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20 juin 2025
LANCEMENT DE SATELLITE DE NOUVELLE GENERATION POUR LA CONNECTIVITE
La nouvelle génération de constellation de satellite appelée ‘’03b mPower’’ qui va favoriser un système de communication dans les zones les plus reculées en A1frique sera lancée ce vendredi à 18 heures à Cap Carneveral (USA), 23h GMT.
(Floride), 16 déc (APS) – La nouvelle génération de constellation de satellite appelée ‘’03b mPower’’ qui va favoriser un système de communication dans les zones les plus reculées en A1frique sera lancée ce vendredi à 18 heures à Cap Carneveral (USA), 23h GMT.
‘’O3b mPower est la prochaine génération de constellation de satellites MEO qui ne va pas seulement améliorer les industries, mais contribuera à les transformer en atteignant les personnes non connectées ou en accélérant la transformation numérique de l'industrie de l'énergie en apportant des avantages pour les sites les plus éloignés’’, a dit le Président Directeur général de la Société Européenne de Satellite (SES) Steve Collar.
Ainsi, ‘’soucieux de réduire la fracture numérique persistante non seulement en Afrique, mais partout ailleurs dans le monde, SES, leader des solutions globales de gestion de contenu et de connectivité, a développé O3b mPOWER, un système de communication révolutionnaire par satellite non-géostationnaire (NGSO) opérant à 8000 km de la Terre’’, a-t –il expliqué à des journalistes venus prendre part à l’événement.
Le déploiement de ce satellite va améliorer considérablement la connectivité à travers toute la région Afrique et au-delà, en offrant des services de connectivité allant de 50 Mb/s à plusieurs Gb/s, en adéquation avec les impérieux besoins d’amélioration des technologies de l’information et de la communication (TIC) et de la compétitivité des économies africaines, selon Collar.
Le Directeur général de SES basé au Luxembourg, a souligné qu’en Afrique notamment ‘’le système de communication O3b mPOWER pourra répondre aux besoins très divers de clients tels que les opérateurs télécoms, les opérateurs de réseau mobile, les exploitants miniers, les organes de défense et sécurité, les organismes de formation en ligne et de télémédecine, etc’’.
Les partenaires de SES tels qu'Orange et Acess auront ‘’un impact positif direct dans différents domaines tels que l'éducation, la santé, l'exploitation minière et bien d'autres encore, renseigne les promoteurs de cette technologie de dernière génération’’.
‘’C’est actuellement la seule constellation à fournir des services de connectivité offrant un débit semblable à celui de la fibre’’, a t –il ajouté.
‘’Leur plus basse altitude réduit la latence et les temps de réponse, améliore la qualité voix-vidéo, et permet un éventail de services Cloud’’, a indiqué le Directeur général de Vodafone Cook, partenaire de SES, Philip Henderson.
Selon lui, ‘’la combinaison unique de faible latence et large bande passante permet aux clients de mettre en œuvre des applications là où ils ne le pouvaient pas auparavant, en particulier dans les zones reculées’’.
En clair, O3b mPOWER permettra aux partenaires d’offrir une connectivité ultra fiable, continue et à haut débit sur des zones géographiques étendues, ont salué les intervenanats à cette conférence de presse de lancement.
Ce système permettra de ‘’connecter sans investissements couteux sur des infrastructures de raccordement, pour permettre à des localités enclavées sur le continent de bénéficier de Internet’’.
‘’Un tiers de la population africaine vit dans des pays enclavés et, en grande partie, dans des zones rurales isolées. Par conséquent, pour des millions d’Africains, accéder à une connectivité fiable au quotidien est un défi de taille’’, a dit John Padgett, Directeur général d’une société de télécommunications, partenaire de SES.
Selon la société de conseil Northern Sky Research (NSR), les pays de l’Afrique subsaharienne sont de plus en plus connectés à l’internet mobile.
Cependant, en 2019, 520 millions de personnes en étaient encore privées et 270 autres millions vivaient en dehors des territoires couverts par un réseau mobile.
En d’autres termes, de meilleures solutions telles que le système 03bmPower sont ‘’indispensables pour répondre à l’explosion du nombre d’appareils connectés et de la demande d’applications gourmandes en bande passante à travers le continent’’.
SES fournit des services de connectivité – à la fois directe et indirecte – aux opérateurs télécoms, prestataires de services, entreprises, producteurs d’énergie, compagnies aériennes et entreprises du secteur aérien, croisiéristes, organisations humanitaires, gouvernements et institutions du monde entier
Présent en Afrique depuis plus de 20 ans, SES œuvre s à l’amélioration de la qualité de vie de ses habitants. Actuellement seul opérateur à exploiter des constellations de satellites en orbite à la fois géostationnaire (GEO) et moyenne (MEO), SES dessert l’Afrique avec plus de 10 satellites GEO et 20 satellites O3b MEO.
De plus, l’entreprise dispose de bureaux de représentation à Accra, Lagos et Addis-Abeba, et délivre activement ses services par l’intermédiaire de ses partenaires à travers tout le continent.
Le lancement sera suivi d’une visite média des installations Spacex à Cap Carneveral et de différents sites en Floride dédiés aux technologies dont le ‘’Sands SpaceHistory Center’’.
VACCINATION COVID, LE CANADA EN APPUI AU SENEGAL
Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a annoncé vendredi avoir reçu du Canada un financement de plus de 7,2 millions de dollars canadiens, soit plus de 7 milliards FCFA, pour accompagner le Sénégal dans sa stratégie vaccinale contre la Covid
Dakar, 16 déc (APS) - Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a annoncé vendredi avoir reçu du Canada un financement de plus de 7,2 millions de dollars canadiens, soit plus de 7 milliards FCFA, pour "soutenir les efforts" du gouvernement sénégalais "dans la mise en oeuvre de sa stratégie de vaccination contre la Covid-19 et le renforcement du système de vaccination en général".
“Cet appui s’inscrit dans le cadre de l’Initiative mondiale pour l'équité vaccinale du Canada (IMEVCan), un financement à hauteur de 200 millions de dollars canadiens [près de 91 milliards FCFA) destiné à 13 pays – y compris le Sénégal (…)”, indique l’UNICEF, dans un communiqué parvenu à l’APS.
