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24 août 2025
PAR Serigne Ousmane BEYE
DE L’INTELLECTUALISME DES UNS AU PRAGMATISME DES AUTRES
Les élites ont toujours joué un rôle d’avant-garde, dans la société. Au Sénégal, si on remonte de trois à quatre décennies auparavant, l’on se rappelle que les intellectuels ont été au-devant de la lutte pour l’indépendance.
Les élites ont toujours joué un rôle d’avant-garde, dans la société. Au Sénégal, si on remonte de trois à quatre décennies auparavant, l’on se rappelle que les intellectuels ont été au-devant de la lutte pour l’indépendance. Après que celle-ci a été acquise, donc, dans la période post indépendance, ils ont continué à assurer la conscientisation des masses populaires, par des sessions de formation, sous forme de conférences publiques et d’articles de presse, ou par le biais de pamphlets. La jeunesse de l’époque qui aujourd’hui est vieillissante, doit être nostalgique de ces moments de bouillonnement culturel et intellectuel. Au regard de ce qui se passe actuellement, à l’ère des technologies de l’information et de la communication, l’on se rend compte que le fossé est grand. Ceux qui n’ont pas droit à la parole investissent les médias, de jour comme de nuit, et ceux qui doivent parler se taisent par peur d’invectives ou par opportunisme.
« Les réseaux sociaux donnent le droit de parler à des imbéciles, qui jusque-là ne parlaient qu’au bar, après un verre de vin, sans causer de dommage à la collectivité. On les faisait taire aussitôt. Alors que désormais, ils ont le même droit à la parole qu’un prix Nobel. » Voilà ce que disait Humbert Eco, intellectuel, écrivain italien (1932-2016).
L’élite intellectualiste
Certains intellectuels semblent ne pas comprendre les enjeux auxquels nous faisons face. Des organisations de défense des droits de l’Homme, s’érigent en donneurs de leçons, comme s’ils étaient les seuls à détenir la vérité. Ils se complaisent dans leur tour de verre à vouloir dicter leurs convictions, qui du reste ne sont basées que sur leurs croyances intellectuelles. Les enjeux dans le contexte politique actuel dépassent leurs capacités d’analyse. L’opposition radicale, représentée par le parti Pastef, a un projet qu’elle déroule méthodiquement au grand jour. Le contenu de ce projet peut échapper à beaucoup d’observateurs. Cependant, l’Etat et ses démembrements, les observateurs avertis, comprennent que dans ledit projet, il y a un objectif de déstructurer l’Etat, pour mettre en place une nouvelle république, constituée d’un conglomérat de séparatistes et de wahhabites. Ils s’attaquent sciemment et violement aux chefs religieux, notamment les khalifes généraux des confréries. Ces militants du parti Pastef ne doivent se réclamer ni du Président Mamadou Dia, ni du Professeur Cheikh Anta Diop. Ces deux éminentes figures de notre histoire vouaient un respect, à la limite de la vénération, à nos guides religieux. Les services de renseignements et les plus hautes autorités détiennent des éléments de preuves, qui les confortent dans leur ligne de conduite, que d’aucuns ne maîtrisent pas.
Naturellement, les informations détenues par les plus hautes autorités ne peuvent être étalées sur la place publique. Alors, les organisations de défense des droits de l’Homme, même si elles sont dans leur rôle, doivent faire dans la prudence et la retenue. Cela est évidemment valable pour une certaine presse qui porte des œillères, et ne voit le mal que du côté du pouvoir. L’on doit même se poser la question, à savoir : est-ce que tous ceux qui se réclament intellectuels, le sont effectivement ? Chaque jour, à travers les ondes, des journalistes tirent sur le pouvoir, et s’érigent en défenseurs de cette opposition radicale. Ils appliquent de façon mécanique, la théorie qui dit : « Les trains qui arrivent à l’heure ne nous intéressent pas. » Faudrait-il alors, repenser les curricula dans les écoles de formation en journalisme et en communication ? Comme nous l’avions suggéré dans un article que nous avions publié, il y a deux ans. Par la même occasion, privilégier la formation continue ou permanente pour les journalistes en activité. En définitive, une telle posture reflète un complexe de l’opposition, comme le disait le brillant journaliste Alioune Ndiaye de Pikini tv, et ancien responsable au Groupe Futurs médias « Gfm ». La presse est un pilier fondamental dans une démocratie dont il faut défendre la liberté dans le cadre bien compris des lois et règlements. Elle est aussi pourvoyeuse d’emplois, c’est la raison pour laquelle elle doit être accompagnée et encadrée. Au demeurant, faudrait-il qu’elle soit équidistante dans la distribution de l’information ! Les hommes et femmes des médias doivent impérativement revenir aux fondamentaux de la profession.
Certains enseignants du supérieur ont une responsabilité, quant à leur prise de position dans la marche des affaires de la cité. L’universitaire, de par la nature de sa position, de son métier, et du rôle qu’il joue, a une liberté, une indépendance dans ses prises de position.
