Les travailleurs de l’entreprise Sénégal tanneries S.A (Senta.Sa) ont tenu hier un sitin devant leur usine pour protester contre le non-paiement de 7 mois d’arriérés de salaires, le non-versement des cotisations de l’Ipres et le non respect de la prise en charge médicale des travailleurs, entre autres. très en verve, ils interpellent le Président Macky Sall et exigent le départ de la directrice générale Oumahani Bocar Sall qu’ils accusent d’être à l’origine de cette situation.
Les travailleurs de Sénégal Tanneries S.A (Senta.Sa) ne veulent plus voir Oumahani Bocar Sall à la tête de leur entreprise. Ils ont en effet organisé hier un sit-in devant leur boite pour exiger son départ de la Direction générale. Mamadou Lamine Guèye, délégué du personnel et ses camarades, accusent leur patronne d’un manque de considération à leur égard. «Nous avons en face une directrice du nom de Oumahani Bocar Sall qui est incapable de diriger la société Sénégal Tanneries et cela fait 8 mois que nous n’avons pas reçu nos salaires. Elle ne verse pas régulièrement nos cotisations à l'Ipres ni à la caisse de sécurité sociale ; les travailleurs ne disposent pas de prise en charge médicale pour eux et leurs familles. Ils ne disposent pas de médecin interne au sein de l'entreprise. Aussi cela fait 3 ans que nous n’effectuons plus de visite médicale, l'infirmerie ne fonctionne plus et nous n’avons pas nos tenues de travail et équipements de protection alors que nous sommes en contact avec les produits chimiques. En cas de blessure, nous sommes obligés de nous rendre dans les sociétés environnantes pour nous soigner», déclare le porte-parole du jour.
A l’en croire, Ce traitement «inhumain» se passe sous le regard de l'inspecteur du travail de la zone franche industrielle de Mbao, Abdoul Aziz Badiane. Il est toujours manipulé par la directrice Oumahani Bocar Sall», regrette t-il.
En plus de l’inspecteur de la zone, ces travailleurs accusent également le Président directeur général de la société, le Chinois Livio Banfi, d’être de mèche avec la directrice générale. «Elle se permet d'expédier le produit dans des conteneurs pour l’envoyer au Pdg monsieur Livio Banfi pour la vente ; et en retour, elle refuse de nous payer nos salaires. C’est pourquoi nous ne voulons plus d’elle à la tête de la société et nous réclamons son départ», peste le délégué du personnel ;
Par conséquent Mamadou Lamine Guèye et Cie interpellent le président de la République, Macky Sall, le ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions, la direction du Travail et de la Sécurité sociale, ainsi que le ministre de la Justice à trouver une solution à cette situation. «Nous demandons à l'Etat du Sénégal de mettre en place à la tête de la société Sénégal Tanneries S.A (Senta.Sa) un administrateur provisoire pour permettre aux actionnaires d'investir car ces derniers ne veulent plus travailler avec la directrice Oumahani Bocar Sall qui été nommée avec la complicité du Pdg Livio Banfi qui revendique la majorité du conseil d'administration. Nous demandons à l'Etat du Sénégal de prendre des mesures pour la stabilité sociale, la paix et la cohésion sociales au sein de la société Sénégal Tanneries» affirment les membres du collectif des travailleurs du Senta.S.A.
A souligner que nous avons essayé, en vain, de recueillir la version des responsables de l’entreprise. Le téléphone sonnait dans le vide.
MACKY SALL MIS EN GARDE CONTRE UNE TROISIÈME CANDIDATURE
African Defenders, African Network of Constitional Lawyers, AfricTivistes, Africans Rising, Agir ensemble pour les droits humains, Civicus, Front Citoyen Togo Debout, et Tournons La Page s’érigent en boucliers contre un mandat de trop au Sénégal.
«Le mandat de trop ?» tel est l’intitulé du communiqué signé par huit organisations de la société civile africaine qui veulent dissuader Macky Sall contre une troisième candidature à la présidentielle. Jugeant celle-ci «inconstitutionnelle», elles pensent qu’il est fondamental pour le chef de l’Etat d’ouvrir des concertations afin d’apaiser la tension dans le pays.
African Defenders, African Network of Constitional Lawyers, AfricTivistes, Africans Rising, Agir ensemble pour les droits humains, Civicus, Front Citoyen Togo Debout, et Tournons La Page s’érigent en boucliers contre un mandat de trop au Sénégal.
Selon ces organisations de la société civile africaine, cela est d’autant plus important que l’Afrique de l’ouest est entrée dans une période de tensions politiques et sécuritaires particulièrement graves. Et que le Sénégal semblait être jusque-là l’un des derniers pays de la région où la démocratie restait le socle de la société. Elles estiment dans la foulée que de nombreux signaux montrent que le Président Macky Sall souhaite briguer un troisième mandat, pourtant inconstitutionnel et source de graves turbulences sociopolitiques.
Dans une note parvenue à «L’As», elles soutiennent que depuis plusieurs mois, les rumeurs montent sur la volonté du Président sénégalais de se maintenir au pouvoir alors que la loi fondamentale ne l’y autorise pas. «En septembre 2022, l’interdiction d’un concert organisé par Tournons La Page sur la limitation des mandats à Dakar pour ‘’risque de trouble à l’ordre public’’ a semblé confirmer ces rumeurs», regrettent-elles. Tout cela, ajouté aux pressions continues contre l’opposition et les journalistes, soutiennent les organisations de la société civile, a placé la question de la modification constitutionnelle au cœur des débats, créant des tensions qui pourraient dégénérer vers des luttes fratricides comme celles qu’ont connu la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Togo ou encore le Tchad lorsque leurs dirigeants ont décidé de ne pas respecter leur Constitution. Des tensions qui, selon AfricTivistes et Cie, ont résulté dans certains cas à des coups d’États militaires, mettant un terme brutal à tout élan démocratique.
Ces organisations de la société civile africaine martèlent en outre que le peuple sénégalais s’est déjà soulevé contre la volonté d’Abdoulaye Wade de se maintenir au pouvoir et a, pour cela, été un exemple pour la sous-région de démocratie et de respect des droits humains dont la liberté d’expression et de manifestation. Mais, elles soutiennent que la restriction de l’espace civique dans le pays remet en cause de manière inquiétante ces droits dans le pays et fait monter les tensions qui, on l’a vu dans d’autres pays de la région, sont source de déstabilisation et de remise en cause du développement.
Ainsi, les organisations signataires de ce communiqué appellent Macky Sall à éviter le piège du troisième mandat et à ouvrir une concertation nationale pour apaiser la situation et les esprits en s’engageant à respecter la Constitution et maintenir le Sénégal en exemple de démocratie en Afrique. Surtout que, concluent-elles, la région ouest africaine est fortement ébranlée par la montée des tensions violentes. Et la survenue d'une situation d'instabilité au Sénégal, en rapport avec une velléité de 3ème mandat est très préoccupante.
