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25 août 2025
LE PUR SE LANCE DANS UNE DÉMONSTRATION DE FORCE
En l’absence de Serigne Moustapha Sy, le Guide et no mois président du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR), ses lieutenants ont sonné la grande mobilisation avec un stade Amadou Barry archi-comble.
En l’absence de Serigne Moustapha Sy, le Guide et no mois président du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR), ses lieutenants ont sonné la grande mobilisation avec un stade Amadou Barry archi-comble. Les leaders du parti ont, tour à tour, galvanisé les militants venus très nombreux répondre à l’appel du parti dirigé par Serigne Moustapha Sy.
C’est dans un stade archicomble que s’est tenu le meeting du Pur. Cette grande mobilisation qui fête les 25 ans du parti s’est tenue en présence de plusieurs leaders de la coalition Yewwi Askanwi dont Ousmane Sonko, Malick Gackou et Ahmed Aïdara. Nous y reviendrons.
CAN U20, BELLE ENTREE EN COMPETITION POUR LES LIONS
L'équipe nationale du Sénégal des moins de 20 ans a réussi dimanche une bonne entrée en matière en venant à bout de celle du Nigéria, 1-0, en match comptant pour la première journée de la phase de poule de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) U20.
Dakar, 19 fév (APS) - L'équipe nationale du Sénégal des moins de 20 ans a réussi dimanche une bonne entrée en matière en venant à bout de celle du Nigéria, 1-0, en match comptant pour la première journée de la phase de poule de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) de la catégorie.
Le but sénégalais, arrivé contre le cours du jeu, a été inscrit par Souleymane Faye à la 38e de cette rencontre jouée au Caire, en Egypte où se déroule l'édition 2023 de la CAN des moins de 20 ans, du 19 février au 11 mars.
Les Nigérians ont dominé une bonne partie de la première mi-temps et ont eu les meilleures occasions de scorer, sans y parvenir.
Le portier sénégalais Landing Badji a réussi à contrer la plupart des actions adverses.
Le Nigéria a eu l'occasion d'ouvrir le score à la 31e minute par exemple, mais la tête du joueur nigérian était trop peu puissant pour inquiéter le portier sénégalais.
Du côté sénégalais il y a eu quelques tentatives dont une tête de Pape Diallo à la 33e minute, et c'est à peu près tout, cette tentative ayant été captée par le gardien adverse.
Le Nigeria semblait parfaitement maîtriser le match avant de se faire surprendre sur un contre du Sénégal soldé sur un but de Souleymane Faye.
En deuxième période, le Nigeria a maintenu la pression sur le camp du Sénégal, mais les Lionceaux sont restés solides avec un bloc bas à partir duquel ils procédaient par contre.
Les Lionceaux ont failli réussi la balle du break dans les cinq minutes du temps additionnel. Mais Libasse Ngom du Guédiawaye FC, entré en jeu, a raté deux balles de match, dont l'une a atterri sur la barre transversale du portier nigérian.
Dans le temps additionnel, Ahmed Abdullahi est expulsé côté nigérian, pour cumul de cartons.
Avec ce résultat, les joueurs de Malick Daf s'emparent de la tête de la poule A, après le match nul vierge ayant sanctionné le match Égypte-Mozambique.
CAN U20 2023, EL HADJI AMADOU SY PARMI LES ARBITRES RETENUS PAR LA CAF
Le Sénégalais El Hadji Amadou Sy figure sur la liste des 16 arbitres de champ retenus par la Confédération Africaine de football (CAF) pour officier à la Coupe d'Afrique des nations de football (CAN) des ''moins de 20 ans'' prévu du 19 février au 11 mars.
Dakar, 19 fév (APS) - Le Sénégalais El Hadji Amadou Sy figure sur la liste des 16 arbitres de champ retenus par la Confédération Africaine de football (CAF) pour officier à la Coupe d'Afrique des nations de football (CAN) des ''moins de 20 ans'' prévu du 19 février au 11 mars en Égypte, indique un communiqué de l'instance dirigeante du football africain reçu à l'APS.
