Ousmane Sonko a fait une révélation qui pourrait alimenter les débats. Selon le leader du Pastef, le président Macky Sall est sur le point de retirer à Barthélemy Dias ses mandats de député et de maire de Dakar. « Macky Sall est sur le point d’instrumentaliser encore la justice pour retirer à Barthélémy Dias ses mandats de député à l’Assemblée nationale et de maire de Dakar. Nous avisons l’opinion parce que c’est son souhait », a dit Sonko. Il s’exprimait, ce mercredi, lors d’un point de presse organisé par la conférence des leaders de la coalition Yewwi Askan Wi.
Par ailleurs, les pays membres de la Cedeao ont décidé de créer une force régionale vouée à intervenir non seulement contre le jihadisme mais aussi en cas de coup d’État. Face à la presse, Ousmane Sonko estime que la Cedeao devait d’abord se pencher sur la question du 3e mandat en Afrique, la corruption, les détournements de deniers publics, les gendarmes tués etc. « Ils ont rempli un avion pour dire qu’ils sont les députés de la Cedeao. (…) Il faut parler de la question du 3e mandat parce que vous savez que Macky Sall et Alassane Ouattara ne sont pas des exemples à suivre », a-t-il dit. Toutefois, il a appelé les sénégalais à se lever pour barrer la route à Macky Sall. Parce que le 3e mandat est interdit, selon lui, par notre constitution.
Sonko annonce un grand rassemblement et la reprise des concerts de casseroles
S’agissant des personnes tuées lors des manifestations politiques ou dans les universités, le leader du Pastef se désole du fait que des enquêtes n’ont pas ordonnées dans certains cas. Sur ce, il exige du chef de l’État une procédure judiciaire pour élucider ces affaires. Concernant l’affaire Adji Sarr, Ousmane Sonko indique qu’il ne s’agit plus de son dossier. « C’est leur dossier et Macky est derrière ce complot. Ce n’est plus un complot c’est de la haute trahison que Macky a fait en gardant le rapport interne de la gendarmerie. Il devait appeler le ministre de la justice pour demander au procureur de sévir contre le procureur », a-t-il aussi déclaré.
Pour finir, il a annoncé qu’un rassemblement sera organisé dans les jours à venir pour la démocratie et la libération des détenus politiques. Il a également informé la reprise des concerts de casseroles.
LE MAROC A TOUT POUR REVENIR
Le parcours historique du Maroc, porte-drapeau de l'Afrique, s'est arrêté mercredi en demi-finale du Mondial-2022 contre la France (2-0), mais la jeune équipe bâtie par Walid Regragui et par 15 ans de travail à la formation a l'avenir devant elle
"Ce n'est surtout pas un hasard", explique à l'AFP Nasser Larguet, un des pères du projet à long terme qui a mené les Lions de l'Atlas dans le dernier carré d'une Coupe du monde, première pour une sélection africaine, vécu non comme un aboutissement mais comme un point de départ.
"L'héritage est là", ajoute le promoteur de l'Académie Mohamed VI, lancée en 2009, qui a révolutionné le foot marocain.
Également ancien directeur technique national (DTN), Larguet souligne qu'"un joueur par ligne" vient de cet ambitieux centre de formation portant le nom du souverain: "Youssef En-Nesyri, Azzedine Ounahi, Nayef Aguerd et Reda Tagnaouti, le troisième gardien".
Et l'équipe est encore jeune.Parmi les demi-finalistes au Qatar, seul le capitaine Romain Saïss (32 ans), dont la cuisse n'a tenu que 20 minutes, mercredi, et le gardien Yassine Bounou (31 ans) ont passé la trentaine.Tous les autres ont entre 22 ans, comme Ounahi, et 29, comme Sofiane Boufal et Hakim Ziyech, les ailiers qui ont beaucoup permuté et mis Théo Hernandez sur le gril.
- "Les jeunes" -
"Sa Majesté a mis beaucoup de moyens pour faire progresser le foot marocain, c'est aussi sa réussite", dit Regragui.
