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23 août 2025
BOUL FAALÉ, LE SOMMET DE L'IVRESSE
A Podor et Ranérou, la consommation d’alcool a explosé chez les jeunes. Les rues et les dépotoirs d’ordures sont remplis de bouteilles d’alcool vides. Avec des conséquences dévastatrices
A Podor et Ranérou, la consommation d’alcool a explosé chez les jeunes. Que ce soit dans le Diéri, l’axe de la Route nationale, ou dans l’île à Morphil, les rues et les dépotoirs d’ordures sont remplis de bouteilles d’alcool vides. Le «Boul faalé», qui est un parfum bas de gamme, est transformé en alcool par des jeunes, qui s’entretuent quand ils atteignent le sommet de l’ivresse.
Personne n’en parle… Mais les effets de la boisson alcoolisée «Boul faalé» sont dévastateurs chez certains jeunes. Le 2 Février dernier, les corps de deux jeunes, âgés de 18 ans, Oumar Moustapha et Oumar Moussa, connus dans leur village, Yaré Lao, comme deux amis inséparables, ont été découverts dans la brousse. Après avoir assisté à un mariage arrosé la veille à Baradi, hameau situé dans la commune de Dodel, ils décidèrent de rentrer chez eux au milieu de la nuit. Mais toute la journée, comme beaucoup de leurs compagnons, ils avaient acheté des bouteilles de «Boul faalé» pour leur consommation. Plongés dans l’ivresse toute la journée, ils ont pris congé de leurs amis vers 2 heures du matin, mais ils n’arriveront jamais à Yaré Lao. C’est le lendemain que les corps sans vie des deux garçons ont été retrouvés à la sortie de Baradi, chacun tenant un couteau à la main. Bien sûr, la découverte de nombreux coups sur les différentes parties de leurs corps confirme un duel à mort à cause de l’ivresse.
Après le drame, une enquête a été ouverte. En attendant ses conclusions, plusieurs témoins indiquent que les deux garçons ont abusé ce jour-là de «Boul faalé», alcool prisé par de nombreux jeunes. Or, il s’agit d’un parfum bas de gamme avec une forte teneur en alcool, vendu à vil prix. Mais, il est transformé en boisson alcoolisée par des jeunes en quête de sensations fortes. Vu ses ravages, il est interdit par un arrêté préfectoral, mais sa consommation continue de flamber dans certaines zones.
Aujourd’hui, l’alcool fait désormais partie du quotidien de nombreux jeunes. Et de «Boul Faalé» (eau de roche et autre parfum), on est passé à l’alcool proprement dit. Ainsi, le phénomène est devenu inquiétant dans le Diéri où les jeunes bergers aiment s’enivrer et s’entretuer. Chaque semaine, des cas de mort sont recensés. De Yaré Lao à Ranérou, en passant par Ndiayène, Guirwass et Boké, la consommation d’alcool est devenue une mode chez les jeunes. Des jeunes bergers qui, pour avoir découvert l’alcool (le Vieux gin), ont délaissé leur ancienne boisson alcoolisée, le «Boul faalé».
Dans le haut Diéri comme dans le moyen Diéri, c’est la ruée vers des revendeurs en moto qui s’approvisionnent à Linguère, Nakara ou Ranérou. Goral Samba de Ndiayène raconte : «Il y a quelques années, on a eu à dénoncer ces revendeurs d’alcool à la gendarmerie, qui les a interpellés. Mais, c’était pour quelques jours et ils ont été relaxés et ont continué de plus belle leur trafic. C’est la peur chez nous.» Accros au Vieux gin, les jeunes aiment s’enivrer quotidiennement, n’accompagnent plus leur troupeau à la recherche de pâturages, mais pour des retrouvailles d’ivresse.
Sewdou Mama Ba, animateur d’une émission sur l’élevage à la radio Ngatamaré Fm de Ndioum, déplore cette situation : «Les pères de famille sont impuissants devant leur troupeau, qui diminue de jour en jour. Parfois même, ces jeunes accros à l’alcool s’organisent pour rassembler quelques têtes et les vendre à bon prix à des bouchers qui savent qu’ils ont besoin juste de quoi acheter quelques bouteilles de gin.»
