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19 juin 2025
L'UNIVERSITE DU SENEGAL ORIENTAL EST UNE AUBAINE POUR LA REGION DE TAMBA
La volonté du gouvernement de créer l’Université du Sénégal oriental (USO) devrait contribuer à renforcer un ''maillage'' de la carte universitaire , dans une perspective ''d’élargir'' l’égalité des chances
Tambacounda, 23 déc (APS) - La volonté du gouvernement de créer l’Université du Sénégal oriental (USO) devrait contribuer à renforcer un ''maillage'' de la carte universitaire , dans une perspective ''d’élargir'' l’égalité des chances, a estimé le président de l’association Action pour le développement du Sénégal oriental (ADESOR), Sidiki Kaba, parlant d'une ''aubaine'' pour la région de Tambacounda .
Recevant une délégation de l’Agence de presse sénégalaise (APS) conduite par son directeur général, Thierno Amadou Sy, Sidiki Kaba, par ailleurs ministre des Forces armées a notamment insisté sur l'égalité des chances que cette université va apporter aux ressortissants de cette région orientale du Sénégal.
‘’La création de l’USO est une aubaine pour la région de Tambacounda et toutes les localités qu’elle polarise. Nos enfants pourront étudier chez eux du préscolaire à l'université ‘’, s’est-t-il réjoui.
Le président de ADESOR a également salué la décision du chef de l’Etat de désigner un coordonnateur du projet de l'Université du Sénégal Oriental en vue d’accélérer le ‘’processus'' de sa mise en œuvre.
Me Sidiki Kaba s’est également félicité du choix porté sur la région de Tambacounda pour abriter la célébration de la journée nationale de l’élevage prévu le 29 décembre en présence du chef de l’état Macky Sall.
Le président de la République, Macky Sall, va inaugurer des infrastructures, lancer des travaux publics et s’entretenir avec divers acteurs de la région de Tambacounda (est), avant le Conseil des ministres qu’il va y présider mercredi 28 décembre
‘’En choisissant la région de Tambacounda pour abriter la journée de l’élevage, le président de la République a voulu faire un clin d'œil à cette catégorie qui joue un rôle important dans le processus de développement de notre pays’’, a-t-il relevé.
Kaba dit avoir rencontré toutes les associations d'éleveurs de la région de Tambacounda en vue d’une ‘’célébration dans la concorde, la joie et la fraternité’’.
‘’Nous avons rencontré un certain nombre d'acteurs pour préparer la visite du président de la République et la journée nationale de l’élevage. Il fallait délivrer un message de fraternité et prendre les décisions importantes pour sa réussite’’, a expliqué Me Sidiki Kaba.
Le ministre des Forces armées a aussi rappelé les engagements pris par le gouvernement dans la perspective de la relance du chemin de fer, le port sec pour le transport du matériel vers le Mali et la gare des gros porteurs ainsi que la réhabilitation de l'aéroport régional pour le développement du tourisme.
‘’Nous avons beaucoup d'espoir pour une région qui a besoin de connaître le bonheur de ses populations. Elles (populations) sont prêtes pour accueillir le président de la République à la hauteur du choix qu'il a porté sur Tambacounda et pour les actions qu'il compte y mener’’, martèle-t-il.
CAN U20, LES TIRAGES PREVUS CE VENDREDI
Le tirage au sort de la Coupe d'Afrique des nations des moins de 20 ans, se tient, ce vendredi, à 17h, au Caire, en Egypte, ont annoncé plusieurs médias africains.
Dakar, 23 déc (APS) - Le tirage au sort de la Coupe d'Afrique des nations des moins de 20 ans, se tient, ce vendredi, à 17h, au Caire, en Egypte, ont annoncé plusieurs médias africains.
Au terme des phases qualificatives zonales, douze équipes dont celles du Sénégal, se sont qualifiées pour la 23e édition de ce tournoi continental.
Les douze équipes seront réparties dans trois groupes de quatre. Les quatre demi-finalistes seront directement qualifiées pour la Coupe du monde de la catégorie prévue la même année en Indonésie.
La CAN des moins de 20 ans, organisée depuis 1979 par la CAF, se tient tous les deux ans.
La première édition a été remportée par l’Algérie. Jusqu’en 1989, la finale se jouait en match aller et retour, avant la mise en place d’une finale organisée par un pays en 1991.
Le Sénégal, pays organisateur et finaliste de la 19e édition en 2015, n’a jamais remporté le tournoi. Les Lionceaux ont perdu les deux suivantes éditions.
Le Nigeria est la nation la plus titrée avec sept trophées. Le Ghana, tenant du titre, a remporté quatre éditions de même que le pays hôte, l’Egypte.
Voici la liste des pays qualifiés :
Bénin, Congo-Brazzaville, Egypte, Gambie, Mozambique, Nigeria, Ouganda, République centrafricaine, Sénégal, Soudan du Sud, Tunisie et Zambie.
PLANNING DU CONSEIL DES MINISTRES DECENTRALISE A TAMBA LE 28 DECEMBRE
Le président de la République, Macky Sall, va inaugurer des infrastructures, lancer des travaux publics et s’entretenir avec divers acteurs de la région de Tambacounda (est), avant le Conseil des ministres qu’il va y présider mercredi 28 décembre
Tambacounda, 23 déc (APS) – Le président de la République, Macky Sall, va inaugurer des infrastructures, lancer des travaux publics et s’entretenir avec divers acteurs de la région de Tambacounda (est), avant le Conseil des ministres qu’il va y présider mercredi 28 décembre, a annoncé à l’APS le gouverneur Oumar Mamadou Baldé.