Malheureusement, nous voyons aujourd’hui des universitaires qui adoptent des postures incompréhensibles. Le débat doit être contradictoire mais, ce n’est pas une raison d’adopter des positions démagogiques, opportunistes, voire anti républicaines. Peut-être ne comprennent-ils pas assez clairement, les notions d’indépendance, de liberté ? Même ayant des compétences liées à leur cœur de métier, ont-ils des compétences interpersonnelles suffisantes, pour adopter une approche holistique dans leurs analyses et prises de position ?
De ce point de vue, une remise en cause est nécessaire, aussi bien pour certains universitaires que pour d’autres intellectuels. Il ne faut pas ramener tout à l’intellectualisme !
L’élite pragmatiste, ou dans le temps de l’action
Contrairement à l’intellectualiste, le pragmatiste est dans le temps de l’action. Le pragmatiste peut allier les deux, en étant à la fois un intellectuel. L’avantage du pragmatiste est qu’il ne se complaît pas dans des théories, c’est un homme d’action ! De ce point de vue, le Président Macky Sall est l’exemple type d’un intellectuel, mais pragmatiste à la fois. C’est certainement sa formation d’ingénieur qui lui a permis de forger sa personnalité autour de ces deux concepts. Dans l’histoire politique du Sénégal, aucun chef d’Etat n’a fait autant que le Président Macky Sall. Il a transformé structurellement notre pays dans tous les domaines. Et, dans notre intime conviction, nous pensons que les présidents Diouf et Wade doivent être fiers de lui. Là-haut, le Président Senghor doit dormir du sommeil des justes, il doit être fier de son legs, il doit être fier lui aussi de ce Sénégal d’aujourd’hui, qui est en de bonnes mains.
Les temps ont changé, les contextes ne sont pas les mêmes. Les anciens chefs d’Etat du Sénégal n’ont pas vécu dans un environnement aussi pollué par la désinformation. Dans le monde d’aujourd’hui, l’information est désacralisée, banalisée à travers les réseaux sociaux. Nous assistons à des dérives par des invectives, des insultes et des mensonges sans vergogne : nous sommes à l’ère des fake news.
Nonobstant toutes ces dérives, le Président Macky Sall est dans le temps de l’action. Les historiens du présent peuvent en témoigner et l’Histoire lui donnera raison !
Nous ne disons pas que nous devons tous nous accorder autour d’une pensée unique, mais dire et reconnaître la vérité en toute franchise. Il faut rendre à César ce qui est à César ! Il faut reconnaître au Président Macky Sall tout son mérite, de par ses réalisations ! Nous pouvons affirmer sans contredit, que dans nos pays en développement, nous avons besoin de leaders pragmatistes, et non de ceux qui se confortent dans l’intellectualisme.
Une démocratie biaisée et dévoyée
Pourquoi la démocratie est biaisée et dévoyée ? D’abord, tout le corps électoral ne participe pas au vote. Certes, c’est propre à beaucoup de démocraties, même si cela est plus accentué en Afrique. Mais, véritablement, le problème ne se limite pas à ce propos. La vraie problématique est en réalité le fait que dans les pays en développement, ceux qui sont appelé à voter ne comprennent pas les véritables enjeux d’une élection. L’on a l’habitude de dire que le Sénégalais ne sait pas élire, par contre, il peut sanctionner un régime. Alors, cela est-il suffisant pour parler démocratie ? Bien sûr que non ! Une élection quelle qu’elle soit, doit se baser sur une offre programmatique. Cependant, le niveau d’instruction et le taux d’alphabétisation assez faible, ne permettent pas aux votants de comprendre les programmes qui leur sont proposés et de voter en toute connaissance de cause. L’expression du vote tourne souvent autour de l’aura d’une personnalité, par solidarité communautariste (ethnique, religieuse ou confrérique), ou par un populisme débridé, comme ce qui s’est passé aux Etats-Unis d’Amérique avec l’élection de Donald Trump, et au Brésil avec l’accession au pouvoir de Bolsenaro. La solution pour remédier à ces dysfonctionnements est d’élever le niveau d’instruction des populations et d’accentuer la politique d’alphabétisation. C’est à ce moment que nous atteindrons une masse critique, qui nous fera basculer dans une démocratie non biaisée, non dévoyée. In fine, rappeler que la démocratie est un projet inachevé. L’exemple du Sénégal nous le prouve, si nous remontons à des élections il y a quarante ans jusqu’à nos jours, l’on se rend compte que le projet démocratique est perfectible et s’améliore au fil du temps.
UNE NOUVELLE CENTRALE DE GAZ BIENTOT EN PLACE
La Banque africaine d’import-export (Afreximbank) et la société Ndar Energies SA ont signé un accord-cadre pour financer le développement d’une centrale électrique à turbine à gaz à cycle combiné de 250 mégawatts et d’un gazoduc à Saint-Louis.
La Banque africaine d’import-export (Afreximbank) et la société Ndar Energies SA ont signé un accord-cadre pour financer le développement d’une centrale électrique à turbine à gaz à cycle combiné de 250 mégawatts et d’un gazoduc à Saint-Louis.
Cet accord signé en marge du Dakar Finance Summit est évalué à 430 millions d’euros, soit plus de 282 milliards FCFA.
L’accord vise l’exploitation de la centrale électrique et du pipeline.
