SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
20 juin 2025
Par Courani DIARRA
POUR UNE FONDATION DES LIONS
Les Lions ont loupé une autre occasion de marquer l’histoire durant ce Mondial au Qatar. A leur retour prématuré de la grand-messe du football, ils ont bénéficié des largesses du président de la République pour un match non livré et donc non gagné.
Les Lions ont loupé une autre occasion de marquer l’histoire durant ce Mondial au Qatar. A leur retour prématuré de la grand-messe du football, ils ont bénéficié des largesses du président de la République pour un match non livré et donc non gagné. Surprenant cadeau ! Les champions d’Afrique en titre auraient sans doute commis un crime de lèse-majesté en déclinant la cagnotte et puis, par les temps qui courent, qui cracherait sur des dizaines de millions gracieusement offerts ? Mais le coach Aliou Cissé et sa tribu auraient, à leur tour, pu se montrer grands seigneurs.
Une défaite reste une défaite. L’accepter fait grandir le vaincu. La prime versée aux Lions encourage le culte de la médiocrité qui pousse au Sénégal. Ce geste constitue un contre-exemple des valeurs à promouvoir dans notre société : mériter ce qu’on a, entre autres.
Toucher des primes pour des quarts non conquis ne rend sûrement pas fiers les Lions. Pire, elles pourraient leur laisser un goût amer de remords et de gêne. Mais qu’à cela ne tienne ! Puisqu’ils ont empoché la drôle de récompense, autant en faire bon usage ! Par exemple, en cédant chacun, joueurs et membres de la délégation, un quart de cette somme pour constituer une dotation et porter sur les fonts baptismaux la Fondation des Lions du Sénégal. Cet organisme serait dévolu à semer la graine des champions et développer le foot sénégalais, en donnant leur chance à des talents laissés en rade par le système des centres privés de formation et dont le rêve est de se mettre un peu plus près des étoiles, d’égaler le talent de Sadio Mané et d’avoir l’aura d’El Hadj Diouf…
La Fondation des Lions travaillerait également à éradiquer la haine et la violence sous toutes leurs formes dans le foot et dans tous les autres sports. Que ce soit les bagarres dans les gradins, les empoignades qui dégénèrent entre joueurs, les commentaires virulents et décousus sur les plateformes ou encore l’animosité entre associations de supporters. Ce serait là une belle façon de retourner l’ascenseur au peuple sénégalais, un « deloo ndioukeul » à la hauteur de l’affection que les supporters vouent à la sélection. En cela, les Lions devraient plutôt prendre la posture de « game changers » pour changer la donne et améliorer le rapport de nos jeunes à l’effort et à l’argent.
VIDEO
NE PLUS ACCOUCHER DANS LA VIOLENCE
Négligences, brimades, tapes, gifles, mots et gestes brutaux : mettre un enfant au monde se fait encore trop souvent dans la violence au Sénégal. Une situation dont peu de victimes osent parler publiquement
Négligences, brimades, tapes, gifles, mots et gestes brutaux : mettre un enfant au monde se fait encore trop souvent dans la violence au Sénégal. Si, au lendemain de la mort d’Astou Sokhna, une mère de 34 ans, à l’hôpital public de Louga (nord-ouest) le 7 avril 2022, les victimes ont été nombreuses à témoigner sur les réseaux sociaux, peu osent en parler publiquement et aucune n’a porté plainte pour de tels actes. Suite à ce drame, pour la première fois, trois sages-femmes ont été condamnées à six mois de prison avec sursis pour « non-assistance à personne en danger ».Mais aujourd’hui, ces cas sont encore identifiés comme de simples « négligences médicales » et le terme de « violences gynécologiques et obstétricales » n’est toujours pas utilisé par les pouvoirs publics.
VERS L'ELARGISSEMENT DU RESEAU DE LA CASE DES TOUT PETITS A KOLDA
Au total, 16 nouvelles Cases des tout-petits seront construites en 2023 dans la région de Kolda (sud) pour améliorer les conditions d’épanouissement et de bien-être des enfants
Kolda, 15 Déc (APS) – Au total, 16 nouvelles Cases des tout-petits seront construites en 2023 dans la région de Kolda (sud) pour améliorer les conditions d’épanouissement et de bien-être des enfants, a annoncé jeudi, la directrice de l’Agence nationale de la Petite enfance et de la Case des tout-petits, Maïmouna Cissokho Khouma.