«JE NE SUIS NI USÉ NI FATIGUÉ, JE VEUX RAMENER UNE DEUXIÈME CAN AU SÉNÉGAL»
Invité au 7e congrès de l’AIPS Afrique (Association Internationale de la Presse Sportive) organisé par l’ANPS (Association Nationale de la Presse Sportive), Aliou Cissé, accompagné de son adjoint Régis Bogaert a répondu aux questions des journalistes
Invité au 7e congrès de l’AIPS Afrique (Association Internationale de la Presse Sportive) organisé par l’ANPS (Association Nationale de la Presse Sportive) et qui a débuté ce jeudi, le sélectionneur national Aliou Cissé, accompagné de son adjoint Régis Bogaert a répondu aux questions des journalistes africains après avoir animé un panel sur « l’utilisation de l’expertise locale au sein des équipes nationales »
La raison de votre présence?
Merci pour l’invitation. Je salue les doyens qui sont là, la presse nationale et internationale. Depuis que je suis à la tête de l’équipe, j’ai toujours côtoyé ces gens là. En sept ans, on a dû faire 5 compétitions et pendant ces compétitions là, je vous ai tous rencontrés que ce soit dans les conférences de presse ou lors des entraînements. C’est une fierté pour moi d’être avec vous parce que d’habitude on se voit de très loin. Moi avec mes trois locks en train de faire pression (rire…). Mais aujourd’hui vous êtes les bienvenus au pays de la Teranga. C’est vous avec nous et nous avec vous pour un Afrique meilleur, pour un sport meilleur. Mais c’est aussi avec des difficultés, des désaccords où parfois les titres des journaux peuvent nous mettre en difficulté. Mais ça fait partie du travail. Ça fait trente ans que je suis dans le métier en tant que joueur puis en tant qu’entraîneur. On est pas obligés d’être toujours d’accord mais ce qui est important c’est d’avoir cet échange dans l’intérêt du sport sénégalais et du sport africain
Comment arrive-t-on à diriger et réussir avec une équipe nationale après avoir été joueur de cette équipe ?
Pour entraîner une équipe nationale, il est important de connaître les réalités de ce pays. Il est difficile de parler du futur quand on a pas la connaissance du passé. J’ai envie de dire que moi j’ai eu à contribuer par le passé au football sénégalais, j’ai été joueur professionnel, j’ai eu la chance d’avoir été capitaine de l’équipe nationale et d’avoir été à l’intérieur de cette structure fédérale qu’est la Fédération Sénégalaise de Football (FSF). J’ai fait partie d’une génération qui a écrit l’histoire du football sénégalais et très tôt dans ma tête ça a été clair que je voulais être entraîneur. Après ma carrière je me suis dirigé à passer mes diplômes pour pouvoir entraîner l’équipe nationale du Sénégal. Je pense que c’est un processus. Il fut un temps sur 24 équipes africaines, il pouvait y avoir 20 entraîneurs expatriés, mais quand vous voyez ce qui se passe maintenant, c’est clair que les choses sont en train de changer et il y a une volonté étatique mais aussi de la part des présidents de fédérations qui font de plus en plus confiance à l’expertise locale. L’expertise locale c’est aussi la compétence. Que ce soit moi, Walid (Regragui), Florent (Ibenge), Pitso (Mosimane), mon ami Rigobert Song ou les autres, si on avait pas fait des performances comme lors de la coupe du monde, on allait dire que l’expertise locale n’en vaut pas la peine. Nous connaissons le poids que nous portons et nous savons que réussir c’est un peu forcer la main aux autres présidents de fédérations à faire confiance à l’expertise locale. Ce que j’ai fait je suis sûr que d’autres le feront et je suis très heureux que le continent africain s’inspire de ce que le Sénégal est en train de faire. C’est très bien et j’encourage à aller de l’avant.
Quels sont les problèmes que rencontrent les coachs locaux avec leurs équipes nationales ?
Aujourd’hui on a la chance de se parler entre nous. Il y’a un pool d’entraîneurs africains qui se parlent et qui soulignent leurs difficultés. Loin de moi l’idée de faire une discrimination parce que le football est universel et on parle de compétence. Soit on peut ou on ne peut pas. Avant les présidents disaient qu’il fallait laisser les entraîneurs locaux le temps de se former et de faire des stages. Mais ça c’était avant. Aujourd’hui la plupart des entraîneurs locaux africains ont été joueurs professionnels et ont emmagasiné de l’expérience à travers les compétitions. L’une des difficultés est qu’on ne met pas sur le même pied d’égalité l’entraîneur africain et l’entraîneur expatrié. La question à se poser est pourquoi ? Mais il faut faire face aux réalités trouvées sur place et on te demande de prouver que tu as les épaules pour enraient équipe nationale en quelque sorte. Et pourtant on ne demande pas à un entraîneur étranger qui n’a pas de background de faire ses preuves. Aujourd’hui on en est là mais à nous de continuer pour que cela devienne une évidence de miser sur les entraîneurs locaux. C’est un combat et il n y a pas que moi. Beaucoup de fédérations font maintenant confiance aux enfants du pays qui sont reconvertis en entraîneurs. En Afrique il y a de très bons entraîneurs dans la mesure ou si vous allez en première division en France, en Espagne ou en Angleterre vous pouvez voir le nombre d’entraîneurs issus de la minorité qu’il y a. Un entraîneur africain qui veut entraîner en Europe, il faut qu’on le met sur le même pied d’égalité que l’entraîneur européen. Mais il ne suffit pas de le dire, il faut des diplômes et c’est là ou en vient à la réciprocité des diplômes entre l’UEFA et la CAF. Et je félicite la CAF qui travaille dans ce sens parce qu’aujourd’hui il y a un premier groupe d’entraîneurs africains issue du continent qui est diplômé et qui fait de bons résultats. C’est à la CAF de travailler sur cette réciprocité là pour que l’entraîneur africain soit respecté à sa juste mesure.
Avant vous lors de la CAN 2012 le Sénégal s’est fait éliminer au premier tour avec un sélectionneur sénégalais (Amara Traoré) qu’est ce qui a fait la différence avec vous ? Et pourquoi cette « discrimination salariale » entre les entraîneurs étrangers et les locaux ?