Selon le président de Ndar Energies SA, Baïdy Agne, il s’agit d’un projet transformationnel qui embrasse une technologie moderne à grande échelle qui combine une haute fiabilité, un faible coût et une efficacité carbone. « Le soutien d’Afreximbank contribuera à renforcer les capacités de Ndar Energies et à mettre rapidement ce projet sur le marché.
CES SUBVENTIONS ACCORDEES AU ACTEURS DU FOOTBALL
La Fédération sénégalaise de football (Fsf) a cassé sa tirelire pour « libérer » les subventions accordées aux différents clubs de football professionnel et amateurs ainsi qu’aux acteurs du foot local pour le compte de la saison 2022-2023.
La Fédération sénégalaise de football (Fsf) a cassé sa tirelire pour « libérer » les subventions accordées aux différents clubs de football professionnel et amateurs ainsi qu’aux acteurs du foot local pour le compte de la saison 2022-2023. Une enveloppe de plus d’un milliard 200 millions FCfa a ainsi été distribuée. Ce, après que le Sénégal a gagné la Can 2022 et le Chan 2023, en plus de la participation honorifique à la dernière Coupe du monde au Qatar (Les Lions sont éliminés en huitième de finale).
A travers un communiqué, les services du président Me Augustin Senghor de préciser que « tous les bonus et primes ont été libérés au profit des différentes équipes nationales concernées et qu’elle procèdera bientôt au remboursement des arriérés de récompenses que la Lsfp devait à certains clubs de 2016 à 2019 ».
Les subventions sont reparties comme suit :
Ligue 1 :15.000.000 F CFA par club
Ligue 2 :10.000.000 F CFA par club
Nationale 1 :7.000.000 F CFA F CFA par club
Nationale 2 :3.000.000 F CFA F CFA par club
Division 1 Féminin :3.000.000 F CFA par club
Division 2 Féminin :2.000.000 F CFA par club
Beach Soccer. :1.000.000 F CFA par club
Club régional :1.500.000 F CFA par club
ONCAV :10.000.000 F CFA
ASMS. :3.000.000 F CFA
AEEFS :2.000.000 F CFA
AIFS :2.000.000 F CFA
ANAF :2.000.000 F CFA
ANPS :2.000.000 F CFA
CONEFS :2.000.000 F CFA
Supporters Qatar 2022 :6.000.000 F CFA
TOURNOI INTERNATIONAL DE L’ACADEMIE MOHAMMED VI, GENERATION FOOT EN DEMI-FINALE
Le club de Génération foot (Ligue 1 sénégalaise) affronte ce jeudi en demi-finale du tournoi international U19 l’Académie Mohammed VI (Maroc) .
Dakar, 23 fév (APS) - Le club de Génération foot (Ligue 1 sénégalaise) affronte ce jeudi en demi-finale du tournoi international U19 l’Académie Mohammed VI (Maroc), a appris l’APS du chargé de la communication de l’académie sénégalaise, Talla Fall.
Le tournoi qui se poursuit jusqu’à vendredi est organisé au Maroc par l’Académie Mohammed VI.
Le club de Génération foot s’est qualifié après avoir battu aux tirs au but (4-3) le Real Madrid (Espagne). Les deux équipes se sont quitté sur un score nul de 1 but partout à l’issue du temps réglementaire et des prolongations.
Les autres équipes marocaines qui participent au tournoi sont aussi qualifiées en demi-finale. Il s’agit de l’Académie Mohammed VI qui a battu (1-0) le PSV Eindhoven des Pays-Bas et du Fath Union Sport de Rabat qui a sorti (2-1) le Glasgow Rangers de l’Ecosse.
L’Olympique de Marseille, l’Olympique Lyonnais et le Racing club de Strasbourg (France), le Royal Sporting club Anderlecht (Belgique) et le Feyenoord Rotterdam (Pays-Bas) ont également participé au tournoi.
ELIMINATOIRE MONDIAL FIBA 2023, LES LIONS DETERMINES
Les joueurs de l'équipe nationale de basket masculine du Sénégal se disent concentrés et déterminés à obtenir leur qualification pour la prochaine Coupe du monde de la discipline à l'issue de la dernière fenêtre des qualifications qui démarre ce vendredi
Dakar, 23 fév (APS) - Les joueurs de l'équipe nationale de basket masculine du Sénégal se disent concentrés et déterminés à obtenir leur qualification pour la prochaine Coupe du monde de la discipline à l'issue de la dernière fenêtre des qualifications qui démarre ce vendredi à Alexandrie (Egypte), où elle se poursuivra jusqu'à dimanche.
Les Lions, logés dans la poule F, zone Afrique, vont jouer contre le Sud Soudan, la Tunisie et le Cameroun.
La prochaine Coupe du monde FIBA 2023 se tiendra aux Philippines, au Japon et en Indonésie, du 25 août au 10 septembre.
Le groupe- Sénégal "est bien. En plus, nous avons enregistré l'arrivée de Babacar Sané (Ignitie G-League, USA) qui apporte cette énergie dont nous avons besoin. Nous faisons focus sur les trois prochains matchs. Nous sommes prêts et concentré sur le tournoi", assure l'arrière de Chalons-Reims (France), Lamine Sambe.
