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18 juin 2025
CONFLIT CASAMANCAIS, 40 ANS APRÈS
Le 26 décembre 1982, une marche pacifique organisée à Ziguinchor va être sévèrement réprimée par les forces de l’ordre, entraînant un mort et beaucoup d’arrestations côté manifestants. Ces derniers réclamaient, entre autres, l’autonomie de la Casamance.
Le 26 décembre 1982, une marche pacifique organisée à Ziguinchor va être sévèrement réprimée par les forces de l’ordre, entraînant un mort et beaucoup d’arrestations côté manifestants. Ces derniers réclamaient, entre autres, l’autonomie de la Casamance. Une situation que les autorités étatiques avaient sévèrement condamnée. Le 18 décembre 1983 en guise d’anniversaire du 26 décembre 1982 une réunion clandestine avait été convoquée à Diabir, un quartier périphérique de la ville de Ziguinchor.
Une colonne de la gendarmerie territoriale de Nema a tenté de disperser cette rencontre. On note, ce jour-là, la mort de trois officiers de la gendarmerie. Et, tous ceux qui ne se sentaient pas en sécurité dans la ville ont rejoint le maquis. D’où la naissance de la branche armée Atika du MFDC avec comme chef Abbé Diamacoune Senghor, Sidy Badji, Salif Sadio et Kamoughé Diatta.
La première forte accalmie notée a été perturbée par la mort de Ousmane Niantang Diatta, l’un des chefs de guerre, l’assassinat de quatorze bûcherons dans la forêt de Bayotte-Est, en 2018 et surtout l’assassinat de Abdou Elinkin Diatta, le Secrétaire général autoproclamé du MFDC, tué lors d’une fusillade à Mlomp en octobre 2019.
Mais, en février 2021, l’armée sous la houlette de l’ex-commandant de la zone militaire n°5 Colonel Souleymane Kandé avait entamé une vaste opération de sécurisation pour le démantèlement de toutes les bases rebelles dans les fronts Nord et Sud. Depuis quelques temps, la grande muette s’attaque à l’économie criminelle, en dévastant tous les champs de chanvre dans le Nord Sindian. Où le chef de guerre, Salif Sadio, est toujours introuvable après le démantèlement de ses bases sur le long de la frontière gambienne.
Les combattants du MFDC nous ont habitués à des représailles faites de braquages sur de paisibles voyageurs désarmés sur les routes de la Casamance ou à des carnages sur de pauvres ramasseurs de bois mort. Nombre d’observateurs avertis estiment qu’ils sont obligés de changer de stratégie. D’où le calme et le silence des principaux chefs de guerre. Perpétrer des exactions sur des civils et ainsi prendre au mot l’armée sénégalaise est une entreprise risquée et périlleuse dans un contexte où le principal allié de nos Diambars est une géopolitique largement favorable dans la Sénégambie méridionale.
Récemment des accords de paix ont été signés entre l’État et des factions du MFDC à Kabrousse et à Bissau. Le conflit a fait de morts, des centaines de village déplacé et plus de 860 personnes victimes de mines.
LA PROMESSE
Le maire de Tambacounda (est), Papa Banda Dièye, a déclaré lundi vouloir ‘’réhabiliter’’ les vieilles écoles de cette commune, dont certaines existent depuis plus d’un demi-siècle.
Tambacounda, 26 déc (APS) - Le maire de Tambacounda (est), Papa Banda Dièye, a déclaré lundi vouloir ‘’réhabiliter’’ les vieilles écoles de cette commune, dont certaines existent depuis plus d’un demi-siècle.
‘’J'ai un challenge en tant que maire nouvellement élu, celui de réhabiliter plusieurs établissements scolaires (…) Ce sont des écoles vétustes’’, a dit M. Dièye à l'APS en prélude au Conseil des ministres décentralisé prévu mercredi à Tambacounda.
Il fait part de sa volonté d’éliminer les abris provisoires, les salles de classe souvent faites de paille et de branches d’arbres, pour les remplacer par des abris en dur.
Papa Banda Dièye rappelle que la rénovation des vieilles écoles de Tambacounda est un engagement qu'il a pris avec les habitants de la ville avant d’être élu maire en janvier dernier.