L’objectif de ce financement consiste à “soutenir les efforts déployés par les pays pour améliorer la livraison et la distribution des vaccins, et accroître la confiance à l’égard des vaccins tout en générant la demande de vaccination”.
Le communiqué souligne que “ce financement permettra à l’UNICEF de soutenir le gouvernement pour accroître la demande de vaccination contre la COVID-19, en renforçant l'engagement communautaire, en déployant une communication de masse et numérique, et en établissant des partenariats stratégiques et innovants ciblant les chefs traditionnels et religieux, les jeunes, les médias et les organisations communautaires”.
Il va aussi aider à “soutenir les activités de proximité pour la vaccination contre la Covid-19 et la vaccination de routine”. De même, il va contribuer à “renforcer la capacité logistique pour la vaccination, y compris l'expansion de la capacité de stockage de la chaîne du froid, la gestion des vaccins, la gestion des déchets et le renforcement des compétences du personnel en gestion logistique”.
Ce financement devrait dans le même temps contribuer à “soutenir la mise à niveau des établissements de santé aux normes de prévention et de contrôle des infections”.
Il est par ailleurs attendu de ce financement qu'il favorise le renforcement des systèmes de suivi et d'évaluation pour “garantir une disponibilité rapide des données et la génération de preuves pour la prise de décision”.
"Ce financement additionnel permettra non seulement d’accélérer les efforts de vaccination mais aussi de rendre le système de santé en général beaucoup plus résilients, à la fois pour le présent et pour l’avenir", a déclaré Silvia Danailov, représentante de l’UNICEF au Sénégal.
Au niveau mondial, le Canada est l’un des plus grands contributeurs des partenaires de l'Accélérateur ACT (Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19), y compris l’UNICEF, avec plus de 2 milliards de dollars octroyés à ce jour.
AKUFO-ADDO PROVOQUE LE COURROUX DU BURKINA
Le Burkina Faso a convoqué vendredi l'ambassadeur du Ghana pour exprimer sa "désapprobation" après les propos du président ghanéen affirmant que Ouagadougou avait "conclu un arrangement" avec le groupe paramilitaire russe Wagner
Le Burkina Faso a convoqué vendredi l'ambassadeur du Ghana pour exprimer sa "désapprobation" après les propos du président ghanéen Nana Akufo-Addo qui avait affirmé que Ouagadougou avait "conclu un arrangement" avec le groupe paramilitaire russe Wagner.
"Le ministre délégué chargé de la Coopération régionale, Karamoko Jean Marie Traoré a traduit la désapprobation du gouvernement burkinabè envers ces déclarations du chef de l’Etat du Ghana", indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Ces déclarations sont "graves et inexactes", a ajouté une source gouvernementale interrogée par l'AFP, qui a précisé que l'ambassadeur burkinabè en poste à Accra a également été rappelé pour consultations. L'information a été confirmée par une source gouvernementale ghanéenne.
Mercredi, lors d'une entrevue aux Etats-Unis avec le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, le président ghanéen Akufo-Addo, avait assuré que le Burkina avait "conclu un arrangement pour, comme le Mali, employer des forces de Wagner".
"Je crois qu'une mine dans le sud du Burkina leur a été allouée comme une forme de paiement pour leurs services", avait-il ajouté, précisant que selon lui "les mercenaires russes sont à la frontière nord" du Ghana.
Ne pas "semer le doute"
Lors de son entretien avec le ministre, l'ambassadeur du Ghana, Boniface Gambila Adagbila, a assuré que les propos de son président "ne visaient pas à condamner le Burkina Faso, ni à semer le doute dans les esprits", selon le compte-rendu de la rencontre, publié par le ministère des Affaires Etrangères burkinabè. "L'intention était surtout d’attirer l’attention des partenaires afin de susciter un grand intérêt à l’endroit du Burkina Faso", a ajouté l'ambassadeur, cité dans le communiqué.
En réponse, le ministre Traoré a estimé que le "Ghana aurait pu entreprendre des échanges avec les autorités burkinabè sur la question sécuritaire afin d’avoir les bonnes informations".
Dans plusieurs pays d'Afrique francophone, Moscou mène une campagne d'influence active notamment sur les réseaux sociaux et jouit d'un soutien populaire grandissant quand la France, ex-puissance coloniale, y est de plus en plus vilipendée. Plusieurs pays accusent la junte au pouvoir au Mali d'avoir recours aux services de Wagner, réputé proche du régime de Moscou, ce que Bamako dément.
La question d'un éventuel rapprochement avec la Russie se pose également au Burkina depuis le coup d'Etat du 30 septembre, le deuxième en huit mois, qui a porté au pouvoir le capitaine Ibrahim Traoré, alors que le pays peine à faire face à des attaques jihadistes meurtrières récurrentes depuis 2015.
Lundi, le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Kyélem de Tembela, a rencontré à Moscou le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhail Bogdanov pour évoquer "les questions prioritaires du renforcement des relations" entre les deux pays, selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères. Interrogé sur ce voyage, le porte-parole du gouvernement burkinabè n'a pas souhaité faire de commentaire.
M. Kyélem de Tembela avait affirmé fin octobre qu'il n'excluait pas de rééxaminer les "rapports" de son pays avec la Russie. "Nous essaierons, autant que possible, de diversifier nos relations de partenariat jusqu’à trouver la bonne formule pour les intérêts du Burkina Faso. Mais il ne sera pas question de nous laisser dominer par un partenaire, quel qu’il soit", avait-il dit mi-novembre.
LES MOTIFS DE LA MOTION DE CENSURE CONTRE LE GOUVERNEMENT
C’est Birame Soulèye Diop, le président du groupe parlementaire Yewwi Askan-Wi, qui a lu hier les motifs de la motion de censure déposée par une partie des députés de l’opposition contre le gouvernement.
