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25 août 2025
MODY NIANG
C’ETAIT UNE HONTE DE LES VOIR COTE A COTE
Dans le cadre de ses tournées politico-économiques, plus politiques qu’économiques d’ailleurs, le président-politicien s’est rendu à Thiès pour organiser ce qu’il appelle ses conseils de ministres décentralisés.
Dans le cadre de ses tournées politico-économiques, plus politiques qu’économiques d’ailleurs, le président-politicien s’est rendu à Thiès pour organiser ce qu’il appelle ses conseils de ministres décentralisés. Il convient d’abord de signaler que ce politicien pur et dur a la chance inouïe de régner – c’est le mot –, sur un peuple qui ne se pose pas souvent des questions relatives à sa folklorique gouvernance. Tout le monde se rappelle en effet que, pendant les deux premières années de son règne, il a parcouru tout le pays pour organiser ses conseils de ministres décentralisés, en promettant d’investir çà et là des milliers de milliards.
Le voilà que, à un an de la fin de son second et dernier mandat, il nous revient avec le même exercice, déplaçant toute la République et répétant sans état d’âme les mêmes promesses, les mêmes engagements dont il est sûr qu’il ne les respectera pas, puisque sa nauséabonde gouvernance ne devrait pas aller au-delà de mars-avril 2024. Et puis, même s’il était sûr qu’il passerait, au besoin, sur des cadavres pour avoir un troisième mandat, il devrait au moins, s’il nous respectait, évaluer les conseils des deux premières années de sa gouvernance meurtrie.
Des milliards qu’il avait promis, combien en a-t-il effectivement investi ? Combien en reste-t-il ? Qu’a-t-il réalisé avec et où ? Ces investissements se sont-ils faits dans de bonnes conditions, notamment dans la transparence et l’efficacité ? L’ont-ils été dans les localités qui en avaient le plus besoin ? Y a-t-il eu des difficultés rencontrées ? De quelle nature si c’était le cas, et ça l’a été sûrement ? Des mesures ont-elles été envisagées pour les corriger ? Ces questions, parmi de nombreuses autres, mériteraient quand même d’être posées avant de se lancer dans de nouvelles promesses, de nouveaux engagements qui ont peu de chance d’être respectés.
Puis, il faut le regretter avec force, ce président-politicien ne nous respecte pas, ne se respecte peut-être pas lui-même. Un conseil des ministres n’est quand même pas un jeu d’enfant. On ne devrait pas s’en servir pour satisfaire des besoins, des objectifs bassement politiciens. C’est un moment solennel, organisé à la présidence de la République et où se prennent les principales décisions qui gouvernent le Sénégal. Léopold Sédar Senghor et son successeur Abdou Diouf, qui étaient eux de vrais hommes d’État malgré tout ce qu’on peut leur reprocher, ne s’amusaient pas avec les conseils de ministres. Je ne me rappelle pas que l’un d’eux en ait jamais organisé un seul en dehors du palais de la République. Á l’époque, le communiqué du Conseil des ministres était attendu avec impatience. Ses projets de loi et de décret, ainsi que ses nominations individuelles retenaient particulièrement l’attention puisqu’ils en valaient vraiment la peine. Ce communiqué était surtout bien écrit et ne prenait pas plusieurs pages.
Il faut donc être sérieux et appeler un chat un chat : les conseils de ministres décentralisés du président-politicien, auxquels assiste même et en bonne place un Farba Ngom, ne sont que du folklore. Aucun président de la République ou chef de gouvernement d’un pays sérieux ne descendra jamais aussi bassement à un tel niveau de folklore. Ils n’ont pas ce temps ; ils travaillent pour résoudre les problèmes avec lesquels leurs peuples sont confrontés, sans tambour ni trompette. Ils réalisent bien plus d’infrastructures que le nôtre, mais ne passent leur temps à les inaugurer. Ils font leur travail et leurs peuples constatent et apprécient.
En dehors du folklore de l’événement politique de Thiès, ce qui a retenu mon attention, c’était de voir les deux acolytes de mburóok-soow assis côte à côte, et se regardant parfois furtivement en chiens de faïence. J’en ai eu honte, et peut-être de nombreux compatriotes. J’en ai eu honte, même si leur jeu ne m’intéresse pas. Macky Sall et Idrissa Seck assis côte à côte et donnant l’impression de former un duo sincère et travaillant pour la réalisation des mêmes objectifs ! Je ne cesserai pas de rappeler que le Sénégal est le pays de tous les possibles. Macky Sall, Idrissa Seck ! Macky Sall qui, en 2004 et alors Premier ministre, a convoqué l’ensemble des députés et tous les ambassadeurs accrédités au Sénégal, pour leur faire le point du rapport déclassifié de l’Inspection générale d’État qui mettait en cause Idrissa Seck. C’était le 26 juillet 2005. Dans un long discours, il l’a lourdement chargé, certainement pour justifier sa mise sous mandat de dépôt trois jours auparavant !
On raconte qu’il lui en voulait particulièrement de l’avoir royalement ignoré pendant les premiers mois de l’alternance. Idrissa Seck était en effet, comme Ministre d’État Directeur de cabinet du Président de la République, à la base de toutes les nominations importantes. C’est Farba Senghor qui dit l’avoir sorti de l’ombre en le présentant au Président de la République qui le nomma directeur général adjoint de PÉTROSEN.