A l'en croire, lui et ses coéquipiers "ont oublié ce qui s'est passé en Tunisie" et sont désormais concentrés sur cette dernière fenêtre des qualifications.
Lors de la précédente fenêtre jouée en août dernier à Monastir, en Tunisie, le Sénégal avait remporté ses trois matchs contre le Soudan du Sud, la Tunisie et le Cameroun.
Selon Lamine Sambe, les jeunes pensionnaires de l'équipe nationale "sont réceptifs et cela facilite les choses pour les anciens".
"La force du groupe est que nous sommes ensemble et petit à petit, nous arriverons à notre objectif. Nous nous donnerons les moyens d'accomplir la mission pour le Sénégal", a dit le joueur de 33 ans, avant de solliciter le soutien de tous les Sénégalais.
"Le groupe s'entraine normalement depuis lundi. Nous nous améliorons au fil des séances. Nous allons tout donner sur le terrain et nous comptons sur le soutien des Sénégalais pour nous qualifier", a insisté, de son côté, Brancou Badio.
Le meneur de Manresa (Espagne), promu capitaine en l'absence de Gorgui Sy Dieng, a salué l'opportunité offerte à l'équipe nationale de se préparer quelques jours avant la compétition.
"Nous revoyons les systèmes et nous serons prêts. On va prendre les matchs les uns après les autres. Nous serons attentifs aux consignes du coach. Nous connaissons nos trois adversaires. Nous allons visionner les vidéos de leurs matchs pour mieux aborder ces rencontres", a-t-il indiqué.
Le Sénégal a pris part à cinq éditions de Coupe du monde de basket, dont deux consécutivement en 2014 et 2019.
La première participation des Lions remonte à 1978. Ils ont ensuite participé aux éditions de 1998 et 2006.
L'une des femmes pionnières du cinéma africain, est morte mercredi à Paris, à l'âge de 80 ans. Elle sera inhumée à Fadial, son village natal, situé dans la région de Fatick
La cinéaste Safy Faye, l'une des femmes pionnières du cinéma africain, est décédée mercredi à Paris, à l'âge de 80 ans, a appris l'APS de son ancien distributeur en Afrique de l'Ouest, Johnny Spencer Diop.
Elle sera inhumée à Fadial, son village natal, situé dans la région de Fatick (centre), selon Diop.
"Notre grande sœur était malade depuis un certain moment et était hospitalisée en France. Elle fait partie de femmes cinéastes qui ont balisé la voie pour les plus jeunes", a dit à l'APS son ancien collaborateur.
Safy Faye avait abandonné son poste d'enseignant pour s'adonner au cinéma, à la suite du Festival mondial des arts nègres de 1966 à Dakar, rappelle le site d'information du journal sénégalais Le Quotidien.
A ce festival, elle avait rencontré le cinéaste français Jean Rouch (1917-2004), qui lui avait confié un rôle à jouer dans son film "Petit à petit", ajoute le même média dans une interview de la cinéaste publiée en 2017.
Entrée au cinéma, Safy Faye est allée poursuivre des études d'ethnologie à la Sorbonne (France). Elle était devenue une figure emblématique du cinéma africain, car étant l'une des premières femmes du continent à exercer le métier de réalisateur.
"Mossane", l'un de ses derniers films - sa filmographie est essentiellement consacrée à la paysannerie et à la vie des femmes -, a été présenté dans la section "Un certain regard" de l'édition 1996 du Festival de Cannes.
CES MONUMENTS, SITES ET PATRIMOINES HISTORIQUES A VALORISER
Au Sénégal, lorsqu’on parle de destinations touristiques, les esprits se tournent vers cinq ou sites bien connus du pays. Chacune de ces zones offre, en effet, de quoi tenter une évasion soit en famille, soit en solo, histoire de se changer les idées.
Au Sénégal, lorsqu’on parle de destinations touristiques, les esprits se tournent vers cinq ou sites bien connus du pays. Chacune de ces zones offre, en effet, de quoi tenter une évasion soit en famille, soit en solo, histoire de se changer les idées, de décompresser. Le balnéaire sur la Petite Côte, l’écotourisme et le balnéaire en Casamance et dans les Iles du Saloum (l’une des plus belles baies du monde), le tourisme cynégétique, de découverte et culturel à Kédougou (chutes de Dindefelo, pays Bassari et Bédik), le balnéaire et la découverte à Saint-Louis (Parc de Djoudj), le balnéaire et le tourisme d’affaires et mémoriel à Dakar (Ile de Gorée, Lac Rose, Monument de la Renaissance…). Ces localités et leurs offres touristiques constituent ce qu’on appelle dans le jargon du tourisme, des «produits d’appel». On les utilise pour vendre la destination Sénégal à l’étranger. Elles sont la vitrine du tourisme sénégalais. D’ailleurs, les six pôles touristiques du pays ont été constitués autour de ces sites touristiques.