Selon Birame Soulèye Diop qui a lu les motifs de la motion de censure contre le gouvernement de Amadou Ba, le refus du premier ministre d'organiser un vote de confiance après avoir prononcé lundi sa déclaration de politique générale (dpg) devant l'Assemblée nationale justifie leur action. pour le président du groupe parlementaire Yewwi Askan-Wi (Yaw), les Sénégalais ont besoin de rupture et d'une politique économique exclusivement centrée sur leurs intérêts.
C’est Birame Soulèye Diop, le président du groupe parlementaire Yewwi Askan-Wi, qui a lu hier les motifs de la motion de censure déposée par une partie des députés de l’opposition contre le gouvernement. « Cette motion de censure se présente comme une motion de défiance à l'égard du Premier ministre qui n'a pas voulu poser la question du vote de confiance des députés, au terme de sa déclaration de politique générale. Il y va de la crédibilité de l'institution parlementaire. Le refus d'organiser un vote de confiance au terme de la déclaration de politique générale prononcée par le Premier ministre peut être assimilé à une volonté politique de bloquer la démocratie », a-t-il expliqué. Dans son discours, Birame Soulèye Diop a affirmé que le fait de «voter la censure, c'est confirmer que les Sénégalais ne sont pas encore convaincus de la déclaration de politique générale. Les Sénégalais ont besoin de rupture et d'une politique économique exclusivement centrée sur les intérêts des compatriotes. Les Sénégalais veulent d'une meilleure gouvernance notamment sur le pétrole, un enseignement de qualité, un système de santé performant ainsi que la satisfaction des besoins de première nécessité. En faisant l'éloge du bilan du gouvernement, cela montre que vous n'êtes pas à l'écoute du peuple. En vous inscrivant dans cette continuité, vous déclarez que vous ne ferez rien pour la lutte contre la corruption, contre la fraude fiscale ».
Poursuivant, le député a indiqué: « M. le Premier ministre avec tout ceci et notamment les dernières informations sur les rapports des corps de contrôle, vous voyez pour la lutte contre la corruption, l’Ofnac, ses couleurs du parti Pastef. Donc, l’Ofnac qui devient un démembrement du parti Pastef, ça c’est un ministre de la République qui le dit. Quels sont les résultats de l’Ofnac? Et aujourd’hui, une plainte est déposée contre une personne devant la justice et on l’amène à l’Ofnac pour par hasard lui conférer une immunité. C’est évidemment inquiétant »
Et Birame Soulèye Diop d’enchainer : «Avant-hier ou il y a quelques jours, le Premier ministre des Iles Vierges Britanniques a été pris. Il a déclaré qu’il était en relation d’affaires avec une autorité politique sénégalaise. Ça c’est sur la corruption et la concussion. Ça c’est pour les fonds qui disparaissent alors que la justice n’a jamais rendu de précisions claires, de conclusions définitives. Sur tout ce que nous avons eu des rapports des corps de contrôle, qu’est-ce que nous en avons fait ? Et, est-ce que c’est une partie de la démocratie ? Et, est-ce que cela permet de mobiliser des ressources ? C’est en vertu de tous ces éléments et en tant que représentants des Sénégalais, porteurs de leur message et défenseurs de leurs aspirations que nous signataires déposons la motion de censure ».
HAUSSE DE 6,53% DU TAUX D’INVESTISSEMENT, AUGMENTATION DE 1,07% DE LA CONSOMMATION PUBLIQUE, REDUCTION DU NIVEAU DE LA PAUVRETE A 4,95%
L’étude d’impact de l’allocation optimale des ressources pétrolières et gazières au Sénégal publiée par le Bureau opérationnel de Suivi (Bos) suscite beaucoup d’espoir pour notre pays
L’étude d’impact de l’allocation optimale des ressources pétrolières et gazières au Sénégal publiée par le Bureau opérationnel de Suivi (Bos) suscite beaucoup d’espoir pour notre pays. En ce sens que les recettes issues de ces exploitations constituent une aubaine pour le pays, aussi bien pour son secteur public que privé, mais particulièrement pour la population.
Le Sénégal est en passe de devenir un producteur de pétrole et de gaz avec la découverte de trois (03) gisements de grande échelle que sont le champ pétrolifère de Sangomar découvert en 2014, et les gisements de gaz naturel de Grand Tortue/Ahmeyin (GTA) et Yaakaar-Teranga. Dès lors, l’exploitation de ces ressources, attendue en 2023 pour les gisements de Sangomar et GTA, pourrait constituer un important moteur de croissance économique pour le pays. En tout cas, c’est ce qui ressort de l’étude sur l’impact des futures recettes pétrolières et gazières sur les conditions de vie des populations en 2023.
Selon le coordinateur du pôle suivi des impacts socio-économiques, les prévisions sur le moyen de la production du pétrole et du gaz tablent sur une croissance économique de 4,8% en 2022 contre 10,1% en 2023, soit un gain de 5,3 points. Par ailleurs, Baye Elimane Gaye précise que ces recettes auraient une incidence positive sur le Produit intérieur brut (PIB), la consommation et les investissements privés qui augmentent en moyenne respectivement de 2,6%, 1,8% et 3,1% sur toute la période d’exploitation. Ce qui constitue ainsi une aubaine pour le pays, aussi bien pour son secteur public que privé, mais particulièrement pour sa population. Même si le taux de pauvreté qui était de 37,8% en 2019 a baissé de 5 points de pourcentage par rapport à l’année 2011 où elle était de 42,8%, indique Baye Elimane Gaye, le Sénégal a des défis importants à relever tels que le développement du capital humain.
Revenant sur les résultats de l’étude, il révèle que les projections faites sur les trois prochaines années estiment les recettes de l’Etat à 570 milliards de FCFA. Ces recettes favoriseront, à l’en croire, l’essor du secteur pétrolier et gazier au Sénégal qui, pour le moment, n’a pas beaucoup d’impact sur l’économie. Aussi, il annonce une évolution positive du niveau de l’investissement du pays durant les trois premières années d’exploitation. Cela se traduit par une hausse de cet agrégat de 2,38% en 2023, de 4,50% en 2024 et de 6,53% en 2025 par rapport à la situation de base.Il en est de même de la consommation privée qui devrait progresser de 2,44%en 2023, de 1,56%en 2024 et de 0,63% en 2025. La consommation publique aussi est affectée positivement par l’afflux de nouvelles recettes. En réalité, il est prévu qu’elle augmente de 1,07% en 2023, 1,79% en 2024 et 2,64% en 2025, par rapport à sa valeur de référence.