‘’La ville de Tambacounda compte plusieurs abris provisoires (…) Je me suis engagé à faire en sorte qu’ils deviennent un mauvais souvenir’’, a-t-il dit.
M. Dièye salue les réalisations faites à Tambacounda par l’Etat en termes de construction d’infrastructures, tout en estimant qu’‘’il reste des efforts à faire’’ pour moderniser la ville.
Il s'est réjoui de l’annonce de la construction d’une université publique à Tambacounda.
‘’Cela fait une quinzaine d'années qu'on souhaite construire cette université’’, a rappelé le maire.
La commune qu’il dirige a besoin, selon lui, d’une extension de son réseau électrique et d’ouvrages d’approvisionnement en eau pour 12 quartiers périphériques.
La ville de Tambacounda compte 30 quartiers, dont 12 sont situés à la périphérie de la ville, a-t-il signalé, ajoutant qu’ils concentrent un tiers de sa population.
‘’La commune va grandir, et ses populations doivent avoir de l'eau et de l'électricité. C'est un gap qu'il faut combler au nom de l’équité’’, a insisté Papa Banda Dièye.
MACKY A TAMBA
Le président de la République, Macky Sall, est arrivé lundi après-midi à Tambacounda (est), où il doit présider un Conseil des ministres décentralisé, mercredi prochain
Tambacounda, 26 déc (APS) – Le président de la République, Macky Sall, est arrivé lundi après-midi à Tambacounda (est), où il doit présider un Conseil des ministres décentralisé, mercredi prochain, ont constaté des journalistes de l’APS.
Vêtu d’un costume bleu marine et d’une chemise blanche, avec une cravate grise, il a été accueilli à sa descente de l’avion par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Antoine Diome, après 17 heures.
Les autres membres du gouvernement, des députés, les autorités administratives et politiques locales sont également allés à l’accueil du chef de l’Etat.
Le long cortège de voitures mis en place quelques heures auparavant a ensuite emprunté l’avenue Léopold-Sédar-Senghor, en direction de la gouvernance de Tambacounda, où Macky Sall va séjourner jusqu’à vendredi.
De nombreux habitants de la ville se sont mobilisés pour réserver un accueil populaire au président de la République.
Les préparatifs de l’accueil de Macky Sall et des membres du gouvernement, ajoutés aux réjouissances de la fin d’année, ont déjà engendré une ambiance de fête à Tambacounda, dont les principales rues ont fait peau neuve.
Des membres d’ethnies dites minoritaires, dont les Bédiks, les Bassaris, les Kognaguis, les Mancagnes et les Manjaques, ont ravi à d’autres la vedette avec leur habillement traditionnel. Leur danse a émerveillé le public.
Au cours de son séjour, a-t-on appris du gouverneur de Tambacounda, Oumar Mamadou Baldé, le chef de l’Etat va inaugurer des infrastructures, lancer des travaux publics et s’entretenir avec divers acteurs socioéconomiques, avant de présider le Conseil des ministres décentralisé, le deuxième à se tenir dans cette ville depuis qu’il dirige le pays.
L’inauguration du camp militaire de Goudiry, l’un des quatre chefs-lieux de département de la région, fait partie dans l’agenda du séjour du président de la République, selon M. Baldé.
Le même jour, Macky Sall va diriger ‘’un conseil présidentiel territorialisé’’, dont le but sera d’‘’évaluer les engagements du gouvernement [pour ladite région] depuis 2013 et de prévoir les investissements prioritaires de l’Etat pour (…) Tambacounda, pour 2023-2025’’, a expliqué le gouverneur.
Oumar Mamadou Baldé va prononcer une allocution d’ouverture dudit conseil, sur la situation économique et sécuritaire de la région.
Des maires, des présidents de conseil départemental, des représentants de la chambre de commerce de Tambacounda et des organisations de femmes vont participer à cette rencontre.
Selon M. Baldé, Macky Sall va présider, jeudi, à Tambacounda, la cérémonie officielle de la célébration de la Journée nationale de l’élevage.
Il va ensuite visiter des installations de la ligne électrique Kayes-Tambacounda, qui relie plusieurs centrales électriques de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal.
Macky Sall va inaugurer la route reliant Tambacounda à Kidira en passant par Goudiry (180 kilomètres).
