés publics prenant en compte les enseignements de la gestion telle que nous l’avons vécue avec la Covid-19 », a-t-il déclaré.
Il s’est agi, lors de cette rencontre avec la presse, d’apporter les éclaircissements du gouvernement sur le dernier rapport de la Cour des comptes, qui a décelé de ‘’nombreuses irrégularités, conflits d’intérêt, entorses au Code des marchés publics, retards dans les délais de livraisons, etc. en ce qui concerne la gestion 2020 et 2021 et l’utilisation du Fonds FORCE COVID-19’’.
S’agissant des « suites judiciaires et administratives préconisées’’, M. Ba a promis que ‘’la règlementation en la matière sera appliquée, et les mesures appropriées prises. »
»Au total, l’exploitation de ce rapport devra contribuer à raffermir notre option résolue en matière de redevabilité, tout en permettant une amélioration significative de la gestion de nos finances publiques », a indiqué Mamadou Moustapha Ba.
Selon lui, comme le prévoient les textes législatifs et réglementaires, la Cour des comptes appliquera la procédure consistant, pour les fautes de gestion commises par les gestionnaires, en leur traduction devant la chambre de discipline financière, et pour les décrets requérant une instruction judiciaire, la saisine du ministère de la Justice.
Le ministre du Budget a par ailleurs souligné que le montant total de ces manquements incriminés par le rapport s’élève à 6 milliards, 686 millions, 784 mille 410 francs CFA, soit 0,7 pour cent des 1000 milliards injectés dans le Programme de résilience économique et sociale (PRESS), exécuté en dépenses décaissables par le Trésor (628 milliards) et non décaissables (372 milliards).
Sur la base de ce constat, il estime que »force est de reconnaître que les manquements observés ne sauraient entacher ou remettre en cause les prouesses réalisées dans le cadre de la gestion de ce fonds. »
POURQUOI ALIOU CISSÉ DOIT RESTER
Après l’élimination face à l’Angleterre (3-0), en huitièmes de finale du Mondial 2022, la tête du sélectionneur national est réclamée par certains. Mais beaucoup d’aspects militent en faveur de son maintien à la tête des champions d’Afrique en titre
Le Mondial est fini, il faut déjà se projeter vers les échéances à venir. Il s’agit surtout de la prochaine Coupe d’Afrique des nations, prévue en 2024 en Côte d’Ivoire. Ce rendez-vous est d’une importance capitale pour les champions d’Afrique qui doivent défendre leur titre sur les berges de la lagune Ebrié. L’équipe du Sénégal a réalisé un parcours en demi-teinte, en deçà des ambitions des Sénégalais qui rêvaient de voir les Lions briser le plafond de verre, en intégrant le dernier carré d’une phase finale de Coupe du monde. C’est le Maroc qui aura finalement réussi cette prouesse d’être la première sélection africaine à atteindre les demi-finales.
Kalidou Koulibaly et sa bande ont étaient stoppés dans leur élan en huitièmes de finale par une équipe d’Angleterre plus forte. Pour certains, il s’agit d’une élimination précoce. Par conséquent, le sélectionneur national devrait tout bonnement être balayé. N’est-ce pas fort de café une telle analyse ? Quand on sait que l’équipe a perdu, à quelques semaines du coup d’envoi du Mondial, son maitre à jouer. Sadio Mané, blessé au genou droit, a été contraint de déclarer forfait. L’officialisation de la nouvelle avait rendu perplexes plus d’un sur la capacité du groupe à tenir la baraque, en l’absence du double Ballon d’Or africain, à Doha. Sur le côté gauche orphelin de Saliou Ciss (meilleur arrière gauche de la Can-2021), Cissé devait faire face à la blessure de Fodé Ballo-Touré, à quelques jours du début du Mondial et aux soucis administratifs d’Ismail Jakobs.
Pourtant, malgré une entrée en lice manquée face aux Pays-Bas (2-0), l’équipe a su se relever et enchainer deux victoires successives (1-3 contre le Qatar, 2-1 face à l’Équateur) et assurer sa qualification au second tour. Seuls deux parmi les cinq pays africains présents au Qatar ont réalisé cette prouesse. Aliou Cissé a réussi à trouver la bonne formule pour pallier l’absence de sa pièce maitresse en attaque.
Mais les Lions ont trouvé sur leur chemin d’autres félins aux griffes trois fois plus acérées. De plus, le Sénégal avait perdu deux de ses tauliers au milieu de terrain, Idrissa Gana Guèye, suspendu pour cumul de cartons, et Cheikhou Kouyaté, blessé.
Compte-tenu de ces impairs et du rapport des forces en présence, c’était mission impossible pour la bande à Kalidou Koulibaly.
Au nom des acquis
Ainsi, l’éviction d’Aliou Cissé du banc des Lions ne devrait pas se décider sur le seul fait d’être tombé en huitièmes de finale devant les Three Lions qui étaient à l’évidence hors de portée des Lions de la Téranga. En effet, à force de persévérer, il a donné au Sénégal son premier trophée continental, en février 2022 à Yaoundé. Ce fut difficile au début. Critiqué de tout bord pour son manque d’identité de jeu, parfois de cohérence dans ses choix tactiques, l’ancien capitaine des Lions a su apprendre de ses erreurs et devenir ‘’El Tactico’’ (le tacticien).