Son compatriote El Hadji Malick Samba est parmi les six arbitres à la VAR qui vont participer au tournoi, et 18 arbitres assistants viennent compléter la liste de 40 arbitres choisis au total par la CAF pour la CAN des U20, "les arbitres sélectionnés sont originaires de 30 pays différents", précise la même source.
La liste composée essentiellement de jeunes arbitres comprend également deux femmes : Akhona Makalina de l'Afrique du Sud et Bouchra Karboubi du Maroc. Elles sont accompagnées des assistantes : Jermoumi Fatiha et Hamdi Soukaina du Maroc, Fanta Idrissa Kone du Mali et Yara Atef de l'Égypte.
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LE CNRA ACCUSE WALF TV DE RÉCIDIVE
Le Conseil national de régulation de l'audiovisuel (CNRA) déclare être "constant et déterminé" à "ne laisser personne diffuser, pendant des heures et en live, des scènes de violence impliquant des enfants et des adolescents"
Dans une déclaration, le CNRA, "droit dans ses bottes", se veut "inflexible" sur cette question qui ne devrait pas être politisée, selon le texte reçu de son président, Babacar Diagne.
"L'organe de régulation des médias ne laissera personne diffuser, pendant des heures et en live, des scènes de violence impliquant des enfants et des adolescents", lit-on dans cette déclaration faisant allusion à la décision du CNRA de suspendre, le 10 février dernier et pendant sept jours, la diffusion des programmes de Walf TV.
Il reproche à cette télévision privée d'avoir diffusé "en boucle des images montrant des violences" à Mbacké (centre), "en violation totale de la réglementation" du secteur de l'audiovisuel.
Le CNRA avait prévenu dans sa décision qu'en cas de récidive, après la reprise de la diffusion de ses programmes, Walf TV "pourrait voir sa convention résiliée définitivement".
Les reproches faits par le CNRA à Walf TV découlent de la couverture d'un rassemblement que le Pastef, le parti de l'opposant Ousmane Sonko, tenait à Mbacké, le 10 février.
Les forces de l'ordre ont empêché la tenue de la rencontre de M. Sonko, maire de Ziguinchor (sud) et candidat à l'élection présidentielle de 2024, avec ses partisans.
Interdits d'accéder au boulevard où devait se tenir leur manifestation, l’opposant et ses partisans ont rebroussé chemin en parcourant les rues de la ville à bord de plusieurs voitures.
"Sur cette question, en dépit des rassemblements et autres vociférations, le CNRA restera constant et déterminé", assure le régulateur dans sa déclaration transmise dimanche à l'APS.
Babacar Diagne affirme que "l'argument du 'temps d'antenne vendu' avancé comme ligne de défense par Walf TV est tout simplement inacceptable, d'autant plus qu'il y a deux ans, l'entreprise avait été mise en demeure et sanctionnée pour des faits de même nature".
"Nous sommes devant un cas de récidive", soutient le régulateur en faisant valoir que les dégâts de la violence à l'écran sur les enfants et les adolescents sont "un fait indiscutable, prouvé scientifiquement". "Aussi ne pourrait-il y avoir de spécificité sur cette question. Aucun régulateur au monde ne l'accepterait", argue Babacar Diagne.
"Il s'agit de l'avenir de nos enfants et de notre pays"
Il dit refuser de s'arrêter "sur les comparaisons tout à fait inadéquates entre les événements du Capitole et des Gilets jaunes survenus dans des pays où l'enfance est très protégée".
Le président du CNRA fait allusion à l'attaque perpétrée contre le Capitole, le siège du pouvoir législatif américain, à Washington, par des personnes présentées comme des partisans de l'ancien président américain Donald Trump.
Cet assaut du 6 janvier 2021 s'inscrivait dans un contexte de contestation des résultats de l'élection présidentielle américaine de 2020.
Babacar Daigne laisse de même entendre que les faits pour lesquels le signal de Walf TV a été suspendu ne sont pas comparables au mouvement social apparu en France à partir d'octobre 2018, dont les Gilets jaunes – nom donné par allusion aux gilets de couleur jaune portés par les manifestants - sont la pointe contestataire.