‘’Pour l’année 2023, il est prévu la construction de 16 cases des tout-petits dont cinq par le Projet investir dans les premières années pour le développement humain au Sénégal (PIPADHS) et une par l’Agence à Fafacourou pour améliorer les conditions d’épanouissement et de bien-être des tout-petits’’, a-t-elle déclaré.
Maïmouna Cissokho Khouma s’exprimait lors de la cérémonie de lancement de la Semaine nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits dans la capitale du Fouladou, en présence de l’adjoint au gouverneur chargé des Affaires administratives, Boubacar Sagna.
Elle a souligné que ‘’le taux brut de préscolarisation dans la région de Kolda a presque doublé en dix ans passant de 9,9% à 18,5% entre 2012 et 2022’’.
‘’La région de Kolda compte 1637 enfants préscolarisés dont 50, 2 % de filles dans 99 cases des tout-petits, 33 écoles maternelles, 43 préscolaires, 45 centres d’éveil ou garderies communautaires, 34 classes préscolaires à l’élémentaire et 15 écoles maternelles privées’’, a-t-elle précisé.
Elle a insisté sur le fait que "l’essentiel de ces enfants, un peu plus de 80%, est enrôlé dans les structures publique et 9% dans les structures communautaires avec l’accompagnement et l’engagement réel des collectivités territoriales’’.
‘’Dans le cadre de la formation diplômante, a-t-elle ajouté, 309 animateurs et animatrices polyvalents bénévoles sont formés et recrutés dans la fonction publique entre 2021 et 2022''.
Dans cette perspective, elle a fait savoir que ‘’deux cases des tout-petits sont réalisées par l’Agence nationale de petite enfance et de la case des tout-petits à Linkering dans le département de Vélingara et à Dinguiraye dans le Médina Yoro Foula’’.
Elle a également cité "quatre cases des tout-petits réalisées par le PIPADHS à Nianing et Santacoy dans le Médina Yoro Foula, à Diaobé dans le département de Vélingara et à Salikégné dans le département de Kolda’’.
‘’L’Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits s’est résolument engagée à la réalisation des ambitions de l’Etat du Sénégal, notamment la généralisation de la petite enfance ainsi que le relèvement du taux de préscolarisation et de prise en charge des enfants âgés de 0 à 2 ans respectivement à 64, 6% et 15% à l’horizon 2030’’, a-t-elle fait valoir.
CE QUI EST ATTENDU DU PETROLE EN 2023
Attendue en 2023Prés de 900 milliards de francs CFA de recettes vont s'ajouter au budget du Sénégal grâce à l'exploitation des ressources pétrolières et gazières
Dakar, 15 déc (APS) - attendue en 2023Prés de 900 milliards de francs CFA de recettes vont s'ajouter au budget du Sénégal grâce à l'exploitation des ressources pétrolières et gazières, a déclaré jeudi, le directeur général du Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent (BOS), El Ousseyni Kane.
"Il est attendu dans les années à venir presque 900 milliards de francs en recettes qui vont s’ajouter sur le budget de l’Etat et la croissance de notre pays va quasiment doubler en passant de 4,3% à plus de 10%", a-t-il dit.
Intervenant lors d’un atelier de restitution de l’étude d’impact de l’allocation optimale des ressources pétrolières et gazières, El Ousseyni Kane a indiqué que dans quelques mois, le Sénégal va devenir un pays producteur de pétrole et de gaz de classe mondiale.
De 2014 à 2016, d'importantes gisements de pétrole et de gaz ont été découverts au Sénégal, notamment Sangomar, Grand Tortue/ Ahmeyin (GTA) à la frontière sénégalo-mauritanienne et Yakaar-Teranga.
L’exploitation de ces ressources pétrolières et gazières attendue en 2023 pour les deux premiers gisements, pourrait constituer un important moteur de croissance économique pour le pays, a affirmé le DG du BOS.
Ce changement de paradigme doit être encadré, a préconisé M. Kane, en évoquant deux points pouvant faire du pétrole et du gaz, des moteurs de croissance inclusive, de réduction de la pauvreté et des inégalités et un facteur de paix social.