L’équipe sénégalaise est devenue l’une des plus équilibrées d’Afrique, ces dernières années. Cela, grâce au travail de prospection de l’entraineur au moment où certains lui faisaient le reproche de trop ouvrir la Tanière. Ou encore que l’équipe n’a pas d’ossature, du fait que le onze de départ changeait souvent. Mais Cissé a réussi, contre vents et marées, à construire une équipe compétitive qui a valu aux Sénégalais un bonheur indescriptible au soir du 6 février 2022.
L’autre aspect qui milite en faveur de l’ancien milieu de terrain du PSG, c’est la stabilité qui règne dans la Tanière. Loin des querelles et du sectarisme qui caractérisaient la sélection nationale, le sélectionneur a su installer un climat d’unité et de fraternité qui lui a permis de construire un groupe ‘’cohérent’’, qui s’est bonifié au fur des années. ‘’Depuis six ans, nous sommes là, nous travaillons, nous avons eu des hauts et des bas, mais nous n’avons jamais abdiqué. On ne s’est jamais découragé. On est meilleur qu’en 2017, 2018 et en 2019’’, avait déclaré Aliou Cissé à la veille de la Can-2021.
Ayant longtemps souffert face aux blocs bas, le coach est parvenu à trouver la parade, en sachant mieux tirer le maximum du potentiel de ses protégés. ‘’La plupart des équipes qui jouent contre le Sénégal, c’est en bloc bas très dense. On va continuer à progresser comme nous l’avions fait lors de la dernière Can où nous avions pu trouver des solutions devant des blocs bas’’, disait-il, il n’y a pas longtemps.
En effet, en football de sélection où les temps de regroupements sont courts et sporadiques, c’est une aubaine d’avoir un sélectionneur qui est en place, depuis longtemps, qui connait son groupe et les spécificités de ses joueurs. D’ailleurs, c’est cette connaissance des forces et faiblesses de ses joueurs qui lui a permis de pallier l’absence de Sadio Mané au Mondial qatari et de monter une équipe cohérente qui a pu sortir son épingle du jeu, dans une coupe du monde de haute facture où les niveaux des équipes étaient très proches.
Car, perdre Sadio Mané, c’est comme perdre Lionel Messi pour les Argentins ou Neymar pour les Brésiliens qui ont éprouvé des difficultés, en l’absence de la star du PSG. Mais, le sélectionneur a pu trouver la solution, sans match de préparation pour tester un autre dispositif.
Mieux, au fil du tournoi, il n’a pas été attentiste, mais, très proactif, en changeant et en faisant des ajustements à bon escient. Finalement, tous ses choix se sont montrés judicieux.
Il lui aura manqué ses tauliers (Mané, Gana et Kouyaté) pour passer le cut.
Continuer à bâtir l’équipe
Pour les futures échéances, l’équipe du Sénégal a besoin d’une cure de jouvence. Certains cadres se rapprochent de la retraite. Pour cette tâche, il n’y a pas mieux placé qu’Aliou Cissé. Car, ce dernier a déjà entamé ce chantier. Lors de la Coupe du monde qatarienne, le coach a opté pour un mixage entre jeunesse et expérience. ‘’Certains sont expérimentés, d'autres sont de jeunes joueurs qui arrivent dans ce groupe. Mais tous restent des compétiteurs au haut niveau pouvant faire face à ces défis d'envergure’’, avait-il expliqué à propos de la liste des 26 joueurs retenus pour la 22e édition du Mondial. Au Qatar, d’ailleurs, certaines pépites se sont mises en exergue. C’est le cas d’Iliman Ndiaye, d’Ismail Jakobs, de Pathé Ciss…
L’autre point sur lequel doit travailler Cissé, c’est de renforcer les secteurs offensif et défensif. En attaque, le Sénégal souffre d’une carence d’attaquants de pointe ‘’tueurs’’. ‘’Il faut qu’on finisse nos occasions. On n’a pas beaucoup pesé dans les 30 derniers mètres. Il faut se montrer plus efficace et agressif’’, avait regretté le coach, à l’issue de la défaite face à la Hollande (2-0).
L’absence de Sadio Mané aura été préjudiciable. Mais, il n’est pas impossible que le coach trouve le ou les perles rares, compte tenu de la bonne tenue des sélections africaines, lors de ce mondial et du regain d’intérêt des binationaux pour lesdites sélections.
Le Maroc a déjà montré la voie. Plusieurs jeunes pépites ont, dit-on, refusé la sélection belge pour leur pays d’origine. Lors du Mondial, Walid Regragui a pu compter sur Selim Amallah, 26 ans, Bilal El Khannouss, 18 ans, Anass Zaroury, 19 ans et Ilias Chair, 25 ans, tous nés en Belgique, qui ont tourné le dos à leur pays de naissance.
Les succès du Sénégal sur la scène internationale sont de nature à pousser les jeunes binationaux qui essaiment un peu partout en Europe à intégrer la tanière. A Cissé de faire ce qu’il faut.
par Charles Faye
BOULLABAISSEMENT
J’ai vite capté que le synchronisme de deux évènements ne relève pas forcément du hasard. Prenons pour exemple, la Déclaration de politique générale du Premier ministre lundi 12 décembre, et la publication le même jour, du rapport sur le Fonds Covid
On m’a une fois dit que la bouillabaisse est le seul plat français permettant de facturer la rouille au prix du fer forgé.
Qu’il n’y a pas de truands, mais que des naïfs toujours ferraillés par un attrape nigaud marchant à tous les coups. Je saurais vite fait de quel bord je suis.
De l’école senghorienne, abonné permanant á la buissonnière, non pas par réformisme, mais pour les blouses bleu-ciel de Jeanne d’Arc, j’ai vite capté que le synchronisme de deux évènements ne relève pas forcément du hasard.