"L'Afrique et le Maroc progressent, on a enfin compris qu'il fallait se prendre en main, on a montré au monde qu'au Maroc on travaille et on avance", poursuit le sélectionneur.
Cette académie est "une petite pierre à l'édifice", reprend Larguet."On avait un peu baissé pavillon sur la formation locale.On a montré qu'on est capable de former des joueurs de haut niveau."
Accompagné par le président de la Fédération marocaine (FRMF) Fouzi Lekjaa, le projet "repose sur trois piliers: les jeunes, les formateurs et l'élite", résume l'ancien formateur et entraîneur de l'Olympique de Marseille.
"On a décidé de développer le foot à tous les âges au Maroc, garçons et filles", dit-il.
"Ils ont des centres dans toutes les régions, aucun pays africain n'a tamisé tout son territoire de cette manière", salue l'entraîneur adjoint du Cameroun, Sébastien Migné, qui a travaillé dans plusieurs pays d'Afrique depuis douze ans.
La FRMF a aussi choisi, reprend Larguet, "d'élever la formation des cadres avec l'organisation au Maroc d'un examen, le diplôme d'entraîneur +CAF Pro+, dont deux membres de la première promotion étaient au Qatar, Walid Regragui et (le Sénégalais) Aliou Cissé".
- "Les binationaux" -
Enfin il fallait développer le foot d'élite, "travailler en profondeur avec les centres de formation des clubs professionnels", développe Larguet.
Là aussi les résultats arrivent.Le WAC Casablanca, entraîné par...Regragui, a remporté la dernière Ligue des champions d'Afrique, avec notamment les mondialistes Tagnaouti, Yahya Attiat-Allah, entré plein de peps à la pause mercredi, et Achraf Dari.
Ce dernier, qui a depuis signé à Brest, a joué toute la demi-finale, à la place d'Aguerd, blessé et enlevé du onze où il était annoncé une heure avant le match.
Enfin la Fédération a cherché à "fidéliser les binationaux, les Hakimi, détecté à 16 ans, Mazraoui à 18 ans, Amrabat à 19 ans", énumère Larguet, qui est allé lui-même convaincre Achraf Hakimi à Madrid, alors qu'il pouvait jouer pour l'Espagne.
Des joueurs formés localement et des stars nées à l'étranger: "le foot est un puzzle", résume le formateur, ajoutant que "Walid Regragui est le ciment et le guide de cette équipe", qui a eu des occasions d'égaliser contre les Bleus, avec une frappe d'Azzedine Ounahi (10e) ou un retourné de Jawad el-Yamiq (44e).
"On a toujours bénéficié des binationaux", enchaîne le coach né à Corbeil-Essonnes, moi-même je suis binational, de la génération 2004, avec des joueurs formés en France", finaliste de la CAN-2004.
"Je ne veux pas qu'on commence à catégoriser, les +Botola+ (le nom du championnat professionnel du Maroc, NDLR), les binationaux...", lance le sélectionneur."Moi je n'ai pas fait de quotas, j'ai regardé ceux qui pouvaient apporter quelque chose à l'équipe.Attiat-Allah joue en Europe tous les jours, Dari va devenir très fort..."
Regragui n'a pas envie d'attendre "40 ans pour dire qu'on a la possibilité de ramener une équipe africaine en finale"."Il faudra qu'on soit régulier pour montrer que ce n'était pas un accident", a-t-il dit immédiatement après la défaite de son équipe.
BIDEN POUR UN PARTENARIAT RENOUVELÉ AVEC L'AFRIQUE
L'administration Biden entend dégager 55 milliards de dollars pour l'Afrique d'ici trois ans dans des domaines aussi variés que le numérique, les infrastructures, la santé ou encore en matière de lutte contre le changement climatique
Joe Biden a plaidé mercredi pour créer un vaste partenariat avec l'Afrique, clé du succès pour le monde, au deuxième jour du sommet à Washington réunissant une cinquantaine de dirigeants du continent et où ont été annoncés de multiples contrats.