Le groupe Walfadjri, se disant victime d'un "acharnement", a organisé vendredi un sit-in de contestation auquel avaient participé des hommes politiques, mais aussi des personnalités des médias et de la société civile.
Certains participants à ce rassemblement ont comparé la couverture médiatique des événements du Capitole et des manifestations des Gilets jaunes avec la manière dont Walf TV a retransmis le rassemblement interdit de Pastef.
“Je comprends la propension de nos compatriotes à politiser toutes les questions mais celle-ci ne saurait être politisée, a commenté Babacar Diagne. Il s'agit de l'avenir de nos enfants et de notre pays.”
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VIOLENCE D'ETAT
Jootaay Mimi -"Il faut arrêter cette violence d'état" -wolof
Cheikh Guèye du Cadre Unitaire de l'islam au Sénégal, évoque l'actualité sociopolitique nationale marquée par des actes de violences, au micro de l'émission dominicale Objection sur Sud FM
Cheikh Guèye du Cadre Unitaire de l'islam au Sénégal, évoque l'actualité sociopolitique nationale marquée par des actes de violences, au micro de l'émission dominicale Objection sur Sud FM.
PAR Serge Eric Menye
SOIXANTE ANS APRÈS LE LIVRE DE RENÉ DUMONT, L'AFRIQUE RETSE À QUAI
Au lendemain des indépendances africaines, le pionnier français de l’écologie politique publiait un livre dans lequel il dressait un diagnostic sombre de l’avenir du continent. Six décennies plus tard, ses conclusions demeurent d’actualité
Jeune Afrique |
Serge Eric Menye |
Publication 19/02/2023
En 1962, l’agronome français René Dumont publie L’Afrique noire est mal partie. Si l’auteur est bienveillant, il délivre néanmoins un réquisitoire méthodique sévère sur l’Afrique subsaharienne, condamnée au sous-développement par ses élites. Dans son diagnostic, il déplore l’absence de politiques agricole et éducative, et dénonce le poids de la corruption et du népotisme qui érodent les ressorts de la prospérité.
Ses réflexions provoqueront un scandale, tant la voix de René Dumont est à contre-courant de l’euphorie post-coloniale dominante à l’époque, qui prédisait un avenir radieux au continent africain. Le débat sera tranché par la suite, les analyses de Dumont s’avérant prophétiques et, plus d’un demi-siècle plus tard, elles sonnent toujours aussi juste.
Potentiel étourdissant
La première partie de l’ouvrage est consacrée à l’agriculture, caractérisée aujourd’hui par le sous-investissement et l’inadéquation des systèmes. Les rendements pâtissent des moyens rudimentaires, la moitié des productions vivrières est perdue, le cacao, le café, le coton occupent des masses d’agriculteurs pour un maigre revenu qui les détournent pourtant de cultures indispensables pour l’assiette.
Si le continent détient la majorité des terres arables inexploitées du globe, le secteur agricole ne réalise pas les performances que l’on est en droit d’espérer de lui au regard de son potentiel étourdissant. Dans l’alimentation, le recours aux importations est prépondérant, pour une facture annuelle dépassant les 50 milliards de dollars. Un phénomène d’autant plus surprenant que la région, en plus des terres, dispose d’une jeunesse abondante et désœuvrée.
Lors de son audience avec son homologue sénégalais, le chef de l'Etat comorien a salué le management de Macky Sall à la tête de l'Union africaine. Il a expliqué que c'est pour cette raison qu'il était venu lui rendre visite
Le président de la République, Macky Sall, a reçu en audience dimanche matin, à Adis-Abeba (Ethiopie), son homologue des Comores, Azali Assoumani, venu profiter de son expérience à la présidence de l'Union africaine.
Samedi matin, le président Sall a passé le flambeau à M. Assoumani, choisi par ses pairs pour diriger l'organisation continentale pour un mandat d'un an.
Le passage de témoin a eu lieu à l'ouverture de la 36e session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine.