"Il faut d’abord un cadre juridique, une volonté politique forte", a-t-il avancé. Il a rappelé cette volonté du chef de l’Etat de mettre ce cadre juridique au niveau de la Constitution et une série de textes législatifs et règlements pour encadrer la répartition de ces ressources.
Selon lui, "au-delà de ce cadrage important, il était nécessaire aussi de voir où le Sénégal doit investir pour atteindre les meilleurs résultats, c’était cela l’objet de cette étude".
M. Kane a fait savoir que cette étude a essayé de voir comment la Norvège, le Niger, le Tchad et l’Ouganda, ont utilisé leurs ressources pétrolières et gazières.
"Nous avons proposé au Sénégal une démarche de répartition d’allocation des ressources de la meilleure des façons pour créer les conditions d’une croissance inclusive", a soutenu le directeur du BOS.
A l’en croire, cette étude recommande que les investissements prévus dans le budget général soient accès sur "l’agriculture, les transports, l’énergie, entres autres".
SITUATION COMPLIQUE DES ENFANTS A DIOURBEL
Plusieurs enfants âgés entre 2 et 12 ans sont victimes de maltraitance physique et de négligences lourdes dans la région de Diourbel, a-t-on appris jeudi, du coordonnateur régional des services Action éducative en milieu ouvert (AEMO).
Plusieurs enfants âgés entre 2 et 12 ans sont victimes de maltraitance physique et de négligences lourdes dans la région de Diourbel, a-t-on appris jeudi, du coordonnateur régional des services Action éducative en milieu ouvert (AEMO).
"Les enfants victimes de maltraitance dans la région sont généralement âgés entre 2 et 12 ans’’, a déclaré Aboubacry Sy, en marge d’une rencontre de sensibilisation organisée, par l’ONG ‘’ndéyi jirim’’, sur les mécanismes de lutte contre la maltraitance et les abus sexuels des enfants.
“Cela peut s’expliquer par le fait qu’ils sont très vulnérables, très fragiles contrairement aux adolescents qui peuvent se révolter en cas de sévices ou de maltraitance”, a-t-il justifié.
Selon lui, “les adolescents peuvent trouver d’autres alternatives par rapport à leur sécurité. Ce qui n’est pas le cas des plus petits parfois victimes d’exploitation et d’abus sexuels”.
Il a expliqué que les maltraitances contre les enfants sont très variées, notamment physiques, psychologiques, en plus des négligences lourdes et des abus sexuels.
Les maltraitances physiques et les agressions sexuelles des enfants sont les plus courantes dans la région de Diourbel, a fait savoir Sy, citant les grandes communes et les grandes agglomérations.
‘’Mais en milieu rural où les gens ne connaissent pas les mécanismes de dénonciation, il y a beaucoup de cas de maltraitance sous silence’’, a-t-il relevé.
Pour la prise en charge de ces enfants victimes de maltraitance, il a appelé à "s’approprier le concept des droits de l’enfant'' et à “renforcer les structures de protection des enfants” au Sénégal particulièrement dans la région de Diourbel.
Il a aussi plaidé pour la multiplication des centres de premier accueil d’urgence pour les enfants victimes de maltraitance ou d’abus sexuels. L’absence de ces centres à Diourbel “est une grande problématique au niveau de la région”, a-t-il dit.
“Nous avons certes au niveau du ministère de la Justice des structures comme le centre polyvalent de Diourbel’’, a-t-il relevé. ”Mais, a-t-il déploré, ce centre n’est pas opérationnel pour prendre en charge les mineurs âgés de moins de 13 ans".
“Donc, il nous faut un centre d’accueil d’urgence, également renforcer les structures de protection des enfants en matériels logistiques, en moyens financiers pour bien mener ses missions”, a plaidé le coordonnateur.
Il a appelé à une synergie d’actions entre la santé, la police, la justice, la communauté, l’école pour prendre en charge correctement les enfants maltraités. “Il faut un ensemble d’actions concertées pour améliorer la protection des enfants vulnérables”, a-t-il encore préconisé.