C’est aux entraîneurs africains de prouver leur légitimité dans leurs pays mais il nous faudra du temps. Nous, au Sénégal on a un président (Augustin Senghor) qui croit à l’expertise locale. Sous on magistère je crois qu’il y’a eu 4 entraîneurs locaux. On a eu Lamine Ndiaye, vous l’avez souligné Amara Traoré moi et puis il y a eu Joseph Koto. Sur la différence de salaire je dis qu’il faut encore prouver comme toujours. Lors de la coupe du monde 2018, non seulement j’étais le seul entraîneur africain mais j’avais aussi le plus bas salaire. Mais ce n’est pas ça notre motivation numéro un. Notre motivation est de monter c’est de prouver au continent africain et monde entier que les entraîneurs africains sont capables d’entraîner au Real Madrid, à Manchester City et partout ailleurs.
Après avoir remporté la CAN et qualifié le Sénégal pour le second tour d’une coupe du monde, avez-vous encore une ambition avec l’équipe nationale ?
La question c’est est ce que je vais continuer ou pas. Beaucoup de gens se le posent en se demandant si je suis usé ou fatigué. Non je ne suis pas usé et je ne suis pas fatigué. On est en train de préparé notre liste pour le mois de mars pour aller défendre notre titre et ramener un deuxième trophée de Coupe d’Afrique ici. Donc oui nous sommes prêts à faire le maximum pour ramener cette équipe le plus loin possible.
Pensez-vous que vous auriez réussi avec les Lions si vous n’aviez pas eu un président de fédération patient ?
Il y a ceux qui disent cela. Mais dans le football il n’y a pas de temps. Si j’avais loupé un seul des objectifs assigné par la Fédération Sénégalaise en huit ans, je ne serais pas là. Je sais où je suis et ce n’est pas parce qu’on m’a dit « Aliou on t’a laissé le temps ». Non on ne m’a pas laissé le temps. C’est parce qu’on a travaillé, on a été résilients et on a surtout des joueurs compétents aussi.
Que dites-vous par rapport à l’influence de l’entourage de certains joueurs sur les entraîneurs. Ceci a-t-il un impact sur le choix des joueurs et sur le choix tactique ?
Bien sûr mais il fait se dire qu’il s’agit d’une équipe nationale qui est l’affaire de toute une nation. Vous les journalistes, vous faites des analyses, vous avez vos joueurs et vos avis mais la réalité de l’équipe c’est nous qui la connaissons. Moi je n’ai pas vu un de mes collègues subir une pression venant des politiques ou des fédéraux pour composer son équipe. Ce n’est pas possible. Je le dis, jamais le président Augustin Senghor a impacté sur mes choix. Il m’a laissé travailler avec mes idées et c’est ce qui est normal pour pouvoir faire des résultats. Il faut laisser les entraîneurs faire leur travail et à la fin on décide s’ils doivent continuer ou pas.
Comment vous voyez l’avenir du football en Afrique, ne pensez-vous pas qu’il faut des infrastructures modernes pour être à la hauteur du football européen ?
C’est clair sans infrastructures on ne peut rien. Il faut donner des moyens aux équipes nationales. Quand on donne les possibilités aux entraîneurs locaux en les mettant dans les meilleures conditions, en les payant comme il se doit, quand ils sont respectés et mis sur le même pied d’égalité que les entraîneurs expatriés, on est capable de le faire. On est pas moins argumentés que les autres. Nous sommes une génération qui ne sourit aucun complexe, on a grandi la bas (Europe), on a vu et on a appris. C’est le message à transmettre à nos autorités, à nos joueurs et à tous ces jeunes qui voudraient être des footballeurs professionnels pour représenter dignement le continent africain.
Par Amadou Lamine SALL
NON, LES SENEGALAIS NE SERONT PAS DANS LES TRANCHEES !
Peut-il être permis et… pardonnable d’avoir de l’affection et de l’espoir pour son Président élu au suffrage universel, d’aimer son pays, son peuple, de respecter et de rendre un invincible hommage à la haute lutte et au courage des forces de l’opposition
Peut-il être permis et… pardonnable d’avoir de l’affection et de l’espoir pour son Président élu au suffrage universel, d’aimer son pays, son peuple, de respecter et de rendre un invincible hommage à la haute lutte et au courage des forces de l’opposition ? Peut-il être possible de décider de ne pas se laisser vaincre par la dictature de l’intimidation quand les réponses tournent les questions à l’envers, des injures aveugles fusant des réseaux sociaux certes contestés mais qui résolument célèbrent la liberté ? Méfions-nous de mettre la « clef dans la serrure et que la porte reste muette » ! Peut il être permis de dire que ce qui compte le plus, c’est d’abord l’unité de notre pays, un Sénégal dans la paix et la fraternité ? Si oui, lisez-nous. Si non, quittez cette page, jetez l’ancre ailleurs et que Dieu vous couve !
Ce pays n’aurait-il plus de portes mais rien que des fenêtres ? Et si elles se fermaient elles aussi ?
Il semblerait, dit-on, ne plus exister un seul enfant dans ce pays. Tous ont vite et mal grandi : Un seul meurtrier en serait la cause : la politique ! Ce pays, conte-t-on, est devenu tel, que nous sommes désormais condamnés à être élégants même avec les rats ! Refusons qu’il fasse froid dans nos cœurs. Dans nos corps faisons flamber les bûches de la foi et du respect de notre pays. Lapidons toutes nos peurs. Ceux qui veulent installer le mal et la mort ne voient pas qu’ils portent des dates de péremption et qu’ils sont déjà morts. Ils ne savent pas qu’ils ont choisi d’être le « génie de leur propre ruine » et non de leur « propre grandeur ». Chaque aveugle tient un miroir ! Chaque homme politique est même candidat à Miss Sénégal. L’essentiel est de paraitre ! Je sais que notre pays restera contre vents épineux et marées salées, plus qu’un pays : « un continent de l’esprit », une grande voix du cœur! Ce pays est une promesse ! Il est temps de reposer Dieu, de reposer notre tensiomètre et de travailler davantage ! Il est temps d’arrêter les divisions et de bannir la haine et le rejet de l’autre. Si chacun se bat avec ce qu’il considère comme sa vérité, c’est vérité contre vérité, c’est-à-dire l’impasse. C’est pourquoi Serigne Cheikh dit alors: préférez la paix à la vérité. La paix de part et d’autre aboutit à la paix et donne la paix.
Que personne ne cherche demain à humilier Macky Sall
Le peuple sénégalais l’a déjà élevé et pour le respect de ce même peuple, il sera protégé conformément à nos valeurs les plus élevées : le « soutoura », la mesure, la grandeur d’âme, la clémence, le respect, le pardon, le recours à la Générosité divine. Que personne, par ailleurs, ne cherche aujourd’hui à vouloir humilier coûte que coûte un quelconque leader de l’opposition. Chaque opposant est sacré ! Sinon, on aura humilié le Sénégal face au monde ! Il ne nous faut jamais imaginer ou programmer des vengeances d’État. Il ne nous faut pas des « Mozart assassiné ». Il ne nous faut pas une démocratie amputée de ses deux bras! Savoir toujours raison garder! Savoir que les hommes politiques meurent toujours deux fois : en rejoignant comme tout humain le fond d’une tombe. En disparaissant de la mémoire du peuple qu’ils ont mal servi.