Ces différentes variations, entre autres investissements et consommation, aboutissent à une hausse du niveau de PIB du pays en 2023 et 2024 de respectivement 2,24% et 1,15% par rapport à sa valeur de référence. Cette hausse sera suivie par une légère baisse de 0,01% en 2025. Sur le bien-être des populations, l’expert annonce une réduction de la pauvreté de 4,95% sur la période 2023- 2025, dont 4,77% chez les ménages dirigés par des hommes contre 6,14% chez les femmes. Réduire la pauvreté de 4,95% sur la période 2023 -2025, dont 4,77% chez les ménages dirigés par des hommes contre 6,14% chez les femmes. Ce scénario affecte aussi positivement le niveau de l’investissement du pays durant les 3 premières années d’exploitation. Cela se traduit par une hausse de 3,39% en 2023, de 3,48% en 2024 et de 3,40% en 2025 par rapport à la situation de base. Il en est de même de la consommation privée qui devrait progresser de 2,63% en 2023, de 1,96% en 2024 et de 1,25% en 2025. La consommation publique quant à elle varierait de 1,51% en 2023, mais connaîtrait une diminution de 0,28% en 2024 et de 1,93% en 2025.Ases yeux, ce scénario incite l’Etat à réduire ses dépenses de consommation courante et à privilégier les dépenses en capital. Il en résulte une hausse du niveau de PIB du pays de 3,53%en 2023, 3,77%en 2024 et 3,83% en 2025, par rapport à sa valeur de référence.
Globalement, les résultats obtenus prédisent que les futures recettes pétrolières et gazières participeront à l’amélioration des conditions de vie des ménages sénégalais durant les trois (03) premières années de leur exploitation. Ils confortent aussi la position de l’Etat quant au fait de consacrer 90%des recettes pétrolières et gazières à des investissements prioritaires. D’où les différentes recommandations formulées auprès des décideurs. Il est recommandé au ministère des Finances et du Budget de mettre en place un comité technique multisectoriel incluant le secteur privé formel et informel et la société civile, à travers l’élaboration d’un document de planification stratégique des dépenses financées par les recettes d’hydrocarbures, qui définit les actions à réaliser compte tenu des résultats de l’étude, du PAP 2A ainsi que les projets d’investissement définis dans le Programme d’Investissement Prioritaire (PIP). Pour l’Etat il est demandé de prioriser, dans l’allocation des ressources pétrolières et gazières, les secteurs économiques tels que le transport, l’agriculture, l’énergie, la pêche et l’élevage, l’eau et l’assainissement, la santé et l’éducation.
LE MINISTRE ALIOUNE NDOYE REFUSE DE SE PRONONCER SUR LA FONDERIE DE KEUR MOR LO
Le ministre de l’Environnement, Alioune Ndoye, continue de décevoir les populations de Keur Mor Lô, dans la commune de Fandène, département de Thiès qui luttent contre l’installation par un Chinois d’une fonderie dans leur contrée.
Le ministre de l’Environnement, Alioune Ndoye, continue de décevoir les populations de Keur Mor Lô, dans la commune de Fandène, département de Thiès qui luttent contre l’installation par un Chinois d’une fonderie dans leur contrée. Les populations de Mor Lo plaçaient beaucoup d’espoirs dans le face-à-face entre le ministre de l’Environnement et les députés lors du vote du budget de ce dernier département le 08 décembre dernier. Interpellés par les députés sur l’affaire de cette fonderie, Alioune Ndoye n’a pas souhaité se prononcer.
A Keur Mor Lo, le 08 décembre devait marquer un tournant important de la lutte des populations contre l’implantation de la fonderie d’un Chinois dans leur contré agricole. Ce jour-là, Alioune Ndoye était fortement attendu par les habitants de Keur Mor Lo et environs pour décanter la situation provoquée par la contestation contre un projet destructeur d’un écosystème de verdure, agricole et d’élevage.
Malgré la multiplication des actions de protestation des populations, le Chinois accélère la mise en place de sa fonderie comme s’il se livrait à une course contre la montre. Une fonderie, surtout, installée sans étude d’impact environnemental, ni audience publique. Et qui ne dispose évidemment pas d’autorisation ministérielle. Pourtant protestataires avaient obtenu le soutien de deux députés.
C’est d’abord le non-inscrit Pape Djibril Fall qui a interpellé Alioune Ndoye sur le projet. « La fonderie chinoise de Keur Mor Lo située à Thiès est à 200 mètres des habitations, des écoles, des zones agricoles, de pâturage, d’élevage. L’Etat a offert 13 hectares à cette entreprise chinoise. Ma première question, c’est de savoir est-ce que vous êtes au courant de ce projet ? Ensuite, existe-t-il une évaluation environnementale du projet ? ».
Pape Djibril Fall, sans attendre la réponse du ministre, y est allé de son commentaire. « Cette fonderie va causer énormément de dégâts à Keur Mor Lô et surtoutsur les activités sylvo-pastorales dans cette zone qui reste le dernier poumon vert de Thiès » a enfoncé le journaliste et parlementaire. Lémou Touré, un autre député, a aussi évoqué la question de la fonderie à tribune de l’Assemblée nationale. « Malgré l’opposition de la population, l’Etat continue de fermer les yeux sur le projet de fonderie du Chinois qui va causer d’énormes conséquences à la population de Keur Mor Lo et ses environs. Or, cette fonderie est non seulement toxique mais encore elle va affecter la santé des populations. Nous ne pouvons pas comprendre le silence du gouvernement, mais surtout du ministre de l’Environnement Alioune Ndoye. M. le ministre, vous avez l’obligation de parler aux populations de Keur Mor Lo. Cette fonderie doit être arrêtée avant qu’il ne soit trop tard » avait soutenu Mme Lémou Touré. Peine perdue. Les deux députés ont prêché dans le vide.