VERS LA CONTRUCTION DE 38 CENTRES PROFESSIONNELS
Le secrétaire général du ministère de la Formation professionnelle, de l'Apprentissage et de l’insertion, Mamadou Moustapha Diop, a annoncé, jeudi, un projet de construction de 38 centres de formation professionnelle de dernière génération
Dakar,15 déc (APS)- Le secrétaire général du ministère de la Formation professionnelle, de l'Apprentissage et de l’insertion, Mamadou Moustapha Diop, a annoncé, jeudi, un projet de construction de 38 centres de formation professionnelle de dernière génération à travers le pays.
‘’Au moment où je suis en train de vous parler, il y a un important projet de construction de 38 centres de formation professionnelle pour assurer un nombre complet sur le territoire national en centres de formations de dernière génération’’, a-t-il dit
Mamadou Moustapha Diop présidait la cérémonie d'installation du nouveau président du conseil d’administration (PCA) de l’Office national de formation professionnelle (ONFP), Mamadou Lamine Massaly. Il a remplacé Mamoussé Diagne.
En matière de construction de centres de formation, ‘’nous avons formé des structures de références en la matière'', a-t-il ajouté.
‘’Il y a de grands chantiers qui sont devant nous’’, a-t-il assuré en précisant qu’il s’agit ‘’de chantiers urgents'' qui ne laisseront pas au nouveau PCA, Mamadou Lamine Massaly, ‘’le temps de se reposer’’.
Au-delà de la construction de centres de formation, le ministère de la Formation professionnelle est en train de travailler sur ‘’le schéma dédié à la création d’un centre de formation digitale qui est une préoccupation majeure de son département’’, a-t-il dit.
‘’La formation professionnelle est en train de se développer et beaucoup d’initiatives sont en train d’être mises en œuvre ‘’, a-t-il souligné.
LES ENTREPRISES DE PRESSE INVITÉES À SE FAIRE ENREGISTRER
Le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l'Economie numérique, Moussa Bocar Thiam, a invité les entreprises des presses à se faire enregistrer au plus tard, le mardi 31 janvier 2023 conformément à la législation sur le secteur
‘’Les entreprises de presse sont invitées à se faire enregistrer au ministère de la Communication, des Télécommunications et de l'Economie numérique, conformément aux dispositions de la loi n° 2017-27 du 13 juillet 2017 portant Code de la presse et du décret n° 2021 171 du 27 janvier 2021 relatif aux avantages et obligations attachés au statut d'entreprise de presse’’, indique le ministre dans un communiqué transmis à l'APS.
Elles doivent effectuer cette procédure auprès de la Direction de la Communication.
Les entreprises de presse doivent à cet effet ‘’déposer la copie des actes constitutifs et notifier toute modification dans ses statuts''.
Elles doivent également ‘’justifier d'un siège social au Sénégal’’, tout en indiquant ‘’l'adresse exacte’’ avec les coordonnées téléphoniques et adresse email’’.
Il leur a aussi demandé de ‘’justifier les expériences professionnelles de dix ans du directeur de publication et de sept ans du rédacteur en chef’’, qui doivent être ’’obligatoirement des journalistes.’’
Quant aux entreprises de presse écrite, elles doivent en plus, ’’mentionner dans l'ours, le siège social, les contacts téléphoniques, le tirage de chaque publication, les noms du directeur de publication, du Rédacteur en chef, des principaux rédacteurs, de l'imprimeur et du distributeur. Elles doivent également respecter le dépôt légal conformément aux dispositions du Code de la presse.
Concernant les entreprises de presse en ligne, le ministre a indiqué que ‘’l'ours sur la page d'accueil, doit contenir le siège social, les contacts téléphoniques, les noms du directeur de publication, du rédacteur en chef et des principaux rédacteurs.’’
L'AUTRE CÔTÉ DE LA RUÉE DE L'OR À KÉDOUGOU
L’orpaillage ne garantissant pas toujours la fortune, à Kédougou comme ailleurs, le commerce facilite la réinsertion socioéconomique de nombreuses femmes dont les rêves d’or ont été contrariés
La ruée vers l’or a fait s’établir à Kédougou ces dernières années des milliers de personnes venues de pays frontaliers du Sénégal, en particulier des femmes commerçantes devenues des maillons essentiels du tissu économique de la grande ville du sud-est du Sénégal dont le potentiel aurifère lui garantit une grande attraction.