Au total, trente-cinq chefs d'Etat et quatre chefs de gouvernement participent à ce sommet ouvert samedi dans la capitale éthiopienne qui abrite le siège de l'UA.
Lors de son audience avec son homologue sénégalais, le chef de l'Etat comorien a salué le management de Macky Sall à la tête de l'Union africaine. Il a expliqué que c'est pour cette raison qu'il était venu lui rendre visite, pour "l'écouter'' et "recueillir ses conseils".
Le président Sall y a répondu favorablement, en promettant de l'accompagner et de l'assister dans sa mission, à l'image de ses autres homologues africains.
Il s'est dit "heureux" du choix porté sur les Comores pour diriger l'institution. C'est selon lui la preuve qu'aujourd'hui, les pays africains "sont dans ce qu'on appelle l'équité territoriale".
Le président Macky Sall a dirigé l'UA de février 2022 à février 2023. Il avait succédé à Felix Antoine Tshisekedi, de la République démocratique du Congo.
A la tête de l'UA, le président Sall a plaidé pour l'adhésion de l'organisation au G20, la réallocation des droits de tirages spéciaux, le déblocage des céréales ukrainiennes et a défendu la neutralité du continent dans le conflit opposant la Russie à l'Ukraine.
Durant son mandat, il s'est aussi appesanti sur la transition énergétique juste et équitable, la bataille pour la souveraineté médicale et alimentaire, la lutte contre les violences faites aux femmes et le financement des infrastructures.
LE REFUS DE LA PAIX
Surveillance d’opposants, interdictions tous azimuts de manifestations, fermeture de médias. Le Sénégal vit des heures inquiétantes de sa démocratie et en prend l'habitude, à l’approche de l’élection présidentielle
Dire que l’élève a dépassé le maître, entre le président de la République Macky Sall et son mentor politique et prédécesseur Abdoulaye Wade, n’est certainement pas insulter l’histoire. Dans tous les domaines, les réalisations du leader de l’APR, depuis son accession au pouvoir, en 2012, font de lui un des présidents avec le bilan le plus fourni. Sur les plans économique, social et infrastructurel, Macky Sall a élevé le niveau des chiffres à des hauteurs inédites.
Malheureusement, ces ‘’performances’’ concernent d’autres aspects moins reluisants de sa gouvernance : l’impunité, l’ingérence de la politique dans la justice, la persécution des opposants et, généralement, le recul démocratique constaté au Sénégal. Plus on s’approche de l’élection présidentielle du 25 février 2024, plus la tension monte entre les acteurs politiques de l’opposition et ceux au pouvoir. Une situation qui rappelle étrangement celle qu’a vécue le Sénégal au crépuscule de la présidence du régime de l’ancien président Abdoulaye Wade.
Mais sur chaque recul démocratique, le régime du président Macky Sall pousse le bouchon plus loin que celui du leader du Parti démocratique sénégalais (PDS).
Dans le rapport de l’Organisation nationale des Droits de l’homme du Sénégal (ONDH), avec le soutien de la Fédération internationale des ligues des Droits de l'homme (FIDH), dans la perspective de l’examen périodique universel du Sénégal en février 2009 par le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies, l’ONDH constatait ‘’la persistance de graves et récurrentes violations des principales libertés fondamentales’’.
‘’Déployer les efforts nécessaires pour que la paix règne dans ce pays’’
La même organisation est montée au créneau, hier, pour manifester ‘’toute son indignation et sa préoccupation face au climat politique qui est très tendu’’. L’ONDH rappelle, par la même occasion, ‘’la responsabilité de tous les acteurs de déployer les efforts nécessaires pour que la paix règne dans ce pays et que les droits et libertés fondamentaux soient absolument respectés’’.
Cette sortie fait suite aux récents événements survenus à Mbacké et à l'affaire opposant le leader de Pastef Ousmane Sonko et le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang.
