SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
23 août 2025
DAKAR, CAPITALE DE L’ARMÉE DE L’AIR EN AFRIQUE
L’Association des forces aériennes africaines (Aaaf) parrainée par les forces aériennes américaines en Afrique et l’armée de l’air sénégalaise, co-organisent le 12e Symposium annuel des chefs d’état-major de l’air africains à Dakar du 27 février au 3 mars
L’Association des forces aériennes africaines (Aaaf), parrainée par les forces aériennes américaines en Afrique, et l’armée de l’air sénégalaise, co-organisent le 12e Symposium annuel des chefs d’état-major de l’air africains à Dakar, du 27 février au 3 mars 2023. Environ 40 pays africains participent à cette rencontre. Ce sera l’occasion de s’appuyer sur les symposiums précédents, d’élargir l’adhésion à l’Association des forces aériennes africaines, d’identifier les principaux défis auxquels sont confrontés les chefs d’armée de l’air africains. Mais aussi de renforcer les réseaux de partenaires, de discuter du transport aérien stratégique et de partager les meilleures pratiques pour renforcer les capacités des partenaires. Le symposium de cette année comprendra diverses séances en petits groupes pour favoriser un esprit de collaboration, un forum des hauts dirigeants enrôlés et des événements culturels pour renforcer le partenariat entre toutes les nations concernées.
VIDEO
CAN U20, LE SENEGAL EN QUARTS DE FINALE
Une équipe avec une soif de victoire insatiable. C’est la description parfaite des protégés du sélectionneur des moins de 20 ans, Malick Daf. Déjà assuré de disputer les quarts de finale de cette CAN, le Sénégal n’a pas voulu lever le pied face à l'Egypte
Une équipe avec une soif de victoire insatiable. C’est la description parfaite des protégés du sélectionneur des moins de 20 ans, Malick Daf. Déjà assuré de disputer les quarts de finale de cette CAN U20, le Sénégal n’a pas voulu lever le pied ce samedi face à l’Egypte.
Les Pharaons qui n’étaient plus maîtres de leur destin se devaient de gagner contre les Lionceaux tout en espérant une contre performance du Nigéria dans l’autre rencontre face au Mozambique. Mais c’était sans compter la détermination des minots sénégalais de terminer cette phase de poule avec un carton plein.
Le Sénégal s’est imposé sur le score de 4 buts à 0 avec un triplé de Pape Demba Diop et une réalisation d’Ibou Sané. Quant à l’Egypte, elle est éliminée de la compétition qu’elle organise.
LE PREMIER MINISTRE MALIEN JUGE QUE LA DÉMOCRATIE VIENT APRÈS LA SÉCURITÉ
Choguel Kokalla Maïga a jugé vendredi à Ouagadougou que "la démocratie vient après la sécurité", invitant les populations du Mali et du Burkina à soutenir leurs armées dans la lutte contre les groupes jihadistes
Le Premier ministre malien a jugé vendredi à Ouagadougou que "la démocratie vient après la sécurité", invitant les populations du Mali et du Burkina Faso à soutenir leurs armées dans la lutte contre les groupes jihadistes qui frappent les deux pays dirigés par des juntes militaires.
"Nous avons décidé de (...) lutter pour la paix des populations, leur donner la sécurité physique, alimentaire, éducationnelle, sanitaire et autres, parce que sans sécurité, il n'y a pas de démocratie, la démocratie vient après la sécurité", a déclaré Choguel Kokalla Maïga à la sortie d'un conseil conjoint de ministres burkinabè et maliens. Il a ajouté que les deux pays allaient se "donner la main" et "soutenir" leurs "armées pour aller de l'avant", car "ce sont elles seules qui peuvent restaurer la souveraineté et la confiance en nos populations. Une fois qu'on a cela, le reste va suivre".
Son homolgue burkinabè, Apollinaire Kyélem de Tambela, a lui affirmé que le conseil des ministres conjoint avait permis de "baliser le terrain en vue de réaliser les rêves de nos populations" et de "voir comment nous allions poser les jalons pour la fédération des deux pays, des deux peuples". M. Kyélem avait lancé son idée de créer une "fédération" entre le Mali et le Burkina lors d'une visite à Bamako début février. "Dans cette perspective, une grande commission mixte va bientôt se réunir à Bamako", a-t-il annoncé.
Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d'Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans la spirale de la violence jihadiste apparue au Mali quelques années auparavant et qui s'est étendue au delà de ses frontières. Le nouveau pouvoir issu du dernier coup d'Etat du 30 septembre 2022, mené par le capitaine Ibrahim Traoré, a obtenu le départ des 400 soldats français des forces spéciales de l'opération Sabre basés à Ouagadougou. Un scénario qui rappelle celui du Mali où le régime issu de deux coups d'Etat en 2020 et 2021 a poussé les militaires français de la force Barkhane vers la sortie. Choguel Maïga, arrivé jeudi à Ouagadougou, assistera samedi à la cérémonie d'ouverture du Festival panafricain du cinéma et de la télévision (Fespaco), dont le Mali est le pays invité d'honneur.
L'UNION AFRICAINE CONDAMNE LES DÉCLARATIONS CHOQUANTES DU PRÉSIDENT TUNISIEN SUR LES MIGRANTS
Le président Kais Saied avait prôné mardi des "mesures urgentes" contre l'immigration clandestine de ressortissants de pays d'Afrique subsaharienne, affirmant que leur présence en Tunisie était source de "violence, de crimes et d'actes inacceptables"
L'Union africaine (UA) a condamné les propos du président tunisien sur les migrants originaires d'Afrique subsaharienne et appelé ses Etats membres à "s'abstenir de tout discours haineux à caractère raciste, susceptible de nuire aux personnes".