Macky Sall n’est pas Toutankhamon et ne sera pas Toutankhamon ! Ni dieu ni roi ! Non plus, il n’emportera pas avec lui tous ses trésors : son pays, sa jeunesse, son gaz, son pétrole, ses poètes et écrivains, ses artistes, ses maitres, professeurs, enseignants émérites, ses infrastructures ! Monsieur le Président, demandez à Dieu de vous placer plus haut encore que ce que vous propose votre camp et plus haut encore que là où vos adversaires vous attendent. Écoutez les amis qu’aucun de vos décrets n’a donné un bol de riz. Fuyez les complices. Soyez celui qui sait s’asseoir sur un œuf sans le casser. Dieu en a élu quelques-uns ! Faites-en donc partie ! IL vous a déjà prouvé combien IL vous aimait en vous plaçant à la tête du Sénégal. Écoutez-LE, même à votre insu. Par ailleurs, le Seigneur accepte et tolère qu’on L’aime comme IL accepte et tolère qu’on LE haïsse. Sans sévir. Pourquoi alors Ses périssables et éphémères serviteurs seraient-ils le contraire de ce qu’IL est ? Ceux qui ont fait le pari de vous aimer sans jamais chercher ni vouloir vous rencontrer, selon leur éducation et principe de vie, ont droit de ne pas s’être trompé. Monsieur le Président, sachez que vous avez beaucoup, beaucoup travaillé ! Reste, dit-on, à desserrer l’étau autour de ceux qui cherchent la face du soleil. N’en faites pas des martyrs comme vous l’avez été vous-même ! Dieu vous a si choyé ,si élevé, si grandi! Soyez le meilleur pour l’histoire. Relevez les soldats blessés du camp ennemi !
Il est 1h du matin et je ferme les pages de « Oraisons funèbres et sermons » de Bossuet, chez les Classiques Larousse. Je cède un regard à la chaîne Africable où tourne un documentaire sur la vie de Nelson Mandela. J’apprends et cela me touche, que cet homme avait transformé sa prison en bibliothèque. En effet, on y entend Mandela dire à ses compagnons qu’il faut faire venir des livres, apprendre, se cultiver, se former, lire, pour connaître et connaître son ennemi pour mieux le combattre. Il a plus de 70 ans quand il sort de prison le 11 février 1990. C’est beaucoup ! Il nous confie trois leçons de vie que sa très longue incarcération lui a enseignées : savoir beaucoup écouter. Ne jamais prendre de décisions hâtives. Se battre pour l’équité pour tous, la dignité humaine, la liberté. Mandela dit qu’il faut arriver à la paix, renoncer à la violence sans rien céder à son engagement pour la liberté et la démocratie. Je pense alors à mon cher pays le Sénégal, à ses interrogations d’aujourd’hui, ses camps raidis et opposés, ses impasses démocratiques, ses rancœurs tenaces. Je pense plus encore au face à face de deux camps particulièrement radicalisés : celui de mon Président et celui de Ousmane Sonko. Ne risquons surtout pas de désigner l’offenseur. Nous serions hélas des médiateurs partiaux, des réconciliateurs déboutés et vite lynchés. La vérité, nous dira-ton, a menti. C’est ainsi. L’espace politique sénégalais est devenue une impasse sans fin !
Les deux camps doivent sortir de la crèche et grandir
Quelque chose de sombre pourrait menacer notre pays et dont nous avons déjà vécu quelques tristes et sanglants soubresauts. Une autre forme d’Apartheid, en effet, s’est dessinée : le camp présidentiel ostracisé, celui de l’opposition ostracisé. Bien sûr, aucune forme de menace de la part de l’opposition sur la stabilité de notre pays ne saurait être acceptée. Par ailleurs, aucune répression aveugle de l’opposition parle pouvoir en place, ne saurait être tolérée. Les deux camps doivent sortir de la crèche et grandir. Deux camps arc-boutés, droits dans leur botte, ivres d’eux-mêmes et des ambitions de leur parti se font face. Et cela ne sent pas bon. A chacun son odorat, certes, mais l’odeur et la densité des braises inquiètent. Qui pense le contraire est un Dieu beaucoup trop miséricordieux ! Cette ultime, probable ou improbable confrontation, nous devons nous y opposer de toutes nos forces. Je crois au pouvoir des femmes. J’en appelle à elles. Sortez pour clamer la paix des braves ! Vous portez une charge symbolique plus puissante que celle des hommes !
Autant le Président Sall est jugé comme raide et rude avec ses opposants, autant ces derniers sont raides et rudes avec lui et son pouvoir. Aucun gagnant de part et d’autre. Rien que des perdants et le Sénégal avec ! De part et d’autre, personne ne crèvera seul. D’ailleurs, des militants dopés parle Diable se le disent par camps opposés et invectives incendiaires. Comme des gosses! Mais l’inimaginable est dépassé quand, dans la rue et devant les micros, une certaine jeunesse tient ce langage terrifiant : « Nous acceptons de périr pour notre leader. Nos mamans feront d’autres enfants» !
Aussi loin que nous jetterons notre regard dans le futur, le Sénégal restera et les acteurs politiques d’aujourd’hui auront disparu avec armes et bagages. Rien ne restera de leur nom que ce qu’ils auront laissé de beau et de grand à leur pays, l’Afrique, le monde. Certains et parmi les plus nombreux aujourd’hui, ont une renommée qui ne dépasse même pas Bargny Sendou ! Avouons-le avec respect : nos hommes politiques ne font pas une belle vitrine pour le Sénégal! A l’étranger d’ailleurs, on a du mal à vous en citer deux noms! Sachons, en un mot, que « la place est petite que nous occupons en ce monde ! La figure de ce monde passe et notre substance n’est rien devant Dieu. ». Nous devons apaiser les esprits, nous réconcilier sur l’essentiel : la paix, la tolérance, le respect du suffrage du peuple. Qu’on le veuille ou non, c’est à la loi que le peuple a confié le respect de son suffrage. Voudrait-il le lui retirer, il passerait encore par la loi à défaut de la remplacer directement par lui-même. Le peuple est la seule vraie loi mais il l’exerce en la déléguant à la justice comme haute institution de la République, impartiale et respectable. A la vérité, ce n’est pas la République qui corrompt la justice, c’est plutôt la justice qui trahit sa mission, son idéal, le peuple, si elle cédait son pouvoir à la politique, comme une dépravée céderait son corps pour un billet de banque. Puisse cette justice n’être pas la nôtre, celle que nous aimons et à laquelle nous croyons, malgré les teigneuses et noires suspicions qui pèsent sur elle et la démembrent.