Selon M. Baldé, le chef de l’Etat va arriver à Tambacounda, lundi 26 décembre, dans l’après-midi.
‘’Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires pour réserver un accueil triomphal au président de la République et aux membres du gouvernement’’, a-t-il assuré.
Selon Oumar Mamadou Baldé, Macky Sall va accorder des audiences à divers acteurs de cette région, à la gouvernance de Tambacounda.
Mardi 27 décembre, le président de la République va procéder à l’inauguration du camp militaire de Goudiry, l’un des quatre chefs-lieux de département de la région.
‘’Nous nous sommes beaucoup battus aux côtés de l’état-major des armées pour arriver à la concrétisation’’ de ce projet, a dit M. Baldé en parlant du nouveau camp.
Le même jour, mardi 27 décembre, Macky Sall va diriger ‘’un conseil présidentiel territorialisé’’, dont le but sera d’‘’évaluer les engagements du gouvernement [pour ladite région] depuis 2013 et de prévoir les investissements prioritaires de l’Etat pour (…) Tambacounda, pour 2023-2025’’, a-t-il expliqué.
Le gouverneur de Tambacounda va prononcer une allocution d’ouverture dudit conseil, qui va porter sur ‘’la situation économique et sécuritaire de la région’’.
Des maires, des présidents de conseil départemental, des représentants de la chambre de commerce de Tambacounda et des organisations de femmes vont participer à cette rencontre.
Le président de la République va ensuite présider le Conseil des ministres décentralisé de Tambacounda, mercredi 28 décembre, à partir de 10 heures, à la gouvernance de cette capitale régionale, selon le gouverneur.
Oumar Mamadou Baldé annonce que le chef de l’Etat va présider, jeudi 29 décembre, la cérémonie officielle de la célébration de la Journée nationale de l’élevage, à Tambacounda.
Selon lui, le chef de l’Etat va ensuite visiter des installations de la ligne électrique Kayes-Tambacounda, qui relie plusieurs centrales électriques de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal.
Macky Sall va inaugurer la route reliant Tambacounda à Kidira en passant par Goudiry, qui s’étend sur 180 kilomètres.
Le gouverneur annonce également une visite du chef de l’Etat dans les chantiers du Programme de modernisation des villes et la remise de financements, par Macky Sall, aux femmes et aux jeunes de la région.
TAMBA VEUT UNE AUGMENTATION DU PRIX DU COTON
Abdoulaye Diallo, technicien agricole à Sinthiou Moussa, dans la commune de Tambacounda (est), a plaidé la hausse du prix au producteur du coton à l'image de l'arachide dont le prix est récemment passé de 300 à 350 francs CFA le kilogramme.
Tambacounda, 23 déc (APS) - Abdoulaye Diallo, technicien agricole à Sinthiou Moussa, dans la commune de Tambacounda (est), a plaidé la hausse du prix au producteur du coton à l'image de l'arachide dont le prix est récemment passé de 300 à 350 francs CFA le kilogramme.
‘’Si nous avons une demande à formuler, à l’image de l’arachide et du riz, on aurait aimé que le président de la République nous aide aujourd’hui pour que le prix du coton soit amélioré, lequel est actuellement à 300 francs’’, a-t-il dit à l’APS.
Le chef de l'Etat entame à partir de mardi une tournée économique dans la région de Tambacounda au cour de laquelle, il va présider un Conseil présidentiel, un Conseil des ministres et la cérémonie de célébration de la Journée nationale de l'élevage.
Le technicien renseigne que le village de Sinthiou Moussa situé à quelques kilomètres de la commune de Tambacounda exploite le souna (variété du mil) sur 14 ha, contre 13 h pour le coton, 8 pour le maïs, et 4 pour l’arachide cette année.
Abdoulaye Diallo a insisté notamment sur l'importance d'un partenariat entre les cultivateurs de coton et la Société de développement et des fibres textiles (Sodefitex).
Selon lui, si l’Etat veut que la culture du coton se développe, il devra subventionner le matériel agricole et revoir à la hausse le prix au producteur. "(…) ce qui nous permettra de travailler plus vite et sur des superficies plus conséquentes', a assuré Diallo.
Par rapport à la production du coton, il renseigne que la récolte est toujours en cours, avec quelque 10 tonnes déjà récoltées sur une superficie de plus de 10 ha, notant que les exploitations sont souvent de type familial.
Il rappelle que le secteur était confronté à des attaques d’insectes et l’Etat, à travers le ministère de l’Agriculture, “a été au chevet des producteurs, en prenant en charge le crédit court terme et les intrants de cette campagne”.
Il note par ailleurs que vouloir maintenir le prix du coton dans son état actuel, “ce serait synonyme de méconnaître l’apport du coton dans la localité”, en termes d’exploitation et sécurité alimentaire.
"Si la situation n’est pas améliorée, les gens risquent de quitter la filière. C’est pourquoi, nous invitons le ministre de l’Agriculture à revoir le prix du coton et le niveau d’équipement’’, poursuit-il.