L’animateur se désole davantage : «Dans certaines localités, les parents de ces bergers sont dépassés. Etre ivre est à la mode.» Pour n’avoir pas épargné leur troupeau familial, les autres troupeaux n’échappent pas aux jeunes à la quête de moments d’ivresse. Aliou Coumbel, un ancien berger, raconte : «Ils (les bergers addictifs à l’alcool) attaquent en groupe parfois des bergers venus des localités de l’axe de la Route nationale, qui conduisent en général des têtes de plusieurs familles, pour voler des têtes et acheter de l’alcool.»
Dans cette localité ou les villages voisins, ils s’adonnent à du vandalisme de boutiques ou de multi-services pour subvenir à leurs besoins en alcool. Goral Samba révèle : «Plusieurs fois des boutiques et le multi-service de Ndiayène ont été vandalisés et de l’argent volé. Et toutes les pistes mènent à ces jeunes ivrognes dont les rangs grossissent de jour en jour.» Ces jeunes ivrognes, en plus de la dilapidation du troupeau et le vol, se livrent durant leur ivresse à des combats avec coupe-coupe ou couteau à la main.
De l’ivresse au sang
Cette situation n’a pas ébranlé les populations car «cela se produit chaque semaine presque». Selon Goral Samba, «leurs parties de boisson finissent par des disputes, des insultes et bagarres». Il ajoute : «La bagarre entre jeunes bergers, c’est du sang qui va couler.» La plupart des jeunes accros à l’alcool n’ont pas plus de 25 ans. «Ils dérapent quand ils sont ivres et ils commettent des meurtres qui, pour la plupart, ne sont pas déclarés à la gendarmerie.» Abou Thiolli, président de la Maison des éleveurs de la commune de Boké Dialloubé, explique : «Le soppi soppi (coups de coupe-coupe) que vous entendez chaque fois est dû à 90% au manque de lucidité des consommateurs qui passent tout leur temps à s’enivrer. Ils s’entretuent pour un rien.» Aujourd’hui, les postes de santé sont débordés à cause des jeunes, qui jouent au jeu des armes blanches. Souvent, les infirmiers s’étonnent de la gravité des blessures.
Par ailleurs, certains jeunes ivrognes succombent à leurs blessures car de nombreuses bagarres se font en pleine brousse où se tiennent parfois les parties de boissons alcoolisées. C’est une partie de jeu à mort. Et Boubou, un charretier, très fréquent au Diéri, informe : «L’hivernage passé, un jeune prénommé Amadel, qui s’était bourré la nuit, s’est noyé dans un marigot à Thiam Thillé, pourtant pas très profond, mais il n’avait pas de force pour s’en sortir à cause de son ivresse.» Ce garçon, comme ceux qui se sont entretués dans la commune de Dodel, s’est enivré lors d’une cérémonie de mariage. Ainsi, les cérémonies de mariage sont devenues des moments de forte consommation d’alcool et d’ivresse dans les hameaux.
Les cérémonies de mariage : moments de haut débit d’alcool et d’ivresse
Dans les localités comme dans les patelins sur l’axe de la Route nationale, les jeunes ont fait des cérémonies des rendez-vous d’ivresse. La matinée, des petits groupes ou bandes d’amis se forment, et les habitués sont déjà en possession de leur provision, et les autres, encore pas trop dans l’ivresse, attendent l’arrivée du vendeur secret d’alcool. Les groupes de boissons se font aussi car ils se défient en nombre de bouteilles prises et en résistance. De vraies séances de beuverie.
Les après-midi de mariage dans les localités du Diéri, ce sont des jeunes totalement bourrés qui se donnent en spectacle. Et les vendeurs d’alcool, en moto pour la plupart, se frottent les mains car leur produit s’écoule très rapidement. Abou Thiolli assure : «Lors des cérémonies de mariage, je peux dire que dans toutes les localités du Diéri, le décor est le même : les bouteilles du Vieux gin, vidées de leur contenu, sont un peu partout dans les rues. Au début, le spectacle de ces jeunes ivres nous faisait rire, mais avec l’accroissement du nombre, cela nous inquiète.»