Sauf que la tyrannie de ces produits phares qui consacrent la forte prédominance du tourisme balnéaire (54 % de l’offre) et d’affaires (33 % de l’offre) semble inhiber les quelques attraits touristiques que ne manque pas de receler l’hinterland sénégalais, ces régions absentes de la carte touristique. On peut citer Matam, Louga, Tambacounda (hors Parc Niokolo Koba), Diourbel, Kaffrine, Kaolack, Kolda… Peu valorisés, peu exposés, leurs atouts, atours et attraits peuvent pourtant, à l’heure où le Chef de l’Etat exhorte son Gouvernement à développer les «zones touristiques émergentes», valoir beaucoup de satisfaction au Sénégal dans sa quête de faire du tourisme un véritable vecteur de développement.
Justement, ce dossier tente de mettre en lumière les potentialités jusqu’ici inexploitées dans quelques-unes de ces localités où le tourisme compte pour du menu fretin.
Monuments et sites et patrimoines historiques : Ces attractions touristiques peu connues de la région de Louga
La région de Louga dispose de sites et de monuments historiques d’une rare particularité et pouvant constituer un patrimoine touristique attractif. Du mythique « Puits de Calom » à Ndande à la stratégique « Tata d’Alboury Ndiaye » à Linguère en passant par la « Case du tirailleur » de Thiowor, le « Musée du Damel du Cayor » de Dékheulé, ce potentiel demeure cependant inexploité.
« Le tourisme local peut se développer à partir des sites et des monuments historiques qui sont un riche patrimoine qu’il est difficile de trouver ailleurs ». Cette remarque de Youssouf Mbargane Mbaye, historien et président du réseau régional des communicateurs traditionnels de Louga, renseigne sur l’existence de potentiels sites touristiques dans la région de Louga.
Le 26 décembre 2018, le Président de la République du Sénégal inaugurait le « Musée du Damel de Cayor », à Dékheulé, dans le département de Kébémer. Un lieu connu pour son passé colonial et où le résistant Lat Dior Diop a livré son dernier combat et son mausolée érigé à quelques mètres du Musée. Les populations de la localité avaient nourri l’espoir que le Musée allait être une attraction et un pôle de convergence de touristes. Mais jusque là, ce symbole de la résistance anti coloniale n’est pas visité comme on s’y attendait. Selon Mame Mor Sylla, maire de la commune de Mbacké Kadior (dont dépend le village de Dékheulé) : « Le seul mouvement vers le Musée dont je peux parler, c’est la rencontre annuelle qu’on y organise. A part ça, je n’ai rien constaté de nouveau et je ne peux pas en dire plus ».
A quelques kilomètres de Dékheulé, dans le même département de Kébémer, la commune de Ndande abrite le mythique « Puits de Calom Fall ». Ce monument historique du 13ème siècle renferme des mystères. D’une profondeur de 34 mètres et un diamètre de 9 mètres, le « Puits de Calom Fall » aiguise les curiosités. Et selon Serigne Mbacké Fall, conservateur des sites historiques de Ndande, « ce site qui n’a pas livré tous ses secrets liés à son histoire et aux mystères qu’il renferme reçoit peu de visiteurs ».
Dans la commune de Léona (département de Louga), notamment au village de Thiowor, trône la « Case du tirailleur » érigé en Musée par l’Association des amis du musée des Forces armées (Asamu) en hommage à Abdoulaye Ndiaye, dernier survivant des tirailleurs sénégalais de la première guerre mondiale, décédé le 11 novembre 1998, à l’âge de 104 ans, la veille de sa décoration à la Légion d’honneur par l’ambassadeur de France au Sénégal. Mais ce patrimoine historique ne constitue pas, jusque-là, un point d’attraction de visiteurs. Dans le département de Linguère, la commune de Yang Yang, ancienne capitale du royaume du Djoloff, garde encore les vestiges de l’armée du résistant anti colonialiste Alboury Ndiaye. Point de départ des expéditions militaires de l’ancien « Bourba » contre l’armée coloniale, Yang Yang garde encore les anciens bâtiments et les aménagements de l’ancien résistant dont le « Tata » qui était une forteresse dans la stratégie militaire du roi d’alors.
Le « tourisme responsable communautaire » : Un palliatif
Malgré tous ces sites et monuments historiques, la région de Louga est encore loin d’être une zone touristique privilégiée par les visiteurs. Selon Youssouf Mbargane Mbaye, « si on avait mis à profit ce potentiel historique, la région de Louga serait une zone touristique attractive ». Une situation que déplore d’ailleurs Babacar Sarr, président du Festival international de folklore et de percussion (Fesfop) de Louga qui organise annuellement un événement culturel international avec des invités en provenance de pays étrangers. Mais le président du Fesfop renseigne qu’à défaut de sites touristiques aménagés pour satisfaire la curiosité des invités du Fesfop, les organisateurs de l’événement ont opté pour le « tourisme responsable communautaire ». « Il s’agit de partager nos réalités avec les européens en les logeant dans les maisons, dans les cases avec les mêmes modes de vie », explique-t-il. Mieux, renseigne le président du Fesfop, « les invités partagent avec nous les mêmes repas, dorment sous les moustiquaires et finalement, ils vivent les mêmes réalités que nous durant leurs séjours ».