La seconde affaire a fait vivre à la capitale Dakar un jeudi 16 février 2023 très tendu entre les forces de l’ordre et l’opposant le plus en vue pour la prochaine Présidentielle. En effet, convoqué pour un procès en diffamation dans le cadre d’un scandale supposé du Prodac, géré à l’époque par Mame Mbaye Niang, l’opposant, soutenu par ses militants, s’est heurté à une escorte musclée des forces de l’ordre, ayant même été extirpé de force de sa voiture, la vitre de son véhicule cassée, pour être ramené chez lui. Quelques instants après, Sonko a révélé qu’il était interdit de sortie et que, désormais, il était même sous ‘’résidence surveillée’’.
Au même moment, le ministre du Tourisme, qui était lui aussi accompagné de ses militants, n’a pas eu droit à ce traitement.
Cette affaire, qui reflète l’animosité entre les deux camps politiques, n’est qu’un énième exemple des privations de libertés notées sous le régime de Macky Sall. Les interdictions de manifestations semblent être la règle, alors qu’il s’agit d’une liberté consacrée par la Constitution. Rien que pour aujourd’hui, les manifestations prévues respectivement devant le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) et à la place de l’Indépendance dimanche sont interdites. Ces rassemblements dénoncent le recul démocratique noté au Sénégal, dont la suspension du signal de la télévision Walfadjri pour une semaine par l’autorité de régulation jugeant la couverture des événements récents de Mbacké irresponsable.
Mais c’est l’opposition politique qui en souffre le plus de la restriction des libertés. D’ailleurs, la coalition Yewwi Askan Wi, dans un communiqué rendu public hier, s'indigne de ‘’la énième violation des droits d’Ousmane Sonko et prend à témoin l'opinion nationale et internationale des dérives scandaleuses de Macky Sall qui installe notre pays dans un totalitarisme intégral. Elle interpelle les organisations des Droits de l'homme et appelle tous les Sénégalais épris de paix et de démocratie à prendre leurs responsabilités afin de sauver le Sénégal’’.
La coalition d’opposants constate, de plus, ‘’que Macky Sall ne laisse aucun autre choix à l'opposition et au peuple sénégalais que celui de faire face’’. Elle entend prendre toutes les dispositions idoines pour défendre ses droits.
‘’Judiciarisation de la vie publique’’
Cette répartition des torts est partagée par le Comité pour la plateforme de réflexions Doleel PIT-Sénégal Ngir Defaraat Reewmi. Selon leur déclaration du 14 février 2023, ‘’en réalité, depuis son avènement au pouvoir en mars 2012, le régime du président Macky Sall s’est caractérisé par une gouvernance autoritaire marquée par une judiciarisation, sans précédent, de la vie publique, à tel point que les arrestations arbitraires et l’embastillement systématique d’activistes et de militants politiques, sous les motifs les plus fallacieux, semblent constituer la marque de fabrique du régime de Benno Bokk Yaakaar’’.
Le constat reste que depuis les manifestations violentes de mars 2021, qui ont fait 14 morts, des opposants (membre du parti Pastef/Les patriotes d’Ousmane Sonko), des activistes, des artistes sont systématiquement arrêtés par les autorités.
Le Comité pour la plateforme de réflexions Doleel PIT-Sénégal Ngir Defaraat Reewmi" est d’avis que ‘’le peuple sénégalais attend du président Macky Sall, crédité, comme son prédécesseur, à tort ou à raison, d’un bilan matériel significatif, quoi que terni par une gouvernance désastreuse, de sauver les meubles. Il pourrait, ainsi, parachever son parcours controversé par l’organisation irréprochable des prochaines présidentielles auxquelles la Constitution lui interdit de participer’’.
L'Organisation nationale des Droits de l'homme (ONDH), quant à elle, rappelle que le Sénégal est un pays fruit d'une construction étatique et démocratique exemplaire. C’est ainsi qu’elle suggère ‘’que ceux qui gouvernent préservent un espace d'expression des droits et libertés fondamentaux. Que tous se soumettent aux prescriptions de la justice, en utilisant les voies de droit offertes à l'interne comme à l'international’’.
SAUVE QUI PEUT
Il faut se lever chaque jour aux aurores pour marcher vers l’incertitude. L’inconnu. C’est le quotidien des travailleurs journaliers, qui écrivent leur destin au jour le jour.