Dans un communiqué, le ministère tunisien des Affaires étrangères a rejeté samedi des "accusations sans fondement". Le président Kais Saied avait prôné mardi des "mesures urgentes" contre l'immigration clandestine de ressortissants de pays d'Afrique subsaharienne, affirmant que leur présence en Tunisie était source de "violence, de crimes et d'actes inacceptables", des propos dénoncés par des ONG. Lors d'une réunion, il a aussi tenu des propos très durs sur l'arrivée de "hordes de migrants clandestins" et insisté sur "la nécessité de mettre rapidement fin" à cette immigration.
Dans un communiqué vendredi, le président de la commission de l'Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, "condamne fermement les déclarations choquantes faites par les autorités Tunisiennes contre des compatriotes Africains, qui vont à l'encontre de la lettre et de l'esprit de notre Organisation et de nos principes fondateurs". Il "rappelle à tous les pays, en particulier aux Etats membres de l'UA, qu'ils doivent honorer les obligations qui leur incombent en vertu du droit international (...), à savoir traiter tous les migrants avec dignité, d'où qu'ils viennent, s'abstenir de tout discours haineux à caractère raciste, susceptible de nuire aux personnes, et accorder la priorité à leur sécurité et à leurs droits fondamentaux". M. Mahamat a affirmé en outre "l'engagement de la commission à soutenir les autorités tunisiennes en vue de la résolution des problèmes de migration afin de rendre la migration sûre, digne et régulière".
Le ministère tunisien des Affaires étrangères a regretté une "confusion injustifiée et incompréhensible" dans la déclaration de l'UA entre les migrants légaux et "les groupes illégaux qui se livrent au trafic d'êtres humains (...) et exploitent (les migrants) à des fins criminelles". Le chef de la diplomatie tunisienne Nabil Ammar a rencontré vendredi des ambassadeurs de pays africains qui ont exprimé "leur souci de respecter les lois tunisiennes relatives à l'immigration", selon le communiqué. La diplomatie tunisienne a affirmé aussi "l'engagement des autorités à protéger les résidents étrangers de toutes les nationalités".
Dans un autre communiqué vendredi, l'Ambassade du Mali en Tunisie a dit suivre "avec la plus grande préoccupation la situation des Maliens" dans le pays. Evoquant "des moments très inquiétants", elle a invité ses ressortissants "au calme et à la vigilance" et demandé "pour ceux qui le souhaitent à s'inscrire pour un retour volontaire".
Le discours de M. Saied, qui concentre tous les pouvoirs après avoir suspendu en juillet 2021 le Parlement et limogé le gouvernement, est survenu alors que le pays traverse une grave crise économique marquée par des pénuries récurrentes de produits de base, sur fond de tensions politiques. Selon des chiffres officiels cités par le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), la Tunisie, un pays de quelque 12 millions d'habitants, compte plus de 21.000 ressortissants de pays d'Afrique subsaharienne, en majorité en situation irrégulière.
MACRON VA PRÉSENTER LUNDI UNE NOUVELLE STRATÉGIE POUR L'AFRIQUE
Dans un discours à l'Eysée, deux jours avant le début d'une tournée en Afrique centrale, le président français précisera sa "vision du partenariat avec les pays africains" et "le cap qu'il se donne" pour son second second quinquennat
Le président français Emmanuel Macron présentera lundi sa stratégie pour l'Afrique pour les quatre ans à venir afin d'"approfondir le partenariat entre la France, l'Europe et le continent", a annoncé vendredi l'Elysée.
Dans un discours à l'Eysée, deux jours avant le début d'une tournée en Afrique centrale, il précisera sa "vision du partenariat avec les pays africains" et "le cap qu'il se donne" pour son second second quinquennat, a indiqué un conseiller du président. Emmanuel Macron va se rendre dans quatre pays d'Afrique centrale la semaine prochaine: Gabon, Angola, Congo et République démocratique du Congo. "Il exposera les objectifs de ce déplacement et, plus largement, ses priorités et sa méthode pour approfondir le partenariat entre la France, l'Europe et le continent africain", a précisé l'Elysée dans un communiqué.
Ce discours, programmé à 17H00 (16H00 GMT), sera suivi d'une conférence de presse avec des journalistes français et africains à distance. Il fera suite au discours prononcé à Ougadougou, le 28 novembre 2017, dans lequel Emmanuel Macron avait marqué sa volonté de tourner la page avec la politique africaine post-coloniale de la France, empreinte de collusions politiques et de liens sulfureux, et tendu la main à une jeunesse africaine de plus en plus méfiante vis-à-vis de la France. Mais le sentiment antifrançais a depuis gagné du terrain dans l'ancien "pré carré" africain de Paris, l'armée française a dû quitter le Mali et le Burkina Faso où elle était engagée dans des opérations antiterroristes et l'influence française sur le continent est de plus en plus disputée par la Russie et la Chine.
Le discours comme la tournée africaine seront aussi l'occasion de présenter les nouveaux contours de la présence militaire française sur le continent après la fin de l'opération Barkhane et le retrait de l'armée du Mali et du Burkina à la demande des juntes au pouvoir dans ces deux pays. Le chef de l'Etat pourra "expliquer davantage l'évolution de notre présence militaire en Afrique, une évolution qui concerne prioritairement l'Afrique de l'ouest mais aussi l'Afrique centrale", a précisé le conseiller. "La philosophie de ce changement, c'est pas de mettre plus ou de mettre moins (d'hommes), les choses vont d'ailleurs évoluer entre différents pays, c'est de coopérer autrement", a ajouté le conseiller. "On sort d'un cycle où la France a eu besoin ou tendance à se mettre en première ligne. Nous rentrons dans un cycle ou nous allons travailler en deuxième rideau", a-t-il spécifié.