Idrissa Seck, lui aussi, n’a jamais oublié cette journée du 26 juillet 2005. Quand il a rompu définitivement avec le président Wade et le PDS, il n’a pas ménagé Macky Sall qu’il a traité de tous les noms d’oiseaux pendant la campagne pour l’élection présidentielle de février 2019 et après la réélection de ce dernier. Les Var sont là pour en attester. Pour ne prendre que quelques exemples moins indécents, il le traitait de « poltron », de « peureux », d’ « assassins de nos enfants ». Macky, sa famille, ses parents et proches devraient lui en vouloir pour de bon, tellement Idrissa avait déversé sur lui des propos malveillants, indécents. Contre toute attente, un beau jour, le Sénégal apprend avec surprise et stupeur qu’ils se sont retrouvés et sont devenus mburóok soow à partir de ce moment. Je me rappelle leur première honteuse rencontre, avec le sourire narquois de celui qui recevait, et celui forcé de son hôte. Le 1er novembre 2020, Idy est nommé Président du Conseil économique, social et environnemental, en remplacement de Mme Aminata Touré dite Mimi. Pourtant, il avait publiquement affirmé et réaffirmé qu’il ne serait plus nommé par décret à quelque fonction que ce soit. Il sera officiellement installé le 19 novembre.
Dans la même foulée, Yankhoba Diattara a été nommé ministre. Pourtant, il avait pris une part active dans les injures déversées sur Macky. Depuis lors, il fait partie des défenseurs les plus zélés de l’ « assassin de nos enfants d’hier ». Pour lui faire plaisir lors de son séjour à Thiès, il a pris à partie Ousmane Sonko, en le couvrant d’injures que la décence ne me permet pas de rappeler ici. Après lui, une femme plus insolente encore est montée au créneau, avec des injures aussi indécentes, peut-être plus indécentes que celles de son prédécesseur. Diattara avait aussi dans la salle quelqu’un, son collègue dans le gouvernement, et je me suis demandé comment ils allaient se regarder, les yeux dans les yeux. Il s’agit de Mame Mbaye Niang, qui a eu sa bonne part des injures de Diattara, alors dans l’opposition, l’opposition d’attente.
Mame Mbaye le méritait bien, lui qui se signale souvent par son insolence et son arrogance. C’est lui qui, après l’avoir copieusement injurié, accusait Idrissa Seck de gros voleur, de voleur de 47 milliards du président Wade qu’il promettait de rendre au peuple sénégalais une fois que ce dernier aura quitté le pouvoir. Wade est parti depuis bientôt douze ans et nous n’avons rien vu. Mame Mbaye doit le relancer. Dans ses injures, Mame a pour cible privilégiée le pauvre Ousmane Sonko. Quelque temps après les manifestations du 8 mars 2021, on l’a vu devant Mme Maïmouna Ndour Faye, déverser pendant plusieurs minutes des insanités sur l’homme qu’il hait le plus : le président de Pastef. Si c’était Mame Mbaye qui subissait les injures, la journaliste aurait sûrement arrêté net celui qui les débitait, surtout si c’était par extraordinaire Ousmane Sonko.
Ces temps derniers, on apprend que des procureurs rivalisent d’ardeur à corser les dossiers des militants de Pastef. Ces honorables magistrats n’ont-ils pas entendu Mame Mbaye Niang, Yankhoba Diattara, le dame dont je n’ai pas retenu le nom et de nombreux autres, y compris l’enseignant Ahmeth Suzane Camara qui appelle à éliminer physiquement Ousmane Sonko et qui l’assume ? J’apprends en particulier, et je ne sais pas si c’est vrai, que le procureur de Diourbel criminalise le dossier des dizaines de militants de Pastef. Ils ont vraiment bon dos. Ce qu’on leur reproche est-il aussi criminel – si jamais il l’était – que le carnage financier auquel on assiste depuis le 2 avril 2012, et qui est le fait, jusqu’à preuve du contraire, d’hommes et de femmes qui entourent le président-politicien ?
Notre pays court de gros risques et nous devrions tout faire pour les lui éviter. Nous n’avons rien à gagner, nous tous, quand notre pays est à feu et à sang. Et le risque n’est pas toujours là où on le situe. Nous pouvons vivre dans la paix et la stabilité. Il suffit simplement que le président de la République soit au-dessus de la mêlée et laisse la justice faire son travail conformément à la loi et à leur conscience. Il faut qu’il libère les autorités administratives, reconnaisse leurs droits constitutionnels à l’opposition comme à tous les citoyens. Les partis, mouvements et associations diverses de ce qu’on présente comme la majorité présidentielle, ne devraient pas avoir plus de droit que les autres. Le président de la République ne doit surtout pas utiliser les forces de défense et de sécurité pour mater tout mouvement, tout parti qui n’irait pas dans le sens qu’il indique. Le pays ne lui appartient pas et il ne doit pas nous le laisser dans le chaos. Malheureusement, avec ce mburu que j’ai vu à côté de ce soow et tout ce qui leur ressemble, nous ne sommes pas partis pour vivre dans le Sénégal de notre rêve. C’est vrai que, si nous n’avons pas le choix, nous opposerons la résistance qu’il faut aux forces de défense et de sécurité les mieux armées, comme à une justice qui ne s’acharne que sur l’opposition, et pour quelque raison que ce soit.