L’orpaillage ne garantissant pas toujours la fortune, à Kédougou comme ailleurs, le commerce facilite la réinsertion socioéconomique de nombreuses femmes dont les rêves d’or ont été contrariés.
L’exploitation aurifère au Sénégal se fait principalement à Kédougou. Le métal précieux est devenu un pilier de l’économie locale, avec une vingtaine de sociétés minières présentes sur place – dont deux en exploitation effective –, mais aussi des milliers d’orpailleurs artisanaux et clandestins venus tenter leur chance.
L’activité aurifère formelle n’arrive pas à endiguer le chômage des jeunes dans cette région enclavée, aux confins du Mali et de la Guinée.
De nationalité guinéenne, malienne, ivoirienne, gambienne et même burkinabé, de nombreux commerçants, décidés à profiter d'une manière ou d'une autre de la fièvre de l'or, comptent des échoppes un peu partout sur les grandes artères de la ville.
Awa Sylla, 33 ans et originaire du Mali, est l’une de ces femmes installées au marché central de Kédougou où elle vend des produits cosmétiques qu’elle reçoit de commerçants sénégalais, des “Baols-Baols" installés dans la région de Diourbel (centre).
“Je suis dans le commerce depuis mon arrivée à Kédougou. J’avoue que cette activité a facilité ma réinsertion économique”, avoue Awa Sylla, élégante dans son boubou traditionnel qui rappelle toute la splendeur de l’art de vivre de son Mali natal.
La jeune femme arrivée en 2016 avoue que les choses avaient été plutôt difficiles à ses débuts à Kédougou.
“Je vendais mes produits sur les sites d’orpaillage, dit-elle. C’était extrêmement difficile de s’intégrer économiquement. Il y avait toutes sortes de tentations et de menaces de violences sexuelles de la part des orpailleurs”.
Awa semble avoir désormais trouvé sa voie non pas forcément dans les sites d’orpaillage mais au cœur du marché central où ses produits font sensation par les effluves parfumées qu’ils distillent dans les couloirs menant aux cantines.
Une reconversion satisfaisante que la commerçante doit aussi à des structures telles que l’Organisation internationale de la migration (OIM), qui vient en appui à de nombreuses femmes dans sa situation.
Un appui déterminant avec l’apparition du Covid-19 qui a fortement ralenti les affaires dans bien des domaines en limitant la libre-circulation des biens et des personnes.
Le marché était fermé, les choses trop dures
Comme Awa, Fatoumata Barry, venue de la Guinée, a également bénéficié de l’appui de l’OIM.
Pour lancer son commerce, elle a adressé une demande d’attribution de cantine à laquelle les servies de la mairie ont répondu favorablement. Puis Fatoumata a reçu de l’OIM un financement de 500 milles francs CFA qui lui a permis de démarrer ses activités.
"J’ai fait plus de dix ans au Sénégal. La Covid-19 m’a trouvée dans la région de Kédougou et mon commerce était bloqué'', dit Fatoumata, qui raconte plus facilement son histoire avec le recul et les années.
“Je ne voulais qu’une chose, c’est rentrer en Guinée. Le marché était fermé. Les choses étaient trop dures. Mais aujourd’hui, Dieu merci, les autorités m’ont aidée à relancer mon activité”, ajoute Fatoumata Barry.
Sa compatriote Aïssatou Diallo, 40 ans, a acquis une grande renommée dans le commerce de fruits à Kédougou, où son commerce profite d'un emplacement privilégié, en face du Tribunal de grande instance de Kédougou. Et pourtant, à l'en croire, rien n'a été simple.
“À mes débuts au Sénégal, j’ai beaucoup souffert financièrement, physiquement et psychologiquement”, compte tenu principalement de nombreuses “tentations. J’avais laissé en Guinée mes parents et mes enfants. Vraiment, j’ai souffert”, confirme Aïssatou, qui vivait en Côte d’Ivoire avant de venir au Sénégal et de s'installer à Kédougou.
Grâce notamment à l’OIM, elle a pu obtenir un financement de 700 mille francs CFA pour démarrer. “Je suis heureux avec ça. Je me sens en sécurité maintenant, et je sais que je peux faire beaucoup de choses avec le commerce”, dit Aïssatou Diallo, installée devant son commerce.