Ndekete yoo, nit, nit ay posonam. Kàdduy boddekonte yi Njiitu réewum Tinisi li biral, keroog talaata, ñoo firndeel wax ji. Moom, Kaïs Saïed, dafa tamm ñuule yi dëmm, jiiñ leen xeeti ñaawteef, caay-caay ak mbonte ya am ca réewam ma
Ndekete yoo, nit, nit ay posonam. Kàdduy boddekonte yi Njiitu réewum Tinisi li biral, keroog talaata, ñoo firndeel wax ji. Moom, Kaïs Saïed, dafa tamm ñuule yi dëmm, jiiñ leen xeeti ñaawteef, caay-caay ak mbonte ya am ca réewam ma. Yemu ca. Ndax, dëkk na leen xare, daldi digal Nguuram gi mu jël i matukaay ni mu gën a gaawe ngir, ciy waxam, fànq loraange yi leen doomi Afrig yiy indil. Boobaak léegi, nag, coow laa ngi ne kurr ci àddina si. Nit ñaa ngay ñaawlook a naqarlu kàddoom yu suufe yooyu.
Fan yii, daanaka kibaraan yépp a ngi wax ak a bind ca la xew Tinisii. Kàddu yaa ngi jóg, yégle yiy bare. Muy kuréli way-moomeel yi, di mbootaay yeek nit ñiy sàmm àq ak yelleefi doom-Aadam, muy boroom tur yi ba ci sax baadoola yi, ñépp ñoo ngi kaas tey duut baaraam Njiitu réewum Tinisii li. Dara waralu ko lu dul kàddu yu suufe te ruslu yi mu wax, keroog talaata, 21 féewarye 2023, jëmale leen ci ñuuley Afrig yi bawoo bëj-saalumu yayub Saharaa.
Moom, Kaïs Saïed, dafa jiite woon am Ndaje mom, kaaraange réew ma lees ca doon fénc. Ba mu ca jógee nag, ca la yàbbiy kàddu yu nëb yooyee tax, boobaak léegi, nit ñiy naan « cam ! ». Ndaxte, dafa joxoñ doomi Afrig yi bawoo bëj-saalumu yayu Saharaa bi, jiiñ leen taafar ak fitna ya fay xew. Nde, daf leen tudde ay « ndiiraani màngkat yu jubadi » yoy, « soppi xar-kanamu Tinisee leen tax a jóg ». Yemu ca de. Ndax daf ci dolli ne, xeetu ñaawteef, caay-caay ak mbonte yi fay am yépp, ñuuley Afrig yooyee ko fay indaale.
Njiitu réewum Tinisi li neeti, ñëw bi fa saa-Afrig yi féete bëj-saalumu yayub Saharaa biy ñëw, duggewuñ ko lenn lu dul soppi deri askanuw Tinisii wi. Ciy waxam, ag kootoo la gog, lalees na ko ci ndoorteelu xarnu biñ nekk, ngir fexe ba réewum Tinisii doon « réewum Afrig kese », soppi xar-kanam ba dootul niroo ak réewum « araab ak jullit ». Ci kow loolu la Kaïs Saïed, Njiitu réewum Tinisii li waxee ni dañu war a gaaw « jël i ndogal » ngir dakkal ñëw ba fa ñuuley Afrig yiy ñëw.
Muy ay kàddu yu yées, bon te ñaaw, rawatina bi ñu génnee ci gémmiñu Njiitum réew buy wax ne jullit la. Nga xam ne, lu nekk mën na caa topp ci xeeti ñaawteef, xoqtal ak bunduxataal ñeel ñuuley Afrig ya fa nekk. Nde, bu mbañi ñuule yi dégge seen njiitum réew di wax lu ni mel, dañuy am yoon ngir teg leen bépp xeetu fitna ak metital.
Daanaka nag, àddina sépp a ñaawlu wax ji, doore ko ca way-moomeeli Tinisii yeek kurél ya fay sàmm àq ak yelleefi doom-Aadama. Kii di Romdaan Ben Amoor mi yor kàddug Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux dafa waaru ci wax ji, tiit ci. Moo ko tax a wax ne, ñoom, « danu rus ci kàdduy Njiitu réew mi, noo ngi ñaawlu baat yi mu jëfandikoo te ñuy àtte-ñàkkal ak a tuutal way-tukkiy Afrig bëj-saalumu Saharaa gi. »
Jamono jii nag, bépp ñuule bu nekk fa Tinisii, tiit nga, jaaxle. Nee ñu, fan yii yépp, pólisu naar yaa ngay jàpp ak xoqtal doomi Afrig yu ñuul yi ni mu leen neexe. Bu ñenn ñiy natt limub ñees jàpp ci 300, am ñeneen ñu koy ful ba 1000. Foo dem ca réew ma, ñoo nga fay rëbb ak a àtte-ñàkkal nit ñu ñuul ñi te. Moo tax mbootaayu AESAT mi dajale doomi Afrig ya fay jànge xam-xam ak liggéey daldi génne ab yégle di ci artu ay ñoñam, di leen ci wax ñu toog seen i kër te mooytu. Mbootaay gi yemu ca. Nde, bind na njëwriñi Biir réew ma, Mbiri doxandéem yeek Njàng mu kowe mi, di sàkku ci ku nekk ci ñoom am ndajem-waxtaan. Bindaale nañu sax Njiiteef ga, di kaas. Christian Kwongang mi ko jiite xamle na ni am nay àmbasaad yu jël seen i matukaay ngir delloo seen i doom. Àmbaasadu Koddiwaar moom, mi ngi waññ saa-Koddiwaar yi bëgg a ñibbi.