Le gouverneur annonce également une visite du chef de l’Etat dans les chantiers du Programme de modernisation des villes et la remise de financements aux femmes et aux jeunes de la région.
TAMBACOUNDA FAIT PEAU NEUVE EN ATTENDANT SES HÔTES
Ce lundi décrété chômé et payé n’a rien d’une journée de repos pour de nombreux Tambacoundois. Les préparatifs de l’accueil des membres du gouvernement, ajoutés aux réjouissances de la fin d’année, engendrent une ambiance de fête dans la ville
Les préparatifs de l’accueil du président de la République et des membres du gouvernement, ajoutés aux réjouissances de la fin d’année, engendrent une ambiance de fête à Tambacounda (est), dont les principales rues ont fait peau neuve, a constaté l’APS.
Ce lundi, décrété jour chômé et payé par le chef de l’Etat, n’a rien d’une journée de repos pour de nombreux Tambacoundois. Du Plateau à Liberté en passant par Salékégné, pour ne citer que quelques quartiers de la ville, les commerces sont ouverts dès les premières heures de la journée.
Sur le boulevard Léopold-Sédar-Senghor, une foule de motos ‘’Jakarta’’ disputent la principale artère aux taxis et aux autres véhicules. Un important dispositif sécuritaire est mis en place, avec de nombreux pick-up.
Une ambiance de fête domine le quartier Liberté, le centre-ville, siège de la plupart des services administratifs. Des drapeaux flottent sur les poteaux électriques. Toutes sortes de guirlandes attirent les regards des passants et des riverains. Signe de l’ambiance festive qui s’est emparée de la ville.
A l’aide de brouettes, de pelles, de gants et d’autres équipements, les travailleurs de l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides donnent les derniers coups de balai à la ville. Les agents du Fonds d’entretien routier autonome sont également de plain-pied dans les préparatifs de la visite de Macky Sall et des membres du gouvernement.
Le mur de clôture de la gouvernance et sa façade principale sont recouverts d’une éclatante couche de peinture. De nombreuses affiches donnent de la couleur aux aménagements paysagers de l’esplanade de Tambacounda.
Une casquette bien vissée sur la tête, un lot de t-shirts sous le bras, Khady Diop distribue gadgets et vêtements aux passants. ‘’Nous tenons à ce que la fête soit belle. Nous voulons offrir un accueil populaire au président de la République’’, lance-t-elle avant de se fondre dans la foule.
‘’Depuis une vingtaine de jours, nous nous occupons du nettoiement des grandes rues de Tambacounda. Les principales artères sont bien dégagées’’, dit Bocar Tall, l’un des agents chargés du nettoiement de la ville.
Le Premier ministre, Amadou Ba, et d’autres membres du gouvernement sont arrivés, un peu avant 11 H à l'aéroport régional de Tambacounda, où ils prendront part, mercredi prochain, à un Conseil des ministres décentralisé.
Ils ont été accueillis à leur descente de l'avion par les autorités administratives et politiques locales, et leurs collègues chargés de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow, et Transports aériens et du Développement des infrastructures aéroportuaires, Doudou Ka, qui les ont précédés dans la ville.
Le président de la République, Macky Sall, est attendu à Tambacounda cet après-midi, selon le gouverneur de ladite région, Oumar Mamadou Baldé.
Le chef de l’Etat va inaugurer des infrastructures, lancer des travaux publics et s’entretenir avec divers acteurs socioéconomiques, avant le Conseil des ministres qu’il va y présider mercredi.
PAPE ALÉ NIANG À NOUVEAU HOSPITALISÉ
Le journaliste renvoyé en détention depuis six jours pour des "informations de nature à nuire à la défense nationale", est "très éprouvé" par sa grève de la faim
Le journaliste sénégalais Pape Alé Niang, renvoyé en détention depuis six jours pour des "informations de nature à nuire à la défense nationale", est "très éprouvé" par sa grève de la faim et "a été évacué dans un hôpital, a déclaré dimanche à l'AFP un de ses avocats.
Pape Alé Niang "est évacué à l'hôpital Principal (de Dakar) depuis hier (samedi) soir. Il est très éprouvé par sa grève de la faim" qu'il observe "depuis sa nouvelle incarcération mardi" 20 décembre, a affirmé à l'AFP Me Moussa Sarr, confirmant une information de la Coordination des associations de presse (CAP), une confédération syndicale locale.