Le ministre Alioune Ndoye n’a vu aucun intérêt à leur répondre sur leurs préoccupations relatives à la fonderie de Keur Mor Lo. « Messieurs les députés, si vous permettez, je vais passer sur quelques éléments que j’estime importants sauf sur les questions qui n’ont rien à voir avec mon budget et cela vous le comprendrez peut-être ».
Alioune Ndoye n’a pas fermé la porte aux députés seulement il l’a claquée aussi et surtout aux populations et riverains de Keur Mor Lô qui comptaient beaucoup sur la représentation parlementaire pour avoir un début de réponse à leurs préoccupations sur une fonderie qui risque de sonner la fin de leur contrée. Désormais, il faudra donc montrer d’un cran et interpeler directement, pourquoi pas, le Premier ministre Amadou Ba et même le président de la République Macky Sall sur cette fonderie dont les populations de Keur Mor Lo ne veulent pas.
L'OFFENSIVE AFRICAINE DES USA
L'émission hebdomadaire Washington Forum revient cette semaine sur le sommet États-Unis - Afrique marquée par une flopée d'annonces d'investissements américains sur le continent, avec René Lake, Jean Claude Zamba et Henri Désiré n’Zouzi
L'émission hebdomadaire Washington Forum revient cette semaine sur le sommet États-Unis - Afrique marquée par une flopée d'annonces d'investissements américains sur le continent, avec René Lake, Jean Claude Zamba et Henri Désiré n’Zouzi.
AMADOU BA TOUTES GRIFFES DEHORS
Présenté comme un technocrate, le Premier ministre a démontré jeudi qu’il savait aussi donner des coups. En témoigne sa sortie au vitriol à l'Assemblée à propos de la motion de censure initiée contre son gouvernement
Considéré comme un technocrate, le Premier ministre a démontré hier qu’il avait également des talents en politique. Et qu’il savait se bagarrer. Amadou Ba n’a pas raté les auteurs de la motion de censuredéposée contre son gouvernement et a décoché de nombreuses piques contre Yewwi Askan Wi (Yaw).
D’habitude, le Premier ministre n’est pas dans les échanges politico-politiciens ou l’adversité politique. Mais hier, Amadou Ba a montré une autre facette de sa personne en taclant l’opposition regroupée au sein du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi (Yaw). L’ancien chef de la diplomatie sénégalaise n’a pas caché son insatisfaction face à la motion de censure déposée contre son gouvernement. C’est pourquoi, il s’en est pris àBirame Soulèye Diop et Cie dans son discours en soutenant qu’on ne peut baser une motion de défiance à l'égard du Premier Mi-
nistre derrière le fait que ce dernier n'a pas voulu se soumettre à un vote de confiance des députés. «Cette qualification est inadéquate et se fonde sur la volonté de transformer en obliga-
tion ce que l’article 55 de la Constitution sénégalaise considère comme une faculté laissée à l’appréciation du Premier ministre», indique Amadou Ba. Pour lui, le fait de vouloir imposer cet
état de fait constitue, pour ceux qui maîtrisent les rouages de la communication, une véritable distorsion du langage. A l’en croire, les rédacteurs de ce texte ont transformé une faculté en obligation. «Ce qui révèle leur niveau de compréhension de l’article 55 de la Constitution», assène le chef du gouvernement.
Poursuivant, Amadou Ba pense que les honorables auteurs de cette «motion de défiance» auraient pu se passer d’établir un lien inexistant entre ces deux dispositions et se satisfaire de celles de l’article 86 qui leur confère un fondement autonome et suffisant. Il estime dans la foulée que la lecture de l’exposé des motifs traduit une rédaction hâtive, au contenu déconnecté de la Déclaration de Politique Générale (Dpg). «Cette motion paraît avoir été rédigée avant ladite déclaration et rattachée artificiellement non à son contenu, mais à leur attente déçue, ajoute-t-il.
Il estime que l’analyse de ce que ces auteurs qualifient de «motion de défiance» révèle en effet des distorsions et des projections fondées sur des biais cognitifs. «Les rédacteurs pratiquent, dans un style trop direct, la pensée sélective en filtrant les informations qui sont en contradiction avec leurs croyances et en ne gardant que les informations qui vont dans le même sens», déplore-t-il. Pis, souligne-t-il, par l'autocomplaisance, ils s’attribuent la capacité de restaurer, par leur motion de défiance, «l’intégrité de la fonction parlementaire» en attribuantleurs insuffisances à des facteurs extérieurs. Ainsi, Amadou Ba est convaincu que cette motion de censure est le résultat d’un ferme engagement des auteurs de rendre le pays ingouvernable. «Vous projetez sur le Premier ministre les intentions qui sont les vôtres, vous cherchez à bloquer la démocratie par une attitude de défiance à la légitimité du suffrage universel», tranche le Premier ministre.
"Cette motion d censure n'est rien d'autre qu'une volonté de jeter le discrédit sur nos institutions"
Cependant, il assure que «tous les Sénégalais savent que nous ne sommes pas en cohabitation structurellement impossible dans notre régime politique qui n’est pas un régime parlementaire, mais plutôt un régime dont la clef de voûte est le président de la République élu du peuple dans son indivisibilité». A en croire Amadou Ba, «l’exercice du pouvoir esttrès sérieux pour être traité avec autant de légèreté et une quête permanente de coups d’éclat. Lorsque les critiques cessent d’être positives et constructives pour devenir systématiques et automatiques, elles perdent de leur crédibilité et de leur légitimité».
Par ailleurs, il rappelle que l’Assemblée nationale, à travers une forte majorité, a adopté le budget que le gouvernement lui avait soumis, il y a moins d’une semaine. «Cette adoption du budget à une majorité aussi confortable, constitue en soi une marque de confiance à l’égard de notre gouvernement», dit-il avant de soutenir que cette motion de censure n’est rien d’autre qu’une volonté de jeter le discrédit sur nos institutions. «Notre pays ne mérite vraiment pas cela», regrette-t-il.