Àmbaasadu Mali, moom itam, génne ab yégle di ci dalal xeli saa-Mali yi, di leen wax ne njiit yaa ngiy bàyyi xel la fay xew. Te yit, képp ku namm a ñibbi, joxe nañuy limat yees war a jokk. Bu dee àmbaasadu Senegaal moom, ci alxames ji la génne yégleem, waaye waxul dara lu jëm ci mbir mi. Xanaa Guy Maris Saañaa miy ñaax Njiitu réew mi mu woolu àmbaasadëeru Tinisii bi. Bu dee kurélug Bennoog Afrig, moom, ñeenti fan ci tey lay door a génne yégle di ñaawlu ba fu ñaawlu yem kàdduy Njiitu réewum Tinisii li.
Xanaa Kaïs Saïed, moom, dafa wéradi ? Walla dafay naax ? Waxam ji kat, dafay wund ag doyadi, ag suufe ak ug ñàkk xam. Xanaa araab bu ñuul amul ? Ndax jullit moom du ñuul ? Waaw, ngóor si moom, xanaa dafa fàtte ni araab yépp duñuy jullit ? Kii nit laam ? Lu tee ñu wax ak Kaïs Saïed mii, xamal ko boppam ?
Booy digle cangaay, na fekk nga set. Bu dee mbonte rekk ak jikkoy caay-caay, ca saa-Tinisii yi la fekk baax (du saa-Tinisii yépp lees ci namm). Nde, bu dee doomi Afrig yaa nga fay dem, jàng ak liggéey a leen fa yóbbu te kenn mësu leen fa jiiñ mbirum terorist. Doomi Tinisii yi kay lañ ciy tuumaal fépp ci àddina si, rawatina Farãs.
Bésub 14 sulet 2016, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel mi dawaloon ag sëfaan (kamiyoŋ) jubal cim mbooloo ca Niis (Farãs) ba rey ci 86i nit, xanaa du doomu Tinisii ? Bésub 29 oktoobar 2020, Brahim Aouissaoui, 21i at, moo rendi woon 3i nit ca jàngu « basilique » bu Niis (Farãs). Kookeet bu dul saa-Tinisii, lum doon ? Bésub 23 awril 2021, Jamel Gorchene, 36i at, dugg Farãs ci lu dul yoon, jam fa paaka ab takk-der ba mu dee. Moone de, déggeesul njiiti Farãs ya naan dañu war a rëbb saa-Tinisii yi. Kon Kais Saed deful lu dul gàtt xel. Nde, fàttewaat na ne, 18 000iy way-tukkiy Tinisii duggoon nañu Itali ci atum 2022 mi ci lu dul yoon.
Waaye nag, lii lépp, benn sabab la am. Mooy ne, fim ne nii, réew ma dafa nekk ciy tolof-tolof yu metti ci wàllu koom-koom. Dund bi jafe na fa lool, ndax lépp a fa yokku. Rax-ci-dolli, lii di suukar, di kafe walla ceeb, daf fa jafe jamono jii. Lii de, lees jàpp ne la Njiitu réewum Tinisii li di jéem a nëbb.
Lees mën a jànge ci lii mooy ne, weex der taxul a weex xol. Te yit, du xeebe, lu moy ku xeebu. Nde, ku naan ci ndoxum xamadi, boo màndee wax lu wéradi.
passage sous scanner du yérim nouveau, par Latyr Diouf
VOYAGE AU BOUT DE LA MUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Les plus grands défis de notre République se nichent dans les contentieux intimes (naissance, appartenance, fortune, ambition…). Ils s’habillent de tous les pompeux prétextes d’affirmation de soi et de subalternisation de l’autre (1)
Afrique : le spectre de l'échec (2001), La justice en Guinée (co-écrit avec Yaya Boiro, 2001), Kéba Mbaye Parcours et combats d'un grand juge (2009), Ces goulots qui étranglent le Sénégal (2014), Macky Sall face à l’Histoire Passage sous scanner d’un pouvoir africain (janvier 2023) : De ces livres du journaliste Cheikh Yérim Seck, je n’ai, véritablement, lu que le dernier. La principale raison de cet intérêt est qu’il surgit dans un contexte politique de profond marasme substantiel. Le titre, racoleur à souhait, et le documentaire de présentation, en deux parties, d’une durée totale de 4h17mn et 56 secondes ont, manifestement, vaincu mon indifférence empruntée. Car, oui, il n’est pas aisé, en toute bonne foi, d’ignorer ce personnage, qui a du « charisme, une aura, un peu de chien et du culot ». C’est ainsi que l’avait dépeint Elgas dans son Inventaire des idoles. Ce brillant portrait et une vieille Fiche personne sur Africultures, qui évoque, volontiers, sa réputation de mercenaire de la plume, auraient pu conforter ma dispense. Puis, l’abstention, au prétexte pertinent du lien étroit entre l’auteur et l’œuvre, me parut une paresse, en dépit du sulfureux pedigree public du journaliste.
Le 12 mars 2014, Cheikh Yérim Seck avait 45 ans et sortait de prison. Sa lettre de remerciement me prouva, violemment, que sauf caprice de la Providence, mon destin modeste d’anonyme solitaire était scellé. S’imaginer exclu de tant de sollicitudes, aussi prestigieuses qu’hétérogènes, est un marqueur d’une insécurité insoutenable dans une société à tendance communautariste, qui nie l’individu. Les réprouvés promis à cette enfer, plus redoutable que celui très improbable des monothéismes hégémoniques, sont toujours ceux qui refusent d’œuvrer ostensiblement pas au maintien artificiel de la cohésion sociale. Ils risquent, d’ailleurs, de louper le train de la révolution sans science et sans poésie quotidiennement invoquée. Ils ne manquent, toutefois pas, d’intelligence, de confiance, d’audace ou d’ambition. Ce n’est, même pas, de la fierté mal placée ou de la folie (à l’âge classique), mais une conscience aigüe de la contrepartie qu’exigent ces impressionnants élans de solidarité. Toute la subtilité de ce commerce repose sur la nature et la forme du compromis implicite, qui se pare de bienfaisance désintéressé ou de patriotisme. « L’hypocrisie prend toujours ainsi pour prétexte la courtoisie et la diplomatie. Elle s’aveugle de deux illusions : celle d’aimer tout le monde et celle d’être aimé par tous. » (Elgas). Quel bonheur, parfois, de se croire Diogène demandant à Alexandre Le Grand d’ôter son ombre tutélaire de son soleil !