SADIO MANE SUPPLANTE LES POLITIQUES
A l’échelle continentale, le champion d’Afrique a été désigné parmi ses compatriotes, devant Ousmane Sonko et le président Macky Sall. Il n’a pas de pouvoir décisionnaire, mais il a la tête de l’emploi.
A l’échelle continentale, le champion d’Afrique a été désigné parmi ses compatriotes, devant Ousmane Sonko et le président Macky Sall.
Il n’a pas de pouvoir décisionnaire, mais il a la tête de l’emploi. Celui à qui l’on serait prêt à confier les biens communs. Sadio Mané n’inspire pas que le Sénégal. D’un point de vue africain, c’est le Sénégalais qui inspire le plus confiance. La tendance a été donnée par un sondage de l’agence Ecofin qui a établi la liste des 50 personnalités africaines qui inspirent le plus confiance.
Si le richissime nigérian Aliko Dangote occupe la toute première place, le vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations 2022 est bien installé à la 3e place, très loin devant son président de la République Macky Sall. Au rang des personnalités politiques, le leader de l’APR est même derrière son farouche opposant Ousmane Sonko, installé à la 3e place du classement des Sénégalais. L’écrivaine Fatou Diome complète de podium.
Au vu de la popularité du football dans le continent noir et des exploits qu’il réalise sur le rectangle vert, voir l’attaquant des Lions dominer ce classement n’est pas surprenant. Sadio Mané et ses coéquipiers de la sélection 2022 ont offert au Sénégal sa première Coupe d’Afrique des nations en février dernier. Un moment d’extase qu’attendait le pays, après ses échecs de 2002 et 2019. Le joueur du Bayern Munich a ensuite dignement placé le continent noir à la 2e place du classement du Ballon d’Or 2022, après avoir gagné le trophée du Meilleur joueur africain.
Mais il n’y a pas que pour ses exploits sur les pelouses que le natif de Bambali suscite respect et confiance. Sadio Mané, c’est surtout le visage de l’humilité et de la générosité. En atteste le prix Socrates dont il est à jamais le premier lauréat, en marge du trophée du Ballon d’Or 2022. Inspiré par l’incroyable parcours du médecin et footballeur brésilien Sócrates Brasileiro Sampaio de Souza Vieira de Oliveira, ce prix récompense les meilleures actions solidaires menées par des footballeurs engagés.
Au-delà de son impressionnante carrière sportive, Sadio Mané a contribué à un changement social positif à travers des projets visant le bien commun, notamment à Bambali. Au cours des dernières années, il a soutenu la construction d’un hôpital et d’une école secondaire à Bambali, et il a soutenu de manière significative les efforts du Sénégal dans la lutte contre le Covid-19. D’autres actions aux visées sociales ont été rapportées : le désenclavement de son village, les soutiens financiers à la communauté, la construction d’une mosquée, de pelouses de football, etc.
Autant d’actions solidaires qui traversent les frontières et tiennent en estime la légende du football sénégalais. Assez pour faire de lui le Sénégalais qui inspire le plus confiance.
Fatou Diome, la voix des Africains d’Europe
Celle qui occupe la deuxième place peut paraître surprenante. L’écrivaine Fatou Diome n’est peut-être pas très connue des plateaux médiatiques sénégalais. Mais sur le continent, celle qui est connue pour ses positions anti-impérialistes et antifatalistes des Africains, a un très bon écho. Très impliquée dans les débats sociopolitiques sur les plateaux de télévision en France et en Afrique, la native de Niodior prend notamment une position forte contre la montée du populisme avec le Rassemblement national en France. Fatou Diome défend également ‘’la nécessité pour les Africains de s’affranchir de leur statut de victime et pour les Européens de sortir d’une position de dominant, afin de mettre fin aux schémas exploitant/exploité, donateur/assisté’’.
Sonko et Macky Sall, le mano à mano
Ousmane Sonko occupe la troisième place de ce classement symbolique. Toutefois, le voir être identifié comme l’homme politique qui inspire le plus de confiance au-delà de nos frontières montre toute la portée de son discours accès sur le panafricanisme et la souveraineté africaine.
Depuis sa mise en examen dans le cadre d’accusions de viol qui le visent, celui qui est devenu maire de Ziguinchor n’a pas quitté le Sénégal, suite à la confiscation de son passeport.
Malgré tout, le leader de Pastef/Les patriotes ne cesse de s’imposer comme l’alternative la plus crédible pour une jeunesse sénégalaise et africaine soucieuse de sortir de l’influence des politiques occidentales. Cette jeunesse révoltée qui fait aujourd’hui sa force et le présente comme un des leaders de demain, prêts à porter les nouvelles ambitions africaines. Son classement devant Macky Sall (26e, 5e Sénégalais) n’est peut-être pas anodin et augure d’un passage de témoin.
Alors qu’il terminera dans quelques jours sa mission de président en exercice de l’Union africaine (UA), le président de la République du Sénégal a essayé de mener à bien la barque africaine, notamment, avec les positions de l’organisation continentale sur les conséquences de la guerre en Ukraine.
En menant le plaidoyer pour la libération des stocks de blé dans les ports empêtrés dans la guerre, Macky Sall a essayé de sortir l’Afrique d’un très mauvais pas, même si, cela a pu être considéré comme une main tendue, alors que l’Afriques possède plus de la moitié des terres arables non exploitées dans le monde. Les positions de l’Union africaine concernant les sanctions infligées au Mali peuvent également avoir joué dans la manière dont le chef de l’Etat sénégalais est perçu, alors que l’organisation essaie d’endiguer le flot des coups d’Etat militaires.