Quand on évoque un État de droit, ce sont plus les juges qui sont interpellés que le président de la République. Inflexibles, intouchables, inattaquables, ils doivent aider sinon forcer les chefs politiques à tenir la route droite. C’est eux qui rendent la justice et non le Président, même si c’est lui qui les nomme ! C’est la bonne compréhension d’une République normale. Les juges doivent être la citadelle imprenable. Le politique est plus fragile, ce qui ne saurait le dédouaner. Il apparait que le pouvoir judiciaire, partout dans le monde, garantit mieux la démocratie que le pouvoir exécutif. Ce dernier veille toujours jalousement sur son pouvoir possessif, même à son insu. Seul alors le pouvoir judiciaire peut se dresser comme arbitre central et comme arbitre de touche. C’est particulièrement par les fautes de touche non sifflées que les centres partent et que les buts sont marqués alors qu’ils n’auraient pas dû être validés. Il n’est jamais souhaitable que le peuple se substitue à la loi et l’exerce. Voilà pourquoi les hommes politiques de tous bords doivent raison garder ! C’est bien à la justice, quel qu’en soit le prix, de réguler et de donner le juste verdict applicable à tous. Si elle doute d’elle ou si elle laisse douter d’elle, elle périt.
Il n’y a aucune place dans ce pays où la foi est le sourire du cœur, pour la division, la haine. Il faut à tout prix aller à la paix. Abdoulaye Wade l’a fait face à Abdou Diouf. Macky Sall l’a fait face à Abdoulaye Wade. Mais ne rien lâcher. Être conquérant. Ne rien céder à l’injustice, mais toujours rester dans l’élégance, l’ouverture, la paix. Macky Sall ne pourrait déroger à cette belle règle de grandeur malgré l’adversité, le moment venu, face à son successeur, qui qu’il soit ! Dans la perspective des élections présidentielles de 2024, chaque opposant, en pré-candidat libre non encore reconnu par la Cour constitutionnelle, combat pour accéder au pouvoir si le peuple sénégalais le veut. Cela doit se passer ainsi, hors de tout hold-up, tricherie, supercherie, ruse. Senghor a quitté librement et volontairement le pouvoir, en démissionnant. Il a confessé, très tôt, être resté trop longtemps au pouvoir mais en donnant les raisons. Diouf a fini par céder le pouvoir dans la paix, seulement après que le peuple a arbitré. Wade a cédé le pouvoir après avoir d’abord résisté et passé les barricades, mais stoppé net aux portes des urnes par l’arbitrage de son peuple. Sall cédera-t-il le pouvoir avant les barricades ou après les barricades, devant les urnes de 2024 ou celles de 2029 ? Le Sénégal est en perte d’haleine ! L’Afrique et le monde attendent de voir la posture du Lamtoro !
Il n’y a pas deux Présidents du Sénégal, mais un seul : Macky Sall. Ce qui fait de lui le premier garant de la paix. Tout le reste fait partie de la macaroni politique. Mais celle-ci compte et il en faut, car elle est le miroir de toute démocratie ! En revanche, la loi doit rester à la loi et pour cela elle doit être infaillible, insoupçonnable. «Ne pas obéir à la loi cesse d’être un devoir, si celle-ci a failli » a-t-on écrit. Hélas, Macky Sall n’a plus à convaincre son opposition. C’esttrop tard, peine perdue, elle ne croit plus en lui. Convaincre l’adversaire déjà passé à l’eau bouillante, n’est pas aisé,rit-on dansles salons. Il lui reste à écouter et à convaincre le peuple qui l’a élu ! Et ce peuple ne se limite pas au nombre de partisans ou de majorité acquise. Il le dépasse. Et c’est justement ce qui dépasse, qui fait la différence.
A suivre
Amadou Lamine SALL
Poète, lauréat du Grand Prix Tchicaya U’Tamsi de la poésie africaine internationale; lauréat des Grands Prix de l’Académie française
LES APPELS AU CALME DES CHEFS RELIGIEUX ET LA GROGNE A L'ASSEMBLEE NATIONALE AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE VENDREDI
Les quotidiens de ce vendredi commentent les appels au calme des chefs religieux et la dénonciation des ‘’dysfonctionnements’’ de l’Assemblée nationale par le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi (YAW)
Dakar, 24 jan (APS) – Les appels au calme des chefs religieux et la dénonciation des ‘’dysfonctionnements’’ de l’Assemblée nationale par le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi (YAW) sont les sujets dominants de la presse de ce vendredi.
‘’Les layènes sermonnent Sonko’’, titre L’As. ‘’Pour la conquête du pouvoir, il faut attendre d’être dans les urnes’’, a dit le porte-parole du guide des layènes à l’opposant, qui a déclaré sa candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2024.
‘’Le leader de Pastef a eu droit à un discours franc et empreint de conseils sages du porte-parole du khalife des layènes. Mouhamadou Lamine Laye a demandé à Ousmane Sonko de participer à la préservation de la paix’’, rapporte Le Quotidien.
‘’Nous préférons […] le verdict des urnes aux confrontations dans les rues […] Chacun a le droit de manifester son mécontentement, oui. Mais il faut prendre en compte les intérêts du pays’’, a dit Mouhamadou Lamine Laye à Ousmane Sonko.
Ce dernier, selon L’As, a répondu : ‘’Nous réitérons que nous sommes pour la paix et la stabilité de ce pays […] Nous avons entendu vos messages et nous acceptons aussi votre discours.’’
Selon WalfQuotidien, les politiciens ne tiennent pas compte des appels au calme des hommes politiques. ‘’Ils sont toujours sollicités en cas de troubles sociopolitiques. Mais leur appel à l’apaisement est devenu presque inaudible auprès des politiques, qui, malgré cette défiance, se bousculent dans les cérémonies religieuses’’, affirme-t-il.
Le groupe parlementaire YAW a dénoncé, jeudi, à Dakar, les ‘’dysfonctionnements’’ à l’Assemblée nationale et a accusé le président de l'institution de négliger ses questions adressées au gouvernement.
‘’Un flou total’’
‘’Birame Souleye Diop et ses collègues ont accusé le président de l’Assemblée nationale de bloquer toutes les actions menées par leur groupe pour assurer le contrôle de l’action gouvernementale’’, note Sud Quotidien.
‘’Les députés [de YAW] regrettent que les préoccupations du peuple, les souffrances des populations et l’instrumentalisation des institutions […] ne soient pas à l’ordre du jour des travaux du Parlement’’, lit-on dans Le Témoin Quotidien.