Prenons pour exemple, la Déclaration de politique générale du Premier ministre Amadou Ba, lundi 12 décembre, et la publication le même jour, du rapport définitif de l’audit portant sur les dépenses faites en 2020 et 2021 sur le Fonds de riposte contre les effets du covid-19.
Rapport, qui, précisons-le, a été bouclé par la Cour des comptes, quatre mois plus tôt, le 19 août 2022.
Ce rapport aurait pu être publié en septembre, voire en octobre, ou encore en novembre, mais il a fallu le 12 décembre pour l’emballer et le vendre.
On me dira que les bailleurs, qui ont contribué à la mobilisation des 740 milliards de francs CFA, y tenaient, reste que ce tout-arrivesque du 12 décembre me semble plus être provoqué, qu’hasardeux.
Même si, comme dit l’autre, le hasard fait si bien les choses qu’il les fait arriver tout court, donnant toujours l’impression, qu’elles n’auraient pu avoir lieu autrement.
Il n’empêche, que les faits restent ce qu’ils sont. Même s’il en est qui soutiennent que la dérobade tourne autour de 6 milliards, soit moins d’un pourcent du magot. Et que par ailleurs, les épinglés sont présumés innocents jusqu’à ce que verdict s’en suive.
Mieux, les faits seraient effacés si l’amnistie épongeait l’ardoise au terme d’une visite de courtoisie bouclée le 31 décembre 2022.
Un lavage à grande eau en perspective pour une prospective présidentielle ouverte à tous. Sauf le Macky, qui verrait d’un bon œil un successeur blanc comme neige prendre sa suite à l’avenue Roume en 2024.
Ce n’est peut-être pas le son de cloche que scanderont, dès ce vendredi, les matines du séminaire présidentiel de Benno Bokk Yakaar en quête d’appareil repensé et organisé, mais rien ne dit non plus que Goor Mariem ne prendra pas le maquis pour une station plus reposante. Loin des mains baladeuses.
Reste à savoir qui a-t-il sous le coude. Autrement dit, pour qui travaille-t-il, si ce n’est pour lui.
L’intelligence de la vie étant un blanc-seing donné au hasard, l’intelligence politique devrait forcément s’en inspirer.
par Ndeye Fatou Ndiaye Blondin Diop
TOK LENE SEN KEUR, ÑOU NGUI SATHIE ALALOU REWMI
Le régime de Macky Sall ne nous épargne rien pour assouvir sa soif de pouvoir. Le combat pour la reddition des comptes des fonds de la Covid rejoint celui pour les milliards de l’assainissement, des contrats d’armement, de la prédation du foncier
Il semble que Macky Sall soit déterminé à se représenter pour un 3ème mandat malgré tout. Persuadé que les citoyens oublient vite, il ignore sciemment la clameur du peuple qui gonfle au fil des scandales qui émaillent sa gouvernance depuis 2012.
Le dernier et, à mon avis, le pire des ignominies nous est livré dans le rapport sur la gestion des fonds de la Covid-19. Le contenu de ce document doit être porté à la connaissance de chaque citoyen. Il nous montre le degré de métastase du cancer dont le Sénégal est atteint.
Nous sommes en mars 2020, le Covid se propage à grande vitesse dans le monde, le président Macky Sall, mimant les propos de son homologue français, se tient devant la nation et parle de situation de guerre et décrète couvre-feu et état d’urgence. Cet appel fait écho chez chaque citoyen mais aussi toute la classe politique ainsi que les autorités religieuses et coutumières. Pour faire face aux conséquences économiques des mesures, un fonds spécial fut créé où on invitait individuels et institutionnels à contribuer. Tout le peuple, dans un élan de solidarité jamais vu, participe en envoyant des petites sommes via des plateformes de collecte de fonds, des centaines de millions voire des milliards pour d’autres. Les entreprises prirent part à ‘effort de guerre. Des initiatives locales de dons en nature naissent un peu partout. L’Etat dégagea une enveloppe spéciale et fit appel aux partenaires étrangers tout en demandant, sans succès, l’annulation de la dette. Ceci permit de récolter près de mille milliards pour répondre aux besoins sanitaires, sociaux, économiques et logistiques. Le matraquage médiatique aidant, les sénégalais furent domptés pour accepter toute action du gouvernement et tous ceux qui ne se faisaient caisse de résonnance des décisions étaient priés de se taire, d’être solidaires et étaient souvent taxés de non patriotes.
Le Sénégal sous Covid : restez chez vous et taisez-vous, Macky travaille !
On se rappelle du rendez-vous quotidien durant lesquels les nombres de cas positifs, graves et de décès sont égrenés à 10h par le ministère de la Santé, suivi d’analyses de spécialistes en maladies infectieuses et gestion d’épidémies qui servaient de caution scientifique de la pertinence des mesures préventives et coercitives prises dans tous les secteurs. Le processus d’achat de mise en place des centres de traitement, lits d’hospitalisation et de réanimation, oxygène, vaccins, tests, masques, surchemises etc…, mais aussi denrées alimentaires et autres nécessités fut enclenché dans ce contexte d’urgence, c’est-à-dire en passant outre le respect du code des marchés publics.