Contrairement aux allégations des auteurs de la motion de censure, souligne-t-il, le gouvernement est au service exclusif des populations. Il soutient dans la foulée que les Sénégalais veulent
une rupture avec cette manière de faire la politique, fondée sur le blocage systématique des institutions et que les populations veulent aller vers une démocratie apaisée dans laquelle les politiciens ont de la hauteur, et traitent avec respect et bienveillance leurs collègues, les institutions, leurs concitoyens et les pays partenaires du Sénégal. Selon toujours le Premier ministre, les Sénégalais veulent que l’intérêt supérieur du Sénégal soit au-dessus de toute considération partisane, avec intelligence, organisation et méthode et non en cultivant la haine et l’adversité, la colère etles calom-
nies, les invectives et les médisances, les subversions et les transgressions. «Les Sénégalais veulent la rupture en consolidant l’État de droit avec une justice qui protège les plus faibles, ga-
rantit sans complaisance la sécurité et l’intégrité du territoire ; une rupture pour construire avec conscience et bienveillance une nation prospère et en paix», affirme-t-il.
Amadou Ba a lancé une contre-offensive en soutenant que la rupture ne signifie pas la cécité volontaire pour refuser de voir des résultats tangibles et patents, des résultats qui profitent à nos
compatriotes en matière de santé, de bien-être, de mobilité, de formation, de sécurité et de respect de leur dignité. «La rupture ne signifie pas non plus le fait de se mettre des œillères pour rejeter ou disqualifier tout ce que vous n’avez pas réalisé, parce que vous n’avez pas encore l’opportunité d’avoir des réalisations à votre actif», a-t-il martelé.
"Libérez le peuple de la désinformation, de la manipulation et de l'arrogance comme mode de communication politicienne"
Essayant de raisonner les députés de Yaw, le Premier ministre déclare que le peuple attend des acteurs politiques une attitude plus patriotique, plus républicaine, plus démocratique et plus intelligente. «Le peuple vous observe, nous observe mais vous préférez peut-être rester sourds à ses alertes incessantes face aux nouvelles pratiques que vous avez introduites dans le champ politique et dans lesquelles le peuple ne se retrouve point. Libérez le peuple, Yewwi leen askan wi, de la désinformation, de la manipulation et de l’arrogance comme mode de communication politicienne», a-t-il riposté aux attaques de l’opposition regroupée au sein de Yaw.
Poursuivant, Amadou Ba appelle Ousmane Sonko et Cie à libérer le peuple de la violence verbale, morale et physique comme moyen de pression politique. Il les invite à se départir du dis-
cours de haine et de xénophobie à l’endroit des pays frères et amis partenaires du Sénégal qui contribuent à l’effort de développement, faisant ainsi allusion au slogan «France Dégage ». «Vous
pouvez ne pas être d’accord avec notre politique parce que peut-être vous pensez pouvoir en faire autant ou mieux. Vous en avez le droit certes mais ce n’est pas une raison pour renoncer à l’appré-
ciation lucide et clairvoyante. Peut-être qu’un jour, vous élaborerez et mettrez en œuvre votre politique pour le bien de notre cher pays », a-t-il fait savoir.
L’ancien ministre des Finances pense que l’exposé des motifs de la « motion de défiance » qui est soumise est plus un discours de campagne électorale réchauffé. Il estime que la relecture de la dé-
claration de politique générale permettra en effet de s’apercevoir du décalage qui existe entre ce texte et la réalité de la DPG proposée le 12 décembre dernier. «Vous êtes interpellés dans votre conscience pour laisser le gouvernement continuer son travail sous votre contrôle vigilant et l’évaluer sur la base de ses promesses, comme vous y invite la Constitution », a-t-il fait savoir aux membres de YAW. Non sans appeler à la conscience et à l’engagement responsable des honorables représentants du peuple pour rejeter purement et simplement cette motion de défiance inopportune. «Ce serait la meilleure façon de confirmer la confiance que le peuple avait déjà manifestée à l’endroit de la déclaration de politique gouvernementale », dit-il.
Amadou Ba encense une certaine partie de l'opposition
En définitive, Amadou Ba a remercié les députés de «l’opposition républicaine » qui n’ont pas voté cette motion de censure. Dans cet hémicycle, soutient-t-il, il y a des députés qui, bien qu’étant de l’opposition, sont des démocrates conscients et responsables ; qui critiquent objectivement les actes du gouvernement, mais qui contribuent à la construction de notre cher pays ; des députés qui savent mettre l’intérêt supérieur de la nation au-dessus de l’intérêt partisan. «Aucun de nous n’est là pour lui-même, tout ce que nous faisons aujourd’hui sera fait par d’autres demain, nous sommes ici pour les Sénégalais, et pour eux, nous devons nous élever dans notre intérêt commun », a-t-il terminé.
Par Abdoul Aly KANE
A PROPOS DE LA PARTIE ECONOMIQUE DE LA DECLARATION DE POLITIQUE GENERALE
La Déclaration de politique générale fut un grand moment de politique politicienne pour la représentation nationale focalisée sur le décodage de la pensée « primatorale » sur le 3ème mandat et à l’affût du moindre dérapage verbal du Premier ministre
La Déclaration de politique générale fut un grand moment de politique politicienne pour la représentation nationale focalisée sur le décodage de la pensée « primatorale » sur le 3ème mandat et à l’affût du moindre dérapage verbal du Premier ministre Amadou BA. Les propos furent lénifiants sans le ton guerrier auquel on nous avait habitués en ce début de 14ème législature.
S’agit-il d’un signal du président de la République pour l’apaisement du climat politique et social enfumé par les procès, les emprisonnements tous azimuts et autres menaces, ou alors le propre d’un homme politique comme Amadou Ba, connu pour être peu enclin à hausser le ton ? L’avenir nous édifiera.