Patron du site d'informations Dakar Matin, M. Niang avait été renvoyé en prison le 20 décembre après avoir été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire le 14 décembre. Son contrôle judiciaire était intervenu après plus d'un mois de détention près de Dakar pour "divulgation d'informations de nature à nuire à la Défense nationale", "recel de documents administratifs et militaires" et "diffusion de fausses nouvelles".
Le parquet de Dakar avait annoncé le 20 décembre dans un communiqué avoir "révoqué" ce contrôle judiciaire. Il l'avait justifié par les "sorties médiatiques" du journaliste qui sont "une violation des obligations" qui lui "faisaient défense de communiquer sous aucune forme sur les faits objets de poursuite". Or, selon le parquet, "l'inculpé a largement contrevenu à ses obligations en abordant volontairement lors de ses lives sur Youtube les faits poursuivis" et lors desquels il a mené "des attaques injustifiées aussi bien contre une autorité de la police que contre les enquêteurs".
Le journaliste affirme faire "l'objet d'un acharnement et d'une persécution abominables" de la part du pouvoir sénégalais qui a "décidé de (le) faire taire à tout prix", dans un communiqué publié le jour de son renvoi en prison. La détention du journaliste a suscité une vague de critiques de la presse et de la société civile contre les autorités.
Le Sénégal est volontiers loué par ses partenaires pour ses pratiques démocratiques, mais les défenseurs des droits humains nuancent cette appréciation.
Le Sénégal est 73e sur 180 au dernier classement sur la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. Le pays a perdu 24 places par rapport à 2021.
PAR Jean-Baptiste Placca
GHANA, SISYPHE SUR UN ROCHER
Jamais, l’avenir de la démocratie dans ce pays n’a été autant tributaire de l’économie. Mais une économie posée sur un socle inébranlable
Avec la suspension du paiement d’une partie de sa dette extérieure, le Ghana semble amorcer une préoccupante descente aux enfers : 40% d'inflation, une dette extérieure frôlant 80% du produit intérieur brut, une monnaie en chute libre… Qu’est-il donc advenu à ce Ghana que vous nous avez tant de fois vanté, ici, comme un modèle irréversible de réussite économique et démocratique ?
Certains trouveraient bien commode, à Accra, de s’abriter derrière les contrecoups de la guerre en Ukraine. Mais, le Ghana n’est pas plus affecté que d’autres États africains. Et depuis son accession à la magistrature suprême, il y a six ans, le président Akufo-Addo s’est construit, en Afrique et dans la diaspora, une image de leader d’envergure, capable d’audace, de franchise, et ses propos ont souvent impressionné. C’est donc, pour lui, le moment de mériter cette gloire acquise auprès des Africains par le verbe, en admettant comme un échec personnel ces contreperformances économiques. Ce serait tellement plus simple que de se raccrocher à un conflit lointain, fût-il avec un fumet de guerre mondiale.
En juillet 2017, le président Akufo-Addo, aux affaires depuis tout juste six mois, congédiait, avec une surprenante assurance, le FMI. Il estimait alors avoir déjà donné à l’économie nationale l’impulsion nécessaire pour se passer des concours extérieurs. Le voir, aujourd’hui, négocier avec le même FMI, des mesures de restructuration dans un programme de 3 malheureux milliards de dollars, pourraient amener ses concitoyens à s’interroger sur la consistance de sa posture d’alors.
Ministre de la culture du Mali de 1997 à 2000 et militante altermondialiste de longue date, Aminata Traoré n’a rien perdu, à 75 ans, de sa combativité. « Faire une fixation sur un sentiment antifrançais créé et entretenu par la propagande russe, c’est encore, estime-t-elle, une manière de nous dire que nous sommes incapables de penser par nous-mêmes et de nous révolter. »
Pour l’essayiste, autrice du Viol de l’imaginaire (Fayard, 2002) et de nombreux essais sur la mondialisation capitaliste et les dérives néocoloniales, la colère qui s’exprime aujourd’hui dans les sociétés sahéliennes plonge ses racines dans les échecs des politiques de développement.
Quelle a été votre première rencontre avec la France ?