Malgré tout, Macky Sall, aux côtés de Paul Kagamé, Nana Akufo-Addo et justement Assimi Goïta, fait partie des 10 chefs d’Etat qu’on retrouve dans ce classement. Et l’auteur du coup d’Etat au Mali est le premier chef d’Etat, à la quatrième position.
Les autres personnalités sénégalaises citées sont Youssou Ndour (19e, 4e Sénégalais), Aminata Touré (35e), Akon (40e) et Makhtar Diop (44e). Les deux stars du showbiz ne sont plus à présenter et leurs actions entrepreneuriales plaisent énormément en Afrique. L’ancienne ministre de la Justice, Aminata Touré, jouit d’une bonne réputation hors de nos frontières et la manière dont elle a été exclue de l’Assemblée nationale, suite à son plaidoyer contre un troisième mandat de Macky Sall en 2024, ne passe certainement pas inaperçue. Quant à l’ancien vice-président de la Banque mondiale pour la Région Afrique, désormais directeur général et vice-président exécutif d’IFC (International Finance Corporation), ses fonctions ont certainement pesé sur la balance.
UN TROPHEE, DOUZE RIVAUX
La 23ᵉ Coupe d’Afrique des nations des moins de 20 ans se déroule du 18 février au 12 mars 2023 en Égypte. Les équipes qui atteindront les demi-finales seront automatiquement qualifiées pour la Coupe du Monde U20 prévue en Indonésie du 20 mai au 11 juin.
La 23ᵉ Coupe d’Afrique des nations des moins de 20 ans se déroule du 18 février au 12 mars 2023 en Égypte. Les équipes qui atteindront les demi-finales seront automatiquement qualifiées pour la Coupe du Monde U20 prévue en Indonésie du 20 mai au 11 juin 2023.
Après le CHAN en Algérie, place à la CAN U20 en Egypte où 12 pays du continent vont tenter de briller et s’offrir une qualification pour le prochain Mondial des moins de 20 ans. La CAN U20 ans est organisée depuis 1979 par la Confédération africaine de football, et se tient tous les deux ans. La première édition a été remportée par l’Algérie.
Première participation pour le Soudan du Sud
Des douze nations en lice, la formation du Soudan du Sud participera pour la première fois de son histoire à une phase finale. Les Bright Stars, qui rêvent de passer le premier tour, seront opposés dans le groupe B au Congo Brazzaville, à l’Ouganda et la Centrafrique. Leur entrée en lice est prévue pour le lundi 20 février 2023.
Autre équipe à croiser les doigts : le Bénin. Les Écureuils Juniors font leur retour après dix années d’absence. Ce sera la troisième fois de l’histoire qu’ils vont disputer la compétition après 2005, à domicile, et 2013 en Algérie.
Il faudra évidemment jeter un œil sur le Sénégal, dont l’équipe A’ s’est offert la finale du dernier CHAN face à l’Algérie. Les Lions sont logés dans la poule A, en compagnie de l’équipe de l’Egypte, pays hôte, du Nigeria et du Mozambique. Le Sénégal, trois fois vice-champion d’Afrique (2015, 2017 et 2019), est en quête d’un premier titre continental lors de la CAN U20.
Des recruteurs à l’affût
Le match d’ouverture est prévu dimanche 19 février entre l’Égypte et le Mozambique au Stade international du Caire. Selon la CAF, des recruteurs des principaux clubs africains et internationaux viendront en nombre scruter les jeunes pépites. « Nous savons que le football africain est en pleine ascension. Le talent est ici, en Afrique, et la Coupe d’Afrique des Nations U20 est une plateforme parfaite pour mettre en valeur ce talent. Nous faisons de notre mieux pour répondre aux demandes des recruteurs », a indiqué le secrétaire général de la CAF, Veron Mosengo-Omba. Des stars africaines, qui ont ensuite brillé sur la scène mondiale, ont eu l’occasion de participer à la CAN U20 comme Seydou Keita (Mali), Mohamad Salah (Égypte), Yaya Toure (Côte d’Ivoire), Patson Daka (Zambie) ou encore Mido (Égypte).
Lors de cette nouvelle édition, le public aura l’occasion de voir évoluer le Gambien Mamin Sanyang, de la réserve du Bayern Munich cette saison. Le Tunisien Chaïm El Djebali, qui joue au poste de milieu de terrain avec la réserve de l’Olympique lyonnais, fera aussi partie des joueurs à suivre. Le natif de Décines a décidé de représenter les couleurs de la Tunisie, après avoir connu quelques sélections chez les jeunes de l’équipe de France. Il compte une sélection avec l’équipe A, contre les Comores.
Les 12 équipes qui participent à cette 23e édition : l’Égypte, le Sénégal, le Nigeria, le Mozambique, l’Ouganda, la République centrafricaine, le Soudan du Sud, le Congo, la Gambie, la Tunisie, le Bénin et la Zambie.
PATRICE TALON CHEZ LE CAPITAINE IBRAHIM TRAORE
Le capitaine Ibrahim Traoré a eu une séance de travail, cette après-midi, avec le président du Bénin, Patrice Talon, à la tête d’une forte délégation.