Couvre-feu de 18h à 6h du matin et pays à l’arrêt : plus de rassemblement, de spectacles, de déplacements entre les villes, télétravail, hôtels réquisitionnés pour accueillir les cas contacts, aides alimentaires distribuées.. ! La psychose régnait face au nombre de morts sans parler des conditions d’enterrement des corps…
Tout ceci montre l’étendue des impacts de la pandémie et les sommes astronomiques qu’il fallait pour les compenser. Un comité de suivi et non de pilotage, plus pertinent au regard des enjeux, fut créé.
Le réveil est dur !
Aujourd’hui le rapport de la gestion de ces fonds laisse planer un parfum de scandales sans précédent dans le pays. Pourtant des signes avant coureurs permettaient de douter de l’orthodoxie de la gestion des fonds Covid. L’attribution du marché du riz, gels et masques et leur acheminement avaient fait les gros titres. Nous avons aussi été stupéfaits d’entendre le ministre Mansour Faye envoyer au diable un journaliste qui lui faisait part de la rumeur selon laquelle il n’aurait pas remis des justificatifs dans l’attribution de marchés!
Ce rapport vient nous rappeler que même cette pandémie, qui a emporté tant de citoyens et appauvri beaucoup de secteurs, n’avait pas troublé la classe dirigeante qui en avait profité pour s’enrichir encore et encore. Des ministres, dont celui de la Santé, celui du Développement communautaire et celui de l’Industrie d’alors, ainsi que des agents de l’Etat ont profité de cette période, durant laquelle les codes des marchés ont été suspendus, pour transgresser les règles d’éthique en la matière et s’adonner à des malversations financières via des surfacturations d’une ampleur sans précédent dans ce pays pauvre. Cela a permis d’enrichir toute une chaîne de donneurs d’ordre dont des ministres et des hauts fonctionnaires à travers des sociétés nébuleuses. On y apprend même que les statistiques du ministère de la Santé n’étaient pas fiables. Et plus grave, des vaccins périmés administrés à des citoyens ! La plupart de ces ministres et fonctionnaires sont encore en fonction dans l’exécutif ou planqués dans le corps législatif.
Djoug dakh sathie jotna
Nous sommes fin 2022, année qui a vu naître la guerre russo-ukrainienne. Les impacts énergétiques, alimentaires et sécuritaires de cette crise sont venus s’ajouter aux conséquences du Covid. Manger à sa faim, se loger décemment, se soigner ou étudier est devenu un fardeau pour beaucoup de Sénégalais. Pendant ce temps les remboursements de la dette qui a atteint 75% du PIB grèvent les finances publiques et laissent peu de marge de manœuvre.
La découverte de gisements conséquents de gaz laisse d’heureuses perspectives économiques mais aussi de maintes inquiétudes si elles sont gérées par le régime de Macky Sall. Du reste, ne sont-elles pas déjà hypothéquées par les contrats d’exploitation et la recherche effrénée de cash?
Comme quelqu’un atteint d’autisme, le régime de Macky Sall, loin de faire preuve d’empathie, de compassion ne nous épargne rien pour assouvir sa soif de pouvoir. De nombreux rapports des corps de contrôle restent « sous le coude »; les incriminés sont recyclés voire sont promus, ils nous narguent dans les médias. On peut les voir ces jours-ci organiser des méga meetings à coup de millions, alors que leurs revenus proviennent du Trésor public, et affirmer que rien n’empêchera le président de se représenter en 2024. Pendant ce temps, la présomption d’être un opposant fait de vous un paria et exercer sa liberté d’expression entraine très promptement des poursuites judiciaires avec des motifs d’inculpation aussi loufoques que membre supposé de forces spéciales ou terroriste ou encore jihadiste. Dès lors le mandat de dépôt devient facilement la règle et les flagrants délits instruits sur des longues durées remplissent les prisons.
Quand au procureur, qui a reçu 73 dossiers d’ouverture d’enquête en provenance de l’Ofnac depuis 2019, il reste aphone sur ces sujets et poursuit Pape Alé Niang pour des posts dans les réseaux sociaux !
Un vrai chef : revendiquer le succès et assumer les échecs
Il est inacceptable que seuls des seconds couteaux rendent des comptes quand nous pouvons voir des ministres construire des grands immeubles, acheter des hectares de champ et des appartements en Europe ou aux Etats-Unis, distribuer des millions dans des meetings et à leurs militants. De même, le Macky Sall qui revendique les dividendes du succès de son plan doit en porter les fautes et les échecs. S’il ne prend pas spontanément ses responsabilités, on devra l’obliger à le faire.
Bataille contre la mauvaise gouvernance : non au chaos, focus 2024 rek
Les députés de l’opposition vont inscrire ce sujet dans les questions d’actualité et se battent pour mettre sur pied la Haute Cour de justice, seule instance habilitée à juger ministres et président en fonction. C’est la voie institutionnelle.
Mais c’est à nous, citoyens, d’exiger la lumière sur toute la chaîne de responsabilité, l’application rigoureuse de sanctions aux fautifs et la démission du gouvernement qui porte la responsabilité du projet. Les soubassements de ce combat englobent tous les grands maux de la gouvernance sale que nous inflige BBY dirigée par son chef Macky Sall. Le combat pour la reddition des comptes des fonds de la Covid rejoint celui pour les centaines de milliards de l’assainissement, des contrats d’armement du ministère de l’environnement, de la prédation du foncier, pour ne citer que les dernières chroniques nauséabondes dont on a pris connaissance ces dernières semaines. Le signe le plus marquant de son mépris pour le peuple est symbolisé par le long silence de l’État et la balade diplomatique du président Macky Sall à travers le monde pendant que le pays est secoué par ce séisme et attend des actions claires de sa part.