Aminata Traoré Sans doute le premier jour à l’école Maginot de Bamako, sous la colonisation. C’était un établissement pour filles qui avait la particularité d’accueillir des indigènes et des enfants de colons. Les Noirs et les Métisses étaient d’un côté, les Blancs de l’autre. On ne se mélangeait pas. Ça vous marque, une telle séparation à cet âge-là. Mais j’ai cultivé des amitiés. Et comme j’étais une bûcheuse, une fois au lycée, j’ai sauté la troisième avec l’aide de certains professeurs français, maliens et sénégalais.
Plus tard, j’ai décroché une bourse pour venir étudier en France. Avec mon mari, nous sommes partis à Caen, où j’ai eu mes deux filles. La question raciale était évidemment plus prégnante en France qu’au Mali ou en Côte d’Ivoire. Une Africaine en grossesse en Normandie à la fin des années 1970, ça attirait les regards… Mais moi, je découvrais le pays, je ne me posais pas vraiment de questions. A l’époque, le Front national n’existait pas encore. La situation est devenue beaucoup plus tendue par la suite.
Militante altermondialiste, vous êtes connue pour être une voix très critique de la politique de la France en Afrique. D’où vous vient cet engagement ?
D’abord, je suis un produit de la gauche. Quand je suis entrée au lycée de jeunes filles, la première République du Mali venait de naître. Comme beaucoup de jeunes gens, j’ai fait partie des « pionniers », sous le régime de Modibo Keïta [président socialiste du pays de 1960 à 1968]. Notre slogan, c’était « pionnier aujourd’hui, pionnier toujours ». En cours d’histoire, on nous parlait des luttes de libération et plus précisément du rôle joué par le Mali et du rôle de son président dans la création de l’Organisation de l’unité africaine. Cette fibre panafricaine, j’en suis imprégnée depuis l’enfance.
Devenue étudiante, j’étais à Dakar pendant la grande grève de 1968 à l’université, la première du genre sur le continent. C’était mon premier contact avec ce genre de soulèvement. Ensuite, je suis partie étudier à Abidjan, à l’Institut d’ethnosociologie. J’y ai rencontré Laurent Gbagbo et sa femme, qui étudiaient à l’Institut de linguistique, et d’autres enseignants de gauche. On était tous très critiques de l’économie de rente et de la dépendance de l’Afrique aux cultures d’exportation. Puis j’ai rejoint le ministère de la condition féminine, créé par Félix Houphouët-Boigny [président de la Côte d’Ivoire de 1960 à 1993], et j’ai fait mes premiers pas sur le terrain en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays africains, en tant qu’experte pour les agences des Nations unies.
Pendant près de deux décennies, dans les années 1960 et 1970, nos Etats ont vraiment cru qu’il existait un modèle de développement, que les transferts de technologie, les financements et une bonne coopération avec les pays développés nous permettraient de voir le bout du tunnel. Moi-même, j’étais persuadée que l’école et l’emploi allaient permettre aux femmes d’occuper une place dans le développement de leur pays, si tel était leur souhait. Les années 1980 ont été un coup de massue. Avec les programmes d’ajustement structurel, les premiers diplômés sans emploi ont commencé à apparaître, assis à longueur de journée dans les rues sans trouver de boulot. Les premiers départs de clandestins remontent à cette époque. Quand je suis rentrée de France, j’ai compris qu’il y avait quelque chose de tordu dans le paradigme dominant.
La Coordination des associations de presse, par la voix d’Ibrahima Lissa Faye, un de ses responsables, a exprimé dimanche son inquiétude après l’évacuation à l’hôpital du journaliste en grève de la faim depuis sa réincarcération, mardi
‘’Nous sommes véritablement inquiets après l’évacuation de Pape Alé Niang dans un état critique à l’hôpital principal de Dakar dans la soirée de samedi à dimanche’’, a-t-il déclaré lors d’un entretien téléphonique avec l’APS.
Ibrahima Lissa Faye a signalé que l’administration pénitentiaire avait jugé utile d’évacuer Pape Alé Niang qui avait repris sa grève de la faim depuis sa réincarcération en prison mardi.
‘’Il n’avait pas voulu être évacué à l’hôpital, mais l’administration pénitentiaire n’a pas voulu prendre de risque et a dû solliciter un de ses avocats afin de pouvoir l’amener à l’hôpital’’, a fait savoir Ibrahima Lissa Faye.