Le capitaine Ibrahim Traoré a eu une séance de travail, cette après-midi, avec le président du Bénin, Patrice Talon, à la tête d’une forte délégation.
« En visite de travail de quelques heures à Ouagadougou, le président Talon a eu un tête-à-tête avec le président Traoré sur des questions de coopération », rapporte la présidence du Faso.
Patrice Talon est le premier chef d’Etat démocratiquement élu, à faire le déplacement à Ouagadougou, dans le cadre d’une coopération bilatérale depuis le coup d’Etat du 30 septembre 2022.
Les deux chefs d’Etat ont également parlé de la situation sécuritaire qui prévaut au niveau des frontières entre le Burkina Faso et le Bénin, marquée un activisme accru des groupes armés jihadistes.
En juin 2022, le Bénin et le Togo avaient signé un accord militaire dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Cet accord est matérialisé par des échanges de renseignements, l’assistance aérienne pour suivre les mouvements des terroristes et des opérations conjointes.
BLAISE DIAGNE, UN VIVIER DES CADRES
Le lycée Blaise-Diagne date de la période coloniale. Sa particularité est que les élèves viennent pour la plupart de familles démunies ctuellement, il accueille 2477 élèves, dont 1117 filles et 1360 garçons.
Dakar, 16 fev (APS) - Le Lycée Blaise-Diagne, anciennement collège d’orientation, fait partie des établissements secondaires de renom au Sénégal qui font recevoir une cure de jouvence dans le cadre du programme d'urgence de réhabilitation de plusieurs lycées historiques annoncé par le chef de l’Etat, Macky Sall, dans son adresse à la Nation du 31 décembre 2022.
'’Le lycée Blaise-Diagne date de la période coloniale. Sa particularité est que les élèves viennent pour la plupart de familles démunies’’, a indiqué à l’APS sa proviseure, Lotta Dieng Ndiongue. Actuellement, il accueille 2477 élèves, dont 1117 filles et 1360 garçons.
Le lycée Blaise Diagne, constitué de neuf bâtiments, est implanté entre les quartiers populaires de Grand-Dakar, Usine Bène Tally, Usine Niary Tally, Fass et Colobane. Il s’inscrit dans un polygone irrégulier entre le canal quatre à l’est, la zone B à l’ouest, le boulevard Dial Diop au nord et le canal quatre bis au sud, selon sa proviseure.
Par sa position géographique, l’établissement est situé dans une zone de cuvette qui reçoit les eaux pluviales venant des Sicap, Cité Keur Gorgui, Sacré-Cœur, entre autres, pendant la saison des pluies. Ce qui créé de problèmes d’accès pendant cette période où même les logements de la proviseure, de l’intendant et du censeur deviennent infréquentables.
‘’Toutes les salles sont inondées pendant l’hivernage, entraînant des dégâts matériels énormes. Quelques zones d’affaissement du mur de clôture ont occasionné plusieurs entrées. L’insécurité est grandissante face à l’insuffisance de gardiens, occasionnant des cas de vol et d’agression’’, a déploré Lotta Dieng, qui salue le projet de réhabilitation annoncé par le chef de l’Etat.
Le Lycée Blaise Diagne a été créé en 1958. Il s’appelait alors collège d’orientation et ne comptait que la 6ème et la 5ème avec moins de 600 élèves. De 1960 à 1961, il devient le collège classique et moderne de Fass avec six niveaux, de la 6ème à la 1ère. A partir de 1961-1962, il est baptisé lycée Blaise Diagne (LBD), du nom du premier député d'origine africaine élu à la Chambre des députés française, en 2014.
Blaise Diagne, pépinière d’éminents cadres
L’augmentation rapide des effectifs a entrainé, en 1964-1965, la création d’une annexe regroupant toutes les classes de 6ème à l’ancienne avenue Gambetta, dans les locaux de l’ancien collège Martin Luther King. C’est en 1972 que toutes les classes furent regroupées dans les locaux du lycée avec l’ouverture d’un internat.
‘’En 1986, quatre ans après la suppression de l’internat, dans le souci de faciliter sa gestion, le lycée a fait l’objet d’un scindement à l’issue duquel deux entités scolaires sont nées : le CEM pour le premier cycle et le lycée pour le second cycle. En 1997, le CEM fut rattaché au lycée puis détaché depuis 2009’’, explique Mme Diongue.
De 47% entre 2019 et 2020, le taux de réussite de cet établissement est passé à 57,38% entre 2020 et 2021.
Proviseur du lycée Blaise-Diagne depuis octobre 2022, Mme Diongue rappelle que ‘’d’éminentes personnalités ont été formées'' dans cet établissement scolaire. L’ancien ministre Abdoulaye Makhtar Diop, Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Diouf Sarr, député, ancien ministre de la Santé et de l’Action sociale, Khalifa Abacar Sall, ancien maire de Dakar, le professeur de droit Abdoulaye Sakho de l’UCAD et Papa Abdoulaye Seck, ancien ministre, ambassadeur du Sénégal en Italie y ont fait leurs études.
D'autres illustres hommes comme Pierre Goudiaby Atepa, ingénieur architecte, Alioune Badara Bèye, écrivain, le ministre Diène Farba Sarr, Thione Niang, entrepreneur social, conférencier international, coordonnateur de Give1Project et lighting Africa sont aussi des anciens de cet établissement scolaire.