Toutefois, Babacar Sarr se désole de l’absence de service de tourisme dans la région de Louga. « On ne peut pas comprendre pourquoi le Ministère du tourisme n’a aucun service administratif dans la région de Louga qui renferme des monuments et des sites historiques très importants », regrette-t-il. Citant le Puits de « Calom Fall », le village historique de Diéwol, la frange côtière sur l’Océan atlantique, le Lac de Guiers, entre autres, le président du Festival international de Folklore et de percussion (Fesfop) de Louga est convaincu que la mise à profit de ce patrimoine historique et cultuel pourrait faire de la région de Louga une très forte attraction touristique avec ses impacts sur le plan économique.
LE FESPACO S'ADAPTE À L'INSÉCURITÉ AU BURKINA FASO
La 28ème édition de l'incontournable festival du cinéma africain s'ouvre samedi à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, avec pour thème principal "la paix" au moment où la violence jihadiste ensanglante plus que jamais le pays
C'est le premier Fespaco depuis la prise de pouvoir des militaires au Burkina, lors de deux coups d'Etat en 2022, le premier en janvier, le deuxième en septembre.
Quelque 10.000 festivaliers sont attendus, selon Haby Ouattara, coordinatrice du Fespaco (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou), qui se tient tous les deux ans.
"On est agréablement surpris, ça nous encourage et ça nous réconforte", ajoute-t-elle, tout en reconnaissant que la situation sécuritaire est dans toutes les têtes.
Selon Mme Ouattara, la fragilité du pays liée aux attaques jihadistes "a influencé l’organisation du festival", notamment le dispositif de sécurité, qu'elle ne souhaite pas détailler.
Le thème de cette 28e édition - "cinémas d'Afrique et culture de la paix" - a été choisi en conséquence, pour coller à "l'actualité", précise-t-elle.
Plusieurs films ont pour sujet principal "le terrorisme", comme "L'envoyée de Dieu" de la Nigérienne Amina Abdoulaye Mamani et "Epines du Sahel" du Burkinabè Boubakar Diallo.
"Les créateurs sont toujours influencés par ce qu'ils voient", explique Haby Ouattara.
Et malgré l'insécurité, le festival a choisi de délocaliser certains évènements.
Habituellement, les films sont projetés dans différents endroits de la capitale et de sa périphérie, "pour donner accès au cinéma à des gens qui ne l'ont pas".
Cette fois, ils s'étendront jusqu'à d'autres villes, auprès des personnes déplacées par la violence jihadiste.
"On ne peut pas faire comme si ces personnes n'existaient pas.On veut les faire rêver, leur permettre de s'évader", pointe Haby Ouattara. "C’est une première, mais on espère que ça va être la dernière et qu'elles ne regarderont plus les films en tant que personnes déplacées", affirme-t-elle.
Des membres de l'organisation du Fespaco rejoindront des déplacés à Kaya (centre-nord) et à Dédougou (centre-ouest), deux villes proches de localités ayant connu des attaques récemment.
Le 8 février, deux employés de MSF ont été tués sur la route entre Dédougou et Tougan par des hommes armés, et 15 personnes sont mortes le même jour à quelques km de Kaya dans une autre attaque.
Les violences liées aux attaques jihadistes, qui se sont multipliées ces derniers mois, ont fait plus de 10.000 morts au Burkina Faso depuis 2015, selon des ONG, et quelques deux millions de déplacés.
- Mali invité d'honneur -
Le Mali "symbole de résilience" pour les organisateurs, est l'invité d'honneur du Fespaco 2023.Comme le Burkina, ce pays voisin est ciblé par des attaques jihadistes et dirigé par des militaires putschistes.
L'équipe du Fespaco rappelle que plusieurs films maliens ont été primés par le passé, et que le cinéma trouve toujours sa place dans ce pays, malgré le contexte politique.
Cette année, 170 oeuvres ont été sélectionnées en compétition officielle, dont quinze longs métrages de fiction en lice pour briguer l'Etalon d'or du Yennenga, un trophée et un prix d'une valeur de 20 millions de francs CFA (environ 30.000 euros).
Cette récompense suprême du festival porte le nom de la princesse fondatrice du royaume des Mossis, ethnie majoritaire au Burkina Faso.
Le jury qui le décernera sera présidé par la productrice tunisienne Dora Bouchoucha.
Le Cameroun et la Tunisie sont les pays les plus représentés, avec deux films chacun.
Les autres sont originaires du Burkina, du Sénégal, d'Egypte, du Nigeria, du Mozambique, d'Angola, du Kenya, de l'Ile Maurice, du Maroc et d'Algérie.Un film de la République dominicaine a également été retenu.
En marge des projections, sont prévus comme lors de chaque édition des rencontres entre producteurs, distributeurs, réalisateurs et diffuseurs, des ateliers d'accompagnement à l'écriture et au développement, des colloques et des débats.
Cette édition célèbrera le centenaire de la naissance du réalisateur sénégalais Ousmane Sembène, figure emblématique du cinéma africain mort en 2007.
La biennale du Fespaco, qui durera jusqu'au 4 mars, présente depuis 1969 des films de réalisateurs africains et de la diaspora.