Le technicien agricole est d’avis que si beaucoup de jeunes ne s'intéressent pas à l’émigration irrégulière, “c’est parce qu’ils se retrouvent dans la culture”, notant que la meilleure manière de les garder dans cette activité, ‘’c’est quand ils cultivent, ils s’y retrouvent à travers une valorisation du prix’’.
Outre la question sur la valorisation du prix, Abdoulaye Diallo relève aussi des difficultés relatives notamment aux attaques de cantharides (insectes très voraces qui attaquent et dévorent le feuillage des plantes).
‘’Nous avons dû recourir à des traitements pour limiter les dégâts’’, insiste-t-il.
Diallo a aussi relevé les attaques des jassides (insectes qui attaquent les cotonniers), lesquelles n’ont pas permis de récolter les graines semées tardivement.
La Sodefitex, en amont et en aval de la filière coton
‘’Or pour la récolte du coton, nous avons jusqu’à trois étages pour que le coton soit bon, donc les capsules du milieu et les capsules de tête n’ont pas pu être récoltées, seules les capsules du bas ont pu être récoltées'', fait-il valoir.
Créée en 1974, la Société de développement et des fibres textiles (Sodefitex), est une agro-industrie cotonnière implantée dans les régions agro écologiques du Sénégal oriental, peut-on lire sur son site internet.
Elle agit dans ‘’la recherche-développement, le conseil agricole, la production et la mise en place de semences certifiées, la formation des cotonculteurs’’, ajoute la même source.
‘’Aujourd’hui la Sodefitex assure l’approvisionnement en intrants, encadre les producteurs, quand la récolte mûrit, c’est la société qui vient nous acheter la production", renseigne Abdoulaye Diallo.
Parlant du partenariat entre la structure et les exploitants agricoles de la zone, Diallo indique que ‘’le producteur peut faire tout son itinéraire technique jusqu’à la production sans débourser de l’argent’’, ajoutant que ‘’la Sodefitex est en amont et en aval de la filière coton’’.
DAKAR, NID D'ARTISTRES
La militante culturelle Aisha Dème, a présenté, jeudi, son livre intitulé "Dakar, nid d’artistes" dans lequel elle rend hommage à Dakar, "une ville cosmopolite, au rythme effréné et tranquille", à travers la contribution d'une centaine d'artistes
Dakar, 23 déc (APS) - La militante culturelle Aisha Dème, a présenté, jeudi, son livre intitulé "Dakar, nid d’artistes" dans lequel elle rend hommage à Dakar, "une ville cosmopolite, au rythme effréné et tranquille", à travers la contribution d'une centaine d'artistes de la scène culturelle.
Le livre, publié aux éditions Malika, “est une petite contribution pour rendre hommage à Dakar”, a expliqué l’auteure, lors de la cérémonie de dédicace du livre, en présence de plusieurs personnalités et artistes.
“Ce recueil de bonheurs, de paix et de joies” va permettre aux générations futures à venir découvrir la ville. Cette ville dont le nom mythique, a, désormais, traversé les siècles, les années, les générations et les sociétés qui l’ont composés. Une ville cosmopolite, au rythme effréné et tranquille à la fois…”, a-t-elle dit.
Malgré son travail, elle a reconnu que “nous ne pourrons jamais épuiser ses secrets”.
L’auteure dit éprouver un sentiment de fierté et de reconnaissance aux 100 artistes qui ont accepté de faire leur contribution à travers ce livre.
“Ce sont ces derniers-là qui ont bien voulu s’ouvrir, laisser la magie de Dakar et le regard existentiel qui relie leurs cœurs, leurs âmes et leurs corps à cette ville”, a-t-elle rappelé.
"Ils ont accepté de partager ce que Dakar représente pour eux, pour leur inspiration, pour leurs œuvres, leurs réalisations, leur vie et même leur survie’’, a-t-elle ajouté.
Revenant sur le choix de la ville de Dakar, l’éditrice Malika, a expliqué que, le concept “Nid d’artistes”, constitue une promenade émotionnelle à travers le regard d’une centaine d’artistes de la scène contemporaine d’une ville.
‘’J’ai lancé une collection dédiée à la scène cultuelle de ville au Maroc et quand je ai lancé mon premier livre de la série +Nid d’artistes+, j’avais choisi Casablanca, qui est ma ville natale après mon cœur s’est penché vers Dakar, parce que c’est une ville qui est ‘extrêmement créative avec une générosité incroyable des artistes", a-t-elle laissé entendre.
AVRAM GRANT, NOUVEL ENTRAINEUR DE LA ZAMBIE
L’ancien entraîneur du Ghana, Avram Grant, a été nommé Sélectionneur de l’équipe nationale de la Zambie, a annoncé, jeudi, la fédération zambienne de football.
Dakar, 23 déc (APS) - L’ancien entraîneur du Ghana, Avram Grant, a été nommé Sélectionneur de l’équipe nationale de la Zambie, a annoncé, jeudi, la fédération zambienne de football.
L’Israélien de 67 ans, finaliste de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de 2015 avec les Black stars, a signé un contrat de deux ans avec l’équipe zambienne.
Ancien entraîneur de Chelsea, il est finaliste de la Ligue des champions avec les Blues en 2008. Il a notamment été à la tête du club anglais de West Ham et dirigé la sélection de l’Israël.
Avram Grant, qui succède au Croate Aljosa Asanovic, hérite d’une équipe zambienne absente des trois dernières éditions de la CAN.