En toutes hypothèses, les visages quasi hilares des députés de l’opposition créèrent un moment de détente, de respiration pacifique dont le pays a grandement besoin après une mise en avant de la force et du passage en force à un niveau jusque-là inconnu dans notre pays.
Le « ni oui ni non » du Premier ministre, renvoyant la question à la seule décision du principal concerné, le candidat Macky Sall, tout en ayant la prudence de jeter le trouble sur la nature du mandat en cours(premier ou 2ème ) a ressemblé aux fameux propos d’un Senghor soutenant que « les Arabes ont raison mais Israël n’a pas tort » évitant de se mettre à dos les deux parties en conflit.
On a vu des députés de l’opposition très souriants, sans doute à l’idée d’avoir joué un mauvais tour au camp présidentiel, pour avoir réussi à focaliser le débat sur le 3ème mandat alors que la Déclaration de Politique Générale était centrée sur l’économie et le social. On a également vu des députés de la majorité, habituellement adeptes du « passage en force », arborer des mines peu enthousiastes, par rapport à ce qu’ils doivent considérer comme de la mollesse, au point de demander que leur candidat soit investi séance tenante debout et par acclamation.
La partie économique du discours de politique générale aura davantage retenu notre attention. Le Premier ministre a insisté sur la prévalence du consensus concernant les orientations économiques du pays qui seront désormais portées à l’appréciation des parlementaires. Nous lui suggérons alors d’inclure les questions de la Zlecaf (Zone de libre-échange continentale africaine), lente au démarrage, de la faible intégration des économies de la CEDEAO (10%à 15% d’échanges intra régionaux), de l’identification des complémentarités économiques dans cette zone, et enfin celle de la réforme du FCFA, essentielle au dynamisme d’une économie sous-régionale peu participative au commerce mondial (environ 3 % pour toute l’Afrique en 2021).
La question de la monnaie est importante.
Les résultats économiques des pays du monde, en particulier des pays émergents, se distinguent de parleur capacité à vendre sur le marché international des biens agricoles et industriels qu’ils produisent et transforment en y intégrant un maximum de valeur ajoutée. On ne peut parler d’exportation sans parler de devises et, par conséquent, du rapport d’échange entre elles (Monnaie nationale/ Devises étrangères), soit le taux de change entre le FCFA et la monnaie des pays importateurs ou potentiellement importateurs de nos produits. L’omerta sur cette question ne règle pas le problème.
Comme nous l’avons rappelé dans une précédente contribution, le taux de change est un élément essentiel de la compétitivité d’un pays et c’est pourquoi il est complètement dépassé de faire l’impasse sur cette question. La problématique du FCFA pour les pays de la zone ne repose pas sur le libre placement des réserves de change excédentaires ni sur le libre rapatriement des capitaux. Elle se rapporte à la fixité du taux de change euro/CFA qui fait endosser aux pays africains de la zone les pertes de compétitivité dues à la politique de l’euro fort. Les exportations de matières premières brutes sur le marché international sont une « arnaque »
Le cas du cacao ivoirien est édifiant. Cette graine représente 10 % à 15 % du PIB et près de 40% des recettes d’exportation de la Côte d’Ivoire mais la valeur ajoutée de la transformation est réalisée à l’extérieur au grand dam des « cacaoculteurs » et de l’Etat éburnéen.
La transformation agro-industrielle est stagnante au Sénégal, voire en régression, au regard des importations de produits comme la tomate concentrée.
L’importation de textile chinois a éliminé les unités industrielles de textile du Sénégal comme les fabricants de tissus (Sotiba, ICOTAF), les filatures, les entreprises de confection comme la bonneterie. Au-delà du savoir-faire chinois, l’avantage compétitif résidait essentiellement dans le rapport de change.
Toujours au plan économique, le Premier ministre a informé l’Assemblée de deux importantes décisions à venir, à savoir celle portant sur la création d’une banque nationale et celle de la réactualisation du Plan Sénégal Emergent (PSE) pour la prise en compte de l’arrivée du pétrole et du gaz.
Concernant la holding bancaire, il en a défini les ressources et les emplois ainsi qu’il suit : « Dans la perspective du financement du programme des 100 mille logements sociaux et de la constitution progressive des fonds de bonification et intergénérationnel issus des recettes pétrolières, l’État du Sénégal a une occasion historique de se doter d’une grande banque publique pour une meilleure inclusion financière. Le Gouvernement va donc vous proposer la création d’une grande holding bancaire pour appuyer le développement de nos entreprises ».
Il s’agit d’une annonce attendue des milieux d’affaires sénégalais, en particulier les PME sevrées de financement bancaire. Cette holding bancaire, selon Amadou Ba, « va intégrer l’ensemble du portefeuille bancaire de l’État et consolider ses actifs. Il sera assez robuste pour contribuer de façon substantielle au financement des champions locaux ainsi que des PME/PMI » précise le Premier Ministre.
Pour l’instant, n’ayant pas d’éclaircissement sur la Holding et les différentes structures qui en seront les filiales, il est plus prudent d’attendre d’en savoir davantage.
Le PSE « nouvelle version », également programmé pour tenir compte des découvertes pétrolières, nous pousse à formuler quelques interrogations préliminaires. Quel besoin y a-t-il de partager ce plan avec l’opposition si l’on sait que sa formulation finale s’est faite avec les cadres de l’administration via la SNCDS et les apports de cabinets extérieurs et a engagé le pays dans un endettement « limite » ?
Les découvertes pétrolières et gazières constituent-elles des éléments à ce point fondamentaux, si l’on sait que les projections de recettes attendues de l’exploitation des hydrocarbures provenant des projets GTA et Sangomar, sont de 51,6 milliards FCFA en 2023, 196,8 milliards FCFA en 2024 et 322,5 milliards FCFA en 2025 (Prévisions des recettes et risques pour l’année 2024 du Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2023-2025),soient des montant faiblement significatifs par rapport, pour ne prendre que cet exemple, aux transferts de fonds des émigrés sénégalais dont le total avoisine 1 500 milliards de FCFA en 2019 ?