Il a assuré être en contact avec un des avocats qui doit rendre visite au journaliste afin d’en savoir un peu plus sur l’évolution de son l’état de santé.
Ibrahima Lissa Faye en appelle au ‘’sens des responsabilités'' et invite les autorités à œuvrer dans le sens d’un règlement définitif de cette affaire ‘’avant que l’irréparable ne se produise’’.
Le journaliste avait de nouveau été placé sous mandat de dépôt, mardi, après que le ministère public avait requis et obtenu auprès d'un juge la révocation de la mesure de son placement sous contrôle judiciaire
Il avait été arrêté la veille par des éléments de la Division des investigations criminelles (DIC) sur ordre du procureur qui avait estimé que le journaliste avait violé la mesure de son contrôle judiciaire.
Le maître des poursuites reproche notamment au journaliste de s'être prononcé sur des éléments de son instruction lors d'un Live d'un activiste établi à l'étranger.
‘’Sur réquisitoire dûment motivé adressé au Juge Mamadou Seck, le Procureur de la République, outré par l’intervention du journaliste sur le live de Molla Morgun et la sortie jugée tendancieuse à propos du DG de la Police nationale Bocar Seydou Yague, a requis la révocation de la mesure de contrôle judiciaire’’, avait réagi dans un post, son avocat Me Khoureychi Ba.
Le journaliste Pape Alé Niang, emprisonné une première fois le 9 novembre, avait bénéficié, dans un premier temps d’une liberté provisoire. Il est poursuivi pour “divulgation d’informations (…) de nature à nuire à la défense nationale”, “recel de documents administratifs et militaires" et "diffusion de fausses nouvelles”.
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CONVERSATION ENTRE MAMOUSSÉ DIAGNE ET SOULEYMANE BACHIR DIAGNE
Le travail de la lecture. La langue comme outil de décentrement. La condition des femmes dans une société patriarcale. Le nécessaire pluralisme des langues - ENTRETIEN
Pape Alioune Sarr reçoit Souleymane Bachir Diagne et Mamoussé Diagne dans un grand entretien.
LE PÉRIL DE L'ABSENCE DE PAIX
Dans son homélie lors de la messe de veillée de Noël retransmise en directe sur Radio Sénégal (publique), Mgr Ndiaye a souligné que “des signaux de violences multiformes existent dans notre société sénégalaise”
L’archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye, a insisté, samedi soir, sur “les signaux de violences multiformes” existant dans la société sénégalaise, soulignant que l’absence de paix mettait la vie en péril.
"L’absence de paix met en péril la vie. Elle expose les plus faibles à la mort, compromet le développement, accentue la pauvreté, favorise les égoïsmes et met en valeur la raison du plus fort", a-t-il notamment dit.
Dans son homélie lors de la messe de veillée de Noël retransmise en directe sur Radio Sénégal (publique), Mgr Ndiaye a souligné que “des signaux de violences multiformes existent dans notre société sénégalaise”.
"Ces signaux ne correspondent pas au message de Noël’’. Ce sont des menaces qui mettent en péril l’harmonie sociale dont nous avons besoin", a estimé le religieux.
“Osons donc nous interroger sur les conversions que nous devons faire pour promouvoir des comportements citoyens qui promeuvent la paix”, a-t-il lancé aux fidèles chrétiens rassemblés à la Cathédrale de Dakar.
Revenant sur la fête de Noël, le chef de l’Eglise catholique du Sénégal, a rappelé que la naissance de Jésus était associée à la grandeur de Dieu, à sa majesté et aussi à l’avènement de la paix sur la terre comme expression de son amour.
Il a invité tous les fidèles “à prier ardemment” en invoquant “l’enfant de Bethléem, le prince de la paix, pour l’avènement de cette paix dans nos familles, dans nos communautés, dans notre pays, dans notre sous-région, dans notre continent et dans le monde”.
“Bien-aimés de Dieu, accueillons la grâce de l’Emmanuel, Dieu avec nous, qu’il fasse de nous tous des artisans de la paix”, a-t-il prié, en invitant les fidèles à se mettre debout pour la prière du Pape Benoit XVI à l’enfant Jésus, marquant la fin de son homélie.