‘’Je sais que je peux faire beaucoup de choses avec le commerce’’
Au même moment, un petit groupe de femmes discutent sous l’ombre d’un grand arbre. Des hommes, assis à côté sur un parpaing, vendent des chaussures et des pastèques. Une grande familiarité semble les animer, surtout que pour la plupart, les commerçants originaires de Guinée sont les plus en vue à Kédougou.
Fanta Faty, une Gambienne, a elle rencontré moins de difficultés pour démarrer ses activités à son arrivée à Kédougou.
“Mon premier jour au marché de Kédougou, raconte-t-elle, les collecteurs m’ont arrêtée et m’ont conduite à la mairie pour occupation de lieu sans autorisation. Au bout de quelques semaines, ils m’ont demandée de régulariser ma situation pour que je puisse bénéficier d’une place. Ce que j’ai fait et j’ai eu une bonne place”, souligne Fanta.
A Kédougou, elle dit se sentir comme chez elle. “Je me suis intégrée facilement. Je travaille tranquillement et j’ai commencé à parler wolof, peul et malinké”, informe-t-elle.
Olivia, surnommée “Princesse ivoirienne”, tient une friperie au marché central de Kédougou, après avoir en vain tenté de rallier l’Eldorado européen.
“Je voulais partir en Espagne et j’ai risqué la prison au Maroc. Après, j’ai préféré venir au Sénégal”, explique la ‘’Prince Ivoirienne’’, dont la nouvelle activité lui a permis d’ouvrir une grande boutique et de se construire une maison.
“Je suis très heureuse aujourd’hui. Quand je suis venue à Kédougou, j’ai tout entendu et j’ai tout vu dans ma vie. Mais j’ai fait fi de ces considérations en travaillant dignement pour gagner ma vie”, poursuit Olivia.
Désormais, elle passe son temps à sensibiliser les plus jeunes contre les dangers de de l’émigration irrégulière, disant vouloir éviter que les autres vivent le calvaire qu’elle a vécu sur les routes de l’Eldorado européen.
LES PRIORITÉS DE L'AFRIQUE EXPOSÉES À BIDEN
Le chef de l’Etat sénégalais, président en exercice de l’UA a exposé, jeudi, les priorités du continent devant le président américain, citant, entre autres, la paix, la lutte contre les changements climatiques, une gouvernance mondiale plus juste
‘’(….) l’Afrique, par ma voix, souhaite partager avec vous six priorités et un message pour notre sommet. Première priorité : la paix, la sécurité et la lutte contre le terrorisme en Afrique’’, a déclaré le président sénégalais à l’ouverture du 2e Sommet Afrique-Etats-Unis, à Washignton.
‘’Au nom de l’Afrique’’, Macky Sall a remercié ‘’vivement’’, le président Biden pour son ‘accueil convivial’’ à l’occasion du 2e Sommet Afrique-Etats-Unis, après une ‘’1ere rencontre en 2014’’.
Selon le président sénégalais, les dirigeants africains apprécient l’attachement du président Biden au ‘’partenariat afro-américain, ainsi que le temps et les efforts considérables’’ que son administration ‘’a consacrés à l’organisation’’ du Sommet.
‘’C’est dans le même esprit que nous sommes venus revitaliser avec vous notre agenda commun’’, a souligné Macky Sall.
Il a relevé que ‘’certes, les temps sont agités et incertains, les défis plus nombreux et plus complexes’’, mais ‘’c’est dans l’épreuve que l’amitié trouve son meilleur test de grandeur, de confiance et de respect mutuel’’.
Pour Macky Sall, ‘’en ces temps de mutations profondes, travailler ensemble demande, assurément, une autre façon de penser le monde, en agissant en partenaires conscients de leur niveau de développement inégal, et respectueux de leurs valeurs communes et de leurs différences’’.
Evoquant les priorités, il a souligné que les dirigeants du continent souhaitent que la lutte contre le terrorisme en Afrique ‘’fasse partie intégrante du combat global contre ce fléau, en tant que menace à la paix et à la sécurité internationales’’.
‘’Nous attendons un engagement fort du sommet de Washington sur cette question vitale et un appui de votre pays, afin que le Conseil de sécurité des Nations Unies place la lutte contre le terrorisme en Afrique dans le cadre du mécanisme de sécurité collective de la Charte des Nations Unies’’, a-t-il plaidé.