Nous conclurons en invoquant la Banque Mondiale qui affirme dans son dernier rapport sur la pauvreté qu’«en 2030, l’Afrique concentrera 90 % des pauvres de la planète », faute de ressources fiscales suffisantes et à cause d’une croissance économique reposant sur l’endettement et dont les moteurs sont trop faibles.
Pour conjurer ce mauvais sort, il faut faire face. Les incantations sur le développement de l’industrie ne peuvent se réaliser que sur l’impulsion du développement de l’agriculture, la transformation industrielle de ses produits, la promotion d’entrepreneurs sénégalais grâce à un accès ouvert au financement, avec un soutien sans faille de l’Etat fait de protection, de disponibilité des facteurs de production à des coûts compétitifs, et le tout dans un cadre sous-régional gérant la ou les monnaies et facilitant les échanges commerciaux.
La question du Franc CFA soulevée par l’opposition parlementaire répond au besoin de rompre dans un premier temps le couplage Euro/FCFA qui génère une faiblesse de compétitivité internationale.
C’est une question évoquée par le Sénat français en 2020 et dont la pertinence et l’urgence sont indiscutables. Il appartient aux chefs d’Etat d’impulser la réflexion sur la politique monétaire commune au regard des disparités économiques des pays concernés, de la faisabilité de la monnaie nationale et la solidarité à l’intérieur de la CEDEAO en matière de mise en commun des réserves de changes pour le règlement des importations.
Selon notre conviction, l’émergence économique envisagée sans ces prérequis mène à la désillusion et par conséquent à l’impasse.
COVIDGATE, L’ARMEE A L’ABRI DES INCRIMINATIONS
Seule l’Armée, connue pour sa rigueur dans la gestion, a échappé aux incriminations de la Cour des comptes. A preuve par l’hôpital Principal de Dakar…
L’audit de la Cour des comptes a révélé la manière criminelle dont les fonds Covid 19 estimés à près de 775 milliards cfa ont été pillés, braqués et bradés par diverses administrations notamment au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale (Msas) dirigé à l’époque par Abdoulaye Diouf Sarr. Seule l’Armée, connue pour sa rigueur dans la gestion, a échappé aux incriminations de la Cour des comptes. A preuve par l’hôpital Principal de Dakar…
Pour lutter contre le virus du coronavirus et freiner l’hécatombe, l’État du Sénégal avait lancé un appel à la solidarité nationale et internationale pour la mobilisation de ressources nécessaires au financement de la guerre. Et au delà de la chasse à l’ennemi sanitaire venu de Chine, soutenir les entreprises nationales et les ménages en détresse sociale pour cause de couvre-feu et de restrictions draconiennes. Face à la pandémie, donc, on a assisté à un élan de solidarité qui rappelait la campagne footballistique « Caire 86 ».
La chaine de solidarité et les appuis financiers de la communauté internationale avaient permis de mobiliser prés de 775 milliards cfa confiés essentiellement au ministère de la Santé et de l’Action sociale (Msas), dirigé à l’époque par Abdoulaye Diouf Sarr, et au ministère du Développement communautaire et de l’Equité sociale et territoriale ayant à sa tête Mansour Faye. Les résultats de l’audit de la Cour des comptes sur l’utilisation des ressources du Fonds covid ont montré que lesdits fonds avaient fait l’objet d’exactions financières. Des crimes de guerre financiers qui ne pouvaient être commis sans la complicité du directeur de l’administration générale de l’équipement (Dage) du ministère de la Santé en complicité avec certains chefs de service du Msas et des fournisseurs.
A la lecture des rapports de la Cour des comptes, on constate que seule l’Armée a échappé aux accusations de prévarication, tripatouillages et magouilles financières opérés sur l’argent de la lutte contre le covid. La preuve par l’hôpital Principal de Dakar donné en exemple par des auditeurs et experts de la Cour des comptes, nous renseigne-t-on.
Bien que n’étant pas sous la tutelle administrative du Msas, porteur du plan national de riposte de la covid19, la direction militaire de l’hôpital Principal de Dakar avait mis la totalité de ses moyens humains et matériels à la disposition du ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr. C’était dans le cadre du plan national de riposte au covid19.
Pour les allocations des fonds, cet établissement militaire avait reçu 2 milliards cfa comme la plupart des établissements hospitaliers. Conformément à la réglementation en vigueur, le conseil d’administration avait été convoqué pour un réaménagement budgétaire afin d’intégrer ce montant dans le budget de l’hôpital. Evidemment, il s’agissait là d’un préalable indispensable basé sur les critères d’une gestion des armées avant tout paiement. Et à l’issue de ce conseil de guerre contre le virus, les administrateurs avaient validé les propositions de dépenses faites par les personnels soignants.
En l’occurrence 3 types de dépenses avaient été retenus : le renforcement des équipements de la réanimation pour faire face aux cas graves qui constituaient à l’époque la seule vraie épidémie hospitalière. Ainsi durant toute la période pandémique, l’hôpital n’avait connu aucun déficit d’équipements indispensables pour la prise en charge adéquate de ces cas graves. En effet, nous explique un expert donnant en exemple cet hôpital militaire, près d’un 1milliard de francs cfa avait été consacré à l’achat d’un lot de matériels de réanimation devenus propriété de la structure.
Rigueur militaire
Des équipements estampillés « biens covid» à savoir un système de vidéosurveillance centralisée permettant de surveiller les malades en temps réel sans contact physique avec eux, réduisant le risque de contamination du personnel soignant, quinze respirateurs neufs venus s’ajouter aux 10 déjà disponibles rendant l’hôpital autosuffisant en respirateurs. Sans oublier la disponibilité d’une centrale d’oxygène mise régulièrement à l’abri de ruptures d’oxygène etc. Toutes ces dépenses avaient été effectuées dans la rigueur militaire. D’ailleurs, c’est ce qui justice que l’hôpital principal soit au dessus des récriminations et des accusations de criminalité financière portées contre certains gestionnaires civils des fonds publics destinés à lutter contre la pandémie ou à soutenir les populations vulnérables ou les secteurs économiques — en particulier l’informel — affectés par les conséquences économiques de cette crise sanitaire.