"Quand l'Afrique réussit, les Etats-Unis réussissent.Le monde entier réussit", a affirmé le président américain dans un discours où il a égrené une série d'investissements des Etats-Unis pour le continent africain.
L'administration Biden entend dégager 55 milliards de dollars pour l'Afrique d'ici trois ans dans des domaines aussi variés que le numérique, les infrastructures, la santé ou encore en matière de lutte contre le changement climatique et les énergies renouvelables.
Les Etats-Unis se refusent à parler d'une compétition avec la Chine sur le continent africain et le président américain n'a pas fait ouvertement allusion au géant asiatique.
Mais ils ne cachent pas leur volonté de renforcer leurs liens avec les pays d'Afrique, alors qu'ils ont été accusés de les avoir délaissés.
Un sommet au format similaire s'était déroulé en 2014 sous la présidence de Barack Obama.
"Nous ne pouvons pas résoudre les défis qui nous sont posés sans leadership de l'Afrique.Je n'essaie pas d'être gentil.C'est un fait", a poursuivi Joe Biden.
"Ce partenariat n'est pas destiné à créer des obligations politiques, à créer de la dépendance, mais à stimuler des succès partagés et à créer de l'opportunité", a-t-il encore affirmé, en soulignant que "la transition économique de l'Afrique dépendait de la bonne gouvernance, de populations en bonne santé et d'énergie abordable".
M. Biden devait encore recevoir les 49 dirigeants africains présents à Washington à dîner dans la soirée à la Maison Blanche et il participera à nouveau jeudi au sommet, qui pour sa dernière journée sera consacrée à l'insécurité alimentaire aggravée par la guerre en Ukraine.
- Accès à internet -
Le président américain s'est notamment félicité mercredi des près de 15 milliards de dollars de contrats promis en marge du sommet par le secteur privé américain et africain dans toute une série de domaines dont la haute technologie.
Les Etats-Unis ont pour leur part annoncé investir 350 millions de dollars et faciliter l'accès à 450 millions de dollars en financement pour le développement du numérique sur le continent.
Parmi les annonces, la plus importante est venue du leader des cartes de crédit Visa qui a annoncé vouloir investir 1 milliard de dollars pour le paiement en ligne en Afrique, un domaine où la Chine est leader.
Cisco et son partenaire Cybastion ont annoncé pour leur part 858 millions de dollars pour la cybersécurité, à travers une dizaine de contrats en Afrique.
Le groupe ABD a lui annoncé consacrer 500 millions pour développer la technologie du "cloud" en Côte d'Ivoire notamment.
Et le géant Microsoft a fait part d'un programme visant à faciliter l'accès à internet via satellite pour 10 millions de personnes dans le monde dont la moitié en Afrique, dans le cadre d'efforts visant à combler la fracture numérique persistante entre riches et pauvres.
Ce projet devrait permettre, par exemple, d'apporter un accès à internet pour la première fois à des régions reculées d'Egypte, du Sénégal ou encore de l'Angola, a déclaré à l'AFP le président de Microsoft, Brad Smith.
"L'Afrique ne manque pas de talents, mais il y a un manque énorme d'opportunités", a affirmé M. Smith.
Par ailleurs, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a participé à une cérémonie de signature d'un accord portant sur 504 millions de dollars avec le Bénin et le Niger en association avec le Millennium Challenge Corporation, qui finance des projets dans des pays considérés comme étant sous bonne gouvernance.
Le projet vise à relier le port de Cotonou à la capitale enclavée du Niger, Niamey, ce qui devrait bénéficier, selon Washington, à quelque 1,6 million de personnes.
"Ces projets porteront la marque du partenariat de l'Amérique", a relevé M. Blinken.
"Ils seront transparents, de haute qualité et ils seront jugés à l'aune des gens à qui ils doivent servir", a-t-il ajouté dans une allusion à peine voilée à la Chine que les Etats-Unis accusent de manquer de transparence et d'accroître la charge de la dette des pays africains.