Il faut se lever chaque jour aux aurores pour marcher vers l’incertitude. L’inconnu. C’est le quotidien des travailleurs journaliers, qui écrivent leur destin au jour le jour. Le manque de travail contraint beaucoup à braver la fraîcheur et les dangers de l’insécurité, dans la banlieue, pour rejoindre les centres industriels. Du fait des quelques recrutements matinaux qui s’y font quotidiennement, notamment au Port autonome de Dakar et dans certaines usines.
«Dakar ne dort pas», ont l’habitude de dire certains. Cette assertion colle au centre-ville. Jamais tôt pour aller au travail, jamais tard pour descendre. En ce samedi, l’aube n’a pas encore réussi à déchirer le manteau noir de la nuit, qui enveloppe Dakar et ses quartiers. Mais, le «goorgoorlu», dopé par la force de l’espoir et la quête effrénée du pain quotidien, est déjà dans les rues.
Au Mole 4 du Port autonome de Dakar, situé au pont de la Sonacos, des femmes alimentent les premiers ouvriers de la journée. Un homme se pointe. Une tasse de café à la main, qu’il sirote pour calmer la fraîcheur matinale et le vent frais venu de l’océan. Zaib Bâ, comme il se présente, est gérant d’une agence de sécurité dont il préfère taire le nom. Mais prompt à parler. «Le gardiennage reste le métier le plus accessible dans le coin», dit-il. Barbe de graine, teint noir, avec son 1 mètre 60 environ qu’il moule dans un pantalon et t-shirt blancs, l’homme donne l’air de quelqu’un qui connait et fréquente cet endroit du Port autonome de Dakar depuis des années. Le temps d’une gorgée, il enchaîne : «Notre société de gardiennage paie la mensualité à 60, 70 mille francs Cfa…» Venu faire un dernier contrôle des postes de garde, pour ce «patron», tous les moyens sont bons pour convaincre les potentiels clients qui se présenteront à lui. Quitte à dénigrer ses collègues ! «Il y a des gens qui embauchent juste à côté», montrant un bâtiment par le doigt qu’il accompagne avec le regard. «Mais, poursuit-il, ce sont des… qui sont là-bas et souvent ils ne sont pas prompts à prendre des étrangers.»
Brusquement, son ami nous rejoint. Sac au dos, il est venu appuyer son «patron». «Moi, je travaillais à l’intérieur du port. Mais on nous a chassés de là-bas avec des amis. Les Turcs sont très compliqués et aiment exploiter les travailleurs, avec la complicité d’autres Sénégalais. Depuis lors, je suis ici», argue-t-il, avant de prendre, avec Zaib, la direction de l’entrée du Mole 4.
«Je quitte chez moi à 5h du matin»
Dans son élan de lutte contre le chômage et pour les besoins de désengorgement du Port de Dakar, la Direction générale a recruté récemment «2000 jeunes manutentionnaires». Ces recrutements sont visiblement passés inaperçus, une goutte d’eau dans la mer. En effet, à l’embauche du Syndicat des auxiliaires de transports du Sénégal, située en face du pont, à quelques centaines de mètres de l’entreprise Patisen, le lieu refuse du monde. Des centaines d’hommes ont bravé froid et insécurité de la banlieue pour rejoindre cet endroit connu des dockers. Juste à l’entrée, un petit groupe de dockers vétérans palabrent, sous le regard désintéressé d’un jeune homme qui profite de ce «rendez-vous» pour écouler son café-Touba. Assis à même le mur de béton qui sépare la route et la porte de la cour, il «n’a pas même le temps de répondre à notre sollicitation». Les tasses de café s’arrachant comme de petits pains. Certains pour assouvir une envie, d’autres pour atténuer le froid et réveiller les organes. A l’intérieur, une vaste cour accueille les dockers. Les uns plus rassurés et valides que les autres. Mais tous animés par une seule et unique ambition : trouver un travail. N’importe lequel. «Il n’y a de travail fixe ici. On touche à tout. Aujourd’hui, on est sur les quais à ouvrir des cales, demain on peut se retrouver à décharger des cargaisons de poissons ou des conteneurs», déclare Abdoulaye Ndiaye. Natif de Kaolack, il quitte Malika pour venir au port. Et avant 7h, l’idéal. «Je suis ici depuis pas moins de quatre mois», renseigne-t-il, tout hésitant. Mais chaque jour, poursuit-il, malgré l’insécurité dans la banlieue, je sors de chez moi à 5h, pour arriver ici à 6h-6h 30mn. Sinon je ne travaille pas. Aujourd’hui, je suis arrivé un peu en retard et je n’ai pas encore reçu de ticket.»