26.000 CAS DE CHOLÉRA ET 660 DECES RECENSÉS EN UN MOIS
L’Afrique connaît une augmentation exponentielle du nombre de cas de choléra dans un contexte de forte hausse des cas au niveau mondial
L’Afrique connaît une augmentation exponentielle du nombre de cas de choléra dans un contexte de forte hausse des cas au niveau mondial. Le nombre de cas de choléra notifiés sur le continent au cours du premier mois de 2023 uniquement a atteint plus de 30% du nombre total de cas enregistrés sur l’ensemble de l’année 2022.
Infection aiguë extrêmement virulente, le cholera se propage rapidement et provoque une déshydratation, entraînant une morbidité et une mortalité élevées. Cependant, la maladie peut être facilement traitée. La plupart des personnes peuvent être traitées avec succès par l’administration rapide de sels de réhydratation orale ou de liquides intraveineux. D’après les estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms), 26.000 cas et 660 décès avaient été recensés au 29 janvier 2023 dans dix pays africains affectés par des épidémies depuis le début de l’année. En 2022, environ 80.000 cas et 1.863 décès avaient été enregistrés dans quinze pays touchés par le choléra. Si la tendance actuelle à la hausse rapide se poursuit, le nombre de cas pourrait dépasser celui enregistré en 2021, qui était la pire année pour le choléra en Afrique en près d’une décennie. Le taux de létalité moyen, qui s’élève actuellement à près de 3%, est supérieur aux 2,3% atteints en 2022 et largement supérieur au seuil acceptable fixé à moins de 1%.
Selon la directrice de l’Oms pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti, chaque décès dû au choléra est évitable. «Cette maladie est autant un problème de santé qu’un problème de développement. À ce titre, les investissements dans l’amélioration de l’assainissement et dans l’élargissement de l’accès à l’eau potable complètent remarquablement bien les initiatives de santé publique qui visent à lutter durablement contre le choléra et à y mettre fin», a déclaré Dr Moeti lors d’une conférence de presse. Pour être efficace, souligne-t-elle, la lutte contre le choléra doit s’appuyer sur la mise en œuvre de mesures complètes. Il s’agit d’abord d’une surveillance épidémiologique et de laboratoire renforcée pour détecter les épidémies, les confirmer et y riposter rapidement. Ensuite de l’élargissement de l’accès au traitement, aux vaccins, à l’eau potable et aux services d’assainissement de base. Et enfin des changements de comportement et l’amélioration des pratiques d’hygiène au sein des communautés.
A en croire Dr Matshidiso Moeti, les épidémies de choléra en Afrique surviennent dans un contexte marqué non seulement par des phénomènes climatiques extrêmes, des conflits, des épidémies d’autres maladies telles que la poliomyélite causée par le poliovirus sauvage, mais aussi par des ressources financières limitées et un personnel de santé sous pression du fait de la riposte à la pandémie de COVID-19.
REWMI, UN ROULEAU COMPRESSEUR EN DÉCRÉPITUDE ?
Le parti qui a imposé son hégémonie politique à Thiès pendant près de 20 ans, a perdu les deux dernières élections, malgré son alliance avec la famille politique présidentielle
Le parti Rewmi, qui a imposé son hégémonie politique à Thiès pendant près de 20 ans, a perdu les deux dernières élections, malgré son alliance avec la famille politique présidentielle. Et c’est sans détour que certains observateurs parlent d’un instrument politique qui s’essouffle, d’une machine électorale en pleine décrépitude. Il n’en est rien, rétorque Lamine Diallo, ancien maire de Thiès-nord, pour qui le rouleau compresseur de Rewmi est resté intact et va encore donner ses preuves lors des prochaines échéances électorales.
De 2007 à 2019, le rouleau compresseur de Rewmi a emporté, à Thiès, tous les candidats et toutes les listes des différents partis au pouvoir. En effet, il régnait en maître sur le terrain politique et gagnait tous les centres de vote, avec des scores à la soviétique. Déjà en 2014, le déclin a commencé à se faire sentir, avec une victoire du parti au pouvoir, en l’occurrence l’Alliance Pour la République (APR) et sa coalition Benno Bokk Yaakaar dans certains centres de vote. Et lors des deux dernières élections locales et législatives, malgré l’alliance avec le parti au pouvoir, le mythe électoral de Rewmi s’est effondré comme un château de carton. Et depuis lors, les difficultés sont visibles sur le terrain ; et certains observateurs parlent d’un instrument politique qui s’essouffle, d’une machine électorale en pleine décrépitude. La force de Rewmi, c’est surtout l’assise politique de son président, en l’occurrence Idrissa Seck, qui s’est fait bâtir une base affective très solide. C’est très jeune, en 1988, lors de l’élection présidentielle dont il était le Directeur de campagne du candidat Me Abdoulaye Wade, qu’il a fait pour la première fois une apparition publique dans l’arène politique nationale. C’est aussi le début de son adoption par les Thiessois et c’est d’ailleurs pourquoi, lors du passage du candidat du Sopi à Thiès dans le cadre de cette campagne, le Parti Démocratique Sénégalais (Pds) n’a jamais autant obtenu de sympathie dans la cité du Rail. Le résultat reste encore vivace dans la mémoire collective, avec les violences électorales du 25 février 1988 sur la Place de France, aujourd’hui Promenade des Thiessois.