La Zambie a remporté la CAN pour la première fois en 2012 avec l’entraîneur Français Hervé Renard.
Les Chipolopolos qui ont pour objectif de se qualifier à la CAN 2023, sont dans le même groupe avec les Ivoiriens, les Lésothiens et les Comoriens.
Par Abdoul Aly KANE
L’AVENIR DE L’AFRIQUE DANS UN MONDE MULTIPOLAIRE EN PERSPECTIVE
La situation internationale actuelle enseigne, en particulier aux économistes, que la mesure de la puissance des pays ne saurait se réduire à leur niveau de Produit Intérieur Brut (PIB).
La situation internationale actuelle enseigne, en particulier aux économistes, que la mesure de la puissance des pays ne saurait se réduire à leur niveau de Produit Intérieur Brut (PIB).
Depuis une vingtaine d’années, le poids et le pouvoir de dissuasion militaires apparaissent, in fine, comme le seul critère assurant une sorte de pérennité aux Etats qui en disposent en ce qu’ils leur permettent de disposer de leur propre force pour dissuader d’éventuels Etats assaillants, ou alors exercer une force de prédation sur les richesses d’Etats plus faibles. Les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts (dixit Charles de Gaulle, ancien chef de l’Etat français). Le conflit géopolitique actuel entre la Russie et l’Ukraine a révélé au grand jour que les ressources énergétiques sont au centre des enjeux économiques du monde, et qu’en garder le contrôle est synonyme de puissance politique et économique.
Les Etats n’ont pas d’amis mais des intérêts. Cette expression hautement cynique permet de comprendre qu’au nom de ces mêmes intérêts, un État peut s’attaquer à un autre au nom de ses stricts intérêts économiques. Dès lors, les justifications de course aux armements pour dissuader l’autre de vous attaquer, alors qu’elles cachent des objectifs de prédation, perdent leur sens. Comme disait l’autre, la géopolitique c’est la puissance. Elle prime sur la puissance économique. La Corée du Nord n’est pas crainte pour sa puissance économique mais pour ses capacités nucléaires exhibées en toute occasion. Les performances économiques de la Corée du Sud (10ème place dans l’économie mondiale) menacée au nom de la réunification s’en trouvent fragilisées. Le poids économique des pays est fragilisé par les crises systémiques tenant aux finances et à l’inflation.
La situation géopolitique que nous vivons depuis le début de ce nouveau siècle nous rappelle que la géopolitique prime sur tout le reste. La condition d’un développement est la croissance dans la durée. Cette durée est conditionnée par la capacité de résistance à une agression extérieure. Libye, Irak, Syrie, Afrique avec Boko Haram. Avons-nous la capacité de déployer sans entraves nos activités économiques et protéger nos frontières et nos populations lorsque des groupes comme Boko Haram sévissent depuis 20 dans le bassin du lac Tchad, soient le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad, mais aussi au Mali, au Burkina, et, dans une moindre mesure, en Côte d’Ivoire et en Mauritanie sans riposte adaptée aux dommages subis ?
Comment comprendre que l’ensemble de ces pays puissent subir les méfaits du terrorisme sans capacités propres de réaction ?
Avons-nous la capacité de protéger nos ressources halieutiques ?
S’agirait-il alors de choix décisionnels erronés des Etats de privilégier l’endettement pour le financement d’infrastructures au détriment de l’éradication de la menace sécuritaire qui tue l’économie ?
Le PNUD, dans rapport, intitulé «Measuringthe Economic Impact of Violent Extremism Leading to Terrorism in Africa» (2020), estime que 16 sur 18 des pays ciblés par le terrorisme en Afrique (Nigéria, Tanzanie, République centrafricaine, Niger, Ouganda, Kenya, Éthiopie, Sénégal, Mali, Burkina Faso, Tchad, Cameroun, Tunisie, Maroc, Mauritanie et Libye)perdent environ97milliards de dollars par an dans l’activité économique informelle depuis 2007. Ce montant équivaut en ordre de grandeur aux 100milliards de dollars attendus par l’Afrique en provenance du FMI dans le cadre de la relance post Covid.
Dans un contexte mondial devenu multipolaire, et pour faire face à ses sérieux problèmes sécuritaires, l’exigence est que l’Afrique se constitue en un seul bloc, fort du poids de ses ressources, pour ensuite s’allier à d’autres pôles à l’aune de ses seuls intérêts.
C’est à cette condition qu’une oreille attentive sera tendue vers le continent, et non par une quelconque présence au Conseil de sécurité de l’ONU dans la division voire l’émiettement.
Les conditions de la création d’une puissance en Afrique
Le principal facteur de production et de développement, c’est l’armement. C’est grâce à lui qu’on conquiert des espaces, qu’on s’approprie indûment les sols et sous-sols de pays faibles, qu’on impose des schémas de développement autocentrés et inscrits dans la durée. Les concepts économiques doivent, d’ailleurs, être revisités sous ce rapport. L’Afrique c’est de petits trios de jazz face à de larges ensembles harmoniques de musique classique. L’Afrique doit s’asseoir d’égal à égal avec les pays partagent cette vision du monde multipolaire.