Dans cette foule, un homme se démarque, Amath Sow. Tout le monde l’appelle et se rapproche de lui. Ceux qui n’ont pas eu l’occasion de se rapprocher de lui, se dirigent désespérément vers le guichet. Pourquoi est-il si sollicité ? «Il donne des tickets. Cela vous permettra d’entrer dans le port et de connaître l’endroit où vous allez travailler», renseigne Abdoulaye, l’air pressé de rejoindre son ami. «Les enregistrements se font au niveau du Syndicat des auxiliaires des transporteurs du Sénégal. Ici (au guichet de l’embauche), on indique juste l’endroit où le travail est disponible», ajoute Mass Ndiaye, un habitué de la place, le chapelet à la main, écharpe autour du cou. Soudain, une voix retentit : «Numéros 550, 165, 70…» La distribution du travail disponible à travers les numéros vient, en effet, de commencer. «Quand la voix retentit, la personne concernée répond, elle s’approche du guichet pour connaître son lieu de travail.» Après cette annonce, tout le monde se presse, parfois certains courent pour quitter la cour et rejoindre leur lieu de travail.
Un salaire journalier de 3500 francs Cfa
Existe-t-il du travail dans ce pays ? C’est la question que beaucoup se posent ? Surtout quand on voit le nombre de personnes qui envahissent chaque jour les usines à la recherche d’un travail journalier ou dans l’espoir de signer un contrat. Devant la minuscule porte de l’usine de fabrication de Chips, où est scotché un vieil homme en guise de vigile, Mohamed vient d’arriver. Il a quitté la Patte d’Oie à l’aube et rallié la zone industrielle de Colobane, s’échinant à trouver un job. «C’est difficile de faire chaque jour le tour des usines et entreprises pour chercher du travail.
Ici, si tu n’es pas connu ou si la femme (celle qui fait l’appel) ne te connait pas, tu as moins de chances d’être pris», affirme-t-il timidement. A côté de lui, trois autres hommes attendent stoïquement leur «tour». Surtout dans l’incertitude et la fragilité. «C’est mieux de venir le week-end, vendredi, samedi ou dimanche. Durant ces jours, il y a moins d’ouvriers», explique l’un deux, teint clair, taille moyenne.
Sac au dos, protège tête et masque sur le visage, Mohamed ne rate pas le moindre geste ou agissement de la femme stationnée juste à l’entrée du bâtiment principal. «On peut dire que c’est elle qui embauche. Il faut venir très tôt le matin pour espérer avoir un travail ou faire partie de ceux qui pourraient être embauchés. Parce que l’appel se fait à 7h. Donc si tu viens après cette heure, personne ne va te regarder», souffle un autre sous les grondements des moteurs.
Tout le monde n’a pas le temps d’attendre d’être appelé ou certains ont eu la chance d’être régulièrement pris dans l’entreprise pendant la semaine ou le mois. «Ceux et celles qui foncent tout droit à l’intérieur sans même saluer, parfois pour certains, travaillent régulièrement dans l’entreprise», explique Mohamed. Dans la cour rétrécie par les installations de machines et de casiers de toutes sortes, un «cerbère» déambule à pas de tortue, scrute les différents visages et contrôle les moindres gestes et comportements des ouvriers. Parallèlement, des femmes filent et défilent transportant de gros sachets de chips d’un bâtiment à un autre. Dans cette usine, rien ne s’arrête. Personne aussi. Avant l’heure de la pause, dans la mi-journée.
Stagiaire