Autre circonstance atténuante pour la tentation d’ignorer le livre : la mise de l’auteur, omniprésente, avant son retrait annoncé de la vie publique. Des goûts et des couleurs, on ne discute pas, et loin de moi l’idée de rejeter un choix vestimentaire dans le scandale du contre-nature (pour ne pas paraphraser Bourdieu). Pour rire à peine, qui peut, au pays de la téranga, accorder un crédit entier à un homme, qui semble pousser le narcissisme jusqu’aux extravagances typiques des « fashion week » ou de la Sape congolaise. La barbe, à une époque, teintée au henné, serait venue enrichir mes réserves ontologiques déconnantes, si je n’avais pas entendu, récemment, qu’elle procédait, sérieusement, de l’intouchable Sunna (tradition, modèle, règle, norme, usage, ou précepte du prophète de l’Islam). Enfin, dans un pays où l’habit fait le moine, disqualifier le travestissement serait un comble.
Un mois après la sortie du livre, une conférence de presse annoncée, mise en scène et diffusée en direct le samedi 18 février sur les réseaux sociaux, avec des artifices de com (voyez vous-même), qui contrastent avec la réception exceptionnelle prêtée au livre dans sa déclaration « luminaire » (sic). Oui, avant d’aller plus loin, c’est sûrement un lapsus, mais le style et l’élocution sont rédhibitoires chez Yérim. L’on s’étonnerait presque qu’un journaliste aussi coté dans le microcosme médiatique dakarois puisse trainer des lacunes de lecture et d’écriture aussi évidentes. Florilège : « Plus répressif que la répression » (p.18), « plus destructeurs que la destruction (p.20), « plus laxiste que l’impunité, plus répressif que la répression (p.58), « plus désastreux que le désastre (p.110), « plus dévastateur que la dévastation » (p.141), « plus hallucinant que l’hallucination » (p.159), « plus tragique que la tragédie » (p.176), « plus destructrices que la destruction » (p.195). Un « plus gentil que la gentillesse » ou un « plus beau que la beauté » aurait tempéré toute cette négativité alarmiste. Elgas avait déjà remarqué sa « rédaction monogamique », avant de poursuivre : « Ni un talent de plume, ni une enquête majeure, pas une science de l’analyse autre que la discussion sur des hommes, ni la perpétuation à l’échelle nationale d’un type de journalisme précurseur, ne semblent venir à sa rescousse ».
Pour en revenir un peu à la mise tapageuse, probablement palliative de l’indigence réflexive et rédactionnelle, Cheikh Yérim Seck était en trois pièces face à ses collègues : chemise blanche, gilet gris et costume bleu affublé d’une broche bleue émeraude et argentée. Cela paraitra un détail ou une critique facile et gratuite mais, dans ces petites intimidations, il y a un enjeu plutôt subtil de pouvoir. Les plus grands défis de notre République se nichent davantage dans les petits contentieux intimes (naissance, appartenance, fortune, talent, ambition…). Ils s’habillent de patriotisme, de défense de la démocratie, des libertés, de l’intérêt général, de notre identité, en somme, de tous les pompeux prétextes d’affirmation de soi et de subalternisation de l’autre. Exemples : Bouba Ndour, sapé comme jamais, disqualifie avec hargne le livre (qu’il n’a pas lu) par un plaidoyer scandaleusement anti-intellectuel et « pro-empirisme endogène ». Quelques jours plus tard, Yérim tentera de démontrer violement, que l’éloquence d’Idrissa Seck est une vaste imposture. Mame Matar Guèye sera, à son tour, étrillé à travers une mise à nu de son fonds de commerce : la défense de nos valeurs. Il n’est pas difficile de deviner ce que ces quatre personnages, et bien d’autres, ont en partage.
Sénégalais typiques, en quête permanente d’influence, potentiellement mystificateurs, avec un logiciel cognitif essentiellement citadin, ces profils règnent sur la « com » nationale. Leurs vrais maîtres ne sont pas à la fac de droit, d’économie, de lettres ou de sciences humaines et sociales. Ils sont dans les radicalités maraboutiques, dans la haute fonction publique (au mépris de notre vétuste ascenseur social) et dans des aspirations aristocratiques diffuses. Vraisemblablement grands lecteurs de romans de gare (Guy des Cars, SAS, L’exécuteur, San-Antonio, Coplan de Paul Kenny…) et de romans photos Nous-Deux au cours de l’indolente décennie 1980, ils tirent leur assurance de la méconnaissance des grands auteurs. S’ils avaient véritablement lu un seul des grands noms qu’ils mentionnent parfois, je crois qu’ils ne seraient pas aussi prompts à se voir aussi talentueux que Rousseau. Yérim ne parle pas plus français qu’Idrissa Seck, qu’il persifle. Jugez vous-même : « Une seule phrase n’a pas été servie au président à propos de son ministre limogé : « Amadou Bâ a accouché. » (p.210). Qui n’entend pas du wolof de commère derrière cette phrase ? Quant aux clins d’œil à son lectorat international, c’est du bluff. L’ancrage extérieur donne du prestige, de la légitimité dans l’esprit de ceux qui n’ont jamais pris l’avion. C’est du même acabit que tous ces gens qui disent rentrer pour bâtir le pays, alors qu’ils n’ont jamais réussi à attraper une mouche ailleurs. Quel Européen, par exemple, pourrait lire ou écouter Cheikh Yérim Seck narrer ses « sénégalaiseries » pendant 5mn ? Le journaliste-gourou ne s’adresse donc, au mieux, qu’à son peuple.