Et conséquemment à cette percée du parti, les renouvellements de 1996 lui ont ouvert les portes du leadership local du parti à Thiès. Il a ainsi continué à tisser sa toile et après la survenue de la première alternance politique au Sénégal en 2000, Idrissa Seck, secrétaire général adjoint du PDS et tout puissant ministre d’Etat, Directeur de Cabinet du président de la République, est devenu l’homme fort du régime. Sur le plan politique, son aura a continué de se propager à Thiès et même dans le département, ce qui a été exacerbé par les chantiers de Thiès obtenus en vérité grâce à sa position au pouvoir. C’est pourquoi d’ailleurs, à la suite de sa brouille avec le président de la République d’alors, Me Abdoulaye Wade, marquée par son départ de la Primature et son exclusion plus tard du parti, un grand élan de solidarité s’est créé autour d’Idrissa Seck, devenu entre-temps maire de Thiès. Et dès qu’il s’est tracé une nouvelle trajectoire politique, les ténors de toutes les sections du Pds au niveau de la ville de Thiès l’ont rejoint dans cette nouvelle aventure politique. Depuis lors, les Thiessois se comportent comme s’ils avaient signé avec lui un pacte électoral.
A quelques semaines des élections locales de 2022, un retournement politique est intervenu car, farouche adversaire du président, Idrissa Seck a décidé de le rejoindre, d’entrer dans le gouvernement à travers des responsables qu’il a désignés, alors qu’il a hérité des rênes du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE). Ces deux forces politiques, arithmétiquement largement majoritaires à Thiès si l’on réfère aux dernières élections, se sont déployées la main dans la main, mais elles ont été laminées par des jeunes n’ayant pas beaucoup d’expériences en la matière. Après ces deux défaites, les langues se sont déliées des deux camps de la grande coalition Benno Bokk Yaakaar, pour tenter de donner des explications. Mais pour certains observateurs, si le Rewmi n’était pas en perte de vitesse, jamais la coalition Yewwi Askan Wi n’aurait pu battre la coalition présidentielle à deux reprises et sans détour. D’autres parlent d’une suite logique, après les déconvenues électorales subies par le Rewmi, notamment en 2014 et 2017.
LAMINE DIALLO COORDONNATEUR DE REWMI THIES-NORD «MALGRE LES DIFFICULTES, LA BASE SOCIOLOGIQUE DU PARTI RESTE INTACTE»
Lamine Diallo Coordonnateur de Rewmi à Thiès-nord et ancien maire de la commune estime que si le Rewmi a quelques difficultés dans la capitale du Rail, qui est sa base affective, c’est parce que les bonnes explications n’ont pas été données aux Thiessois, en ce qui concerne les raisons de l’entrée du parti dans le gouvernement, décidée par le Président Idrissa Seck. Et puisque, dit-il, Thiès est une cité rebelle, avec des populations qui ont toujours été du côté de l’opposition, cela a compliqué les choses. Pour lui, cette situation est principalement due au fait que le parti ne disposait pas de suffisamment de temps pour se lancer dans une campagne d’explication sur le choix politique qui a conduit à l’entrée dans le gouvernement, car cela a presque coïncidé avec la tenue des élections locales. « Mais la vérité est que la base sociologique de Rewmi à Thiès est restée intacte, malgré la double défaite des Locales et des Législatives. D'ailleurs, lors de ces deux élections, il y a eu un taux d’abstention très élevé au niveau de la ville, ce qui illustre parfaitement que beaucoup de militants de Rewmi ont préféré croiser les bras. Donc la grande majorité est restée et il va maintenant falloir leur montrer que l’entrée dans le gouvernement étaitla bonne solution », a-t-il indiqué. Il explique ensuite que la machine électorale de Rewmi n’est comparable à aucune autre à Thiès.
En effet, le parti dispose d’une bonne charpente organisationnelle dans chacun des 57 centres de vote de la ville. C’est pourquoi il indique que l’appareil politique très performant est toujours là, même s’il est vrai qu’il a connu quelques difficultés. «Aujourd’hui, nous sommes dans le travail politique de redressement et le parti va bientôt lancer une opération de recensement de ses militants dans les différents quartiers de la ville et même au niveau national», dit-il. Selon lui, la tournure politique actuelle va faciliter les choses, car même si les populations avaient fait le choix d’élire l’opposition, aujourd’hui le sentiment de regret est de mise partout, notamment à Thiès où, hormis Babacar Diop, Maire de la Ville, qui a confessé récemment que jusqu’à l’extinction du soleil, Thiès n’aura pas un homme politique de la dimension d’Idrissa Seck en termes de plus-value apportée à la ville, les autres tardent encore à poser des actes allant dans le sens de répondre aux attentes des populations qui les avaient élus. D’après lui, le meilleur reste à venir, d’autant plus que les Thiessois commencent à comprendre que la position affichée par Idrissa Seck était la meilleure, car il n’est pas question d’ancrer la ville dans une opposition radicale. Selon lui, il est clair que le dispositif politique de Rewmi reste bien en place à Thiès, la machine électorale est plus que jamais performante et la preuve sera encore administrée aux prochaines échéances électorales.