Le charretier Boubou enchaîne : «L’année dernière, lors des mariages à Guirwass et Thiam Thillé (Diéri de la commune de Mbolo Birane), des gendarmes étaient toujours présents pour dissuader ces jeunes délinquants, car leur ivresse se termine toujours par des empoignades et des bagarres avec usage d’arme blanche. Les mariages sont devenus des rassemblements des jeunes pour boire l’alcool à longueur de journées.» Pour de nombreux interlocuteurs, l’alcool est devenu un phénomène qui explose. Et les animateurs de radios communautaires, notamment des émissions «Ngaynaka» (élevage) et les responsables des organisations d’éleveurs, ne cessent de sensibiliser sur la dépravation d’une partie de la jeunesse dans cette zone. Ça ne change rien : l’ivresse est générale…
LA POLITIQUE AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE SAMEDI
les parutions de ce samedi 25 février traitent dans leur ensemble des sujets politiques et d'autres sujets d'actualité. domine
Dakar, 25 févr (APS) - Les sujets politiques se taillent la part du lion dans les colonnes des quotidiens dakarois qui ont mis aussi en exergue divers autres sujets de l’actualité.
Sud Quotidien s’intéresse à la question de l’éligibilité ou non de Karim Wade et Khalife Sall à la présidentielle de février 2024. ‘’Condamnés à des peines d’emprisonnement allant de six ans à cinq ans en mars 2015 et mars 2018, l’éligibilité ou non’’ de l’ancien ministre d’Etat et de l’ancien maire de Dakar ‘’suscite beaucoup d’interrogations chez bon nombre de Sénégalais en raison de l’expiration du délai de leur condamnation’’, constate le journal.
Pour tenter de répondre à cette question, la publication a donné la parole à Me Amath Thiam, consultant en droit et spécialiste du contentieux des affaires, ainsi qu’à Serigne Thiam, enseignant-chercheur à la Faculté es sciences juridiques et politiques’’.
Concernant une éventuelle participation de ces deux hommes politiques à la présidentielle de février 2024, WalfQuotidien rappelle que ‘’le chef de l’Etat avait promis, dans les meilleurs délais, d’amnistier (…) des personnes ayant perdu leurs droits de vote, en l’occurrence Karim Wade et Khalifa Sall, exclus de la dernière présidentielle de 2019 en raison de la perte de leurs droits civils et politiques’’.
Le journal observe que ‘’six mois après’’, il n’en a rien été. Selon le quotidien du groupe Walfadjri, ‘’[à] un an jour pour jour de l’élection présidentielle fixée au 25 février 2024, Khalifa Sall et Karim Wade sont encore dans l’incertitude’’.
L’Observateur annonce pour sa part que le leader de Rewmi Idrissa Seck ‘’rencontre’’ ce samedi les responsables de son parti. Ce rappel des troupes, qui intervient à ‘’quelques mois de la présidentielle’’, ‘’est très attendu dans un contexte tendu et marqué par le débat sur une troisième candidature de son allié, Macky Sall’’, souligne le journal. ‘’Idy convoque son conseil de guerre’’, titre L’Observateur selon qui ‘’Mbourou ak soow+ [sont] tout proches de la date de péremption’’. Il rappelle que l’alliance Macky-Idy, qui ‘’avait surpris plus d’un’’, est ‘’en eaux troubles’’.
La presse quotidienne s’est aussi intéressée à la nomination des membres de l’OFNAC. ‘’Le chef de l’Etat n’a pas trainé. Alors que le mandat de cinq membres de l’OFNAC s’achevait, hier, il a pris un décret pour nommer les remplaçants’’, qui vont siéger pour un mandat de trois ans, signale Enquête. A ce sujet, Vox Populi informe que Babacar Ba du Forum du justiciable sera désormais le vice-président de cette institution.
Ce journal donne par ailleurs la parole au leader d’And-Jëf/PADS, Mamadou Diop Decroix qui estime à propos de la situation politique nationale, que ‘’nous sommes rattrapés par certains points du dialogue politique national qui n’ont pas été pris en compte’’.
La presse quotidienne s’est aussi fait l’écho de l’opération de désencombrement menée vendredi à Touba. ‘’Les Baye Fall rasent tout sur leur passage’’, affiche Vox Populi. Le journal indique que ‘’les grandes artères de la ville sainte sont libérées sans ménagement de leurs occupants’’. ‘’Hier, les +Baye Fall+ ont mis en exécution le +ndiguel+ [recommandation] du Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké’’, signale à son tour Le Soleil.