Abordant la ‘’deuxième priorité’’, le président sénégalais a déclaré que ‘’devant le triple impact du changement climatique, d’une crise sanitaire sans précédent et d’une guerre majeure, l’Afrique renouvelle son plaidoyer pour la réallocation partielle des Droits de Tirages spéciaux et la mise en œuvre effective de l’Initiative du G20 sur la suspension du service de la dette’’.
‘’A travers le monde, y compris dans les pays développés, des millions de personnes n’arrivent plus à supporter le coût de la vie et basculent dans l’extrême pauvreté. La situation est encore plus difficile pour des économies beaucoup plus faibles comme les nôtres’’, a-t-il déploré.
Macky Sall a rappelé qu’à ‘’l’image des plans massifs déployés par les pays développés en soutien aux ménages et aux entreprises’’, les Africains ont aussi ‘’mis en place des mesures de résilience économique et sociale, mais avec des capacités limitées devant l’ampleur de la crise’’.
C’est pourquoi, il a plaidé pour ‘’une action solidaire internationale en soutien à nos efforts de résilience et de relance économique’’.
Selon lui, ‘’la crise actuelle affaiblit l’idéal démocratique sur le continent’’.
En effet, estime -t-il, ‘’sans un mieux-être économique, l’ancrage démocratique restera toujours fragile et vulnérable aux risques d’instabilité’’.
Concernant la ‘’troisième priorité’’, Macky Sall a déclaré que ‘’l’Afrique souhaite un engagement plus soutenu des Etats Unis dans l’investissement sur les infrastructures de développement : routes, autoroutes, ports, aéroports, chemins de fer, centrales électriques et infrastructures numériques’’.
L’Afrique ‘’est le dernier grand chantier du monde, avec les projets du Programme de développement des infrastructures en Afrique, dont certains sont achevés et d’autres en cours’’, selon le président sénégalais, soulignant que ‘’ce sont autant d’opportunités d’investissements pour une croissance et une prospérité partagées’’.
‘’A défaut d’un Plan spécial pour l’Afrique’’, les dirigeants appellent à ‘’la mobilisation diligente des ressources annoncées par le G7 au titre du Partenariat pour l’infrastructure mondiale et l’investissement pour accompagner la réalisation d’infrastructures en Afrique’’, a-t-il dit.
Enchainant avec la ‘’quatrième priorité’’, il a indiqué que ‘’’l’Afrique, continent le moins pollueur et le plus vulnérable au réchauffement climatique, reste attachée aux objectifs de l’Accord de Paris sur le climat pour un développement sobre en carbone et résilient au changement climatique’’.
Il a rappelé que ‘’selon les estimations du GIEC, l’Afrique a besoin de 86 milliards de dollars américains par an d'ici 2030, pour financer ses besoins d'adaptation’’.
Etant donné que ‘’les engagements financiers convenus pour soutenir les efforts d’adaptation des pays en développement tardent à se concrétiser’’, Macky Sall a signalé que ‘’nombre de nos pays continuent de recourir à la dette pour financer leurs projets verts et leurs stratégies de mix énergétique’’.
Selon lui, ‘’l’Afrique demande une transition énergétique juste et équitable, pour satisfaire ses besoins d’industrialisation à des coûts compétitifs et assurer l’accès universel à l’électricité dont plus de 600 millions d’africains restent encore privés’’.
Pour lui, ‘’c’est une responsabilité à laquelle’’ les Africains ne peuvent pas ‘’renoncer’’, et qui leur ‘’impose d’utiliser’’ leurs ‘’ressources disponibles en matière de transition’’.
Concernant la ‘’cinquième priorité’’, Macky Sall a déclaré que ‘’l’Afrique souhaite travailler avec les Etats-Unis pour gagner la bataille de la souveraineté alimentaire’’.
‘’Nous saluons l’appui de votre pays au Mécanisme africain de financement des engrais, dans le cadre du Plan d’Urgence de la BAD pour la production alimentaire.
Dans l’immédiat, l’Afrique souhaite la prise de mesures urgentes pour faciliter l’accès au marché des engrais et des produits agricoles’’, a-t-il dit.