D’un côté, les scandales financiers et les signes extérieurs de richesse dont fait montre le clan présidentiel, de l’autre, la vie chère, l’angoisse en cas de maladie, les arrestations arbitraires d’une justice à double vitesse et l’incertitude sur les événements qui vont se dérouler d’ici l’élection présidentielle de 2024, ont des conséquences sur l’état physique et mental des Sénégalais. Ils les rendent plus que jamais angoissés et en proie au désespoir et à une colère qui ne cesse de monter. Il est cependant extrêmement important de décrypter les signes qui pourraient compromettre le déroulement démocratique de ce qui sera la troisième alternance du Sénégal. Elle marquera la fin de l’héritage de la gouvernance calquée sur le modèle colonial et répliquée par les socialistes puis, avec une légère différence, par les dits libéraux. Les enjeux politiques se télescopent avec ceux économiques attestés par l’exploitation du gaz. On rêve d’un Sénégal qui serait à l’image de ce que le Qatar est devenu en termes d’infrastructures et en indice de développement humain grâce à la découverte du gaz. Ce qui est sûr et certain c’est que Macky Sall et son équipe nous ont montré qu’ils en sont incapables au regard des rapports produits par les différents corps de contrôle qui épinglent leur gestion dans tous les secteurs.
#Focus2024
Diop Blondin Ndeye Fatou Ndiaye est Coordinatrice adjointe de la plateforme Avenir Senegal Bii Ñu Bëgg.
L'UCAD SE SOUVIENT DE BASSIROU DIENG, UN SAVANT GÉNÉREUX DE SON SAVOIR
Quelle meilleure place pour les œuvres de la collection privée du professeur Bassirou Dieng qu’à la bibliothèque ? Aucune. C’est ainsi qu’a répondu sa famille en faisant don de sa bibliothèque personnelle au département de Lettre Modernes de l’Ucad
Quelle meilleure place pour les œuvres de la collection privée du professeur Bassirou Dieng qu’à la bibliothèque ? Aucune. C’est ainsi qu’a répondu sa famille en faisant don de sa bibliothèque personnelle au département de Lettre Modernes de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Par la voix de sa fille, 720 livres dont ses propres œuvres et des livres issus de sa bibliothèque personnelle, des œuvres qu’il gardait précieusement et jalousement, sont rendus à qui de droit. « Aujourd’hui, ce legs vous revient de droit. De là où il est, il ne peut être que comblé. Comblé de savoir que le partage du savoir et la générosité qui le caractérisait n’ont pas été rompus par ses familles. Comblé de savoir que sa famille reste attachée à ce qu’il avait de plus cher, c’est-à-dire le monde universitaire », a déclaré madame Astou Dieng lors de la cérémonie d’hommage qui coïncidait avec la présentation du douzième numéro de la Revue Sénégalaise de Langues et de Littérature « Science et Tradition » qui lui a été dédié.
Une cérémonie marquée par des témoignages de personnes qui ont eu à pratiquer l’intellectuel hors pair qu’il était. Sa dimension humaniste à travers les relations qu’il entretenait aussi bien avec ces collaborateurs qu’avec sa famille biologique est ressortie durant la manifestation. Parlant justement de ses relations professionnelles, le corps professoral du département de Lettre Moderne est revenu sur ce qui a retenu du Pr Dieng. C’est le cas de son ami et collègue, le Professeur Amadou Ly affirme que Bassirou était un érudit du savoir. « Un grand travailleur, un maître plus qu’un professeur, qui a élaboré du savoir et contribué à un approfondissement de ce qu’on lui a appris en en tirant des thèses et théories propres à lui . Il était un chercheur remarquable, bien pénétré des structurations et du fonctionnement du texte oral ou écrit et doté d’une connaissance parfaite de la société. Il était un savant généreux de son savoir, disposé à aider les étudiants à améliorer leurs recherches », a fait savoir le professeur Ly. Ce qui lui a valu sans doute d’être l’un des rares enseignants à qui on a rendu hommage après avoir tiré leur révérence a laissé entendre Pr Ly. Il reste convaincu que l’œuvre de Bassirou Dieng continuera d’être perpétuée par sa famille universitaire et celle biologique pour revivifiée l’amour qu’il avait du travail.
« Un savant généreux de son savoir »
C’est dans le domaine des sentiments, de l’intelligence, que nous sentons quelle perte terrible signifie sa mort pour l’Ucad – Ils ne sont pas légion les hommes de son expérience, de son envergure a déclaré le Professeur Diamé Signaté dans un vibrant hommage à son ami Bassirou Dieng. « Généreux jusque dans l’âme, le professeur Bassirou Dieng, dans ses rapports avec autrui, a toujours été attentif au fait que la différence nécessite la tolérance, qu’elle exige aussi courage et effort ; car il est plus facile d’imiter que de créer, de succomber à la passivité que de se vouloir responsable, de se laisser guider, que de se frayer soi-même un chemin, de répondre à des mots d’ordre que de conserver son intégrité et son indépendance. C’est en cela que l’on reconnaît l’Homme et c’est finalement la plus grande leçon de sagesse que nous retiendrons du Professeur Bassirou Dieng », a écrit le professeur titulaire d’université, ancien ministre et ancien ambassadeur.
Dans la même foulée, d’autres témoignages de ce type ont fusé. « Bassirou Dieng a choisi d’être au service de l’Université Cheikh Anta Diop et de son pays. Plus d’une fois, il a eu l’opportunité d’aller monnayer ses compétences dans des universités plus nanties. Il a cependant choisi de demeurer dans son pays, à l’université, pour contribuer à la formation de sa jeunesse », dira Mamadou Ndiaye directeur de l’Ecole doctorale +Arts, culture et civilisations.