Sa mue silencieuse aura duré moins d’une année. Yérim explique son retour hâtif sur la scène publique par l’agression de la journaliste Astou Dione le 13 octobre 2022. Le livre (260 pages) est sortie le 13 janvier 2023, « pour tenter de contribuer à sauver ce pays, non point pour le mettre à terre » (p.10). Un lecteur exigeant n’aurait pas pu attendre l’annonce de ces motifs. Il aurait refermé le bouquin, après la page de dédicace aux allures de profession de foi. Affirmer une telle proximité avec son Prophète, son guide spirituel et Dieu, en méprisant vertement les autres civilisations, s’apparente à de l’intimidation. Réfractaire au terrorisme intellectuel, je pris une pause de trois jours, avant de poursuivre la lecture, en m’accrochant à la dernière phrase, banale et étriquée sur le fond, sobre et inclusive dans la visée : « A tous ceux et à toutes celles pour qui le Sénégal a du sens… ». Merci, Grand Yérim Seck ! J’ajoute, sans aucun brin d’ironie, qu’il y a quelque chose d’admirable dans la rédaction, la publication et la vulgarisation d’un tel ouvrage dans un pays démocratique.
Le Sénégal attise, certes, beaucoup de passions. Zone d’influence stratégique et symbolique pour fantasmes et nostalgies impérialistes, pays résolument sur la voie d’une croissance inédite sous l’angle du Plan Sénégal Emergent, destination paradisiaque, d’après 50’inside de TF1, société couverte, pour l’éternité, de la bénédiction de ses aïeuls confrériques et de leurs descendants et Nation très inflammable (du fait du pétrole et du gaz imminent), où chacun détient une boite d’allumettes, selon la formule du grand Ibou Fall ramassée de mémoire. Face à un tel tableau, la satire paraît plus saine que les alarmes, les leçons de morale et les prières. Le Sénégal est un magnifique pays à haut potentiel, célébré, essentiellement, par l’optimisme de la prospective (on finira bien par y raser gratis !), les regards institutionnels extérieurs et certains activistes opportunistes et lisses, hommes d’Etat en devenir. Tenter une analyse de ce fascinant paradoxe, entre la promesse de lendemains qui chantent et la profonde déprime nationale, qui va jusqu’à l’invocation explicite d’une barbarie salvatrice, serait, allez… épistémologiquement, plus stimulante.
L’option méthodologique de Cheikh Yérim Seck est plus populiste. Elle consiste, par exemple, à apporter de l’eau au moulin des allégations de détournements spectaculaires de deniers publics, qui alimentent toutes les palabres depuis la première alternance, il y a 23 ans. En intellectualisant la démarche par une structure rappelant quelques règles élémentaires du théâtre classique (sans l’unité de temps), la vraisemblance est renforcée. Des intrigues abondamment chiffrées, des caractérisations implicites des acteurs et quelques anecdotes pour illustration, viennent, ensuite, délester le lecteur profane de tout scepticisme. L’évidence simpliste et largement admise d’un Sénégal résolument à vau-l’eau procède, pour partie, de ce genre de mécanismes. Quand les opinions influentes d’une élite prétendument objective, rigoureuse, intègre et compétente rencontrent les rancœurs d’une population misérable, le contrat social se voit fragilisé. Il serait, toutefois, singulier de ne pas s’interroger sur les nombreuses révélations dont l’auteur est coutumier. Par exemple , qui n’aimerait pas connaitre l’épilogue de l’affaire Batiplus où le journaliste a été arrêté pour diffusion de fausses nouvelles et diffamation ? Il est souvent question de sommes vertigineuses à l’échelle de l’économie locale. Le plus frustrant c’est que ces scandales annoncés comme apocalyptiques restent souvent sans suite. Si notre grande démocratie et sa liberté d’expression proche de l’anarchie autorise ces délations, la justice doit veiller à les élucider et à poursuivre les coupables (accusés comme accusateurs, le cas échéant).
Mais, il est temps de passer l’objet sous scanner…
À suivre...
SAFI FAYE, GÉNÉRIQUE DE FIN POUR UNE PIONNIÈRE
La fille de Fadial, s’en est allée dans la nuit du mercredi 22 février. Première femme à passer derrière les cameras au Sénégal et en Afrique noire, Safi Faye laisse à la postérité, une œuvre puissante et engagée
Une géante du cinéma sénégalais vient de partir. Safi Faye, la fille de Fadial, s’en est allée dans la nuit du mercredi 22 février. Première femme à passer derrière les cameras au Sénégal et en Afrique noire, Safi Faye laisse à la postérité, une œuvre puissante et engagée. De «Lettre paysanne», film censuré par Senghor, à «Mossane», pour lequel elle s’est battue pour arracher à des «producteurs voleurs», Safi Faye a pleinement vécu sa vie de cinéaste. En 2017, invitée d’honneur du Festival du film-documentaire de Saint-Louis, elle avait accordé une interview au Quotidien. Quelques temps forts de cet entretien.