Mohamed Ayib Daffé, l’un des députés de YAW, cité par EnQuête, déclare que ‘’depuis la fin du vote du projet de loi de finances 2023, il semble que tout est orchestré pour que l’Assemblée nationale ne puisse pas exercer ses compétences constitutionnelles de contrôle de l’action gouvernementale et d’évaluation des politiques publiques’’.
‘’Ce n’est pas à eux de gérer le calendrier de l’Assemblée nationale. Ils sont en train de banaliser nos institutions, particulièrement l’Assemblée nationale. Ils méconnaissent tout de son fonctionnement’’, a réagi la députée Adji Mergane Kanouté, membre du groupe Benno Bokk Yaakaar, auquel appartient le président de l’institution parlementaire.
‘’Ils doivent avoir l’humilité de se documenter pour représenter dignement les populations […] L’Assemblement nationale fonctionne correctement. Ils ne peuvent pas empêcher cela’’, a dit à l’APS Mme Kanouté, soutenant que les ‘’dysfonctionnements’’ dénoncés par ses collègues appartenant au groupe YAW sont inexistants.
Les quotidiens évoquent aussi les candidatures à l’élection présidentielle de l’année prochaine.
L’Observateur fait remarquer que Karim Wade, déclaré candidat du PDS (opposition), ‘’brille par son absence’’, au contraire d’autres leaders politiques désireux de participer à l’élection. ‘’Une situation qui éloigne le parti d’Abdoulaye Wade de la voie de la reconquête du pouvoir’’, commente L’Observateur.
‘’A un an de l’élection présidentielle, quasiment jour pour jour, personne n’est sûr d’être candidat. Dans ce climat de tensions politiques, les électeurs sont dans un flou total’’, écrit Bés Bi Le Jour.
Tribune signale que ‘’s’il y a deux choses sur lesquelles les leaders de l’opposition sénégalaise devraient se mettre d’accord, c’est l’invalidation des candidatures sur la base du Code électoral et les parrainages’’.
‘’Je ne suis pas fatigué, je veux continuer’’
EnQuête s’est intéressé à ‘’la bataille des terroirs’’, qui oppose, selon le journal, Khalifa Sall à Macky Sall.
‘’Candidat à la candidature pour l’élection présidentielle de 2024, Khalifa Sall poursuit son maillage du Sénégal oriental en déclinant au fur et à mesure des pans de sa vision pour le Sénégal. Concernant le développement des terroirs, il lance le défi au président Macky Sall et à son acte 3 de la décentralisation’’, observe EnQuête.
Kritik’ évoque l’affaire judiciaire concernant Ousmane Sonko et Adji Sarr, la jeune dame qui accuse l’opposant de viol. ‘’Le dossier est tellement chargé que plusieurs initiatives sont en cours pour désamorcer la bombe […] Le constat est unanime sur la nécessité de décanter le cas du chef de l’opposition’’, lit-on dans le journal.
Le Soleil rend hommage à la cinéaste Safy Faye, décédée mercredi à Paris à l’âge de 80 ans. ‘’Une pionnière. Anthropologue et ethnologue, Safy Faye était une réalisatrice dont la parole était rare. La condition féminine et le monde rural ont rythmé son projet cinématographique’’, rappelle Le Soleil, ajoutant que ‘’sa filmographie est un long métrage de quarante-trois ans’’.
Record et Stades font leur une de la volonté manifestée par le sélectionneur national du Sénégal, Aliou Cissé, de poursuivre sa carrière d’entraîneur avec l’équipe senior de football du pays.
‘’Je ne suis pas fatigué. Je veux continuer’’, rapportent les journaux en citant Cissé.
‘’A la tête de l’équipe nationale du Sénégal depuis mars 2015, malgré certaines critiques, Aliou Cissé veut continuer. Son rêve est de défendre son titre de champion d’Afrique en Côte d’Ivoire dans un an’’, affirme Stades.
BD MEMORIELLE POUR EVOQUER UN DES PLUS GRANDS NAUFRAGES DE L’HISTOIRE
En septembre 2002, un ferry qui reliait une ville du Sud du Sénégal à Dakar coule dans l’Atlantique. Un bédéiste suisse rend hommage aux 2000 victimes et à un ami d’enfance qui ont péri dans le naufrage.
En septembre 2002, un ferry qui reliait une ville du Sud du Sénégal à Dakar coule dans l’Atlantique. Un bédéiste suisse rend hommage aux 2000 victimes et à un ami d’enfance qui ont péri dans le naufrage.
Le 26 septembre 2002, le Joola, un bateau qui reliait Ziguinchor, une ville au Sud du Sénégal, à Dakar, a coulé avec plus de 2000 personnes à bord. Seuls 64 passagers ont survécu. Cette catastrophe maritime qui a fait plus de morts que le naufrage du Titanic en 1912 est un des plus grands naufrages de l’histoire de l’humanité. Parmi les victimes, il y avait deux Suisses Domizio Lepori et sa copine Barbara Schudel. En hommage à tous ceux qui ont péri en mer, lors du naufrage du ferry, Stefano Boroni vient de publier la BD «Que la mer voussoit légère» aux Editions L’Harmattan et Sept Editions.
«Geste d’amour et d’amitié»
Vingt ans plus tard, le Tessinois et Vaudois d’adoption revient sur le drame. «C’est un geste d’amour et d’amitié pour mon ami d’enfance Domizio ainsi que pour les autres victimes et leurs familles», a-t-il déclaré. Entre restitution des faits et création imaginaire au gré de son inspiration, Stefano Boroni a réussi à installer un décor et une ambiance proches du film documentaire. Sans mots crus ni images chocs. «L’imagination est l’ingrédient qui m’a permis de dessiner cet album. Mais je voulais aussi créer un contraste et adoucir le drame», a expliqué l’auteur et illustrateur. Ce qui ne l’empêche pas de dénoncer, sans effets de manche, la surcharge du bateau, prévu pour 550 passagers et qui en a reçu 2000, l’incurie des autorités sénégalais et l’apathie des services de secours.
Message d’espoir
Le titre de la BD fait allusion à une expression sénégalaise utilisée comme une prière réservée aux défunts: «Que la terre leur soit légère.» Vingt ans plus tard, Stefano Boroni a une pensée pour son ami décédé et les milliers d’autres âmes qui dorment au fond de l’Atlantique: «Que la mer vous soit légère.» Comme une incantation pour les milliers de morts, dont les noms sont égrenés à la fin de cette œuvre de 144 pages. Mais, malgré la catastrophe maritime, la note d’espoir et l’hymne à la vie sont là. Ils sont symbolisés par l’image de cet arbre qui pousse au fond de la mer.