Les quotidiens dakarois se font aussi l’écho des réactions suscitées par la sortie du président tunisien, Kaïs Saïed, sur les migrants subsahariens. ‘’Si les chefs d’Etat africains gardent le silence face aux dérives racistes du président tunisien, qui a repris la vieille théorie du +grand remplacement+ pour s’en prendre aux migrants, les sociétés civiles ont réagi fermement à ces propos racistes’’, relève Le Quotidien. Mais si l’on en croit Libération, ‘’la chasse aux migrants subsahariens [est] ouverte en Tunisie’’, après ‘’les propos scandaleux de son président’’. Toutefois, Vox Populi signale que le président Kaïs Saïed ‘’veut rassurer les migrants en situation légale’’.
Le Quotidien consacre son titre à la consommation de l'alcool frelaté. ‘’Boul Faalé’’, le sommet de l’ivresse’’, titre le journal, faisant observer que ‘’les séances de beuverie virent au drame lors des mariages et autres cérémonies’’. Il informe que le préfet de Podor a interdit la vente de cette boisson.
Bés Bi le jour consacre lui un large dossier à la problématique de l’état civil au Sénégal. ‘’L’état civil dans tous ses états’’, titre le journal, pointant notamment la ‘’non informatisation’’, la non tenue des registres et la corruption.
Le Soleil, quant à lui, fait un large focus sur la région de Sédhiou, en perspective du prochain conseil des ministres décentralisé prévu dans cette région, à partir de lundi. ‘’Désenclavement, santé, éducation, électrification, hydraulique… : Sédhiou en bonne voie’’, souligne le quotidien national en manchette.
De son côté, Libération indique que ‘’ la DIC [Division des investigations criminelles] piste de présumés pots-de-vin au ministère des Sports’’, signalant que ‘’plusieurs présidents de fédérations et de groupements sportifs sont convoqués’’, à la suite des DAGE.
La presse sportive n’a elle d’yeux que pour le retour de Sadio Mané pour le match de la Bundesliga entre son club, Bayern de Munich, et Union Berlin, ce dimanche. ‘’Sadio, le retour, 108 jours plus tard’’, tire Record, tandis que Stades évoque ‘’le retour d’un Lion affamé’’. L’international sénégalais, blessé le 8 novembre dernier, n'avait plus joué depuis cette date. Il avait manqué la Coupe du monde au Qatar.
Par Docteur Ousmane Ba
AU SENEGAL, LA LUTTE TRADITIONNELLE EST UN PATRIMOINE D’INTEGRATION SOCIALE
Dans la tradition africaine, la lutte joue un rôle important dans le processus de socialisation des individus. Elle est en effet vue et perçue comme un lieu de formation et d’éducation des individus.
Dans la tradition africaine, la lutte joue un rôle important dans le processus de socialisation des individus. Elle est en effet vue et perçue comme un lieu de formation et d’éducation des individus.
Au Sénégal, dans le monde rural en général et dans la société Joola – une communauté de la région sud du pays – en particulier, la lutte constitue un patrimoine d’intégration sociale. La lutte a toujours occupé une place de choix dans les sociétés humaines.
Toutes les informations connues aujourd’hui sur la lutte traditionnelle africaine ont été obtenues par le circuit de transmission orale, par les griots, chargés de transmettre l'histoire des tribus et par les anciens. Dans le monde rural, la lutte permet de voir des rencontres amicales entre villages voisins. Car elle est une école de formation pour les personnes issues des différentes communautés.
Dans la société Joola par exemple, la lutte reste, à côté de l’initiation, un facteur déterminant de l'insertion du jeune adolescent dans la vie sociale. Il y découvre la stratification de la société, les limites de la hiérarchie, les différences fondamentales entre les cercles des hommes et des femmes. La lutte est le reflet de l'organisation de la société.