Bassirou Dieng (1956-2016) a écrit de nombreux ouvrages dont « L’épopée de Cheikh Ahmadou Bamba » de Serigne Moussa Ka (Jasaa u sakÓor u géej gi, Jasaa u sakÓor u jéerj ji), Dakar, PUD, 2006 (en collaboration avec D. Faye), « Du Tiédo au talibé », « Les épopées d’Afrique noire », « Les épopées du Kajoor », « Contes et mythes wolof » « L’épopée de Cheikh Ahmadou Bamba ».
par Jean Pierre Corréa
CHOISIR N’EST PAS UNE OPTION
Le Sénégal a-t-il développé face à tous ces scandales, auxquels nous semblons être habitués, une société de connivence avec cette caste sans foi ni loi, autre que celle du profit ?
Tout dans la vie est question de choix. Elle commence par « la tétine ou le téton », se termine par « le chêne ou le sapin » ou « Percal ou Malikane ». Entre temps, il faut toujours et encore choisir. Entre la bourse ou la vie, fromage ou dessert, la peste ou le choléra, Roux ou Combalusier, la guerre ou la paix…Rebeuss ou l’Onu. L’instant qui met notre Sénégal dans une effervescente expectative est crucial et le place à la croisée de deux routes aux décors et abords totalement dissemblables.
Faire le « Choix de l’histoire »
Tout le pays est suspendu à son choix. Sera-t-il un visionnaire homme d’État ou un simple joueur de bonneteau, ce jeu où l’on mélange les cartes pour restituer les mêmes ? Entrer dans l’histoire ou se vautrer dans les petites histoires ? « Comme ti veux ti choises » ! Sauf votre respect monsieur le président.
Le choix du joueur de bonneteau qui décide de se vautrer dans les « petites histoires » et de nous destiner à un vaudeville politique à la Alpha Condé, serait funeste pour notre pays et le Sénégal tout entier retient son souffle et exprime son dégoût devant certains actes d’une kleptocratie totalement décomplexée, dont les acteurs les plus rustres semblent être nés après la honte, et ont des comportements d’une caste totalement hors-sol et je-m’en-foutiste, en regard des difficultés que traversent les sénégalais, dont les enfants par milliers servent de bouffe aux poissons de la Méditerranée ou de l’Atlantique.
Jamais discours des vœux à la nation sénégalaise par un chef d’État de notre pays n’a été aussi attendu par les citoyens. Il y a eu le « tango » du troisième mandat, les sorties d’innombrables « petits maures » hors de la tente, lestés de ballons de sonde, qui n’ont fait qu’alimenter le manque de visibilité de vie politique future. Le président Macky Sall a l’occasion et la responsabilité d’apaiser ce pays et de libérer les Sénégalais pris en otages par les politiciens et leurs menées, qui continuent à privilégier leurs petits intérêts particuliers, et à se moquer comme de leurs premiers milliards, de l’intérêt général.
Le chef de l’État a l’impérieuse nécessité de nous ouvrir son agenda, après qu’il nous a envoyé dire depuis New York, que sa candidature était un problème privé, pas du tout juridique. Il a d’ailleurs bien pris soin de se rendre incontournable, en ne présentant et en ne préparant personne à l’affrontement avec d’autres candidats, il avance, droit dans ses mocassins à glands, comme le « buffle » qu’il porte en signe astrologique chinois…Et chacun sait qu’un buffle, ben ça avance, ça fonce, jusqu’à temps de percuter un mur. Il a à rassurer les Sénégalais, qui sont abasourdis par le spectacle donné par des députés, qui se battent comme des charretiers, trafiquent des faux billets, des faux passeports, et ce, impunément.
Va-t-il lors de son discours de vœux à la Nation condamner ses proches qui ont pris plus que des libertés avec une gestion orthodoxe de leurs ministères ou Directions générales ? Va-t-il clore le bec de ceux qui sont en train de diffuser une insoutenable petite musique qui tendrait à discréditer les juges de la Cour des Comptes, grands magistrats s’il en est, qui n’ont pas attendu le surgissement au pouvoir de cette caste sans épaisseur, pour prouver leur attachement à la bonne conduite des affaires de l’état et de la Nation ?
Le président va-t-il coller à l’effarement des Sénégalais face à la multiplication des scandales financiers, pointés par la Cour des comptes, et qui sont récurrents depuis une dizaine d’années, et qui poussent les citoyens à croire que les pointés du doigt sont toujours et encore promus, comme pour les récompenser de leurs méfaits ?
Le Prodac est une arnaque, une énorme escroquerie financière réalisée par une bande de délinquants dont Mame Mbaye Niang est l’acteur principal.
Le Prodac est un échec complet en matière de création d’emplois car il avait pour ambition de favoriser l’insertion de 300 mille jeunes dans le secteur agricole en cinq ans. Il devait permettre l’installation de 1 600 GEA « groupements d’entrepreneurs agricoles », la sortie de formation de plus de 90 000 jeunes en milieu rural de centres d’incubation pour créer leur propre exploitation agricole, et la production de 167 400 tonnes de produits agricoles.
Combien parmi ces jeunes spoliés de leur avenir sur leurs terres sont aujourd’hui au fond de la Méditerranée ou de l’Atlantique, ce qui rend ce braquage encore plus ignoble, et leurs auteurs d’autant plus criminels ?