Recettes de vente pour les victimes
Stefano Boroni a donné une consonance collective à sa création en sollicitant la participation de plusieurs dessinateurs. Le graphiste et illustrateur indépendant renonce aux droits d’auteur de «Que la mer vous soit légère» afin de les reverser aux associations des familles des victimes du Joola et au financement d’un projet en cours de construction d’un Mémorial-Musée au Sénégal dédié au naufrage. Stefano Boroni a collaboré avec «L’Illustré» ou encore le journal satirique tessinois «Il Diavolo». Ses œuvres ont été présentées dans divers festivals dont ceux d’Angoulème, Bruxelles et BD-fil, à Lausanne. Depuis 2007, il donne des cours d’illustration à l’École romande d’arts et communication (Eracom) de Lausanne.
LA VILLE DE DAKAR FORME DES DETENUS ET ANCIENS PENSIONNAIRES DE LA MAC
La cérémonie organisée en partenariat avec l’institut de formation ‘’Finama business school’’ a été présidée par le maire de la ville de Dakar, Barthélémy Dias en présence de l’Observateur national des lieux de privation des libertés
La Direction de l’éducation et de l’aide à l’insertion de la ville de Dakar a remis, jeudi, des attestations à des détenus et anciens pensionnaires des maisons d’arrêt du département de Dakar à la suite d’une formation dans des filières de la transformation des fruits et légumes, du marketing digital, de l’infographie, du montage vidéo, et en gestion de projets, a constaté l’APS.
La cérémonie organisée en partenariat avec l’institut de formation ‘’Finama business school’’ a été présidée par le maire de la ville de Dakar, Barthélémy Dias en présence de l’Observateur national des lieux de privation des libertés, Madiaw Diaw, du représentant de l’Administration pénitentiaire, du capitaine Sidy Yakhya Diouf et du directeur de l’institut Finama, Bécaye Guèye. Le directeur de l’éducation et de l’aide à l’insertion de la ville de Dakar, Pape Konaré Diaité, des élus, des autorités religieuses, des ‘’badiénou gokh’’ (marraines de quartier) et des membres de la société civile, dont Alioune Tine et Birahim Seck, ont pris part à l’évènement.
Les récipiendaires, au nombre de 300, ont reçu une formation de courte durée, dans les filières de la transformation des fruits et légumes, du marketing digital, de l’infographie, du montage vidéo, et en gestion de projets. ‘’Ce projet visait à redonner le savoir-être et le savoir-faire permettant de réinsérer les détenus dans la société. Son objectif est de favoriser une action d’amendement et d’éducation sur le détenu, de stimuler son sens de responsabilité sociétale pour lui permettre de mieux s’adapter à la vie en société’’, a souligné le maire de la ville, Barthélemy Dias
. ‘’Ce projet a été un succès. Il va désormais s’inscrire dans les activités à pérenniser’’, a t- il assuré, annonçant que pour la prochaine session, la ville allait investir dans la chaine de valeur de la filière mécanique. ‘’La cible ne changera pas et le nombre de bénéficiaires sera revu à la hausse’’, a-t-il dit. Il a également annoncé qu’une enveloppe de 10 millions de francs Cfa sera mise à la disposition des bénéficiaires à travers le Fonds de développement municipal (Fodem) pour leur accompagnement vers l’employabilité. ‘’Les produits transformés par ces nouveaux pensionnaires seront dans tous les paniers qui seront distribués durant le Ramadan et le Carême par la Ville de Dakar. Ils seront aussi achetés dans le cadre du Forum mondial sur l’économie sociale, solidaire et circulaire qui va se dérouler pour la première fois en Afrique, plus particulièrement à Dakar du 1er au 6 mai prochain’’, a-t-il annoncé.
LES «SAUVAGEONNES» DU PDS SE CREPENT LE CHIGNON
Décidément les “sauvageonnes” de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (UJTL) sont incorrigibles et ne se laissent jamais marcher sur les pieds.
Décidément les “sauvageonnes” de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (UJTL) sont incorrigibles et ne se laissent jamais marcher sur les pieds. Comme en janvier 2020 quand leur patron d’alors, Toussaint Manga (aujourd’hui passé au Pastef) avait voulu, lors de leur assemblée générale de renouvellement des instances imposer au Comité de liaison départemental (CLD) de Dakar sa protégée Oulimata Kane au détriment de candidates légitimes et non convoquées. Les griffes et talons de chaussures avaient alors servi d’armes tandis que les chaises avaient volé dans toutes les directions. Ce après-midi, à la permanence nationale du Parti démocratique sénégalais(PDS), les mêmes faits ont encore produit les mêmes effets.
Cette fois-ci, le prétexte de la rencontre des “sauvageonnes” de l’UJTL était de se préparer pour la journée du 8 mars consacrée à la femme et initiée par la responsable des femmes du Pds, Adja Woré Sarr. Une rencontre au cours de laquelle l’assistance a appris, médusée, que Franck Daddy Diatta, actuel secrétaire général national de l’UJTL avait nommé sans pour autant passer par l’assemblée générale, Aicha Bakhayoko du Mouvement des élèves et étudiants libéraux (MEEL) comme coordonnatrice de la section féminine de l’UJTL. Une pilule amère pour les “sauvageonnes” de l’Ujtl, particulièrement celles des 19 communes de Dakar. La réunion qui avait démarré à 17 h est ainsi interrompue par des échanges aigres-doux aux environs de 19h avant que les choses dégénèrent en bataille rangée entre les deux camps.
Finalement, des bonnes volontés ont réussi à calmer les ardeurs et la voie du dialogue est préconisée pour régler les contradictions. Franck Daddy Diatta soutient que cette nomination est provisoire mais les autres n’entendent pas avaler cette couleuvre. Les talons de chaussures sont de nouveau brandies tandis que les griffes entrent en action pour lacérer les visages. Eva Badiane, coordonnatrice de la cellule féminine UJTL de Dieuppeul-Derklé,reçoit une pierre surle front et se retrouve avec une belle bosse, Viviane Kane de l’UJTL Médina échappe de justesse à une lame qui lui lacère quand même une infime partie du bras. Une autre fille, Maguette Sall, est également blessée dans la bagarre. Pour les chaises, c’est une habitude au Pds, beaucoup d’entre elles ont été cassées
Selon Eva Badiane, cette forfaiture ne passera pas et les responsables du parti au plus haut niveau sont interpellés pour remettre de l’ordre dans les rangs dans le plus grand respect des textes qui régissent les instances. Elle déplore également la préméditation des faits avec un camp qui s’est préparé en conséquence car muni de pierres et de lames en venant à l’AG pour faire avaliser sa forfaiture.
Fatou Seck, secrétaire générale de l’UJTL de Dakar-Plateau, regrette, pour sa part, qu’on veuille parachuter une responsable du MEEL qui n’a pas duré dans le parti alors que les autres responsables ont gravi patiemment toutes les marches de la formation libérale.