Les fonctions sociales de la lutte peuvent être précisées selon cinq axes : les rapports entre le lutteur et son entourage, les rapports entre la lutte et la parenté, les rapports entre la lutte et l'amitié, les anciens et la lutte, et enfin la contribution de la lutte au rapprochement des peuples. Au Sénégal, la lutte traditionnelle constitue un patrimoine culturel qui a pour vocation la socialisation des individus. Autrement dit, elle s’impose presque partout comme un moyen de valorisation de l’honneur à travers le culte de la bravoure et confère à ses champions de village ou de contrée, un important capital social à sauvegarder. Si les sources orales nous ont permis de connaître quelques faits marquants de notre histoire, elles souffrent souvent d’un manque réel de précision ou de référence.
Dès lors, en tentant d’approfondir nos connaissances concernant l’histoire africaine, nous nous heurtons à un manque quasi total de documents écrits dans bien des domaines, telle la lutte traditionnelle qui est l’objet de notre étude. Tout ce que nous savons de la lutte traditionnelle africaine en général nous est conté par les anciens qui ont constitué notre unique champ d’investigation.
Dans toutes les sociétés africaines la lutte, outre qu’elle servait de moyen pour régler des conflits entre rois par lutteurs interposés, était pratiquée sous forme de jeu récréatif, disaient les anciens. La lutte était une école de formation pour tous les jeunes garçons, et à travers elle les adultes mesuraient leur courage, leur volonté de vaincre et leur esprit d’abnégation.
UN PATRIMOINE CULTUREL A SAUVEGARDER
La lutte dans la société traditionnelle est une activité culturelle globale, expression naturelle d’une communauté ethnique, tribale ou classique. Elle fait appel à un ensemble de réalités caractéristiques d’un groupe social donné : réalités sociales, culturelles, techniques, ethniques et morales. Lutter dans la société traditionnelle, c’était manifester la vitalité d’un groupe, en polarisant toutes ses forces autour d’un personnage qui en est le représentant. Il y avait, dès lors, identification du groupe à son lutteur et par conséquent référence constante de ce dernier à son groupe. Ainsi donc, nous avions :
• La relation entre le lutteur champion et son groupe ou sa communauté : le lutteur puisait sa force dans le groupe qui, à sa manière, participait au combat que menait son champion. Il était de notoriété qu’un champion qui se coupe de son groupe perd une part de sa force.
• La société d’âge : elle représente les jeunes du même âge. C’est au sein de ce groupe d’âge qu’on peut mesurer la force d’un lutteur sur les autres.
• Le rôle de la mère, de la sœur et des « savants » qui se sentaient mobilisés plus particulièrement pour protéger leurs “fils” et assurer sa victoire. On luttait en endossant le pagne de la sœur, envoyé et donné par la mère, autant de symboles du « gonflement et du ressourcement » moral et physique.
REALITES CULTURELLES
La lutte au sein de la communauté sérère - les Sérères sont une communauté du centre du Sénégal -, c’est aussi une littérature, des rites, une fête. Le chant de lutte est un rythme qui est fonction du rythme du lutteur et du groupe participant, lent, silencieux, rapide, saccadé, enflammant, il est ponctué par les différents tambours. Il est histoire, référence, encouragement, enseignement, conseil et redynamisation, parlant directement au lutteur, mais aussi à tous les participants. Des chants comme « Les poitrines hurlent quand un grand lutteur terrasse, allons-y il fait déjà nuit ! », ou encore: « Je suis un habitué des arènes, mais je ne parcourrai pas les contrées à chercher des talismans, ma force me suffit » sont souvent entonnés par leurs supporters. La lutte n’est pas une simple pratique sportive, elle renferme un aspect socio-éducatif considérable.
FOCUS SUR LA LUTTE AVEC FRAPPE
La lutte traditionnelle est d’actualité car elle touche directement le patrimoine culturel de la société sénégalaise. Ce sport est un facteur d’éducation et d’intégration sociale qui forge et forme l’individu au travers la socialisation. Aujourd’hui, on note toutefois une faible présence de cette lutte au plan national car la plupart des gens ont tendance à mettre le focus sur la lutte professionnelle. A part le drapeau du chef de l’État– un tournoi national de lutte dédié au chef de l'Etat regroupant des lutteurs de toutes les régions du pays – , qu’organise le Comité national de gestion (CNG), la lutte traditionnelle semble être absente des projets et programmes de politiques culturelles du pays. Il est urgent pour le ministère des Sports et celui de la Culture de mettre en valeur tous les aspects positifs de la vie de la société traditionnelle sénégalaise tels que la lutte traditionnelle.