Longue pause cinéma
«Mossane a été un film écrit et fini 15 ans après. J’ai mis 15 ans pour l’écrire. J’ai dû le réécrire 7 ou 8 fois, parfaire tout le temps et ensuite chercher tous les financements. Je les ai trouvés. Ensuite, tout le monde dit que c’est une légende, alors que c’est moi qui ai tout inventé. Pour arriver à ce stade d’invention de nouvelles images poétiques, j’ai épuisé tout ce que j’avais comme créativité. Et je ne suis pas quelqu’un qui puisse faire des films d’adaptation d’un livre ou d’une œuvre de quelqu’un d’autre. Et c’était tellement long, dur et dépressif. Je n’ai plus envie de souffrir, parce que Mossane a été bloqué pendant sept ans en Justice. Des producteurs français avaient volé les droits. Cette douleur m’a fait prendre conscience que je n’ai plus de plaisir. Jusqu’à Mossane, tout ce que je faisais, c’était avec plaisir. Et pour moi, le plaisir va avec la création. Et dès l’instant que j’ai souffert, que j’ai été malade, que ma santé a été remise en question, j’ai peur de me lancer encore dans de grandes œuvres. Et j’estime aussi que vu toutes les critiques positives sur Mossane comme œuvre, ce serait aléatoire pour moi de réussir une œuvre comme celle-là. Mais je n’ai pas arrêté de faire des films, parce que je suis en train d’ordonner et de mettre à jour toutes mes archives personnelles. Le fait d’avoir été institutrice m’a donné l’opportunité de ne jamais jeter un bout de papier. Depuis que je me connais, les photos pendant que j’allais à l’école, au lycée ou que j’enseignais à l’Ecole normale, j’ai tout archivé. Et pendant le Festival mondial des arts nègres, j’ai été détachée de l’enseignement pour recevoir tous les intellectuels africanistes que Senghor avait invités pour ce festival. Donc, j’ai des tonnes de documents que je suis en train d’ordonner. C’est un travail très difficile, mais j’aime la recherche.»
Projet de film
«Je prépare un film de 45 minutes sur moi, parce que je n’aimerais pas qu’on fasse un film sur moi après ma mort. Je laisserai ce dernier document avant de mourir. Je ne filme pas, mais dans ma tête, un film est en train de mûrir. Je le ferai à mon rythme, qui est un peu plus lent qu’à mes débuts. Je n’ai pas de contraintes, mais c’est beaucoup de travail. Les Américains qui ont des fondations de conservation savent que j’ai une collection de documents, d’archives personnelles qu’aucun autre n’a. Et donc là, ils viennent de travailler sur les archives de Ousmane Sembène. Ils sont allés partout dans le monde pour y accéder. Or moi, j’ai tout.»
Bataille judiciaire autour de Mossane
«Le cameraman, c’était celui qui avait gagné la Caméra d’or avec Fassbender. Il a tourné les films des grands cinéastes et il a aimé mon écriture. Il a dit : «Safi, tu ne peux pas me payer, mais je ferai ton film.» Ce sont vraiment des choses inimaginables qui me sont arrivées. On a fait le film avec ferveur et amour. Et les Français ont accaparé mes droits comme s’il s’agissait d’un film de commande. Mais ce qu’ils ne savaient pas, c’est que moi, dès que j’écris un film, je vais l’inscrire à la Société des auteurs. Et cette dernière ne pardonne pas comme ça, qu’on essaie de voler des droits d’auteur. C’est respecté comme le droit des livres. Mais j’avais derrière moi tous les coproducteurs. On est allé en Justice. Et ce qu’il y a, c’est que quand ça va en Justice, ça prend 7 ans. Il y a des délais, des convocations, chacun prend un avocat. Cela a été une bataille juridique pour qu’on me rende mon film. Et quand on me l’a rendu, je l’avais juste tourné, il fallait le monter. Comme par hasard, je l’avais tourné en 90 et on me l’a rendu juridiquement par le Centre national du cinéma (Cnc) en 96. J’avais tout le monde de mon côté, mais les Français, c’étaient des voleurs.»
Le Festival de Cannes
«Cannes ne prend que le film de l’année, fait dans l’année. Et pour une fois, Cannes a dit : «on n’a jamais vu un chef-d’œuvre comme ça», et ils l’ont sélectionné. Personne n’en revenait. Et le Sénégal était fier. Cannes, ce n’est pas seulement le plus grand festival du monde. Et on a vu le drapeau du Sénégal flotter parmi tous les drapeaux du monde. C’était une fierté pour Abdou Diouf. Il a convoyé tout le monde à Cannes. J’ai oublié ma douleur et ma peine. Parce que j’étais malade, maigre et tout. Et le succès est arrivé. Mais le succès n’est pas arrivé là. Il est arrivé depuis que j’ai commencé à filmer. Djibril Diop Mambety, je me rappelle, quand je montais les marches, il a enlevé son écharpe et il a couvert le tapis rouge de son écharpe de bas en haut. C’est pour cela que j’étais très affectée après le film. Je n’ai pas dormi de la nuit. Je suis quelqu’un qui aime travailler en écriture et en imagination. J’ai fait la plus grande école de cinéma. A Louis Lumière, on t’apprend tout. Moi, j’ai fait cinéma et photographie. Pratiquement, toutes les photos du film, c’est moi qui les ai faites pendant la répétition. Pratiquement, tous mes autres films sont allés à Cannes. Fadial est le premier film africain sélectionné à Cannes. Lettre paysanne est allé à Cannes, mais pas à Cannes officiel. Au moment de Lettre paysanne, je l’ai soumis à la quinzaine des réalisateurs, ils ne l’ont pas pris. Mais à ce moment-là, les parties politiques, les communistes, les socialistes, parallèlement, faisaient aussi leur festival de Cannes et donc moi je suis allée dans la section communiste, donc du journal L’Humanité.»
Attachement au pays sérère
«Quand je suis venue en France d’abord, mes parents sont venus voir si mes conditions de vie étaient positives. Sinon, mon père m’aurait ramenée. Après la Mecque, ils passaient à Paris pour voir. Parce que c’étaient des parents aimants, possessifs, mais qui avaient confiance en moi, et ils se disaient, moi vivant à l’étranger, tous leurs enfants s’en sortiraient. Donc, j’avais déjà la mission de conseiller mes sœurs : «Ayez le Bac avec mention ! Si vous avez le Bac avec mention, vous aurez une bourse.» Le cinéma, à cette période-là, il fallait vivre en Europe pour pouvoir en faire. Il n’y avait rien, à la télévision, c’étaient des images de la France qu’on nous montrait. Mais chaque année, je suis ici au Sénégal.»