Géopolitique et développement
La géopolitique et l’économie sont les deux faces d’une même médaille. Il est fréquent de présenter l’économie comme l’explication de la variation des situations géopolitiques. Les interventions militaires de l’occident dans le Golfe Persique, en1992, et en Irak, en 2003, et en Libye en 2011, sont généralement considérées comme des opérations visant à faire main basse sur les richesses pétrolières de ces pays.
On fait la guerre pour prendre le contrôle de ressources pétrolières (ou de terres fertiles),mais aussi pour que les pays concernés ne puissent utiliser ces ressources pour leur propre compte, de sorte à altérer la puissance du pays dominant.
Le conflit actuel entre la Russie et l’Ukraine traduit pour les uns la volonté russe d’étendre son influence sur les pays de l’ancienne URSS, et, pour la Russie, une opération pour conjurer la menace de l’Otan avec l’Ukraine de Volodymyr Zelensky comme bras armé.
Dans le cadre du rapport inégal entre l’Occident et le reste du monde, l’Afrique en particulier, l’exploitation à moindre coût des matières premières et leur transformation à haute plus-value est le modèle économique en vigueur depuis 1885. Pour aller dans le sens du renversement de ce modèle au profit de l’Afrique, le continent doit mettre en avant sa propre vision du monde qu’elle traduira dans ses plans et programmes économiques.
C’est cette problématique qui est importante et non un rattrapage économique dans un contexte de chocs exogènes suscités pour conserver le dit modèle.
La géopolitique c’est la science de la puissance ; et cette puissance est donnée parla dimension génératrice de liberté décisionnelle et d’orientation du développement. L’histoire nous montre qu’un pays comme la Russie est classé comme pays émergent au plan économique, derrière les pays d’Europe occidentale, alors qu’elle est la 2ème puissance économique militaire du monde.
C’est dire que les immenses ressources énergétiques de ce pays n’ont pas été utilisées dans la transformation industrielle mais plutôt dans l’armement considéré en dernier ressort comme l’arme économique déterminante. La Corée du Nord se situe dans le même sillage que la Russie. La mesure du développement ne saurait être une question d’indicateurs de richesse comparant les revenus nationaux annuels mais plutôt la puissance militaire, la capacité de dissuasion qui n’ont cessé de modeler les rapports entre les nations.
Avec la crise russo-ukrainienne, les blocs militaires se reforment.
L’OTAN se renforce et des pays comme l’Allemagne, qui s’était assignée après la seconde guerre mondiale l’objectif majeur de retrouver sa puissance économique, réfléchit à son armement propre. Les pays émergents, ne se sentant plus à l’abri, se regroupent pour endiguer les risques. La marche du monde n’a jamais été linéaire ; elle a toujours été interrompue par des chocs de toutes natures provoqués par des agents économiques (crises financières, conflits avec usages d’armes militaires, chimiques, bactériologiques etc.).
L’Afrique s’inscrit dans la perspective de « l’Agenda 2063 » qui parle d’accélération de la croissance économique du continent, avec comme projets « phares » la mise en place d’un réseau de trains à grande vitesse reliant toutes les capitales africaines, la création d’une zone de libre-échange, d’un passeport africain, la création d‘un grand musée africain pour promouvoir une culture commune et d’initiatives dans l’éducation, la culture, la science, la technologie.
La place d’une Afrique unie dans le concert des nations et intégrée dans des blocs qui vont décider de l’avenir du monde, n’est pas expressément évoquée. Les chefs d’Etat aux commandes présentement doivent prendre leurs responsabilités comme le font les dirigeants des pays émergents pour définir la place que l’Afrique est en droit d’occuper au regard de sa contribution au développement économique mondial, qui jusque-là ne lui a apporté que marginalisation et pauvreté.
Une géopolitique africaine doit être au centre des réflexions de ces chefs d’Etat du continent, et non la poursuite d’objectifs économiques à atteindre sous l’ombre tutélaire des autres nations dont l’intérêt est de garder le continent comme un « réservoir de matières premières » et un « déversoir de produits finis » comme disait l’autre.
Conclusions
Dans un contexte de quête de multipolarité après une mondialisation unipolaire, l’Afrique revient en force dans la géopolitique mondiale. Les sommets Afrique/pays occidentaux et Afrique/BRICS redoublent de fréquence et d’intensité.
Sont annoncées des érections d’infrastructures d’interconnexion, des postes de représentants au Conseil de sécurité de l’ONU et la nomination d’un représentant des BRICS pour l’Afrique de l’Ouest, sans pour autant que les actions ne soient résolument dirigées vers l’unité réelle du continent.
C’est l’heure pour les chefs d’Etat et les intellectuels africains de barrer la route aux seules initiatives nationales d’Etats issus d’une balkanisation et qui, jusque-là, ont permis la perpétuation de la domination de l’Occident, au profit d’une unité réelle du continent grâce à une vision partagée.
Cette vision doit nécessairement mettre en avant la nécessité pour l’Afrique d’assurer sa propre sécurité face à la montée du terrorisme, dont l’objectif est la déstructuration de nos Etats.
«TOUT CITOYEN PEUT ESPERER ETRE DECORE PARLE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE»
Chargé des distinctions dans les différents ordres nationaux, le général Meissa Niang, Grand chancelier, apporte des précisions et rassure les citoyens lambda que « Le Témoin » qualifie d’oubliés de la Nation.
Chargé des distinctions dans les différents ordres nationaux, le général Meissa Niang, Grand chancelier, apporte des précisions et rassure les citoyens lambda que « Le Témoin » qualifie d’oubliés de la Nation.