Docteur Ousmane Ba chercheur, Université Cheikh Anta Diop de Dakar
THECONVERSATION.COM
CAN U20, LES LIONCEAUX VISENT LE CARTON PLEIN
L’équipe nationale du Sénégal U 20 ans affronte celle de l’Égypte ce samedi 25 février comptant pour la 3e journée de la poule A de la Can 2023 U20
Après la large victoire face au Mozambique (3-0) et la qualification avant l’heure pour les quarts de finale, l’équipe du Sénégal va tenter de conforter sa place de leader du groupe A de la CAN qui se déroule au Caire. Pour son dernier match de poule, les Lions feront face à l’Egypte, pays organisateur.
L ’équipe nationale du Sénégal U 20 ans affronte celle de l’Égypte ce samedi 25 février comptant pour la 3e journée de la poule A de la Can 2023 U20. Après deux probants succès face au Nigéria et ensuite le Mozambique ( 3- 0), la bande à Pape Demba Diop, Pape Amadou Diallo et autre Lamine Camara va essayer de conforter un peu plus sa place de leader du groupe A (6 pts +4) face aux juniors Pharaons dos au mur ( 3e ; 1 point) et contraint de s’imposer pour espérer se hisser en quart.
Déjà qualifiés en quarts de finale, cette ultime sortie permettra au sélectionneur Malick Daff, de tourner son effectif et éviter une éventuelle suspension de certains joueurs pour cumul de cartons. Mais il s’agit, selon le technicien sénégalais de hisser le niveau de jeu et de monter en puissance. « Nous avons encore beaucoup de travail à faire car le prochain match sera contre l’équipe nationale égyptienne. Nous n’avons pas choisi les équipes que nous affronterons, mais nous savons que ce match est pour nous le plus fort du groupe. L’équipe nationale égyptienne est grande et forte», a-t-il souligné.
Le technicien sénégalais s’est lui déjà projeté pour le prochain tour de la CAN U20. Autrement dit vers le principal objectif qui est de rentrer dans le dernier carré qui est qualificatif pour prochaine Coupe du monde. « Nous nous préparons pour chaque match et nous nous battrons pour le but ultime, qui est d’atteindre la Coupe du monde », précise Malick Daf.
AJEL-TEUNGUETH FC, LE DERBY RUFISQUOIS EN ATTRACTION
Absente depuis 2019 à cause de la pandémie de Covid19, la Coupe de la Ligue sénégalaise, compétition exclusivement réservée aux clubs de L1 et L2, fait son grand retour cette saison 2022-2023 avec de beaux duels prévus ce samedi 25 et dimanche 26 février
Absente depuis 2019 à cause de la pandémie de Covid19, la Coupe de la Ligue sénégalaise, compétition exclusivement réservée aux clubs de ligue 1 et ligue 2, fait son grand retour cette saison 2022-2023 avec de beaux duels prévus ce samedi 25 et dimanche 26 février.
Dernier vainqueur face à Génération Foot (2-1), Diambars accueille Sonacos. Ce sera le seul duel qui opposera deux clubs de Ligue A. Ce premier tour sera marqué par un derby rufisquois qui s’annonce palpitant au stade Ngalandou Diouf. Ce sera entre AJEL (L2) et Teungueth FC quatrième en L1.
Les autres duel présenteront des oppositions entre l’US Gorée qui occupe la 7e place de Ligue 1 à l’US Ouakam (6e ligue 2). HLM ( Ligue 2) à Ndiambour ( Ligue 2) , Demba Diop( Ligue 2) à Amitié FC( Ligue 2) et Keur Madior ( Ligue 2) à Wallydaan( Ligue 2).
Les autres rencontres mettront aux prises le Port( lanterne rouge Ligue 2) et l’AS Douanes (13e ligue 1), le Stade de Mbour (9e ligue 1) et Oslo FA ( 3e ligue 2), Mbour PC (11e ligue 2) et Cneps (14e ; ligue 1), Linguère (12e ligue 1) et Jamono Fatick (1er ligue 2), Dakar Sacré Coeur (6e ligue 1) et Thiès FC (8e ligue 2) et AS Pikine (10e ligue 1) contre DUC (10e ligue 2).