«Lettre paysanne»
«J’étais la première à oser aborder ces questions. Parce que tous sont devenus des citadins. Et tous tournent leurs films, pas dans leur village, mais pratiquement à Dakar. Moi j’ai mon village, j’ai tout ancré sur mon village. Et je sais que quand je tourne, Sembène vient, tout le monde vient voir dans mon village. On est tous nés de la terre, on est tous des paysans. Je suis la première à avoir donné la parole aux paysans. Parlez, videz votre sac ! Parce que j’ai trouvé l’agronome, l’économiste, je l’ai trouvé, n’étant pas allés à l’école, mais ils analysaient la situation économique aussi bien que René Dumont, qui était le plus grand agronome d’Europe. Il fallait que je le montre. C’est leur parole.
Message aux jeunes cinéastes
Je suis contente de vivre leur siècle. Parce que c’est celui de l’informatique. Nous, notre siècle, on touchait la pellicule. Tout était manuel, c’étaient de gros matériels. Ils ont la chance d’être dans le numérique. Tout ce que j’ai à leur dire, c’est qu’ils ne seront jamais riches avec leurs films. Parce que tout ce qui restera à l’auteur d’un film, ce sont les droits d’auteur si le film est inscrit dans les sociétés de droits d’auteur. Quand Youssou Ndour chante, il reçoit des droits d’auteur, partout dans le monde, même si ses chansons passent au Japon. C’est comme cela que ça doit être pour le cinéma. Ensuite, il faut essayer de ne pas faire n’importe quoi, mais de faire ce qu’ils ont envie de faire : une histoire avec un début et une fin. C’est leur imagination qui doit les guider. C’est pour cela que je ne fais pas de films d’adaptation. Et ne jamais se décourager parce qu’un échec, c’est provisoire. Si on persévère, on arrive à son but. Le succès arrive, mais avant, il y a plein d’échecs. Il faut avoir le courage de les assumer et de faire son autocritique et essayer d’inventer de nouvelles images. Ma mère me disait, comment tu peux souffrir comme ça et continuer. Mais c’est tellement obsédant un film que dès qu’on l’a fini et donné au public, on pense à un autre. Moi, ça a toujours été comme ça. Je n’ai pas fini. Je travaille sur un autre film qui sera encore plus difficile.
BOUL FAALÉ, UN MAL DE JEUNES
Jusqu’à une période récente, les jeunes bergers utilisaient l’eau de Cologne pour s’enivrer. Mais, on est passé à la vitesse supérieure, surtout avec la disponibilité des boissons alcoolisées dans certains commerces
Le «Boul faalé» fait des ravages. Produit bas de gamme et accessible, il est détourné de ses objectifs naturels. Il s’agit de parfums à forte dose d’alcool appelés communément «Boul faalé» comme l’eau de Cologne, Eau de roche et autres. Avec l’absence de boissons alcoolisées, des jeunes, surtout des bergers, ont recours à ces parfums pour s’enivrer. Du fait du bas prix (500 francs et le plus cher 1000 francs), ils en usent et en abusent pour être ivres. Silèye, âgé d’une quarantaine d’années, a longtemps consommé le «Boul faalé», avant d’arrêter : «C’est un médecin m’a interdit cette boisson, lors d’une hospitalisation. Je me suis rendu compte que je me tuais à petit feu.» A Galoya, un boutiquier est debout devant de nombreuses variétés de «Boul faalé» qu’il va revendre aux jeunes consommateurs. Il sait les moments de pic de consommation. «Le jour du marché hebdomadaire, je fais des ventes record car certains bergers viennent s’approvisionner pour la semaine et d’autres, après la vente de leur mouton, viennent pour acheter 2 à 3 bouteilles pour se soulager.» Baba, un autre boutiquier, rajoute : «Je ne vends plus ces parfums dès que j’ai compris que mes clients l’utilisaient pour s’enivrer.» Ce boutiquier, logé à Lougué, continue : «J’ai remarqué à chaque fois qu’un groupe de jeunes garçons, âgés entre 15 et 20 ans venant de Diam Bouri (un hameau situé à 1 km), me demandait l’eau de roche ou le parfum appelé salagne salagne, finalement j’ai appris que c’était pour s’enivrer. J’ai arrêté de vendre ces parfums pour ne pas être la cause de la débauche.»
Aujourd’hui, le «Boul faalé» est un peu concurrencé par la disponibilité de la vraie boisson alcoolisée. Elle est vendue dans l’ombre par des acheteurs connus des consommateurs. Dans le Diéri comme dans les localités de l’axe de la Route nationale, les bouteilles d’une vieille marque sont visibles au niveau des coins de rue et des dépotoirs d’ordures. Goral Samba, président de la Maison des éleveurs, tire la sonnette d’alarme : «C’est possible de trouver dans le gibecière de 3 bergers sur 5 à la tête d’un troupeau, une bouteille ou deux du Vieux gin.» Abou Thiolli enchaîne : «D’autres mettent ces bouteilles dans les poches de leur grand pantalon bouffant. Ils disent (les jeunes) qu’ils ont découvert le vrai Sangara, mais ce sera leur perte car ils sont très jeunes pour être accros à l’alcool.»
Ces consommateurs n’aiment ni parler du sens de leur consommation d’alcool ni de leur fournisseur. Et la nervosité les prend quand on insiste. A Yaré Lao, Ndiayène, Ndioum et Aéré Lao, les vendeurs d’alcool sont connus des populations, mais elles ont peur de les dénoncer.