L’ancien Haut commandant de la Gendarmerie nationale, le général Meissa Niang est le Grand chancelier de la République. Gardien du code réglementaire et des valeurs républicaines, il est l’arbitre central des décorations. Autrement dit, c’est lui qui présente au président de la République les candidats proposés par les ministres, par d’autres personnes ou par lui-même pour les décorations dans les différents ordres nationaux.
Interpellés sur l’oubli ou la négligence à l’endroit de certaines catégories de citoyens jamais décorés, le général Meissa Niang tient d’abord à préciser ceci : « D’abord permettez-moi de vous rappeler que le président de la République reste et demeure toujours très sensible à toutes les couches sociales issues des différents corps de métier. Juste pour vous dire que le chef de l’Etat est toujours prêt et disponible à décorer tout brave citoyen sénégalais qui s’active dans différents secteurs les plus dynamiques de notre pays. Tout citoyen, que ce soit un homme ou une femme qui, par son talent, son travail, sa créativité ou son comportement participe au rayonnement ou au développement économique et social du Sénégal peut être décoré par le président de la République. Dans chaque secteur d’activités, c’est le département ministériel concerné qui doit identifier ou recenser ces citoyens modèles et exemplaires éligibles aux décorations pour les présenter à la Chancellerie qui ensuite les propose au président de la République. En clair, tout citoyen peut être distingué par le chef de l’Etat… » a rassuré en substance le général Meissa Niang, Grand chancelier.
A entendre parler ou rassurer l’ancien Haut com de la Maréchaussée, on en déduit que, si jamais le ministre de l’Agriculture, par exemple, identifie ou localise un brave paysan ou un vieux cultivateur dans le Sénégal des profondeurs et dont il estime qu’il mérite de la Nation de par son travail, son comportement ou ses performances, eh bien le citoyen en question peut espérer être invité, un jour, dans le banquet des récipiendaires au Palais de la République. Comme quoi, la République sait être reconnaissante à l’endroit de tous ses citoyens pourvu qu’ils soient méritants et que le ministère dont ils relèvent fasse la remontée d’informations nécessaire !
CES VIEUX SERVITEURS, GRANDS OUBLIÉS DE LA NATION
Vieilles vendeuses de couscous, chauffeurs de taxis, tailleurs, horlogers et autres citoyens lambda jamais distingués par le président de la République
Chaque année, la présidence de la République et les ministères perpétuent les traditionnelles cérémonies de remise de décorations aux différents ordres nationaux. Malheureusement, ces médailles de la reconnaissance de la Nation ne sont destinées, en général, qu’aux personnalités les plus influentes ou les plus célèbres de notre pays. Pendant ce temps, les pauvres citoyens de la masse laborieuse qui se tuent à la tâche jour et nuit tout en prenant à cœur leur travail — souvent un petit métier — qu’ils effectuent avec abnégation, ces petites gens, donc, sont oubliées des décorations officielles. Dans ce lot, de braves vendeuses de coucous de l’Université de Dakar par exemple, des chauffeurs de taxis, des libraires, des vigiles, des domestiques, des plantons, sans parler des courageux paysans, pêcheurs éleveurs etc. qui sont toujours condamnés à travailler et à mourir dans l’anonymat sans être distingués par le président de la République. Pourquoi la Nation est-elle si ingrate à l’endroit de ses citoyens lambda ? « Le Témoin » a enquêté.
Avenue Cheikh Anta Diop de Dakar, il est 04 heures du matin lorsque, comme presque toutes les levées du jour, nous passons devant le Temple du savoir qu’est l’UCAD pour rentrer chez nous. Ce, après avoir bouclé nuitamment l’édition du jour du « Témoin ».
A cette heure de la nuit, les rares voitures qui circulent sont des taxis et on ne croise presque pas de piétons. Le paysage est presque désert ou lunaire dans cette artère universitaire trop animée et fréquentée le jour. Au carrefour du grand portail du Centre des Œuvres Universitaires de Dakar (Coud), les seuls et uniques êtres que l’on y trouve, en ce milieu de la nuit, sont trois braves mamans. Ils’agit de vieilles vendeuses de couscous à base de mil (thieré), de « lakh » et « thiakry ».
Devant leurs étals vacillants sous le poids des calebasses, des sachets de lait en poudre et des seaux de lait caillé (Soow), elles se substituent nuitamment aux restaurants universitaires fermés à 21 heures(voir photo). Nous nous présentons devant l’étal de dame Sally Diouf âgée de 75 ans. Depuis plus de trente ans, elle s’est installée sur ce tronçon de l’avenue Cheikh Anta Diop pour vendre ces mets traditionnels à base de céréales locales. « Tous les après-midi, je m’installe devant l’hôpital de Fann. Et c’est à partir de 21 heures que je migre vers le portail de l’Université de Dakar. Ici, la plupart des clients sont étudiants qui ne mangent le soir que du « thiéré » ou du « lakh », des mets dont les prix varient entre 100 cfa et 500 cfa. Parmi mes clients étudiants, certains prennent des repas à crédit et remboursent lorsqu’ils perçoivent leurs bourses. J’ai eu à servir plusieurs générations d’étudiants parmi lesquels certains sont devenus aujourd’hui de grandes personnalités de ce pays » explique la vieille maman domiciliée à Keur Massar.