Les anciens du lycée reviennent souvent à la source à travers des œuvres sociales. IIs se sont ainsi constitués en association ou amicale et prêtent une attention particulière à l’établissement.
Selon la proviseure, ‘’la promotion LBD avec comme président l’Ambassadeur du Sénégal en Italie Abdoulaye Seck a construit des toilettes’’. Elle ajoute que ‘’les anciens de cette promo ont réfectionné la salle des professeurs, la salle World Links, équipé l’infirmerie et comptent organiser, cette année, une journée de consultation gratuite et de don de lunettes’’. La promo ‘’LeuBeuDeu’’, quant à elle, a réfectionné la bibliothèque et offert une photocopieuse au lycée. ‘’Arches des amis de Blaise’’ a offert quelques ordinateurs à l’établissement, selon la proviseure.
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NOUVEL ACCÈS DE TENSION AUTOUR DE SONKO
Le Sénégal a connu jeudi une nouvelle poussée de fièvre autour de l'opposant, sorti de force de sa voiture et ramené chez lui en fourgon blindé de la police après avoir comparu au tribunal
Il s'agit de la dernière et spectaculaire confrontation entre Ousmane Sonko et le pouvoir, dans un climat de tension grandissante un an avant la présidentielle.La date du scrutin a été fixée jeudi au 25 février 2024.
Les images en direct sur les réseaux sociaux montrent des hommes en uniforme casqués et masqués, visiblement des gendarmes, entourer la voiture à l'arrière de laquelle se trouve M. Sonko et dont il refuse de sortir, sur le chemin du retour d'un procès en diffamation au tribunal de Dakar.Son éligibilité à la présidentielle pourrait dépendre de l'issue de ce procès.
"Je suis en état d’arrestation ?", demande M. Sonko aux gendarmes.Les hommes en uniforme lui répondent par la négative et lui disent avoir reçu ordre de le reconduire chez lui.
Auparavant, M. Sonko avait expliqué par téléphone à un commissaire qu'il ne sortirait que s'il était en état d'arrestation.
Un gendarme finit par pulvériser du coude la vitre arrière.Les hommes en uniforme actionnent de l'extérieur l'ouverture de la portière et extraient, en le tirant par les bras, M. Sonko qui, apparemment impassible, résiste quelques instants, puis se laisse emmener.
D'autres images le montrent descendre quelque temps après d'un fourgon de police devant chez lui.
Ces incidents confirment M. Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et candidat à celle de 2024, comme le personnage principal, pour le moment, de la compétition.
Un autre acteur, le président Macky Sall lui-même, entretient le flou sur son intention de passer outre ou non les objections constitutionnelles et de briguer un troisième mandat.
Si la campagne est loin d'avoir officiellement commencé, M. Sonko, 48 ans, multiplie les rassemblements aux airs de démonstrations de force, tandis que Macky Sall, 61 ans, après un an passé à la tête de l'Union africaine, intensifie les opérations de promotion de son action depuis 2012.
M. Sonko, populaire chez les jeunes dans une population dont plus de la moitié a moins de 20 ans, est entré en confrontation avec le pouvoir.
Inculpé dans une affaire de viols présumés, jugé jeudi pour diffamation, il crie au complot destiné à l'écarter, et à l'instrumentalisation de la justice par le pouvoir du président Sall, ce que ce dernier réfute.
- Eligibilité en jeu -
A la veille de son procès jeudi, M. Sonko se répandait en attaques contre M. Sall "qui s'imagine pouvoir asservir le pays, là où le colon et d'autres avant lui ont échoué".
Les autorités ont interdit de nombreux meetings de l'opposition ces derniers mois.Ces dernières semaines, des dizaines de partisans de M. Sonko, mais aussi des activistes, ont été interpellés.
La semaine passée, la ville de Mbacké (centre-ouest) a été le théâtre de heurts, de saccages et de pillage après l'interdiction d'un rassemblement autour de M. Sonko.
Jeudi matin, les forces de l'ordre, déployées en nombre comme à chaque convocation de M. Sonko, ont lancé des gaz lacrymogènes sur ses sympathisants qui voulaient entrer dans le tribunal où il était jugé.
M. Sonko est poursuivi par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, également un responsable du parti présidentiel, pour "diffamation, injures et faux".
Après son ouverture, le procès a été renvoyé au 16 mars.
En mars 2021, M. Sonko s'était rendu accompagné d'une foule massive à une convocation devant un juge dans une affaire de viols présumés.Son arrestation en chemin avait contribué à déclencher les émeutes les plus graves connues depuis des années par ce pays réputé stable dans une région troublée.
Les troubles avaient fait une douzaine de morts.
La justice a ordonné en janvier le renvoi de M. Sonko devant un tribunal dans cette affaire.Aucune date de procès n'est connue.
Mais l'affaire de diffamation retient une attention grandissante, les textes prévoyant une radiation des listes électorales, et donc une inéligibilité, dans un certain nombre de cas de condamnation.
LYCEE DE WALALDE DE PODOR EN GREVE
Les élèves du lycée de Walaldé, dans le département de Podor (nord), ont décrété, jeudi, un mot d’ordre de grève de 24 heures renouvelable, pour réclamer la libération de leurs deux camarades en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie de Démette.
Podor, 16 fév (APS) - Les élèves du lycée de Walaldé, dans le département de Podor (nord), ont décrété, jeudi, un mot d’ordre de grève de 24 heures renouvelable, pour réclamer la libération de leurs deux camarades en garde à vue dans les locaux de la brigade de gendarmerie de Démette.