‘’A moyen et long termes’’, a-t-il ajouté, les Africains veulent ‘’surtout travailler avec’’ les Américains ‘’pour l’amélioration de la production, y compris par des investissements massifs dans la diversification des chaines de valeurs et le renforcement des infrastructures agricoles’’.
Pour Macky Sall, le projet de Déclaration conjointe sur la sécurité alimentaire qui sera issu de ce sommet ‘’constitue un bon cadre d’action commune à cet effet’’.
‘’Avec les leçons apprises de la crise, le moment est propice pour prendre une action vigoureuse dans le domaine de l’agriculture et de la sécurité alimentaire’’, estime le président sénégalais, proposant que le sommet ‘’lance une Initiative présidentielle sur l’Agriculture en Afrique’’.
Enfin pour la ‘’sixième priorité’’, l’Afrique ‘’appelle à une gouvernance mondiale plus juste et plus inclusive, notamment par l’accélération du processus de réforme du Conseil de sécurité et l’octroi d’un siège à l’Union Africaine au sein du G20’’, a plaidé Macky Sall.
‘’Avec le soutien des Etats-Unis, dont je vous remercie chaleureusement, nous espérons que l’adhésion de l’Afrique au G20, que j’avais soumise à l’attention du sommet de Bâli, sera actée au prochain sommet du G20 en Inde’’, a-t-il lancé à l’endroit du président américain.
Pour Macky Sall, ‘’’voilà’’ les ‘’six priorités’’ de l’Afrique.
Le message du continent, a-t-il dit, ‘’c’est un engagement renouvelé pour l’ouverture, le dialogue et le partenariat, pour des relations internationales apaisées’’.
‘’Dans cet esprit’’, l’Afrique ‘’réitère son appel pressant à la levée des sanctions qui continuent de frapper le peuple zimbabwéen’’, a plaidé Sall.
Selon lui, les dirigeants du continent sont ‘’préoccupés par le projet de loi américain portant sur les échanges économiques et commerciaux entre nos pays et une puissance étrangère’’.
‘’Ce projet, avec sa gamme de sanctions qui vise tout un continent, est une première dans les relations internationales. Toute l’Afrique se demande pourquoi un tel projet de loi, et pourquoi elle est visée’’, a-t-il plaidé.
‘’(…) nous appelons au retrait de ce projet dont l’adoption pourrait gravement nuire aux relations entre l’Afrique et les Etats-Unis ; ce que nous ne souhaitons pas’’, a-t-il dit.
Le ‘’souhait’’ des Africains et c’est leur ‘’raison d’être ici’’, c’est ‘’de poursuivre avec vous nos efforts communs pour un partenariat afro-américain co construit, toujours plus solide et plus confiant, pour le progrès et la prospérité partagés de nos peuples’’, a-t-il conclu.
LES AGRESSEURS D'AMY NDIAYE SOUS MANDAT DE DÉPÔT
Les deux députés du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR), Massata Samb et Mamadou Niang, auteurs présumés d’actes de violence contre leur collègue seront jugés, lundi, en flagrant délit
Les deux députés du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR), Massata Samb et Mamadou Niang, auteurs présumés d’actes de violence contre leur collègue Amy Gniby Ndiaye (BBY, pouvoir) ont été placés, jeudi, sous mandat de dépôt, a-t-on appris de sources médiatiques.
Les deux parlementaires seront jugés, lundi, en flagrant délit.
Les députés membres de la coalition Yewwi Askan Wi (opposition) ont été placés en garde à vue, mardi, après leur audition par la Division des investigations criminelles (DIC).
Ils étaient entendus sur ordre du procureur de la République.
Lors d’une séance parlementaire houleuse, dans le cadre de la session budgétaire, Amy Gniby Ndiaye, a reçu une gifle de Massata Samb et un coup de pied de Mamadou Niang après qu’elle a tenu des propos à l'encontre de leur guide religieux.
La députée de Benno Bokk Yaakaar (BBY) a dû être hospitalisée après un malaise.
Des parlementaires de Yewwi se sont rendus devant les locaux de la DIC mardi matin pour soutenir leurs collègues.
Massata Samb et Mamadou Niang sont du Parti de l'Unité et du Rassemblement (PUR), membre de la coalition Yewwi askan wi.