Et d’ajouter : « Tous les jours, je quitte mon étal vers 5 heures du matin pour rentrer dans la banlieue. C’est un taxi-clando qui vient nous prendre régulièrement pour nous ramener chez nous, mes collègues et moi ». Sa fille, Aïda Guèye, qui assistait à l’entretien précise que « si nous restons jusqu’à pareille heure dans ce carrefour, c’est pour prendre en compte certains étudiants attardés ou tenaillés par la faim durant la nuit. »
Mourir dans l’anonymat !
Sur place, on constate que ces vendeuses de couscous, par exemple, contribuent grandement à la vie sociale — pour ne pas dire aux œuvres sociales — de l’Ucad. Malheureusement, après des décennies de bons et loyaux services rendus au monde estudiantin, elles n’ont jamais été décorées ou distinguées par la Nation. « Décoration ? Jamais ! Mieux, l’Etat ne nous a jamais financées pour améliorer nos activités » déplore la vieille Sally Diouf. Les structures de microfinance ou de nanocrédit, elle en entend parler seulement. Justement, en cette période de fin d’année où la présidence de la République et l’ensemble de départements ministériels s’apprêtent à perpétuer les traditionnelles cérémonies de remise de décorations aux différents ordres nationaux, les braves gens comme ces vendeuses de couscous sont les grands oubliés. Or, ils auraient pu prétendre légitimement à une distinction comme l’Ordre national du Mérite qui se trouve être normalement la médaille la plus accessible aux citoyens lambda.
En effet, pour prétendre à cette médaille honorifique, il est faut être Sénégalais « ordinaire » et avoir exercé une activité privée pendant au moins 10 ans. Différente de l’Ordre national du Lion, plus officiel et plus prestigieux, l’Ordre national du Mérite récompense les services distingués rendus à la Nation. Il a été instauré par le président Léopold Sédar Senghor dans le but d’élargir le nombre de citoyens à honorer comme les commerçants, les maçons, les vendeuses de poisson, les pêcheurs, les chauffeurs de taxi, les libraires, les vieux coiffeurs, les vigiles, les domestiques, les marchands de journaux etc. Malheureusement, la plupart de ces pauvres citoyens « ordinaires » de la classe laborieuse sont toujours condamnés à travailler et à mourir dans l’anonymat sans être distingués par la Nation ou décorés par le président de la République.
En effet, on constate tristement que les banquets de remise des médailles au Palais de la République, c’est l’apanage ou le rendez-vous annuel des personnalités les plus influentes ou les plus célèbres du Sénégal. Les « en haut d’en haut ». Et il est extrêmement rare de voir le vieux coiffeur du quartier, l’imam de la mosquée, le technicien de surface du ministère ou le chauffeur de taxi décorés par le chef de l’Etat. La preuve par Cheikh Ndiaye Téranga ancien président du Regroupement des Chauffeurs et Propriétaires de Taxis. Agé de 80 ans environ, l’ancien animateur de l’émission « Carrefour Routier » sur la radio « TopFm/107.0 » a rendu plus de 60 ans de services à la Nation par le biais des transports routiers. « Depuis l’âge de 15 ans comme apprenti, je suis dans le secteur du transport après avoir gravi tous les échelons c’est-à-dire chauffeur, transporteur et syndicaliste. Je n’ai jamais été décoré, ni par le président Léopold Sédar Senghor, ni par Abdou Diouf, Abdoulaye Wade ou Macky Sall. Jamais! J’ai toujours entendu parler : la Nation reconnaissante ! Pour moi, la Nation est plutôt « ingrate » car je lui ai tout rendu et, en retour, elle ne m’a rien rendu ! En dehors de la Nation, j’ai tout fait pour le président Macky Sall. J’ai même créé un mouvement politique dénommé « Fagaru » pour le soutenir. Sur fonds propres, j’ai eu à tenir des meetings et organiser partout des journées de mobilisation pour soutenir l’action du président Macky Sall. Depuis presque six ans, il ne sait même pas que je suis malade et cloué au lit. Alhamdoulihah, je remercie le Bon Dieu ainsi que mes enfants, amis et parents qui sont à mon chevet » s’est désolé l’ancien et célèbre président du Syndicat des chauffeurs de taxi.
Un maitre-tailleur de 82 ans, jamais décoré !