Va-t-il calmer la colère des Sénégalais sidérés par les accusations de corruption et de partage de butin portés par un partisan et proche du président à l’encontre d’une ex-Première ministre qui en est restée coi et sans voix ni même protestations, ne serait-ce que de principe ?
Va-t-il nous éclairer sur le GAP portatif et rempli à ras-bord de Moustapha Diop, en la personne de son chauffeur transformé en convoyeur de fonds ?
Va-t-il expliquer aux Sénégalais au bord de la nausée, ce que ses proches épinglés par la même Cour des comptes, ont fait des 1 000 milliards qui étaient destinés à accompagner leur résilience face à une pandémie du Covid qui a terriblement affaibli notre économie ?
Il est impératif de prendre le temps qu’il faut pour analyser les mécanismes de la roublardise et de l’incurie de fonctionnaires indélicats en cheville avec des affairistes en tous genres qui volent, détournent, bref se sont sucrés sans pudeur sur la misère, la maladie et… les morts du Covid.
Ne nous laissons pas distraire. Le sujet est sérieusement grave. 1 000 milliards sont en jeu. La sanction contre les crimes économiques envers la patrie est urgente, nécessaire et essentielle.
Société de résilience ou de connivence ?
Le Sénégal est-il une société de résilience à laquelle on peut tout faire subir et qui s’en sort toujours, amochée mais fataliste, un peu sonnée, mais toujours debout et vaillante ?
Le Sénégal a-t-il développé face à tous ces scandales, auxquels nous semblons être habitués, une société de connivence, voire de complicité avec cette caste sans foi ni loi, autre que celle du profit, qui nous rend presque indifférents à l’arrestation incongrue en ces temps, d’un journaliste, qu’on n’arrête pas pour avoir dit des mensonges, mais pour savoir comment il avait pris connaissance de l’innommable, l’inconcevable et nauséabond contrat d’armement passé dans des conditions toujours pas éclaircies ?
Enfin, troisième option, oubliée et peu prise en compte par cette caste politique hors sol, c’est celle d’un Sénégal qui sait être aussi un pays de turbulences. Les Sénégalais n’ont pas peur de l’Océan dans lequel ils plongent pour sortir de l’enfer, ils n’auront pas plus peur de forces de répression, armées comme des porte-avions, ou d’une armée dont l’esprit républicain raconte à l’évidence que les hommes qui la composent, ne tireront jamais, au grand jamais, sur leurs frères, sœurs et enfants de leur pays. C’est l’implacable limite d’un coup de force, s’il était envisagé.
Les Sénégalais espèrent au soir du discours du nouvel an, que notre président jouisse si ça lui convient, d’un indéniable bilan positif, quant aux infrastructures qui conditionneront notre émergence, quant à l’amélioration de l’employabilité de notre jeunesse, et qu’il leur propose élégamment de choisir l’homme qui présidera à leur destinée en 2024. Le choix n’est pas une option et 2023 n’est pas 2011, l’air est plus sulfureux, le pays sent le gaz, surtout ne pas laisser des boutefeux jouer avec des allumettes. En outre, même si c’est parfois irrationnel, le président Macky Sall ne bénéficie pas de l’attachement que le peuple sénégalais avait pour Abdoulaye Wade en 2011, avant de le congédier en 2012, tranquillement, sereinement avec un sens aiguisé de leur responsabilité politique.
Il sera toujours préférable de sauver le Sénégal, plutôt que de sauver quelques barons inconscients, irresponsables et suicidaires, d’une demande future, voire d’une exigeante reddition des comptes. A chacun sa Cour… A chacun son « Opération Goxxi »… Cela ne vous rappelle rien ?
A bon entendeur…Joyeux Noël !
Par Assane Guèye
LA RACAILLE SÈME LA PAGAILLE
Beaucoup de nouveaux riches en redingote ont utilisé des méthodes de voyous pour siphonner l’argent du contribuable qui tire le diable par la queue. Promenons un simple regard sur ces bâtiments qui fleurissent dans la capitale
« Derrière chaque grande fortune, se cache un crime ». L’affirmation prêtée à Balzac peut paraître excessive. Mais la facilité déconcertante et la vitesse d’exécution dans la manière d’accumuler fortune et contingences matérielles sont de nature à soulever toutes les suspicions. En plus, certaines choses se voient mieux les yeux totalement fermés. Le dépeçage en règle est écœurant. Beaucoup de nouveaux riches en redingote ont utilisé des méthodes de voyous pour siphonner l’argent du contribuable qui tire le diable par la queue. Promenons un simple regard sur ces bâtiments qui fleurissent dans la capitale pour ne prendre que cet exemple. Ce sont souvent les fleurs et les fruits du mal.
Pour le cas d’espèce du covid qui a été hystérique à dessein, la prévention la plus élémentaire n’a pas été observée. C’est l’accumulation d’usines à gaz qui a ouvert toutes les boîtes de Pandore. On s’est même arrangés pour que la santé vaille mieux que le salut. Les crises sont toujours des opportunités. Certains s’en servent pour trouver des remèdes pour le soin du monde. En revanche, la racaille en profite pour les bassesses vulgaires et les ignominies. Le mot est faible.