Une des responsables de l’Ujtl a même accusé Aicha Bakhayoko de l’avoir menacée de mort et soutenu que ce n’est pas Franck Daddi Diatta, lui-même parachuté par Toussaint Manga, qui va leur imposer une dirigeante.
La prochaine rencontre est prévue ce vendredi. Faudra-t-il déployer les casques bleus (plutôt les calots bleus) à cette occasion ?
«LE SENEGAL EST DANS UNE DYNAMIQUE DE SE PRESENTER EN VERITABLE HUB»
Candidat à la présidence, Abdoulaye Thiam, président de l’Association nationale de la presse sportive du Sénégal (ANPS), est revenu sur ses motivations à briguer la tête de l’AIPS/Afrique
Candidat à la présidence, Abdoulaye Thiam, président de l’Association nationale de la presse sportive du Sénégal (ANPS), est revenu sur ses motivations à briguer la tête de l’AIPS/Afrique, lors du 7e Congrès de l’Association internationale de la presse sportive zone Afrique (AIPS/Afrique), qui se tient les 23 et 24 février 2023, à Dakar, en présence de plusieurs personnalités sportives. «L’AIPS était tombé en léthargie et on nous a demandé de redynamiser cette associations. Nous l’avons accueilli en 2013. Nous avons organisé deux congrès. Il se trouve que le président sortant a fait dix ans de service et a décidé de se retirer. Ils nous ont demandé encore si nous étions dans les dispositions. L’organisation d’un congrès, ça nécessite beaucoup d’argent. Il faut avoir l’accord de l’Etat. C’est pourquoi, j’ai tenu personnellement à remercier le président de la République. Si nous sommes là, c’est grâce à lui et au ministre des Sports», a-t-il indiqué.
Avant d’ajouter : «Le Sénégal est dans une dynamique de se présenter en un véritable hub. Le Sénégal a l’une des presses les plus dynamiques sur le continent. Il était aussi tout à fait normal que l’on nous sollicite pour briguer la présidence. Nous avons accepté de la briguer. Reste à attendre le soir du samedi 25 févier, pour élire un nouveau président. Nous espérons que ce soit le Sénégal», soutient-il.
Et dans cette perspective, le président l’Association de la presse sportive sénégalaise a déjà décliné son programme, axé sur des débats sur les grands enjeux relatifs au sport, notamment sur les dangers qui guettent le sport africain, le dopage, la fraude sur l’âge, l’exode. Mais aussi établir des partenariats avec les instances internationales, en mettant sur pied un cadre d’échange et de collaboration avec les instances faîtières telles que la FIFA, la FIBA, la CAF.
Après la décision du Nigérian Obi Mitchell de se retirer, après neuf ans à la tête de l’AIPS/ Afrique, le journaliste sénégalais Abdoulaye Thiam et le Marocain Mourad Moutawakil, membre du Comité exécutif de l’AIPS sont les deux candidats en lice.
40 VILLAGES DE SIMBANDI BALANTE MARCHENT ET MONTRENT DU ROUGE !
Sédhiou - Absence d’électricité, d’eau potable et recrudescence du vol de bétail, Sous un soleil de plomb et sur près de six kilomètres, ces manifestants en brassards rouges sont venus d’une quarantaine de villages de la commune de Simbandi Balante
Plusieurs centaines de personnes, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, venues d’une quarantaine de villages de la commune rurale de Simbandi Balante ont défié la canicule en marchant sur six kilomètres pour exprimer leur colère mêlée de déception. Les manifestants exigent l’électrification de leurs localités et la réalisation de diverses infrastructures sociales de base comme les forages. Ces populations dénoncent l’insécurité grandissante du fait de l’obscurité ambiante qui y règne.
Sous un soleil de plomb et sur près de six kilomètres, ces manifestants en brassards rouges sont venus d’une quarantaine de villages de la commune de Simbandi Balante dans le département de Goudomp. Ils ont marché ce jeudi, de Bondali Mancagne à Boukaour pour crier et décrier le manque d’un minimum standard de services sociaux de base comme le courant électrique.
« Nous sommes la commune la plus vaste du département de Goudomp. Nous avons 41 villages dont 04 seulement électrifiés et d’ailleurs seuls 02 le sont entièrement. Même la capitale de la commune n’est pas entièrement électrifiée. Nous pensons que c’est le moment d’informer réellement les autorités de ce pays, au premier chef le président de la République sur ce qui se passe ici », a déclaré Denis Mansaly, le porte-parole du collectif des villages de Simbandi Balante.
Et de poursuivre : « nous manquons vraiment de l’électricité et cela déteint gravement sur notre qualité de vie. De Kolane jusqu’à la frontière, Athioufa, N’terrinbass, Boukaour, Sédionding, Safane, tous les villages concernés ont fait le déplacement car le besoin est pressant et partagé par tous. Et nous avons organisé cette manifestation dans la plus grande discipline. Nous remercions le sous-préfet de Simbandi et les gendarmes en poste à Goudomp qui nous ont bien encadrés ».
Les manifestants se désolent également du manque de l’eau potable qui n’y a jamais été accessible : « il n’ya pas d’eau potable ici. Le chantier de Safane a commencé sans jamais connaitre de fin. Et depuis trois ans, on ne peut pas faire la réception. Les opérateurs qui gagnent des chantiers chez nous se présentent et au bout de quelques semaines plus personne ne les voit. C’est la raison pour laquelle nous interpellons les pouvoirs publics à les mettre en demeure pour que nos chantiers soient achevés. En ce 21e siècle, si les gens continuent à boire de l’eau de puits, c’est inadmissible » déplorent les populations en colère.
Dans le domaine de l’éducation, les classes sont en abris provisoires selon toujours le porte-parole des manifestants « nos écoles, notamment le collège d’enseignement moyen(CEM) sont en abris provisoires et en grand nombre. Il est temps que nous soyons des Sénégalais comme les autres. Nos enfants ont les mêmes droits que leurs concitoyens d’ailleurs».
A la faveur de cette obscurité, l’insécurité prend le dessus avec à la clé le vol massif de bétail dans cette zone de frontière avec la Guinée Bissau, selon Denis Mansaly. Et de poursuivre : « bien évidemment, quand il y’a l’obscurité c’est le meilleur moment pour les malfaiteurs de sévir comme ils veulent. Nous sommes à la lisière de la frontière avec la Guinée Bissau et personne n’ignore l’ampleur du vol de bétail dans cette bande frontalière ». Ces manifestants, environ un peu plus d’un millier selon les organisateurs, clament leur sénégalité et au nom de l’équité : « nous sommes des Sénégalais à part entière et non entièrement à part. Donc ce que nous réclamons est une obligation. On ne peut pas émerger sans électricité, sans eau et ni les outils électroniques », ont-ils martelé.