En ouvrant toujours le ban du monde des « oubliés » de la Nation, un autre exemple pour les milliers de citoyens méritants, Demba Diagne. Agé de plus 78 ans, il est l’un des plus vieux libraires du Sénégal. Actuel doyen de la « Librairie par Terre » située aux abords de l’avenue Emile Badiane à Sandaga, il en est à sa 45e année de librairie. « C’est au lendemain des indépendances que je me suis installé sur ce carré de l’avenue Emile Badiane transformé en « Librairie ». Un marché de livres de seconde main et bouquins d’occasion de toutessortes. Dans ma vieille relation clientèle, j’ai eu à vendre et à conseiller plusieurs générations d’élèves, d’étudiants et d’enseignants devenus des ministres, des députés, des médecins, des avocats et autres hautes personnalités. Vous savez, le libraire n’est passeulement un commerçant qui vend des livres car son rôle est aussi de conseiller et de guider le lecteur voire l’étudiant dansses choix de productions éditoriales, de recherches pour des projets de mémoire, de thèse etc » a expliqué notre vieil interlocuteur. Avant de préciser : « En ma qualité de libraire, je suis un acteur incontournable de l’éducation et l’enseignement dans ce pays. Malgré mon âge avancé, je suis toujours actif au service de la Nation. Hélas ! C’est regrettable de le dire, j’avoue n’avoir jamais obtenu une décoration présidentielle ou ministérielle. Même communale ! » s’est-il étranglé tout en pensant que les braves travailleurs « privés » de la masse laborieuse ne font, peut-être, pas partie de la Nation. Dans la même lignée des « oubliés » des décorations de la Nation, le doyen des maitres-tailleurs de Sandaga, Gorgui Moussa Thiam. Il est né en 1940 à Ndialack (Bambey) et âgé de 82 ans. Poussé par l’exode rural, il est venu à Dakar en 1958 alors qu’il avait à peine 18 ans. Malgré son âge avancé (82 ans), le « vieux Gorgui Moussa Thiam, reste parmi les travailleurs les plus actifs du marché Sandaga. Lorsque qu’on lui a parlé de « médaille » et de « décoration », il a sursauté croyant que « Le Témoin » venait le recenser pour une éventuelle distinction. Un sentiment qui laisse croire qu’il n’a jamais vécu l’atmosphère d’une décoration d’Etat. « Les médailles, j’en ai seulement entendu parler ! Pourtant, pendant presque un demi-siècle, j’ai eu à confectionner des habits à de nombreux récipiendaires invités au Palais de la République pour y recevoir des décorations. Malheureusement, je n’ai jamais eu la chance d’être décoré par le président de la République. Dieu sait, j’ai formé des milliers de jeunes, garçons et filles, dans le métier de tailleur-couturier. Donc j’ai rendu service à ma Nation qui devrait être reconnaissante envers moi » a estimé le vieux Gorgui Moussa Thiam avant de nous parler de son vaste carnet d’adresses renfermant plusieurs personnalités politiques, administratives, judiciaires et économiques depuis l’Afrique occidentale française (Aof) jusqu’au régime du président Macky Sall. « Tous ces gens-là étaient mes clients. Je peux même vous dire que j’ai vu naitre et grandir le marché Sandaga. C’était le marché des « Toubabs » de l’ancienne colonie française » a-t-ajouté, histoire de prouver son éligibilité à la Médaille de l’Ordre national du Mérite.
Bref, il y a de quoi distinguer ces milliers de braves citoyens, hommes et femmes, qui, des années durant, s’activent du matin au crépuscule sans pouvoir bénéficier, un jour, de la reconnaissance de la Nation. Surtout lorsqu’il s’agit d’un symbole honorifique destiné à récompenser le mérite personnel de tout un chacun. Et dans tous les corps de métier !
MACKY REFILE LA PATATE CHAUDE À AMADOU BA
Le chef de l’Etat s’est tout simplement déchargé sur son Premier ministre Amadou Ba à propos des conclusions de la Cour des comptes qui font grand bruit
Le président de la République a évoqué hier en Conseil des ministres le fameux rapport de la Cour des Comptes sur l’audit de la gestion du Fonds de Riposte et de Solidarité contre les effets de la COVID 19 (FONDS FORCE COVID-19).
Le chef de l’Etat s’est tout simplement déchargé sur son Premier ministre Amadou Ba. En effet, malgré la clameur qui ne s’estompe guère pour que des informations judiciaires soient ouvertes contre les 12 gestionnaires épinglés par le Rapport, Macky Sall n’a pas véritablement rassuré les Sénégalais sur sa volonté réelle de laisser la justice donner suite aux informations judiciaires demandées par la Cour des Comptes.
« S’agissant de la transparence dans la gestion des finances publiques et du renforcement de la lutte contre le blanchissement des capitaux et le financement du terrorisme, le Président de la République a réitéré son attachement à la transparence, à la promotion de la bonne gouvernance et à la reddition des comptes, érigés en piliers dans le Plan Sénégal Emergent » a indiqué Macky Sall cité par le communiqué du Conseil des ministres.
Et le président de la République d’ajouter qu’ « à la suite de la publication du rapport de la Cour des Comptes sur l’audit de la gestion du Fonds de Riposte et de Solidarité contre les effets de la COVID 19 (FONDS FORCE COVID-19), le chef de l’Etat a demandé au Premier Ministre d’examiner avec attention les informations publiées, les recommandations formulées et de prendre sans délais les mesures adéquates afin d’éclairer l’opinion sur les éléments contenus dans ledit rapport en vue des suites à donner ».
Une formulation vague et filandreuse qui signifie que le Président demande à son Premier ministre de trouver les moyens de noyer le poisson et de réserver un enterrement de première classe à ces dossiers chauds politiquement à un an de la présidentielle de 2024 ! Car, ce qu’il serait plus facile de dire que le Président a ordonné l’ouverture d’informations judiciaires et le tour était joué. Au lieu de quoi, il a choisi cette formulation vague pour ne pas avoir à prendre une décision tranchée.
Par ailleurs, le Chef de l’Etat a indiqué au Premier Ministre, l’urgence d’accentuer la mise en œuvre de la Stratégie nationale de Lutte contre le Blanchiment des capitaux et le Financement du Terrorisme afin de sortir le Sénégal de la liste des pays tiers à haut risque en la matière, selon une publication récente. Paroles, paroles, paroles que tout ça !