A rappeler que quatre clubs de Ligue 1, notamment le Casa Sport, Guédiawaye FC, Jaraaf et Génération Foot, sont exemptés pour cette première phase.
AVIS D'EXPERT SUR L'ÉLIGIBILITÉ OU NON DE KARIM ET KHALIFA
Ils sont très nombreux à se poser des questions sur l’éligibilité ou non de Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall à la prochaine élection présidentielle du 25 février 2024
Condamnés à des peines d’emprisonnement allant de six ans et cinq ans en mars 2015 et mars 2018, l’éligibilité ou non de Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall à l’élection présidentielle du 25 février 2024 suscite beaucoup d’interrogations chez bon nombre de Sénégalais en raison de l’expiration du délai de leur condamnation. Toutefois, interpellés par Sud quotidien sur cette question, Me Amath Thiam, Consultant en Droit et Spécialiste du Contentieux des Affaires et Serigne Thiam, enseignant-chercheur à la Faculté des sciences juridiques et politiques apportent leurs éclairages que cette question et remettent en selle la nécessité de l’amnistie ou de la modification de la loi électorale.
Ils sont très nombreux à se poser des questions sur l’éligibilité ou non de Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall à la prochaine élection présidentielle du 25 février 2024. En effet, condamnés respectivement à six ans et cinq ans de prison au mois de mars 2015 et mars 2018, les deux acteurs politiques qui ont annoncé leur candidature à ce prochain scrutin présidentiel sont aujourd’hui suspendus à une mesure de réhabilitation du régime en place pour espérer être sur le top de départ. Une situation qui suscite moult interrogations chez bon nombre de Sénégalais en rapport à l’expiration du délai de leur condamnation. Cependant, interpellés sur cette question, Me El Amath Thiam, Consultant en Droit et Serigne Thiam, enseignant-chercheur à la Faculté des sciences juridiques et politiques apportent leurs éclairages que cette question.
Ainsi, donnant son avis sur cette question, Me EL Amath Thiam iindexe la mention de la condamnation de Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall dans leur casier judiciaire. « Le casier faisant partie des documents qu'on doit déposer au niveau du Conseil constitutionnel, la mention d’une condamnation d’un candidat peut constituer un motif de rejet de son dossier parce que dès l’instant qu’on quitte le terrain judiciaire pour celui électoral, on évoque le Code électoral », a-t-il campé avant d’ajouter. « L’article L29 de ce Code électoral qui détermine les conditions d’inscription sur les listes électorales inclut dans son 2ème alinéa, les infractions retenues contre Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall dans les motifs de refus d’inscription sur les listes électorales».
Donnant son avis également sur cette question, Serigne Thiam, Enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences juridiques et politiques (Fsjp) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar soulignant au sujet de ce débat sur l'éligibilité de Karim et Khalifa Sall qu’il y a certains qui avancent, qu’après es 6 ou 5 ans de leur condamnation, ils doivent automatiquement recouvrer leur droit d'être éligibles fait remarquer que les gens « font une confusion ». Et pour cause, rappelle-t-il, « si vous lisez la disposition de l'article 29 du Code électoral, en ses alinéas 01 et 02, on voit qu’on a visé les interdictions définitives pour une inscription sur les listes électorales. Seulement, cette disposition qui cite les différentes infractions concernées par l’interdiction d’une inscription sur les listes électorales pour une durée de 05 ans sont complétées par l’article L30 qui vient pour faire un éclairage ».
Poursuivant son propos, l’Enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences juridiques et politiques précise que « cet article L30 dit que ne doivent pas être inscrits sur les listes électorales pendant 5 ans, ceux qui ont été condamnés pour les infractions visées dans le 3ème tiré de l’article L29 ». Ainsi selon lui, l’inéligibilité de Karim Wade et Khalifa Sall est liée à la disposition de l’article L30 qui pose le principe temporaire des 5ans et ne vise que le tiret 3 de L29. « Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall ont été condamnés sur la base des infractions dans le tiret 2 de l’article L29 qui dit tout simplement ne doivent pas être inscrits sans plus de précision sur les délais. Raison pour laquelle, ils (Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall) ont besoin d’une loi d’amnistie soit d’une modification des articles L29 et L30 du Code électoral pour pouvoir s’inscrire sur les listes électorales ».