Leur arrestation est consécutive à une tentative d’"entrave'', par des jeunes, d’une opération de sécurisation menée dans la soirée de mardi par la brigade de gendarmerie de Démette, une commune située à 14 km à l'ouest de Walaldé, a expliqué une source sécuritaire. A la suite de cet incident, les gendarmes ont interpellé des jeunes ayant lancé des pierres en leur direction.
Salif Sarr, le porte-parole des élèves du lycée de Walaldé, précise que ces deux camarades ont été arrêtés chez eux et conduits à la brigade de gendarmerie de Démette. Les élèves ont promis de poursuivre leur grève jusqu'à la libération de leurs camarades et leur retour dans les salles de classe.
Les enseignements ont été interrompus dans les collèges et écoles élémentaires de la commune de Walaldé par les élèves du lycée, qui ont investi la rue au cri de ''liberté pour nos camarades".
PROJET DE FEDERATION MALI-GUINEE-BURKINA, LA CEDEAO S'Y OPPOSE
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) est contre l’idée de création d’une fédération Mali-Guinée-Burkina Faso, exprimée par le Premier ministre burkinabé, Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) est contre l’idée de création d’une fédération Mali-Guinée-Burkina Faso, exprimée par le Premier ministre burkinabé, Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla, qui a évoqué, lors de sa visite en fin janvier, au Mali, la question du fédéralisme entre les trois pays.
Le Burkina Faso, par la voix de son Premier ministre, Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla, a émis l’idée d’une fédération entre le Mali, la Guinée et le Burkina Faso. Une volonté réitérée lors du mini-sommet regroupant, le 9 février dernier à Ouagadougou, les Chefs de la diplomatie des trois pays. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), dans sa mission de promotion de la coopération économique et de l’intégration avec l’objectif de créer une union économique et monétaire ouest-africaine, a clairement rejeté l’option d’une fédération tripartite.
À cet effet, en référence aux 15 États de l’Afrique de l’Ouest qui la composent, la Cedeao compte ne pas laisser faire. « On ne va pas vous laisser la faire. Nous sommes à 15, nous allons le rester », a indiqué le deuxième vice-Président du parlement de la Cedeao, Sani Malam Chaibou, dans l’extrait d’une vidéo enregistrée et diffusée le 10 février dernier et reprise par plusieurs médias. Pour le parlementaire nigérien, cette « fédération ne se fera pas », car il s’agit tout simplement d’« un problème de concertation, de consultation et de compréhension ».
Le Burkina Faso, le Mali et la Guinée, dirigés par des juntes militaires issues de coups d’État, quoique toujours membres de la Cedeao, restent, toutefois, suspendus de toutes les instances de décision de l’organisation communautaire régionale. Les patrons de la diplomatie de ces trois pays ont appelé, dans une déclaration commune, le jeudi 9 février dernier, à Ouagadougou, à la levée de leur suspension des instances de la Cedeao et de l’Union africaine (Ua).
LE PRESIDENT DE LA BANQUE MONDIALE DAVID MALPASS ANNONCE SA DEMISSION PROCHAINE
Le président de la Banque mondiale, David Malpass, va démissionner d’ici le 30 juin de son poste à la tête de l’institution de développement, a indiqué l’organisation dans un communiqué publié mercredi, sans préciser la raison de son départ.
Le président de la Banque mondiale, David Malpass, va démissionner d’ici le 30 juin de son poste à la tête de l’institution de développement, a indiqué l’organisation dans un communiqué publié mercredi, sans préciser la raison de son départ.
Âgé de 66 ans, David Malpass, 13e président de l’institution de Washington, a informé mercredi le conseil des directeurs de son intention de quitter ce poste qu’il a tenu pendant quatre ans, a indiqué le communiqué.
Le groupe Banque mondiale « est fondamentalement solide, financièrement viable et bien placé pour accroître son impact sur le développement face aux crises mondiales urgentes », a déclaré M. Malpass, cité dans le communiqué, y voyant « une opportunité pour une transition de direction en douceur ».
« Alors que je poursuis de nouveaux défis, je tiens à remercier tout notre personnel et nos conseils d’administration », a souligné l’Américain dans une note envoyée aux équipes de la Banque mondiale, et que l’AFP a pu consulter.
David Malpass s’est, au cours des quatre années de son mandat, « concentré sur la recherche de politiques plus fortes pour augmenter la croissance économique, réduire la pauvreté, améliorer le niveau de vie et réduire le fardeau de la dette publique », a souligné la Banque mondiale dans son communiqué.
« Au cours des quatre dernières années, les cinq institutions du Groupe Banque mondiale (Bird, Ida, Ifc, Miga et Cirdi) ont réagi rapidement aux crises mondiales, mobilisant un montant record de 440 milliards de dollars en réponse à la pandémie de Covid-19, à la guerre en Ukraine, au fort ralentissement économique mondial, au fardeau de la dette insoutenable, au changement climatique et aux pénuries de nourriture, d’engrais et d’énergie », est-il précisé.
David Malpass était, avant son arrivée à la Banque mondiale, sous-secrétaire au Trésor chargé des affaires internationales au sein de l’administration du républicain Donald Trump, dont il était un fidèle.
Une règle tacite accorde la direction de la Banque mondiale à un Américain, et celle du Fonds monétaire international (Fmi) à un Européen.