Ignominie
La lacération opérée sur les fonds covid est un énorme pas en avant dans la mauvaise direction qui mène au gouffre. Un éternel recommencement de l’histoire en somme. À l’époque déjà, Mamadou Dia a essayé à ses dépens de placer un cordon sanitaire pour sécuriser le bien commun et lutter contre les biens malhonnêtement acquis. Il a été vite désarmé et débranché. Les premiers trous dans la raquette ont ouvert les vannes et libéré les comportements de kleptomanes. Les bâtiments de l’Etat sis à Fann Résidence ont été les premiers à être spoliés. Dans la marche scabreuse de notre pays, le système oligarchique s’est davantage servi qu’il n’a servi. Celui-ci n’a jamais fait du service une servitude. Les socialistes ont des braquages sordides.
Les libéraux ont perpétré des carnages immondes. Il faut les renvoyer dos à dos parce qu’ils ont rempli de cactus le chemin des générations futures. La gouvernance a de tout temps été pestilentielle. Les Sénégalais sont en colère et désabusés. Leur pays ne va pas bien. Il est en guenilles et se délabre. Le pays-pilote des indépendances était bien parti. Aujourd’hui, il ne ressemble plus à rien. L’intérêt général a eu un enterrement de première classe depuis belle lurette. Un climat d’anarchie s’est installé sur un terrain fertile qui n’est autre que la crise d’autorité.
Émergence comportementale
L’émergence économique est un canular et un os à ronger. Il en faut beaucoup plus et beaucoup mieux pour que l’hémorragie s’arrête. Une nouvelle philosophie comportementale s’impose. Sinon, le remède sera pire que le mal. Ne nous fourrons pas le doigt dans l’œil. Aucune transformation n’est possible sans un vrai conservatoire de la citoyenneté. De Doha à Delhi, de Praia à Paris, partout, l’éducation et la culture sont traitées comme des biens de première nécessité. Le monde avance à grands pas et ne nous attend pas. Le Sénégal encourt le risque du déclassement s’il ne change pas de fusil d’épaule. On devra s’ajuster et faire l’effort incontournable de se cultiver, de se discipliner. Ceux qui ont une propension à subtiliser nos pauvres ressources manquent d’abord et avant tout de culture. L’inculture est une épidémie dans le pays. En grande déshérence, on tombe bien bas pour en être au niveau des réseaux sociaux où la médiocrité règne en maître absolu.
Image détruite
Dans cette ambiance délétère, le seul qui n’a rien à y gagner, c’est le président de la République. Un châtiment exemplaire doit être appliqué aux bandes de malfaiteurs. Ça doit être sa seule réponse. Les dégâts qu’ils ont faits sont irréparables. Non seulement, l’image de la présente gouvernance est écornée. Mais de tels agissements sont de nature à menacer la sécurité et la stabilité qui restent la prunelle de nos yeux. Dernier ratage et pas le moindre, il n’y a aucune communication officielle sur la crise. On fait le mort. Et en règle générale, le mort ne communique pas. C’est un manque de respect. Et c’est encore plus désastreux. En attendant, chapeau bas à la Cour des Comptes qui vient de faire la preuve de sa grande utilité.
MULTIPLE PHOTOS
SEYNABOU GAYE TOURÉ, LAUREATE PRIX D'EXCELLENCE DU LEADERSHIP LOCAL,
Mme le ministre Seynabou Gaye Touré vient d’être distinguée par l’Union africaine. Elle remporte le prix du meilleur leadership local décerné par Enda Ecopop dans la catégorie solidarité et assistance aux communautés vulnérables.
Mme le ministre Seynabou Gaye Touré vient d’être distinguée par l’Union africaine. Elle remporte le prix du meilleur leadership local décerné par Enda Ecopop dans la catégorie solidarité et assistance aux communautés vulnérables.
La présidente du conseil départemental de Tivaouane est réputée pour son attachement viscéral à l’essor des collectivités territoriales auxquelles elle a consacré l’essentiel de ses activités publiques depuis plus d’une décennie.
Bien outillée quand il s’agit de nouer des partenariats stratégiques avec le monde extérieur, extrêmement attachée à la culture, très politique et très sociale, Seynabou Gaye Touré a le don de promouvoir le développement des collectivités territoriales.
AKON CITY, L'ARTISTE CLARIFIE
Lancé en grande pompe en septembre 2020, à Mbodiène, le projet « Akon city » est-il un éléphant blanc ? Jusqu’ici cette cité dont le coût d’investissement est estimé à 6 milliards de dollars, soit près de 4000 milliards, peine à voir le jour.
Lancé en grande pompe en septembre 2020, à Mbodiène, le projet « Akon city » est-il un éléphant blanc ? Jusqu’ici cette cité dont le coût d’investissement est estimé à 6 milliards de dollars, soit près de 4000 milliards, peine à voir le jour. Jeudi, l’artiste américain d’origine sénégalaise est revenu dans cette commune du département de Mbour à l’occasion du démarrage des travaux d’un centre des jeunes en attendant celui de « Akon city ».
Face à la presse, Akon a déploré la « politisation » de son projet. « Ce qui ne m’a pas plu, c’est le fait d’avoir politisé mon projet. Je travaille pour les populations, pas pour les politiciens. Les Africains doivent changer de mentalité et cela passe par l’éducation de la jeunesse », a déclaré l’artiste planétaire et entrepreneur. « On a commencé et rien ne pourra nous arrêter. L’argent qu’on a mis sur ce projet, c’est moins important que les résultats, les objectifs que nous voulons atteindre », ajoute-t-il. Akon dit tenir la balle et sait la jouer après avoir fait la passe à son adversaire. Le projet porte sur une superficie de 65 ha en tout. « Je me réjouis du soutien des populations de Mbodiène », a fait savoir Akon.