NOTRE PLATEFORME PRONE UNE APPROCHE INCLUSIVE DE LA FORMATION
Dans cet entretien, Amadou Manel Fall, Directeur général de Tooshare, le réseau social qui veut révolutionner l’apprentissage explique les enjeux, le mode d’emploi. Il dresse par ailleurs le bilan de la première année.
Dans cet entretien, Amadou Manel Fall, Directeur général de Tooshare, le réseau social qui veut révolutionner l’apprentissage explique les enjeux, le mode d’emploi. Il dresse par ailleurs le bilan de la première année.
Il y a un an, vous lanciez TooShare. Le premier réseau social éducatif africain. Quel bilan tirez-vous ?
Tooshare a été lancé il y a un peu plus d’un an. C’est une solution qui permet d’agréger tout l’écosystème éducatif du point de vue digital. Dans les partenariats nous travaillons avec les instituts de formation, les universités, les établissements scolaires… Ce sont des partenariats avec les entreprises pour la formation continue de leur personnel pour avoir également la possibilité de rencontrer une communauté de jeunes qui ont été formés et peut-être qui peuvent effectivement répondre à des besoins de recrutement et aussi pallier la question de l’employabilité qui est une question très accrue dans nos états. Ce sont des professeurs, des gens d’expérience qui ont cette expérience à partager avec des jeunes africains. Donc c’est tout un écosystème.
Vous créez vous-même le contenu ou bien ?
Nous sommes une plateforme ouverte. Nous sommes ouverts à tous ceux qui ont le désir ou le souci de partager cette expérience, cette compétence, cette connaissance qui peut permettre aux apprenants, aux usagers de la plateforme de monter en compétences et de développer des skills et d’avoir des formations qui leur permettent demain de pouvoir offrir leurs compétences en Afrique et à travers le monde.
Nous avons des gens qui viennent uniquement pour avoir un apprentissage dans les langues locales. Que ça soit en Wolof, peut-être en Serere, en Diola, en Bambara, en Malinké, en Swahili… Donc ce que nous donnons, c’est la possibilité à tous ceux qui sont intéressés par l’apprentissage de ces langues de pouvoir rencontrer en face, une communauté de personnes ayant cette expérience et prêtes à la partager. Donc des gens qui peuvent effectivement nous donner un cours dans ces différentes langues ou dans des matières, des sujets, des thématiques, qui peuvent vous apporter un plus dans votre formation ou votre parcours. C’est ce que To Share essaye de faire. Nous ne nous autoproclamons pas comme étant des professeurs ayant une science dans tous ces domaines. Nous mettons en relation ceux qui désirent apprendre avec ceux qui sont en possession de cette connaissance ou de cette expérience et qu’ils sont prêts à partager. Grâce au numérique, notre plateforme prône une approche inclusive de la formation.
Mais généralement, il y a un déphasage entre l’offre de formation et les besoins de l’entreprise. Est-ce que c’est pris en compte ?
Nous avons très tôt impliqué les entreprises. Dès le lancement, nous accueillons pas mal d’entreprises sur la plateforme à travers les pages pro. Nous accueillons également des instituts de formation, des écoles et universités qui peuvent prendre en compte les besoins exprimés par les entreprises de manière que par rapport à la formation qui est développée sur la plateforme, qu’il y ait une adéquation avec les emplois disponibles dans ces entreprises là. Aujourd’hui, nous avons plus de 6300 cours disponibles gratuitement sur la plateforme avec des matières et sujets très divers. Mais nous ne nous arrêtons pas là, nous donnons la possibilité aux usagers de créer du contenu pédagogique en fonction de leurs besoins. Et ça c’est une des particularités de la plateforme. C’est que vous pouvez créer un cours, et un système d’évaluation de ce cours ou des apprenants. Vous pouvez également avoir de la ressource pour créer du contenu spécifique sur la plateforme. Nous créons cet écosystème, cet environnement pour favoriser l’apprentissage et le partage d’expériences sur la plateforme.
Que gagne le créateur de contenus qui vient chez vous ?
D’abord, c’est d’appartenir à une communauté africaine probablement avec les mêmes problèmes, les mêmes soucis et ayant le désir d’avoir les mêmes réponses, que ça soit culturellement, socialement etc… D’où l’importance du réseau social Tooshare. Et donc nous pensons que pour un créateur de contenu, c’est un aspect assez intéressant. L’autre chose c’est l’environnement. Le créateur de contenus peut rendre accessible son contenu soit sur le réseau social, soit de manière spécifique dans le cadre de formation, de class-room dédiés au partage de ce contenu là. Donc dans les médiathèques que nous avons, du contenu peut être posté et donc c’est toutes ces solutions technologiques que nous offrons au niveau de la plateforme.
En termes de chiffres, quel bilan tirez-vous de la première année ?
C’est un bilan satisfaisant. Du point de vue technologique, c’est le fait d’avoir réussi le pari d’une plateforme qui correspond aux normes internationales, qui est en mesure d’accueillir aujourd’hui une communauté de 10 millions d’usagers. Une plateforme sûre, résiliente, qui peut être accessible partout en Afrique et qui donne un accès à toute la communauté d’apprenants. Que ce soit les usagers apprenants, les professeurs également qui sont en situation de partager leur expérience et leur savoir-faire auprès d’une population jeune et moins jeune.